samedi 22 février 2025

MIAMI HERALD / Un jury de Miami déclare le fondateur américain de l'orphelinat Saint Joseph de Delmas 91, en Haïti, coupable d'abus sexuels sur des garçons.

[Des allégations d'abus sexuels ont suivi Geilenfeld pendant plus de dix ans. Après que le journaliste haïtien Cyrus Sibert et le défenseur des droits de l'enfant, Paul Kendrick de Freeport, Maine ont lancé une campagne pour le faire arrêter. Geilenfeld et un groupe à but non lucratif de Raleigh, Caroline du Nord, qui soutenait son orphelinat de St. Geilenfeld ont intenté un procès en diffamation devant un tribunal fédéral].

 PAR JAY WEAVER 

20 FÉVRIER 2025 

Un jury fédéral de Miami a reconnu Michael Karl Geilenfeld, 73 ans, coupable d'avoir abusé sexuellement de six garçons dans un orphelinat qu'il possédait en Haïti. 

À 73 ans, Michael Geilenfeld aurait pu conclure un accord de plaidoyer pour réduire sa peine de prison potentiellement longue sur les accusations fédérales d'abus sexuels sur de nombreux garçons en Haïti. 

Mais le fondateur américain d'un orphelinat de Port-au-Prince a misé sur un procès devant un jury au tribunal fédéral de Miami - et il a perdu. 

Le jury, composé de 12 personnes, a déclaré Geilenfeld coupable, après avoir délibéré pendant seulement cinq heures jeudi, de six chefs d'accusation pour avoir eu des contacts sexuels illicites avec des mineurs dans un lieu étranger et d'un chef d'accusation pour s'être rendu de Miami à Haïti dans ce but. Il risque jusqu'à 30 ans de prison pour chacun des chefs d'accusation lors de sa condamnation le 5 mai devant le juge du district américain David Leibowitz. 

Avant que le procès ne commence avec la sélection du jury début février, les procureurs ont indiqué au juge Leibowitz qu'ils avaient fait une offre de plaidoyer à Geilenfeld mais que celui-ci l'avait rejetée, demandant au juge d'en prendre note au cas où l'accusé ferait appel ou attaquerait sa condamnation. 

Au cours des trois semaines qu'a duré le procès, Geilenfeld a fait face à six de ses accusateurs à la barre des témoins. 

Le gouvernement a commencé par le témoignage d'un jeune homme qui avait vécu au foyer St. Il a déclaré que lorsqu'il avait 12 ans, Geilenfeld l'avait amené dans sa chambre pour l'aider à apprendre une prière. Mais au lieu de cela, Geilenfeld l'a assis sur une chaise et l'a embrassé sur la bouche, a fait fondre ses parties génitales et a essayé d'avoir des relations sexuelles anales. 

« Son pantalon était baissé et son pénis frottait contre mon derrière », a déclaré l'homme de 28 ans par l'intermédiaire d'un interprète créole, précisant qu'il l'avait “poussé” et qu'il était “sorti en courant” de la chambre du propriétaire. Geilenfeld lui a ensuite dit « de n'en parler à personne d'autre », a déclaré l'homme. 

L'homme fait partie des six garçons haïtiens qui ont accusé le fondateur de l'orphelinat de les avoir agressés sexuellement alors qu'ils résidaient à Saint-Joseph entre 2005 et 2010, selon un acte d'accusation déposé par les procureurs Lacee Monk, Eduardo Palomo et Jessica Urban. Les garçons, qui avaient alors entre 9 et 13 ans, sont aujourd'hui âgés d'une vingtaine d'années. 


IL S'EN PRENAIT AUX GARÇONS : LE PROCUREUR 

Les procureurs ont dépeint Geilenfeld comme un prédateur qui utilisait ses pouvoirs pour s'attaquer aux garçons haïtiens vulnérables, issus de familles brisées ou sans parents. Geilenfeld, qui a fondé l'orphelinat Saint-Joseph en 1985, offrait aux garçons un abri, une scolarité, des repas, des tâches ménagères et des prières qui se sont transformés en « cauchemar », ont-ils déclaré.

Les avocats de la défense, Raymond D'Arsey Houlihan III et Jean-Pierre Gilbert, ont soutenu que Geilenfeld n'avait abusé d'aucun garçon à St. Joseph's, affirmant que les six victimes mineures citées dans l'acte d'accusation avaient été recherchées et payées avec de l'argent et la possibilité d'obtenir l'asile aux États-Unis. 

Joseph's interrogé par les procureurs a expliqué comment Geilenfeld l'avait abusé sexuellement dans la chambre du propriétaire, derrière une porte fermée à clé, et qu'il venait témoigner parce que c'était son droit. Il a déclaré qu'il n'avait pas été payé ou qu'aucun avantage ne lui avait été promis pour son témoignage. 

« J'avais honte de ce qui m'était arrivé », a déclaré l'homme, rappelant que lorsqu'il a parlé avec d'autres résidents des abus sexuels présumés, il a été poignardé par un garçon de St. Les procureurs ont montré au tribunal une image de la cicatrice que l'homme a laissée après avoir été poignardé près de sa clavicule gauche. 

« Je suis très triste et j'espère que justice sera rendue », a-t-il déclaré. « Je suis une victime. C'est mon droit de témoigner ». 


ARRESTATION AU COLORADO 

L'enquête fédérale sur le passé de Geilenfeld a été lancée par les services de sécurité intérieure (Homeland Security Investigations) et rejointe par le FBI, ce qui a conduit à son arrestation en janvier de l'année dernière dans le Colorado. Bien que Geilenfeld se soit vu accorder une caution par un juge d'instance pour rester dans une maison de transition, cette décision a été mise en suspens. 

En avril, le juge fédéral de Miami, M. Leibowitz, a estimé qu'il ne devait pas être libéré avant le procès parce qu'il représentait un danger pour la communauté et un risque de fuite vers les Caraïbes. 

À ce moment-là, le dossier pénal américain a changé de manière significative, les procureurs ayant déposé un nouvel acte d'accusation accusant Geilenfeld de s'être livré à un « comportement sexuel illicite » avec des mineurs à l'hôpital Saint-Joseph, en plus de l'accusation initiale de s'être rendu à Haïti dans ce but. 

Lors d'une audience sur la détention, les procureurs ont déclaré que Geilenfeld avait « abusé sexuellement de 20 garçons » dans son orphelinat et qu'il les avait ensuite menacés de ne rien dire ou de leur faire du mal. 


DES PHOTOS DÉCOUVERTES PAR LES AUTORITÉS FÉDÉRALES 

Les procureurs ont déclaré que Geilenfeld conservait un dossier contenant des photos de ses victimes présumées d'abus sexuels - une preuve qui a été découverte par les agents des douanes et de la protection des frontières des États-Unis en mai 2019, alors que Geilenfeld se rendait en République dominicaine en passant par l'aéroport international de Miami. La série de photos comprenait des photos de quelques-unes des victimes de Geilenfeld citées dans l'acte d'accusation, selon les procureurs. 

Dans les documents judiciaires, les procureurs ont déclaré que Geilenfeld se présentait « comme un missionnaire tout en utilisant sa position et ses privilèges pour abuser sexuellement de jeunes garçons et dissimuler ses crimes ». 

