lundi 11 mai 2009

CAP-HAITIEN / DRAME / Deux élèves, en « sortie éducative », meurent noyés




(Photo) Des parents en pleurs...

Ils étaient 97 élèves, âgés de 16 à 18 ans, des classes de troisième du Collège Notre Dame (CND), à laisser le Cap, vendredi matin, pour une « sortie éducative » à Mirebalais.


Arrivés aux environs de 6:30 de l’après-midi, les collégiens et leurs trois moniteurs ont établi leur quartier général à l’école Lucienne Estimé.


Le lendemain, une série de visites est prévue...Les élèves doivent, notamment visiter Seau d’eau, Péligre, faire le tour de la cité de Benoit Batraville...et participer à une série de conférences sur le passé de la ville.


La nuit fut calme, raconte un moniteur. Le drame s’est produit le lendemain, samedi.


Réveillés vers les 5:30, les élèves se sont dirigés vers « Nan Glacis » (Rivière la tombe). « Nous avons l’habitude d’emmener les élèves se baigner », confie un des moniteurs. « Seulement, l’eau était sale et il n’y avait que nous sur les lieux, contrairement aux autres fois », continue-il. (Un confrère de Mirebalais nous apprendra que la rivière était, ce matin-là, en crue.)


Après maintes hésitations, la plupart des élèves décidèrent de plonger dans les eaux froides et sales de « La Tombe ». Deux d’entre eux seront entraînés par un fort courant, sous les yeux de leurs camarades horrifiés, pleurant, invoquant le ciel.


Malgré leur diligence, les secouristes n’ont pu ramener Malcom Sully Casimir et Michel-Ange Roddveson Jasmin sains et saufs parmi les leurs. Les deux écoliers furent retrouvés morts, noyés.


L’annonce du drame par des radios locales a fait impact émotionnel considérable au Cap-Haitien. Des parents, affolés, ont tout tenté pour entrer en contact avec leur progéniture... d’autres se sont rendus auprès des responsables du Collège Notre Dame, lesquels n’étaient pas alors en mesure de fournir des informations précises. Le désarroi était à son comble.


Certaines stations de radios ont modifié leur programmation, diffusant uniquement de la musique de deuil. Un samedi noir pour la ville!


À Mirebalais, les camarades de Casimir et de Jasmin sont traumatisés. La « sortie éducative » se termine prématurément. Retour au Cap ce dimanche. Les deux cadavres seront ramenés dans la soirée.


L’arrivé des élèves, ce dimanche, au Cap-Haitien, a été un moment de forte émotion. Parents et élèves sont en pleurs... tandis que le directeur général du CND, le père Vernet Luxama, accompagné d’un psychologue, tentait de consoler les parents.


Des journalistes présents sur les lieux n’ont pas pu retenir leur émotion, interrompant même leur reportage « live »...pour pleurer.


Ce lundi, des séances de prise en charge psychologique sont prévues pour les élèves au Collège Notre Dame, ont annoncé les responsables de l’institution.


Gérard Maxineau

Lundi 11 mai 2009

samedi 9 mai 2009

HAITI -- Trafic de stupéfiants -- JBA serait-il visé par la DEA? Un mandat d’amener lancé contre Aristide

HAITI -- Trafic de stupéfiants -- JBA serait-il visé par la DEA?

Un mandat d’amener lancé contre Aristide


Les procureurs fédéraux déclareraient disposer des « preuves »

Le bouleversement de l’univers du monde des trafiquants de drogue haïtiens par la justice américaine, qui a entraîné l’arrestation suivie de l’expulsion de nombreux d’entre eux aux États-Unis, pourrait bientôt provoquer des ondes de choc. Après plusieurs années de piétinement, le cas de la justice fédérale américaine contre Jean-Bertrand Aristide s’est beaucoup renforcé. Grâce aux dernières révélations de Jacques Beaudouin Kétant, non seulement la lutte contre les trafiquants de drogue haïtiens va s’intensifier, le chef de Lavalas se retrouve bel et bien dans le collimateur de la justice américaine. D’ailleurs, a été lancé contre lui le mandat d’amener dont on parlait depuis plus de douze ans, et qui tardait à se concrétiser parce que les autorités fédérales américaines estimaient qu’elles n’avaient pas suffisamment de preuves contre lui.

En effet, cherchant à écourter son séjour en prison, Jacques Kétant a donné de nouvelles informations sur Jean-Bertrand Aristide lesquelles ont permis aux autorités fédérales de prendre les dispositions en vue d’appréhender ce dernier. Selon les dernières informations provenant du dossier Aristide, un mandat d’amener a été émis contre lui par un juge fédéral de Miami.

