dimanche 31 août 2008

DISCOURS INTEGRAL D´OBAMA Á LA CONVENTION DE SON PARTI

Barak OBAMA

Voici, en Français, le discours prononcé par Barak Obama jeudi soir à Denver (ce matin à l’heure de Paris) au terme de la Convention du parti démocrate. Il a été traduit à l’aube par quelques lève-tôt de Rue89.

OBAMA: Merci beaucoup

(APPLAUDISSEMENTS)

merci beaucoup.

(APPLAUDISSEMENTS)

Merci à vous tous.

Au président [Howard] Dean et à mon grand ami Dick Durbin, et à tous mes concitoyens de cette grande nation, avec un gratitude profonde et une grande humilité, j’accepte cette nomination pour la présidence des Etats-Unis d’Amérique.

(APPLAUDISSEMENTS)

Laissez-moi exprimer mes remerciements à l’ensemble des candidats qui m’ont accompagné dans ce voyage, et spécialement celle qui a fait le plus de chemin, une championne des travailleurs américains et une source s’inspiration pour mes filles et pour les vôtres, Hillary Clinton.

(APPLAUDISSEMENTS)

Au Président Clinton, au President Bill Clinton, qui a fait hier soir l’éloge du changement comme lui seul pouvait le faire…

(APPLAUDISSEMENTS)

… à Ted Kennedy, qui incarne l’esprit de l’intérêt général…

(APPLAUDISSEMENTS)

… et au prochain vice président des Etats-Unis, Joe Biden: je vous remercie tous.

(APPLAUDISSEMENTS)

Je suis très reconnaissant de terminer ce voyage en compagnie d’un des meilleurs hommes d’Etat de notre époque, un homme à l’aise avec tout le monde, aussi bien avec les dirigeants internationaux qu’avec les conducteurs du train Amtrack qu’il prend chaque soir pour rentrer chez lui.

A l’amour de ma vie, notre prochaine first lady, Michelle Obama…

(APPLAUDISSEMENTS)

… et à Malia et Sasha, je vous aime tant, et je suis si fier de vous.

APPLAUDISSEMENTS)

Il y a quatre ans, je me tenais devant vous et je vous racontais mon histoire, celle d’une union brève entre un jeune homme du Kenya et une jeune femme du Kansas qui n’étaient ni fortunés, ni connus, mais qui partageaient la conviction qu’en Amérique, leur fils pourrait faire ce qu’il aurait en tête, quoi que ce soit.

Cela, c’est la promesse qui distingue ce pays des autres, le fait qu’avec du labeur et du sacrifice, chacun d’entre nous peut poursuivre son rêve individuel, tout en faisant partie d’une grande famille américaine qui assure à la génération suivante la possibilité de poursuivre, elle aussi, ses rêves.

C’est la raison pour laquelle je suis là ce soir. Parce que depuis 232 ans, chaque fois que cette promesse était en danger, des hommes et des femmes ordinaires, étudiants et soldats, fermiers et professeurs, infirmières et hommes à tout faire, ont trouvé le courage de la maintenir vivante.

Nous nous rencontrons à un de ces moments clé, une époque où la nation est en guerre, notre économie est en difficulté, et la promesse américaine a été de nouveau menacée.

Ce soir, davantage d’Américains sont sans emploi, et davantage d’Américains travaillent plus dur pour gagner moins. Beaucoup, parmi vous, ont perdu leur logement, davantage encore ont vu la valeur de leur logement chuter. Beaucoup, parmi vous, ont des voitures qu’ils n’ont plus les moyens de conduire, des cartes de crédit, des factures qu’ils ne peuvent plus honorer, et des frais scolaires hors de portée de leur bourse.

A ces défis, la réponse n’est pas seulement du côté du gouvernement. Mais le fait que personne n’y réponde est le résultat d’un échec des politiques en panne de Washington, et des mauvaises politiques de George W. Bush.

(APPLAUDISSEMENTS)

Amérique, nous valons mieux que ces huit années passées. Nous sommes un meilleur pays que cela!

(APPLAUDISSEMENTS)

Ce pays vaut mieux qu’un pays dans lequel une femme dans l’Ohio, au bord de la retraite, après une vie de dur labeur, risque le désastre à la moindre maladie.

Nous sommes un pays qui vaut mieux que celui où, un homme dans l’Indiana doit emballer les machines sur lesquelles il travaillait depuis 20 ans, et les voir partir en bâteau vers la Chine , et avoir la gorge serrée en expliquant combien il se sent en échec quand il revient chez lui raconter la nouvelle à sa famille.

Nous avons plus de générosité qu’un gouvernement qui laisse ses vétérans dormir dans la rue et des familles s’enfoncer dans la pauvreté…

(APPLAUDISSEMENTS)

… qui ne lève pas le petit doigt…

(APPLAUDISSEMENTS)

… qui ne lève pas le petit doigt lorsqu’une des plus grandes villes américaines se noie sous nos yeux.

(APPLAUDISSEMENTS)

Ce soir, ce soir, je dis au peuple américain, aux Démocrates et aux Républicains, à travers ce pays: cela suffit! Ce moment…

(APPLAUDISSEMENTS)

Ce moment, ce moment, cette élection est notre chance pour garder vivante, au XXI° siècle, la promesse américaine.

Parce que la semaine prochaine, dans le Minnesota, le même parti qui vous a donné deux mandats de George Bush et Dick Cheney va vous demander un troisième mandat.

(l’AUDIENCE HUE )

Et nous sommes ici, nous sommes ici parce que nous aimons trop ce pays pour laisser les quatre prochaines années ressembler aux huit précédentes.

(APPLAUDISSEMENTS)

Le 4 novembre, le 4 novembre, nous devons nous lever et dire: huit, ça suffit.

(APPLAUDISSEMENTS)

Maintenant, qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Le candidat républicain, John McCain, a porté l’uniforme de ce pays avec courage et distinction, et nous lui devons pour cela gratitude et respect.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et la semaine prochaine, nous entendrons parler de ces épisodes où il a pris ses distances avec son parti, présentés comme des preuves qu’il peut apporter le changement dont nous avons besoin.

Mais le bilan est clair: John McCain a voté dans 90% des cas avec George W. Bush.

Le sénateur McCain aime parler de « jugement » mais, vraiment, qu’est-ce qu’un tel jugement quand vous estimez que George W. Bush a eu raison dans 90% des cas?

(APPLAUDISSEMENTS)

Je ne sais pas si c’est votre cas, mais je ne suis pas prêt à parier sur le changement avec 10% de chances de gagner.

(APPLAUDISSEMENTS)

La vérité, c’est que sur tous les problèmes qui pourraient avoir un impact sur nos vies, santé, éducation, économie, le sénateur McCain a été tout sauf indépendant.

Il a déclaré que l’économie avait fait de grands progrès sous ce président. Il a dit que les fondamentaux de l’économie étaient solides.

Et quand un de ses principaux conseillers, l’homme qui a rédigé son programme économique, a déclaré à propos des les angoisses ressentis par les Américains, que ces derniers souffraient juste d’une récession mentale et que nous étions devenus, je le cite, une « nation de pleurnichards »

(HUEES)

Une nation de pleurnichards? Allez dire cela aux fiers ouvriers d’une usine automobile du Michigan qui continuaient à venir chaque jour et à travailler plus dur que jamais après l’annonce de la fermeture de l’usine, parce qu’ils savaient que d’autres gens comptaient sur les freins qu’ils fabriquaient.

Allez dire cela aux familles de militaires qui portent leur fardeau en silence, lorsqu’ils voient leurs êtres aimés partir pour leur troisième, quatrième, cinquième, mission.

Ce ne sont pas des pleurnichards. Ils travaillent dur, ils tiennent leurs engagements, et ils continuent sans se plaindre. Ce sont les Américains que je connais.

(APPLAUDISSEMENTS)

Cela dit, je ne crois pas que le sénateur McCain soit indifférent à ce qui se passe dans la vie des américains. Je pense simplement qu’il n’est pas au courant.

(RIRES)

Pourquoi, sinon, définirait-il une personne de la classe moyenne comme quelqu’un qui gagne moins de 5 millions de dollars par an? Pourquoi proposerait-il aux grandes entreprises et autres compagnies pétrolières des centaines de milliards de dollars de cadeaux fiscaux, mais pas un penny de baisse d’impôts pour plus de 100 millions d’américains?

Pourquoi, sinon, proposerait-il un plan santé qui en réalité va grever les prestations des gens ou un plan-éducation qui ne prévoit pas du tout d’aider les familles à payer les dépenses d’université, ou encore un plan qui privatiserait le système retraite et jouerait notre retraite à la loterie?

(HUEES)

Le problème n’est pas que John McCain s’en fiche; c’est qu’il ne pige pas.

(APPLAUDISSEMENTS)

Pendant deux décennies il a souscrit à cette vieille philosophie républicaine complètement discréditée: donnez de plus en plus à ceux qui possèdent le plus, et priez pour que la prospérité s’ensuive et redescende vers tous les autres.

A Washington, ils appellent cela la « société de propriétaires », mais ce que cela signifie, c’est que vous devez vous débrouiller tout seul. Au chômage? pas de chance, c’est dûr, débrouillez vous. Pas de couverture maladie? Le marché s’en occupera, débrouillez vous. Né dans la pauvreté? Prenez votre sort en main, débrouillez-vous.

(APPLAUDISSEMENTS)

Bon, il est temps qu’ils deviennent « propriétaires » de leurs propres échecs. Il est temps pour nous de changer l’Amérique. Et c’est la raison pour laquelle je me présente à l’élection du président des Etats-Unis.

(APPLAUDISSEMENTS)

Vous voyez, nous, les démocrates nous mesurons de façon très différente ce qui constitue le progrès dans ce pays.

Nous le mesurons en regardant combien de personnes peuvent trouver un boulot pour rembourser leurs prêts immobiliers, en regardant si vous pouvez épargner un peu d’argent chaque mois afin que vous puissiez un jour assister à la remise d’un diplôme universitaire à votre enfant.

Nous mesurons le progrès en constatant les 23 millions d’emplois créés lorsque Bill Clinton était président…

(APPLAUDISSEMENTS)

… une époque pendant laquelle une famille moyenne américaine avait vu son revenu grimper de 7500 dollars, alors qu’il a baissé de 2000 dollars sous George W. Bush.

(APPLAUDISSEMENTS)

Nous mesurons la force de l’économie non pas en comptant les milliardaires ou les profits du classement de Fortune, mais en regardant si quelqu’un, avec une bonne idée, peut prendre un risque et lancer une nouvelle entreprise, ou si une serveuse qui vit de pourboires peut prendre une journée pour s’occuper de son enfant malade sans perdre son emploi; une économie qui honore la dignité du travail.

Les « fondamentaux » que nous utilisons pour mesurer la solidité de l’économie, c’est de déterminer si nous pouvons faire vivre cette promesse fondamentale qui a fait des Etats-Unis un grand pays, cette promesse pour laquelle je suis ici ce soir.

