lundi 26 mai 2008

Un citoyen de Milot critique la politique touristique du Ministre Delatour

Que veut cacher le Ministre Delatour, aux citoyens éclairés de Milot, à travers le Plan Directeur du Tourisme ?

Milot a reçu ce lundi 17 Mars 2008 la visite de Monsieur Patrick Delatour Ministre du tourisme, escorté d’un groupe de cadres, pour débattre du Plan Directeur du Tourisme. Cette rencontre s’inscrit en prélude à la rencontre avec des bailleurs de fonds les 28-29 de ce mois. Bien que la rencontre a été annoncé avec un échantillon de 13 personnes invitées (dont plusieurs sachant a peine lire), aucun exemplaire du dit plan n’a été remis aux participants choisis pour représenter et défendre les intérêts supérieurs des 30 000 citoyens de la cité christophienne.

Le jour de la rencontre, parmi les 13 personnes invitées, plusieurs ont du briller par leur absence et d’autres arrivant très tard. On etait obligé de se rendre a travers les rues faire appel a plusieurs citoyens, toujours des primaires ou des ¾ analphabets. Le Ministre s’est présenté avec un seul exexplaire du dit document, prétextant qu’il n’avait pas eu le temps de faire des copies pour les heureux invités. L’autre disait : « analfabet pa bet ». Mous ne sous-estimons pas la valeur d’un individu. Mais soyons sérieux, un document préparé par des techniciens peut-il être compris et interprété par des gens sachant à peine lire ou carrément analphabets ? Sachant qu’il y a toujours des non-dits dans de pareil document, préparé par des experts, on sent qu’il y a un calcul malsain d’écarter les gens éclairés de la zone, du débat sur leur avenir et celui de leur communauté.

On se souvient du fameux programme « Caraïbes en Créations ». Les bruits coururent que la Citadelle est vendue et convertie en Hôtel. Excités, les citoyens voulurent réagir pour empêcher le programme. Il n’y avait personne pour les informer. La Mairie ne pouvait pas bien répondre aux questions des citoyens. Aucun dépliant n’était disponible même les gens proches du Mire Telfort ne comprenaient pas ce qui est entrain de se faire. Un citoyen allait sur Internet pour tirer le texte et le distribua aux jeunes et aux collaborateurs du Maire Telfort. Et c’est ce qui avait calmé un peu les nerfs de certains jeunes. L’excitation allait être reprise, quand des curieux se rendirent à la citadelle et se virent accueillis par des gens venus de Port-au-Prince ou d’ailleurs, comme si Milot n’a pas de jeunes. L’excitation allait grandissant, quand les jeunes constatèrent que la majorité des citoyens de Milot présents furent des Lavalassiens, comme si la Citadelle appartient à Monsieur Delatour et les Lavalassiens.

Au cours de la séance de validation du Plan Directeur, le Ministre pressentant une certaine résistance de la population déclara : « Ke moun Milo vle ke yo pa vle sa ki dwe fet yo ap fet, daye citadel la se pou moun Dondon, Lakil, Plenn di No ». Cette déclaration est venue, parce que le Ministre prévoit de percer la route de carrefour 16 (Dondon), pour arriver à la citadelle. Une décision qui peut augmenter l’insécurité à Milot et celle des touristes.

En plein 21e siècle, avec l’émergence de l’ère démocratique, personne ni aucun Gouvernement ne peut imposer le changement (le bien) aux populations, si l’on veut arriver à la durabilité des projets envisagés, a moins de perdre toute lucidité.

Déjà le bruit circule au sein de la Délégation Nord que les citoyens de Milot se préparent à attaquer les gens de Dondon qui se rendront ce jeudi saint à la citadelle. Quel mensonge ? Qui a intérêt à faire circuler pareil bruit. Il semble qu’il y a un citoyen de Dondon proche de la Délégation qui fait circuler ce bruit. Si le Ministre Delatour veut continuer à ignorer ou minimiser le point de vue des citoyens et des jeunes universitaires de Milot, il se trompe grandement. Car déjà, le jour même de son forfait, des jeunes universitaires se sont réunis pour relancer une organisation universitaire créée en 2004 (Union des Universitaires de Milot « UNUM ») et mettre sur pied une plateforme regroupant l’ensemble des organisations démocratiques de Milot (Centre d’Observation et de Promotion des Droits Humains « COPDH »).

On ne se moque pas de l’intelligence d’un peuple, sans provoquer le réveil de ce dernier. Milot n’appartient pas à Monsieur Delatour, même s’il est Ministre du Tourisme et même s’il détient plusieurs has de terre près du Palais Sans-Souci (dans la zone appelée Armand) et même s’il cherche à acquérir d’autres has près de la citadelle. Il ne sera jamais le maître de Milot, ni les citoyens ses zombis : « Nou goute disel deja. »

(Texte reçu d'un citoyen anonyme de la ville touristique de Milot et publié par RESEAU CITADELLE.)

vendredi 23 mai 2008

COMMUNIQUE DE PRESSE - US AMBASSY

Ambassade des Etats-Unis d’Amérique

Bureau des Affaires Publiques

Le 23 mai 2008 No. 2008/ 41

Mme Henrietta Fore, Administrateur de l’USAID et Directeur de l’Assistance à l’Etranger, annonce à Miami l’octroi d’un montant de $25 millions d'aide alimentaire additionnelle à Haïti, portant ainsi le montant total de l’aide alimentaire d’urgence des Etats-Unis à Haïti à $45 millions

L’Administrateur de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) et Directeur de l’Assistance à l’Etranger, Madame Henrietta Fore a annoncé dans la matinée de ce vendredi 23 mai 2008 que le peuple américain, par l’intermédiaire de l'USAID, accordera une assistance alimentaire d’urgence supplémentaire à Haïti ce qui portera la quantité totale d’aide alimentaire d’urgence des Etats-Unis à Haïti à un montant de 45 millions de dollars américains.

Vingt-cinq (25) millions de dollars de cette aide seront administrés par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) des Nations Unies tandis que des organismes volontaires privés seront responsables de la gestion des autres vingt (20) millions de dollars. Cette aide bénéficiera à environ 2.5 millions d’Haïtiens les plus vulnérables dans les zones urbaines et rurales.

Cette nourriture sera distribuée à travers trois programmes spécifiques sur une période d'un an :

- Premièrement, un système de sécurité sera défini pour une distribution de produits alimentaires en faveur des populations les plus vulnérables (malades et handicapés, personnes âgés, orphelins, les mères et leurs enfants).

- En second lieu, un programme d'alimentation des enfants sera mis en place au cours de l’été dans les centres scolaires et des rations à emporter seront prévues pour les familles les plus pauvres.

- Enfin, cette nourriture sera utilisée dans le cadre du programme Food for Work (Nourriture contre travail) en vue de soutenir des activités qui visent à réparer des systèmes d'irrigation/des infrastructures routières et réactiver les terres cultivables érodées - tout ceci visant l’augmentation de la production alimentaire.

L'aide d'urgence comprendra environ 36.500 tonnes métriques de nourriture, tels que des haricots, du riz, un mélange de soja et de maïs, de l'huile végétale, des lentilles, du bulgur fortifié au soja, et de la farine de maïs. Les premières 6.600 tonnes métriques doivent arriver en Haïti dès cette fin de semaine.

Environ 15.000 tonnes métriques de nourriture ont été préalablement mises en place pour expédition à partir du Texas. Cette nourriture arrivera en Haïti au cours du mois de juin prochain.

Une autre expédition de 1.460 tonnes métriques de nourriture arrivera à la mi-juillet.

L'aide alimentaire restante, soit une valeur approximative de 13.440 tonnes métriques, doit arriver en Haïti en septembre. (Fin Texte)


Extraits de la déclaration de madame Henrietta Fore annonçant l’aide alimentaire additionnelle à Haïti ce vendredi 23 mai 2008 à Miami

L’Administrateur de l'USAID Madame Henrietta Fore indique que : « l'aide alimentaire humanitaire est importante en vue de stabiliser les conséquences néfastes de la crise alimentaire en Haïti et à travers le monde, mais l'aide alimentaire seule n’apportera pas une solution durable. C’est pourquoi, les efforts des Etats-Unis incluent la protection des personnes vulnérables, la croissance de la production agricole compatible aux principes du marché, l’accès aux marchés, les propositions de solutions politiques globales qui favorisent des échanges et investissements dans l’agriculture ».