Le document précise qu’un juge fédéral, à Miami, a signé un mandat d’amener à l’encontre de l’ancien président haïtien, actuellement exilé en Afrique du sud, sous l’accusation d’avoir touché de l’argent provenant du trafic de stupéfiants et de blanchiment d’argent. Selon des sources proches de la DEA, les trafiquants de drogue en prison dans les prisons fédérales, aux États-Unis, ont tous déclaré avoir versé de juteuses commissions à Jean-Bertrand Aristide comme droit d’utilisation du sol national pour faire transiter la cocaïne en provenance de l’Amérique du sud. Aux yeux des juristes fédéraux, de tels témoignages n’ont aucune valeur légale, car ne pouvant être admis au tribunal. Toutefois, les derniers témoignages de Jacques Kétant ont tout changé. On affirme, dans les milieux juridiques proches de la DEA, que les procureurs fédéraux ont enfin trouvé le « corps du délit », qu’ils n’avaient pu jusqu’ici établir à partir des aveux obtenus des quelque vingt caïds de la drogue appréhendés pour l’instant incarcérés dans des prisons fédérales.

Jacques Kétant à la rescousse

Point n’est besoin d’élaborer sur l’impact des dernières révélations de Kétant sur le dossier Aristide, car c’est grâce à lui qu’il a été possible aux procureurs fédéraux d’obtenir la signature d’un juge fédéral au bas de l’acte d’accusation d’Aristide.

En effet, dans son dernier témoignage aux autorités fédérales, ce trafiquant, le parrain de la fille aînée de l’ex-président, qui n’avait pas hésité pourtant à le livrer aux marshals américains, en 2004, a révélé qu’il payait de fortes sommes d’argent au chef de Lavalas, d’abord en chèques, plus tard en cash, après que ce dernier eut déclaré qu’il préférait « les billets verts » aux chèques.

Invité à documenter quelques unes des transactions effectuées par chèques, Kétant a fini par identifier les institutions bancaires sur lesquelles étaient tirés certains de ces chèques. Les procureurs fédéraux ont été satisfaits de corroborer ces dernières révélations.

Des observateurs proches de la DEA ont fait remarquer que, dans le mandat d’amener émis contre Jean-Bertrand Aristide, il n’est jamais fait allusion à son sujet en tant que ex-président d’Haïti mais plutôt comme «chef de Lavalas ».

On ne peut pas savoir quand et où ce mandat contre Aristide sera présenté. D’aucuns pensent que, à l’instar de Frédéric Marzouka, son dossier sera remis à la Police internationale (Interpol). On pense qu’il est aussi possible de formuler une demande d’extradition auprès du gouvernement de l’Afrique du sud, par le biais du ministère des Affaires étrangères de ce pays. D’aucuns prétendent qu’on ne devrait pas minimiser l’avancement soudain du dossier de la drogue, particulièrement celui d’Aristide, avec le changement de régime politique en Afrique du sud. Des observateurs estiment qu’une demande d’extradition formulée auprès d’un gouvernement dirigé par Jacob Zuma, archi-ennemi du protecteur d’Aristide, Thabo Mbeki, évincé du pouvoir par celui-là, ne devrait pas tarder à produire un résultat.

Autrement dit, l’ancien président haïtien devrait contempler l’avenir avec effroi. Depuis déjà plus de douze ans que la Brigade fédérale antidrogue ou la « Drug Enforcement Administration » a lancé sa campagne contre les caïds de la cocaïne d’Haïti, plus d’une vingtaine de ces derniers ont été transportés à Miami après avoir été inculpés soit pour commerce de stupéfiants, soit pour blanchiment d’argent ou les deux. À l’exception d’Évents Brillant, qui bénéficia d’un verdict d’acquittement, tous les autres ont écopé des sentences plus ou moins longues. L’un des premiers à retrouver sa liberté, Oriel Jean, ancien chef de sécurité du Palais national, sous Jean-Bertrand Aristide, avait été élargi l’année dernière, après trois ans de réclusion. Aujourd’hui il est placé sous surveillance par les autorités américaines.


Fourel Célestin rapatrié


L’actualité a été dominée cette dernière semaine par le rapatriement de Jean-Marie Fourel Célestin, ancien président de l’Assemblée nationale d’Haïti, sous le gouvernement d’Aristide, un des proches collaborateurs politiques de ce dernier. Il avait séjourné en exil avec le prêtre défroqué et faisait partie du groupe de conseillers qui représentaient le gouvernement exil que dirigeait ce dernier à partir de Washington, après le coup d’État militaire réalisé contre lui par l’équipe Raoul Cédras, Philippe Biamby et Michel François .

Accusé de trafic de drogue, M. Célestin, qui était également un ex-médecin militaire, avait été mis aux arrêts par des agents de la DEA, en mai 2004, après s’être présenté de son propre gré à l’ambassade américaine. Il voulait faire montre de sa bonne foi après avoir pris connaissance qu’un mandat d’amener avait été émis contre lui. Mis aux fers, l’ancien sénateur fut embarqué immédiatement dans un avion militaire américain et transporté à Miami.

Fourel Célestin ne devait pas purger toute sa peine de dix ans. L’année dernière, Haïti - Observateur avait mentionné dans une chronique que les autorités fédérales allaient le libérer «pour raison humanitaire » après qu’on lui eut diagnostiqué comme un sidéen.

