#Haiti : Recentrons le débat sur l’électricité.- (Texte de Cyrus Sibert)
Les affrontements entre Dimitri Vorbe et nous, pouvaient être évités. Car, en soulevant la nécessité pour la bourgeoisie haïtienne d’investir dans la production nationale, la collecte et le traitement rentable des déchets, l’agro-industrie, le transport et autres, nous n’avons cherché qu’à attirer son attention sur les potentialités de ces secteurs pour le bien-être généralisé au niveau national, et bien sûr, dans une logique de gain sur le capital investi.
D’autant plus que récemment, les Vorbe étaient sur Radio Scoop FM, vantant leur amour pour Haiti et leur caractère de Groupe National travaillant uniquement avec l’Etat haïtien, comme client, constructeur de la Grande Rue de la Capitale haïtienne.
Trop arrogant parce que trop longtemps bénéficiaire de la puissance publique, à la faveur du pouvoir politique, durant les 25 dernières années, Dimitri Vorbe n’avait pas réalisé qu’il s’agissait d’une reconnaissance tacite de la contribution de son Groupe dans le développement national pour laquelle il suffisait de répondre : “Ce sont des idées intéressantes qui méritent d’être approfondies”.
Il a commis l’erreur de croire pouvoir nous traiter de la même manière qu’il a l’habitude de le faire pour dissuader les journalistes qui posent des questions embarrassantes : intimidations, un Call au Patron de média pour le menacer de lui couper les vives, injures et mépris.
Avec nous cela n’a pas marché et cela ne marchera jamais. Car, si nous sommes toujours prêts à discuter avec tout le monde et même à amender notre opinion sur un sujet, jamais, personne ne pourra nous intimer l’ordre de changer notre position. Si l’argent fait la fortune des riches, notre liberté d’opinion est notre richesse; elle fait de nous l’homme libre que nous sommes.
En effet, nous pensons que les investisseurs haïtiens doivent comprendre que le succès de la République Dominicaine est basé sur des investissements de la bourgeoisie locale dans des secteurs qui ne rapportent pas beaucoup à court-terme, ni en fonction du rendement sur capital, mais qui globalement peuvent transformer leur pays en espace vivable, habitable, afin d’attirer plus de capitaux étrangers et de produire 13 milliardaires dominicains.
Malheureusement, la logique du 1000% de bénéfice paralyse les entrepreneurs haïtiens. Même quand la recherche du maximum de profit possible dans un système capitaliste est compréhensible, dans un pays en difficulté comme Haiti, cette logique est antipatriotique.
Nous n’avons aucun intérêt à vouloir détruire un groupe d’investisseurs haïtiens. Pour nous, tout le débat sur l’électricité doit se porter sur la quantité de l’énergie disponible, la qualité du courant électrique et le prix du kilowatt/heure.
Certes, les manifestations violentes menées par des hommes proches de la Famille Vorbe —Don Kato, Moise Jean-Charles, Shiller Louidor, tous de LAVALAS, rappellent les agitations habituelles, à chaque fois qu’un gouvernement ose questionner ces contrats sur l’électricité. Elles ont créé une polémique politique entrainant le pouvoir en place à débattre le problème sur les médias. Mais, en réalité, le Président Jovenel Moise n’a jamais dit qu’il n’achètera pas de l’énergie des groupes déjà en place. La production des 250 mégawatts existants n’est pas suffisante pour le pays. Il faudra sans doute restructurer l’EDH, réhabiliter les barrages hydro-électriques, développer des stratégies de centrales distinctes pour desservir les quartiers populeux (populaires) et d’autres centrales pour les zones de production, comme c’est le cas dans le Nord entre la Centrale électrique de Caracol pour le parc industriel et la centrale Jose Mati de l’EDH pour la ville du Cap-Haitien.
Finis les moments d’arrogance, les fournisseurs de l’EDH acceptent le principe de renégociation. E-Power et Sogener ont annoncé leur volonté de discuter avec l’État. Donc, il est temps de calmer le jeu. Il faut développer des stratégies pour rendre l’électricité disponible, de qualité et à un prix abordable permettant d’aller en dessous des 35 à 42 centimes le kilowatt/heure comme c’est le cas aujourd’hui. Une situation qui aura des retombées positives pour les investissements, l’emploi, la qualité de la vie et le développement global d’Haiti.
Pour ceux qui ne nous connaissent pas, nous disons : A @ReseauCitadelle, notre grandeur d’âme et d’esprit nous place au dessus des préjugés de couleur, de race ou de classe. Nous considérons les racistes comme des gens à éducation limitée. D’ailleurs, les statistiques le prouvent… ce sont en majorité des gens mal-éduqués ou sans éducation qui adhèrent à ces mouvements. Aussi, sommes nous imperméables aux attaques et critiques de ceux qui veulent nous intimider.
Dès le début de notre carrière, nous avions compris qu’il faut à notre pays plus que des “pédants” et des “raconteurs de faits”; mais aussi des journalistes engagés, des journalistes enquêteurs capables de faire des recherches approfondies, de secouer le système neo-féodal et de faire bouger les lignes historiques, de catalyser le changement. Ce journaliste engagé doit résister aux menaces, aux intimidations et surtout à l’argent des corrompus. Il doit être vacciné, immunisé assez pour faire face aux injures les plus graves. Car, l’injure, c’est la réaction primaire des gens limités. Et, dans un pays à majorité d’illettrés et d’analphabètes fonctionnels, on aura toujours à faire face à des injures graves et publiques. Tout doit intéresser le journaliste engagé, mais rien ne doit l’attacher. Il doit avoir le courage de prendre position pour tout ce qui est bien et se dresser contre tout ce qui est mal. Il doit combattre la démagogie et l’hypocrisie, éviter l’équilibrisme et le relativisme devant l’obscurantisme et l’inacceptable.
Donc, durant nos 15 années de carrière, nous n’avons jamais toléré l’arrogance quelque soit son origine. Nous sommes toujours prêts à discuter, mais jamais à recevoir d’ordre. Monsieur Vorbe a bien fait de se calmer. Car, sur la terre d’Haiti, il y a encore des hommes et des femmes dignes, fiers et courageux, acceptant de vivre la tête haute avec les maigres ressources dont ils disposent, et qui sont prêts à faire face à qui que ce soit, à toutes les difficultés, quand il s’agit de défendre leur opinion et d’accomplir leur devoir de citoyen engagé pour le changement radical en Haiti.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
17 Octobre 2017 (Jour de l’Assassinat du Père Fondateur de notre Patrie)
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