Parce que, sur les visages de ces jeunes vétérans qui reviennent d’Irak ou d’Afghanistan, je vois mon grand-père, qui s’était enrôlé après Pearl Harbour, avait marché dans l’armée de Patton, et avait été récompensé par une nation pleine de gratitude qui lui avait donné la chance d’étudier à l’université, grâce au financement de la loi sur les GI.

Sur le visage de ce jeune étudiant, qui dort trois petites heures avant son travail de nuit, je pense à ma mère, qui a élevé, seule, ma soeur et moi, alors qu’elle travaillait et étudiait pour avoir un diplôme, qui a dû à une occasion revenir aux bons alimentaires, mais qui a quand même réussi à nous envoyer dans les meilleures écoles du pays grâce à l’aide des prêts scolaires et des bourses.

(APPLAUDISSEMENTS)

Quand j’écoute un autre travailleur qui me dit que son usine a fermé, je me souviens de tous ces hommes et ces femmes dans le sud de Chicago, que j’ai soutenu et pour lesquels je me suis battu il y a 20 ans après la fermeture de l’aciérie locale.

Et, lorsque j’entends une femme me parler de ses difficultés à démarrer sa propre affaire, ou à trouver sa voie dans le monde, je pense à ma propre grand-mère qui s’est hissée toute seule du rang de secrétaire à celui de cadre moyen, malgré le handicap d’avoir été une femme qui lui a fait rater plusieurs fois le train des promotions.

C’est elle qui m’a enseigné le fait de travailler dur. C’est elle qui a reporté l’achat d’une nouvelle voiture ou d’une nouvelle robe pour elle afin de me permettre d’avoir une vie meilleure. Elle a misé tout ce qu’elle avait sur moi. Et, bien qu’elle ne soit plus en mesure de voyager, je sais qu’elle regarde ce soir, et cette nuit est aussi la sienne.

(APPLAUDISSEMENTS)

Je ne sais pas quel type de vie John McCain imagine que les célébrités mènent, mais c’est cette vie que j’ai connue.

(APPLAUDISSEMENTS)

Ce sont mes héros et ce sont leurs histoires qui ont façonné ma vie. Et c’est en leur nom que j’ai l’intention de gagner cette élection et de garder notre promesse vivante en tant que président des Etats-Unis.

(APPLAUDISSEMENTS)

Quelle est cette promesse de l’Amérique? C’est une promesse qui dit que chacun d’entre nous a la liberté de choisir la vie qu’il veut mener, mais que nous avons aussi l’obligation de traiter les autres avec dignité et respect.

C’est une promesse qui dit que le marché doit récompenser l’effort et l’innovation et produire de la croissance, mais que les affaires doivent respecter leurs responsabilités, qui sont de créer du travail pour les Américains, de prendre soin des travailleurs américains, et de respecter le code de la route.

C’est une promesse qui dit que le gouvernement ne peut pas résoudre tous nos problèmes, mais qu’il doit faire ce que nous ne pouvons pas assurer nous-mêmes: nous protéger du mal et fournir à chaque enfant une éducation décente; conserver une eau propre et nos jouets en sécurité; investir dans de nouvelles écoles, de nouvelles routes, la science et la technologie.

Notre gouvernement devrait travailler pour nous, pas contre nous. Il devrait nous aider, pas nous faire du mal. Il devrait garantir que les opportunités n’existent pas seulement pour ceux qui disposent de l’argent et de l’influence, mais pour tout Américain disposé à travailler.

C’est ça la promesse de l’Amérique, l’idée que nous sommes responsables de nous-mêmes, mais aussi que nous progressons ou nous reculons comme une nation unie, la croyance fondamentale dans le fait que je suis le protecteur de mon frère, le protecteur de ma soeur.

C’est cela la promesse que nous devons conserver intacte. Voilà le changement qu’il faut introduire immédiatement.

(APPLAUDISSEMENTS)

Alors laissez moi vous expliquer ce que signifierait ce changement si je devenais Président.

(APPLAUDISSEMENTS)

Le changement, ça signifie que le code des impôts ne récompense pas les lobbyistes qui l’ont rédigé, mais les travailleurs américains et les petites entreprises qui le méritent.

(APPLAUDISSEMENTS)

Vous savez, contrairement à John McCain, je vais cesser d’accorder des exonérations fiscales aux entreprises qui délocalisent les emplois à l’étranger, et je vais commencer à les accorder à celles qui créent des emplois ici, en Amérique.

(APPLAUDISSEMENTS)

J’éliminerai l’impôt sur les plus-values pour les petites entreprises et les start-ups qui créent les employés qualifiés et bien payés de demain.

(APPLAUDISSEMENTS)

Ecoutez bien: je vais réduire les impôts –oui, réduire les impôts- pour 95% des familles laborieuses parce que, dans une économie comme celle-ci, la dernière chose à faire est d’augmenter les impôts pour la classe moyenne.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et, pour le bien de notre économie, de notre sécurité, et l’avenir de notre planète, je me donnerai un objectif clair en tant que Président: en dix ans, je mettrai fin à notre dépendance vis-à-vis du pétrole du Moyen Orient.

(APPLAUDISSEMENTS)

Nous ferons tout cela. Washington parle depuis 30 ans de notre dépendance vis-à-vis du pétrole. Et, à ce propos, John McCain a fait partie de 26 de ces années-là.

(rires)

Et, pendant cette période, il a dit non à des voitures moins gourmandes en énergie, non aux investissements dans les énergies renouvelables, no aux carburants renouvelables. Aujourd’hui, nous importons trois fois plus de pétrole que lorsque le Sénateur McCain a été élu la première fois.

Il est temps de mettre fin à cette dépendance et de considérer que l’exploration [pétrolière] n’est qu’une mesure transitoire, pas une solution à long terme, pas même l’ébauche d’une solution.

(APPLAUDISSEMENTS)

En tant que Président, je puiserai dans nos réserves de gaz naturel, j’investirai dans les technologies de charbon propre, et je trouverai les moyens de contrôler en toute sécurité l’énergie nucléaire. J’aiderai notre industrie automobile à se rééquiper, de telle manière que des voitures économes en énergie puissent être construites ici, en Amérique.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et j’investirai 150 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie dans les sources d’énergie renouvelables accessibles – l’éolien, le solaire, la prochaine génération de biocarburants, un investissement qui créera de nouvelles industries et 5 millions d’emplois bien payés et qui ne pourront pas être délocalisés.

(APPLAUDISSEMENTS)

A l’Amérique, je dis que l’heure n’est pas aux plans modestes. Il est temps de tenir notre obligation morale de garantir à chaque enfant une éducation de niveau mondial, car c’est ce qu’il faut pour faire partie de la compétition de l’économie globale.

Vous savez, Michelle et moi sommes ici ce soir car nous avons eu la chance d’avoir reçu cette éducation. Et je ne permettrai pas de compromis sur ce point, qui priverait certains enfants de cette chance-là.

(APPLAUDISSEMENTS)

J’investirai dans l’éducation au plus jeune age. Je recruterai une armée de nouveaux enseignants et leur fournirai des salaires élevés et leur accorderai plus de soutien. En échange, j’attendrai d’eux des niveaux élevés et qu’ils aient plus de comptes à rendre.

Et nous tiendrons notre promesse envers chaque jeune Américain: si vous vous engagez à servir votre communauté ou votre pays, nous ferons en sorte que vous puissiez vous permettre l’accès à l’université.

(APPLAUDISSEMENTS)

C’est aujourd’hui l’heure de tenir notre promesse d’offrir une couverture médicale accessible et bon marché pour tout Américain.

(APPLAUDISSEMENTS)

J’ai vu ma mère se débattre avec les compagnies d’assurance alors qu’elle était alitée en train de mourir d’un cancer. Je ferai en sorte que ces sociétés cessent d’imposer des discriminations à ceux qui sont souffrants et ont le plus besoin de soins.

(APPLAUDISSEMENTS)

C’est aujourd’hui qu’il faut aider les familles en introduisant des journées de congé maladie, et de meilleurs congés familiaux, car personne, en Amérique, ne devrait avoir à choisir entre garder son emploi et s’occuper d’un enfant malade ou d’un parent souffrant.

C’est aussi aujourd’hui qu’il nous fait changer les lois sur la faillitte, afin de protéger les retraites des bonus des PDG, et qu’il faut protéger la Sécurité sociale des générations futures.

C’est aujourd’hui qu’il faut tenir la promesse d’un travail égal pour une journée de travail équivalente, car je veux que mes filles aient les mêmes opportunités que vos fils.

(APPLAUDISSEMENTS)

Une partie de ces projets coûteront de l’argent, c’est pourquoi j’ai expliqué comment j’allais les financer jusqu’au dernier centime. En supprimant les niches des entreprises et les paradis fiscaux qui n’aident pas l’Amérique à croître.

Mais je vais également passer le budget fédéral au peigne fin, ligne par ligne, éliminer les programmes qui ne fonctionnent plus, et rendre plus efficaces et moins coûteux ce dont nous avons encore besoin, car nous ne pouvons pas faire face aux défis du XXI° siècle avec la bureaucratie du XX° siècle.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et, en tant que Démocrates, nous devons admettre que pour réaliser la promesse de l’Amérique, il faudra plus que de l’argent. Il faudra un sens des responsabilité renouvelé de la part de chacun d’entre nous, retrouver ce que John F. Kennedy appelait notre force intellectuelle et morale.

Oui, le gouvernement doit montrer la voie sur l’indépendance énergétique, mais chacun d’entre nous doit apporter sa contribution, rendre sa maison ou son entreprise plus efficace.

(APPLAUDISSEMENTS)

Oui, nous devons fournir plus d’échelles vers le succès pour nos jeunes hommes qui sont tombés dans le crime et le désespoir. Mais nous devons reconnaître que les meilleurs programmes ne remplaceront pas des parents, que ce n’est pas le gouvernement qui peut éteindre la télévision et faire en sorte que les enfants fassent leurs devoir, que les pères assument leurs responsabilités pour offrir amour et conseils à leurs enfants.

La responsabilité individuelle, et la responsabilité collective, c’est l’essence même de la promesse de l’Amérique. Et de la même manière que nous tiendrons cette promesse vis-à-vis de la prochaine génération chez nous, nous devons aussi tenir la promesse de l’Amérique à l’étranger.

Si John McCain veut avoir un débat pour savoir lequel d’entre nous a le caractère et le jugement nécessaires pour être le prochain Commandant en chef, j’y suis prêt.

(APPLAUDISSEMENTS)

Car, alors que le Sénateur McCain tournait le regard vers l’Irak quelques jours après le 11 septembre, je me suis levé et je me suis opposé à cette guerre, sachant quelle détournerait l’attention des véritables menaces auxquelles nous faisons face.

Quand John McCain disait qu’on pouvait se débrouiller en Afghanistan, je disais qu’il fallait plus de moyens et plus de troupes pour terminer le combat contre ces terroristes qui nous ont attaqué le 11 septembre, et montrer clairement à Oussama Ben Laden et à ses lieutenants que c’est eux qui sont dans notre collimateur.

