dimanche 23 novembre 2008

Analyse de Robert BENODIN


Thèmes de l’Emission de la semaine
Orlando le 21 novembre, 2008

Actualités Politiques : Grandes Lignes

Quand on réalise l’énormité et la complexité de la crise multiforme que confronte le pays et le comportement insouciant et irresponsable du gouvernement Préval/Pierre Louis. Quand on constate dans les faits la famine qui afflige les familles et particulièrement les enfants des endroits difficilement accessibles du territoire, tel qu’à la Baie d’Orange dans le Sud-est et dans le Nord-ouest en particulier. Quand on constate le fait que l’intervention gouvernementale face à la crise post-cyclonique est nettement marginale, insuffisante et insignifiante. Que Prévale lui-même conscient de l’inadéquation et de l’insuffisance de l’intervention de son gouvernement, a avoué à Miami son incapacité de subvenir aux besoins des sinistrés, avec la nuance, qu’il croit que, sans l’aide étrangère, le pays se transformera en un repère de terroristes et de narcotrafiquants, malgré le fait que 9 milles paires de bottes de la Minustah soient présentes sur le territoire. Nonobstant l’état de crise, de détresse, de délabrement, de famine et de désespoir, Préval annonce soudainement et sans aucune raison des élections sénatoriales pour le mois d’avril 2009. Alors qu’en novembre de la même année, 7 mois plus tard, on devra faire les élections des 2e sénateurs, de la totalité de la 48e législature et de toutes les autorités locales qui seront à la fin de leur mandat. Or l’un des reproches des plus persistants que Préval et ses thuriféraires font constamment à la Constitution de 1987, c’est la fréquence et le coût des élections. C’est un fait que ces élections sénatoriales annoncées pour le mois d’avril 2009, auraient dû avoir lieu en novembre 2007. Prévale a refusé intentionnellement de les faire pour éviter les élections indirectes qui devrait aboutir à la décentralisation, à la création et l’établissement d’un CEP permanent. Il a préféré diaboliser ce CEP provisoire qui l’a catapulté au pouvoir le 7 février 2006 pour le remplacé par un CEP provisoire totalement asservi.

Pourquoi vouloir maintenant se précipiter pour faire des élections dans une situation très peu propice, où la participation sera assurément extrêmement faible vu les circonstances et l’état de crise multiforme qui est en train de gruger la nation, alors que 7 mois plus tard en novembre 2009 les 2e sénateurs, la 48e législature et la totalité des autorités locales arriveront aux termes de leurs mandats ? Qu’est-ce que le pays a à gagner a avoir deux élections consécutives ? Ou qu’est-ce que Prévale lui-même a-t-il à gagner à faire deux élections en l’espace de 7 mois considérant le coût ? La communauté internationale qui depuis quelque temps finance ces élections, est-elle prête à faire ces élections séparément pour plaire a Préval, ou à les consolidées pour en réduire le coût ? Ne serait-il pas mieux, d’utiliser le coût des élections du mois d’avril 2009, pour subvenir aux besoins des plus vulnérables dans les circonstances exécrables dans lesquelles ils vivent ? (Voir sur le journal Le Matin la photo squelettique d’un enfant dans les bras de sa mère). Cette décision qui a porté Préval à vouloir faire des élections dans ces circonstances, ne met-elle pas en exergue son sens de responsabilité envers la nation et de déterminer où se situent ses priorités ?

L’omnipotence et la pérennisation du pouvoir politique, voilà où se situent vraiment les priorités de Préval. Ce n’est pas étonnant qu’il ait des œillères. Ce n’est pas étonnant non plus qu’une population meurtrie par cette crise multiforme, laisse Préval totalement insensible et indifférent. Préval est profondément obsédé par un troisième mandat. Quand il évoque la notion de la continuité de l’Etat, c’est de son pouvoir personnel qu’il s’agit. Le seul obstacle à l’accomplissement de cette obsession, ceux sont les garde-fous contenus dans la Constitution de 1987. Il ne veut pas d’amendement de la Constitution à la fin de la 48e législature. En tant que chef d’état siégeant il ne pourra pas en bénéficier. C’est ce qui explique son acharnement à vouloir le remplacement de la Constitution de 1987, mais pas son amendement.

Faire les élections sénatoriales en avril 2009 dans une situation où les masses sont obsédées par le danger de la famine, où 3 millions d’Haïtiens sont menacés par l’insécurité alimentaire, lui permettra de faire d’une pierre 3 coups :
-Confisquer ces élections, en escomptant sur une très faible participation ;
-Avoir la majorité des 2/3 et le droit de veto au Sénat ;
-Renvoyer les élections de novembre 2009 en provoquant automatiquement la caducité des 2e sénateurs, de la 48e législature et de toutes les autorités locales, le 2e lundi du mois de janvier 2010 (selon l’article 85 de la loi électorale).

Conscient d’une part de la faiblesse de son gouvernement, il ne s’aventurera pas à déclarer cette caducité, cette fois-ci. Mais d’autre part, comptant sur la Minustah comme garde prétorienne, il exploitera, autant que faire ce peut, cette caducité, pour en faire ce qu’il veut. En faite c’est le piège qu’il tend aux parlementaires et à leurs partis politiques. C’est l’histoire qui se répète. Ne s’était-il pas abstenu de faire les élections de novembre 1998 pour provoquer la caducité du parlement et des autorités locales le 11 janvier 1999 ?

Mais, entre fomenter toutes sortes de manœuvres machiavéliques, provoquant la caducité par abstention et réussir à forcer le remplacement de la Constitution de 1987 pour obtenir un troisième mandat, il y a un monde de différence. Le cadre politique de 2009 sera absolument différent de celui de 1999. Si les partis politiques se trouvant dans une situation ambivalente, craignant de perdre leur place à la table du pouvoir Préval/Pierre- Louis se résignent pour leur malheur à avaler cette couleuvre ; Pour le peuple haïtien qui jusqu'à présent a toujours défendu fermement la Constitution de 1987, ce sera la goutte d’eau qui fera renverser le vase. C’est ce qui peut porter le peuple à atteindre son seuil de tolérance. Ni le peuple haïtien, ni la communauté internationale n’accepteront pas cette abomination. Le rêve cauchemardesque du troisième mandat de Préval n’est qu’une chimère. Après un demi-siècle de régime populiste de droite fasciste et de gauche anarchique, on a :

-La déliquescence institutionnelle,
-La faillite de l’Etat,
-La monopolisation du pouvoir,
-La suppression de la possibilité d’alternance,
-La gestion du maintien de la cohésion sociale par la force,
-Le nivellement par le bas,
-Etre réduit à vivre et fonctionner qu’au niveau du plus petit commun dénominateur,
-Le replacement du système méritoire par le népotisme de la médiocrité, et faire croire aux masses que ce soit l’équivalant de l’égalité de chance,
-Etre parmi les 4 pays les plus corrompus du monde,
-Etre le pays le plus pauvre de l’hémisphère,
-Criminaliser la fonction et le pouvoir politique, etc.

Voilà le patrimoine que nous a légué un demi-siècle de populisme ! La nation haïtienne peut-elle continuer à patauger sans espoir et sans aucun sens de direction, dans l’ornière du régime populiste, ou doit-elle pour sauf-garder ses intérêts, se ressaisir et faire un effort pour changer de régime ? Avoir l’audace de l’espoir. Voilà ce qui nous manque ! Voilà ce qu’il nous faut !

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (205) MIRLANDE MANIGAT ET LA TRAGEDIE NATIONALE.