Madame Henrietta Fore poursuit : « Notre aide d'urgence complète l'aide substantielle du peuple américain pour la croissance à long terme de l'agriculture et chaque autre secteur de l'économie haïtienne. Les garanties de prêt et l'aide politique de l'USAID aident les banques haïtiennes à fournir plus de crédits aux fermes de petite et moyenne dimension. L'USAID a récemment attribué un montant de quinze (15) millions de dollars pour un projet de Perfectionnement de Chaîne du Marché aidant les producteurs locaux de cultures vivrières telles que le riz, la banane et les ignames; et les producteurs des produits d'exportation comprenant les mangues et le café. Nous nous attendons à ce que ce programme augmente les ventes de ces produits d’au moins vingt (20) pour cent annuellement », dit-elle.

Les Etats-Unis œuvrent également pour reconstituer et protéger l'environnement d’Haïti. Un des projets financé par le gouvernement américain pour un montant de dix-huit (18) millions de dollars dans ce secteur, est un programme destiné à freiner la dégradation environnementale de deux importantes chutes d’eau du pays.

Les programmes pour amplifier la productivité agricole font partie de certaines mesures les plus efficaces pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire. Maximiser la gestion des ressources rares en eau, les semences résistantes à la sécheresse et les engrais accessibles, aidera à aborder l’origine des problèmes du peuple haïtien et d'autres nations faisant face à la pauvreté extrême.

La croissance économique soutenue exige un gouvernement honnête et responsable, et des politiques publiques aboutissant à un climat économique favorable. La lutte pour vaincre la pauvreté et la faim en Haïti est indissociable des efforts pour améliorer la démocratie et établir l’état de droit. Pour cette raison, les Etats-Unis approuvent pleinement le processus électoral constitutionnel en Haïti.

Selon l’Administrateur de l'USAID, Madame Henrietta Fore : « Tout le monde en Haïti et aux Etats-Unis devrait être encouragé par les progrès accomplis en 2006 et 2007, quand Haïti a organisé des élections présidentielles, parlementaires et locales réussies. Cependant, il est essentiel que ces progrès se poursuivent. Nous exhortons particulièrement le peuple et le gouvernement haïtiens à se conformer aux prescrits de la constitution haïtienne et à tenir les élections sénatoriales aussi tôt que possible. L’organisation de ces élections est cruciale pour qu’Haïti puisse continuer à avoir un Parlement fonctionnel. »

« Et laissez-moi souligner, dit-elle, que les Etats-Unis sont prêts à aider le peuple haïtien à cet égard : Nous avons programmé 3.8 millions de dollars pour assister Haïti dans l’organisation des élections sénatoriales. »

« Les Etats-Unis se tiennent prêts en vue d’aider le peuple haïtien à faire face rapidement aux pénuries alimentaires et à accomplir des progrès pour le long terme. Nous nous tenons aux côtés des Haïtiens qui sont en train de travailler pour soutenir la démocratie, une société civile vibrante et juste, et un gouvernement responsable», a conclu Madame Henrietta Fore.

COMMUNIQUE DE PRESSE - Ambassade des Etats-Unis d’Amérique

Bureau des Affaires Publiques

Tabarre 41, Boulevard 15 octobre
Port-au-Prince, Haïti
Tél: 2229-8351 / 2229-8903

Le 21 mai 2008
No. 2008/40

L’Ambassadeur Américain salue le départ
des boursiers du Programme Fulbright 2008

Le mardi 20 mai 2008, l’Ambassadeur des Etats-Unis, Janet A. Sanderson, a reçu au nouveau local de l’Ambassade 13 des 16 boursiers sélectionnés dans le cadre du prestigieux Programme « Fulbright » 2008. Trois d’entre eux ayant déjà laissé le pays pour parfaire leur connaissance en langue Anglaise. Cette activité s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités telles que le Ministre des Affaires Sociales, Gérald Germain et le Gouverneur de la Banque Centrale, Charles Castel.

La bourse « Fulbright » est le programme d’échange le plus connu du gouvernement américain et il reflète l’engagement des Etats-Unis dans l’excellence de l’éducation et de l’échange culturel. Ce programme sélectionne de brillants académiciens du monde entier et leur donne la possibilité d’obtenir une Maîtrise dans des universités américaines. Avec plus de 60 ans d’existence, il a permis à presque 175.000 universitaires internationaux de réaliser leur rêve d’étudier aux Etats-Unis. Les boursiers Fulbright se classent souvent au nombre des leaders dans leur pays d’origine ou à l’étranger, et plusieurs d’entre eux sont détenteurs du prix Nobel de « Muhammed Yunus, Fondateur de « Grameen Bank ». Sur la liste des nombreux leaders académiques et politiques haïtiens, anciens boursiers du programme Fulbright, s’ajoutent au moins 70 dirigeants de la société haïtienne dont quatre membres actifs du gouvernement.

Les dossiers de candidature sont examinés avec rigueur et les meilleurs sont retenus parmi plus de 200 applications chaque année. Le processus d'application comprend une entrevue avec un panel d’experts et de représentants de l'Ambassade américaine, en plus d’une présentation d’un texte-projet rassurant de la volonté du candidat à mettre son savoir au service de son pays à l’issue de ses études.

Le programme « Fulbright » offre des opportunités d'études dans tous les domaines de développement professionnel aux universitaires (Bourse Fulbright), aux professeurs et chercheurs (Programme de Développement du Corps Enseignant-LASPAU), et aux professionnels (Humphrey Fellow). Plusieurs universitaires haïtiens participent à ces différents programmes parmi tant d’autres.

Pour plus d'informations sur le programme « Fulbright », veuillez consulter le site internet de l'Ambassade américaine à Port-au-Prince : http://haiti.usembassy.gov

Les boursiers qui ont été sélectionnés dans le cadre du programme “Fulbright” pour l’année 2008 sont les suivants :

1. Mme Irvika Francois
Domaine : Ph.D. en Science de l’Education
Université : Université Internationale de la Floride (FIU)

2. Dr. Jean Luis Ives Frantz Junior
Domaine: Maîtrise en Santé Publique / Biologie
Université: Université de San Diego en Californie

3. M. Carl Henri Prophète
Domaine: Maîtrise en Politiques publiques
Université: Université de Maryland

4. Mme Emmania Claudyne Vilfrant
Domaine: Maîtrise en gestion de Construction
Université: Université d’Arizona

5. Dr. Valérie Pelletier
Domaine: Maîtrise en Santé Publique / HIV/AIDS
Université: Université Internationale de la Floride (FIU)

6. M. Pierre Josué Jean
Domaine: Maîtrise en Relations Internationales/Développement International
Université: Université d’Ohio

7. M. Wisly Douyon
Domaine: Maîtrise en Economie / Politique économique
Université: Université d’Oklahoma

8. Dr. Georges Perrin
Domaine: Maîtrise en Santé Publique /HIV/AIDS
Université: Université de Georgia

9. Dr. Patrick Jouissance
Domaine: Maîtrise en Santé Publique / Médicine Familiale
Université: Université de la Floride du Sud (USF)

10. M. Patrick Midy
Domaine : Maîtrise en Télécommunication / Networking
Université : Université Internationale de la Floride (FIU)

11. Mme Melissa Dorlette Paul
Domaine: Maîtrise en Génie Industriel / Ergonomiques
Université: Université de Clemson

12. Mme Dorine Michel Paul
Domaine : Maîtrise en Génie / Energie renouvelable
Université : Université d’Arkansas

13. Mme Fabienne Bertrand
Domaine : Maîtrise en Génie Civil / Ressource en Eau
Université : Université de Californie, Davis

14. M Joanis Carry
Domaine : Maîtrise en Finances
Université : Université de Colorado

15. Mme Valérie Payen-Jean Baptiste
Domaine: Recherches en Education
Université: Université Park à Pennsylvanie

16. M. Jean Claude Cénatus
Domaine : Recherches en Relations Internationales
Université: Université de Michigan

(Fin Texte)

jeudi 22 mai 2008

Vers la désignation d'un nouveau Premier Ministre

Port-au-Prince, le 21 Mai 2008 -(AHP)-

Le président René Preval devrait désigner avant la fin de la semaine un nouveau premier ministre pour remplacer Jacques Edouard Alexis renversé le 12 avril dernier par le sénat dans la mouvance des émeutes dites de la faim.