Nouvelles listes de trafiquants et de suspects
Parallèlement à l’avancement du dossier Aristide, les procureurs fédéraux ont lancé une nouvelle offensive contre les trafiquants haïtiens, ayant dressé plusieurs listes de personnes impliqués dans cette transaction. Sur une première liste figurent des personnalités recherchées par les autorités américaines, c’est-à-dire contre qui ont été émis des mandats d’amener. Sur cette liste se trouvent des gens comme Évents (sic) Brillant, renvoyé hors de cause, il y a trois ans, mais recherché aujourd’hui, à la suite de nouvelles informations obtenues par les autorités américaines. De même que Guy Philippe, ex-commissaire de Police et chef de la rébellion contre Aristide, qui a aussi fondé un parti politique dont il était le candidat à la présidence, aux élections de février 2006. Récemment candidat au sénatoriales partielles du 19 avril 2009, il a été mis au rencart par le CEP. Plusieurs tentatives de l’appréhender ont été effectuées à Bergeau, à l’entrée de la ville des Cayes, dans le sud ; ainsi qu’à Pestel (son village natal où se trouve la maison familiale), en deux occasions différentes, mais sans succès.

Sur cette même liste figure Immacula Basile, députée sous Aristide, qui disparut de la circulation depuis plus de six ans. On prétend qu’elle se trouve en Afrique du sud.


Cette même liste comprend le nom de Wilner Content ; et Pierre-Claude Dorléans, qui aurait été mis aux arrêts au Canada. Des sources dignes de foi laissent croire que les autorités américaines auraient formulé une demande d’extradition auprès de leurs homologues du Canada.

Selon des sources proches des procureurs fédéraux, Nahoum Marcellus se trouve sur la liste des personnes recherchées par la DEA. Il aurait été, dit-on, dénoncé par Carlos Ovale, un Colombien. Coordonnateur du cartel de Cali dans la Caraïbe, Ovale a été trouvé coupable et purge une peine de 263 ans de prison.


D’autres personnalités sur la même liste sont : Frantz Gabriel, Ronald Georges, Rudolph Hériveaux , Yvon Feuillé, Papouche Dumornay et Josselerme (sic) Privert .

Aussi bien que Hermione Léonard, réfugiée en République dominicaine. On prétend qu’une somme de 20 000 $ aurait été versée comme frais à l’Interpol en vue de son arrestation. On rapporte que Léonard a failli être arrêtée en Haïti lors d’un voyage qu’elle avait effectué en vue de récupérer certains biens laissés en Haïti, notamment deux comptes en banque. On prétend que des agents de la DEA accompagnés de policiers haïtiens arrivèrent seulement quelques minutes après qu’elle eut réalisé une opération bancaire. Entre-temps, certains ressortissants haïtiens purgeant des peines dans des prisons fédérales aux États-Unis, après avoir été condamnés suite à leur jugement pour trafic de drogue et/ou blanchiment d’argent seraient sur le point de recouvrer leur liberté. Plusieurs d’entre eux auront purgé leur peine l’année prochaine. Il s’agit, par exemple, de Rudy Thérassant, Romaine Lestin, Wista Louis, Jean Nesly Lucien (ancien chef de la Police nationale sous Aristide).

Source : Haïti-Observateur VOL. XXXX, No. 18, 6 au 13 mai 2009

Analyses de Robert Benodin sur la nomination de Moise Jean-Charles.


Thèmes de l’Emission de la semaine
Orlando le 8 mai, 2009

Actualités Politiques : Grandes Lignes

Prévale n’a pas réagit à l’effet émotif du choc et de l’émoi provoqué par le lynchage et la décapitation horrible d’un Haïtien en Dominicanie. Mais il a choisi d’en profiter pour subrepticement ordonner au BED du Nord de se transformer en Bureau du Contentieux Electoral Départemental (BCED), pour expédier rapidement la contestation électorale de son poulain Moïse Jean-Charles. Préval par réflexe craint l’incertitude du second tour. Il craint surtout la réaction des gens du Nord qui se sont cabrés face au scandale et au danger qu’un criminel notoire devienne leur représentant au Sénat de la République. Cette manœuvre montre la détermination de Préval pour faire de Moise Jean-Charles son sénateur.

Comme dans un tour de prestidigitation deux procès verbaux, qu’on dit n’avoir pas été tabulés, apparaissent soudainement. Et c’est le décompte des votes de ces deux nouveaux procès verbaux qui fait passer de 23443 à 24252 le total des voix obtenues par le candidat de LESPWA Moise Jean-Charles. Le pourcentage obtenu par Moise Jean-Charles, passe alors de 49.49% à 51.84%. Cette manœuvre fait de lui le seul candidat au Sénat, élu dès le premier tour. Il n’a plus besoin de courir le risque du deuxième tour. Il est de fait nommé sénateur par Préval.

Les 809 votes venus de ces deux nouveaux procès verbaux que le BED du Nord prétend avoir reçu de deux bureaux de vote du Centre de vote de la commune de Milot, voilà ce qui change drastiquement la situation. La question est de savoir est-ce que ces deux nouveaux procès verbaux proviennent de deux bureaux de vote qui ont en vérité fonctionné au Centre de vote de la Commune de Milot ? Est-ce que les mandataires du candidat René Jacques Laguerre ont reçu copie de ces deux nouveaux procès verbaux après le dépouillement des urnes le 19 avril 2009 ?

