samedi 6 juin 2015

Motivés par leur objectif politique, Des membres du CEP font une fausse interprétation du décret électoral.-

Il est n’est pas sans intérêt de mentionner que dans le Décret-Loi électoral http://www.haitilibre.com/docs/decretelectoral2015.pdf, la seule boussole suivit par le CEP, selon Pierre Opont son Président, il est stipulé à article 36, alinéas f) « Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable de deniers publics ; ». Notons qu’un Arrêté portant règlement général de la Comptabilité Publique daté 16 février 2005 http://www.haitilibre.com/docs/Arrete-portant-reglement-general-de-la-Comptabilite-Publique-16-fev-2015.pdf, publié dans le Journal Le Moniteur No. No. 38 du 19 mai 2005, pp. il est stipulé à l’article 13 « Les opérations d'exécution du budget de l'État et des autres organismes publics font intervenir deux catégories d'agents : d'une part, les ordonnateurs, d'autre part, les comptables. Les fonctions d'ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles ». Cet arrêté précise aux articles 14 à 22 ce qu’est un ordonnateur et aux articles 23 à 45, ce qu’est un comptable des deniers publics. À la lecture de ce texte il est évident que l’ex Premier Ministre, Laurent Lamothe, comme d’ailleurs tous les ministres incluant le Ministre des finances, sont des ordonnateurs de deniers publics, mais non des comptables des deniers publics...

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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

vendredi 5 juin 2015

La décharge prévue dans le décret électoral ne concerne pas les anciens ministres.-

Selon la Constitution haïtienne et le décret sur la Comptabilité publique en vigueur, le ministre n’est pas comptable. Constitutionnellement, la Commission bicamérale est formée pour donner décharge “AUX ANCIENS MINISTRES”, non “AUX ANCIENS COMPTABLES” de deniers publics.

L’article 233 de la Constitution se lit comme suit: « En vue d’exercer un contrôle sérieux et permanent des dépenses publiques, il est élu au scrutin secret, au début de chaque Session Ordinaire, une Commission Parlementaire de quinze (15) Membres dont neuf (9) Députés et six (6) Sénateurs chargés de rapporter sur la gestion des Ministres pour permettre aux deux (2) Assemblées de leur donner décharge ».

Le décret électoral tant aimé par les adversaires de Laurent Lamothe ne parle pas des anciens ministres.

En son article 36, alinéa f, il est stipulé :  « Avoir reçu décharge de sa gestion, si on a été comptable de deniers publics » ;

Or, l’Arrêté portant règlement général de la Comptabilité Publique, publié en le 16 février 2005 (Source : Journal Le Moniteur No. No. 38 du 19 mai 2005, pp. 1-20) établit clairement une différence sans équivoque entre ordonnateurs et comptables de deniers publics.  “ Article 13 :
Les opérations d'exécution du budget de l'État et des autres organismes publics font intervenir deux catégories d'agents : d'une part, les ordonnateurs, d'autre part, les comptables. 
Les fonctions d'ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles."

Considérant que le décret électoral de 2 mars 2015 prévoit en son article 243-1 que « Le Premier Ministre et les membres du Gouvernement de consensus ainsi que les agents exécutifs intérimaires qui n’auront pas démissionné dans les trente (30) jours suivant la publication du présent Décret ne peuvent se porter candidats aux prochaines élections conformément à l’Accord politique en date du 11 janvier 2015 », il est une évidence que le dit décret électoral prévoit que le ministre démissionnaire ne pourrait pas obtenir décharge de la commission bicamérale et le certificat comme stipulé en son article 36 et 90 ne concerne que les comptables de deniers publics, non les ministres. D'ailleurs, l'une des considérations justifiant le dit décret avait constaté le dysfonctionnement du parlement.

Autrement dit, le Conseil des Ministres statuant sur le décret électoral a anticipé l’impossibilité pour les anciens les ministres ordonnateurs, et de fait, n’a pas fait d’un certificat de décharge une pièce obligatoire pour briguer un poste électif dans la conjoncture actuelle. Ainsi, si quelqu’un n’a pas été comptable de derniers publics, selon le décret électoral, il (elle) est habilité(e) à briguer un poste électif.

