La vérité sur les opérations contre le chef de gang Willy Etienne.
Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr
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Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com
(Chronologie des derniers évènements ayant conduit à la capture de Willy Etienne, l'un des plus grands kidnappeurs de la Caraibe.)
Réseau Citadelle invite le porte-parole de la Police à corriger sa déclaration attribuant à des policiers de la Capitale, l'arrestation de Willy Etienne, au mépris des sacrifices consentis par les enquêteurs du SDPJ/Nord. Cette tactique rentre dans le cadre des pratiques arrogantes des hommes de la « République de Port-au-Prince » qui depuis plus d'un siècle cherchent à éclipser les fonctionnaires évoluant dans les villes de province.
Le traitement donné aux informations relatives à Douglas Perlitz par les médias de la Capitale est aussi un exemple parfait de cette prétention des hommes de Port-au-Prince de minimiser les efforts des professionnels des villes de province. Alors que le Journal ''Connecticut Post'' et la CNN ne ratent aucune occasion pour nous citer comme professionnel ayant initié l'enquête journalistique sur les agissements du Directeur du Projet Pierre Toussaint en 2007, les confrères et consœurs des Grands médias de Port-au-Prince cherchent éperdument à ignorer les faits et ne respectent pas le travail bien fait d'un journaliste haïtien.
De ce fait, nous rappelons les évènements qui ont abouti à l'arrestation de Willy Etienne, le plus grand chef de gang lié au kidnapping dans le Nord :
1- Le 4 juillet 2010, nous avons contacté une de nos sources lui demandant pourquoi cette situation de kidnapping continue dans le Nord. Pourquoi Willy Etienne est-il intouchable? Il a dénoncé le jugement de Danley Jean-Louis, ancien responsable de la SDPJ au Cap-Haïtien, impliqué dans plusieurs cas de kidnapping. En 2008, grâce à cette même source, nous avions publié cet article qui avait conduit à l'arrestation de Danley Jean-Louis : ''Panique au Cap-Haitien : un kidnappeur accuse des policiers.''http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/06/panique-au-cap-hatien-un-kidnappeur.html
Au mois de juin 2010, un juge et un commissaire de gouvernement ont condamné l'ancien Inspecteur de Police à 5 ans de prison pour kidnapping. Le Ministère public avait réclamé 4 ans. Ce jugement avait découragé tous ceux qui se battaient contre le kidnapping. Dans sa cellule étant, Danley Jean-Louis a promis de tuer le Juge d'instruction Heidi Fortuné, Cyrus Sibert et d'autres personnes ayant conduit à sa chute. Ce 4 juillet, nous avions compris que la situation est grave. D'autres sources le confirment. Vaut mieux mourir en s'engageant qu'en se cachant! Nous avons décidé d'écrire un texte de plus sur la situation.
2- Le 6 juillet 2010, nous avons publié le texte : ''Les sites touristiques du Nord d'Haïti assiégés par une armée de kidnappeurs.''http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/07/les-sites-touristiques-du-nord-dhaiti.html
3- Le Samedi 10 juillet 2010, le kidnapping de 5 étrangers (3 dominicaines et deux colombiens) a confirmé nos prévisions, car dans l'article paru le 6 juillet 2010, nous avions estimé que l'armée de kidnappeurs de Willy Etienne peut constituer une menace pour les étrangers donc le tourisme. ''Haïti-Kidnapping : 5 étrangers kidnappés au Cap-Haitien.''http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/07/haiti-kidnapping-5-etrangers-kidnappes.html
4- Le 11 juillet 2010, nous avons eu une rencontre avec un Policier Canadien de la MINISTAH sur l'article. Il avait séjourné un week-end dans le Nord pour évaluer la situation et rencontrer d'autres personnes capables de contribuer au succès d'une campagne contre Willy Etienne. Ensemble nous avons analysé les possibilités de coopération entre divers réseaux d'informateurs bénévoles de la police, de la MINUSTAH et de la presse d'investigation.
5- Le 15 juillet 2010, le Directeur de la Police dans le Nord, le Commissaire Divisionnaire Joany Canéus, a rencontré RESEAU CITADELLE. Durant 4 heures d'horloge, le Chef de la Police Joany Caneus nous a expliqué la situation dans laquelle il évolue. Il utilisa la formule « Une mission, un homme et des moyens » pour justifier ses difficultés à faire échec aux bandits. Il a du même coup présenté un plan de redressement. Nous avions décidé de publier l'article : ''Insécurité dans le nord : La PNH tente de reprendre le contrôle de la situation.'' http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/07/insecurite-dans-le-nord-la-pnh-tente-de.html
Aussi, au lieu de continuer d'attaquer la police dans la presse, avions-nous décidé de questionner le silence des autorités politiques du département qui abandonnent les agents de la police sans moyens ni ressources pour accomplir leur mission dans le département.
6- Le 28 juillet 2010, l'enlèvement de Jose Miguel Gil, un chauffeur dominicain, sur la route Cap-Haitien – Ouanaminthe fut une preuve supplémentaire de la menace que représente la bande de Willy Etienne pour la sécurité dans le Nord. ''Kidnapping d'un chauffeur Dominicain, en prélude à la visite des Présidents Préval et Fernandez dans le Nord.''http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/07/kidnapping-dun-chauffeur-dominicain-en_29.html
7- Le 2 Aout 2010, le Policier Canadien avec qui d'ailleurs nous avons travaillé en 2008 lors de l'enquête de la PNH et de la MINUSTAH sur la pédophilie au Cap-Haitien, est retourné dans le Nord. Il a été affecté comme conseiller auprès du service SDPJ de la Police Départementale avec comme objectif de combattre le kidnapping et les évadés de prison.