Vous savez, John McCain aime répéter qu’il suivra Ben Laden jusqu’aux portes de l’enfer, mais il ne va même pas le suivre jusqu’aux caves dans lesquelles il vit.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et aujourd’hui, aujourd’hui, alors que mon appel pour un calendrier en vue de retirer nos troupes d’Irak a été repris en écho par le gouvernement irakien et même par l’administration Bush, et après avoir appris que l’Irak a un surplus de 79 milliards de dollars tandis que nous nous vautrons dans le déficit, John McCain s’isole dans son refus obstiné d’en finir avec une guerre erronée.

Ce n’est pas de cette sagesse dont nous avons besoin; cela ne protégera pas les Etats-Unis. Nous avons besoin d’un président qui puisse faire face aux menaces du futur, qui ne continue pas de reprendre les idées du passé.

(APPLAUDISSEMENTS)

Vous ne provoquez pas la défaite d’un réseau terroriste actif dans 80 pays en occupant l’Irak. Vous ne protégez pas Israël et dissuadez l’Iran simplement en utilisant des mots durs à Washington. Vous ne pouvez pas vraiment aider la Géorgie lorsque que vous avez mis à rude épreuve vos anciennes alliances.

Si John McCain veut suivre George Bush avec encore plus de discours ferme et de stratégie mauvaise, c’est son choix, mais ce n’est pas ce dont l’Amérique a besoin.

(APPLAUDISSEMENTS)

Nous sommes le parti de Roosevelt. Nous sommes le parti de Kennedy. Alors ne me dites pas que les Démocrates ne défendront pas le pays. Ne me dites pas que les Démocrates ne nous protégeront pas.

La politique étrangère Bush-McCain a gaspillé l’héritage que plusieurs générations d’Américains, démocrates et républicains, ont construit, et nous sommes ici pour rétablir cet héritage.

(APPLAUDISSEMENTS)

Comme commandant-en-chef, je n’hésiterai jamais à défendre cette nation, mais je n’enverrai nos troupes qu’avec une mission claire et un engagement sacré de leur fournir l’équipement dont elles ont besoin pour se battre et la protection et les soins qu’elles méritent quand elles reviennent.

(APPLAUDISSEMENTS)

Je finirai la guerre en Irak avec responsabilité et je finirai la lutte contre Al Qaeda et les taliban en Afghanistan. Je reconstruirai notre force militaire pour affronter les conflits futurs mais je renouvellerai aussi la diplomatie directe, ferme, qui peut empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires et réfréner l’agression russe.

Je construirai de nouveaux partenariats pour vaincre les menaces du XXIe siècle: le terrorisme et la prolifération nucléaire, la pauvreté et le génocide, le changement climatique et la maladie.

Et je rétablirai notre réputation morale pour que l’Amérique redevienne le dernier, le meilleur espoir pour tous ceux qui veulent la liberté, qui veulent des vies en paix et qui aspirent à un futur meilleur.

(APPLAUDISSEMENTS)

Telles sont les politiques que j’appliquerai. Et ces prochaines semaines, je me prépare à en débattre avec John McCain.

Mais ce que je ne ferai pas serait de suggérer au sénateur qu’il utilise ses positions pour des motifs politiques, parce qu’une des choses que nous devons changer dans la politique est l’idée que les gens ne peuvent être en désaccord sans s’en prendre au caractère ou au patriotisme de l’autre.

(APPLAUDISSEMENTS)

Les temps sont trop sérieux, les enjeux trop importants pour cette rangaine partisane. Alors accordons-nous sur le fait que le patriotisme n’a pas de parti. J’aime ce pays, et vous aussi, John McCain aussi.

Les hommes et les femmes qui servent sur nos champs de bataille peuvent être démocrates, républicains et indépendants, mais ils se sont battus ensemble, ils ont versé leur sang ensemble et certains sont morts ensemble sous le même drapeau. Ils n’ont pas servi une Amérique rouge (républicaine, ndt) ou une Amérique bleue (démocrate, ndt); ils ont servi les Etats-Unis d’Amérique.

(APPLAUDISSEMENTS)

Alors j’ai des nouvelles pour vous, John McCain: nous mettons tous notre pays au premier plan.

(APPLAUDISSEMENTS)

Amérique, notre travail ne sera pas facile. Les défis auxquels nous faisons face réclament des choix difficiles. Et les démocrates, comme les républicains, devront exclure les idées usées et les politiques du passé. Ce qui a été perdu ces huit dernières années ne se mesure pas uniquement en salaires supprimés ou en déficits commerciaux plus grands. Ce qui a aussi été perdu est notre sens du bien commun et c’est ce que nous devons rétablir.

(APPLAUDISSEMENTS)

Nous ne sommes peut-être pas d’accord sur l’avortement, mais nous pouvons certainement nous rejoindre sur la réduction du nombre de grossesses non désirées dans ce pays.

(APPLAUDISSEMENTS)

La réalité de la possession d’armes peut être différente pour des chasseurs dans l’Ohio rurale et pour ceux qui subissent la violence des gangs à Cleveland, mais ne me dites pas que nous ne pouvons pas faire respecter le Deuxième Amendement tout en retirant les AK-47 des mains des criminels.

(Applaudissements)

Je sais qu’il y a des différences sur le mariage homosexuel, mais nous pouvons certainement nous rejoindre pour que nos frères et nos soeurs homosexuels puissent rendre visite à une personne qu’ils aiment dans un hôpital et vivre des vies libérées de la discrimination.

(APPLAUDISSEMENTS)

Vous savez, les passions peuvent s’échauffer sur l’immigration, mais je ne connais personne qui soit gagnant lorsqu’une mère est séparée de son jeune enfant ou lorsqu’un employeur réduit les salaires américains en employant des travailleurs clandestins.

Mais cela, aussi, fait partie de la promesse de l’Amérique, la promesse d’une démocratie où nous pouvons trouver la force et la grâce de réduire les divisions et de nous rassembler dans un effort commun.

Je sais que certains ne partagent pas de telles convictions, un tel optimisme. Ils disent que notre volonté de faire de notre vie publique quelque chose de plus grand, de plus solide, de plus honnête n’est qu’un cheval de troie pour des impôts plus élevés et l’abandon des valeurs traditionnelles.

Il faut s’attendre à cette critique, parce que si vous n’avez pas d’idée nouvelle, vous ne pouvez qu’utiliser que des tactiques éculées pour faire peur à l’électeur.

(APPLAUDISSEMENTS)

Si vous n’avez pas de bon bilan que vous pouvez défendre, alors vous n’avez plus qu’à dépeindre votre adversaire comme quelqu’un à fuir. Vous abordez une grande élection avec des mesquineries.

Et vous savez quoi? Cela a déjà marché, parce que ce discours se nourrit de la méfiance que nous avons tous vis-à-vis du gouvernement. Quand Washington ne fonctionne pas, toute la promesse qu’il pourrait porter semble vide. Si vos espoirs ont été déçus et déçus encore, alors mieux vaut cesser d’espérer et se contenter de ce que vous connaissez déjà.

Je comprends cela. J’ai conscience que je ne suis pas le candidat le plus probable pour cette position. Je n’ai pas le profil typique, et je n’ai pas passé ma carrière dans les allées de Washington.

Mais je suis devant vous ce soir parce que partout, de part et d’autre de l’Amérique, quelque chose bouge. Ce que les défaitistes ne comprennent pas, c’est que cette élection n’a jamais tourné autour de moi: elle tourne autour de vous.

(APPLAUDISSEMENTS)

De vous.

(APPLAUDISSEMENTS)

Depuis 18 mois, vous vous êtes levés, un par un, pour dire: « Assez! » à la politique du passé. Vous comprenez que, dans cette élection, la chose la plus risquée à faire serait d’essayer de suivre la même vieille politique avec les même vieux acteurs, tout en espérant un résultat différent.

Vous avez montré ce que l’histoire nous apprend, c’est qu’à des moments clé comme celui ci, le changement dont nous avons besoin ne vient pas de Washington. Le changement va à Washington .

(APPLAUDISSEMENTS)

Le changement survient parce que le peuple américain le demande, parce qu’il se dresse et prône de nouvelles idées et de nouveaux dirigeants, une nouvelle politique pour une nouvelle ère.

Amérique, nous sommes à un de ces moments.

Je crois que, aussi dur que cela puisse être, le changement est en route, parce que je l’ai vu, je l’ai vécu.

Parce que je j’ai vu dans l’Illinois, quand nous avons apporté des soins à davantage d’enfants et fait passer davantage de familles de l’assurance chômage au monde du travail.

Je l’ai vu à Washington, lorsque nous avons dépassé les clivages des partis pour améliorer le gouvernement, renforcer les règles de responsabilité des lobbyistes, améliorer le traitement des vétérans et empêcher les terroristes de mettre la main sur des armes nucléaires.

Et je l’ai vu lors de cette campagne, à travers les jeunes qui votaient pour la première fois, mais aussi à travers les jeunes de coeur, tous ceux qui se sont engagés de nouveau, après une longue période sans le faire; à travers ces républicains qui n’avaient jusque là jamais pensé qu’ils pourraient un jour prendre un bulletin de vote démocrate, mais qui l’ont pourtant fait.

(APPLAUDISSEMENTS)

Je l’ai vu, à travers ces travailleurs qui ont préféré réduire de trois heures par jour leur temps de travail, alors même qu’ils ne peuvent se l’offrir, simplement pour permettre à leurs amis garder leur emploi; à travers les soldats qui retournent dans l’armée après avoir perdu un bras où une jambe; dans les bons voisins qui accueillent un étranger lorsqu’un ouragan frappe et que les eaux montent.

Vous savez, ce pays, notre pays a plus de richesse que n’importe quelle nation, mais ce n’est pas ce qui nous rend riche. Nous avons l’armée la plus puissante de la terre, mais ce n’est pas ce qui nous rend forts. Nos universités et notre culture sont jalousés partout dans le monde, mais ce n’est pas la raison pour laquelle le monde vient vers nos rivages.

La raison, c’est l’esprit américain, la promesse américaine, qui nous fait avancer même quand le sentier est difficile; qui nous lie en dépit de nos différences; qui nous fait porter le regard non pas vers ce qui est visible, mais vers ce qui est invisible, un endroit un peu fou.

Cette promesse est le plus grand héritage que nous ayions reçu. C’est la promesse que je fais à mes filles quand je les borde le soir, et une promesse que vous faites aux vôtres, une promesse qui a permis aux immigrants de franchir les océans et aux pionniers de voyager vers l’ouest, une promesse qui a conduit les travailleurs à manifester et aux femmes à exiger le droit de vote.

(APPLAUDISSEMENTS)

Et c’est la promesse qui, il y a 45 ans, a amené des américains de tous les horizons de ce pays à se réunir sur le Mall de Washington, devant le mémorial de Lincoln, et à écouter un jeune prédicateur de Georgie parler de son rêve.