HAITI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 20 nov.08.
Dr Gérard Etienne.
Au sein d’une pléthore de politiciens invertébrés bons à accumuler des richesses volées, à kidnapper les femmes des autres, à assassiner des adversaires qui leur tirent l’oreille dans leurs émissions de radio; au milieu d’un monde de zombis qui n’a d’autre priorité que celle de la soumission du miséreux aux chefs féodaux; au sein des oppresseurs du peuple dont le goût pour l’existence résulte des pulsions tribales génératrices du pouvoir absolu monopolistique, voilà la Secrétaire générale d’un Parti politique dûment intégré dans un contexte historique marqué par des conflits armés entre des groupes de féodaux qui poursuivent une politique qui met en scène sinon des névrosés du moins des malades aux pulsions meurtrières. Voilà donc Mirande Manigat. Le pays et sa diaspora connaissent déjà cette figure emblématique destinée à représenter UNE autorité, un métier, un Parti. Car l’influence causale de son refus de siéger dans un parlement (malgré ses 300.000 voix de victoire aux urnes) aura marqué la jeunesse haïtienne et surtout démontré aux jeunes à la recherche d’un leader PROPRE qu’il y a en Haïti et dans la diaspora quelques compatriotes qui tiennent haut la main le flambeau de la liberté.

Car ça fait longtemps que partisans et membres du RDNP attendaient un SIGNE du Chef de l’Opposition qui soit le départ non interrompu d’une marche conduisant aux plus hautes fonctions. La secrétaire générale n’a pas besoin d’observer en comédienne les mouvements sociaux pour en déceler des pulsions, des refoulements. , des crises à n’en plus finir, autant d’éléments qui nous interpellent régulièrement et sur lesquels le leader d’opposition a voulu nous livrer quelques réflexions fondamentales. D’autant plus que le sujet de son commentaire porte sur l’effondrement d’un édifice scolaire qui a fait 90 mots et plus d’une centaine de blessés et ceci après les événements cycloniques qui ont laissé sur le pavé des centaines de compatriotes.

Mirande Manigat a commenté les malheurs de son peuple en Chef d’État. Nous voulons dire que le texte livré à la Presse comporte plusieurs mouvements qu’il faudrait synthétiser pour en découvrir la profondeur.

Dans le premier mouvement, nous notons non seulement un refus de la démagogie mais aussi le portrait d’un monde tragique. Tragique en ce sens que nous sommes dans un précipice où nous sommes condamnés à la mort. «Même les chiens venus de l’étranger, nous dit la constituante, entraînés à intervenir lors des désastres similaires ne réagissent plus et leur flair n’enregistre plus les souffles de vie. Anxieusement accueillis par les secouristes car ils sont devenus au fil des heures de plus en plus ténus, de plus en plus distants » Et cette tragédie aura complètement bouleversé UNE FEMME, UNE MERE, en tant que productrice du genre humain, ce qui l’amène à s’identifier à toutes les mères dont leurs enfants sont victimes de l’effondrement d’une « bâtisse» scolaire.

Cependant Mirande Manigat, par-delà les souffrances éprouvées à la disparition brutale des enfants coincés entre des blocs de béton trouve le mot qu’il faut pour ne pas nous laisser étranglés par une pathologie psychologique. Prenons garde, dit-elle « d’accabler notre sort –une espèce de madichon –qui se serait abattu sur le pays, après des dégâts cycloniques.

Sauf qu’en brillante professeur d’Études supérieures, le leader nous présente une interprétation dialectique des événements marquants ces dernières semaines. Car cette interprétation dépasse le cadre de la métaphysique, entendu que le « recours à l’irrationnel pour expliquer l’incompréhensible n’exclut pas une catharsis collective »

Seulement il faudra attendre le troisième mouvement du texte pour que Madame Manigat porte un jugement sévère sur les autorités étatiques qui ont la responsabilité de veiller au bon fonctionnement des infrastructures scolaires. Et puisque tôt ou tard, la constitutionaliste, forte de l’appui d’une solide et compétente équipe, sera appelée à diriger les destinées du pays, elle ne peut nier le rôle des principaux acteurs dans une tragédie nationale. En d’autres termes nous n’aurions pas assisté à un si tragique événement si des autorités, en mal de s’imposer aux yeux d’un peuple d’analphabètes, s’étaient montrés responsables vis-à-vis de la sécurité des écoliers Mirlande Manigat aura aisément formulé pour nous la question : « le moment et venu, dit-elle, pour que SANS DISSIPER L’EMOTION (nous soulignons) ON POSE LES VRAIES QUESTION (nous soulignons) et qu’on s’efforce de leur apporter des réponses adéquates. Depuis vendredi les responsables politiques se relaient sur les lieux (…) Mais cela ne suffit pas .Comment un État responsable, municipalité aussi bien que ministères ont pu laisser cette situation insensée se transformer en tragédie. Car une instruction judiciaire aurait dû déjà être déclenchée pour identifier et poursuivre LES RESPONSABLES (nous soulignons) LES COUPSBLES (nous soulignons) de cet effondrement »
Oui c’est justement ce type d’impunité qui fait mal et aux penseurs, leaders d’opinion de la diaspora et à quelques rares progressistes de l’intérieur ( avec en tête Mirande Manigat» qui assistent à tant de désordres attendant l’heure d’inviter le peuple à changer les règles du jeu. Si encore l’État féodal se montrait sensible aux cris des contribuables dénonçant les cages à poules où leurs enfants sont entassés! Si encore on avait au pays des inspecteurs compétents qui publieraient régulièrement des rapports sur l’état physique des écoles, sur le progrès des élèves, sur la formation des Maîtres, Que non. On dirait que chaque intervenant est intéressé par l’appât du gain.

Mirlande, dans le troisième mouvement de son texte a brillamment cerné des personnes (que nous jugeons ignobles) pour leur insouciance relativement à nos écoles. Lisons le leader : « Il y a dans cette affaire une chaîne de responsables identifiables et c’est l’occasion d’insister collectivement pour que l’enquête se poursuive mais aboutisse cette fois-ci. Le Chef de l’État sait de quoi il parle; il n’improvise pas .C’est la Secrétaire générale d’un Parti qui connaît parfaitement tous les dossiers de la colonie. Avalasse fait piète figure devant la connaissance de Mirlande

Allons-nous cette fois-ci refouler le peu de compatriotes que nous avons dans quelque coin obscur de notre subconscient pour ouvrir la voie à « des chenapans » qui garderont le pouvoir à vie ( ils sont là depuis 18 ans.2 ans seulement les séparent de François )Lisons Mirlande : « Le Pasteur directeur de l’école interpellé aurait déclaré qu’il n’avait pas engagé les services d’un ingénieur car il s’y connaissait en matière de construction (…)La Mairesse de Pétion-Ville a précisé qu’elle avait refusé le permis de construire, il y a quelques années, mais qu’ont fait les services responsables depuis? Rien constate aujourd’hui notre leader qui aurait dû occuper aujourd’hui le fauteuil d’un féodal proclamé et non élu. Mais au niveau de la culpabilité, la Secrétaire générale du RDNP n’allait pas laisser ronfler le ministère de l’Éducation nationale sachant très bien qu’au-delà de la pyramide il y a des sous-chefs dont le travail réside dans la délation, dans la flagornerie. Mad. Manigat présente ce Ministère aux incrédules qui continuent à douter de la compétence des chefs de vrais partis politiques (1) : Le ministère de l’Éducation fait preuve d’une INACTION COUPABLE. En laissant bourgeonner dans le pays des écoles qui ne répondent à aucune norme requise en ce qui concerne la sécurité des installations et aussi ,il faut au moins le rappeler, le contenu et la durée de l’enseignement ,la qualification des Maîtres confirment les précarités d«’un système qui fabrique la médiocrité, un résultat bien en deçà des normes requises même dans des pays sous développés comme le nôtre..
Mais qu’à cela ne tienne! Il ne suffit pas nous dit Mirlande de s’accrocher à l’État, au gouvernement, à la municipalité pour le respect absolu de toutes les infrastructures d’où découlent biens et services publics à la population selon la constitution. Pour le leader, l’État aussi bien que le gouvernement et les municipalités sont des abstractions en ce sens qu’ils fonctionnent de manière circulaire et qu’on ne peut pas leur attribuer une personnalité. En revanche – et là Mirande se situe au cœur de la problématique – des gens ont été sélectionnés, choisis par le grand chef et ses vassaux pour être à la tête des organismes d’État qui sont censés représenter l’État et le gouvernement. Et ce sont justement ces médiocres qui ne sont pas en mesure de fournir au peuple des services appropriés à ses besoins. Malheureusement, il n’existe que des opportunistes au pays, des gens qui font la queue au Palais dans l’espoir d’obtenir quelques billets du Chef.