La loi électorale étant d’interprétation stricte.

Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
5 juin 2015
@reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr

Constitution Haïtienne : http://www.haiti-reference.com/histoire/constitutions/const_1987_amendee.php

Arrêté portant règlement général de la Comptabilité Publique http://www.sdn.mefhaiti.gouv.ht/lois/ComptPubl/A1D02.php

Arrêté portant règlement général de la Comptabilité Publique : Les ordonnateurs et les comptables de deniers publics.-

Titre II : Les ordonnateurs et les comptables [13 à 46]

Article 13 :
Les opérations d'exécution du budget de l'État et des autres organismes publics font intervenir deux catégories d'agents : d'une part, les ordonnateurs, d'autre part, les comptables. 
Les fonctions d'ordonnateur et celles de comptable sont incompatibles.


Chapitre 1 : Les ordonnateurs et leur responsabilité [14 à 22]

Article 14 :
Les ordonnateurs prescrivent l'exécution des recettes et des dépenses. À cet effet, ils constatent les droits de l'État et des autres organismes publics, liquident et émettent les titres de créances correspondants destinés à assurer le recouvrement des recettes. 
Dans le cadre des dépenses, ils procèdent aux engagements, liquidations et ordonnancements. 
Ils émettent les ordres de mouvements affectant les biens et matières de l'État et des autres organismes publics. 
Les ordonnateurs peuvent déléguer leurs pouvoirs. Ils peuvent être suppléés en cas d'absence ou d'empêchement.


Article 15 :
Les ordonnateurs sont responsables des certifications qu'ils délivrent.

Article 16 :
Les ordonnateurs de l'État sont de trois ordres : principaux, délégués et secondaires.

Article 17 :
Le Ministre chargé des Finances est ordonnateur principal central et unique des recettes et des dépenses du budget de l'État, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor. Il tient la comptabilité des engagements. 
Il homologue les recettes liquidées par les ordonnateurs principaux, les ordonnateurs délégués et les ordonnateurs secondaires. 
Il exécute les propositions de dépenses ordonnancées par les ordonnateurs principaux, les ordonnateurs délégués et les ordonnateurs secondaires. 
Le Ministre chargé des Finances peut déléguer ses pouvoirs et peut être également suppléé en cas d'absence ou d'empêchement, dans les conditions prévues par la Loi. 
Le Ministre chargé des Finances exerce ses attributions par le moyen d'ordonnateurs principaux au niveau des administrations centrales, d'ordonnateurs délégués au niveau des services techniques déconcentrés et d'ordonnateurs secondaires au niveau des services territorialement déconcentrés.

Flash!!! Le décret électoral autorise Laurent Lamothe à participer aux elections.-


En plus du fait que le BCED qui est un et indivisible reconnait la théorie des formalités impossibles en faveur d'autres anciens ministres candidats à la Présidence, en matière de décharge, le décret électoral en vigueur s'applique aux COMPTABLES de deniers publics non aux ORDONNATEURS de deniers publics.

@LaurentLamothe n'a pas été COMPTABLE mais ORDONNATEUR. Les ministres sont des ORDONNATEURS.- 

Article 36 du décret électoral du 2 mars 2015:

Pour être candidat ou candidate à la Présidence de la République, il faut :
a) Être Haïtien ou Haïtienne d’origine, n’avoir jamais renoncé à sa nationalité et ne détenir aucune autre nationalité au moment de l’inscription ;
b) Être âgé de trente-cinq (35) ans accomplis au jour des élections ;
c) Jouir de ses droits civils et politiques et n’avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante devenue définitive pour crime de droit commun ;
d) Être propriétaire en Haïti d’un immeuble au moins, exercer une profession ou avoir une industrie et avoir dans le pays une résidence habituelle ;
e) Résider dans le pays pendant au moins les 5 dernières années précédant la date des inscriptions aux prochaines élections ;
f) Avoir reçu décharge de sa gestion si on a été comptable de deniers publics;
g) Être détenteur de sa Carte d’identification nationale (CIN) ;
h) Remplir ses devoirs de citoyen, conformément à l’article 52.1 de la Constitution de 1987 amendée ;

jeudi 4 juin 2015

Haiti-Elections ou L’aide américaine aux trafiquants de drogue.-


Décidément, les élections en Haiti constituent une aide des Etats-Unis aux criminels et aux trafiquants de drogue. Depuis, la chute des Duvalier, le nombre de trafiquants de drogue, de kidnappeurs ou de criminels qui y participent et en profitent pour s’assurer d’une impunité ne fait qu’augmenter.