Entre le milieu des années 1980 et 2014, M. Geilenfeld a géré plusieurs orphelinats en Haïti, dont le foyer Saint-Joseph. Il a également ouvert un foyer en République dominicaine après s'y être réfugié pour échapper à des allégations d'abus sexuels en Haïti, où il avait été emprisonné et où une procédure judiciaire est toujours en cours.

Le gouvernement haïtien a fermé le premier foyer Saint-Joseph à Port-au-Prince en 2014 à la suite de l'arrestation de M. Geilenfeld pour des allégations d'abus sexuels. Après que Geilenfeld a passé un an en prison, soupçonné d'attentat à la pudeur et d'association de malfaiteurs, son affaire a été classée par un juge après que ses victimes présumées ne se sont pas présentées à une audience clé. Les victimes ont fait appel. Bien qu'il ait été accepté, l'affaire n'a pas encore été rejugée. 

Des allégations d'abus sexuels ont suivi Geilenfeld pendant plus de dix ans. Après que le journaliste haïtien Cyrus Sibert et le défenseur des droits de l'enfant, Paul Kendrick de Freeport, Maine ont lancé une campagne pour le faire arrêter. Geilenfeld et un groupe à but non lucratif de Raleigh, Caroline du Nord, qui soutenait son orphelinat de St. Geilenfeld ont intenté un procès en diffamation devant un tribunal fédéral.

Ils ont d'abord obtenu un jugement contre Kendrick, qui vit dans le Maine, mais ce jugement a été annulé pour défaut de juridiction. 

Geilenfeld et l'association à but non lucratif ont intenté un second procès devant le tribunal de l'État du Maine. Kendrick a réglé le litige et son assurance habitation a versé 3,5 millions de dollars à l'association caritative. Geilenfeld a signé un document avec le tribunal rejetant toutes les accusations portées contre lui sans aucune rémunération financière. 

La correspondante du Miami Herald dans les Caraïbes, Jacqueline Charles, a contribué à cet article.

Source : Miami Herald, traduire par le site DeepL

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MIAMI HERALD / Miami jury finds American founder of Haiti orphanage guilty on federal criminal charges of sexually abusing boys there.-

 


[Allegations of sexual abuse have followed Geilenfeld for more than a decade. After a children’s rights advocate, Paul Kendrick of Freeport, Maine, and Haitian journalist Cyrus Sibert launched a campaign to have him arrested. Geilenfeld and a Raleigh, North Carolina, nonprofit group that supported his St. Joseph’s orphanage sued for defamation in federal court.]


BY JAY WEAVER
FEBRUARY 20, 2025

A Miami federal jury found Michael Karl Geilenfeld, 73, guilty of sexually abusing six boys at an orphanage he owned in Haiti.
At 73, Michael Geilenfeld could have cut a plea deal to reduce his potentially long prison sentence on federal charges of sexually abusing numerous boys in Haiti.

But the American founder of a Port-au-Prince orphanage gambled on a jury trial in Miami federal court — and lost.

The 12-person jury found Geilenfeld guilty, after deliberating for only five hours on Thursday, of six counts of engaging in illicit sexual contact with minors in a foreign place and one count of traveling from Miami to Haiti for that purpose. He faces up to 30 years in prison on each of the charges at his May 5 sentencing before U.S. District Judge David Leibowitz.

Before trial started with jury selection in early February, prosecutors told Judge Leibowitz that they made a plea offer to Geilenfeld but he rejected it, asking the judge to note that in case the defendant makes any appeals or attacks on his conviction.

Geilenfeld faced six of his accusers on the witness stand over the three-week trial.

The government opened with the testimony of a young man who had lived at St. Joseph’s Home for Boys. He testified that when he was 12, Geilenfeld brought him into his bedroom to help him learn a prayer. But instead, he said, Geilenfeld sat him down in a chair and kissed him on the mouth, fondled his genitals and tried to have anal sex.

“His pants were down and his penis was rubbing against my behind,” the 28-year-old man testified through a Creole interpreter, saying that he “pushed him” and “ran outside” the owner’s bedroom. Geilenfeld later told him “not to tell anybody else about this,” the man testified.

The man was among six Haitian boys who accused the orphanage founder of sexually abusing them while they resided at St. Joseph’s between 2005 and 2010, according to an indictment filed by prosecutors Lacee Monk, Eduardo Palomo and Jessica Urban. The boys, then between 9 and 13, are now in their 20s.

PREYED ON THE BOYS: PROSECUTOR

Prosecutors portrayed Geilenfeld as a predator who used his powers to prey on the vulnerable Haitian boys, who came from broken families or had no parents. Geilenfeld, who founded St. Joseph’s orphanage in 1985, offered the boys a life of shelter, schooling, meals, chores and prayers that turned into a “nightmare,” they said.

Defense attorneys Raymond D’Arsey Houlihan III and Jean-Pierre Gilbert argued that Geilenfeld abused no boys at St. Joseph’s, saying that the six minor victims named in the indictment were recruited and paid off with money and the opportunity of asylum in the United States.

But during his testimony, the first former St. Joseph’s resident questioned by prosecutors detailed how Geilenfeld sexually abused him in the owner’s bedroom behind a locked door and that he was coming forward to testify because it was his right. He said he was not paid or promised any benefit by anyone for his testimony.

“I was ashamed at what had happened to me,” the man testified, recalling that when he talked with other residents about the alleged sexual abuse, he was stabbed by a St. Joseph’s boy close to Geilenfeld. Prosecutors showed an image in court of the man’s scar from the stab wound near his left collarbone.

“I’m very sad and I hope to get justice,” he testified. “I’m a victim. It’s my right to testify.”

COLORADO ARREST

The federal investigation into Geilenfeld’s past was launched by Homeland Security Investigations and joined by the FBI, leading to his arrest in January of last year in Colorado.Although Geilenfeld was granted a bond by a magistrate judge to stay in a halfway house, that decision was put on hold.

In April, Leibowitz, the federal judge in Miami, found that he should not be released before trial because he was a danger to the community and a flight risk to the Caribbean.

At that point, the U.S. criminal case changed significantly, with prosecutors filing a superseding indictment accusing Geilenfeld of “engaging in illicit sexual conduct” with minors at St. Joseph’s in addition to the original charge of traveling to Haiti for that purpose.

During a detention hearing, prosecutors said Geilenfeld “sexually abused 20 boys” at his orphanage and then threatened them not to say anything or they would be harmed.

PHOTOS DISCOVERED BY FEDS

Prosecutors said Geilenfeld kept a dossier with photos of his alleged sexual-abuse victims — evidence that was discovered by U.S. Customs and Border Protection agents in May 2019 when Geilenfeld was traveling through Miami International Airport to the Dominican Republic. The array of photos included pictures of a few of Geilenfeld’s victims cited in the indictment, according to prosecutors.

In court papers, prosecutors said Geilenfeld held “himself out as a missionary while using his position and privilege to sexually abuse young boys and cover up his crimes.”

Between the mid-1980s through 2014, Geilenfeld operated multiple orphanages in Haiti, including the St. Joseph’s home. He also opened a home in the Dominican Republic after fleeing there to escape sexual abuse allegations in Haiti, where he had been jailed and still has a court case pending.

The Haitian government closed the original St. Joseph’s home in Port-au-Prince in 2014 following Geilenfeld’s arrest there over sexual abuse allegations. After Geilenfeld spent a year in jail on suspicion of charges of indecent assault and criminal conspiracy, his case was dismissed by a judge after his alleged victims didn’t appear at a key hearing. The victims filed an appeal. Though it was granted, the case has yet to be retried.