Le chef de l'Etat a entamé à cette fin des discussions avec les différents secteurs intéressés. Il a déjà rencontré des responsables politiques et des membres du bloc CPP majoritaire à la chambre basse et qui a enterré les espoirs de l'ancien premier ministre désigné Ericq Pierre.

M. Préval devrait bientôt consulter formellement les présidents des deux chambres avant de se fixer definitivement sur le nouveau choix.

Toutefois, des informations de plus en plus persistantes laissent croire que le dévolu du chef fe l'Etat devrait être porté sur le ministere sortant de la planification, Jean Max Bellerive qui se trouvait déjà en bonne position sur la liste des "premierministrables" aux côtés de M. Pierre.

Les pressions issues de plusieurs milieux ont augmenté cette semaine sur M. Préval pour qu'il nomme un nouveau chef de gouvernement, puisque le vote de censure infligé dans la précipitation par le groupe des 16 à l'équipe sortante, a donné un coup d'arrêt à de nombreux projets qui étaient sur le point de demarrer, dont la consttruction de la route Cayes/Jérémie.

Une conférence de bailleurs de fonds qui avait été fixée au 25 avril écoulé, au cours de laquelle les autorités se proposaient de solliciter 4 milliards de dollars sur 3 ans pour permettre au pays de se lancer definitivement sur la voie du développement et se doter de moyens pour combattre la drogue et d'autres trafics illicites, avait finalement eté annulée.

Les partenaires internationaux ont fait savoir qu'ils ne peuvent pas prendre des engagements avec un gouvernement démissionnaire.

Le sénat qui avait un fardeau sur le dos, s'était empressé de ratifier en un temps record le 7 mai le choix de Ericq Pierre, à la veille du départ de 9 de ses membres dont le mandat était arrivé à terme.

Mais la chambre, plus précisément le groupe des 53 (CPP) en décidait autrement en votant dans des circonstances jugées confuses dans le sens contraire.

L'entrée en fonction d'un nouveau premier ministre devrait permettre le déblocage politique et économique et la publication de la nouvelle loi electorale votée mardi par le sénat avec les modifications apportées par la chambre des deputés.

Des élections sont attendues depuis des mois pour le renouvelllement d'un tiers du sénat qui fonctionne aujourd'hui avec un effectif de 18 membres sur 30.

AHP 21 MAI 2008 4 :00 PM

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (182)

PIERRE ROBERT AUGUSTE, UNE VOIX CREDIBLE ET RESPONSABLE.

LA LONGUE MARCHE DU CHANGEMENT.

HAITI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 21 MAI 08.

Dr Gérard Etienne.

A côté du Sénateur R. Boulos dont les interviews à Radio Classique Inter représentent des moments assez forts dans la longue marche du peuple haïtien vers sa libération du féodalisme, voici Pierre Robert Auguste de l’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite. Le compatriote a été invité par notre distingué collègue le journaliste analyste Robert Bénodin à Radio classique inter le 9 mai dernier pour commenter la difficile conjoncture haïtienne dans le cadre de l’émission Actualités politiques. Les réponses intelligentes de l’entrepreneur aux questions professionnelles de Bénodin valent la peine que nous fassions avec lui un bout de chemin dans le but de donner encore plus d’espace à son discours convaincant.

Rarement a-t-on entendu ( ou lu ) une voix aussi bien articulée que celle d’un homme qui assume ses responsabilité s face à la dégringolade d’un groupe d’hommes pour qui le pouvoir en Haïti s’avère le plus sûr moyen d’exercer l’anarchie et la terreur. En outre nous avons toujours accordé une importance capitale au discours politique d’un bourgeois national .Moins pour son aspect superficiellement critique que pour son orientation idéologique, c’est-à-dire la lecture objective de la situation tragique haïtienne par un membre d’une classe sociale qui contribue largement à la vie économique du pays. Cette classe sociale, au fond, s’oppose non seulement à la bourgeoisie compradore .mais aussi aux castes possédant les monopoles de tous les produits importés Aussi s’il y a une alliée ( vraiment responsable du rôle à jouer dans les changements majeurs socio politiques en Haïti ) objective à toutes les personnes ( de l’intérieur comme de l’extérieur ) luttant pour modifier radicalement l’ordre du politique et du social au pays, c’est bien la bourgeoisie nationale dont le rôle a été très bien défini par le grand progressiste haïtien le médecin romancier Jacques Stephen Alexis dans le manifeste du PEP ( Parti d’entente populaire )

D’entrée de jeu l’entrepreneur aborde la problématique haïtienne en démasquant les hypocrites comédiens et ce que nous appelons la présidentielle monarchique, A une question de Bénodin ainsi formulée : « les émeutes de la fin avaient, avec acharnement, ciblé également Préval et Alexis. Cependant Préval ne nous a offert qu’une solution politique à la crise, la tête d’Alexis (…) Est-ce une trêve ou la fin des hostilités ? » La réponse de M. Pierre Robert Auguste répond aux exigences des plus sévères analystes qui tentent de faire comprendre le drame haïtien à travers l’incapacité de la présidence. Écoutons-le : « En effet, c’est une crise politique très délicate (…) Malheureusement on ne retrouve pas sur la scène politique des hommes ayant de telles habiletés pour faire face à la situation. Monsieur Préval ne jouit pas encore d’un leadership convaincant pour pouvoir entraîner le pays vers la solution définitive à la crise structurelle que connaît l’État haïtien depuis plus de vingt ans. (…) La crise se prolonge. Le pays est fatigué. Il nous faut trouver une solution rapide pour combler le vide de l’État (…) Nous autres citoyens conscients nous sommes très inquiets de la tournure que prend la crise du pays. Alors que sur le plan économique la situation est pire. Et tend à empirer. »

On traverse l’interview comme si on lisait un texte (coup de chapeau à Bénodin de l'avoir reproduite en traitement de texte) dans lequel on relève les principaux facteurs de causalité du mal haïtien. Car jusqu’à présent nous n’avons pas pris conscience des éléments négatifs de notre sociologie politique, entre autres, les yeux toujours tournés vers un PAPA pour la résolution de nos problèmes. Ce n’est pas pour rien que dans le cadre de cette chronique nous soutenons qu’un seul homme ( ou une seule femme ) ne peut effectuer au pays les changements nécessaires puisque, à l’exception de deux présidents au 20e siècle, Dumarsais Estimé et Paul Magloire, la gouvernance monarchique entraîne avec elle toute une série de variables du féodalisme, entre autres le noirisme, le totalitarisme, le fascisme, le pouvoir absolu, le tribalisme, l’élimination de l’opposition, la corruption et même la neutralisation du parlement. Sur ce point, les réflexions de l’entrepreneur sont convaincantes. Répondant à une question de Bénodin ainsi formulée : « Face aux cris de gémissements des masses venant de tous les coins et recoins du territoire( …) qu’est-ce qui explique l’indifférence, l’immobilisme et le laxisme du gouvernement Alexis/ Préval. Le patriote laisse tomber : « D’abord Monsieur Préval est comme Monsieur Aristide, un mégalomane. C’est-à-dire il est un mégalomane introverti alors qu’Aristide est un mégalomane extroverti. Monsieur Préval a voulu avoir le contrôle de ce gouvernement ne laissant aucune marge de manœuvre à son premier ministre. (…) Il s’en est produit un cafouillage au sein du gouvernement. (…)Donc on a un gouvernement qui n’a pas pu gouverner à cause de l’attitude du président à garder la mainmise sur toutes les décisions.»