Selon les articles 172 et 172.1 de la loi électorale 2008, chaque urne est accompagnée d’un seul procès verbal du dépouillement en 6 copies originaux.

Article 172 Le procès-verbal de dépouillement est préparé en six (6) originaux dûment signés et répartis ainsi:
a) un premier original est destiné au Conseil Electoral Permanent pour le Centre de Tabulation, il est plastifié par le Président du Bureau de Vote à la fin du dépouillement;
b) un deuxième original est destiné au BED de la juridiction;
c) un troisième original est destiné au BEC de la juridiction;
d) un quatrième original est affiché au Bureau de Vote en question;
e) les deux derniers originaux sont destinés aux représentants ou mandataires des partis politiques apparaissant respectivement en première et deuxième positions.

Article 172.1 Le Président du Bureau de Vote confie les trois (3) premiers originaux directement au Superviseur Principal du Centre de Vote qui les achemine lui-même au BEC pour les suites nécessaires.

Si les mandataires du candidat René Jacques Laguerre n’ont pas reçu copie des ces deux nouveaux procès verbaux après le dépouillement des urnes le jour des élections, d’où viennent ces procès verbaux ? Avons-nous affaire à deux procès verbaux frauduleux qui ne proviennent pas de bureaux de vote réels ? S’ils ne sont pas frauduleux, pourquoi les mandataires du candidat opposé à Moise Jean-Charles ne les ont pas reçu comme la loi l’exige ?

Il faut remarquer que les lois électorales depuis 1987 ont toujours établi un maximum de 400 électeurs inscrits par bureau de vote. Ceci pour permettre, à l’aide du détaille du recensement, de déterminer, où placer géographiquement les bureaux de vote de proximité, basé sur l’accumulation et la répartition démographique. Et encore plus important pour limiter l’effet du bourrage frauduleux et clandestin des urnes. Or la loi électorale de 2008 n’a pas établi de telles limites. On n’a pas besoin d’être grand clerc pour deviner pourquoi ces limites ont été supprimées ! Certes ceux qui ont créé le Registre Electoral Général, ont limité administrativement la capacité du Registre Partiel à 400. Mais la loi électorale 2008, contrairement à celles qui l’ont précédée, ne mentionne pas cette limite.

Comme décrit par les articles 159, 161, 161.1, 162 et 162.1 de la loi électorale 2008, le processus du scrutin est linéaire. En d’autre terme, il n’y a pas de chevauchement. Il n’y a pas de voies de vérification parallèles qui permettent d’accélérer le processus.
-Les votants sont en ligne par un.
-Il n’y a qu’une personne qui vérifie un par un l’identité des votants et s’ils n’ont pas déjà voté.
-Seul le secrétaire inscrit sur la seule liste d’émargement le numéro de la carte des électeurs.
-L’électeur remet sa carte au président du bureau de vote pour recevoir les bulletins de vote, et de fait retourne pour réclamer sa carte du président. Le processus n’est pas seulement linéaire, mais se repliant sur lui-même, crée un goulot d’étranglement qui le ralenti.
-Il n’y a qu’un seul isoloir au bureau de vote, etc.

Article 159 Les électeurs se présentent en ordre, les uns après les autres.

Article 161 Avant d'admettre l'électeur à voter, le Président du Bureau de Vote vérifie si ce dernier:
a) n'a pas déjà voté;
b) est inscrit sur le Registre Electoral;
c) est muni de sa Carte d'Identification Nationale (CIN).

Article 161.1 Le Secrétaire inscrit le numéro de la carte de l'électeur sur la liste d'émargement.

Article 162 Au moment de voter, l'électeur remet sa Carte d'Identification Nationale au Président du Bureau de Vote et reçoit un bulletin pour chacun des postes électifs.

Article 162.1 Dans l'isoloir, l'électeur marque d'une croix, d'un « X » ou d'un autre signe, les bulletins de vote dans l'espace (cercle, photo, emblème) réservé au candidat de son choix ou dans l’espace mentionné « aucun candidat ou aucun cartel », selon le cas.

Le processus étant linéaire, il n’est pas difficile de déterminer le temps allouer à chaque votant. Le processus du vote dure 10 heures ou 600 minutes, de 6 heures AM à 4 heures PM.

Article 153 Le scrutin se déroule sans interruption, de six (6) heures du matin à quatre (4) heures de l'après-midi, tout en tenant compte des dispositions prévues à l'article 164 ci-dessous.

Les deux nouveaux procès verbaux qui ont donné à Moise Jean-Charles 809 votes additionnels pour lui permettre d’obtenir 24252 votes et d’atteindre le pourcentage requis pour être élu dès le premier tour, proviennent de deux bureaux de vote distincts. Il nous faut alors diviser 809 voix par 2 pour avoir en moyenne le nombre de votes par bureau de vote, soit 404.5 voix. Pour déterminer le temps alloué à chaque votant, il suffit de diviser 600 minutes, le temps du scrutin, par le nombre de votants en moyenne pour chaque bureau de vote. 600/404.5= 1.4833 minutes. Pour calculer les secondes, il y a 60 secondes dans une minute. Multiplier 60 secondes par 0.4833= 28.998 secondes. Ce calcule nous montre que le temps alloué à chacun des 404.5 votants dans ce processus linéaire, est en moyenne d’une minute et vingt-neuf secondes (0 :1 :29). Il est absolument impossible dans ce processus linéaire de vérification, qu’un lettré puisse voter en un temps aussi court, une minute et vingt-neuf secondes.

