Contrairement aux réactions qui ont condamné le message annonçant la destruction des villes Cayes et Jérémie, l’auteur de la note vocale envoyée sur les réseaux sociaux avait raison. 1- Les deux villes sont détruites; 2- L’armée américaine est intervenue en Haiti en moins de 24 heures après le passage de l’Ouragan Matthew, ce qui prouve que le Département d’Etat Américain était mobilisé et prenait la menace au sérieux. L’informateur avait raison.
S’il est clair que l’auteur de la note avait commis une erreur de langage en utilisant le mot “disparaitre” au lieu de “détruire”, l’essence du message est confirmée : La presqu’ile du Sud-est détruite.
Nous profitons de ce constat pour dénoncer un projet visant à discréditer les “réseaux sociaux militants d’Haiti" et de les mettre sous contrôle.
Les réseaux sociaux sont ceux qu’ils sont : Un espace citoyen d’exercice des libertés civiles et politiques d’expression. Ils constituent un espace menaçant pour les tyrans et des faux démocrates habitués au bâillonnement et à la mise sous contrôle de la presse traditionnelle par le moyen des intimidations ou de la corruption. Les informations véhiculées sur les médias sociaux par des citoyens qui, bénévolement, en toute bonne foi, suivent l’évolution de l’actualité doivent-être considérées comme brutes, possiblement imparfaites, venant des sources ouvertes, des débuts d’information à vérifier.
Alors que les médias traditionnels haïtiens se sont contentés de relayer le communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis apportant un démenti formel, le travail d’une presse professionnelle et non conformiste devrait-être d’analyser cette note vocale, de contacter certains responsables au sein de la protection civile, au niveau de l’aéroport et du port de la capitale, de suivre les mouvements et préparatifs des agents américains attachés en Haiti (USAID/Ambassade) pour mieux appréhender la question. Trop paresseuse et plutôt hautaine, la presse traditionnelle d’Haiti est passée à coté de la plaque, se contentant de blâmer les réseaux sociaux qui pourtant lui avaient mis la puce à l’oreille.
Faut-il signaler que l’analyse des sources ouvertes, spécialement des réseaux sociaux, est une expertise du journalisme moderne. Elle permet de suivre l’évolution de l’actualité dans les zones de guerre comme en Syrie, en Ukraine, au Soudan grâce aux publications de soldats et des membres de la population civile des zones meurtries sur Facebook, Twitter, Instagram, etc. Dans des pays fermés comme la Chine, la Russie, les Royaumes Arabes, des journalistes-citoyens luttent contre la corruption grâce aux images publiées par les gouvernants et/ou des membres de leur famille sur les réseaux sociaux.
En 2010, des journalistes de la presse traditionnelle d’Haiti méprisaient les Réseaux Sociaux répétant quotidiennement qu’ils n’ont pas de temps à perdre sur Facebook, Twitter, Blogger… Si cinq (5) ans après, ils sont obligés d’en tenir compte au point de chercher à les contrôler, c’est une preuve que nous avons fait du bon travail. Ces réseaux, qui nous permettent d’échapper à la domination des pédants et/ou des corrompus des grands médias liés à l’oligarchie monopoliste et rétrograde de la capitale haïtienne représentent un obstacle majeure pour les forces occultes.
Il y a certes des erreurs à corriger. Nous devons être plus prudents sur l’authenticité des messages reçus. Des messages erronés souvent produits par le laboratoire qui cherche à discréditer les médias sociaux doivent-être écartés. Toutefois, ce n’est pas normal que des gens qui se sont servis des réseaux sociaux pour assassiner le caractère de citoyens qui ne partagent pas leur opinion puissent mettre sous contrôle ces réseaux libres qui ont permis aux citoyens haïtiens non-soumis de se faire une idée réelle de la situation.
Nous devons combattre cette manoeuvre de groupes occultes comme TOUT-HAITI qui, ne pouvant pas dominer les médias sociaux en vue de persécuter les citoyens qui ont rejeté la gouvernance criminelle et anarcho-populiste, cherche à les discréditer.
D’ailleurs, ce n’est pas cette presse qui a relayé, à tort, des accusations mensongères d’implication de Olivier Martelly dans les activités criminelles de Cliford Brandt qui nous fera la leçon. Environ un mois après que cette affaire a été jugée par un Tribunal et que le nom du fils ainé du Président Michel Martelly n’a jamais été cité de près ni de loin en connexion avec le gang de Brandt, cette presse garde un mutisme et refuse de s’excuser publiquement pour avoir causé tant de dommages à ce jeune. De plus, le Journal LeNouvelliste a attendu cinq (5) ans pour reconnaitre que ses publications basées sur les déclarations de Moise Jean-Charles étaient mensongères.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 7 octobre 2016
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