Le spectacle en Haiti des arrestations de la DEA, l’agence américaine anti-drogue, après le départ du Président Jean-Bertrand Aristide en 2004 est une tache d’huile qui justifie les questionnements sur l’utilité de la diplomatie américaine en Haiti.

Car, avec l’argent des contribuables américains, des trafiquants comme Fourell Célestin ont pu envahir le parlement haïtien, renforcer leur main mise sur la Police nationale dont le Directeur Général Jean Nesly Lucien fut aussi écroué par des agents américains.
Lors des élections de 2010, l’organisation de Défense des Droits humains connue sous le nom de RNDDH avait publié une liste de bandits, de trafiquants et de criminels connus qui cherchaient à intégrer le parlement haïtien.

C’est encore le cas pour les élections de 2015. Des criminels, des kidnappeurs, des trafiquants de drogue envahissent le plancher; ils sont candidats et cherchent à avoir Immunité parlementaire, Impunité et surtout à contrôler l’Appareil de l’Etat pour renforcer leur activité criminelle.

Dans cette situation d’envahissement total de l’espace étatique, les trafiquants de drogue et les kidnappeurs imposent leur influence sur les institutions étatiques jugées indispensables pour leur objectif. De plus, ils combattent ouvertement toutes personnes qui dans le temps avaient osé opposer une résistance à leurs entreprises criminelles. 

Une pensée spéciale aux policiers du BLTS, du SDPJ, de la BRI et aux juges honnêtes qui avaient affronté ces bandits au prix de grands sacrifices humains, rejetant leurs offres de pots de vin. Tristement, ils sont seuls face aux bandits qui contrôlent déjà beaucoup et disposent de grands moyens pour faire campagne et manipuler les élections. Impuissants, les gens honnêtes sont condamnés à observer le renforcement de l’influence des criminels sur le pouvoir d’Etat.

Même quand nous croyons que la lutte contre la drogue et contre le crime organisé est une question nationale de sécurité et de développement économique d’Haiti allant au-delà des recommandations des Etats-Unis, nous pensons que ce Grand voisin destinataire à une obligation d’assistance envers Haiti, ce petit pays de transit. Sa politique vise-à-vis d’Haiti devrait toujours tenir compte de cette réalité.

Le projet politique des criminels, des kidnappeurs et des trafiquants de drogue est visible et connu. Les diplomates américains en poste en Haiti ne peuvent prétendre ignorer l’évidence. A moins qu’ils aient des intérêts directs dans cette activité, rien ne justifie leur indifférence.

La puissance de ces criminels dans un Etat aussi faible qu’Haiti est comparable à celle des groupes terroristes au Moyen-orient dans des pays comme l’IRAK, la Syrie ou la Libye. Regroupés, en vue d’accaparer le pouvoir d’Etat, ces gangs représentent une vraie force. Dans ce contexte, Haiti ne peut pas se passer de l’aide internationale et de l’assistance de ses amis.

La poursuite d’objectifs diplomatiques sans tenir compte de ce paramètre en Haiti est un non-sens. Le financement des élections dans ce contexte ne sera qu’une aide internationale fournie aux gangs criminels. Et, plus spécifiquement, on aura raison de dire que les Etats-Unis fournissent une aide politique aux trafiquants de drogue, aux kidnappeurs et aux criminels qu’ils prétendent combattre en Haiti.

Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
4 juin 2015
@reseaucitadelle

Lisez : Le département du Nord d'Haiti pris au piège du trafic de drogue et de la corruption. (Texte de Cyrus Sibert)



"Celui qui de fait est en charge de ces élections en 2015. C’est René Garcia Préval". (Texte de #RobertBenodin)

Robert Benodin
[...il est absolument évident que Michel Martelly ne soit pas en train de gérer une stratégie de continuité, d’une part. Mais d’autre part, qu’il ne manifeste aucune velléité de gérer directement les élections de 2015. C’est de fait René Préval qui a le contrôle du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales aujourd’hui. Fait sans précédent d’ailleurs dans la politique haïtienne pour un président sortant.]