Cela étant, le leader Mirande Manigat constitutionnaliste , professeur d’université, essayiste, chercheur, auteure de plusieurs ouvrages académiques marquants va clore son commentaire avec un percutant message au peuple, message qui doit être transmis dans toutes les familles et organisations haïtiennes, dans tous les médias, surtout ceux de la diaspora dont le ton diffère de celui des médias au service du gouvernement féodal. Le message, nous le répétons, est celui du Chef de l’État (2) LA NATION NE DOIT PAS SEULEMENT PLEURER : ELLE DOIT AUSSI DEMANDER DES COMPTES RECLAMER JUSTICE. AU NOM DE CES MORTS QUI SONT COLLECTIVEMENT NOTRES."

Nous reconnaissons là la voix authentique d’un Chef. Plaise à Dieu que d’autres des milliers et des milliers de compatriotes de la diaspora fassent à la lumière de la social démocratie un chemin qui conduira au leadership de Mirlande Manigat.
Dr Gérard Etienne.

1) Un parti politique se définit par un membership, un congrès pour l’élection du Chef ou du Secrétaire général. Un programme politique de gouvernement, des relations diplomatiques avec d’autres formations de la même famille à l’étranger. Il n’y a à mon avis qu’un seul parti politique qui répond aux critères mentionnés : c’est le RDNP.
2) J’ai bien écrit Chef d’Etat. Et ce n’est pas une plaisanterie. Vu sa haute personnalité, ses profondes connaissances en droit constitutionnel, vu aussi la possession de tous les dossiers du pays le pays avec aurait fait une série de pas en avant.

jeudi 20 novembre 2008

DROIT AU BUT

Nous pensons qu’il y a des moments dans la vie où il faut se taire pour mieux observer et écouter ce que l’opinion publique pense avant de réagir. C’est quelquefois stratégique pour celui qui lutte à la fois contre un système et des vautours qui rôdent autour. Mais, il y a des choses qui révoltent tellement que garder le mutisme revient à cautionner le fait lui-même dans toute sa crudité. La vérité est nue, apodictique. Elle résiste au temps, aux couleurs, aux origines sociales. Le clientélisme et la corruption doivent être dénoncés. La compétence des personnes devrait prévaloir, autrement, nous arriverons difficilement à prendre le chemin du développement.

Nous avons été sidéré et scandalisé par cette histoire de l’Office Nationale d’Assurance (ONA). C’est un véritable camouflet pour l’actuel gouvernement qui avait bâti sa politique sur le changement. Mais quelle image peut-il projeter et faire valoir à présent avec des actes pareils ? C’est absolument épouvantable de découvrir certains dossiers nébuleux dans lesquels plusieurs politiciens sont impliqués. Quelle honte pour ces hommes et femmes de basse moralité, adeptes de la facilité ? Le problème c’est que personne ne sera puni. Nous avons en exemple les dossiers du Ministère des Affaires Étrangères et du Conseil National des Équipements (CNE).

C’est à cause de ces hommes et femmes d’Etat que le pays est en difficulté économique. Ce sont eux les responsables de cette situation de crise perpétuelle et de misère chronique. Ils pillent les caisses de l’Etat, ne créent pas d’emplois, ne font rien pour la jeunesse, et ne se gênent nullement quand ils doivent acheter des appartements cossus pour leurs maîtresses vivant à l’étranger. Qu’on nous dise combien gagne un directeur général pour se permettre de payer argent comptant une voiture valant ($US 25.000) vingt-cinq mille dollars américains pour une amie intime en guise de cadeau de la ‘’Saint-Valentin’’. Nous sommes en plein délire !

Mine de rien, ce sont des millions et des millions qui auraient pu servir au développement du pays, qui vont grossir des comptes bancaires déjà pleines, se perdre dans des boites de nuit, dans des débits de boissons et de tabac. Il est connu de tous que la justice haïtienne est l’une des plus pourrie au monde. Mais, plus corrompu qu’un parlementaire haïtien, on n’en trouve pas. Sans parler des autres sphères de la vie nationale. La corruption a tellement gangrené notre société que nous nous posons la question de savoir si on en sortira un jour. Comme dit l’autre, une autre Haïti est possible, mais nous ajoutons que ce n’est pas demain la veille.

L’immense majorité des haïtiens n’aspirent qu’à travailler et profiter en toute sécurité du fruit de leurs efforts. Mais, il y a toujours un groupuscule qui se met au travers de sa route. Le Haut Commandement de la Police Nationale d’Haïti roule déjà le tout dernier modèle de la Toyota 2009 pendant que la Chambre d’Instruction Criminelle de la juridiction du Cap-Haïtien, composée de six Magistrats enquêteurs, n’a pas une bicyclette à sa disposition. Pire, dans le Nord-Ouest des gens meurent de faim.

Le système judiciaire n’est pas efficient, et c’est dommage qu’on ne veuille pas mettre en place les mécanismes pouvant garantir son autorité et son indépendance vis-à-vis des autres pouvoirs. Les conditions de travail sont difficiles et le gouvernement n’offre aucun avantage social aux Magistrats et auxiliaires de justice. Certes, il y a la passion du métier mais nous ne pouvons pas vivre seulement d’amour pour notre travail. Récemment, une banque a refusé d’avaliser un Magistrat qui voulait s’offrir une petite voiture neuve valant à peine ($US 9.000) neuf mille dollars américains parce que son salaire de misère ne répondait pas aux normes. Et quand on sait que l’État ne prête aux Juges que l’équivalent de six mois de leurs appointements. Ce n’est pas seulement un simple refus de la part de l’institution bancaire, c’est une humiliation…une honte nationale.

Dans un État de Droit, c’est la loi qui prime et non la politique. Et pour clore définitivement le débat, on doit savoir que les débiteurs de l’ONA sont obligés de payer à l’institution tous les mois, et de façon régulière, une certaine somme d’argent pendant toute la durée de l’hypothèque. Tel n’est pas le cas pour certains de nos politiciens qui font carrément abandon de créance prétextant qu’il n’y a pas de contrainte par corps en matière de dette. Et si, après procès, l’État pratiquait des saisies sur leurs biens ? On dit assez souvent que là où il n’y a rien, même le roi perd ses droits mais cet aspect de la question ne tient pas puisqu’il faut préalablement déposer une garantie consistant en biens meubles ou immeubles pour avoir accès au crédit.

Un jour ou l’autre, ces pilleurs de pays, ces apatrides, ces corrompus auront à répondre devant l’histoire. Puisse Dieu avoir pitié d’eux quand viendra le jour du jugement en les envoyant en enfer car même au paradis, ils tenteront de corrompre les anges.

Heidi FORTUNÉ

Magistrat, Juge d’Instruction

Cap-Haïtien, Haïti

Ce 18 novembre 2008

http://heidifortune.blogspot.com

lundi 17 novembre 2008

Quinze anciens militaires haïtiens sont emprisonnés illégalement au Cap-Haïtien.


Par Cyrus Sibert


Cap-Haïtien, le 17 novembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Ce 18 novembre 2008 marque l’anniversaire de la bataille de Vertières. Le 18 novembre 1803, l’armée indigène écrasa les troupes françaises de Napoléon dans le Nord d’Haïti ci-devant Saint-Domingue. Ce fut un évènement déterminant marquant la fin de la colonisation de la partie est de l’île par la France.

Ce 18 novembre 2008 marque également 109 jours de détention pour 15 militaires et sympathisants de l’armée d’Haïti sous l’accusation ‘‘association de malfaiteurs et port illégal d’armes à feu’’.

Dans une lettre adressée au commissaire du gouvernement Me Clersias Célencieux, l’Organisation Universitaire de Défense des Droits Humains (OUDH) questionne et attaque en des termes clairs le traitement du dossier qui a tout l’air d’une affaire politique.