Si dans l’espace de 10 heures dans ce processus électoral linéaire, il est absolument impossible pour 404.5 votants d’exprimer leur volonté politique, d’où viennent-ils ces deux nouveaux procès verbaux ? Peut-on faire foi en ces deux procès verbaux ?

Le taux de participation a été faible. Le CEP lui-même l’a reconnu et a évalué la participation à 12%. Comment se fait-il que ces deux bureaux de vote de la commune de Milot, d’où proviennent ces deux nouveaux procès verbaux, aient pu avoir une participation exceptionnelle de plus de 100% sans retenir l’attention, ni de la presse, ni du public, mais surtout celle des candidats intéressés ? Ayant une participation exceptionnelle de plus de 100%, il est absolument incroyable que les nouveaux procès verbaux de ces 2 fameux bureaux, qui auraient dû sans aucun doute retenir l’attention, soient par inadvertance omis à la tabulation du premier tour. Ceci est absolument invraisemblable.

Comme prescrit par l’article 172 de la loi électorale 2008, le candidat qui doit rentrer en compétition contre Moise Jean-Charles, pour le second tour, René Jacques Laguerre n’a pas reçu copies de ces deux nouveaux procès verbaux. Il l’a annoncé publiquement à la radio. Certes le verdict du BED du Nord déclarant Moise Jean-Charles élu au premier tour, crée des controverses. Il n’a pas encore été ratifié par le CEP. Mais il nous faut nous rendre à l’évidence que ce sont de ces types de fraudes cautionnés et encouragés par le pouvoir qui font perdre à l’Haïtien la confiance qu’il devrait avoir dans le processus électoral, si fondamental à l’établissement du régime démocratique. Les élections contestées contribuent et perpétuent la déstabilisation politique du pays !

A la lumière de ce fait, il est absolument claire que Préval veut jouer d’audace pour imposer aux gens du Nord et au Sénat ce criminel notoire, comme sénateur. Pourquoi faire ? Qu’a-t-il à gagner en commettant une telle aberration ? Se soucie-t-il du patrimoine qu’il va léguer ? Pourquoi veut-il causer ce tort irréparable à la nation et à ses institutions qui sont déjà en pleine déliquescence ? Si Préval, pour des élections sénatoriales partielles, a pu pousser l’audace pour faire de telles manœuvres nommant un criminel notoire au Sénat, qu’adviendra-il pour les élections présidentielles qui auront lieu à la fin de l’année 2010.

Ne pouvant pas, sous la pression de l’internationale, refuser ouvertement de faire les élections du 19 avril, pense-t-il pouvoir, en dernier lieu, faire d’une pierre deux coups, provoquant un affrontement et un chambardement exploitant la nomination et la validation des pouvoirs de Moise Jean Charles mal-élu ; Faire traîner éternellement le second tour, pour rendre impossibles les importantes élections de la fin d’année ? La date du second tour est déjà renvoyée du 7 au 21 juin 2009 ! Si Préval réussit ce tour de force, ce sera la répétition, copie conforme, de ce qu’on a eu comme scénario à la fin de 1998 et au début de 1999, la déclaration de caducité le 11 janvier 1999 ! Cette fois-ci ce sera aussi le 11 janvier 2010, le deuxième lundi du mois de janvier, la date de la première session ordinaire de la 49e législature !

Certes, la réussite des élections du 19 avril, préserve la Constitution de 1987 et aide à son amendement pour faciliter sa mise en application. Mais dans l’esprit de Préval, le maintien de cette Constitution, met sans appel un point final à ses ambitions présidentielles. Il est, comme Aristide, à son dernier mandat constitutionnel. Voilà où se situe pour Préval le conflit d’intérêt irréconciliable.

Préval n’est pas à son coup d’essai. La confiscation des fameuses élections du 21 mai 2000, où la Démocratie se ramassait à la pelle, a eu lieu au cours de son premier mandat avec Jacques Edouard Alexis comme premier ministre.

vendredi 8 mai 2009

Rapatriement au Cap-Haitien d'un groupe de 18 immigrants illégaux haïtiens par les garde-côtes américains