8- Le 3 Aout 2010, le « JMAC - Joint Mission Analysis Center » de la MINUSTAH a eu des rencontres séparées avec plusieurs personnalités dans le Nord et le Nord-est sur le kidnapping. Le chef de la délégation a confirmé la décision de la mission de l'ONU de mettre un terme à cette situation d'insécurité. La bande de Willy Etienne était depuis lors considéré parmi les priorités de la MINUSTAH en matière de sécurité. On avait promis d'orienter des ressources vers le Nord pour atteindre cet objectif. Les membres de la délégation de JMAC avaient confirmé que de 2,000 U.S. seraient offerts en récompense à toute personne qui fournirait des informations permettant de capturer le chef de la bande.
Depuis lors, plusieurs opérations conjointes de la Police haïtienne et de la MINUSTAH ont été réalisées dans les mornes de Milot et de l'Acul du Nord, du Coté de Chiron, de Grison-Garde, de La Bruyère et de La Suisse. L'arrivée de l'Inspecteur Divisionnaire Hugues Gabriel dans la commune de Ouanaminthe a été d'un apport considérable. L'officier de police a dès son arrivée à la tête du commissariat de la ville frontalière a mis en place un plan de sécurité qui a contraint les bandits à prendre la fuite.
9- Le 30 Aout 2010, la MINUSTAH décide de noter les relevés géographiques d'un refuge de Willy Etienne, à partir de GPS.
10- Le 31 Aout 2010, kidnapping de Roilliace Saint-Louis sur la route de Milot, vers 2 heures du matin dans la localité de Pont-blanc. Durant toute la journée du 31 Aout 2010, le Commissaire Joany Canéus n'arrêtait pas de blâmer ses troupes pour leur impuissance alors que la Police dans le Nord est décriée par l'opinion publique. Il a proféré ces propos, provoquant du coup la colère des policiers : Messieurs, vous me dites que vous n'êtes pas des corrompus. Alors, prouvez-moi que vous pouvez venir à bout de Willy Etienne. En réaction, ses hommes ont décidé de bloquer les grandes artères du département du Nord, de mener des opérations de ratissage. Sachant que la famille Saint-Louis était sur le point de conclure un accord avec les bandits en vue de libérer Roilliace, pour ne pas mettre en danger la vie de la personne séquestrée, la Police décida de repousser leur assaut au petit matin.
11- Le 01 septembre 2010, la Police lança ses opérations dans les localités de Grison-Garde, de Limbé et dans d'autres points du département. Dans l'après midi du même jour, trois (3) personnes ont été arrêtées à bord d'une voiture en possession de plusieurs armes à feu. Le contrôle des identités de personnes par des membres de la SDPJ a permis de constater qu'il s'agissait de Fritz Béliard dit Ti Frito, Rigo et Pierre Waston, tous membres de la bande de Willy Etienne. Pressurés par les opérations des forces de sécurité, ils avaient décidé de quitter le département en direction des Gonaïves. Ils ont avoué avoir vu Willy Etienne passer en moto, vrai semblablement, à destination de Port-au-Prince.
12- Le 2 septembre 2010, des policiers de la SDPJ dans le Nord, ont décidé de continuer l'opération jusqu'à Port-au-Prince. La Direction Départementale n'avait pas les moyens pour financer leur déplacement. Le nouveau responsable du SDPJ, l'Inspecteur Eddy Silvain, a demandé au Commissaire Canéus de lui fournir un moyen de transport et même sans argent, lui et ses hommes iraient à Port-au-Prince finir le boulot. Ils avaient consenti à débourser de leur argent personnel. Le représentant de la MINUSTAH ne pouvait pas leur trouver un hélicoptère. Sinistrée, la police de Port-au-Prince ne pouvait pas les accueillir.
Guidés par des informateurs qui voulaient faire échec aux bandits et par des membres de la Commission de désarmement du Cap-Haitien, les enquêteurs ont voyagé jusqu'à Port-au-Prince dans un mini-bus accompagnés de deux prévenus menottés qui devraient identifier Willy et autres complices. Ils ont opéré plusieurs arrestations sur toute la route nationale #1 jusque dans la commune de Plaisance. Arrivés à Port-au-Prince, ils avaient raté Willy Etienne mais quand même ils ont pu mettre la main sur ses acolytes.
13- Le Lundi 6 septembre 2010, un policier membre de l'équipe détachée à Port-au-Prince, profitant de son séjour dans la capitale pour régler un problème administratif, s'est rendu au ministère de finances. Et là, il voit un homme ressemblant étrangement au bandit recherché. Notre policier est sorti comme si de rien n'était pour aller alerter ses confrères. Les policiers ont vite fait irruption dans le bureau public du ministère pour identifier le suspect : C'était bien Willy Etienne, le Chef de kidnappeurs qui terrorisent le département du nord en chair et en os. Il fut arrêté et transféré au Cap-Haitien le Mardi 7 septembre 2010.
Au lieu de chercher à s'approprier le résultat positif d'un travail réalisé au prix de grands sacrifices, les responsables de la police devraient penser à décorer ces jeunes agents qui prouvent encore que l'institution a dans son sein des hommes et des femmes courageux, déterminés, capables d'assurer la sécurité publique. Même sans moyens, ils réalisent des prouesses. C'est en ce sens que la communauté capoise par notre organe exige qu'on attribue à ces policiers le mérite qui leur est dû. La population du Nord est fière de sa police.
RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 10 Septembre 2010, 17 heures 21.
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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
Si dans la republique de Port-au-Prince, c'est toujours"l'enquete se poursuit" et bien nous,dans la region christophienne, l'enquete abourtit toujours. Bravo les policiers du nord!
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