dimanche 23 février 2014

Si l’histoire condamne déjà les Duvalier…, devra-t-elle absoudre Jean- Bertrand Aristide, René Préval et Gérard Pierre Charles !?


Si l'histoire condamne déjà les Duvalier…, devra-t-elle absoudre Jean- Bertrand Aristide, René Préval et Gérard Pierre Charles !?
 
(Extrait d'une entrevue de feu Gérard Pierre Charles, ex-coordonnateur de l'OPL à Robert Lodimus, dans le cadre de l'émission Ces mots qui dérangent…)

Mise en contexte

En 1990, Haïti a vécu un vrai conte de fée. La population élit un curé de la paroisse de Saint-Jean Bosco à la présidence. Le père Jean Bertrand Aristide était vite devenu l'incarnation d'un rêve de liberté et de changement  que les pauvres de ce pays caressaient depuis des décennies. Le mouvement Lavalas est né. Il est soi-disant porteur de  délivrance sociale, artisan d'un État en devenir, appelé à être construit sur le roc de la « démocratie », au sens le plus juste, le plus correct, le plus égalitariste, le plus universaliste… du terme. Bref, le plus « périclésien… » 1991. Coup d'État. Exil. L'espoir s'effondre. 1994. Retour à « l'ordre constitutionnel ». Mais le rêve n'est pas ressuscité! Il n'est pas sorti comme Lazare du tombeau. Pire. La grande famille se divise! Les couteaux des hostilités et des complots politiques volent bas. Échecs électoraux. Fraudes. Menaces. Assassinats. 17 décembre 2001. Le pays frôle la guerre civile. Les chefs de file du mouvement deviennent des « frères ennemis ».  Se tournent définitivement le dos. Alors que la misère étrangle les villes, les bourgs et les villages!
 
Ces entrevues de M. Gérard Pierre Charles accordées à Ces mots qui dérangent, je l'avoue, n'éclairent même pas un centième de la scène d'horreur  où évoluent les  acteurs issus des différents horizons politiques. L'amoncellement d'absurdités et de crimes pointe vers le ciel comme la Tour de Babel. Constat pénible : Carthage est vaincue et détruite. Les cinquante mille survivants au massacre des Romains sont vendus au marché des esclaves.
 
Haine, mépris, coup bas, méchanceté, avilissement, égoïsme, cruauté… : voilà  ce qui transpire de la publication de cette série de rencontres radiodiffusées… 
 
« … Voilà un homme qui est moins sage que moi. Il est possible en effet que nous ne sachions, ni l'un ni l'autre, rien de beau ni de bon. Mais lui, il croit qu'il en sait, alors qu'il n'en sait pas, tandis que moi, tout de même que, en fait, je ne sais pas, pas davantage je ne crois que je sais! J'ai l'air, en tout cas, d'être plus sage que celui-là, au moins sur un petit point, celui-ci précisément : que ce que je ne savais pas, je ne croyais pas non plus le savoir! » (Socrate)
 
Les relations tendues entre Jean-Bertrand Aristide, René Préval et Gérard Pierre Charles ont ouvert les portes de la République d'Haïti sur une catastrophe politique à la fois concoctée et cautionnée par la communauté internationale pour des raisons inavouées, - mais connues de tous – qui a descendu le pays au niveau le plus profond, le plus bas, le plus humiliant, le plus abject de  son existence…
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Robert Lodimus : M. Gérard Pierre Charles, nous tournons la page. En 1990, étiez-vous du nombre des personnalités politiques qui ont propulsé la candidature de M. Jean-Bertrand Aristide à la présidence de la République?
 
Gérard Pierre Charles : Ah, oui, effectivement. En arrivant en Haïti en 1986, j'ai compris une chose: il y avait un grand mouvement social dans le pays. De nouveaux acteurs  participaient à la construction d'une société de droit et de liberté. Mais, face à ce mouvement social, il y avait  les autorités politiques et l'armée. Il n'y avait pas de correspondance entre le mouvement social et la représentation politique. Il fallait trouver un secteur, quelqu'un, une organisation, qui pourrait assurer l'expression de ce mouvement social. Sans doute, l'organisation qui avait les germes, à mon avis, d'un parti moderne à l'époque, c'était le KONAKOM qui reflétait encore un niveau de développement primaire en termes d'organisation et de structuration d'un parti politique. Et, il y avait aussi à côté une personnalité qui, en s'appuyant sur le mouvement de masse, pourrait représenter et faire avancer le mouvement social.
 
R.L. : Monsieur Jean-Bertrand Aristide…?
 
G.P.C. : Effectivement… Et, c'est sur la base de l'identification - moi, je connaissais à peine Aristide, je n'étais pas son ami - que j'ai pensé que c'était l'homme qui aurait pu correspondre à ces grandes revendications sociales, à ces désirs de changement du peuple, à cette nécessité de renouveler la direction politique du pays, à toutes ces choses qui étaient déjà présentes depuis 1986 dans le giron du mouvement social.
 