Le Bureau des Affaires Publiques de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique tient à informer la presse que les garde-côtes américains ont procédé au rapatriement d’un groupe de 18 immigrants illégaux haïtiens dans l’après-midi du vendredi 8 mai 2009 au wharf du Cap-Haïtien.
Les garde-côtes américains ont intercepté le navire du groupe, qui transportait également quatre citoyens bahamiens, le 5 mai. Le groupe d’immigrés clandestins est composé de 4 hommes et 10 femmes, un adolescent, deux fillettes et un bébé de sexe féminin. Ces Haïtiens ont été rapatriés à bord du vaisseau «Resolute» des garde-côtes américains le vendredi 8 mai 2009.
Les gouvernements américain et haïtien continueront de travailler conjointement afin de garantir la sécurité de la vie en haute mer, et en vue de renforcer l’accord bilatéral en ce qui a trait aux opérations maritimes de lutte contre la drogue. Cette collaboration donne lieu à des patrouilles conjointes et le partage d’informations entre les garde-côtes haïtiens et américains.
La Garde-côte américaine, en coopération avec les autorités haïtiennes, met tout en œuvre pour préserver la vie et rapatrier les migrants illégaux, à leur pays d'origine. Le personnel de la garde-côte a assisté de nombreuses victimes qui ont été abandonnées en mer, dépouillées de toute leur économie, et battues ou sexuellement assaillies par les trafiquants de migrants ou par d'autres passagers. Le gouvernement américain recommande à quiconque aurait l’intention d’immigrer illégalement aux Etats-Unis de ne pas prendre ce risque, de demeurer en sécurité en restant dans son pays.

Les voyages clandestins sont illégaux et dangereux. Dans le but de protéger les frontières des Etats-Unis et de renforcer les lois américaines relatives à l'entrée aux Etats-Unis, les navires des garde-côtes américains patrouillent les mers et des avions contrôlent les cieux. Toutefois, des procédures permettant l'immigration légale aux Etats-Unis sont établies. Pour plus d’informations, visitez le site du Consulat américain à l’adresse suivante:
http://www.unitedstatesvisas.gov.

(Fin du Texte)

jeudi 7 mai 2009

Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval?





mardi 2 décembre 2008


Par Cyrus SIBERT
Cap-Haïtien, le 02 Décembre 2008 ; (Ré.Cit.).-
Photo de René Préval


"Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline).

Le 4 novembre 2008, le monde observait l’élection de Barack OBAMA à la présidence des États-unis d’Amérique. L’afro-américain a pu, grâce à un système politique méritocratique remporter les élections. Ceux qui s’attendaient à un coup de force des conservateurs de l’establishment, ont eu la grande surprise: le mérite est l’idée directrice de l'hyperpuissance mondiale, les institutions sont adaptées en ce sens, leur renforcement a toujours été le souci des dirigeants américains. Elles sont là pour neutraliser les réflexes primaires des groupes ou des clans. Même là où le capital règne en maître, le peuple et son vote, légalement exprimé en toute liberté, constituent la base d’une démocratie.

Les élections ne sont pas un moyen de maintenir au pouvoir des régimes en faillite, des dirigeants voyous, comme on le voit dans plusieurs pays du tiers monde dont Haïti. Les lois sur le financement des partis empêchent aux riches et à la mafia d’imposer leurs candidats à coup d’argent sale. Le système de collecte de fonds de campagne reflète l’idée démocratique. Il permet aux citoyens de contrôler le système, grâce à leur contribution. On enquête sur la vie des candidats. Même avec des imperfections, on constate un souci de grande moralité dans le système électoral des États-unis. On est loin de ces élections de chez nous dont les candidats sont des repris de justice, des criminels de droits commun, des corrompus, des narcotrafiquants, des bandits de grands chemins, financés par la mafia et l’argent sale de la drogue, du kidnapping ou par des fonds occultes de pays amis comme le Taiwan. Les élections ne constituent pas un moyen de recycler les voyous et les nuls irresponsables qui à leur actif n’ont rien que la débauche et la perversion.

L’Institution électorale, pierre angulaire du projet démocratique haïtien.

Le mode de renouvellement des dirigeants à la tête de l’État constitue la pierre angulaire de la stabilité en Haïti. L’histoire des régimes dictatoriaux démontre le souci des tyrans de bloquer le cheminement des élites à des postes stratégiques au niveau de l’État. On cherche, comme aujourd’hui, à faire main basse sur la machine électorale. On se souvient encore de ces élections dirigées depuis le Ministère de l’intérieur, de ces résultats imposés par l’armée ou par la police – exemple 21 mai 2000. Les citoyens n’ont pas eu droit de vote. On utilisait toutes sortes de tactiques pour empêcher le vote populaire légalement exprimé et crier victoire avant même la proclamation officielle des résultats. En conséquence, le changement de régime et de politique se fait dans la rue. Dans l’impossibilité de s’exprimer, la subversion reste l’alternative. D’où l’instabilité que connaît Haïti depuis son indépendance. Les observateurs de la communauté internationale critiquent souvent les insurgés et les rebelles, les accusant d’être à la base des chambardements. Nous estimons ces critiques superficielles et irresponsables, car les observateurs ne sont pas sans savoir les dispositions de planification des fraudes électorales. Ils sont souvent complices. Le 14 novembre 2008, lors d’un point de presse du Chef Civil a.i. de la MINUSTAH Oumar BA dans le Nord, nous avions appris que l’appui de la MINUSTAH au Conseil Electoral Provisoire s’arrête à la sécurité et à la logistique. La Mission n’entend pas superviser tout le processus. C’est une affaire haïtienne. En réponse à la question: Pourquoi n'observez vous pas tout le processus, c’est à dire du recrutement du personnel de l’appareil aux opérations de vote? La réponse est: Notre travail s’arrête à la sécurité et à la logistique (transport et entreposage).

