Haiti ne sera jamais un pays stable aussi longtemps que l’ex-Président Jean-Bertrand Aristide y réside et pratique son terrorisme politique. Méprisant les autorités du gouvernement provisoire du président Jocelerme Privert, l’ancien dictateur accusé dans plusieurs dossiers d’assassinats et de trafic de drogue a osé menacer d’attaquer ses opposants politiques comme il l’avait fait en 2001 en incendiant les bureaux des partis et les maisons résidentielles des leaders politiques. Un dossier pour lequel l’OEA avait dépêché une commission d’enquête en Haiti et recommandé des sanctions contre les auteurs de ces crimes politiques.
Le résultat du vote libre du dimanche 20 novembre 2016 prouve que l’ancien prêtre ne peut plus influencer les électeurs haïtiens. Il est au crépuscule de sa carrière politique et croit pouvoir survivre au moyen du terrorisme de basse intensité. Dans la capitale haïtienne sa station de Radio connue sous le nom de Radio Timoun appelle ses partisans à la violence, à l’incendie des maisons et profère des menaces. Une réalité qui rappelle le rôle de Radio Mille Collines dans le massacre de Rwanda.
La Mission des Nations Unies et celle de l’OEA ne peuvent pas ignorer cette réalité. En janvier 2016, Aristide et son parti Lavalas avaient incendié des voitures, tué des innocents qui s’occupaient de leurs activités socioéconomiques dans le but de forcer le gouvernement d’alors à stopper le processus électoral. Par le silence de Madame Sandra Honoré, la représentante du secrétaire général de l’ONU en Haiti, Aristide a progressé dans sa stratégie d’intimidation et de violence politique jusqu’à bloquer complètement le processus démocratique dans un pays sorti d’un tremblement terre dévastateur et frappé continuellement par des intempéries désastreuses.
Plus d’un pense que madame Honoré, ex-cheffe de cabinet du Secrétaire général adjoint de l’OEA Luigi Einaudi (un admirateur d’Aristide) durant la crise post-électorale de 2000, supporte Lavalas et protège l’ex-Président malgré ses multiples violations de la Charte démocratique des Amériques.
Mais le peuple haïtien veut tourner la page. Il cherche de nouveaux leaders avec des projets concrets. Le peuple haïtien dans sa quête de changement a rejeté en masse et sans équivoque la continuité des pratiques anarcho-populistes violentes d’Aristide.
A l’instar de l’Ambassade des Etats-Unis qui a pris note avant les élections et condamné la violence politique, il revient à madame Honoré, conformément au mandat du Conseil de Sécurité, de combattre sans ambages la violence politique en Haiti. Cela veut dire que Madame Honoré devrait demander la présence en Haiti d’une Mission permanente de la Commission Inter-Américaine des droits de l’homme pour contribuer à combattre la violence politique ne Haiti; les acteurs de la violence doivent-être isolés et traduits devant la justice nationale et internationale; elle devrait pouvoir appeler les Nations Unies à sanctionner le comportement anti-démocratique de ce mouvement Lavalas, comme cela a été les cas en Cote d’Ivoire, au Liberia ou en Yougoslavie.
La politique “deux poids, deux mesures” des Nations Unies, fermant occasionnellement leurs yeux sur la violence politique en Haiti, constitue une menace permanente pour la stabilité dans la région. Cela encourage les autres acteurs politiques à agir de la sorte.
À l’OEA de constater la violation des droits politiques du peuple haïtien par un parti quasi-terroriste et de recommander des sanctions contre ce monstre qui paralyse la reconstruction et le développement économique parce qu’il est source de turbulences politiques, d’instabilité et surtout de pratiques anti-démocratiques.
La décision de l’administration de Barak Obama de planifier le retour d’exil de Jean-Bertrand Aristide en 2011 sous la pression de certains lobbyistes corrompus est une erreur qui cause préjudices au peuple haïtien. Car, depuis ce retour, l’homme n’a fait que déstabiliser le pays et cela ne s’arrêtera pas aussi longtemps qu’il ne sera pas inquiété.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 21 novembre 2016
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