Nous avons plus haut rappelé que dans le processus d’une lutte sociopolitique qui doit nécessairement aboutir sinon à un nouveau système politique du moins à un nouveau régime de gouvernement, la bourgeoisie nationale doit être considérée comme une classe sociale qui subit, elle aussi, les effets pervers d’abord des institutions internationales, ensuite des impérialismes aux ambitions démesurées. A une question de notre collègue Bénodin portant sur le déséquilibre macroéconomique ,la réponse de Monsieur Auguste traduit le malaise de toute une classe dont les intérêts ne peuvent pas être défendus par un État féodal. Écoutons : « D’un autre côté il y a le mouvement de mondialisation. Malheureusement l’entrepreneur hip haïtien n’a pas pu faire face. Il y a eu, à un certain moment, dans le système économique, toujours un État bon papa. C’est-à-dire un président fort qui intervient en faveur de la classe économique pour garantir certains monopoles. Mais quand il s’agit de la concurrence du marché la classe entrepreneuriale haïtienne n’a pas pu faire face à la situation. Et on assiste à la disparition de beaucoup d’entreprises de 1986 à nos jours, la SODEXOL, l’ACIÉRIE d’Haïti etc.…Le système de production du pays a été mis en cause par la concurrence.»

Voilà ce qui confirme la dimension hautement significative des concepts opératoires de l’ingénieur intellectuel (à ne pas confondre avec un diplômé d’Études supérieures) Ray Kiliick comme un État déficitaire (le terme de déficit est encore plus fort que faillite) et une culture d’exécution. En effet la fonction d’un pouvoir réside dans la capacité de celui qui le détient d’avoir une vision globale de la société qu’il dirige, d’avoir pour cette société des plans de développement (sur tous les aspects) du collectif. Or voilà une classe sociale dont le rôle consiste à faire travailler la société, à faire « rouler » la machine économique, voilà donc cette classe traitée comme les autres victimes de la faiblesse des malades mentaux inaptes à faire fonctionner un État équilibré au service de la nation, non aux services d’un Roi président. Car autant les classes moyennes se voient démembrées par le pouvoir au point de s’exiler ( le tribalisme ne permet pas l’inclusion des jeunes indépendants d’esprit dans la fonction publique ) autant la classe ouvrière se voit jetée sur le pavé au point de quémander la charité, autant la bourgeoisie nationale se voit privée des meilleurs outils de performance économique pour contrer la concurrence sauvage de la bourgeoisie compradore et des soit disant haïtiens qui s’attribuent le monopole du riz, de la farine, des céréales, du fer, bref de tous les produits importés, Nous voilà complètement désaxés pour savoir quoi faire afin de nous libérer du chaos. Rien à attendre de l’État haïtien sous la poigne du Roi Préval. Lui pourra compter sur l’aide internationale en vue de nourrir sa tribu. Mais une gifle (morale bien sûr) de Pierre Robert Auguste l’attend : « Nos hommes politiques, dit-il, se tournent vers la solution la plus facile, celle proposée par la communauté internationale. Aujourd’hui nous devons tirer la conclusion et la leçon que cette approche n’est pas efficace. Il nous faut avoir ce regard intérieur. C’est-à-dire nous devons nous appliquer à regarder nos problèmes tels qu’ils sont .Et à essayer de trouver des solutions. Car aujourd’hui les problèmes économiques d’Haïti qui font d’elle le seul PAM de la région sont totalement différents des autres pays. Il faut ce que j’appelle une forme d’haïtianisation des problèmes haïtiens pour trouver des solutions appropriées, capables de permettre au pays de dégager une croissance vraiment soutenue.»

On croirait entendre un politique nationaliste, pas ces espèces de démagogues qui exploitent nos analphabètes, premier et second degré, pour la pérennité du système féodal, mais de bons doctrinaires tels Jacques Roumain et Jacques Stephen Alexis pour qui le nationalisme est une étape majeure vers le bien être du genre humain. Sur ce point Pierre Robert Auguste ne fait pas de concessions ni n’utilise des métaphores pour exprimer le fond de sa pensée. Cela tombe dru : « Les gens conscients de ce pays doivent tirer la leçon qu’il y a des hommes qui ne sont pas aptes à assumer la direction du pays. Et contre ces gens-là il faut orchestrer toute une réaction citoyenne pour porter les citoyens à bien choisir désormais. POUR QUE NOUS AYONS UN AUTRE ETAT (nous soulignons) UN ETAT QUI SOIT MORALISE (nous soulignons). Une société qui soit HUMANISEE (nous soulignons). Et aussi une économie qui soit modernisée. » Et aux défenseurs du programme de croissance et de réduction de la pauvreté, l’entrepreneur propose la réflexion suivante : « (…) Comme toujours le gouvernement haïtien se montre bon enfant. Il se jette dans le courant sans qu’il y ait toute la cohésion nécessaire qui permet de s’assurer d’une certaine efficacité de ce programme. Je crains que le programme de croissance et de réduction de la pauvreté ne se coince pas dans le même tunnel que les membres de la communauté internationale appellent l’incapacité d’absorption d’Haïti.»

Ce que nous avons apprécié dans cette interview, c’est le courage de parler au nom d’une classe sociale qui doit, elle aussi, assumer son leadership et jouer un rôle approprié à sa conscience de classe porteuse d’espoirs sur le plan économique; c’est aussi un discours progressiste qui se démarque de celui des démagogues au pouvoir et de l’attitude démissionnaire d’Andy Apaid et de Charles H. Baker. Car ces deux là nous ont déçus. Nous avons pensé, à un moment donné, qu’ils s’étaient ralliés aux forces politiques qui voulaient réellement substituer l’État féodal à un État libéral; nous avons pensé qu’ils étaient des hommes libres (libres au sens du professeur Parnel Duverger) et qu’ils allaient prendre la tête d’un mouvement insurrectionnel avec une jeunesse fatiguée, humiliée, trompée. Mais encore une fois l’opportunisme l’aura emporté sur la détermination de rester conséquent avec des idées exprimées lors des rencontres avec la population. Sans parler de cette lâcheté historique de la caste métisse qui consiste à fuir comme la peste les féodaux noirs quand vient justement le moment de les affronter (comme Pétion, comme Boyer Bazelais, comme Louis Déjoie,) pour le triomphe des idées de progrès et de justice sociale. Qu’est –ce qu’il va perdre? Rien. Qu’est-ce qu’il va gagner ? La reconnaissance des combattants pour la liberté. Pourquoi? D’abord pour le leadership dont a besoin sa classe sociale pour ne pas tomber dans les pattes d’un État parasitaire, déficitaire et sous la gourmandise sans bornes de la bourgeoisie compradore qui tient absolument à préserver ses privilèges sous la sauvegarde d’une présidentielle monarchique. Ensuite il rendra un grand service au pays et fera honneur à l’illustre famille Auguste en fondant une formation qu’il dirigera lui-même en vue d’édifier avec les masses populaires et la classe ouvrière qu’il connaît bien cet État moderne, démocratique, libéral, et surtout progressiste.

Autre considération. L’entrepreneur est sur la même longueur d’ondes que l’intellectuel Ray Killick qui a déjà clairement formulé un postulat intéressant. En effet pour Ray aucune révolution en Haïti n’est possible sans une révolution des mentalités. Or c’est aussi l’opinion de M. Pierre Robert Auguste. Pour lui, « la question de la pauvreté en Haïti est une cause psychologique. Il y a une fatalité en Haïti qui laisse croire à certaines personnes qu’elles ne peuvent rien sinon qu’accepter leur sort. Je cois qu’il faut bousculer CETTE MENTALITE (nous soulignons) pour la changer.»