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Thèmes de l’Émission de la semaine  *RDNP 001News.-
Orlando le 7 juin, 2015

Actualités Politiques : Grandes Lignes

La tension de la crise préélectorale continue à augmenter en intensité au fur et à mesure que l’on s’approche de la date du premier tour des législatives. On constate qu’il y a à la fois deux bras de fer qui se manifestent simultanément à l’avant-scène politique. Le plus bruyant, mais pas nécessairement le plus important, est celui qui se poursuit entre les ex-ordonnateurs des dépenses publiques et l’Exécutif pour obtenir la décharge par décret leurs permettant de postuler la première magistrature. Et l’autre entre Thomas Adams et l’autorité électorale d’Haïti, qui suggère de modifier le calendrier électoral en le réduisant de trois élections à deux élections. En d’autres termes, reporter le premier tour des élections législatives qui doit avoir lieu dans deux mois le 9 août 2015, au 25 octobre 2015 pour qu’ils coïncident avec le premier tour des présidentielles. Pour justifier cette suggestion, Thomas Adams présume que le simple fait de reporter le premier tour des législatives pour qu’il coïncide avec le premier tour des présidentielles, contribuera à une réduction du coût des élections de $30 million. C’est l’exagération invraisemblable de cette présomption qui met en exergue l’importance que Thomas Adams accorde à sa suggestion !

Le bras de fer qui se manifeste partout à l’avant-scène politique, qui est présent continuellement dans tous les média et qui préoccupe pour le moment tous les esprits. C’est la décharge que les ex-ordonnateurs des dépenses publiques réclament pour pouvoir participer comme candidats aux prochaines élections présidentielles de 2015. Ils se plaignent du fait que leurs droits civils et politiques sont violés parce que les formalités qu’ils doivent remplir pour obtenir la décharge sont impossibles à cause du dysfonctionnement parlementaire. Ils évoquent aussi des précédents où la décharge avait été accordée par décret à qui la sollicitait pour postuler des postes électifs aux élections de 1987, de 1990, de 1995, de 2006 et de 2010.

Il est a remarqué que les élections de 1987 ont eu lieu au lendemain d’une longue lutte insurrectionnelle qui avait renversé le régime des Duvalier le 7 février 1986. Ce régime ayant passé près de 3 décennies au pouvoir. Au lendemain de son renversement ce fut un tabula rasa total de tous ce qui avait été institué par ce régime. Evidemment, il n’y avait pas encore d’institution pouvant légitimement donner quitus à qui sollicitait la décharge.

En 1990 ce fut après qu’un coup d’état militaire ait renversé le gouvernement constitutionnel de Leslie F. Manigat le 19 juin 1988 qui d’ailleurs n’avait duré que 4 mois au pouvoir. Aucune institution n’aurait pas pu être rétablie dans ce laps de temps au lendemain du renversement du régime qui venait de passer 3 décennies au pouvoir.  Les conditions créées par le tabula rasa total depuis le 7 février 1986 sont demeurées inchangées. Evidemment, il n’y avait pas encore d’institution pouvant légitimement donner quitus à qui sollicitait la décharge.

En 1995, Jean Bertrand Aristide victime lui aussi d’un coup d’état militaire le 30 septembre 1991, 7 mois après son intronisation. Il est retourné au pouvoir après 3 ans d’exil le 15 octobre 1994. Une fois de plus, les conditions créées par le tabula rasa total depuis le 7 février 1986 sont demeurées inchangées. Il n’y avait pas encore d’institution pouvant légitimement donner quitus à qui sollicitait la décharge.

Pour les élections de 2006, ce fut exactement comme il a été au lendemain du 7 février 1986. Un long mouvement insurrectionnel qui a duré 3 ans avait renversé le régime lavalas du pouvoir le 7 février 2004. Au lendemain de ce renversement ce fut encore un tabula rasa total de tous ce qui avait été institué par ce régime. Il n’y avait pas encore d’institution pouvant légitimement donner quitus à qui sollicitait la décharge. Le gouvernement provisoire d’Alexandre/Latortue a dû accorder la décharge par décret.