Allegations of sexual abuse have followed Geilenfeld for more than a decade. After a children’s rights advocate, Paul Kendrick, and Haitian journalist Cyrus Sibert launched a campaign to have him arrested, Geilenfeld and a Raleigh, North Carolina, nonprofit group that supported his St. Joseph’s orphanage sued for defamation in federal court.

They initially won a judgment against Kendrick, who lives in Maine, but that was later vacated due to a lack of jurisdiction.

A second lawsuit was filed in state court in Maine by Geilenfeld and the nonprofit. Kendrick settled and his homeowner’s insurance policies paid the charity $3.5 million. Geilenfeld signed a document with the court dismissing all charges against him with no financial remuneration.

Miami Herald Caribbean correspondent Jacqueline Charles contributed to this story.

dimanche 9 février 2025

American founder of Haiti orphanage faces men accusing him of sex abuse at Miami trial.-

American founder of Haiti orphanage faces men accusing him of sex abuse at Miami trial.-

By Jay Weaver February 05, 2025

Dozens of impoverished Haitian boys looked up to Michael Geilenfeld as a “father figure.”

But Geilenfeld, an American who owned and operated an orphanage in Port-au-Prince, looked down on them as objects to satisfy his sexual desires, prosecutors said during opening statements in his sex-abuse trial in Miami federal court on Tuesday.

A young man who had lived at St. Joseph’s Home for Boys testified that when he was 12, Geilenfeld brought him into his bedroom to help him learn a prayer. But instead, he said, Geilenfeld sat him down in a chair and kissed him on the mouth, fondled his genitals and tried to have anal sex.

“His pants were down and his penis was rubbing against my behind,” the 28-year-old man testified through a Creole interpreter, saying that he “pushed him” and “ran outside” the owner’s bedroom. Geilenfeld later told him “not to tell anybody else about this,” the man testified.

The man is among six Haitian boys who have accused the orphanage founder of sexually abusing them while they resided at St. Joseph’s between 2005 and 2010, according to an indictment. The boys, then between 9 and 13, are now in their 20s.

Geilenfeld, 73, is charged with six counts of engaging in illicit sexual contact in a foreign place and one count of traveling from Miami to Haiti for that purpose. If convicted by the 12-person jury, Geilenfeld faces up to 30 years in prison on each of the charges.

READ MORE: American founder of orphanage in Haiti is charged with having sex with minors.

Before trial started with jury selection on Monday, prosecutors told U.S. District Judge David Leibowitz that they made a plea offer to Geilenfeld but he rejected it, asking the judge to note that in case the defendant makes any appeals or attacks on his conviction.

Preyed on the boys: Prosecutor

During opening statements on Tuesday, Assistant U.S. Attorney Lacee Monk portrayed Geilenfeld as a predator who used his powers to prey on the vulnerable Haitian boys, who came from broken families or had no parents. Geilenfeld, who founded St. Joseph’s orphanage in 1985, offered the boys a life of shelter, schooling, meals, chores and prayers that turned into a “nightmare.” “This defendant preyed on the very boys he was supposed to help,” Monk told the jury. “They will tell you that this defendant was not the caring missionary he pretended to be. ... Many of the victims suffered in silence. ... They are going to tell you about some of the darkest moments in their lives.”

No boys abused: Defense

Defense attorney Jean-Pierre Gilbert argued that Geilenfeld abused no boys at St. Joseph’s, saying that the six minor victims named in the indictment were recruited and paid off with money and the opportunity of asylum in the United States.

“No abuse ever occurred,” said Gilbert, with the federal public defender’s office, noting there is “no forensic evidence” to prove it. He said defense witnesses, including other boys and a social worker at St. Joseph’s, will testify that Geilenfeld never touched any of the residents improperly.

But during his testimony, the first former St. Joseph’s resident questioned by prosecutors detailed how Geilenfeld sexually abused him in the owner’s bedroom behind a locked door and that he was coming forward to testify because it was his right. He said he was not paid or promised any benefit by anyone for his testimony.

“I was ashamed at what had happened to me,” the man testified on Tuesday, recalling that when he talked with other residents about the alleged sexual abuse, he was stabbed by a St. Joseph’s boy close to Geilenfeld. Prosecutors showed an image in court of the man’s scar from the stab wound near his left collarbone.

“I’m very sad and I hope to get justice,” he testified. “I’m a victim. It’s my right to testify.”

Colorado arrest

The federal investigation into Geilenfeld’s past was launched by Homeland Security Investigations and joined by the FBI, leading to his arrest in January of last year in Colorado. Although Geilenfeld was granted a bond by a magistrate judge to stay in a halfway house, that decision was put on hold.

In April, Leibowitz, the federal judge in Miami, found that he should not be released before trial because he was a danger to the community and a flight risk to the Caribbean.

At that point, the U.S. criminal case changed significantly, with prosecutors filing a superseding indictment accusing Geilenfeld of “engaging in illicit sexual conduct” with minor boys at St. Joseph’s in addition to the original charge of traveling to Haiti for that purpose.

During a detention hearing, Assistant U.S. Attorney Eduardo Palomo said Geilenfeld “sexually abused 20 boys” at his orphanage and then threatened them not to say anything or they would be harmed.

Photos discovered by feds

Palomo said Geilenfeld kept a dossier with photos of his alleged sexual-abuse victims — evidence that was discovered by U.S. Customs and Border Protection agents in May 2019 when Geilenfeld was traveling through Miami International Airport to the Dominican Republic. The array of photos included pictures of a few of Geilenfeld’s victims cited in the indictment, Palomo said.

In court papers, prosecutors said Geilenfeld held “himself out as a missionary while using his position and privilege to sexually abuse young boys and cover up his crimes.”

Between the mid-1980s through 2014, Geilenfeld operated multiple orphanages in Haiti, including the St. Joseph’s home. He also opened a home in the Dominican Republic after fleeing there to escape sexual abuse allegations in Haiti, where he had been jailed and still has a court case pending.

The original St. Joseph’s home in Port-au-Prince was closed by the Haitian government in 2014 following Geilenfeld’s arrest there over sexual abuse allegations. After Geilenfeld spent a year in jail on suspicion of charges of indecent assault and criminal conspiracy, his case was dismissed by a judge after his alleged victims didn’t appear at a key hearing. The victims filed an appeal. Though it was granted, the case has yet to be retried.

Allegations of sexual abuse have followed Geilenfeld for more than a decade. After a children’s rights advocate, Paul Kendrick, and Haitian journalist Cyrus Sibert launched a campaign to have him arrested, Geilenfeld and a Raleigh, North Carolina, nonprofit group that supported his St. Joseph’s orphanage sued for defamation in federal court.

They initially won a judgment against Kendrick, who lives in Maine, but that was later vacated due to a lack of jurisdiction.

A second lawsuit was filed in state court in Maine by Geilenfeld and the nonprofit. Kendrick settled and his homeowner’s insurance policies paid the charity $3.5 million. Geilenfeld, he said, signed a document with the court dismissing all charges against him with no financial remuneration. Miami Herald Caribbean correspondent Jacqueline Charles contributed to this story.


