A bien lire l'éditorial « Martelly passe un délicat examen » de Frantz Duval de Le Nouvelliste, on en déduit que « le président Michel Martelly se trompe d'avoir envoyé des centaines de milliers d'enfants à l'école ».
D'abord, un tour d'horizon sur quelques points dominants de cet éditorial.
1- L'ancien chanteur « domine cet exercice partout où il passe ».
2- Le président était « calme » mais malgré tout, il montait un calvaire. Un syllogisme boiteux et lourd lorsque l'on considère qu'il serait difficile pour quelqu'un montant un calvaire de garder son calme sans qu'il ait du mal à penser.
3- Duvalier continue de déstabiliser même dans sa tombe. Donc, Duvalier serait politiquement immortel.
4- L'éditorialiste a le mérite de reconnaître que Martelly « a su garder son calme. Jamais il ne s'est départi de son sourire ». Mais, tout en reconnaissant qu'« il a trouvé les mots », M. Duval estime « que le président n'a pas toujours trouvé la bonne formule pour exprimer son attachement à la loi, à la démocratie ou une position claire sur l'avortement ».
5- Quand auront lieu les élections «…n'a jamais été une question plus difficile que dans le studio de TV5 ». Rien n'est ici contraire à l'intuition Mr l'éditorialiste. Ceux qui sont attentifs reconnaissent que cette question d'élection est si épineuse que le Chef de l'Etat aménage des rencontres avec de nombreux secteurs depuis plusieurs semaines. D'ailleurs, dans une note parue ce weekend, la Présidence a même annoncé la fin des consultations le 18 novembre prochain.
6- « Personne ne sait si Michel Martelly s'est rendu compte qu'aucun décompte ne vantait le nombre d'écoles construites ou les enfants scolarisés par le Premier Président de l'Afrique du Sud de l'après-apartheid. Le bilan de Mandela ne tient pas aux faits, mais à sa vie, à ses idées, à son héritage ». Confrontés à l'idéalisme perpétuel de la classe moyenne et des intellectuels haïtiens, nous sommes tombés des nus. Demandez au Président du pays le plus pauvre de l'Amérique à peine sorti d'un tremblement de terre d'avoir le même agenda que l'ancien Président du Pays le plus riche d'Afrique est illogique, indécent et surréaliste.
7- « Toussaint n'a construit aucune route. Aucune croissance économique. Il nous a élevés ». Il incombe à l'éditorialiste d'expliquer au peuple haïtien ou à ses lecteurs son éminente philosophie qui rejette la construction des écoles et des routes ainsi que la croissance économique. Pardonnez-moi, comble de tout, l'éditorialiste, semble-t-il, s'amuse à nous demander de continuer de vivre dans le sous-développement nous contentant d'exalter l'esprit de peuple « élevé » grâce à « l'idéal de liberté » de Toussaint Louverture ! Non, tant s'en faut !
8- "Pourquoi Haiti ne produit plus des personnages de la trempe d'un Toussaint Louverture?" La réponse est dans la question. La France non plus ne produit plus des personnages de la trempe de Charles de Gaulle.
C'est donner trop de crédit à des journalistes occidentaux qui s'amusent à acculer les Chef d'Etat des pays du Sud alors qu'ils se montrent gentils avec ceux des pays occidentaux responsables de crimes de guerre, de massacres en Afrique, d'exploitations, de misères et de souffrance dans les pays pauvres. La pratique est connue: quand on parle d'Haiti, on ne présente que ses bidonvilles, sa pauvreté, ses dictateurs... tout en passant sous silence la beauté de ses plages, sa richesse culturelle, artistique et ses réalisations.
De plus, récemment, nous avons lu dans la Presse internationale que le Président sortant de l'Uruguay est un ancien braqueur de banque. Cela n'a pas empêché au monde de reconnaître sa vie modeste faisant de lui « le Président le plus pauvre du monde ». La presse Uruguayenne passe beaucoup plus de temps a parlé de ses réalisations et de sa nouvelle vie de Chef d'État que de son passé. Michel Martelly qui a traversé la salle des pas perdus du siège de l'UNESCO est le Président qui a envoyé plus d'enfants à l'école, par tête d'habitants, en un temps record, en dehors d'une révolution socialiste. Comme Deng Xiaoping, Lula Da Silva, il est d'origine modeste, il n'a pas suivi le parcours traditionnel amenant au pouvoir d'État. Mais, il a le mérite de se pencher sur les problèmes de base qui ternissent l'image de la Première République noire du Monde et qui empêchent à notre histoire de briller dans toute sa splendeur.
On ne peut que se demander, si ces intellectuels haïtiens d'aujourd'hui auraient eu le courage de reconnaître les mérites de Toussaint Louverture, l'esclave devenu libérateur.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
1er Novembre 2014
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes,
(
But you can't fool all the people all the time."
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois,
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.