(APPLAUDISSEMENTS)

Les hommes et les femmes qui se sont retrouvés là pouvaient à l’époque entendre de nombreuses choses. Ils pouvaient entendre des mots de colère et de discorde. On pouvait leur avoir dit de céder à la peur et aux frustrations liées à tant de rêves non réalisés. Mais ce que ces gens ont préféré écouter -des gens de diverses couleur et croyances, de tous horizons- c’est qu’en Amérique, nos destins sont inextricablement liés, et nos différents rêves peuvent n’en faire qu’un.

« Nous ne pouvons pas marcher seuls, " avait lancé le prêcheur. " Et en marchant, nous devons faire le serment que nous iront toujours de l’avant. Nous ne pouvons rebrousser chemin ».

Amerique, nous ne pouvons rebrousser chemin…

(APPLAUDISSEMENTS)

… car il reste tant de travail à accomplir; tant d’enfants à recevoir une éducation, tant de vétérans dont il faut prendre soin; une économie à remettre sur pied; des villes à reconstruire; des fermes à sauver; tant de familles à protéger, tant de sorts à améliorer.

Amerique, nous ne pouvons rebrousser chemin; nous ne pouvons marcher seuls.

A cet instant, cette élection, nous devons promettre, de nouveau, de marcher vers l’avenir. Respectons cette promesse, cette promesse américaine, et pour reprendre les mots des écritures, tenons ferme, sans vaciller, la déclaration publique de notre espérance.

Merci. Que Dieu vous bénisse. Et que Dieu bénisse les Etats-Unis d’Amérique.

L’ambassade des Etats-Unis et la MINUSTAH satisfaites du vote de Mme Pierre Louis


Haïti-Politique

L’ambassade des Etats-Unis et la MINUSTAH satisfaites du vote de la déclaration de Politique générale de Mme Pierre Louis par la Chambre Basse

Elles invitent les sénateurs à emboîter le pas aux députés, sans faire référence à la controverse soulevée par la formation du nouveau gouvernement avant la présentation au Parlement de la déclaration de Politique générale


L’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-Prince informe avoir chaleureusement accueilli le vote vendredi par la Chambre des Députés de la déclaration de Politique générale du Premier ministre ratifié Michèle Duvivier Pierre-Louis, dans un communiqué daté de samedi.

« Cet acte représente une étape importante dans le processus longuement différé de l’installation d’un nouveau gouvernement. Nous applaudissons les efforts de ces responsables politiques qui font preuve de vision et de détermination et qui travaillent ensemble pour résoudre l’impasse politique actuelle. L’installation d’un nouveau gouvernement est la clé de l’avenir d’Haïti », précise le communiqué.

L’Ambassade lance par ailleurs un appel « à tous ceux qui sont engagés dans le processus de ratification pour qu’ils accomplissent leurs responsabilités constitutionnelles, à travers une action rapide sur la déclaration de Politique générale du Premier ministre », référence à peine voilée aux sénateurs qui doivent incessamment se prononcer sur l’énoncé de Politique générale.

« L’impact de l’ouragan Gustav sur Haïti récemment souligne clairement les besoins urgents pour un gouvernement fonctionnel en place, capable de répondre aux besoins pressants du peuple haïtien, aussi bien aux défis à long terme auxquels fait face le pays », conclut l’ambassade, avant de s’engager à travailler étroitement, et de manière coopérative avec le nouveau gouvernement, une fois qu’il serait installé.

A l’instar de l’Ambassade des Etats-Unis qui n’a fait aucune référence à la controverse soulevée par la formation du nouveau gouvernement avant la présentation au Parlement de la déclaration de Politique générale de Mme Pierre Louis, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dit avoir également accueilli avec satisfaction le vote par la Chambre des députés de la déclaration de Politique générale de Michèle Pierre-Louis.

Dans un communiqué publié samedi, elle se montre plus explicite que l’Ambassade des Etats-Unis, formant ouvertement le voeu que la déclaration de Politique générale soit également approuvée par le Sénat.

« Le pays a aujourd’hui la possibilité de sortir de la crise politique et institutionnelle dont il souffre depuis plus de 4 mois et demi. Il importe en effet de permettre au Gouvernement de se mettre au travail et de répondre aux besoins pressants de la population haïtienne, notamment après les pertes en vies humaines et les dégâts matériels importants causés par le cyclone Gustav », indique la MINUSTAH.

La mission onusienne estime de plus que « les conditions difficiles dans lesquelles se trouve le pays commandent un effort de tous pour s’engager dans la voie de la solidarité et d’un dialogue constructif, afin d’assurer le bon fonctionnement de l’Etat et la relance de l’économie ». La MINUSTAH et l’ensemble du Système des Nations Unies se disent prêts à accompagner ce processus, avec tous les moyens dont ils disposent dans le cadre de leurs mandats respectifs.

« Le moment est venu pour l’ensemble des acteurs politiques d’assumer leurs responsabilités dans l’intérêt supérieur du pays et du peuple haïtien, qui attend des solutions aux problèmes sérieux auxquels il est confronté, en particulier ceux liés à la rentrée scolaire et à la cherté de la vie », conclut le communiqué de la MINUSTAH.

Aucune date n’a encore été fixée pour la présentation par Mme Michèle Pierre Louis de sa déclaration de Politique générale au Sénat de la République.

Neuf (9) Sénateurs sur les 18 restants au Sénat haïtien ont adressé jeudi une lettre ouverte au Chef de l’Etat, René Préval, pour lui demander de procéder au retrait de l’Arrêté présidentiel de nomination des membres du Gouvernement appelé à succéder à celui de Jacques Edouard Alexis, renversé le 12 avril dernier.

L’arrêté en question est contresigné par le Premier ministre ratifié, Michèle Duvivier Pierre Louis. Un acte que de nombreux parlementaires assimilent à un grave accroc à la procédure devant aboutir à l’entrée en fonction effective d’un Premier ministre. A leur avis, la déclaration de politique générale de Mme Pierre Louis doit d’abord bénéficier du vote favorable des deux Chambres du Parlement avant qu’elle puisse assumer ses fonctions et signer des documents officiels. [jmd/RK]

mercredi 27 août 2008

Prenons au sérieux les menaces contre le Juge Heidi Fortuné.


reseaucitadelle@yahoo.fr

Cyrus Sibert suggère qu’on prenne au sérieux les deux derniers textes publiés par le juge Heidi Fortuné. Je suis au courant de ces menaces. Je suis aussi concerné par ces menaces de mort et d’assassinat. Le juge Heidi Fortuné m’avait fait part de l’initiative de plusieurs criminels proches des policiers impliqués dans le kidnapping au Cap-Haïtien. Depuis la publication de notre texte : « Panique au Cap-Haïtien : un kidnappeur accuse des policiers… » et l’acte courageux du Juge Fortuné d’instruire sans favoritisme (Chef pa ka guen anyen menm si yo nan zak kriminel) les cas de kidnapping au Cap-Haïtien, des réseaux ont été démantelés. Les actes de kidnapping sont suspendus. Faut-il signaler, le Directeur Départemental est aussi menacé par des policiers et hommes de gangs proches des deux policiers accusés dont un incarcéré à la prison civile du Cap-Haïtien.

Je ne dénonce rarement les menaces faites contre ma personne. Car je sais que les bandits, les criminels, les ennemis du peuple ne cherchent à vérifier les effets de leurs actes d’intimidation qu’en suivant les réactions des personnes intimidées. Ainsi, j’avais conseillé au Juge Fortuné d’ignorer ces menaces, de ne pas faire honneur aux criminels en dénonçant leurs actes. Cependant, si dans l’espace d’une semaine, il décide de publier deux textes d’alerte (ADVIENNE QUE POURRA - Juge Heidi Fortuné, QU’IL EN SOIT AINSI !) sur les menaces auxquelles il fait face, je souhaite que ses messages soient pris au sérieux.

Le Juge Fortuné et moi nous partageons l’idée que la justice, le respect des droits humains, la lutte contre la corruption, le renforcement de la société civile sont des objectifs à atteindre. Les citoyens ne doivent plus se contenter de critiquer, ils doivent agir. Leur fonction au sein de la société haïtienne est leur poste de combat. Le Médecin, l’ingénieur, le commerçant, l’homme d’affaire, le couturier, l’agriculteur, le policier, le juge, le professeur, le personnel médical, etc., si tout le monde agit en citoyen responsable chaque jour et tout le temps, Haïti finira par bouger, les politiques seront obligés de suivre l’incontournable mouvance. Nous ne devons pas rester là à observer les dirigeants à la tête de l’Etat en acceptant que l’Etat c’est eux, l’Etat ce n’est pas nous. Alors qu’il agit en notre nom. Nous devons nous engager pour atteindre des objectifs de changement qualitatif. Changement en profondeur dans le système judiciaire, changement majeur dans la police, dans la presse, dans l’Education, les soins médicaux, le réseau routier, les rapports sociaux, etc. Tout en exigeant la bonne gouvernance, agissons en citoyens responsables. Avec un minimum d’engagement et de courage citoyens, envers et contre tous, nous pouvons contribuer à poser les bases de cette Nation moderne.

Je refuse l’idée que mon pays est « foutu ». Il n’y a que trop de lâches, de flatteurs et de soumis en Haïti ; Trop de citoyens démissionnaires.

Haïti ne doit pas mourir ! Le Juge Heidi Fortuné non plus !

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
27 Août 2008

QU’IL EN SOIT AINSI !

Depuis quelque temps, mon horizon professionnel et mon paysage familial s’assombrissent par de grosses vagues de menaces, qui semblent vouloir annoncer une tempête dévastatrice sur ma vie et celle de mon entourage. Des appels anonymes sur mon portable, certaines déclarations intempestives à travers les rues par des policiers et autres citoyens proches de la mafia locale, les témoignage et compte rendu de détenus partageant la même cellule avec l’ex responsable du service d’investigation, le maire du Cap-Haïtien qui déclare ouvertement et sans ambages lors d’une émission télévisée qu’il n’y a absolument pas de policiers trempés dans le kidnapping et qu’il ne faut pas prendre au sérieux ceux-là qui avancent pareille allégation… en sont des signes avant coureurs qui, loin de me faire peur, me conduisent à réfléchir sur mon avenir et renforcer mon engagement citoyen dans ce pays que je ne suis pas prêt à laisser au profit des salauds. Certes, je n’ai plus vingt ans. À trente six ans, je suis plus qu’un Magistrat, je suis un père, un époux. Ma mère, ma femme et ma fille de deux ans ont encore besoin de ma présence et de ma protection. Plusieurs personnes me demandent d’arrêter, mais sans vouloir être têtu, et, au risque d’être incohérent avec ma conception de justice et ma conviction d’homme, je ne peux pas abandonner, surtout pas à mi chemin. Ce serait trop lâche de ma part et, cela ne me ressemble pas. Ce combat n’est pas seulement le mien, il y a tout un idéal derrière moi. Toute une génération me regarde. Je me bats pour le changement, pour le peuple, pour la nation. Quoi de plus beau de tomber pour une noble cause ! Dans le dernier appel anonyme que j’ai reçu, mon interlocuteur, avant de me raccrocher au nez, m’a laissé entendre carrément que je n’aurai pas la chance de Claudy Gassant. Eh bien, qu’il en soit ainsi ! Personne ne meurt avant son heure. Il est écrit : si on connaît l’avenir, on peut le modifier. Moi-même, je le dis pour la postérité et pour l’histoire, si c’est dans le traitement de dossiers de kidnapping impliquant des policiers que je dois livrer ma dernière bataille, si c’est ici que doit prendre fin ma mission, c’est que mon passage sur terre aura été écrit d’avance et j’entends nullement le modifier. Qu’il en soit ainsi !
Des remerciements à mon frère Gérard Fortuné, Magistrat Willy Lubin, Mme Jocelyne Elie, Me Serge H. Moise, Me François Joseph Baptiste, Mme Caroline Benoît, M. Rony Joseph, M. Mickély Bolivar et M. Jean-Louis Aly pour leurs sympathies et leur soutien sans faille.