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mardi 21 janvier 2025

Les gangs armés ont fait un nouveau massacre.-

Au moins 10 morts et des blessés, c’est le bilan d’une nouvelle attaque perpétrée par le gang de Ti Bwadòm, commune de Gros-Morne , le samedi 18 janvier 2025. L’information a été confirmée par le maire de la commune, Hubert Cénéac.

Le premier citoyen de la commune de Gros Morne demande aux autorités de renforcer la sécurité dans sa commune, afin de mieux contrecarrer les bandits armés.

Cette attaque sanglante a été commise par des membres du gang Kokorat San Ras.Quatre personnes ont été blessées par balles, dont une grièvement atteinte par une balle dans le dos. 

Les victimes se trouvaient principalement dans la troisième section Rivière Blanche, dont quatre près du cimetière de Grépen. Les six autres ont été tuées dans la localité Campêche.

Trump suspend l’aide internationale à Haiti.-

Fraîchement investi dans ses fonctions aux USA, Donald Trump a d'entrée de jeu suspendu l'aide internationale. Haïti n'est pas épargné. Cette suspension, valide pour une période de 90 jours, vise à évaluer son efficacité. Cette décision inclut les 420 millions de dollars destinés à Haïti en 2024 via l’USAID, une enveloppe répartie dans plusieurs secteurs clés.

Une grande partie de cette aide finance l’assistance humanitaire pour plus de 5 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë. L'impact de cette suspension sera considérable : arrêt immédiat de toutes les assistances fournies par l’USAID. 

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Nou paka kite oligak ekonimik ak politik ap vole kòb peyi pa milya goud chak senmen epi se etranje nap tann pou bay moun lakay nou manje. Bagay èd sa yo lakòz sitwayen aysyen twò konplezan ak dirijan kriminel kòwonpi. #LeReCit

Les premières décisions du Président Donald Trump, 24 heures après son investiture!

Pendant que vous dormiez, Donald Trump était encore au travail. Il a déjà signé plusieurs décrets exécutifs importants aujourd'hui, marquant son retour à la Maison-Blanche.

Voici quelques-uns des principaux décrets qui vont changer la face de l'Amérique et du monde : 1. Retrait des États-Unis de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) : Ce retrait fait suite à des critiques récurrentes de Trump envers l'OMS, notamment pour sa gestion de la pandémie de COVID-19 . L'administration Trump a déjà tenté de se retirer de l'OMS en 2020, mais cette action a été annulée par l'administration Biden. Ce retrait pourrait affecter la coopération internationale sur la santé mondiale.


2. Grâce présidentielle à des centaines de ses partisans prisonniers politiques depuis le 6 janvier 2021 au Capitole.

3. Report de 75 jours de l'application de la loi interdisant TikTok . Cette décision donne à TikTok et à ByteDance plus de temps pour se conformer aux nouvelles régulations sur la sécurité des données. La sécurité nationale et la protection des données personnelles des utilisateurs américains sont au cœur de cette politique.

4. Retour de Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme. Cela reflète une politique plus dure envers Cuba, rappelant les tensions diplomatiques historiques. Cela pourrait avoir des répercussions économiques et diplomatiques sur Cuba, limitant son accès au système financier mondial.

5. Fin du télétravail des fonctionnaires fédéraux. Trump a toujours critiqué le télétravail, le voyant comme un manque d’efficacité.

6. Retrait des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Trump avait déjà retiré les États-Unis de cet accord pendant son premier mandat.

7. Création du Département de l'efficacité gouvernementale (DOGE)Contexte: Inspiré par l'idée d'Elon Musk, ce département vise à réduire la bureaucratie et à améliorer l'efficacité du gouvernement.

8. Désignation des cartels de drogue comme organisations terroristes étrangères. Cela renforce les mesures de lutte contre le trafic de drogue à la frontière. Cela donne plus de latitude aux autorités pour agir contre les cartels, potentiellement avec des sanctions financières internationales.

9. Déclaration de l'État d'urgence à la frontière avec le Mexique. Pour continuer et accélérer la construction du mur et renforcer la sécurité frontalière. Info pertinente: Cette déclaration permettrait de rediriger des fonds vers la sécurité frontalière sans l'approbation du Congrès.

10. Remaniement du programme d'admission des réfugiés . Pour resserrer les critères d'admission des réfugiés, répondant aux critiques sur l'immigration. Cette mesure pourrait réduire considérablement le nombre de réfugiés admis aux États-Unis.

11. Levée des sanctions à l'égard des citoyens israéliens de Cisjordanie (Judée et Samarie) Cela soutient la politique de Trump favorable à Israël.

12. Directive pour abolir « l'instrumentalisation des adversaires politiques de l'administration précédente » Cette mesure vise à mettre fin à l'utilisation des institutions gouvernementales contre des adversaires politiques.

13. Directive ordonnant la restauration de la liberté d'expression et la prévention de la censure gouvernementale . Contexte: En réponse aux accusations de censure par les réseaux sociaux et le gouvernement. Cela pourrait changer les politiques de modération des contenus sur les plateformes en ligne comme Meta.

14. Directive aux agences fédérales pour aborder la crise du coût de la vie . Pour s'attaquer à l'inflation et au coût de la vie, perçus comme ayant augmenté sous Biden. Des actions spécifiques pour réduire les coûts pourraient inclure des réductions de réglementations.

15. Gel des embauches fédérales (à l'exception du domaine militaire et d'autres catégories exclues). Pour mieux contrôler la taille et les dépenses du gouvernement.

16. Gel réglementaire « empêchant les bureaucrates d'implanter d'autres règlements » pour permettre à Trump de revoir et potentiellement supprimer des régulations existantes. Cela va stimuler certains secteurs industriels en réduisant les contraintes réglementaires.

17. Annulation de 78 actions exécutives, ordres exécutifs, mémorandums présidentiels et autres décisions de l'ère Biden.

source : Trump Fact News.

lundi 20 janvier 2025

PANAMA TO TRUMP: THE CANAL BELONGS TO US—NO ONE ELSE.-

 

🚨🇵🇦PANAMA TO TRUMP: THE CANAL BELONGS TO US—NO ONE ELSE

Panama’s President José Raúl Mulino issued a firm rebuke of Trump’s inauguration speech, rejecting any suggestion that the U.S. has influence over the Panama Canal. “The Canal is and will continue to be under Panamanian control with permanent neutrality. No nation interferes with its administration.” Mulino emphasized that the Canal was not a concession but the result of generational struggles, warning that Panama will defend its sovereignty. Source: Panama Gov Press Release



Le président américain, Donald Trump annonce déjà la couleur.-


Le successeur de Joe Biden entend redéfinir les priorités américaines. Il annonce la prise du contrôle du canal de Panama, afin de renforcer, dit-il, la souveraineté et les intérêts économiques des États-Unis. 

Le numéro un de la plus grande puissance mondiale a aussi exprimé son intention de mettre fin à certaines guerres impliquant son pays. Il réitère sa volonté de changer le golfe du Mexique en golfe d’Amérique. 

Pour lui, il n’y a que deux sexes aux Etats Unis. Il plaide en faveur des valeurs fondamentales. Il annonce par ailleurs, l’imposition de taxes sur les produits importés de son pays. 

Le retour de Donald Trump au pouvoir fait beaucoup peur aux migrants et certains pays. Le milliardaire américain menace d’expulser des millions de migrants rentrés aux Etats-Unis dans le cadre du programme humanitarian parole, initié par son prédécesseur Joe Biden.