L’entrepreneur n’allait pas prendre congé du journaliste sans poser un diagnostic qui ferait, à lui seul, l’objet d’une thèse ou d’une étude. Ce diagnostic nous interpelle comme l’avertissement d’Antênor Firmin au début du 20e siècle. Firmin affirmait : « Il faudrait de deux choses l’une : ou Haïti passe entre les mains d’une puissance étrangère, ou elle adopte des principes démocratiques. Car au 20e siècle un peuple ne peut pas vivre dans l’ignorance et dans la misère » Un siècle plus tard l’entrepreneur Pierre Robert Auguste nous lance, sous une autre forme, le même avertissement. En effet à une question de notre collègue Bénodin portant sur une série de problèmes qui attendent Préval au carrefour des revendications populaires, M. Pierre Robert Auguste ne mâche pas ses mots :

« L’important pour les hommes politiques haïtiens aujourd’hui, comme pour Préval en particulier, c’est de se rendre compte qu’aujourd’hui on doit trouver une méthode moderne de gouvernement, tenant compte des impératifs des exigences de la communauté internationale, tenant compte des données de la géopolitique, tenant compte aussi des aspirations du pays, des Haïtiens qui vivent à l’étranger. Les Haïtiens ne doivent pas oublier une chose. Que la crise qui est attendue de Cuba aura des répercussions extraordinaires sur le devenir d’Haïti, en ce qui concerne principalement le volume d’aide qui jusqu’à présent est charrié vers Haïti pour lui permettre de faire face à ses problèmes, les crises aigues comme les problèmes de la faim et de la famine qui menace le pays. Pour cette raison on accepterait difficilement, surtout les tuteurs que la POLITIQUE HAITIENNE (nous soulignons) soit dévoyée à un point tel que L’ANARCHIE DEVIENNE UNE INSTITUTION, UN MODE DE VIE, et UN SYSTEME DE GOUVERNEMENT (nous soulignons).Si les Haïtiens ne sont pas capables de bien gouverner leur État, ON FINIRA PAR LEUR IMPOSER UN MODE DE GOUVERNEMENT ETRANGER PLUS DIRECT (nous soulignons).A ce moment-là ce ne sera plus l’occupation déguisée. A ce moment là l’occupation deviendra plus directe. On aura à la tête des ministères des étrangers. On aura un gouverneur, mais pas un représentant du Secrétaire général de l’ONU. Je crois qu’on doit bien faire attention à cela. »

Puisse cet avertissement patriotique loger dans l’esprit de tous nos compatriotes quelles que soient leurs positions sur l’échiquier politique. Car nous sommes arrivés à un moment de notre histoire où nous sommes au seuil de la dernière heure. Ce n’est pas la dernière heure répliqueront des arrogants et des Rois Nègres bourrés d’orgueil mal placé. Oui répondrons-nous. Mais parlons d’une demi-heure avant l’heure fatale.

Dr Gérard Etienne.

Nouveau Premier Ministre: Le jeu d'échec de René Préval (Part X) Les révélations du disciple Pierre

Stanley Lucas: centurionlucas@ gmail.com

C'était le Samedi 12 Avril 2008, il était 11:40 a.m. le Sénat de la république, depuis la ratification de la constitution de 1987, pour la première fois utilisait son autorité constitutionnelle et censurait un Premier Ministre a cause de son incompétence. Apres la lettre du sénat qui lui était adressée le Premier Ministre Jacques Edouard Alexis au lieu de démissionner est sortie par la petite porte.

Quarante jours après le renvoi de Jacques Edouard Alexis, Préval continue son jeu d'échec. Il a choisi Ericq Pierre comme premier ministre désigné et n'a rien fait pour garantir sa ratification. C'était voulu. Comment expliquer alors, en plein processus de ratification, le déplacement du president Préval vers le Nicaragua alors que ses députés ne voulaient pas rencontrer son premier ministre désigné?


Ericq Pierre confirmait le double jeu de René Préval lors de sa conference de presse du 15 Mai quand il déclarait "President di mwen ke li te pale ak deputes Lespwa e ke toute bagay oke". Le texte et les déclarations d'Ericq Pierre confirment aussi que Préval a prit goût au pouvoir. Le texte confirme aussi le pouvoir des forces de la corruption, du niveau de la médiocrité et de l'incompétence, du manque de vision et de l'inexistence d'un plan. En conclusion c'est un pouvoir incapable qui va créer des crises au lieu de trouver des solutions aux problèmes.


Le disciple Pierre dans sa note du 15 Mai a confirme ce que nus savions déjà: Préval a toutes les cartes en main et ne veut pas partager le pouvoir, Alexis entend jouer un rôle de premier plan dans la mise en place du nouveau gouvernement avec les fonds de la primature, du ministère de l'intérieur qui lui permet de manipuler les députés. Finalement le disciple Pierre a confirme la corruption des députés, leur incompétence a comprendre et apporter des solutions aux problèmes nationaux.


Jean Max Bellerive, l'ancien ministre de la planification, si l'on s'en tient au consensus des différents secteurs devrait être le prochain Premier Ministre désigné. Il fait l'unanimité et est l'auteur du DSRCNP qui fait l'unanimité des secteurs politiques et économiques comme feuille de route du prochain gouvernement. Bellerive a commence sa carriere politique avec le MIDH, il a travaille avec Cherestal, Lavalas, Neptune, Latortue et Alexis. Préval nommera-t-il Bellerive?


Non! Il ne le nommera pas. Le secteur prive proche de Préval est oppose à la nomination de Bellerive qu'ils trouvent être un "ti neg frekan". Le groupe de Bourdon et cette grosse banque voient d'un mauvais oeil la nomination de Jean Max Bellerive qui semble-t-il ne garantira pas les privilèges du secteur des monopoles. La priorité de ce secteur est l'acquisition illégale de la HAITEL et de la TELECO tout en renforçant leur monopole sur la farine, le port de Port-au-Prince, le sucre elatrye. Rappelons que le groupe de Bourdon contrôle le palais national et l'environnement immédiat du president Préval.


Préval aime les fidèles, le groupe de bourdon aime aussi les petits soussous à ses ordres. Jonas Gué, ancien Secrétaire d'état de l'agriculture serait un choix plus sur pour Préval et le groupe de bourdon. Gué suivra à la lettre leurs instructions et protégera les privilèges du groupe de bourdon.


Gué on le sait a l'avance ne sera pas capable de gérer efficacement l'action gouvernementale, il n'en a pas la capacité. Il serait pire que Jacques Edouard Alexis puisque n'ayant pas de support politique réel dans la communauté.


Comme Secrétaire d'état de l'agriculture, Gué a échoue et n'a pas délivré pendant deux ans. La production agricole de l'Artibonite a énormément baissée pendant ces deux ans. Par exemple ce département produit soixante mille tonnes métriques de riz en lieu et place de quatre cent mille. La plaine de l'Arcahaie est sous la menace d'un virus qui détruit la production nationale de bananes, ce virus est très dangereux et risque de faire disparaître les bananes Haïtiennes, le ministère de l'agriculture n'a rien fait pour protéger la banane Haïtienne. On n'a qu’à lire la note des étudiants contestataires en agronomie pour se rendre compte de l'échec du ministère de l'agriculture sur cette période de deux ans du gouvernement Alexis.


Une chose est sure, Préval ne veut pas faire aucun compromis, il veut garder en main les ministères stratégiques. Préval, dans le care de son jeu d'échec, enverra au parlement un autre candidat comme PM qui ne passera pas. Dans son jeu d'échec Préval a trois scénarios: Imposer un premier ministre et un gouvernement dont il a le contrôle, manipuler les élections sénatoriales, se débarrasser de la constitution de 1987. Dans ce jeu la dissolution du parlement est une possibilité. La seule différence 2008 n'est pas 1998, cette fois Préval paiera le prix. Le parlement ne va pas ratifier n'importe quel premier ministre ou n'importe quel gouvernement. La manipulation des élections sénatoriales donnerait naissance a une crise plus grave de celle des élections du 2 Mai 2000. La dissolution de la chambre est impossible.


L'acteur principal souvent ignore peut démolir le jeu d'échec de René Préval: Le peuple.


Quarante trois jours après le soulèvement populaire contre la vie chère, Préval continue d'ignorer les priorités du peuple Haïtien. Le peuple a faim, le chômage bat son plein, en quarante trois jours les produits de base ont augmenté, la frustration des citoyens est en train de croître. Un autre soulèvement est possible. Si c'est le cas, Préval et Alexis partiront ensemble.