Dans la lettre datée de 24 octobre 2008 et signée par Bathélémy D. Jean-Noël nous lisons :

Monsieur le commissaire, vous avez donné mandats de dépôts aux anciens militaires avec mention ‘‘association de malfaiteurs et port illégal d’armes à feu’’, comme chef d’inculpation. L’OUDH se demande : premièrement, comment peut-on parler d’association de malfaiteurs lorsque le groupe agissant est reconnu par la loi, (de) ses activités ne découlent ni crimes ni actions coupables ? Deuxièmement, comment peut-il être question de port illégal d’armes à feu lorsque 40 anciens militaires s’étaient rendus à l’ancienne prison, trois (3) revolvers de calibre 38 seulement ont été retrouvés, mais vous avez quand même accusé au moins dix de port illégal d’armes à feu ? En un jour, en un lieu et à une minute précise, dix anciens militaires, peuvent-ils porter ensemble trois (3) revolvers ?

Monsieur le magistrat instructeur, vous avez mentionné dans un mandat de dépôt décerné, après interrogatoire, ‘‘ chef de complot’’. Comment peut-on parler de complot lorsque toutes les démarches des anciens militaires ont été publiques et non secrètes ?

Messieurs les autorités judiciaires, à ce moment critique où l’appareil judiciaire a du mal à inspirer confiance aux citoyens haïtiens, avec quel logique étymologique et juridique vous auriez accepté, au nom de la conscience humaine, de parler d’une part d’association de malfaiteurs, alors qu’il n’y a pas eu de commission de crimes ou d’actions coupables ; d’autre part de complot contre la sûreté de l’Etat, alors qu’il n’y a pas eu de menées secrètes contre l’Etat ; puisque toutes les démarches ont é régulièrement communiquées aux autorités concernées, sans avis d’opposition et d’interdiction ?

Dans la même veine, comment plus de 100 personnes auraient participé à une activité qualifiée, par vous, d’association de malfaiteurs et de complot contre la sûreté de l’Etat, c’est seulement 15 environ qui sont accusées et détenues ? Quelle confusion et quel doute ? Illustrons par deux exemples cette situation :

1- dix individus auraient été surpris de commettre un crime, mis à part l’auteur intellectuel. Les autorités concernées ont décidé d’inculper uniquement deux pour association de malfaiteurs ; les huit (8) autres sont innocents, libérés, quoique surpris au même moment, au même endroit, dans la même activité et reconnus avoir fait partie du groupe ;

2- Huit (8) individus auraient été surpris dans une activité qui viserait à ouvrir le feu contre le Palais National. Trois seulement, selon les autorités compétentes, sont inculpés pour complot contre la sûreté de l’Etat ; les cinq (5) autres sont innocents, libérés, quoique faisant partie du groupe et surpris en même temps dans la même activité.

Au prisme de ces deux exemples, quelle confiance les autorités agissant veulent et peuvent inspirer dans leurs actions aux citoyens ; puisque l’action des autorités dans ces deux exemples n’ont aucun fondement juridique ?

Messieurs les autorités judiciaires, l’OUDH vous rappelle qu’un complot reste un complot, à moins qu’à partir du 29 juillet au 1er Août 08, l’expression ‘‘association de malfaiteurs’’ et le mot ‘‘ complot’’ auraient été vidé de leur sens pour en revêtir un autre.

Par ailleurs, apparus au grand jour, en uniforme, avec des revendications claires, les anciens militaires revendiquent, au terme de l’article 267.3 de la Constitution de 1987, leur profession… : ‘‘la carrière militaire est une profession’’ - donc on ne peut pas dissocier une personne de sa profession dont dépendent sa vie et seule de sa famille. Tenter de le faire est déjà une violation ou un abus de violation. Sur la même longueur d’ondes, les anciens militaires revendiquent, au sens de l’article 267.4, leurs grades… : ‘‘le militaire conserve durant toute sa vie le dernier grade obtenu dans les Forces Armées d’Haïti’’. De ce fait, comment leur présence à l’ancienne prison de Cap, sans armes, sans crimes ou actions coupables, sans menées secrètes, aurait constitué un complot contre la sûreté de l’Etat et qualifiée d’association de malfaiteurs ?

Messieurs les autorités judiciaires,

Considérant que la présence des anciens militaires ne se faisait pas sentir uniquement au Cap-Haïtien, mais aussi à Fort Liberté ou jusqu’à l’heure certains anciens militaires se trouvent ;

Considérant qu’à Hinche, les anciens militaires en uniforme gagnent régulièrement les rues pour faire entendre leurs voix et passer leurs revendications, sans rencontrer le moindre geste d’opposition et d’interdiction des autorités concernées,

Conséquemment, pourquoi ce sont les anciens militaires du Cap qui auraient attiré l’attention de vos supérieurs hiérarchiques au point de les accuser d’association de malfaiteurs et de considérer leurs activités publiques comme ‘‘ complot contre la sûreté de l’Etat’’ ? Seriez-vous piégés dans l’exercice de votre fonction ?

A la lumière de ce qui précède, il y a un grand doute qui plane sur le fondement de ces accusations et l’OUDH se dit inquiet que ces accusation ne revêtent pas une couleur politique supplantant le droit.

Dans l’espoir que vous allez faire preuve de professionnalisme dans l’exercice de votre fonction pour le triomphe du droit, votre boussole, l’OUDH vous exhorte donc, Messieurs les autorités judiciaires, à penser au principe de la séparation des trois pouvoirs et à reconnaître que la détention des anciens militaires est arbitraire et que leur libération est à la fois la règle et l’exception.

- Fin de texte -

Comme pour dire, à chaque Président Haïtien, ses prisonniers politiques.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 17 Novembre 2008, 15 heures 13.


mardi 11 novembre 2008

Dr Guy D. Théodore et le grand prix humanitaire de l'Association des chirugiens américains.



(Extrait du "Le Nouvelliste, 8 Novembre 2008)

Le grand prix humanitaire de l'Association des chirugiens américains

Guy Théodore

Par Adyjeangardy

Les associations de chirurgiens du monde entier continuent d'accueillir avec enthousiasme cette semaine le Premier Grand Prix Humanitaire (Surgeon Humanitarian Award) décerné au Dr Guy D. Théodore par le Collège des chirurgiens des Etats-Unis d'Amérique au cours d'une somptueuse cérémonie à San Francisco en Octobre dernier.

Le Prix de l'American Collège of Surgeon fondé en 1913 s'est offert pour la 12e fois en 2008 dans les domaines traditionnels de Chirurgie aux Etats-Unis, mais a décidé de créer cette année le Grand Prix Humanitaire réservé spécialement à un haïtien de pur sang opérant en Haiti, le Dr Guy Deve Theodore. Ce petit fils du président Davilmar Théodore a soulevé cette semaine l'admiration également de membres éminents du Département d'Etat américain, qui le présentent au monde comme un modèle de personnalité indépendante, sensible à la politique sanitaire de son pays et qui participe brillamment à la reconstruction de sa patrie avec son coeur et ses mains jour et nuit sans se lasser.

Le portrait de Théodore

Né à Pignon de parents originaires du Nord'Est (Ouanaminthe) , le Dr Guy D.Théodore, après ses études à la Grande Rivière du Nord, s'était retrouvé au Lycée Toussaint Louverture puis à la Faculté de Médecine de Port-au-Prince, qui le conduisit dans un internat en urologie de 1968 à 1970 à l'Hôpital Général de l'Université d'Etat d'Haïti. En 1970, il partit se spécialiser aux Etats-Unis et fut engagé
immédiatement au Kings County and Surgeon Episcopal Hospital au service de chirurgie pour une période de 7 ans. En 1977, il est attiré par l'Armée américaine qui recherche des médecins expérimentés. Il s'embarque dans cette aventure sous les drapeaux comme pour rendre hommage au Général Davilmar Theodore, que les Etats-Unis préféraient à tous ses contemporains au début du 20e siècle, mais qui une fois au pouvoir refusa de se livrer entièrement aux chefs de la Maison Blanche, au point de leur interdire le contrôle des douanes et des ports haïtiens jusqu'à la fin de son tumultueux règne empreint d'un patriotisme intraitable. Guy D. Theodore, le petit fils, gravit avec une vitesse effrayante dès 1977 tous les grades d'officier supérieur de l'armée américaine au point de devenir Chirurgien en chef au Little Rock Air Force Base dès 1981, puis l'un des Colonels les plus en vue de la plus puissante armée du monde en 1983. Mais surprise, au moment d'être nommé Général, il refusa de renoncer à sa nationalité haïtienne, démissionna de la US Air Force et retourna chez lui dans les montagnes de Pignon où il était né...Le Dr Guy Deve Théodore est un spécimen rare qui possède toujours une « green card » mais il est fier de dire à tous qu'il n'a jamais changé de nationalité. Sa seule passion : la médecine.