Pour les élections de 2010, c’est pour la première fois, sous le gouvernement de René Préval, à la fin de son règne et la coïncidence de la catastrophe sans précédent du tremblement de terre du 12 janvier 2010, que la théorie des formalités impossibles ait été évoquée et prise en considération par le chef de l’Exécutif lui-même. Il faut bien se rappeler et comprendre qu’à ce moment précis. René Préval avait depuis quelque temps la prétention de gérer une stratégie de la continuité qu’il avait publiquement annoncée d’ailleurs. Il était de son intérêt à ce moment là d’accorder la décharge par décret pour exercer un certain contrôle sur ceux à qui il permettait de participer à la compétition électorale. Le catapultage de Michel Martelly au premier tour des présidentielles le 28 novembre 2010 a de fait mis cette stratégie de la continuité en échec et mat.

En 2015, là où les intérêts politiques sont précisément à l’antipode de ce qu’ils ont été précédemment sous René Préval. Cette fois-ci, face au dysfonctionnement du Parlement, la théorie des formalités impossibles a été à nouveau évoquée, certes. Mais, il est absolument évident que Michel Martelly ne soit pas en train de gérer une stratégie de continuité, d’une part. Mais d’autre part, qu’il ne manifeste aucune velléité de gérer directement les élections de 2015. C’est de fait René Préval qui a le contrôle du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales aujourd’hui. Fait sans précédent d’ailleurs dans la politique haïtienne pour un président sortant.

Il est absolument évident pour qui veut être réaliste et raisonnable au constat des faits dans ce contexte inédit dans les annales de la politique haïtienne, où un chef de l’Etat sortant ne manifeste aucun réflexe naturel de politique en situation de fin de règne. Que les efforts que déploient ces ex-ordonnateurs des dépenses publiques pour obtenir la décharge par décret de ce chef d’Etat, sont absolument futiles. Celui qui de fait est en charge de ces élections en 2015. C’est René Garcia Préval. Il n’a pas l’autorité du décret présidentiel cette fois-ci, certes. Mais qui sait ce qu’il peut faire pour permettre à certains de circonvenir la loi et pas à d’autres ? Il faut bien se rappeler que l’on soit tout de même en Haïti. Le pays dans lequel on peut échapper par le biais du consensus aux rigueurs de la science et de la vérité scientifiques !

L’autre bras de fer créé par la suggestion de Thomas Adams qui entend modifier le calendrier électoral à deux mois du premier tour des législatives ce 9 août 2015 pour les renvoyer au 25 octobre 2015. Thomas Adams présume que le simple fait de reporter le premier tour des législatives pour qu’il coïncide avec le premier tour des présidentielles contribuera à une réduction du coût des élections de $30 million. Ce que l’on souhaiterait qu’il démontre appuyé par des faits.

De quoi s’agit-il ? Il y a deux intérêts qui entrent automatiquement en conflit à l’instant même où cette suggestion a été proposée. C’est la gestion de la continuité du catapultage du chef de l’Etat, le pivot du système, qui se répète à chaque présidentielles depuis 60 ans. Et cette fois-ci la probabilité de rupture avec précisément la gestion de cette continuité qui se trouve au cœur du conflit que provoque la suggestion de Thomas Adams. L’impossibilité pour le peuple haïtien de faire respecter l’expression de sa volonté politique aux élections. Ce catapultage lui empêche d’être capable de déterminer dans ses propres intérêts dans quelle direction il veut aiguiller sa propre destinée.

L’une des fonctions essentielles de l’élection, quand l’expression de la volonté générale est respectée et que les résultats électoraux soient de fait le reflet fidele l’expression de la volonté politique de l’électorat. Cette fonction primordiale offre la possibilité d’établir et de décanter à partir des résultats électoraux, les instruments politiques ayant le niveau de légitimité politique, nécessaire à la consécration de leur statut d’instrument politique à option de pouvoir. Cette fonction essentielle au bon fonctionnement de la Démocratie représentative provoque automatiquement la pulsion naturelle du besoin d’inciter à la consolidation des instruments politiques sur la base de regroupement à partir des tendances et des grands courants politiques. Ceci élimine du même coup la présence et la possibilité de survie des groupuscules à l’avant-scène de l’échiquier politique. C’est cette présence constante de la fraude électorale qui entretient la présence inopportune des groupuscules qui contribue à la faiblesse nocive du système politique d’Haïti.