R.L. : Et en exil, vous entendiez parler de lui, de M. Jean-Bertrand Aristide?
 
G.P.C. : Non, je peux dire que, jusqu'à 1986, très vaguement... Quand je suis rentré en Haïti, j'ai entendu vraiment parler de lui. Certes, nous n'avons pas développé des relations étroites; cependant, nous nous sommes rencontrés à quelques reprises. Pour moi, en 1990, face à un impératif historique, nous avions besoin d'une direction politique qui soit arrivée à prendre en main ce mouvement social rénovateur. Il fallait quelqu'un d'imposant. Et, dans la mesure où cet individu pouvait faire le travail, dans la mesure où il pouvait faire face à cette mission historique, je l'aurais appuyé de façon désintéressée. Et c'est ce que j'ai fait avec M. Jean-Bertrand Aristide.
 
R.L. : Qu'est-ce qui vous faisait penser, en 1990, que le père Jean-Bertrand Aristide était l'homme du moment? L'homme de la situation? Celui qui pouvait incarner le changement…?
 
G.P.C. : Parce que c'était « le leader » qui avait émergé de ce bouillonnement des forces sociales.
 
R.L. : Vous avez bien dit « le leader »?
 
G.P.C. : Oui…. Les autres acteurs politiques étaient plutôt liés aux vieilles pratiques traditionnelles haïtiennes.
 
R.L. : Faisiez-vous partie d'un mouvement politique en 1986, en arrivant à Port-au-Prince?
 
G.P.C. : Moi, j'ai été toujours un homme d'organisation à tous les niveaux. Durant longtemps, j'ai milité dans le Parti d'Entente Populaire (PEP), dans le Parti Unifié des Communistes Haïtiens (PUCH). Depuis 1976 -1978, j'avais compris qu'en Haïti, il fallait quelque chose de nouveau. Les informations qui nous venaient du pays montraient que de nouvelles forces sociales étaient en train d'émerger au sein du mouvement des libertés publiques, du mouvement des droits de l'homme, avec l'apparition de certains leaders. De plus en plus, je comprenais que le pays avait besoin d'une nouvelle expression politique organisationnelle. Et j'en déduisais que celles qui existaient ne correspondaient pas aux besoins du moment historique. En particulier, le PUCH : il avait été converti en un vaste et tragique réseau de mensonge.
 
R.L. : Au lendemain de son investiture à la présidence, Aristide déclarait que l'Opération Lavalas allait céder la place à l'Organisation Lavalas. L'OPL dont vous êtes l'un des membres fondateurs et coordonnateur général est née exactement dans cette optique. Jean-Bertrand Aristide figure-t-il parmi les membres fondateurs de l'Organisation Politique Lavalas devenue aujourd'hui l'Organisation du Peuple en Lutte (OPL).
 
G.P.C. : On pourrait dire que oui... il a été un membre fondateur.
 
R.L. : Pourquoi "on pourrait dire que oui"?
 
G.P.C. : Justement pour souligner les circonstances. Il y a eu deux phénomènes en 1990 qu'il convient de différencier. La grande vague du mouvement démocratique et populaire a fait émerger un personnage qui a été son représentant. Ce personnage, il n'a pas fait la vague, il n'a pas créé le mouvement  démocratique et populaire, mais il en a été l'expression au niveau du leadership. Et il y a eu un deuxième phénomène en 1990 que les gens ne pouvaient pas percevoir: c'est qu'un groupe de personnes - nous étions à peu près une vingtaine d'hommes et de femmes ayant déjà une expérience d'organisation, une pratique politique - avait compris que ce même mouvement qui avait donné lieu au phénomène lavalas, était aussi porteur d'une organisation politique. Un leader avait émergé de ce mouvement,  mais on devait avoir une organisation  politique. Et notre combat, à partir de ce moment, était de monter cette structure. Quand je dis "nous", je pourrais citer, entre autres, Chavannes Jean-Baptiste, Marc Romulus, William Smarth (à l'époque), Jean-Marie Vincent, Suzy  Castor, Irvelt Chéry, bref de nombreuses figures qui avaient déjà compris cette nécessité de structurer l'organisation.
 
R.L. : Vous ne citez pas le nom de Jean-Bertrand Aristide!
 
G.P.C. : Je parle de militants qui pensaient déjà « organisation ». Jean-Bertrand Aristide se souciait de son leadership. Nous pensions à la nécessité de monter une organisation qui, au-delà de la personne, pouvait assurer la permanence d'un système idéologique et son développement  démocratique. C'est ainsi que, depuis décembre 1990, nous avons discuté de tout cela avec M. Aristide…
 
R.L. : Comment a-t-il réagi à cette approche?
 