CBP One: Mauvaise nouvelle pour des haïtiens et d’autres migrants, en attente au Mexique.-


Le successeur de Joe Biden entend redéfinir les priorités américaines. Il annonce la prise du contrôle du canal de Panama, afin de renforcer, dit-il, la souveraineté et les intérêts économiques des États-Unis. 

Le numéro un de la plus grande puissance mondiale a aussi exprimé son intention de mettre fin à certaines guerres impliquant son pays. Il réitère sa volonté de changer le golfe du Mexique en golfe d’Amérique. 

Pour lui, il n’y a que deux sexes aux Etats Unis. Il plaide en faveur des valeurs fondamentales. Il annonce par ailleurs, l’imposition de taxes sur les produits importés de son pays. 

Le retour de Donald Trump au pouvoir fait beaucoup peur aux migrants et certains pays. Le milliardaire américain menace d’expulser des millions de migrants rentrés aux Etats-Unis dans le cadre du programme humanitarian parole, initié par son prédécesseur Joe Biden.

jeudi 16 janvier 2025

Trump - Rubio est clair. Le CPT a nommé son successeur…Mario Andrésol.

Passation de pouvoir!!! #LeReCit


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#SuperMario Andresol, nommé Gouverneur indigène d’Haiti. #LeReCit


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dimanche 1 décembre 2024

Les fondements historiques du racisme dominicain. Les origines de l’antihaitianismo.-

Publié le 4 février 2016
Alain Saint-Victor

Par Alain Saint-Victor, enseignant et historien

« Si le racisme […] peut être globalement compris comme un essentialisme, s’il témoigne partout d’un comportement d’exclusion et d’objectivation d’un autrui collectif, ses manifestations sont si diverses qu’elles semblent relever d’un ordre particulier[2] (c’est nous qui soulignons).» Le racisme tel qu’il s’est développé dans la République Dominicaine illustre bien ces propos du sociologue Adam Michel. Il est, en effet, pour le moins surprenant qu’une société composée majoritairement de Mulâtres et de Noirs puisse développer au cours de son histoire un racisme que plusieurs chercheurs qualifient d’antihaïtianisme (antihaitianismo), racisme qui tend à trouver chez l’Haïtien l’essence même de la race noire, qui perçoit dans son attitude, sa manière d’être, sa culture, la «barbarie», le «primitivisme» et «l’archaïsme» africain.

On sait que le racisme se manifeste sous différentes formes, en particulier «le racisme colonial impliquant la division de l’humanité en races ‘supérieures’ et ‘inférieures’, ‘civilisées’ et ‘barbares’ [et] le préjugé de couleur lié à la ségrégation ou à l’institution de l’apartheid dans les sociétés postcoloniales qui assignent un statut inférieur aux descendants d’esclaves[3].» Néanmoins ce qui caractérise le racisme dominicain c’est le fait que ses principaux tenants qui reprennent les thèses du racisme européen de la fin du XIXe siècle (infériorité biologique du Noir, son incapacité à gouverner, etc.), sont eux-mêmes descendants de Noirs et d’esclaves. C’est là un paradoxe qui peut surprendre. Toutefois, lorsqu’on connait la fluidité de l’idéologie raciste, sa grande force de propagation, sa subtilité et son pouvoir de reproduction, on ne saurait s’étonner qu’elle ait imprégné l’imaginaire collectif d’un peuple, qu’elle le pousse à voir dans un autre peuple (qui pourtant lui ressemble à plusieurs points de vue) l’étranger absolu, l’ultime représentant d’une race barbare et rétrograde.

Un contexte historique particulier

Pour arriver à ce point, il a fallu, au cours des siècles, procéder à un travail profond, lent, systématique, marquant de façon indélébile la conscience de soi et la représentation de l’autre. Mais ce travail n’est possible que dans un contexte historique particulier. Pour comprendre l’origine de l’idéologie antihaitianiste en République Dominicaine, il faut remonter au dix-septième siècle. Selon l’historien dominicain Ernesto Sagás[4], à l’époque, les structures socio-économiques des deux colonies – Saint-Domingue et Santo Domingo – comportent des différences notoires. Saint-Domingue, exploitant à fond le système esclavagiste avec une main-d’œuvre de plus en plus abondante, exportant à partir du XVIIIe siècle près de la moitié de la production sucrière mondiale, devient la plus riche colonie de la France, tandis que Santo Domingo totalement laissé pour compte par la couronne espagnole, abandonnant les grandes plantations sucrières, se transforme en un territoire pauvre, relégué à l’élevage. Ces faits, explique Sagás, transforment la situation sociale coloniale de Santo Domingo de façon importante : le nombre d’esclaves est peu élevé, la grande majorité d’entre eux est née dans la colonie et la «miscégénation particulièrement parmi les couches nombreuses des basses classes devient la norme[5].»

Cette réalité de la colonie espagnole, qui donne naissance à «la plus grande communauté mulâtre au monde[6]», contraste de façon radicale avec celle de la colonie française de Saint-Domingue : dans cette dernière, le nombre d’esclaves atteint un niveau très élevé vers la fin du XVIIIe siècle (450 000 esclaves pour 28 000 affranchis et 40 000 colons[7]), et la violente exploitation économique à laquelle ces esclaves sont sujets prend une telle ampleur qu’un nombre considérable d’entre eux meurent avant même d’atteindre l’âge de quarante ans. Mais ce nombre incalculable d’êtres humains qui mouraient sur les plantations n’inquiétait pas outre mesure les colons, car cette main-d’œuvre d’esclaves se reproduisait rapidement grâce à la traite. La prospérité de Saint-Domingue (appelé alors «perle des Antilles»), dépendait entièrement de la force de travail de l’esclave; et pour reproduire le système esclavagiste, les colons instituaient des rapports sociaux rigides, régis par une jurisprudence raciste qui considérait le Noir comme un être inférieur, se trouvant au bas de l’«échelle humaine».

Alors que Santo Domingo, à cause de sa situation socio-économique, faisait preuve d’un certain assouplissement des lois coloniales et d’une certaine permissivité en ce qui a trait aux mœurs sociales, on assiste à Saint-Domingue au durcissement du système esclavagiste portant ainsi à l’extrême la déshumanisation de l’homme et de la femme noirs. Du point de vue idéologique, cette double réalité développe chez les colons espagnols un sentiment nationaliste et ethnocentrique qui prend à la fois la forme d’une volonté de protection de «la culture espagnole» et d’un renforcement du sentiment de supériorité de la «race» blanche. « Ces préjugés racial et culturel, explique Sagás, sont si généralisés parmi la population de la colonie de Santo Domingo que même les esclaves y croyaient. Les esclaves de l’est se considéraient supérieurs des esclaves de l’ouest par le simple fait qu’ils appartenaient à la culture hispanique.[8]»

Cette disparité structurelle entre les deux colonies – la disparition des grandes plantations, le nombre restreint d’esclaves, la montée d’une ethnicité «hybride» à Santo Domingo et le renforcement de l’esclavagisme ainsi que l’expansion des grandes plantations à Saint-Domingue – donne naissance graduellement chez les habitants de la colonie espagnole à une idéologie racialiste qui identifie le fait d’être noir uniquement à l’esclavage. À Santo Domingo, la faillite de l’économie de plantation et la disparition de l’esclavage qui y est lié provoquent une rupture dans l’imaginaire collectif entre «le fait d’être noir biologiquement et le fait de l’être socialement. Comme l’oligarchie raciale, originellement produite par le système de plantation, s’effrite, la pigmentation [perd de sa pertinence sociale et] détermine moins le degré de l’implication politique.[9]» Désormais, le Noir devient ontologiquement l’esclave qui travaille sur les plantations de Saint Domingue. L’esclave noir à Santo Domingo est «dépouillé» pour ainsi dire de ses «caractéristiques raciales» puisqu’il n’est plus assigné comme esclave sur les grandes plantations. Paradoxalement, cette nouvelle idéologie racialiste le pousse à se concevoir «autre qu’un Noir», et cela, malgré le fait qu’il soit noir, une conception qui lui permet de se différencier de l’esclave de Saint Domingue à l’égard duquel il se sent supérieur.