L’autorité électorale ayant établi trois dates auxquelles les élections auront lieu. Dans le but précis de s’assurer par leur séquence de l’intégrité du pouvoir des élus qui auront à assumer leurs responsabilités d’être les représentants légitimes au sein d’un pouvoir collectif qu’ils vont exercer au nom de tous les citoyens. Le premier tour des législatives pour le 9 août 2015. Le second tour des législatives et le premier tour des présidentielles pour le 25 octobre 2015. Et enfin le second tour des présidentielles et les élections de collectivités territoriales le 27 décembre 2015. Toute modification de cette séquence ira à l’encontre de la logique de l’établissement de la légitimité politique des pouvoirs et de l’harmonie qui doit exister entre eux.

Le fait que pendant presque 60 ans l’histoire des élections en Haïti montre indubitablement que les résultats de toutes les élections n’ont jamais refléter fidèlement l’expression de la volonté générale et qu’aux présidentielles les puissances hégémoniques ont toujours catapulté quelqu’un de leur choix à la première magistrature. Que le fonctionnement viciée de la Démocratie représentative telle qu’imposée et pratiquée en Haïti empêche aux Haïtiens depuis 60 ans d’accéder à la notion du gouvernement du peuple par lui-même.

Le fait d’avoir placé en premier lieu, le premier tour des législatives le 9 août 2015, répond à cette nécessité. Dont l’intention est d’établir à partir de la bigarrure des tendances politiques de la nation haïtienne toute entière, la légitimité réelle des élus des instruments politiques au sein du Parlement. Ce choix est dû au fait que l’on a la volonté qu’à partir des élections en 2015 de décanter clairement les instruments politiques à option de pouvoir, des groupuscules qui font depuis longtemps la faiblesse du système politique haïtien. Il est temps en Haïti que les partis et instruments politiques se consolident à partir des grands courants et des tendances politiques. Et que l’on cesse de fonctionner sous la domination du clientélisme et de l’argumentum ad populum.

Quand Thomas Adams propose le report du premier tour des élections législatives au 25 octobre 2015. Non-seulement il est en train d’interférer avec une décision que l’autorité électorale haïtienne a prise pour que les Haïtiens puissent exercer de plein droit leur participation aux élections pour accéder à la notion de Démocratie représentative du gouvernement du peuple par lui-même. Quand Thomas Adams veut faire coïncider le premier tour des législatives avec le premier tour des présidentielles pour que les résultats des législatives ne puissent pas décanter et établir à l’avance, les partis et instruments politiques qui ont de fait et en vérité le statut exclusif d’instruments politiques à option de pouvoir, avant que les présidentielles aient lieu. Il suffira alors, pour que le catapultage puisse être entériné, que le catapulté ait simplement un minimum apparent de légitimité politique. C’est ce genre de catapultage à la présidence qui s’est répété pendant presque 60 ans en Haïti ! Voilà où gît le danger que représente la proposition du report des législatives que Thomas Adams propose, d’une part.

Mais d’autre part, sachant la propension que René Préval a pour la fraude électorale. Il s’en vante d’ailleurs : « M’pa kon fè elexion. M’kon ganyen elexion ». Ce fait par lui-même ne donne aucune garantie que les résultats électoraux du premier tour des législatives du 9 août 2015, seront vraiment le reflet fidele de l’expression de la volonté générale. Que cette importante lecture que l’on doit avoir pour établir enfin le statut réel de ces instruments politiques, pour éliminer les groupuscules, peut ne pas être valide.