Heidi FORTUNÉ
Magistrat, Juge d’Instruction
Cap-Haïtien, Haïti
Ce 26 Août 2008
http://heidifortune .blogspot. com

lundi 25 août 2008

La liste des membres du nouveau gouvernement.

La présidence publie la liste des membres du nouveau gouvernement: les ministres devraient être installés ce mardi avant la présentation de l'énoncé de politique générale du premier ministre

Port-au-Prince, le 25 août 2008 (AHP)-

La présidence a rendu publique ce lundi une liste de 18 membres du nouveau gouvernement qui a pratiquement été investi ce lundi lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs à l'occasion du dernier conseil des ministre du gouvernement sortant au palais présidentiel.

Un premier arrêté doit nommer incessamment le premier ministre ratifié Michèle Pierre-Louis qui joue à la fois le rôle de ministre de la justice et de la sécurité publique.

Un deuxième arrêté nommera les membres du gouvernement qui devrait être installé officiellement dès ce mardi.

L'énoncé de politique générale de Michèle Pierre-Louis sera présenté vraisemblablement après l'entrée en fonction du gouvernement.

Dans ce gouvernement, Mme Gabrielle Baudin qui était directrice du Bien-être social occupe le poste de ministre des Affaires sociales. Il s'agirait d'un choix de Michèle Pierre-Louis.

Daniel Dorsainvil, ancien cadre de l'USAID et proche de la présidence conserve son poste de ministre de l'Economie et des Finances.

Marie Josée Garnier, une proche du Parti PON est nommée ministre du Commerce et de l'Industrie.

Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, un ancien cadre du Parti Louvri baryè et proche des organisations féminines conserve son portefeuille de ministre à la condition féminine.

Alrich Nicolas qui a travaillé à l'ambassade d'Haïti à Paris a été nommé ministre des Affaires étrangères. Il s'agirait également d'un choix du premier ministre ratifié.

Le Ministère des haïtiens vivant à l'Etranger a été confié à Charles Manigat, un ancien du "Parti unifié des communistes haïtiens" (PUCH).

Joël Desrosiers du parti présidentiel "l'Espoir " est nommé ministre de l'Education nationale et Alex Larsène du parti Fusion a été désigné au Ministère de la Santé Publique.

Evans Lescouflair du parti Komba retourne au Ministère de la Jeunesse et ds Sports.

Jean Julien Olsen, ancien chef de cabinet de l'ancien ministre de la Culture Daniel Elie est nommé à ce même ministère.

Un ancien directeur général du CAMEP, Gérald Jean Baptiste remplace le contesté Frantz Vérella au Ministère des travaux publics, transport et communication.

Jean Max Bellerive, un ancien proche du MIDH conserve son poste au Ministère de la Planification et de la Coopération.

Un ancien secrétaire d'Etat à l'Agriculture dans le gouvernement sortant, Joanas Gué (L'Espoir) est promu ministre.

Paul Antoine Bien-Aimé (L'espoir) conserve également son poste à l'Intérieur tout comme Jean-Joseph Jasmin, ministre chargé d'harmoniser les relations entre l'Exécutif et le législatif.

Jean-Marie Claude Germain (Union) et Patrick Delatour, un ancien du RDNP restent respectivement à l'Environnement et au Tourisme.

Au nom de l’ « Esprit de justice », libérez les pauvres soldats haïtiens !

Des soldats haïtiens hissant le drapeau blanc, au local de l’Ancienne Prison Civile,
en signe de leur volonté pacifiste, le 28 juillet 2008.

Depuis samedi 23 Août 2008, 15 militaires démobilisés sont en garde à vue au Commissariat central de la ville Cap-Haïtien. Important dispositif de sécurité, des chars de la MINUSTAH interdisent l’accès, la route passant devant le Commissariat à la Rue 18 et 19 A est fermée.

Aucune déclaration officielle pour informer la population. Les journalistes critiquent le comportement du Directeur Départemental Nord Joany Canéus qui viole, sous prétexte du secret de l’enquête, le droit des citoyens à l’information.

Nous apprenons de bonne source que les 15 détenus militaires et civils ont été transportés dans la ville du Cap-Haïtien dans le cadre de l’enquête de la DCPJ. Des maisons ont été fouillées par la police ce dimanche 24 Août 2008. Jusqu’à présent on a du mal à trouver un chef d’accusation pour les emprisonner. Car, en 2008, avec l’assistance de la MINUSTAH , le terme complot contre la sûreté de l’Etat devient indécent. Il faut en trouver plus.

Telle est la situation des soldats haïtiens. Le gouvernement se cache derrière l’appareil judiciaire pour ne pas rendre compte de son comportement irresponsable à l’égard de pères de famille qui ont commis le péché de se mettre sous le drapeau, à la disposition de l’Etat, en choisissant la carrière militaire.

Pourquoi chercher à emprisonner de pauvres soldats mal nourris qui avaient organisé un mouvement pacifique, rejetant, sous les conseils de la MINUSTAH, toute intention violente. Ils ont agi dans l’unique objectif d’attirer sur eux l’attention des gouvernants qui refusent de payer les fonds alloués dans le budget national en leur faveur ? Il est clair que les soldats démobilisés, une fois dans la ville, le 28 juillet dernier, n’avait aucune revendication politique.

S’ils ont été manipulés par un civil de comportement pas trop stable au point de crier VIVE USA, c’est la faute du gouvernement PREVAL/ALEXIS. On ne devrait pas entraîner des soldats haïtiens dans le désespoir à un point tel qu’ils puissent se laisser manipuler par le premier venant qui se targue d’avoir des relations aux Etats-Unis, au Pentagone, à la CIA, au sein du parti républicain, etc.

En abandonnant la prison civile en 2005, les militaires haïtiens avaient fait preuve de bonne foi et placé leur confiance dans l’Etat. Le commandant Manno avait dans un discours de circonstance demandé au premier Ministre Gérard Latortue de traiter le dossier des soldats en bon père de famille. Il avait sacrifié leurs exigences et avait démobilisé la base sous les conseils d’hommes - comme nous - qui lui avaient conseillé de trouver une entente avec l’Etat, sachant qu’avant les élections des dispositions seraient prises pour mettre fin à l’existence de bases de soldats démobilisés à travers le pays. Car, il était clair pour nous que le problème de l’armée est une question citoyenne et non l’affaire de quelques soldats ni d’officiers à la recherche de privilèges perdus. C’était une décision difficile et impopulaire. Commandant Manno et le Commandant Franklin, le Caporal Wilnès aujourd’hui détenu, avaient pris le risque d’être abattu par des soldats à la solde du Commandant Ravix. Ils ont été qualifiés de traites à la solde du gouvernement. Franklin a dû séjourner dans un lieu secret pour ne pas subir les représailles de soldats.

Aujourd’hui ses hommes sont abandonnés. Ils souffrent. Malgré leur savoir-faire militaire, on ne peut pas les reprocher d’actes de banditisme. Croyez-nous ils savent se battre, et pourront mettre en place un mouvement nuisible pour la MINUSTAH et le gouvernement en place. Et tous ceux qui les avaient conseillé de trouver un terrain d’entente avec les représentants de l’Etat sont tristes. C’était une erreur ! Il ne fallait pas demander à ces hommes de négocier avec l’Etat. Quand on rencontre l’un de ces soldats dans la rue : rien à dire ! On se sent coupable. Coupable d’avoir opté pour un règlement pacifique d’un conflit dans le but de renforcer la paix.

Le non respect des engagements de l’Etat envers ses soldats, pères de familles, justifie à leurs yeux, l’initiative de revenir à l’ancienne Prison Civile de la Rue 21P. Car, dans la ville, ils bénéficiaient d’une certaine visibilité. On leur apportait à manger. Ils recevaient de temps en temps une gratification des mains d’un supporteur anonyme. Rue 21, représentait pour ces soldats un espace de survie.

Aujourd’hui, les 15 personnes qui ont été déportées à Port-au-Prince pour être mis au service de la DCPJ (Direction Centrale de la Police Judiciaire) sont de retour au Cap-Haïtien. Au total 21, si l’on additionne les 6 autres personnes détenues au Cap-Haïtien pour des raisons inavouées.

C’est injuste, le mode de traitement infligé aux 21 soldats haïtiens qui revendiquaient leur droit d’exister. Le gouvernement traite leur dossier avec mépris et préjugé. Le pire, la MINUSTAH se laisse mener comme complice des actes de vengeance du Président Préval. Tandis que partout dans le pays des programmes ont été mis en place pour encadrer des anciens membres de groupes armés, allant jusqu’à intégrer d’anciens bandits comme Moise Jean-Charles, SAMBA BOUKMAN dans des commissions présidentielles, on humilie à longueur de journée les soldats haïtiens. On refuse de leur rembourser les fonds cotisés à la caisse de la pension militaire. La tradition d’exclusion, de justice arbitraire endémique sur fond de méchanceté, de ressentiment social viscéral et de malice continue dans ce pays. Et pour avoir bonne conscience on répète : l’armée d’Haïti comportait plusieurs assassins, tous les militaires haïtiens sont des criminels. Dans cette logique, nous sommes sûrs qu’ils accepteront qu’on qualifie tous les lavalassiens de trafiquants de drogue et de voleurs parce qu’aux Etats-Unis beaucoup hauts dignitaires de l’ancien régime sont condamnés pour trafic de drogue ou indexés de vol des avoirs de la Téléco.

205 ans après la publication de l’œuvre magistral de Charles Louis de Secondat Montesquieu « De l’esprit des lois », on a de cesse de faire des lois qui devraient mettre les citoyens à l’abri de l’arbitraire des autorités, un simple mécanisme au service des tyrans. En Haïti c’est avec tristesse qu’on observe la MINUSTAH, une mission internationale composée de ressortissants de pays à tradition libérale, faire le jeu des machinations des politiques à courte vue.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
25 Août 2008

dimanche 24 août 2008

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (190)

BILL CLINTON’ SON REGIMENT DEMOCRATE, BARACK OBAMA ET NOUS.

HAITI OBSERVATEUR. SEMAINE DU 14 AOUT 08.

Dr Gérard Etienne.