Les gens responsables des partis politiques, de la société civile, du secteur prive doivent se mobiliser pour éviter que le pouvoir tombent dans la rue, ce qui sera une source d'instabilité politique. Préval, en "manfoubin", au lieu de comprendre la gravite de la situation continue de jouer son jeu d'échec.

Haïti parmi les pays les plus violents au monde, selon l’Indice de la paix 2008

Haïti-Violence-Monde

109e sur 140 pays, Haïti est avec la Colombie et le Vénézuéla au bas du tableau en Amérique latine

Haïti, la Colombie et le Vénézuéla sont considérés comme les pays les plus violents d’Amérique latine et figurent parmi les Etats du monde les plus mal classés dans ce domaine, selon l’Indice global de paix (IGP) 2008 rendu public mardi à Londres par la revue britannique The Economist.

Dans ce tableau comparatif de la situation de 140 pays par rapport à la notion de paix, l’Irak, en guerre depuis l’invasion américaine de 2003, arrive en dernière position, précédé de la Somalie, du Soudan, de l’Afghanistan et d’Israel.

En Amérique latine, la Colombie est le pays ayant l’indice de violence le plus élevé. Elle est suivie du Vénézuéla d’Hugo Chàvez (123e) et d’Haïti qui arrive à la 109e place. Les autres mal classés de la région sont le Honduras (104e), le Guatémala (103e) et l’Equateur (100e).

La majeure partie des pays du sous-continent accusent un niveau de violence moyen ou bas. Le Chili (19e), de l’Uruguay (21e), du Costa Rica (34e) et du Panama (48e) arrivent même à entrer dans le club fermé des pays jouissant d’un "niveau de paix élevé ou très élevé".

A l’échelle mondiale, l’Islande est le pays le plus pacifique devant deux autres Etats scandinaves, le Danemark et la Norvège, respectivement 2e et 3e. Ils sont suivis de la Nouvelle-Zélande (4e) et du Japon (5e).

24 variables sont prises en compte pour établir ce classement lancé pour la première fois en 2007 : Les niveaux de crimes violents, l’instabilité politique, l’effectif des forces de police, l’incidence des homicides, l’importance de la population carcérale et le niveau d’accès aux armes.

L’IGP est publié sur la base de données compilées par l’unité d’analyse de The Economist en collaboration avec un groupe d’experts internationaux.

Ces dernières années, Haïti a vécu les expériences traumatisantes de la guérilla urbaine et du kidnapping politique et crapuleux. Des phénomènes qui ont considérablement fragilisé la situation sécuritaire du pays et contribué à dégrader son image de marque à l’étranger. spp/Radio Kiskeya

La communauté internationale attend impatiemment l’installation d’un nouveau gouvernement en Haïti.

Le secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin

Le Secrétaire Général Adjoint de l’Organisation des Etats Américains, Albert Ramdin, est intervenu sur le dossier d’Haïti ce mardi à Washington.

Albert Ramdin a déclaré que la communauté internationale était à la recherche d’un partenaire devant diriger normalement le processus de gestion des aides destinées aux populations démunies du pays.

Albert Ramdin a dit par ailleurs attendre impatiemment l’installation d’un nouveau gouvernement dans le pays.

Le responsable de l’organisation régionale demande en ce sens aux acteurs d’agir vite en vue de la poursuite du programme d’aide de l’OEA en Haïti.

mardi 20 mai 2008


L’OEA encourage le président haïtien René Preval à désigner un nouveau Premier ministre.

Washington 22-05-08—Dans une interview accordée, cette semaine, à la Voix de l’Amérique, le secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin, a exhorté le parlement haïtien et le pouvoir exécutif à choisir un nouveau Premier ministre pour éviter la répétition des récentes émeutes à Port-au-Prince.

Selon Albert Ramdin, le choix d’un Premier ministre dans le plus bref délai est impératif pour sortir Haïti de l’impasse ou elle se trouve aujourd’hui.

« La communauté internationale a besoin d’un partenaire avec qui travailler, un partenaire qui a l’autorité nécessaire pour coordonner l’aide internationale et distribuer l’aide alimentaire », a-t-il conclu.

Le secrétaire général adjoint de l’OEA s’est, par ailleurs, réjoui de la ratification de la loi électorale par le parlement Haïti tout en admettant sa non-viabilité sans sa publication dans le journal « Le moniteur ».

« Sans un gouvernement légitime pour la publier il devient difficile de continuer avec le processus électoral », a-t-il admis. Il a toutefois appelé à la tenue des élections sénatoriales partielles aussi tôt que possible tout en soulignant que la communauté internationale suit la situation en Haïti avec beaucoup d’attention et de préoccupation.

JP Leroy
mercredi 21 mai 2008

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L’ambassadeur de France regrette le retard dans la formation d’un gouvernement


L’ambassadeur de France à Port-au-Prince, Christian Connan, reste perplexe devant la lenteur des autorités haïtiennes dans la mise en place d’un nouveau gouvernement. " Le chef de l’état avait donné l’assurance au ministre de la coopération qu’un premier ministre serait désigné dans le meilleur délai, ceci a été fait mais la chambre basse n’a pas ratifié le choix du président", rappelle t-il.

Le diplomate français est d’autant plus préoccupé que de nombreux projets de développement sont bloqués en raison de l’absence d’un gouvernement légitime.

Selon l’ambassadeur Connan plusieurs programmes importants faisant partie du plan quinquennal, Document Cadre de Partenariat signé en janvier 2008, sont bloqués. " Il est impossible de poursuivre l’exécution de ces projets importants parce que les ministres sont dans l’impossibilité de prendre certaines décisions lorsqu’ils sont astreints à liquider les affaires courantes", explique t-il.

Tout en faisant remarquer que l’enveloppe de la coopération française a été multipliée par deux au cours de cette année (12 à 24 millions d’euros), le diplomate français craint qu’on ne pourrait peut être pas augmenter cette enveloppe l’année prochaine. " L’année prochaine nous avions prévu 28 à 30 millions d’euros mais en raison de la situation on se demande si ce sera possible", argue t-il.

Christian Connan souhaite la formation d’un nouveau gouvernement dans le meilleur délai en vue de normaliser la situation.

En ce qui a trait aux critiques touts azimuts des anti-néolibéraux contre les bailleurs de fonds internationaux, le diplomate français invite les haïtiens à analyser et à redéfinir le cadre de coopération avec la communauté internationale..

Par ailleurs, l’ambassadeur de France assure que le gouvernement de Jacques Edouard Alexis avait réalisé de nombreux projets même si nombre d’entre eux ne sont pas encore visibles. " Elaborer des projets et construire des infrastructures nécessitent du temps, mais dans les prochains jours on verra beaucoup d’activités qui sont les résultats des efforts réalisés au cours de ces deux dernières années", explique t-il.


Les Etats-Unis sont préoccupés par la crise haïtienne

L’ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se déclare préoccupée par le retard dans la formation d’un nouveau gouvernement. " Il faut un gouvernement pour répondre aux besoins des haïtiens et nous attendons une décision dans un meilleur délai", dit-elle rappelant que la communauté internationale ne peut coopérer avec un gouvernement non légitime.

Tout en indiquant qu’il revient aux haïtiens de prendre des décisions politiques, Mme Sanderson rappelle que les Etats-Unis, en tant que voisin et ami, souhaite le développement d’Haïti.

La diplomate américaine a également annoncé une aide alimentaire de 20 millions de dollars en faveur d’Haïti touché par une crise alimentaire.

Elle explique que cette aide sera acheminée par le biais du Programme Alimentaire Mondial ( PAM) et d’autres réseaux de distribution présents en Haïti.

Cette annonce est intervenue alors qu’une délégation de 13 congresmen a effectué une visite de quelques heures dans la capitale haïtienne.

Les membres de la délégation présidée par Carolyn Kirckpatrick ont eu des entretiens avec le président René Préval et d’autres membres du gouvernement sur les efforts à entreprendre pour faire face à la crise alimentaire.