G.P.C. : Il n'était pas d'accord. Après beaucoup de discussions, nous sommes arrivés à cette prise de position où il a parlé de l'Organisation Lavalas. C'était le fruit d'une décision collective, parce qu'Aristide n'est pas un homme mû, guidé par une sensibilité, une vision de l'organisation. Tandis que nous, nous l'étions déjà. Et quand nous avons  insisté sur la nécessité de passer à l'acte, il y a eu de sa part « concession », disons, une sorte d'accord timide, mais calculé. Nous pouvons ajouter qu'il a accepté l'initiative, dans l'idée, sans doute, de l'utiliser contre le Front National pour le Changement et la Démocratie (F.N.C.D.).  Nous étions inspirés par la volonté de monter cette structure et d'affirmer notre présence organisée au sein de cette situation nébuleuse. Nous n'avions aucun grief contre le F.N.C.D., nous ne voulions pas le déplacer, nous voulions donner un contenu démocratique et collectif à l'entreprise. L'organisation s'est faite sans Aristide. À aucun moment, il n'en a assumé la direction. Il a accepté le principe d'une organisation née d'une initiative de certains supporters, les plus motivés, lourds au plan idéologique, parce qu'il ne pouvait pas empêcher que notre démarche aille dans le sens du mouvement historique Lavalas.
 
R.L. : Jusqu'à présent, vous ne nous dites pas qu'il n'en faisait pas partie…
 
G.P. : Non, il n'a jamais fait partie de L'Organisation Politique Lavalas.
 
R.L. : On ne pourrait pas dire non plus qu'il en soit un membre fondateur?
 
G.P.C. : Je viens de vous décrire le contexte de cet accord politique avec lui, qui a donné lieu à l'Organisation Politique Lavalas. On ne peut pas lui enlever ce mérite historique. Il a participé à ce grand phénomène Lavalas qui porte en son sein les embryons d'une structure, laquelle a surgi, dès le premier jour, avec la vocation de devenir une organisation démocratique et moderne à direction collective. Nous étions, dès le premier jour, une vingtaine de cadres et de dirigeants expérimentés qui avons participé à l'élaboration même de l'idée. Dès sa naissance, l'Organisation Politique Lavalas était porteuse d'un projet politique qui s'identifiait à 100% au mouvement lavalas; mais, il y avait déjà des visions différenciées.
 
R.L. : Ses partisans ont bien raison quand ils déclarent que M. Aristide ne faisait pas partie de l'OPL.
 
G.P.C. : Je crois que je vous ai expliqué très clairement le processus. Les faits peuvent être rectifiés, précisés; mais, ils s'intègrent aussi à un phénomène sociologique. Ce ne serait pas la première fois que dans l'histoire apparaît un tel « dédoublement ». Dans les grands mouvements sociaux, il y a des femmes et des hommes qui émergent. Des leaders… Cependant, la garantie de la cohérence et de la continuité de ces mouvements repose sur les coalitions de la société civile qui sont de caractère paysan, bourgeois, syndical et aussi bien sur les organisations politiques qui en découlent. Je pense que, heureusement, dans le mouvement Lavalas, en plus d'un « leader messianique » qui a eu son mérite et son rôle historique, à un moment déterminé, il y a eu aussi une structure, la conscience de la nécessité d'une structure, la conscience de la nécessité d'une institution et la capacité de la construire. Les hommes passent. Ils changent. Les institutions demeurent,  mais doivent et peuvent se perfectionner sur la base de la critique constructive, de l'expérience, de la pratique politique.
 
R.L. : Certains partisans d'Aristide vous accusent d'avoir « volé » son idée pour fonder l'Organisation Politique Lavalas (OPL). Vous en avez entendu parler? Comment réagissez-vous?
 
G.P.C. : Vous savez, pour moi, ce que les gens disent, je l'enregistre... Mais mon action politique est soutenue et définie par des motivations orientées : celles  qui contribuent à changer l'esprit de la politique dans notre pays. À en faire une vocation de service. J'aurais consacré ma vie à la lutte pour la démocratie, et ce ne serait pas un « emploi » qui m'intéresserait. Non plus de recevoir les honneurs officiels! J'ai une sensibilité particulière depuis longtemps pour les questions soulevées par les problèmes d'ordre sociétal. C'est dans cette perspective que je continue à travailler pour construire un instrument politique qui puisse soutenir et renforcer  la lutte démocratique du peuple haïtien.
 
R.L. : Avez-vous joué un rôle quelconque dans le gouvernement aristidien?
 
G.P.C. : Non, je n'ai pas joué de rôle. Je peux dire que, dans les premiers temps, de mon bureau privé, de temps en temps, j'envoyais un fax au président pour lui suggérer telle ou telle idée, sur des aspects qui me paraissaient importants. Et, au bout d'un certain temps, je me suis rendu compte que les fax n'avaient absolument aucune influence. Je n'ai jamais été fonctionnaire du gouvernement ; je n'ai pas reçu un seul chèque signé en mon nom. Vous pourriez fouiller, passer au crible, scruter à la loupe toutes les archives de l'État. J'ai apporté une contribution désintéressée comme réformateur social, comme intellectuel à ce qui m'a paru, et me paraît encore une grande opportunité historique que la République d'Haïti a eue en 1990 de pouvoir se mettre sur les rails de la modernité, de la justice, de la participation et de la démocratie pour tous.
 