Qu’il y ait, aux États-Unis d’Amérique, des millions de personnes haïtiennes qui croient en Dieu, elles doivent, tous les matins, remercier le ciel pour avoir trouvé un espace qui leur permet de travailler, d’étudier, de pratiquer leur profession, de venir en aide à leurs proches parents après avoir été exilées de leur pays d’origine. En revanche, pour les personnes qui croient au big bang qui serait à l’origine de la création du monde, que ces gens-là (à défaut d’une intelligence transcendantale) aient la décence d’exalter tous les jours les valeurs humaines du peuple américain. Car seul un peuple civilisé (et par extension un peuple sensible aux libertés fondamentales, peut, avec tant de générosité tendre la main aux exclus d’un État féodal et d’un régime politique pour qui la dissidence politique et la défense des droits de l’homme représentent des crimes entraînant la mort des révolutionnaires. Nous avons trop tendance à refouler la générosité du peuple américain, générosité sans laquelle les portes des écoles, des églises, des collèges, des universités, des usines, des manufactures, des compagnies, des hôpitaux nous seraient fermées, générosité sans laquelle nous ne formerions pas aujourd’hui une puissante communauté ethnique qui contribue largement à la vie politique, sociale, culturelle, économique, artistique et littéraire américaine,

Sauf qu’il convient de relativiser ce point de vue Pourquoi? Parce que nous héritons de nos aïeux une mémoire qui ne fléchit pas, une mémoire teintée de tous les événements sanglants que nous avons subis et qui nous ont fait effectuer cent pas en arrière. Car autant les quarante châtiments corporels des esclavagistes étaient cette espèce de torche allumée au creux de leur mémoire et qui les faisait affronter les boulets de Rochambeau, autant Bill Clinton et son régiment démocrate ont littéralement massacré notre peuple en lui imposant comme président un tyran psychopathe et comme parti politique un mouvement terroriste du nom de lavalasse. Par là Bill Clinton et le parti démocrate américain ayant oublié les grandes leçons de démocratie des John et Robert Kennedy ont déployé au pays une force militaire de 23.000 Yankees dotés d’armes sophistiqués comme si Haïti était devenue un terrain où allaient se mesurer deux grandes armées pour la conquête de l’Île. Et que dire de l’embargo de Bill Clinton qui au lieu d’entraîner la démission de trois cadres militaires des FADH ont détruit notre système écologique et provoqué la mort de dizaines d’enfants dans le Nord, faute d’un vaccin contre la variole. Et que dire aussi des millions $ que Bill Clinton a permis à son domestique JBA de voler à même les taxes sur les transports aériens et sur la téléphonie.

Parce que Bill Clinton et SON parti démocrate ont confié le destin de notre peuple à un tas de malades mentaux , à une bande de mafiosi qui s’érigent en ONGS philanthropique; parce que Bill Clinton et SON parti démocrate ont eu la méchanceté de réduire un peuple fort, intelligent, courageux, en une société zombi fiée, médiocre, flémarde. Nous déclarons que Bill Clinton et son parti sont les principaux ennemis d’Haïti, que depuis 1994 ils ont signé avec leurs complices un pacte pour notre stagnation dans la misère sordide et l’incapacité de se mouvoir vers de nouveaux horizons. C’est à ce parti que l’illustre Martin Luther King, à la suite des progressistes J. F. Kennedy, Robert Kennedy, JEFFERSON Roosevelt, Truman, Lincoln, fouetta l’orgueil des Noirs dans une symbolique de rêves d’union américaine. Et voilà qu’après quarante-cinq ans que cette vision d’une Amérique fraternelle a été offerte au peuple que le Sénateur Noir Oba mA juge urgent le changement social de son pays et qu’il est temps pour lui d’offrir à son pays de nouvelles énergies, de nouvelles idées de changement. Mais la question fondamentale renvoie à la formation de leader d’Oba mA.

Qu’on n’oublie que l’actuel candidat à la présidence américaine appartient à la génération au sein de laquelle des professeurs haïtiens recrutaient des étudiants dès les années 60. Sauf que pendant qu’un tyran soumettait notre peuple à la pire violence de l’histoire, celle du fascisme, du totalitarisme, nos frères les Afro-américains commençaient une vraie révolution en amont. Les groupes de la pression cessaient d’être la proie des policiers racistes et des Blancs ségrégationnistes. Ils visaient plutôt des objectifs politiques à partir de leur expérience militaire et universitaire. On revenait du Vietnam avec une nouvelle vision de l’identité. On fréquentait l’Université non pas pour être les Maîtres de la société, mais pour offrir à cette société des idées de changement. Là réside toute la philosophie de la révolution non violente (parce qu’elle se fait par la voie de la discussion, de la persuasion,) D’où le rôle du Black Power qui, tout en prenant ses distances par rapport à une idéologie conservatrice, insufflera à ses membres un enseignement si dynamique qu’il allait aboutir au phénomène Barak Obama.

Disons qu’avec Obama les Afro-américains ont réussi là où des centaines de peuples ont échoué. Avec seulement la force intellectuelle, culturelle, spirituelle, l’Amérique est tout à coup guérie de ses plaies historiques, la ségrégation, et la discrimination. Désormais les empreintes du Noir sont partout visibles, pas seulement comme signes indicateurs d’un changement sociopolitique, mais comme indices d’un long processus avec derrière soi des oligarchies responsables. Et c’est là que pour nous autres Haïtiens qui trainons derrière nous une histoire chargée de crimes et d’injustices, l’exemple de Barak Obama est plein de significations. Il est porteur de toute l’histoire de la race noire, une histoire qui résume les souffrances physiques et morales d’une ethnie depuis des siècles .Plus que cela : l’exemple d’OBAMA est aussi significatif sur le plan de la stratégie. Au fond il nous lance cet avertissement : « rien n’est spontané en politique; toute victoire sur les forces occultes résulte d’un long parcours selon une claire vision de ses réalités sociologiques et surtout une connaissance approfondie de son entourage. D’ailleurs c’est grâce à cette connaissance que les Américains ont décidé de suivre la voie que leur trace le jeune homme avec seulement pour boussoles l’honnêteté morale et la force de persuasion de ses discours.

Nous pêcherions contre nos propres principes philosophiques si nous demandions à Barak Obama de relever un défi, celui d’occuper la Maison Blanche. Ah que non. Le défi est déjà relevé, celui de dire au monde que les médias occidentaux rapportant régulièrement des crimes odieux commis par des Nègres dans les prisons américaines conditionnent la population. C’est aussi un jeu de conditionnement le fait de faire croire, que des policiers racistes qui abattent les jeunes Nègres, vendeurs de coc, tapis dans les toilettes des écoles, sont les justiciers de la société et enfin qu’il est impossible d’enseigner à Harlem dans les écoles que fréquentent des Noirs vu que ces Noirs-là sont les bourreaux de leurs professeurs. !!!Eh bien l’ascension fulgurante d’Obama prouve le contraire. A côté du jeune Blanc à Columbia se trouve un Noir avec, dans quelques années le même CV qui le conduira aux postes les plus prestigieux des États-Unis.

Orgueilleux que nous sommes nous serions déjà à quelques mètres de la cible si nous savions comment mener une lutte sociale. Les poussées fantasmagoriques mettent des malades mentaux non des gens préparés à assumer quelque pouvoir. Qu’Obama soit élu Président, cela nous importe peu. Par contre sa marche spectaculaire vers la Maison Blanche représente UNE ETAPE digne des grands leaders du monde. Pour cela seulement il fait partie des grands de ce monde .Chapeau Mr Obama.

Dr Gérard Etienne.

Hôpital Royal Victoria, 12 août, 2008.

ADVIENNE QUE POURRA - Juge Heidi Fortuné

J’ai enquêté sous la foudre, la pluie, les vents,
Me mêlant ensuite dans l’orage et les torrents,
J’ai percé des mystères et reçu des menaces,
Au nom de la justice…au nom de toute la race.

Je décide selon la loi et ma conscience,
Sans aucune commune mesure et sans allégeance,
Et qu’importe le terme incertain de mes jours,
Ainsi je mourrai ; que le temps poursuive son cours.

Jusqu’au dernier, tous les dossiers seront traités,
Loin de moi démotivation et lâcheté,
Quel que soit aussi le nom dont on me prénomme,
Je resterai, envers et contre tous, grand Homme.

J’entends le clairon et la joyeuse cymbale,
J’imagine le beau discours et la pierre tombale,
Je le sens, un chaste amour va bientôt périr,
Quelle harmonie ! C’est assez pour qui doit mourir.

Les vrais amis? Que de larmes ils vont répandre,
De la Cité? Que de cris vont s’entendre,
Tout naît, tout passe au terme ignoré de son sort,
Tout s’use, tout périt, excepté ce qu’on ignore.

Ôter la vie à quelqu’un ne fait pas grandir,
C’est éteindre le feu dont on veut resplendir,
C’est abaisser sous soi le sommet où l’on monte,
C’est sculpter sa statue avec un bloc de honte.

J’ai combattu le bon combat sans faire de bruit,
Quoique cela m’ait attiré de gros ennuis,
Le moment d’observer la pause est encore loin,
Tant que la horde de vilains est dans mon coin.

Au péril de ma vie, j’ai juré de lutter,
De poursuivre les méchants sans me fatiguer,
Mais si je dois disparaître un bon matin,
Sans peur, sans reproche, j’affronterai mon destin.

Heidi FORTUNÉ
Magistrat, Juge d’Instruction
Cap-Haïtien, Haïti
Ce 23 Août 2008
http://heidifortune.blogspot.com/

jeudi 21 août 2008

Aux encenseurs de René Préval, la marionnette d’Aristide. (Texte retrouvé)


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION
Radio Kontak Inter 94.9 FM
reseaucitadelle@yahoo.fr
Cap-Haïtien, Haïti
23 Août 2007


Le Président René Préval est, après le cubain Fidel Castro, le chef d’Etat le plus fort de la Caraïbe. Grâce au silence négocié des partis politiques, à la naïveté du secteur privé des affaires et au support de la MINUSTAH , l’homme que Jean-Bertrand Aristide avait choisi en raison de sa faiblesse d’esprit afin d’éviter une primature forte, et qualifié par lui de ‘‘moins que nul’’ dans la presse étrangère, possède tous les pouvoirs réels. Sous le label de lutte contre la drogue et/ou contre la corruption, il s’impose en juge suprême de la République , un intouchable qui, avec ses copains, décide de poursuivre qui il veut en protégeant ses amis et son frère-siamois- obligé de l’Afrique du Sud.