Guy D. Théodore et son entreprise humanitaire

Peter Jenning de regrettée mémoire, en 1994 déclara cet homme Médecin de la Semaine sur ABC News, lui consacrant toute une semaine d'hommages. En 1999, il reçut de l'Association Médicale haïtienne le Prix Léon Audain puis en 2002 le Prix des Nations Unies au cours d'une fête internationale à Washington. C'est d'abord avec son argent qu'il a commencé à bâtir l'hôpital de Pignon dont les premières pierres ont été posées en 1978. Dès son retour au pays en 1983, il avait mis en place cette énorme entreprise humanitaire desservant plus de 600,000 personnes avec une salle d'opération qui avait couté 1,5 million de dollars US, un don de Strike Communion qui travaille à partir des techniques les plus modernes de télédétection, avec la participation de chirurgiens de différents endroits du monde via satellite. « Cet homme et un miracle et sa discrétion ne doit pas nous tromper, c'est désormais l'une des plus grandes figures d'Haïti consacrées à l'étranger ! » déclare émerveillé, le Dr Bradley Wong, Surgical Voluntary Award.

Les habitants de Pignon (140,000) fêtent encore l'événement en ce jour , signalant que l'Hôpital s'est entouré de divers projets d'agriculture d'élevage, d'éducation, d'assainissement, d'animation sociale, et de production économique, dans un contexte moral rigoureux cher à la famille du Dr Théodore élevé dans une église baptise que dirigeait son père. Sa fondation, le Comité de Bienfaisance de Pignon (CBP) qui oeuvre humanitairement dans le Nord, le Nord-Est, le Nord-Ouest, le Plateau Central et l'Artibonite multiplie la création de mini-hôpitaux ou centres de santé avec des lits de cliniques au Dondon, à St. Raphael, à Ranquitte, à la Victoire etc...

L'Hôpital Bienfaisance financé par la Mission Chrétienne de Pignon qui permet aujourd'hui aux femmes d'accoucher sans risque, a réduit considérablement le taux de mortalité infantile, apporte des soins dentaires constants grâce à l'appui de volontaires tels le Dr Jean Petit du Cap Haïtien, Dr. Marvin Loyd, Dr. Claudine Wainright, ou les Dr Robert Smith, et Larry Griffin, tous deux de l' Arkansas. Le Ministère de la Santé Publique en Haïti a offert une clinique mobile en ce sens. L'Hôpital assure aussi le traitement de l'eau, construit des écoles où près de 3,000 enfants reçoivent une instruction hors pair grâce au support de 2,500 écoliers de différentes écoles secondaires américaines. Un office dans l'Iowa coordonne l'aide aux élèves en Haïti sous la supervision de la belle Joanne Schafer, une amoureuse d'Haïti. Le Dr Théodore s'est engagé également dans le reboisement : plus de 1, 500,000 arbres ont été plantés dans cette région de Pigon qui se reverdit jour après jour. Son Email (G.theodore@hospital -pigon.org) est rempli chaque jour de demandes de volontaires qui débarquent en présence des agents douaniers du Cap sur la piste d'atterrissage de l'Aéroport de Pignon aménagé par l'Hôpital, prêts à travailler ou à livrer des médicaments. Le 14 Octobre 2008 à San Francisco, on ne parlait que de cette oeuvre remarquable qui se charge aussi du traitement du VIH sida autant que d'agro-industrie. Le Collège des Chirurgiens Américains a dévoilé un autre secret : Dr Guy Théodore est un chercheur, il s'intéresse même au traitement de la leucémie, le cancer du sang ...

Son engagement total dépasse le domaine médical. Il accumule au cours des ans les titres et les honneurs sans jamais perdre de vue l'essentiel, à savoir l'être humain. Au moment où Haïti semble ne plus pouvoir tenir debout, le Dr Guy D. Théodore par ses actions humanitaires démontre qu'il est possible de prévenir la mort et de voir l'homme guéri un jour de tous ses maux...

Adyjeangardy

lundi 10 novembre 2008

IMPACT HAITI lance une Plaidoirie pour l’intégration de la jeunesse haïtienne.




Par Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, le 09 novembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Regroupée au sein de l’organisation IMPACT HAITI, une délégation de sept (7) jeunes a visité la région Nord du jeudi 30 octobre au lundi 3 novembre 2008. Des étudiants, anciens et nouveaux membres de FEUH (Fédération des Etudiants Universitaires Haïtiens), entendent mobiliser tous les jeunes du pays, à travers une plaidoirie pour l’intégration de la jeunesse haïtienne.

L’approche des étudiants est claire. Des jeunes des quartiers dits populaires (plus) les jeunes femmes (plus) les jeunes paysans (plus) les jeunes écoliers/étudiants représentent plus de 70% de la nation. Soit une majorité solide qu’on peut mobiliser autour d’un projet concret.

Ils regrettent le fait que le chef de l’Etat, René Préval, refuse de prendre au sérieux leur proposition. Ils entendent visiter toutes les communes du pays en vue de sensibiliser tous les jeunes sur la question.

La tournée de jeunes de ‘‘Impact Haïti’’ peut être qualifiée de succès. De la Grande-Rivière du Nord au Limbé en passant par Milot, Cap-Haïtien, Acul du Nord pour ne citer que ces communes. L’accueil était chaleureux.

Les jeunes ont accueilli leurs paires avec enthousiasme. Ils se disent fatiguer avec les fausses promesses des manipulateurs qui ne cherchent qu’à les exploiter en vue d’accéder au pouvoir. Ils se disent prêts à marcher si l’initiative est sérieuse.
Robert Gessy (Bob)- Directeur exécutif de Impact Haïti, Kevno Louis – Président de la FEUH, Eddy Jérôme et Gérard Mathieu.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 Novembre 2008, 18 heures 05.

dimanche 9 novembre 2008

La MINSUTAH se dit innocente dans la mort de Saint-Martin, un citoyen de Pignon.


Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 09 novembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Le 31 octobre 2008, six jours après l’incident de Pignon qui s’était soldé par la mort du citoyen Saint-Martin, le responsable des Relations Publiques et d’Information de la MINUSTAH dans le Nord/Centre/Nord-Est, Vicky Delore Ndjeuga a contacté RESEAU CITADELLE, en vue de partager avec nous les informations collectées dans un rapport d’enquête menée par la Mission de Maintien de la paix de l’ONU.

Pour commencer Vicky a rappelé que la MINUSTAH n’est pas en Haïti pour tuer. Il a discuté notre façon de titrer notre article sur Pignon, en soutenant que tout le personnel de l’ONU est dans le pays pour aider. Ils agissent et doivent agir suivant un code d’engagement qui ne permet pas des exactions contre la population. Les soldats de l’ONU sont soumis à des contrôles stricts. Avant et après chaque mission les munitions et les armes sont contrôlées. Aucun soldat de l’ONU ne peut tirer sur des civils impunément.

Toujours selon le responsable de l’information de la MINUSTAH dans le Nord, en ce qui concerne l’incident de Pignon, le projectile retrouvé ne correspond pas aux armes qu’utilisent les soldats de la MINUSTAH. Les soldats de l’ONU avaient intervenu pour limiter les dégâts. Car, il s’agissait d’une situation de revanche. Les footballeurs de la commune de Pignon ayant été maltraités et malmenés à Hinche, les Pignonais avaient planifié la réplique. Parmi les footballeurs de Hinche, il y avait des hommes en armes, que certains identifient comme des policiers de la PNH , qui entendaient se défendre.