R.L. : Et ces fax, vous les envoyiez à qui?
 
G.P.C. : À Jean-Bertrand Aristide, comme président.
 
R.L. : Au palais national?
 
G.P.C. : Oui... Sur tel aspect, sur tel ou tel problème. Et je le faisais sans que j'aie été  un conseiller du président ou un fonctionnaire du gouvernement. Étant donné que j'ai passé ma vie à étudier et à réfléchir sur les aspects de certains problèmes, je pensais qu'il y avait un conseil à donner, une suggestion à faire, une orientation à indiquer…
 
R.L. : On dirait que M. Jean-Bertrand Aristide et vous, vous vous détestiez l'un l'autre?
 
G.P.C. : Absolument pas! J'ai toujours entretenu de très bonnes relations avec M. Jean-Bertrand Aristide.
 
R.L. : Qu'est-ce  qui  reste   aujourd'hui  de  ces  relations  avec  un camarade?
 
G.P.C. : Je crois que, sur le plan politique, il y a des visions différentes. Cependant, sur le plan personnel, rien n'a altéré nos relations. Absolument rien.
 
R.L. : Quelle est la source du conflit entre Lafanmi et l'OPL?
 
G.P.C. : Je vous l'ai dit, c'est l'histoire. Quand les choses arrivent, il faut interroger l'histoire. Et alors, on voit effectivement que, dans le grand mouvement social qui a apparu en 1986, il existe une longue tradition de lutte pour la liberté et qui a pris à un certain moment la dénomination de mouvement lavalas. Il y avait déjà des tendances différentes. Celles-ci se sont tout simplement précisées. L'histoire n'a pas commencé en 1990. La lutte pour l'implantation de la démocratie dans notre pays se situe bien au-delà de 1990.
 
R.L. : On le sait! À ce sujet, nous sommes un peuple de martyrs…
 
G.P.C. : Il y avait beaucoup de gens qui luttaient depuis longtemps pour la démocratie dans le pays. Certains ont pensé que Lavalas pouvait aider à faire avancer le processus. C'est dans cette perspective qu'il y en a eu plusieurs courants. Et nous avons toujours pensé qu'ils étaient tous favorables à l'aménagement et au développement d'un cadre politique ancré, taillé dans le système du multipartisme progressiste  Il ne pouvait pas s'agir de créer un parti unique, un mouvement lavalassien unique qui pourrait nous conduire à des formes nouvelles de totalitarisme. Donc, il y avait des tendances multiples et divergentes. Les citoyens qui étaient à l'intérieur du mouvement ne s'en rendaient, peut-être, pas compte. Ceux qui observaient de loin, non plus. Cependant, en histoire, ça arrive. Au cours des années, ces courants se sont manifestés et sont devenus plus visibles, probablement à la veille des élections du 6 avril 1997, quand l'OPL s'est définie comme un partenaire électoral apparaissant sur une liste distincte, dans un contexte différent de celui qui avait été  « La Table (Bò Tab la) », la coalition de 1995. Mais c'était le fruit d'une évolution naturelle assujettie  à une transformation normale, sans haine, sans tiraillement. Elle s'est faite comme dans les processus naturels ou biologiques; comme quand dans un arbre apparaissent des branches, sur le plan sociologique apparaissent également des frères et des sœurs avec leur propre vision, leur caractère, leur projet, leur trajectoire. Pour moi, c'est le fruit de l'histoire. Ces choses arrivent. Il faut les comprendre et les gérer… C'est probablement à partir du 6 avril que, dans les relations entre deux branches de Lavalas, ont commencé à apparaître des situations antagoniques.
 
R.L. : Avez-vous des contacts directs avec M. Jean Bertrand Aristide?
 
G.P.C. : Non, nous n'avons pas de contacts directs. Mais plutôt à travers des passerelles. C'est la dimension politique qui prime, et c'est à travers les amis communs que des contacts se font, quand cela est vraiment nécessaire.
 
R.L. : Alors, c'est une amitié qui s'effrite…
 
G.P.C. : Je ne le pose pas en termes d'amitié, mais en termes de relations publiques. Les relations politiques se font donc à travers des passerelles.
 
R.L. : L'ami ne vous appelle plus! Et vous ne l'appelez plus!
 
G.P.C. : Je crois que vous interrogez l'homme public. Ce qui pourrait être les relations d'amis n'est pas de l'intérêt du journaliste.
 
R.L. : Et si on met la politique de côté? C'est l'idée que les gens se font en vous écoutant parler chacun de votre côté.
 