Mme Kirckpatrick révèle qu’une nouvelle législation votée récemment permettra de créer plus de 50 000 emplois dans le pays.

De son coté, Barbara Lee, membre de la délégation, soutient que les élus américains sont préoccupés par la situation haïtienne. " Nous évaluons la crise afin de savoir comment réagir ", dit-elle envisageant une stratégie à long terme incluant la relance de la production agricole nationale.

Les élus américains sont également préoccupés par le trafic de la drogue en Haïti. Ils rappellent que le congrès a récemment voté une enveloppe de 2,5 millions de dollars pour lutter contre le trafic de la drogue en Haïti.


Le Canada est préoccupé par les retards dans la formation d’un nouveau gouvernement

L’ambassadeur canadien à Port-au-Prince, Claude Boucher, affirme que le pays fait face à un moment de vérité dans le cadre du processus de reconstruction nationale. " Le vide est préoccupant au moment où le pays est confronté à une crise alimentaire ", dit-il espérant que les acteurs unissent leurs forces pour sortir de la situation.

Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, le diplomate canadien a fait remarquer que les récents événements constituent un obstacle à l’élan de reconstruction de ces deux dernières années. Il révèle que le ministère canadien des affaires étrangères était sur le point de changer l’avis de restriction pour les voyageurs vers Haïti quand les violences ont éclaté. " Ce n’est pas dans l’intérêt d’Haïti et nous souhaitons un retour à la stabilité", insiste t-il.

Le diplomate canadien ne veut pas s’immiscer dans les affaires haïtiennes mais soutient qu’on doit se demander avant chaque décision si elle vise la défense des intérêts de la population. " Les membres des institutions constitutionnelles doivent comprendre les responsabilités qui leur sont déléguées et doivent agir dans l’intérêt des haïtiens", dit-il précisant que les institutions doivent jouer leur rôle pour éviter l’intervention de la rue.

Claude Boucher plaide pour la formation d’un gouvernement dans le meilleur délai arguant que le vide entraîne de lourdes conséquences. " Un mois sans gouvernement est un hypothèque très lourd pour le pays", dit-il rappelant que la communauté internationale ne peut réaliser des projets avec un gouvernement démissionnaire. " Les délais sont scandaleux et on connaît les enjeux ", lance le diplomate canadien espérant un sursaut des acteurs politiques pour normaliser la situation.

Selon Claude Boucher la crise actuelle suscite des interrogations de la part des autorités canadiennes désireuses d’accompagner le pays sur la voie du progrès économique. " Il faut répondre à ces interrogations par des actions telles le vote de la loi électorale et la ratification du premier ministre", argue t-il. " Les responsabilités appartiennent aux haïtiens, le Canada est là pour accompagner, nous ne pouvons pas prendre de décision, on n’a pas de candidat a la primature", assure M. Boucher.
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Le Matin, édition du mardi 20 mai 2008

Haïti à nouveau dans le radar politique de Washington

Par Daly Valet

Washington D.C, Correspondance

Il est rare de rencontrer à Washington un spécialiste des questions haïtiennes impliqué, à un titre ou à un autre, dans le processus institutionnel gouvernemental de prise de décisions, à n'avoir pas fait l'expérience de ce qu'on appelle ici: "the Haïtian fatigue". Même les experts des agences internationales d'aide au développement semblent succomber à la contagion. A coté des questions de procédures organisationnelles, ils évoquent, à l'envi, la "fatigue des donneurs" pour expliquer les lenteurs bureaucratiques dans le traitement du "dossier Haïti" au sein de ces agences. D'où les longs délais dans le déblocage des fonds promis à Haïti et le déficit de continuité et de soutenabilité dans la politique américaine envers Haïti. Il faut reconnaitre que la volatilité de la réalité sociale du pays et l'incertitude persistante qui pèse sur les processus électoraux et politiques confortent nos partenaires internationaux dans leurs réticences à s'investir durablement dans la modernisation politique d'Haïti et son décollage économique. Tant que la transition démocratique haïtienne continue de se déployer sur le mode chaotique, une certaine normalisation institutionnelle – réelle ou de façade - demeure la priorité de la communauté internationale dans son agenda haïtien.

Cette normalisation semblait se consolider depuis les élections présidentielles et parlementaires de 2006. Ils y ont investi du temps, des troupes et des dollars. Même si, à l'investiture de l'actuel locataire du Palais National, les Etats-Unis se sont fait représenter par une délégation présidentielle intermédiaire composée de l'ex Gouverneur de Floride, Jeb Bush, de l'Ambassadrice Janet Ann Sanderson et de M. Rony François du Département de la Santé de l'États de Floride, Washington allait initier plus tard une série de dialogues de haut niveau avec Port-au-Prince. Le 9 mai 2007, le président George W. Bush avait, ainsi, reçu son homologue haïtien, René Préval, en audience privée à la Maison Blanche. Des lieux de pouvoirs aux couloirs des organisations internationales, tout Washington, à l'époque, résonnait de propos élogieux à l'endroit de Préval II, une version revue et corrigée qui paraissait contraster avec Préval I et qui semblait ne pas- ou plus- être l'ombre portée d'Aristide. En dépit de son copinage en début de mandat avec les radicaux gauchistes latino-américains et tout ce que les Etats-Unis comptent de bêtes noires dans le sous-continent, Mr Préval avait la faveur des politiques américains aux commandes. Elle ne fut pas naturelle. Encore moins automatique. Cette faveur s'est plutôt imposée par défaut au pragmatisme américain. Les décideurs ici voyaient en Préval un allié dans leurs politiques anti-narcotiques. Un allié dans la stabilisation politique et sociale d'Haïti après la chute d'Aristide. Un partenaire dans la mise en ordre des finances publiques haïtiennes après les gabegies aristidiennes sur fond de pratiques clientélaires. D'autant que l'ex-retraité de Marmelade a pour lui l'avantage de "n'être pas réputé corrompu". Un Mr Clean, quoi ! Vrai ou faux, il s’agit d'un atout politique non négligeable dans le Washington puritain et chrétien de George Walker Bush.

Durant leurs rencontres de printemps 2007, les deux hommes avaient discuté de renforcement des institutions démocratiques haïtiennes, et des préconditions à la stabilité économique. Printemps 2008. Le ton change. Les crispations à l’ancienne ont resurgi. Haïti a renoué avec la violence. Emeutes de la faim. Dysfonctionnement institutionnel. Vide gouvernemental. Incertitudes électorales. Le transparent Préval re-devient l’impénétrable. Ses desseins de Chef d'Etat? Un puzzle.

De quoi son demain et celui de son pays en dégénérescence seront-ils faits ? Tout est possible sur le moyen ou le long terme. Mais il y a aussi les urgences de l'immédiat. Le problème de la faim. Le remplacement de l'actuel gouvernent démissionnaire. Bien qu'ayant délibérément délégué la responsabilité du maintien de l'ordre en Haïti à des puissances régionales comme le Brésil, tout en réussissant à faire de la question haïtienne un enjeu subcontinental, les autorités américaines savent que les cargaisons de cocaïne latino-américaines ne sont pas destinées au marché latino-américain, et que les boat-people haïtiens n'ont pas le Brésil, le Chili ou l'Argentine dans leur itinéraire. En ce sens, Haïti demeure géopolitiquement un problème américain. Et certaines des responsabilité s américaines ne peuvent point se déléguer. Logique post-911 ou pas. Washington consulte et se met à l'écoute.