Vicky souhaite une enquête approfondie de la justice haïtienne pour identifier le tueur, -celui qui a tiré sur Saint-Martin. Toutefois, il nous a présenté un rapport détaillé de la MINUSTAH qui ne met pas en cause les soldats de l’ONU dépêchés dans la zone Pignon-Hinche.

Dans un flash publié le dimanche 26 octobre 2008, par RESEAU CITADELLE, nous avons alerté l’opinion publique sur une situation de tension qui se développait à Pignon. Un paysan innocent du nom de Saint-Martin trouvait la mort. Les témoignages recueillis de diverses sources accusaient la MINUSTAH. De source hospitalière la mort a été inévitable. Saint-Martin avait malheureusement reçu une balle à la tête, une partie du cerveau étant répandue dans la salle d’urgence de l’Hôpital Bienfaisance de Pignon. Il était mourant. De fait, il est décédé dans la soirée du même jour. Ses funérailles ont été chantées le lundi 27 octobre 2008 à treize heures. La MINUSTAH nous avait contacté, pour faire la lumière sur l’incident. Un texte qui l’accuse d’avoir tué des civils non-combattants est mauvais pour son image. Comme disait Vicky : Ce n’est pas normal qu’un texte puisse circuler avec de telles informations. Nous ne sommes pas en Haïti pour tuer, mais pour aider à construire un pays membre des Nations Unies en proie à de graves difficultés.


RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 Novembre 2008, 18 heures 40.

Manifestation au Cap-Haïtien le jeudi 6 novembre 2008 dernier.


Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 09 novembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Des résidents de carénage ont manifesté ce jeudi 6 novembre 2008 devant le local de l’EDH (Electricité d’Haïti) pour protester contre le black-out qui s’installe dans leur quartier depuis plus de deux mois. Le Directeur Départemental Norca James ANCELOT a été ouvertement critiqué et accusé de corruption. Plusieurs habitants de la ville du Cap-Haïtien n’ont pas accès à l’électricité. Des quartiers comme Carénage, rue 19, Ti Guinen, Fort-bourgeois, Rival, Rue 6L, Hôpital Justinien, Rue 23, ne figurent pas dans le calendrier de rationnement qui permet aux citoyens de bénéficier de l’énergie électrique durant 4 heures par jour. Les manifestants promettent de revenir à la charge. Ils comptent manifester ce lundi 10 novembre 2008. Faut-il signaler une situation de blocage. La nouvelle centrale électrique n’arrive pas à fonctionner. Une main invisible proche du pouvoir en place semble jouer contre le projet. Même quand une source proche de la délégation du Nord rassure en annonçant le lancement de la centrale pour ce mois de novembre, les capois (ses) sont pessimistes. La présence d’une quantité de carburant, de l’huile de moteur et de quatre ingénieurs techniciens coréens au Cap-Haïtien, n’empêche pas que les groupes d’intérêts liés à la production de l’énergie électrique interviennent pour bloquer, comme d’habitude, le fonctionnement de la Centrale offerte en cadeau par le Président Hugo Chavez du Venezuela. Des membres de la population parlent de manœuvre politique des Etats-Unis pour faire échouer le projet et son impact.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 Novembre 2008, 18 heures 20


LES RIVANORDAIS ET L’AVANCEMENT DE LEUR COMMUNE (RIVACOM).

Luc Pierre-Jérôme (Gauche) et J. Borno Mompoint (Droite) accompagnés de deux jeunes lauréates.


Dr Robert R. Joseph et l’homme d’affaire Frantz Joseph de FRANTZ PLAZA.


Par Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, le 09 novembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

A l’occasion de la Toussaint, le samedi 1er novembre 2008, la ville de la Grande Rivière du Nord a été le théâtre de manifestations diverses. En plus de la traditionnelle fête des morts (Guédé) qui attire de nombreux pèlerins, l’organisation communautaire RIVACOM (Les Rivanordais et l’Avancement de leur Commune) a réalisé plusieurs activités : consultations médicales gratuites, conférence-débats avec Me Wilbert 0. Joseph, Marche au flambeau. Plusieurs professeurs retraités ont été décorés pour leur service au profit de l’éducation des enfants, des primes ont été remises à des élèves lauréats, des Directeurs d’école, des gardiens pour l’entretien de leur établissement scolaire. Les anciens professeurs répondent aux noms de : Luc Pierre-Jérôme, Raphaël L. Jérôme, Louis Blot, J. Borno Mompoint et Rose Marie Pierre. L’émotion était forte entre les anciens élèves des Frères de l’Instruction Chrétienne (FIC) et leurs anciens professeurs. Des anciens élèves sexagénaires dans les bras de Maître Luc Pierre Jérôme nonagénaire en larme, l’évènement était émouvant.

Le député de la circonscription Clébert Dorvil et le Directeur Départemental de l’Education Nationale Justin Métellus ont fait le déplacement pour la circonstance. Dans la soirée, plusieurs centaines d’élèves en uniforme, ont pris part à une marche au flambeau. La méritocratie constituait l’idée dominante de toutes les interventions.

La RIVACOM est une organisation fondée en Août 2003 par des ressortissants et les habitants de la Grande-Rivière du Nord. Elle a plusieurs réalisations à son actif dont la réparation complète du système d’adduction d’eau potable de la commune. Elle est présidée par le Dr Robert R. Joseph, Ing. Jacques Antoine Jasmin Secrétaire, M. Théodule Saint-Feur Coordonnateur RIVACOM Cap-Haïtien, Buty Damus Coordonnateur RIVACOM Grande Rivière du Nord. A signaler la présence de l’homme d’affaire Frantz Joseph de FRANTZ PLAZA, originaire également de la Grande Rivière du Nord.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 Novembre 2008, 17 heures 45 .

lundi 3 novembre 2008

Clarifications de l'Ambassade des Etats-Unis a propos des saisies de capitaux de trafiquants de drogue

Lettre du Bureau des Affaires Publiques de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique
Chers collègues,

J’ai noté que la presse a relayé quelques déclarations de quelques personnes indiquant que les capitaux saisis de plusieurs trafiquants de drogue condamnés aux Etats-Unis seront acheminés aux Etats-Unis. Cette information est incorrecte.

Les autorités haïtiennes ont effectivement procédé récemment à la saisie de capitaux de plusieurs trafiquants de drogue condamnés par la justice. Le rôle de la DEA (Drug Enforcement Administration/ Administration pour la lutte contre le trafic des stupéfiants) est de fournir uniquement une assistance technique.

Tous les capitaux saisis en Haïti sont sous le contrôle des autorités haïtiennes et seront utilisés selon les prescrits de la loi haïtienne. La DEA ne perçoit aucune part des capitaux saisis. Ils demeurent sous le contrôle de la Commission de Lutte contre la Drogue (CONALD).

Pour de plus amples informations, les intéressés sont priés de se référer à la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD).

Salutations distinguees,

Mari Tolliver
Attachée de Presse
Bureau des Affaires Publiques de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique

POINT DE PRESSE DE LA MINUSTAH

MINUSTAH
NATIONS UNIES
Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti


Point de presse de la MINUSTAH
Jeudi 30 octobre 2008

Point de presse hebdomadaire de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), animé par Sophie Boutaud de la Combe, Porte-parole de la Mission, en compagnie du major Darryl Wright, chargé de la communication de la Force militaire, d’André Leclerc, chargé de la communication de la UNPOL et de Marie Françoise Vital Métellus, représentante de l’unité Genre.


Sophie Boutaud de la Combe (SBdlC)

Bonjour,
Nous avons préparé pour vous aujourd’hui un point particulier sur les militaires, la Police, la Justice et la Réduction de la violence communautaire avec un bilan des activités du mois d’octobre. Enfin notre collègue de l’unité genre clôturera ce point de presse avec l’annonce d’une activité pour le mois de novembre.