Pourtant le Président Préval est l’homme sous la présidence duquel Haïti a connu le plus de crimes, d’assassinats politiques, de trafic illicites des stupéfiants et de corruption. On ne saurait oublier l’assassinat d’officiers de l’Armée d’Haïti en pleine rue de Port-au-prince, l’assassinat de Pasteur Leroy du parti MDN, l’assassinat des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor sans oublier le Colonel Jean Lami pour ne citer que ces noms. René Preval était chef de gouvernement et homme influent du pouvoir Lavalas quand Roger Lafontant fut assassiné dans sa cellule au Pénitencier National. Les multiples arrestations arbitraires et injustes pour complot contre la sûreté de l’Etat. Les violences du 28 mai 1999 contre des représentants de la société civile qui organisaient un sit-in contre l’insécurité sur le Champ de mars. L’assassinat du Sénateur Yvon Toussaint de l’O.P.L. le 1 mars 1999. L’avocate Mireille Durocher Bertin et la jeune officier de Police Marie Christine Jeune furent tuées sous son régime. Toutes les infrastructures du trafic illicite des stupéfiants furent renforcées sans difficultés sous la Présidence de René Préval. Les gangs de l’Opération Zéro Tolérance ont vu le jour sur René Préval. Les exactions du fameux Ronald Camille alias Ronald Cadavre contre des commissaires de Police dont Jacky Nau. La corruption qui régnait en Haïti durant le premier mandat de Préval força le FMI et la Banque Mondiale à abandonner le terrain haïtien aux bandits des frères siamois Aristide/Préval. Le Ministre Fred Joseph a une mauvaise réputation d’homme habile avec les chiffres.

Alors comment René Préval a pu obtenir cette marque de crédibilité pour aujourd’hui devenir le Messie qui sauvera Haïti ?

Cette question nous porte à penser à un compagnon de lutte qui malheureusement s’est exilé aux Etats-Unis. Il s’agit de Frandley Julien. Apres les élections de l’année 2006 ce dernier nous a confié une remarque importante : Cyrus nous perdons notre temps dans ce pays. Vu le volume de risques que nous prenons chaque jour, ni le peuple, ni les bourgeois, ni la communauté internationale ne travaillent pas pour un changement réel en Haïti. Le projet démocratique est une utopie. Par exemple : comment un peuple peut-il choisir un candidat ‘‘muet’’ et sans programme ? Comment, sans une repentance publique, la classe politique et la bourgeoisie puissent-elles encenser quelqu’un qui n’a pas su diriger lors de son premier mandat, un homme sous le régime duquel le pays a connu tant de mal et qui s’est réfugié dans un mutisme complice? Ces opportunistes n’ont aucun respect pour les victimes. Ils n’ont pas de principe. Ils en payeront un prix fort.

Aujourd’hui, les élites politiques de ce pays ont tellement Honoré René Préval qu’elles finissent par faire de lui le nouveau monstre d’Haïti; l’Etat haïtien étant par excellence l’exemple parfait du Léviathan de Hobbes.

Les élites haïtiennes commettent souvent l’erreur de respecter les principes quand cela va dans leurs intérêts. Le dossier des Forces Armée d’Haïti en est une preuve. On cautionne une décision arbitraire de Jean Bertrand Aristide. D’après elles, on peut violer la constitution au point de démobiliser une institution constitutionnelle, si cela concerne l’armée avec ces officiers encombrants. Puis elles adoptent une pensée unique, un évangile, qui fait obstruction à toute idée nouvelle et/ou contraire.

Après avoir encensé René Préval, elles font de lui le Dictateur Maître de la pensée juste. On se contente de pérorer : il faut prendre le Président au mot. Même les partis politiques qui ont durement obtenir un petit poste ministériel grâce à leur représentation au parlement se mettent à flatter le Président, oubliant le traitement que ce dernier avait infligé à la majorité parlementaire de l’O.P.L. (Organisation du Peuple en Lutte) lors de son premier mandat. Gérard Pierre-Charles, serait-il fier du comportement de ses compagnons face à René Préval ?


RENE PREVAL JUGE SUPREME DE LA NATION. LA JUSTICE INSTRUMENT DE PERSECUTION POLITIQUE.

Dany Toussaint est un cas d’espèce.

L’ancien Sénateur Lavalas Dany Toussaint est l’un des hommes les plus menacés par le pouvoir en place. Le Directeur Général de la Police Mario Andrésol ne cache pas sa haine contre cet homme avec qui il a un compte à régler. L’actuel Commissaire de Gouvernement près du Tribunal civil de Port-au-prince est du nombre de ceux qui en veulent à l’ancien homme fort du régime d’Aristide. L’ancien juge d’instruction et actuel Chef du Parquet Claudy Gassant a dû s’exiler aux Etats-Unis en 2002 pour échapper, dit-il, aux menaces du camp de Dany dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du Journaliste Jean Dominique le 3 avril 2000. Ce dernier fut un Grand Ami de René Préval, le Président en exercice de la République d’Haïti.

Dany Toussaint avait aussi commis l’erreur ou l’arrogance d’impliquer la voiture du Président Préval dans le trafic illicite des stupéfiants. Sur les ondes de Radio Vision 2000 les auditeurs pouvaient écouter le Premier Sénateur Lavalas de l’Ouest questionner la crédibilité de René Préval et de tous ceux qui osent l’indexer dans l’affaire Jean Dominique. Il avait crié au complot.

Complot qui consiste à éliminer les assassins du double meurtre - comme Wilner Lalane et Ti Panel ainsi que les vrais témoins - pour mieux tailler une accusation contre lui dans le but de le détruire politiquement. Wilner Lalane et Ti Panel ont trouvé la mort dans des conditions pas trop clair. Le premier est déclaré mort après avoir reçu une balle à la hanche et le second fut lynché par la population de Léogane sous les yeux de la Police du Commissariat de cette ville proche de la capitale. Les policiers l’avaient fait sortir de sa cellule pour le livrer.

Un troisième témoin du nom de Mackintosh vit actuellement en Floride. Après avoir fait des déclarations à Daniel Witman ancien porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-prince, il a trouvé l’asile politique aux Etats-Unis.

Selon une source crédible, Harold Sévère est un nom important. Cet ancien Maire de Port-au-prince au côté de Madame Pouponeau Duperval et de Luckner Momplaisir actuellement en France, était un assassin et un tueur, homme de main d’Aristide. Il aurait tenté d’assassiner le Sénateur Paul Denis aux Cayes. Il serait mort en prison. Earl Jean-Pierre et Cliford Larose deux anciens du pénitencier national auraient des choses à dire.

Dany Toussaint avait plaidé en faveur d’une enquête approfondie qui questionnerait tout le monde y compris la femme de Jean Dominique, Madame Michèle Montas. Cette dernière est l’actuelle responsable du bureau de communication du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon. Durant la campagne électorale de l’année 2005, Madame Montas avait dénoncé ceux qui utilisent le cadavre de son mari pour attaquer le Candidat René Préval. Un message qui visait à soutenir le candidat en le gardant loin de l’affaire Jean Dominique. Un message intéressé, vu que Dany Toussaint, concurrent de René Préval aux présidentielles n’avait pas eu cette chance.

Ce sont ces ennemis de Dany Toussaint qui sont actuellement au Pouvoir. Ensemble, ils ont créé une Commission de Journalistes qui suivront l’avancement de l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominque et de Brignol Lindor. Deux crimes d’Etat survenus lors du Premier mandant de René Préval et du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis, comme nous l’avons mentionné plus haut. Madame Montas était assise à gauche du Président de la République lors de la présentation de la dite Commission.

Peut-on espérer une enquête indépendante sur l’affaire de Jean Dominique ? Doit-on accepter une conspiration de l’Exécutif contre un citoyen haïtien ? Quelle garantie pour la démocratie si des hommes au pouvoir peuvent liguer sans gêne contre une personne ou un groupe de personne ? Du point de vue de la séparation des trois pouvoir et de l’indépendance de la Magistrature , n’y a t-il pas là un mauvais précédent ? Quelle est cette tendance de l’Exécutif à orienter les enquêtes criminelles ? Pourquoi ignore-t-on les accusation du Sénateur contesté Dany Toussaint sur l’implication de la voiture de Préval dans le trafic des stupéfiants ? Les déclarations de Dany ne devraient pas être prises à la légère. Ce dernier est un ancien Commandant en chef de la Police , un ancien responsable de la sécurité rapprochée d’Aristide donc un ancien du Palais National, un ancien responsable de renseignement sur le régime d’Aristide, un membre influent du parti Fanmi Lavalas et Sénateur en fonction au moment de sa déclaration sur les ondes de Radio Vision 2000.

Nous devons avoir le courage de défendre des principes de liberté sur ce dossier.

Dany Toussaint a beaucoup d’ennemis. Ambitieux comme le Général Prosper Avril, il a oeuvré en faveur des populistes et contre notre armée. Il s’était rebellé contre ses supérieurs hiérarchiques et avec les anarchistes, il a collaboré à la destruction de l’armée nationale. Toutefois, il a essayé de se racheter en bloquant le vote au parlement visant à amender la constitution aux fins de dissoudre résolument les Forces Armées d’Haïti. Aussi a-t-il contribué à renverser la situation politique. Il a dû apporter une contribution juste à la libération d’Haïti et au retour de ces exilés qui aujourd’hui complotent contre lui.

Nous n’avons jamais été dans le camp du Major Dany Toussaint. Nous savons aussi que, militaire de profession, il est un homme capable d’agir souterrainement. Toutefois, nous pensons que même pour lui, on doit respecter les principes démocratiques.

En regardant Monsieur Toussaint dans la ville du Cap-Haïtien, on voit un homme pourchassé qui se replie dans sa terre natale. Sachant qu’avec ses ennemis au pouvoir, il est déjà condamné, alors il préfère attendre chez lui pour éviter les balles assassines de ces criminels d’Etat ?

Même quand nous risquons d’être associé à lui – des langues de vipères diront que nous sommes payé pour écrire ce texte – en démocrate défenseur de la liberté, notre conviction nous dicte de dénoncer ce syndicat anti-Dany Toussaint sachant que nous n’avons pas à avoir peur quand notre position est fondée sur des principes universels. Si aujourd’hui nous acceptons un syndicat gouvernemental contre Dany Toussaint, un jour nous aurons à l’accepter contre nous même. L’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique doit être libre et indépendante. Tout le monde doit être questionné : le Président René Préval, Michèle Montas, Dany Toussaint et toute autre personne concernée de près au de loin, y compris Jean-Bertrand Aristide.


RENE PREVAL FIN MANIPULATEUR

Nous oublions trop vite les déclarations de René Préval en fin de son premier mandat : Paske noudi nou lavalas yo vle toye nou. Enben, nou roule amba yo, nou soti.

Le Président fera la même déclaration en 2010.

Il aura le mérite de protéger ses amis corrompus tout en lançant sa campagne de lutte contre la corruption, de garder en lieu sûr, ses amis trafiquants, durant sa guerre contre le trafic illicite des stupéfiants.

D’ici là, il aura roulé tout le monde dans la farine, satisfait ses ressentiments révolutionnaires anti-bourgeois et enfin persécuté sournoisement, avec l’aide de la communauté internationale, ceux qui ont renversé son frère-obligé. L’empressement de la Commission Nationale de Désarmement et de Démobilisation et de Réinsertion (CNDDR) à procéder au désarmement des membres du secteur privé est l’un des signes avant-coureurs. On n’a même pas encore désarmé les bandits agresseurs, on s’acharne sur les victimes de la société civile qui voulant rester au pays cherchent à se protéger.