G.P.C. : Oui, je crois qu'il y a un fait : deux projets politiques qui se sont dessinés. Et c'est ce qui est nouveau et d'une importance particulière. Certains n'arrivent pas à le comprendre. Pour eux, à partir du moment où il y a des projets différents, les protagonistes doivent être à couteaux tirés. Nous autres, nous disons de façon très claire : si les élections du 6 avril s'étaient déroulées normalement, eh bien, cela aurait été une compétition – comme cela se fait entre deux partis dans un pays – démocratique. Parce qu'il y a eu, d'une part malhonnêteté, et de l'autre des remises en question de la fraude électorale et de toute une série de pratiques politiques, l'évolution historique de ces deux courants au sein de Lavalas apparaît aujourd'hui comme une situation antagonique. Cependant, nous pensons que l'avenir du pays exige de bien gérer cette réalité. S'il y a deux partis, s'il y a pluralisme dans ce pays, la démocratie va gagner. C'est dans cette perspective que nous avons toujours développé tous nos rapports au sein de Lavalas. L'OPL a été l'un des courants – on le disait et Aristide le savait très bien – du mouvement démocratique, du mouvement lavalas.
 
R.L.- Merci, M. Gérard Pierre Charles
 
Conclusion…
 
J'emprunte l'idée sartrienne, l'idée de Jean Paul Sartre pour dire à ma façon: la politique, l'art de guérir le mal par le mal.
 
Pour guérir les gens d'Argos, Électre, la sœur d'Orestre, a compris qu'il lui faudrait la violence. On ne peut vaincre le mal, dit-elle, que par un autre mal. La première pièce écrite par Sartre, Les Mouches, drame en trois actes, est une démarche intellectuelle qui s'inscrit dans le courant dramaturgique baptisé théâtre de situation. Pour venger son père, Orestre doit tuer sa mère Clytemnestre et son amant Égisthe. Clytemnestre, la mère d'Orestre et d'Électre, est coupable avec son amant de l'assassinat d'Agamemnon, son mari. Orestre doit commettre un matricide. Vaincre donc le mal par un autre mal. C'est cela le théâtre de situation dans l'optique sartrienne. "Théâtre de situation en corrélation avec le théâtre de la liberté." La liberté mise en situation.
 
Nous le savons tous, les facteurs d'intolérance et d'immobilisme politiques conduisent très souvent aux portes infernales de l'occupation étrangère.
 
Aujourd'hui, certains observateurs, comme nous,  doivent se demander si la République d'Haïti pourra continuer à se soustraire de la tentation obligatoire de vaincre son mal par le mal
 
R.L.
 
(Extrait de l'ouvrage Le scrutin de la discorde ou La guerre des Lavalassiens, Robert Lodimus, inédit)
 
RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

Haïti classée 4ème parmi les 7 plus importantes destinations touristiques en 2014 (Huffingtonpost.com)

Breaking news: Haïti classée 4ème parmi les 7 plus importantes destinations touristiques en 2014, selon le journal Huffingtonpost.com:

samedi 22 février 2014

Haiti-: Martelly veut donner une autre image de son pays

Dans une entrevue accordée à des journalistes de RFI durant son passage en France, le président haïtien, Michel Joseph Martelly, a réitéré sa volonté de  travailler pour améliorer l'image d’Haiti, a appris Haiti Press Network.

 

«Je veux donner une autre image de mon pays, et surtout lancer ce slogan : Haïti tient à se dispenser des dons. », a déclaré le chef de l’Etat haïtien.

Pour ce faire, le président haïtien veut accorder la priorité à l’investissement  pour la création d’emplois tout en comptant sur ses partenaires.

« Haïti veut se tenir debout seul en tenant la main de ses partenaires et veut attirer les investissements, créer des emplois.», a-t-il déclaré aux micros des journalistes de RFI.

Michel Martelly  entreprend une tournée européenne pour visiter la France, l’Italie et la Belgique.

En France, le président Martelly s’entretiendra, le vendredi 21 février, avec son homologue français, François Hollande, au Palais de l'Elysée pour se rendre ensuite en Italie où il assistera, le dimanche 23 février, à la Messe Pontificale concélébrée avec les nouveaux Cardinaux.  Il aura, par la suite, une audience avec le Pape au Vatican, le lundi 24 Février.

En Belgique,  le Chef de l’Etat aura un tête-à-tête, le mardi 25 février, avec Sa majesté le Roi Philippe, au Palais Royal.

WJL/HPN

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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
 
 
"You can fool some people sometimes, 
   
  
 But you can't fool all the people all the time."
 (
   
  Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
   Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
   
  ) dixit Abraham Lincoln.

Haïti - Politique : Plus de 100 millions de Gourdes pour Cité Soleil


Haïti - Politique : Plus de 100 millions de Gourdes pour Cité Soleil
Dans le cadre du Plan spécial pour Cité Soleil, Charles Jean Jacques, le Ministre des Affaires Sociales et du Travail (MAST), a détaillé tout un ensemble d'actions susceptibles de favoriser la création d'emplois pour cette zone urbaine vulnérable où se concentrent les plus grandes poches de pauvreté dans le département de l'Ouest. À partir des actions souhaitées par la population et en tenant compte des contraintes budgétaires, le Ministre Jean Jacques, a orienté les mesures du Ministère pour une augmentation de l'indice de développement de Cité Soleil.