Intervention du chargé de communication de la Force militaire
Bonjour à tous,

Aujourd’hui, Je vais vous présenter les activités menées par la Force militaire pour le mois d’octobre.

Activités sécuritaires
La Force militaire mène ses activités 24 heures sur 24 sur tout le territoire. Elle continue ses opérations de sécurisation par les points de contrôle fixes et mobiles à travers le pays de concert avec la PNH et l’UNPOL.

Pour le mois d’octobre, la Force militaire a aidé la PNH à appréhender 12 suspects.
4830 patrouilles mobiles, 3111 patrouilles à pied et 449 patrouilles conjointes ont été menées.

Il y a 6 avions qui font de façon permanente des reconnaissances aériennes pour empêcher les trafics illicites.
Ce samedi 1er novembre, 4 nouveaux bateaux seront déployés à partir de la base navale de l’Amiral Killick, à Carrefour, vers le port de Jérémie où ils seront basés pour effectuer des patrouilles maritimes.

Aide à la population
En Parallèle de ces activités sécuritaires, les militaires s’investissent aussi dans des activités d’aide à la population. Ils fournissent des soins médicaux et des soins dentaires et ils visitent des orphelinats. Pour le mois d’octobre, la force militaire a fourni des soins médicaux à 1606 personnes, distribué des aliments à 6423 personnes. 183200 litres d’eau ont été distribués et 15000 élèves ont bénéficié de matériels scolaires, de vêtements et de trousses hygiéniques comme vous pouvez le voir sur les photos.
Merci.

Intervention du chargé de communication de L’UNPOL
Bonjour tout moun.
J’aimerai partager avec vous les statistiques du mois d’octobre.

Homicides
D’abord les cas d’homicides rapportés. Ils sont, pour le quatrième mois consécutif, à la baisse et bien en deçà des statistiques de l’année dernière. On observant la ligne bleue vous constatez une diminution de plus de 25% par rapport à 2007.

Kidnappings
En matière de kidnapping, les statistiques démontrent un ralentissement, depuis le mois de juillet, avec une réduction du nombre de cas mensuels de 30 à 50% par rapport à la moyenne mensuelle des 6 premiers mois.
Les victimes de kidnapping restent en forte majorité des hommes adultes.

Une demi-douzaine de groupes de kidnappeurs bien structurés a été démantelée et leurs membres arrêtés, aux mois de mai et juin derniers, suite aux interventions de la Cellule contre les Enlèvements de la PNH-DCPJ, assistée de l’Unité Anti-kidnapping de la MINUSTAH.

Dans le cadre de la lutte contre ce phénomène la police continue de mener des opérations de prévention sur l’ensemble du territoire en organisant des patrouilles et des check points.

En parallèle, la Police renforce ses opérations de répression. Depuis le début de l’année 2008 le nombre d’arrestation de personnes suspectées de kidnapping a augmenté de 300% par rapport à 2007, pour la même période. La ligne bleue le montre clairement sur le tableau que vous pouvez voir.

Je profite de l’occasion pour féliciter la PNH et remercier la population pour ces résultats encourageants.

Exécution de mandats d’arrêt
En octobre, les UNPOL, en assistance à la PNH, ont procédé à l’exécution de 398 mandats, ce qui porte à 3 841 le nombre total de mandats exécutés depuis début 2008.

Stupéfiants
Concernant le dossier des stupéfiants, au mois d’octobre, 68 kg de marijuana et 12,8kg de cocaïne ont été saisis suite à des perquisitions ou lors de points de contrôle menés par les PNH avec l’appui de la UNPOL.

Le 8 octobre dernier, dans la région de Miragoâne, lors d’une simple vérification de véhicule routier, 55kg de marijuana ont été saisis alors que dissimulés dans des cartons de friperie. 2 suspects, un homme de 44 ans et une femme de 49 ans ont été arrêtés par la police.

Sécurité Routière
J’aimerais maintenant vous parler d’un dossier qui fait aussi partie du travail des policiers : la sécurité routière. En octobre, encore une fois, la route à été meurtrière. Avec les 17 décès rapportés en octobre, on déplore maintenant 303 décès pour 2008, soit presqu’autant de victimes que le total des homicides (339) comme vous le constatez sur la ligne bleu du graphique.

Ce qui montre l’importance de la campagne de prévention routière lancée par la PNH, avec l’appui de l’UNPOL, qui a eu lieu du 8 au 19 septembre dernier à Port-au-Prince, et qui est maintenant étendue aux autres départements depuis le 20 octobre dernier.

Dans le cadre de cette campagne, la police va à la rencontre des usagers de la route, qu’ils soient piétons ou conducteurs, pour les sensibiliser sur les dangers et les règles de sécurité à respecter. Des dépliants d’informations leurs sont distribués à ces occasions.

Cette campagne se poursuivra jusqu’au 5 novembre.

Un exemplaire de ces dépliants va vous être remis. Nous vous invitons à les utiliser pour informer vos auditeurs et téléspectateurs et ainsi aider à éviter des accidents car c’est en connaissant et en pratiquant les gestes simples de prévention que l’on peut sauver des vies. Merci Beaucoup.


Intervention de SBdlC
Merci André. Il est effectivement, important que vous puissiez vous faire l’écho de cette grande campagne nationale de prévention routière parce que c’est grâce à l’information des usagers de la route, que ce soit les piétons ou les automobilistes, que l’on pourra réduire le nombre de morts et de blessés.

Justice
Conformément à son mandat, la MINUSTAH continue d’apporter son soutien au secteur de la Justice en Haïti. Notamment, en appuyant le Ministère de la justice et de la sécurité publique et en appuyant le système judiciaire, en accompagnant la professionnalisation des juges et en facilitant l’accès à la justice pour la population Haïtienne.

La MINUSTAH a ainsi contribué, au mois d’octobre, à l’ouverture de 2 nouveaux bureaux d’assistance légale (aussi appelé BAL), à Croix des Bouquet et à Fort-Liberté.

Depuis les 1ers bureaux d’assistance légale qui avaient été ouverts à Petit-Goâve et Saint Marc les 10 et 11 mars 2008, 9 BAL donnent aujourd’hui à la population un accès gratuit à la Justice dans les juridictions où elles sont implantées.

Les bureaux d’assistance légale permettent aux justiciables qui n’ont pas les moyens de payer les frais d’un avocat, d’être représentés en Justice, notamment en matière pénale.

Ce programme, initié conjointement avec la MINUSTAH et d’autres partenaires, vise à assurer une assistance légale universelle, institutionnelle et pérenne, au bénéfice des populations démunies.

Grace à cette initiative aucun renvoi pour absence d’avocat n’a été constaté lors des dernières assisses criminelles, dans les juridictions bénéficiant d’un BAL contrairement à ce qui était de mise par le passé, où, faute de pouvoir se permettre de payer les frais d’avocat pour leur défense, des justiciables voyaient leur procès renvoyés. Les bureaux d’assistance légale placent les justiciables en situation d’égalité devant la Justice et sont un outil efficace de lutte contre le phénomène récurent de la détention préventive dite prolongée.

Selon le programme national d’assistance légale il est prévu que l’ensemble des juridictions du pays soient dotées d’un BAL en 2009.

En plus des BAL la section Justice de la MINUSTAH a initié et facilité la mise en place de Kay Jistis à Cité Soleil. Depuis janvier 2008 ce projet a permis à 305 personnes de recevoir une assistance légale, 248 leaders communautaires ont déjà été formés sur le système judiciaire, plus de 600 personnes ont été formées sur l’éducation civique et 64 professionnels du droit et de la santé ont été formés sur la prise en charge multidisciplinaire des victimes de violence.

L’installation d’une maison de la Justice aux Gonaïves est prévue pour 2009.

Réduction de la Violence Communautaire
La Section réduction de la Violence Communautaire (RVC) de la MINUSTAH continue la mise en œuvre de son programme dans les quartiers sensibles de cinq départements du pays.