On comprend mal que des politiciens professionnels comme nos compatriotes de la classe politique oublient les tactiques de René Préval. Il fait semblant de ne rien contrôler pourtant il est le gouvernement. Il facilite les choses à ces amis - impunité, corruption, pouvoir – tout en faisant du bruit avec des campagnes sans lendemain qu’il utilise pour persécuter uniquement ses opposants. René Préval est un homme rancunier. Il n’oubliera pas de sitôt les déclarations de Réginald Boulos, le qualifiant de candidat des bandits. Les lavalassiens étant ennemis de toujours des Boulos, en témoignent des violences d’Aristide contre cette famille pour la discréditer et reprendre contrôle de Cité Soleil. Celui qui contrôle Cité Soleil aura le Palais donc pas de quartier pour les Boulos, il faut les éclabousser. Tout en évitant de jouer le rôle de juge, le fait de savoir que dans le Nord-est des hommes du pouvoir, Grand Ami de Préval, faisaient récemment de la contrebande en toute quiétude nous porte à ne pas prendre au sérieux les accusations portées contre Réginald Boulos. C’est la même considération pour la lutte contre la corruption. Il n’y a toujours pas d’enquête administrative au Bureau Départemental de l’Agriculture. Le Directeur est un Grand Ami du Pouvoir, il est bien souché. Alors….

Une logique de l’Etat haïtien et surtout de Lavalas consiste à mutiler ceux de l’intérieur en acceptant toutes les exigences de l’extérieur. Préval ne refusera rien aux forces de pression réelle qu’est la communauté internationale. Après les opérations meurtrières de la MINUSTAH à Cité Soleil, il cherchera à regagner la sympathie des bandits en humiliant les grandes familles de la bourgeoisie haïtienne, le leader des rebelles Guy Philippe, comme si les dossiers de ceux qui lui sont proches ont moins de preuves. Toujours, il évitera les vraies décisions et dans cette logique Lavalas du Bouc émissaire qui a valu la démobilisation de nos Forces Armées, il gardera le pouvoir en planifiant l’arrivée d’un autre tordu.

Ceci est la conséquence de nos inconséquences. Nous avions encensé l’homme qu’Aristide méprisait. Nous lui avons donné le droit de négocier, à volonté, le stationnement de l’armée brésilienne en Haïti au cas ou le Conseil de Sécurité de l’ONU ne renouvellerait pas le mandat de la MINUSTAH. Il mène des négociations avec l’A.L.B.A. sans nous consulter. On était surpris quand Daniel Ortega lors d’une visite au Mexique, révélait que René Préval et Haïti participent d’un projet anti-américain. Personne n’a eu le courage pour exiger des explications du Président de la République.
Toujours, comme Aristide, Préval gère le pays comme une boutique personnelle, sans respect pour notre histoire, notre culture, notre identité de peuple nègre, fils d’esclaves qui ont combattu pour la liberté, longtemps avant nos amis sud-américains qu’il prend pour ses dieux.

Ne vous trompez pas ! La ligne idéologique de René Préval est claire. Il suit Fidel Castro, Hugo Chavez, Daniel Ortega, Evo Morales et les autres gauchistes sud-américains qui méconnaissent la réalité haïtienne. Il méprise la bourgeoisie, et encore, pire, les bourgeois flatteurs. On dirait que pour lui, les amis corrompus sont des bénéficiaires d’une sorte de justice sociale. Une redistribution forcée faite aux moyens de la corruption administrative, ce levier dont disposent les représentants légitimes du peuple pour vivre dans l’opulence et garder les masses dans la misère. Le trafic illicite des stupéfiants, une arme juste, utilisée par ses amis contre l’occident, en particuliers les Etats-Unis : ‘‘réparation et restitution’’. Les taxes, un instrument de la providence pour spolier par l’impôt* ceux qui travaillent ardemment dans un pays sans infrastructures ni services de base. Préval ignore, volontiers, les situations d’instabilités créées et entretenues par son régime Lavalas, son Etat-prédateur et l’étranger. Les cas de dépossession forcée faits aux préjudices des citoyens imposables ne sont pas pris en compte. Quant aux politiciens haïtiens, il les connaît. Pour avoir manipulé l’ESPACE DE CONCERTATION lors de son premier mandat, il identifie leur point faible. Il méprise aussi la presse et nous le savons. On n’a qu’à suivre ce qui se passe au Venezuela pour se faire une idée du rêve de René Préval.

A ceux qui se tuent à vanter le sens d’abnégation et d’ouverture du Président de la République , nous conseillons de prier pour que le Conseil de Sécurité de l’organisation des Nations Unis maintienne son engagement et sa présence en Haïti. Quant à nous dans le Nord, nous nous préparons aux pires. Sachant qu’on ne change pas un homme de plus de soixante ans, surtout s’il est malade et fait face chaque jour à des diagnostics alarmants, nous organisons la Nouvelle Opposition du Nord (NON). Aux élites têtues d’Haïti, nous disons que René Préval vous lâchera aux prises avec des hordes lavalassiennes. Et ce sera pour ce révolutionnaire raté et nostalgique une situation idéale de rapprocher son pays Haïti de celui de son homme adoré le cubain Fidel Castro.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
23 Août 2007

*Benjamin Constant, Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri, Société d’édition les Belles Lettres, Paris, 2004, p.15

scepticisme dans l'entourage de Michèle Pierre-Louis.

Aucune séance en perspective avant la semaine prochaine pour la présentation de l'énoncé de politique générale du premier ministre ratifié: scepticisme dans l'entourage de Michèle Pierre-Louis.

Port-au-Prince, le 19 août 2008
(AHP) ; Aucune séance ne devrait être organisée avant la semaine prochaine pour la présentation de l'énoncé de politique générale du premier ministre désigné Michèle Pierre-Louis.

Une séance qui avait été annoncée pour ce mardi par le président de la chambre Pierre-Erick Jean-Jacques ne s'est pas tenue, les députés estimant que Mme Pierre-Louis n'est pas encore prête.

Seuls quelques députés étaient présents, la plupart d'entre eux ont fait le déplacement dans leur circonscription en province.

Michèle Pierre-Louis n'avait à aucun moment annoncé qu'elle présenterait son enoncé de politique générale mardi. Au conraire, des sources proches de son entourage ont rapporté qu'elle aurait affirmé n'avoir nullement l'intention de participer à des meetings politiques.
Des rumeurs ont même circulé dans ces mêmes milieux sur son possible retrait.

Le président René Préval n'a d'ailleurs encore fait publier aucun arrêté la nommant premier ministre depuis sa ratification par les deux chambres.

Entre temps, les négociations pour la formation du nouveau gouvernement ont pris une tournure inquiétante avec le possible maintien en poste de plusieurs ministres du gouvernement sortant et les pressions que continuent d'exercer les partis poplitiques, soit en annonçant leur retrait par dépit, ou en continuant d'imposer leurs poulains.

Après le parti l'Artibonite en Action (1 sénateur), c'est l'Organisation du Peuple en Lutte (OPL) qui a annoncé mardi son départ des négociations.

Le coordonnateur genéral adjoint de l'OPL, le sénateur Andris Riché a expliqué cette décision par le fait que l'Exécutif envisage de reconduire un nombre important de ministres du gouvernement démissionnaire.

Vouloir continuer de faire la route avec des hommes qui ne se sont pas montrés à la hauteur de leur tâche pendant plus de deux ans, n'a aucun sens, a lancé Andris Riché.

Le sénateur a accusé une nouvelle fois le président René Préval de vouloir dissoudre le parlement pour le convertir en assemblée constituante.

Pour sa part, le coordonnateur général, Edgard Leblanc Fils, a expliqué le retrait de son parti par le refus de l'Exécutif de laisser le ministère de l'éducation nationale (le plus grand pourvoyeur d'emplois) sous la tutelle de l'OPL.

Selon Edgard Leblanc, c'est le ministère des affaires étrangères qui a été proposé à l'Organisation du Peuple en Lutte en la personnne de Suzy Castor, épouse de feu Gérard Pierre-Charles.

Toutefois, le minisre Frantz Vérella (TPTC) tout comme le possible nouveau ministre de l'Education nationale Estinfil Norbert et le premier ministre ratifié sont réputés être des proches ou membres de l'OPL.

Les représentants de l'OPL voteront l'énoncé de politique générale du premier ministre ratifié juste pour favoriser le déblocage de la situation, ont assuré et Andris Riché et Edgard Leblanc.

Le président du parti Fusion des Sociaux Démocrates, Victor Benoît, a de son côté rendu le président René Préval responsable de la lenteur enregistrée dans la mise en place du nouveau gouvernement.

Au début des négociations il était convenu de partager les ministères entre les partis politiques représentés au parlement quand tout à coup le chef de l'Etat a decidé d'agir autrement, a déplore Victor Benoît.

Il a fait savoir que sa formation ne veut pas faire partie des problèmes mais des solutions.

La Fusion est prête, a-t-il dit, à voter l'énoncé de politique générale du premier ministre ratifié, moyennant l'acheminement d'une copie de ce document au bureau du parti pour analyse.

En fin de journée mardi, des informations ont circulé sur de nouvelles modifications opérées dans le cabinet ministériel (non encore officiel).

Le Ministère du Commerce et de l'Industrie aurait été offert au ministre sortant de la Planification Jean-Max Bellerive.

Magguy Durcé (Alliance) serait mutée aux Affaires sociales, poste qui avait été offert préalablement à Tolbert Alexis et que le chef du Parti Alliance démocratique Evans Paul voulait plutôt pour son No 2, Ronald Joseph, ancien directeur général de l'Office national assurance Vieillesse (ONA).

L'Organisation politique Fanmi Lavalas aurait signifié son intention de ne pas désigner de membres dans le prochain gouvernement "en raison de l'imbroglio ambiant".
AHP 19 août 2008 6:00 PM

UN PROJET MAFIEUX EST EN COURS D'EXECUTION.

Ce qui se produit aujourd'hui tient du fait que le chef de l'Exécutif a à dessein entrepris de systématiquement déstabiliser les institutions démocratiques haïtiennes, du Conseil Electoral Provisoire, au Parlement en passant par la judicature, les rendant fragiles et inopérantes, de façon à mieux les manipuler. C'est donc ainsi que,
- Les élections indirectes ont été sabotées sans raison valable;
- Le CEP éclaté sans forme de procès, et recréée à la pointure du Pouvoir;
- Le Sénat rendu bancal, etc. etc.
On a pu constater aussi, la prolifération chronique et interminable de crises au niveau de toute l'Administration Publique. La scène ayant été dressée à l'avance, par l'élimination des Forces Armés d'Haïti. Ainsi, la corruption, l'insécurité, l'impunité, l'incompétence, l'incurie, le dilatoire se sont installés en maîtres. Cela ouvre la voie à toutes sortes de manoeuvres perverses des politiciens véreux. Tout semble indiquer qu'un projet mafieux est en cours d'exécution. CAVEANT CONSULES!
Art AustinF.A.C.E.M.
(Front d'Action pour la Création d'un Etat Moderne)