Liste des mesures :

  • Une campagne d'alphabétisation sera organisée au niveau de 15 Centres de 10 classes, qui seront installés. Population ciblée : 3,750 bénéficiaires.

  • 2 garderies communautaires seront construites à court terme (48 emplois) Budget 5 millions de Gourdes.

  • 10 restaurants et 4 boulangeries communautaires sont prévus afin de diminuer la pression financière dans les foyers en situation d'extrême pauvreté. Ils contribueront à la sécurité alimentaire au niveau de la commune. Ces restaurant offriront chaque jour 5,000 plats chauds au total, [10 gourdes le plat] et les boulangeries fourniront 12,000 pains au quotidien. « Les restaurants, sont également un pôle de développement en fournissant un espace permettant aux groupes de la communauté de se rassembler et un point de ralliement pour des initiatives telles que des programmes d'alphabétisation, de planning familial. C'est aussi une vitrine des bonnes pratiques relatives à la promotion de la production nationale » a souligné le Ministre.

  • Concernant l’intérêt prioritaire des riverains de Cité Soleil pour les activités génératrices de revenus 4 actions prioritaires ont été identifiées : renforcement de la pèche, augmentation de la production d'œufs, appui aux producteurs de bananes, de lait et a l'élevage caprin.

  • 200 lampadaires solaires, pour l'éclairage des quartiers seront installés. Les besoins en lampadaires seront évalués à travers des consultations avec les groupes organises, en particulier les organisations de femmes qui peuvent identifier les zones a risque de violence de genre. Une estimation préliminaire a été établie avec les autorités locales.

  • 4 cybers centres de 25 ordinateurs chacun, seront mis à la disposition de la commune de Cité Soleil. Bénéficiaires : 4000 personnes.

  • Le curage des canaux St Georges I, II Bas ti Ayiti (de Soleil 4 à Soleil 26), Tecina et Rockfeller permettra de prévenir les inondations et la propagation des maladies hydriques. Budget : 30 millions de Gourdes.

  • Un terrain de football sera aménagé avec gradin et gazon synthétique au profit des jeunes de la commune qui sont considérés comme un vivier de talents sportifs. Budget : 18 millions de Gourdes

  • 1,000 maison seront réhabilités dans le cadre du programme Ranje Kay katye. Une des zones identifiées comme prioritaire est l'Avenue Soleil. Budget : 40 millions de Gourdes.

  • Les conditions actuelles de gestion des déchets humains représentent un danger en termes de propagation de maladies hydriques. Ce plan propose de faire un premier pas dans la bonne direction, avec la construction de 50 blocs sanitaires de 8 unités chacun. Ces blocs seront répartis dans les différents quartiers de Cité Soleil en fonction des besoins. Bénéficiaires : 4,000 personnes. Budget: 18 millions de Gourdes,

  • Renforcement du Centre de santé de Cité Soleil et aménagement de la Place Fierté, qui permettra la création de 200 emplois. Budget : 22 millions de Gourdes.

Source: HL/ HaïtiLibre 


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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
 
"You can fool some people sometimes, 
  
 
But you can't fool all the people all the time."
 (
  
 Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
  Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
  
 ) dixit Abraham Lincoln.

Haïti - Politique : Le Président Michel Martelly a été reçu à l'Élysée


Haïti - Politique : Le Président Michel Martelly a été reçu à l’Élysée
Vendredi, deuxième jour de sa tournée européenne, le Président Michel Joseph Martelly, a été reçu officiellement à l’Elysée, par le Président François Hollande...

Cette rencontre, s’est déroulée en présence, côté français de Victorin Lurel, le Ministre des Territoires d’Outre-mer et Yamina Benguigui, Ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie et de Pierre Richard Casimir, Ministre des Affaires Étrangères et
de Wilson Laleau, Ministre de l'Économie et des Finances du côté haïtien.

Cette rencontre a permis au Président Martelly d’adresser ses remerciements au Gouvernement et au peuple Français pour leur support à Haïti. Elle a été aussi l’occasion pour le Chef de l’Etat de parler des avancées d’Haïti ces dernières années dans les domaines de la sécurité, des investissements, de la croissance économique et de la liberté de la presse. Le Chef de l’Etat, qui plaide pour que les Haïtiens prennent leur destin en main a clairement défini sa priorité dans le cadre de la coopération avec l’Hexagone « Voir les entreprises françaises venir s’installer en Haïti, afin de profiter des multiples opportunités d’affaires qu’offre le pays et ainsi créer des emplois et de la richesse est l’objectif poursuivi par mon administration. Ce dont a besoin mon pays aujourd’hui, c’est de partenariat et non d’assistanat », a déclaré le Président Martelly.