Construction d’une identité nationale

L’identité nationale dominicaine, ce que Rafael Trujillo et ses disciples appelleront la dominicanidad, prend naissance particulièrement dans le cadre de la guerre de l’indépendance contre les forces de l’occupation du président Boyer. Bien que cette occupation fût mal gérée et même despotique, elle aurait été voulue par une grande partie de la population dominicaine. Cette thèse, défendue principalement par Jean Price-Mars[10], est encore objet de débats. Néanmoins, ce qui est certain, c’est le fait que cette occupation amena l’abolition de l’esclavage et la suspension des privilèges de l’élite dominicaine profondément hispanophile, suspension effectuée au bénéfice des classes appauvries (composée surtout de Noirs et Mulâtres). Vu la durée relativement longue de l’occupation haïtienne (1822-1844), on peut supposer que cette dernière bénéficia d’un certain support populaire (particulièrement de la part des esclaves), mais l’imposition, par le gouvernement haïtien, de «certaines lois, comme celles du Code rural de 1826, de la langue française […] d’impôts requis pour payer l’énorme indemnité à la France[11]» provoqua la colère de la population. Le pays conquit son indépendance le 27 février 1844.

Cette indépendance ne constitue pas uniquement l’émancipation par rapport aux forces d’occupation haïtienne, elle est aussi le geste fondateur d’une nouvelle nation imprégnée de l’idéologie racialiste. Rappelons que tout au long du XIXe siècle, la question de la «race» occupe une place prépondérante en Europe. La race devient un critère «scientifique» ou «biologique», à partir duquel on peut juger du comportement ou du niveau de civilisation d’une société. Les conquêtes coloniales des puissances occidentales au cours du siècle renforcent et instituent l’idéologie de la suprématie blanche comme une idéologie dominante. Le racisme se caractérise en ce sens comme «une hiérarchie internationale dans laquelle la richesse, le pouvoir et le développement sont associés généralement à la race blanche.[12]» Les élites de la jeune nation dominicaine s’inscrivent d’emblée dans ce courant.

Au cours du XIXe siècle, des démarches furent entreprises pour annexer le pays à l’Espagne, la France, l’Angleterre et les États-Unis. Il s’agissait de trouver une protection auprès des puissances occidentales contre Haïti, dont les multiples tentatives d’invasion de la République Dominicaine constituaient aux yeux de ces élites une réelle menace et un véritable danger de tomber un jour sous la «domination des Noirs». Invitant le gouvernement français à prendre possession du pays, le Mulâtre Báez écrit en 1852 : «l’Europe, qui est le centre de la civilisation, doit se convaincre que les Dominicains constituent les seuls obstacles à la cruauté et aux incursions de la race noire. Un mot de votre gouvernement et le pays vous appartient entièrement.» Dans une autre lettre, il ajoute : «Nous ne sommes pas des Blancs purs, mais nous ne tolérons jamais d’être gouvernés par des Noirs.[13]»

Une identité nationale dominicaine se constituait en prenant la race comme élément de différenciation, qui «opposait» les Haïtiens aux Dominicains. Pour la classe dirigeante dominicaine, Haïti était devenu un contre-exemple, et l’idéologie antihaïtienne (antihaitianismo) servait d’instrument de «cohésion nationale et de domination. Ces préjugés étaient reproduits au niveau populaire, et être dominicain devenait bientôt formellement être anti-haïtien.[14]» Vers la fin du siècle, la construction du mythe identitaire indio renforçait encore plus l’idéologie raciste anti-haïtienne. S’inspirant de l’indigénisme, courant littéraire qui prit pour thème les Amérindiens (particulièrement les Taínos), le mythe du Dominicain indio vise à dépeindre le peuple comme les descendants uniquement d’Espagnols et d’Indiens, l’héritage de l’ethnicité africaine étant délibérément omis et banni de la mémoire historique du peuple dominicain. «Dans le but d’effacer leur passé commun africain, explique Sagás, le peuple dominicain a laissé essentiellement tomber les mots noir et mulâtre de leur vocabulaire et les a remplacés par le mot indio, moins traumatisant et plus socialement acceptable. Les termes noir et mulâtre étaient souvent utilisés pour désigner les Haïtiens, considérés comme des Noirs véritables[15].»

Ce rejet de la culture africaine, dont, pour les élites, Haïti incarnait l’essence même, prit naissance, paradoxalement, dans un pays imprégné d’habitudes langagières, de pratiques religieuses et de croyances spirituelles liées directement à l’héritage culturel africain. Cet héritage survit, en effet, non seulement dans les particularités de la langue espagnole parlée (la structure lexicale, la phonétique, la morphosyntaxe et l’intonation), mais également (et surtout) dans les expressions spirituelles du vaudou dominicain. Comme le vaudou haïtien, le vaudou dominicain constitue «une ressource cruciale pour la médecine populaire» et une importante référence pour comprendre «la psychologie du peuple dominicain.[16]»

Le trujillisme

L’antihaitianismo, l’idéologie raciste qui historiquement caractérise l’Haïtien comme le Noir authentique, c’est-à-dire (dans l’imaginaire de l’élite dominicaine) comme un barbare et un primitif, imprégnait la culture populaire de façon diffuse. L’emprise de cette idéologie sur les couches sociales dominées était efficace et réelle dans la mesure où la présence haïtienne dans le pays était perçue comme une menace concrète. Les invasions successives de Toussaint (1801), de Dessalines (1805) et l’occupation du pays par l’armée de Boyer (1822-1844) y compris les tentatives répétées et infructueuses de Soulouque (1849, 1850, 1855, 1856) de réoccuper le territoire dominicain constituaient des preuves tangibles d’une volonté d’unifier l’île sous le joug des autorités haïtiennes. Des différentes formes que prit la résistance à ces incursions, émergea un nationalisme particulier qui fut à la base de l’idéologie antihaitianiste. Dès 1844 (année au cours de laquelle le pays recouvre son indépendance après 22 ans d’occupation haïtienne), Juan Pablo Duarte, considéré comme le «père» de la République Dominicaine, «a façonné une vision libérale de l’État-nation dominicain, qui intégrait les masses de »couleur » tout en les différentiant des Haïtiens par l’exaltation de leur hispanité, leur allégeance au catholicisme et leur (relative) blancheur.[17]» Cette idéologie, qui définit l’identité nationale et culturelle dominicaine par opposition à ce que les nouvelles élites percevaient être les éléments essentiels de l’identité culturelle haïtienne (l’africanité et le vaudou, en particulier), représentait certes un atout important au maintien du statu quo, mais ne constituait pas un facteur radical de séparation des deux peuples[18]. Il faut attendre l’ère de Trujillo (1930-1961) pour que l’antihaitianisme se transforme en une véritable idéologie d’État.