La visite de la délégation parlementaire haïtienne dans la capitale fédérale américaine la semaine dernière ne peut se comprendre que dans cette nouvelle dynamique qui replace Haïti dans le radar politique des décideurs américains. Les Sénateurs haïtiens Edmonde Supplice Beauzile, Rudolph Boulos, Evelyne B. Cheron se sont entretenus à la Maison Blanche le jeudi 15 mai dernier avec l'Assistant du président Bush pour l'Amérique latine, Mr Dan Fisk. Ils étaient accompagnés des députés locaux Américains Ronald Brise de Floride et Jean Jeudi du New Hampshire, de l'observateur électoral Gerald Goudain de Haïti Democracy Project, et de l'Ambassadrice Vicki J. Huddleston du Brookings Institution et ex-chargée d'Affaires américaine en Haïti de 1993 à 1994. Les échanges ont notamment porté sur la non-tenue des élections partielles pour le renouvellement du tiers du Sénat en dépit du financement international, et les risques de caducité qui pèsent sur le parlement haïtien. Au Congres américain, la délégation a rencontré John Conyers, Gregory Meeks, Corinne Brown et Sheila Jackson, tous membres du Black Caucus. Les parlementaires haïtiens ont fait valoir devant leurs homologues noirs américains la nécessite d'assister Haïti dans ses plans de lutte contre la faim et de relance de la production nationale. L'emphase a été mise sur le microcrédit aux petites marchandes et la distribution d'intrants agricoles aux agriculteurs de la paysannerie. La délégation a également eu des échanges avec des officiels de l'USAID, de la BID et de l'OEA. Les discussions se sont globalement articulées autour du nécessaire accompagnement du processus démocratique en Haïti par l'International, et de son engagement résolu et non équivoque dans la stabilisation économique et sociale de la République Caribéenne.

Ces échanges entre officiels haïtiens et américains ne sont pas nouveaux. Ce qui les rend importants dans la conjoncture de crise actuelle, c'est le sérieux avec lequel ils se sont engagés et la reconnaissance qu'Haïti semble renouer avec ses anciens démons. Sur le volet social, ces démons prennent la forme de turbulences alimentées par des conditions d'existence de plus en plus précaires. Au plan politique, ils ont pour noms instabilité gouvernementale, panne de leadership, défaillances institutionnelles. Si ces spectres hantent le sommeil de Washington, Port-au-Prince n'a aucune raison de continuer à dormir sur ses lauriers instables.

Daly Valet


Stanley Lucas opine sur l’éventualité de la désignation de Jean-Max Bellerive comme Premier Ministre

Ce serait un choix logique. L'ancien gouvernement avait 18 ministres et un Premier Ministre. Le Premier Ministre et quatorze ministres ne travaillaient pas. Bellerive faisait était l'un des quatre ministres qui travaillaient. Il est l'auteur du DSCRNP mentionné par tout le monde comme feuille de route du prochain gouvernement. Par rapport aux attentes de la population le prochain Premier Ministre devra faire vite, il aura seulement trois mois de répit. Des dossiers prioritaires attendent des solutions partielles rapides: La vie chère, la sécurité, des élections sénatoriales libres. Il devrait tire quatre leçons des deux ans de Jacques Edouard Alexis:

  1. Leçons des derniers événements
    • Les élus (Parlement, Président) ne s'entendent pas sur les besoins du peuple a satisfaire: le peuple est dans les rues;
    • Les décideurs, les decision makers ne sont pas a la hauteur de la tache: la rue décide (en apparence)
    • Les instances préposées aux renseignements sont inopérantes sinon inexistantes: de nombreux dérapages sont enregistrés;
    • L'enquête demandée surtout par le secteur prive n'est pas envisage par les autorités compétentes qui se contentent de demander aux victimes de porter plainte;
    • La vie chère en Haïti se résume a une question de riz. Tant mieux!
    • Les agressions ont été sélectives surtout à Delmas et à Pétion ville
    • La responsabilité dans cette affaire n'incombe a personne. Ponce pilatisme!
    • Les règles d'engagement de la MINUSTAH: ses relations avec le gouvernement haïtien?
    • Il n'y a aucune raison que ces événements ne se reproduisent pas dans un futur proche.
  1. L'expérience du gouvernement Alexis
    • Des le départ le Président et le Premier Ministre n'étaient pas sur la même longueur d'onde. Déclarations et pratiques contradictoires
    • Relations difficiles entre ces deux grands acteurs
    • Méconnaissance des rôles
    • Equipe gouvernementale hétérogène
    • Absence d'agenda de la présidence et de la primature
    • Inorganisation et inefficacité du bureau du premier Ministre
    • Conseil des ministres: une comédie
    • Résultat mitige du CSPN sous la houlette du PM Alexis
    • Relations avec le parlement: scandale et corruption

Conclusion: Jean Edouard Alexis a choisi de sortir par la petite porte arrière du Parlement

  1. Le choix du nouveau premier Ministre
    • Faiblesse du président qui perd la grande latitude dont il a bénéficié lors du choix de JEA ;
    • Faiblesse des partis politiques qui ont participé et échoué avec le gouvernement de JEA
    • Tension sinon rupture entre l'état major des partis politiques et les élus de ces paris au parlement qui demandent de négocier directement avec le président la formation du nouveau gouvernement
    • Après une accalmie, le palais national redevient le lieu de discussions informelles sur la formation du gouvernement après l'avoir été pour les élections, la constitution, les collectivités territoriales, l'éducation, la double nationalité, la corruption, la contrebande, la vie chère, etc.
  1. L'avenir
    • Le désespoir après LESPWA
    • Le triomphe de l'ignorance, la stupidité, l'entêtement sur le courage politique de provoquer des ruptures salutaires
    • L'accumulation continue de capital par le groupe au pouvoir, accumulation masquée par la lutte contre la corruption
    • Amendement ou changement de la constitution vs. maintien du statu quo
    • La réélection de Préval ou l'apparition d'une nouvelle force politique sur le terrain politique
    • Le pouvoir a Aristide (à son groupe) ou respect des règles du jeu politique
    • Le coté positif des événements inévitables, nécessaires même, porteurs d'un changement ou d'un développement politique.

Stanley Lucas

René Préval tourne officiellement la page « Ericq Pierre » en remerciant publiquement ce denier pour la disponibilité dont il a fait montre

Formation d’un gouvernement d’union : "Unité pour la production nationale, contre la famine et la hausse des prix"

Le chef de l’Etat, René Préval, a mis un terme dimanche aux rumeurs intenses qui circulaient sur son éventuelle intention de soumettre à nouveau au Parlement le nom de l’agronome Ericq Pierre comme premier ministre.

Intervenant sur l’esplanade du Palais national (siège de la présidence) à l’occasion du 205ème anniversaire du bicolore national et de la fête de l’Université, M. Préval a remercié l’agronome Pierre pour l’entière disponibilité au service du pays dont il a fait montre, en acceptant d’abandonner ses activités et d’être nommé au poste de premier ministre.

Le chef de l’Etat en a profité pour annoncer sa volonté de former un gouvernement d’union, avec la collaboration des partis politiques, du Parlement et des autres secteurs de la vie nationale. Faisant référence au slogan « L’union fait la force » ayant présidé à la création du drapeau en 1803, M. Préval a convié les haïtiens à la lutte, dans l’unité, en faveur de la production nationale, contre la famine et le phénomène de la vie chère. Il a en ce sens mis l’accent sur le fait que les émeutes de la faim d’avril dernier se sont inscrites dans le cadre d’un phénomène global, affectant Haïti ainsi que d’autres pays.

A propos de la stabilité politique qu’il présente comme un objectif essentiel au succès de la lutte contre la misère, René Préval a félicité le premier ministre démissionnaire, Jacques Edouard Alexis, et les membres de son gouvernement, pour les efforts qu’ils ont déployés pour garantir la stabilité, jusqu’aux événements d’avril et à la crise politique qui s’en est suivie. Il a relevé le contraste entre l’euphorie de l’année dernière lors de la commémoration du bicolore nationale et la tristesse de cette année, en la même occasion. Il a en ce sens mis l’accent sur les difficultés du moment, notamment les problèmes économiques et la crise politique.

La cérémonie de commémoration du 205ème anniversaire du bicolore national a été plus que sobre. Outre le chef de l’Etat, seul le recteur de l’Université d’Etat, l’agronome Jean Vernet Henry, a eu à prononcer un message de circonstance. Différentes unités de la Police Nationale d’Haïti ont réalisé une brève parade, au rythme de la fanfare du Palais National. C’était ensuite autour des élèves de différents établissements scolaires de la capitale d’effectuer eux aussi une parade et des exhibitions sur la pelouse du Palais National. [jmd/RK]