Voilà le dilemme auquel le peuple haïtien est confronté en 2015, au seuil de la tenue des élections, les conséquences du choix entre faire 2 ou 3 élections. D’une part, faire 2 élections, comme le suggère Thomas Adams. Ce sera le maintien inéluctable de la continuité de l’interférence hégémonique. Le catapultage de qui elle veut à la présidence le pivot du système. Et d’autre part, faire 3 élections avec René Préval. C’est les risques aussi du maintien de la continuité de la fraude électorale aux législatives pour créer artificiellement une nouvelle majorité au Parlement, qui brouillera toute lecture rationnelle des résultats électoraux. De fait les citoyens haïtiens depuis 60 ans n’ont jamais connu, ni fait l’expérience de ce qu’est le pouvoir collectif ! Cet état de fait n’est pas nouveau. C’est ce continuum que le peuple haïtien subit depuis près de 60 ans ! A quand la rupture ?

A ce carrefour, on est forcé de se reposer ces questions : Haïti, est-elle prête à accéder à la vraie notion de Démocratie représentative, du gouvernement du peuple par lui-même ? Les citoyens d’Haïti sont-ils conscients du fait que ce soit de leur devoir d’assumer la responsabilité d’établir précisément le pouvoir collectif ? Ou, est-ce une nation qui se fissure en silence, sans être réellement consciente quand s’approfondissant les fissures deviennent de plus en plus irréversibles ?
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mercredi 3 juin 2015

Haïti, le Conseil Electoral Provisoire est critiqué pour avoir interdit le meilleur candidat à la présidentielle. (REUTERS)


Par Peter Granitz

La saison électorale pour les élections présidentielles haïtiennes est à peine commencée, les autorités électorales sont vivement critiquées pour avoir fait obstacle à la candidature de l’ancien premier Ministre Laurent Lamothe, qui entend succéder à son ancien patron, le Président Michel Martelly.

Ce mercredi, les avocats du Conseil Electoral Provisoire (CEP) affirment que Lamothe n’a pas de certificat de décharge, résultat d’une investigation courante des ministres et comptables publics. Mercredi matin, Lamothe a écrit sur son compte tweeter que « La décision du CEP confirme le caractère arbitraire du processus électoral en Haïti, un véritable menace pour la démocratie ». L’équipe de campagne de Lamothe accuse Martelly de vouloir manipuler les autorités électorales pour l’empêcher à briguer la présidence. La campagne affirme que les sondages internes ont montré que Lamothe est le véritable favori pour les élections. Il y a une motivation politique assez visible de la part du CEP, une institution supposée indépendante. Un conseiller de la campagne de Lamothe fait croire que le CEP est manipulé par ceux qui ne veulent pas voir la candidature de ce dernier.

Lamothe et Martelly sont en désaccord depuis l’arrestation d’un présumé kidnappeur et trafiquant de drogue, Woodly Ethéart, un proche de la famille présidentielle.

Les candidats disposent d’un délai de trois (3) jours pour contester la décision du CEP.

Le premier tour des élections est fixé au 25 Octobre 2015. Et, si aucun candidat ne gagne pas dès le premier tour, il y aura un second tour le 27 Décembre 2015.

Des 70 candidats en lice, 23 ont été contestés pour des raisons juridiques auprès d’un panel de juristes établi par le CEP. Le panel a catégoriquement rejeté Lamothe et deux autres candidats. Des observateurs politiques affirment que la décision est une discrimination injuste envers Lamothe. Il y a d’autres candidats qui sont acceptés sans certificat de décharge. Ils sont dans la même situation que Lamothe, clame Pierre Espérance, le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains.

Parmi ceux autorisés à rester dans la course, on peut compter, Thierry Mayard-Paul, ancien ministre de l’Intérieur et conseiller de Martelly ; Mario Andrésol, ancien chef de la Police nationale d’Haïti ; Duly Brutus, ancien ministre des Affaires Étrangères de Martelly.

La décharge est généralement fournie par les parlementaires, mais Haïti ne dispose plus de parlement fonctionnel depuis le 12 janvier, quand le mandat de la Chambre des députés et celui d’un tiers du Sénat arrivèrent à terme. En l’absence du parlement, plusieurs des anciens hauts fonctionnaires sont dans l’impossibilité d’obtenir décharge.

Vendredi dernier, Martelly a déclaré qu’il n’allait pas accorder décharge par décret à quiconque.

Avec plus de 2000 candidats en lice, les élections pour un nouveau parlement auront lieu le 9 Aout prochain. 

(Edité par David Adams et Steve Orlofsky)


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