La carrière militaire de Rafael Leónidas Trujillo débuta sous l’occupation américaine (1916-1924), période au cours de laquelle il reçut sa formation militaire des soldats américains. En 1930, il prit le pouvoir par le biais d’un coup d’État contre le président Horacio Vásquez, démocratiquement élu. Jusqu’en 1961 (année de son assassinat), il institua un régime dictatorial et répressif qui eut un impact important sur la vie économique et sociale du pays. Au cours des années 1930, il renforça son pouvoir par le contrôle des institutions d’État et en élaborant une idéologie (que l’on appellera le trujillisme) qui se manifesta sur quatre formes : a) le culte de sa personnalité, en tant que leader messianique, b) la vénération de la culture hispanique et catholique, c) la campagne contre le communisme, considéré comme une idéologie violente et athée, finalement, l’antihaitianisme virulent qu’il institua comme l’un des principaux facteurs politiques de mobilisation populaire. Pour la première fois dans l’histoire de la République Dominicaine, les idées diffuses et «désorganisées» de l’antihaitianisme historique se transformèrent en de véritables idées-forces divulguées par différentes institutions (l’école, la presse, etc.) qui renforçaient le mythe de l’infériorité de l’Haïtien, considérant ce dernier comme l’ennemi de la nation dominicaine. L’antihaitianisme en tant qu’élément fondamental de l’idéologie de l’État trujilliste se cristallisa vers la fin des années 1930 en une «doctrine» qui servit à justifier le massacre de milliers d’Haïtiens et de Dominicains d’origine haïtienne en 1937 et facilita la reproduction et la perpétuation du régime de Trujillo.

Au cours du long règne de Trujillo, «[l]’idéologie de l’antihaitianismo […] fonctionne sur des principes simples : les Haïtiens étaient un peuple inférieur, des purs descendants d’esclaves africains illettrés, mal nourris, infectés de maladie, et pratiquants du vaudou; les Dominicains, par contre, étaient perçus comme de fiers descendants des conquérants catholiques espagnols et les braves indiens Taíno[19].»

Cette perception des Haïtiens et d’Haïti, (que l’on pourrait qualifier d’haitianisme, en utilisant ce concept de façon similaire au concept d’Orientalisme d’Edward Said[20]), permit à Trujillo d’élaborer une politique visant à dominicaniser la partie nord-est de la frontière. Essentiellement, cette politique consiste à éradiquer la présence haïtienne dans la région. Après le massacre de 1937 (selon certaines estimations entre 20 et 30 000 personnes y ont perdu la vie), le gouvernement de Trujillo y entreprit une intense campagne religieuse et éducative, dont l’objectif est de renforcer la religion catholique et la culture hispanique. Pour y arriver, des mesures concrètes ont été mises en place : «un corps d’Agents Culturels Frontaliers dissémina la propagande dominicaine, et un réseau d’autoroute fut construit pour réduire l’isolement [de la zone frontalière] au reste du pays. On construisit des maisons dans les styles traditionnels dominicains et des colonies agricoles ont été établies. Pour ‘blanchir’ la population, Trujillo encouragea l’immigration de réfugiés d’Européens de l’Est, d’Italiens et de Japonais à la frontière dominicaine.[21]»

Le trujillisme fut porté à son apogée par deux idéologues du régime : Manuel Pena Battle (1902-1954) et Joaquín Balaguer (1906-2002). Le premier considéra Haïti comme une menace perpétuelle à l’existence de la République Dominicaine. Reprenant le mythe des origines des deux nations, Pena Battle voit l’histoire dominicaine comme celle d’un peuple pacifique, non-violent, qui a connu un esclavage bénin. Haïti, par contre, est perçu comme une nation fondée sur le sang et la violence; elle constitue, par conséquent, dans son essence même, le contraire de la nation dominicaine. Aux yeux de Pena Battle, le massacre de 1937 était nécessaire car l’Haïtien étant de la pure race africaine «est faible, mais très prolifique […] et il entre [dans notre pays] affligé de multiples vices, et est nécessairement affecté par des maladies et des déficiences physiologiques …[22]».

Joaquín Balaguer, quant à lui, est sans nul doute l’intellectuel trujilliste dont les écrits et l’idéologie politique témoignent du plus profond antihaitianisme. Dans son livre La realidad dominicana, publié en 1947, Balaguer reprend à son compte tous les arguments racistes du milieu et de la fin du XIXe siècle pour justifier la politique discriminatoire et les atrocités commises par le régime de Trujillo. Pour Balaguer, le problème fondamental de la République dominicaine est celui de la «race» : ce problème prend une dimension particulière dans le pays dans la mesure où «l’existence même de la nationalité [dominicaine] dépend de la lutte menée pendant plus d’un siècle contre une race plus prolifique [la race haïtienne][23].» Ici, Balaguer confond, à dessein, race et nationalité dans le but de montrer que les Haïtiens et les Dominicains ne constituent pas uniquement deux nationalités distinctes, mais également deux «races» différentes, sinon opposées. Reprenant les idées-forces de Trujillo, Balaguer perçoit la présence haïtienne comme l’unique source de problèmes qui sévissent dans son pays : «L’immigrant haïtien, écrit-il, est générateur de paresse à Santo Domingo. La race éthiopienne [c’est-à-dire la race noire] est indolente par nature et ne fera d’efforts que si elle est contrainte de gagner sa subsistance de cette façon[24].»

Cette idéologie raciste, toutefois, n’empêcha ni Trujillo ni Balaguer d’entreprendre des négociations avec les Duvalier en vue de recruter des milliers de paysans haïtiens pour couper la canne dans les plantations sucrières installées en République Dominicaine. François Duvalier tira grand profit d’un accord signé en 1958 avec Trujillo, accord qui lui permit de gagner 7 millions dollars par an et qui procura une main-d’œuvre esclave aux industries sucrières[25]. Cet accord sera renouvelé en 1966 entre Balaguer et Papa Doc, mais, cette fois-ci, incluant une clause précisant que le gouvernement de Duvalier perçoive une partie du salaire des coupeurs de canne. Cette somme ne sera jamais versée aux travailleurs et servira à grossir la fortune de la famille des Duvalier[26]. Balaguer signe également une entente avec Jean-Claude (Baby Doc) Duvalier en 1972, qui prévoit le libre-échange entre les deux pays et l’amélioration du système de transport. Tous ces accords ont doublement bénéficié les classes dominantes dominicaines: d’une part, une main-d’œuvre sans défense, taillable et corvéable à souhait, était disponible en grand nombre; d’autre part, les politiques néolibérales mises en place depuis le début des années 1970, plongeant l’agriculture haïtienne dans une crise sans précédent, ouvrirent la voie aux industries dominicaines à un commerce très lucratif d’exportation vers Haïti de produits agricoles et animaliers.