Pour le mois d’octobre nous pouvons citer 6 projets importants dont 5 continuent leur exécution dans les villes de Hinche, Petit-Goâve, Port-au-Prince, et 1 vient de s’achever au Cap-Haitien. Nettoyage des caniveaux, déblayage et remblayage de la chaussée, construction, réparation de caniveaux qui ont été détruits et préparation en cours pour la pose d’adoquins (pavés), le désherbage, l’émondage, le forage de canaux, l’élargissement de la chaussée, la construction de dalots et de canaux de drainage, sont quelques exemples des activités réalisées et financées dans le cadre de ces projets.

D’un montant total de 626 035$, ces 5 projets bénéficient directement à 2 474 personnes affectées par la violence dont 250 enfants qui reçoivent une formation professionnelle.

Pour terminer, nous cédons la parole à notre collègue du bureau du genre qui va nous parler de leurs activités de sensibilisation et du lancement d’un projet pour novembre.


Intervention de la représentante du bureau du Genre (traduit a partir du creole)
Le 31 octobre 2008 marquera les huit (8) ans depuis que le Conseil de Sécurité a voté une résolution sur les Femmes, la Paix et la Sécurité. Cette résolution confère un mandat au Secrétaire général pour une intégration d’une démarche « sexospécifique » dans les opérations de maintien de la paix.

C’est dans ce cadre que des Unités Genre ont été créées dans les différentes missions de maintien de la paix. C’est cette résolution qui attribue un mandat au Bureau des questions de genre de la MINUSTAH pour intégrer une perspective de genre dans tous les programmes et toutes les activités de la mission.

Pendant le mois d’octobre, nous avons beaucoup mis l’accent sur l’intégration de l’approche genre dans la mission à travers notamment la sensibilisation et la prévention aux nouveaux et nouvelles venues de la Mission sur la question du genre en Haïti ainsi que les problèmes de violence contre les femmes. Ce travail a été fait tant avec les civils, militaires que les policiers et les policières.

Nous mettons l’accent sur cette activité pour prévenir d’éventuelles entorses aux droits des femmes dans les relations avec la population locale.

Nous avons planifié en collaboration avec le Bureau de la Communication et de l’Information publique de la Mission un projet baptisé « Femmes en action » qui va se dérouler dans les centres multimédia de 8 des 10 départements du pays.

Ainsi, du 31 octobre au 25 novembre 2008, de nombreuses activités vont se dérouler sous le titre « Femmes en Action » dans les Centres Multi Média de 8 départements du pays ( Cap-Haïtien, Hinche, Fort-Liberté, Port-de-Paix, Jérémie, Jacmel, Les Cayes, Miragoâne). Parmi les activités prévues il y aura :
- des conférences-débats (mixtes) sur la résolution 1325, la protection juridique des femmes haïtiennes sur le plan national et international, la participation des femmes dans l’économie et la violence contre les femmes (bilan et perspectives).
- Il y aura également des séminaires de formation à l’intention des femmes sur l’auto-défense (avec les UNPOL), l’entreprenariat, l’informatique, la gestion de projets, genre, la violence et l’intégration du genre dans les programmes et la sensibilisation sur le VIH Sida.
- Enfin, nous aurons des activités socioculturelles (pour un public mixte) telles que des projections de film suivi de débats sur la violence conjugale, concours de jeux de société et génie au féminin (pour les jeunes filles).
Le tout sera organisé en partenariat avec des institutions de l’Etat, des ONG, des corps professionnels, des organisations et associations de la société civile, etc.

Alors je vous donne rendez-vous à la fin de novembre pour un bilan de ces activités qui vont se dérouler dans les centres multimédias des 8 départements précités et je vous invite à demander à vos correspondants de presse des régions concernées de couvrir ces activités. Je vous remercie et je suis disponible pour vos questions.


Intervention de S BdlC
Merci Marie Françoise,
Avant de clôturer ce point de presse nous voudrions confirmer la visite du Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Madame Navi Pillay, qui arrivera le dimanche 2 novembre au soir et repartira le mercredi 5. Il s’agit de sa première visite sur le terrain depuis sa prise de fonction le 1er septembre dernier.
Cette visite combine deux pays, la Colombie, où elle est actuellement et Haïti.

A Port-au-Prince, Mme Pillay aura des entretiens avec des représentants des autorités haïtiennes et de la société civile. Elle abordera notamment la situation des droits de l’Homme et particulièrement celle sur les droits économiques et sociaux de la population. On peut maintenant ouvrir le temps des questions.


QUESTIONS / REPONSES

1-J’aimerais connaître les circonstances de la mort du soldat chilien de la MINUSTAH en République Dominicaine ? Ensuite, pourriez-vous nous indiquer le nombre de soldats qui sont tués ou qui se sont donné la mort depuis l’établissement de la MINUSTAH en 2004 ?

Major Darryl Wright : La mort du sergent chilien Sigsifredo Abarca est à la fois tragique et regrettable. Nous présentons nos sincères condoléances à sa famille, ses amis et son unité. Un service mémorial aura lieu au quartier général de son unité au Cap-Haïtien dans les prochains jours. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances dans lesquelles le sergent s’est apparemment suicidé. Toute autre information est spéculative. La MINUSTAH est impliquée dans l’investigation. C’est tout ce qu’on peut vous dire pour le moment. Pour plus de détails, vous pouvez contacter l’ambassade du Chili en Haïti aux : 22 56 79 60 ou 22 56 75 45.

SBdlC : Pour ce qui est du nombre de casques bleus disparus au cours de leur service pour la MINUSTAH, je pourrais vous les communiquer à la fin de la conférence de presse. [Après le point de presse la Porte-parole a précisé que 31 membres du personnel de la MINUSTAH ont perdu la vie en service depuis 2004, dont 22 militaires, 5 UNPOL et 4 personnels civils]


2- Quelle est la participation de la MINUSTAH dans l’offensive lancée par les forces de l’ordre contre les trafiquants de drogue et ceux qui sont impliqués dans le blanchiment d’argent ? Y a-t-il eu des arrestations au cours de ces opérations ?

André Leclerc : Nous savons que, présentement, la Police nationale (PNH) assistée de la MINUSTAH, procède à des suivis d’enquêtes qui ont mené à certaines perquisitions. Plusieurs dossiers sont toujours ouverts et comme les opérations ne sont pas arrivées à leur terme, il serait inapproprié de vous communiquer des détails ou de vous parler des prochaines enquêtes, s’il y en a. Au cours de la semaine, nous avons pris connaissance que certaines perquisitions ont eu lieu dans le nord du pays et autour de Port-au-Prince. Ces opérations pourraient être associées à des enquêtes touchant la question des drogues et des stupéfiants.

SBdlC : Les statistiques relatives au nombre de kilos de drogue saisis vous sont été donnés dans la présentation de notre collègue UNPOL. Un exemplaire imprimé de ces chiffres va vous être remis à la fin de ce point de presse.


3- Vous avez mentionné que quatre des seize bateaux prévus dans le cadre du renforcement de la sécurité au niveau des frontières maritimes haïtiennes sont déjà à pied d’œuvre à la base Amiral Killick de Bizoton. Mais qu’est-ce que vous allez faire pour aider la base de Carrefour ?

SBdlC : Ce qui a été mentionné c’est que sur les 16 bateaux qui ont été offerts par le gouvernement uruguayen, il y en a quatre qui seront déployés vers Jérémie ce samedi, à partir de la base Amiral Killick. Vous savez que l’appui qui est donné par la MINUSTAH est à la fois un appui technique et un appui de conseils auprès des gardes-côtes de la PNH. Ces bateaux constituent, en plus, un appui logistique.
Pour ce qui est d’apporter un aide à Carrefour, je ne sais pas à quel type d’aide vous faites référence exactement. La MINUSTAH, assure par le biais des UNPOL, un appui technique et de conseils pour les gardes-côtes. Les besoins en réhabilitation ou la mise à disposition de matériels entrent dans le cadre de la coopération bilatérale.

FIN

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Sophie Boutaud de la Combe, Porte-parole de la MINUSTAH
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