Le Président de la République a, par ailleurs, sollicité l’accompagnement des Français dans les secteurs de l’éducation, de la formation professionnelle et de la sécurité.

De son côté, le Président François Hollande s’est montré très satisfait des réalisations de l’Administration Martelly et manifesté beaucoup d’intérêts pour la nouvelle orientation prise par la diplomatie haïtienne. Le Président Français s’est dit disposé à accompagner Haïti dans l’organisation des prochaines élections. Il a également évoqué les richesses culturelles du pays. L’élection récente de l’écrivain Dany Laferrière à l’Académie Française de même que la Francophonie a également figuré au menu des discussions entre les deux Chefs d’État.

Au terme de cette rencontre de près d’une heure et demi, le Président Martelly a invité son homologue le Président Hollande, à venir en Haïti. Une proposition à laquelle le Président français a réagi positivement, promettant d’honorer cette invitation lors de sa prochaine tournée dans la Caraïbe.

Les deux Président se sont ensuite adressés aux journalistes sur le perron de l’Elysée

Président François Hollande :
« [...] Haïti a plein de projet pour l'avenir, notamment pour l'éducation et la France sera à ses côtés, pour que non seulement la langue française mais aussi le savoir, la connaissance, puissent être partager. Nous avons aussi des projets d'infrastructures en commun, et j'ai demandé aux entreprises françaises de pleinement participer à l'ensemble des appels d'offres, qui seront lancés en Haïti. Enfin, nous avons déjà évoqué la francophonie la culture même si nous ne voulons pas simplement réduire nos relations à cette dimension là [...] Nous avons également parler de la coopération régionale, c'est à dire de cette présence de la France, aux Antilles qui justifie encore les relations que nous devons avoir avec Haïti. Il y a des dizaines de milliers d'haïtiens qui vivent en France et notamment dans nos régions d'outre-mer. Nous avons également dit notre disponibilité pour faciliter l'organisation de l'État, la justice, pour que le Droit puisse prévaloir et là aussi, des coopérations avec nos écoles de formation pourront être mené à bien, de manière à ce qu’Haïti puisse restaurer aussi son État et préparer les échéances électorales, qui sont d'ores et déjà prévues pour l'année 2014. Tout cela nous conduira dans les prochains mois à venir je l'espère en Haïti, merci Président. »

Président Michel Martelly :
« Merci monsieur le Président, je dois vous dire que cela a été un plaisir pour ma délégation et pour moi-même d'avoir été reçu par vous monsieur et par votre délégation. Vous l'avez bien dit, nous avons une histoire, mais cette histoire c'est un héritage, aujourd'hui nous avons pour devoir de définir l'avenir et ce que nous avons fait. Vous avez pratiquement tout dit mais vous avez omis de dire, que nous avons aussi parlé de questions de sécurité et aussi pour Haïti, de pouvoir bénéficier de l'expertise par exemple en l'ENA [École Nationale d’Administration], des questions assez importantes pour nous [...] Une nécessité pour nous d'oublier les émotions du passé et de renforcer la coopération, que ce soit dans les secteurs de l'éducation, du secteur touristique, des questions de sécurité [...] la nécessité d'avoir des unités spécialisées, les questions économiques, les élections donc tout cela a été abordée. On a eu de bonnes discussions et j'aimerais tous simplement vous remercier monsieur le Président et du même coup remercier les français, puisque ça ne date pas d'aujourd'hui la coopération avec Haïti, on a eu des moments difficiles [...] malgré vos problème vous n’avez jamais laissé tomber Haïti, donc on vous dit merci [...] »



Source: HL/ S/ HaïtiLibre

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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
 
But you can't fool all the people all the time."
 (
 
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
 Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
 
) dixit Abraham Lincoln.
 

Le Nouvelliste: Les Plans spéciaux de développement. Un coup d'accélérateur pour la transformation de la réalité de la vie quotidienne des pauvres

Les Plans spéciaux de développement
Un coup d'accélérateur pour la transformation de la réalité de la vie quotidienne des pauvres

Le Nouvelliste | Publié le : 21 février 2014

Junior Alexandre Point-du-Jour

Les Plans spéciaux de développement (PSD) représentent une nouveauté dans le système de planification nationale instaurée par l'administration Martelly-Lamothe comme instrument pour des actions à impact rapide sur la réduction de la vulnérabilité des pauvres, tout en mettant les populations en situation de reprendre rapidement en main leur destinée dans les domaines de l'économie, de la protection et de la sécurité sociale. Véritable levier pour accélérer la transformation de la réalité de la vie quotidienne des pauvres et catalyser le développement (jeter les bases pour le futur), les PSD ambitionnent de faire la différence au niveau des zones ciblées pour passer de l'urgence au structurant et à la durabilité à travers un meilleur ciblage et des actions bien définies.