En guise de conclusion : lutter contre l’antihaitianisme

Aujourd’hui, l’antihaitianisme reste très prégnant dans la société dominicaine. Il traverse toutes les couches sociales et constitue sans nul doute l’expression la plus élaborée de l’idéologie dominante. Ses racines profondes et historiques ont permis aux élites dominicaines de le reproduire sans grande difficulté et l’utiliser comme instrument de domination et de cohésion sociale. Sous Trujillo, l’antihaitianisme se transforme en idéologie d’État et imprègne les institutions publiques. Comme le montre Leovigildo Pérez Saba[27], les programmes d’études sociales dans les écoles élémentaires dominicaines sont imprégnés de l’idéologie de la suprématie blanche et continue de faire abstraction du rôle important de l’héritage africain dans la société et la culture dominicaine.

Si l’antihaitianisme sert avant tout à l’oppression et à la domination des Dominicains d’origine haïtienne (comme les derniers événements en font preuve), il sert également, de façon profonde et à long terme, à soumettre la classe ouvrière dominicaine, à lui faire accepter sa condition de classe exploitée et exclue du pouvoir. C’est la conscience de cette réalité qui constitue la base idéologique et politique des mouvements sociaux actuels tant en République Dominicaine qu’en Haïti. La dénonciation de l’antihaitianisme et la lutte contre le racisme dans la société dominicaine, pour être efficaces, doivent prendre en compte les conditions sociales et historiques dans lesquelles cette idéologie a pris naissance. Les mouvements populaires des deux côtés de la frontière ont tout intérêt à combattre l’idéologie racialiste et construire la solidarité, telle que la perçoit l’écrivain René Philoctète dans son roman, Le peuple des terres mêlées[28], c’est-à-dire la solidarité basée sur l’objectif commun, celui de réaliser la libération nationale et l’émancipation sociale.


Pour en savoir plus

BALIBAR, Étienne. « La construction du racisme ». Actuel Marx, vol. 38, no 2 (2005), p. 11-28.

CABRAL, Pérez. La communidad mulata : El caso socio-politico de la Republica Dominicana. Caracas, Grafica Americana, 1967, 348 p.

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HARRISON, Faye V. « The Persistent Power of « Race » in the Cultural and Political Economy of Racism ». Annual Review of Anthropology, vol. 24 (1995), p. 47-74.

HEINL, Robert Debs et Nancy Gordon HEINL. Written in Blood. The Story of the Haitian people, 1492-1971. Boston, Houghton Mifflin, 1978, 612 p.

HOWARD, David. Coloring the Nation. Race and Ethnicity in the Dominican Republic. Boulder, Lynne Rienner Publishers, 2001, 227 p.

ICART, Jean-Claude. « Retrait de la nationalité aux descendants d’Haïtiens par la cour constitutionnelle dominicaine: effets et impacts politiques ». Conférence-débat du GRIPAL, UQÀM, mercredi 12 février 2014. [En ligne]https://vimeo.com/109887506.

MICHEL, Adam. « Racisme et catégories du genre humain ». L’Homme, vol. 24, n°2 (1984), p. 77-96.

PÉREZ SABA, Leovigildo. Dominant racial and cultural ideologies in Dominican elementary education. Mémoire de maîtrise, Université McGill, Faculté d’éducation, 2009.

PHILOCTÈTE, René. Le peuple des terres mêlées. Port-au-Prince, H. Deschamps, 1989, 147 p.

PRICE-MARS, Jean. La République d’Haïti et la République dominicaine. Tome I. Port-au-.Prince, Collection du Tricinquantenaire de l’Indépendance d’Haïti, 1953, 170 p.

SAGÀS, Ernesto. Race and politics in the Dominican Republic. Gainesville, University Press of Florida, 2000, 192 p.

SAID, Edward. L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident. Paris, Éditions du Seuil, 1980, 392 p.

TORRES-SAILLANT, Silvio. « The Tribulations of Blackness: Stages in Dominican Racial Identity ». Latin American Perspectives, vol. 25, no 3 (mai 1998), p. 126-146.

[1] Cet article a été retravaillé à partir de versions antérieures publiées par l’auteur sur les Nouveaux Cahiers du socialisme et sur AlterPresse.

[2] Adam Michel, « Racisme et catégories du genre humain », L’Homme, vol. 24, n°2, 1984, p. 77-96.

[3] Étienne Balibar, « La construction du racisme », Actuel Marx, vol. 38, no 2, 2005, p. 11-28.

[4] Ernesto Sagàs, Race and politics in the Dominican Republic, Gainesville, University Press of Florida, 2000, 192 p.

[5] Ibid., p. 24.

[6] Pérez Cabral, La communidad mulata : El caso socio-politico de la Republica Dominicana. Caracas, Grafica Americana, 1967, 348 p.

[7] Voir Jean-Claude Icart, « Retrait de la nationalité aux descendants d’Haïtiens par la cour constitutionnelle dominicaine: effets et impacts politiques », conférence-débat du GRIPAL, UQÀM, mercredi 12 février 2014, en ligne.

[8] Ernesto Sagás, Race and politics...

[9] Silvio Torres-Saillant, « The Tribulations of Blackness: Stages in Dominican Racial Identity », Latin American Perspectives, vol. 25, no 3, mai 1998, p. 126-146.

[10] Jean Price-Mars, La République d’Haïti et la République dominicaine. Tome I, Port-au-.Prince, Collection du Tricinquantenaire de l’Indépendance d’Haïti, 1953, 170 p.

[11] Ernesto Sagás, Race and politics…, p. 30.

[12] Faye V. Harrison, « The Persistent Power of « Race » in the Cultural and Political Economy of Racism », Annual Review of Anthropology, vol. 24, 1995, p. 47-74.

[13] Cité par Ernesto Sagás, Race and politics…, p.33. Buenaventura Báez devient président du pays de 1849 à 1853. Il sera élu également de 1876 à 1878.

[14] Ibid.

[15] Ibid.

[16] Silvio Torres-Saillant, « The Tribulations of… ».

[17] Ginetta E. B. Candelario, Black behind the ears: Dominican racial identity from museums to beauty shops, Londres et Durham, Dukes University Press, 2007, p. 37.

[18] Les interactions entre les deux peuples (commerces, mariage et union) étaient fréquentes à la frontière (dont les tracées demeurent floues jusqu’en 1935) haitiano-dominicaine)

[19] Ernesto Sagás, Race and politics…, p. 47.

[20] Edward Said, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Éditions du Seuil, 1980, 392 p.

[21] David Howard, Coloring the Nation. Race and Ethnicity in the Dominican Republic, Boulder, Lynne Rienner Publishers, 2001, p. 157.

[22] Discours prononcé par Pena Battle le 16 novembre 1942 dans la ville frontalière de Elías Pina. Cité par Ernesto Sagás, Race and politics…

[23] Ibid.

[24] Ibid.

[25] Voir Robert Debs Heinl Nancy Gordon Heinl, Written in Blood. The Story of the Haitian people, 1492-1971, Boston, Houghton Mifflin, 1978, 612 p.

[26] Ces faits témoignent clairement du cynisme de Duvalier qui n’hésita pas à s’enrichir sur le dos de paysans haïtiens. Notons également que l’idéologie de couleur (le noirisme) utilisée par Papa Doc pour consolider son pouvoir ne l’arrêta nullement de «vendre» des milliers de compatriotes noirs comme esclaves travaillant dans les bateys.

[27] Leovigildo Pérez Saba, Dominant racial and cultural ideologies in Dominican elementary education, mémoire de maîtrise, Université McGill, Faculté d’éducation, 2009.

[28] René Philoctète, Le peuple des terres mêlées, Port-au-Prince, H. Deschamps, 1989, 147 p.

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