Le gouvernement est actuellement engagé dans la mise en œuvre de 8 Plans spéciaux de développement (PSD) dont 6 ont foit l'objet d'une présentation lors du 27e conseil de gouvernement pour concrétiser le parti-pris en faveur des pauvres selon la formule: " Les malheureux d'abord" du Premier ministre, Laurent Lamothe. Le PSD pour l'Ile de la Tortue, un territoire insulaire de 45000 habitants laissé depuis 1930 en dehors du périmètre de l'action publique jusqu'à l'arrivée de l'actuelle administration, est décliné en programmes soutenus par un ensemble de projets répartis selon des échéanciers à court, à moyen et à long terme.

Piloté par le FAES, le PSD de La Tortue a identifié 37 actions prioritaires à mettre en œuvre dans les 6 premiers mois et portant sur la mise en place d'un filet de sécurité et de protection sociale (bons de solidarité, kits d'urgence, restaurants communautaires, etc.), ainsi qu’une alternative économique rapide. Une emphase spéciale sera mise sur les jeunes et les enfants en contribuant à leur épanouissement à travers la construction d'une place publique, d'un terrain de jeu multisport et d'1 manège.

Des gîtes touristiques, des actions de reforestation et de revitalisation de l'agriculture vont à coup sûr contribuer à réduire la vulnérabilité des portions marginalisées de la population de l'Ile de La Tortue et de revigorer l'économie locale. L'Ile-a-Vache (15000 habitants) est plutôt inscrite, dès le début, dans une démarche de développement, de transformation socio-économique profonde et n'a pas suivi la même trajectoire des Plans spéciaux de développement..

D'un budget initial de 18,5 millions de dollars US issus des fonds de Petro-Caribe, les actions sont structurées autour d'un certain nombre de piliers de développement: 1)Equipements sociaux et rénovation urbaine (centre et radio communautaires, atelier, artisanat, forage de puits, rénovation des habitats, etc. 2) Infrastructures publiques (Aéroport international Pointe Est, route panoramique, quai et dragage, etc.) 3) Aménagement musée sub-aquatique 4) Gestion des déchets solides ( zéro déchets sur l'ile et leur évacuation vers la Grande Terre) 5)Agriculture, Pèche et Tourisme( Agro-tourisme, aviculture, sériculture, horticulture, aquaculture et pêche, réhabilitation de mangroves, etc.).

Le PSD de Jérémie se focalisera davantage sur la rénovation (asphaltage) du réseau routier. La coopération cubaine sera mise à profit pour réhabiliter le dispensaire de Jérémie. Le Plan spécial de développement de l’Ile de la Gonâve, en construction, s'avisera de réduire progressivement la pauvreté avec notamment un fonds start-up pour les petits métiers, la mise en place d'ateliers de transformation agro-alimentaire (arachide) modèle brésilien, etc.

Le PSD de Bernard Gousse (1ere section communale de Pestel dans la Grand'Anse) mettra à profit EDE PEP comme premier point d'entrée pour attaquer les problèmes sociaux les plus cuisants via des kits d'urgence, des bons de solidarité. Des kits de semences seront distribués et on procèdera rapidement à des forages pour faciliter rapidement l'accès à l'eau. Le PSD est à son premier balbutiement mais il est cependant recommandé, entre autres, la réhabilitation de 40 km de routes de Pestel à Bernard Gousse.

Le PSD de Cité Soleil d'un budget de 5 millions de dollars américains préconise dans le court terme 15 actions prioritaires dans une perspective de création d'emplois locaux dont notamment des garderies communautaires; une campagne d'alphabétisation ciblant 10 000 bénéficiaires; restaurants communautaires (10 pour 21000 bénéficiaires à desservir par jour); boulangeries communautaires (4); des activités génératrices de revenus( renforcement de la pêche, 3 DCP, production d'œufs, élevage caprin, appui à laiterie); centres communautaires de location d'équipements ( aux petits métiers comme l'ébénisterie). Cible: 500 petits entrepreneurs; lampadaires solaires(200), cyber-centres (4 à raison de 4000 bénéficiaires par semaine); assainissement (curage de canaux, blocs sanitaires); aménagement d'un terrain de football et d'une place publique modèle, etc. Le PSD de Port-de-Paix met l'accent sur la rénovation urbaine, l'assainissement environnemental de la ville, la consolidation du filet de sécurité sociale entamée déjà par EDE PEP, la construction de routes, la mise en place de lampadaires, la dotation en véhicules et en équipements du commissariat de police, etc.

Si à l'origine, les Plans spéciaux de développement (PSD) participaient d'un ensemble d'engagements rapides en marge de l'effort de développement normal du gouvernement, la tendance est de plus en plus à l'intégration. Les PSD vont au-delà du factuel quotidien et de l'immédiateté pour paver la voie aux efforts de développement structurants du gouvernement et faciliter l'avènement d'une société haïtienne plus juste et plus durable.

Junior Alexandre Point-du-Jour

Source: Le Nouvelliste,

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