Une réponse inquiétante, vu que tout le monde est au courant des projets de main mise de la Présidence sur le Conseil Electoral Provisoire; déjà il est bruit que certains dossiers déposés par des jeunes diplômés pour intégrer l'appareil électoral au niveau des Bureaux Electoraux Communaux (BEC) du Nord sont portés disparus. L’ancien premier Ministre Jacques Edouard Alexis, à travers les cinq Ministères qu’il contrôle, finance déjà sa campagne électorale. Le Ministère de l’Intérieur se prépare à diriger comme aux temps des Duvalier, les élections. Les BED (Bureaux Electoraux Départementaux) seront aux mains des hommes du régime. Les présidents de bureau de vote seront des hommes d’Alexis. Toute la machine électorale actuelle sera dominée par le pouvoir en place. On s’achemine vers des élections officielles de jadis.

La démocratie n’avancera pas. Comme en 2000, les pressions du Palais national sur l'institution électorale en vue d'obtenir des élections officielles accoucheront la polarisation de l’espace politique, des conflits, des affrontements et l’instabilité.

Quel intérêt a un citoyen moral à participer à des joutes qui ne viseront qu’à redorer l’image des criminels, des trafiquants de drogue et des corrompus?

Dans le Nord, il est évident que les élections sénatoriales catapulteront Moise Jean-Charles, un homme accusé par une enquête de l"OEA d'incendies criminelles, impliqué dans le meurtre de Guy Salvant, le frère du Député de Limonade- Quartier Morin Hugues Célestin et Nawoon Marcelus ancien député Lavalas de la Grande Rivière du Nord accusé par l’Ambassade des Etats-unis de trafic de drogue. Car le CEP étant une succursale de Jacques Edouard Alexis, le peuple ne pourra pas s’exprimer en faveur d’autres candidats populaires.

La pédagogie des élections

Pourtant, les élections devraient constituer l’axe central du processus démocratique en Haïti. L’organisation de joute électorale devrait donner à la nation la possibilité de changer de politique sans violence, mais à travers les urnes. Le filtrage des candidats à partir de leur casier judiciaire et de leur niveau moral devrait servir d’exemple et encourager les jeunes à rejeter la délinquance. Les débats entre candidats devraient jouer un rôle d’éducation et de sensibilisation des citoyens face aux grands défis de la nation.

Les confrontations idéologiques devraient permettre de réduire les élans populistes d’explications faciles et de rejeter les approches manichéennes. En Haïti, nous sommes loin de cet objectif. Nous avons une démocratie sans le droit. Les résultats des élections de 1990 que l'on se tue à qualifier dans les milieux diplomatiques, de 1ère élection crédible dans l'histoire d'Haïti, ont été publiés sur les ondes de Radio France Internationale et les foules du candidat populaire Lavalas n’ont pas permis le respect scrupuleux de la loi électorale en ce qui concerne les protestations, le contrôle des procès-verbaux, etc. En 2006, la rue a encore une fois imposé le Président Préval avec 48% des votes exprimés, alors que la loi électorale réclamait 50% plus 1. Nous sommes loin d’avoir des élections crédibles en Haïti. Le processus électoral en reste une mascarade pour légitimer les criminels, les corrompus, les apprentis dictateurs et leur pouvoir personnel.

Conclusion

Le Président René Préval refuse de respecter les échéances constitutionnelles. Depuis son élection à la tête de l’Etat d’Haïti, il y a tout fait pour ne pas organiser des élections. Plusieurs diplomates qui le supportent ont abondé dans le même sens, répétant qu’Haïti organise trop d’élections. Ainsi, il n’a pas organisé les élections indirectes qui devaient renforcer la tradition électorale en élisant un Conseil Electoral Permanent, comme le veut la constitution en vigueur. Le parlement n’est pas renouvelé. Il avance vers un disfonctionnement de fait, car en 2010, le Sénat sera amputé de 2/3. Devant ce constat des dérives de la part du Chef de l'Etat, le consensus trouvé pour sa nomination par la communauté internationale en 2006 ne tient plus. En lieu et place du renforcement de la démocratie, il s'entête à manœuvrer, à affaiblir les institutions, dans le but de garder le pouvoir directement ou indirectement. La stratégie des démocrates devrait être de continuer la logique de blocage du processus électoral, jusqu’à la fin du mandat du Président René Préval. Car, il est connu de tous que le Palais national s’active à contrôler les Bureaux Electoraux Départementaux, les bureaux au niveau communal et les bureaux de vote. Le premier Ministre sortant Jacques Edouard Alexis, à partir de cinq (5) Ministères dont l’Intérieur qu’il contrôle promet des élections officielles. A travers le pays, on recrute des bandits comme candidats, membres de l’appareil électoral et/ou hommes de gangs pour les prochaines violences électorales. Avec la position géographique d'Haïti comme voie de transit pour les narcotrafiquants et les criminels de tout poil, on devrait mettre sur pied une procédure de ‘‘vetting’’ sur les candidats afin de réduire les nombres de bandits au pouvoir. La fin du mandat de René Préval et son départ diminueront la pression de ses hommes corrompus sur le système électoral. Une formule Président Provisoire et Premier Ministre Michèle D. Pierre-Louis serait un consensus idéal, pour la poursuite du processus constitutionnel et le rétablissement de la neutralité électorale et de l'esprit de négociation qui existait en 2006, celle qui avait permis à un homme comme René Préval de devenir Président d’Haïti, pour un second mandat. On pourrait profiter de cette nouvelle situation spéciale pour poser à partir d’accords entre les protagonistes de la classe politique et de la société civile, l’amendement de la Constitution ou de l’adoption d’une nouvelle Constitution. La réforme judiciaire et l’organisation des élections sont deux éléments fondamentaux pour la bonne gouvernance et la stabilité en Haïti. On comprend mal que les Nations Unies qui se disent en mission de stabilisation en Haïti refuse de s’engager à fond dans l’institutionnalisation des institutions électorales et judiciaires.

"Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline).

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 02 Décembre 2008, 12 heures 05.

vendredi 1 mai 2009

Un bouc émissaire pour expliquer les 49,45% de Moise Jean-Charles dans le Nord d’Haïti.





Par Cyrus Sibert

Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit :
www.reseaucitadelle.blogspot.com/

Cap-Haïtien, le 30 Avril 2009


Des groupes de la classe moyenne de la ville du Cap-Haïtien font le procès des 49,45% des voix obtenues par Moise Jean-Charles lors des sénatoriales du 19 avril dernier. Malgré l’évidence que les résultats sont en grande partie les fruits de fraudes planifiées et exécutées avec le support des Responsables de BEC (Bureau Electoral Communal) et du personnel des centres de vote, des éléments de la classe moyenne ayant dépensé plusieurs milliers de gourdes au profit d’adversaires du candidat de LESPWA, constatant leur échec cuisant, cherchent des explications fantasmagoriques. Pourtant, ils refusent d’aborder la question sur une base scientifique, on ne cherche pas de répondre à la question : Pourquoi les électeurs du centre ville sont-ils indifférents ? Quel mode de leadership doit-on développer pour stimuler leur participation ? Est-il anormal que la population refuse de suivre des gens sans projet ni discours politique, des activistes motivés uniquement par des avantages personnels, des intérêts de clan, ou par des luttes intestines d’influence entre hommes du pouvoir? Dans le reflexe habituel qui consiste à voir les choses de façon limitée, suivant une approche manichéenne noir ou blanc, on préfère rechercher des boucs émissaires. Dans un simplisme enfantin, on fait porter la responsabilité des votes obtenus par Moise Jean-Charles à notre texte «
Mise au point de Moise Jean-Charles, Candidat au Sénat de LESPWA. » publié le samedi 18 Avril vers 17 heures. Des langues de vipères qui cherchent à ternir notre image ne réussiront pas, car pour l’opinion publique, nous allons nous expliquer et stopper cette entreprise qui consiste au fond à détruire un rayonnement sur lequel on n’a aucune emprise.


En effet, après plus d’un an d’engagement contre les actes reprochés à Moïse Jean-Charles nous étions surpris de suivre sur un média de la ville du Cap-Haitien, l’interview de fermeture de campagne du candidat de LESPWA. De 21 heures à 23 heures, il répondait aux questions des journalistes de Radio Kontak Inter, 94.9 au Cap-Haïtien. Comme rapporté dans notre texte « Mise au point de Moise Jean-Charles, Candidat au Sénat de LESPWA. »


1- « Il a fait preuve de capacité politique acquise sur le tas. »
Il n’a pas résisté quand on l’accusait d’avoir utilisé les véhicules de la Mairie. Mieux que Richard Nixon, il n’a pas démenti. Il a juste demandé pardon, se montrant sincère et prêt à reconnaitre ses erreurs.

2- « Il n’a pas eu trop grande difficulté pour qualifier les accusations du Député Hugues Célestin de jalousie. Selon lui ce dernier croyait qu’on allait faire choix de lui comme candidat au Sénat du Parti LESPWA. Voyant que l’élu était Moïse Jean-Charles, il a scandé le dossier d’assassinat de Guy Salvant, exigeant que le juge d’instruction introduise le nom du candidat de LESPWA au nombre des accusés. Moïse Jean-Charles a posé les questions suivantes pour prouver son innocence : Pourquoi le Député Hugues Célestin n’a-t-il rien fait depuis tout ce temps, alors qu’il exerce le pouvoir en tant que parlementaire ? »

3- « Sur le dossier de la route de Milot dont on l’accuse d’avoir détourné l’argent, le candidat de LESPWA a répondu : Dans toutes les enquêtes menées sur les fonds détournés sous le régime d’Aristide, on n’a jamais cité le nom de Moise Jean-Charles. Il est clair qu’ils sont nombreux ceux qui cherchent à me jeter en prison. Alors pourquoi mon nom ne figure pas parmi les corrompus ? J’étais dans le marquis sous un régime qui me voulait prisonnier. Si j’avais fait quelque chose de mal, ils m’auraient emprisonné. Moise Jean-Charles a renchéri en ce sens : Etant que Maire de Milot, j’ai joué le rôle de catalyseur. Mes déclarations visaient à informer la population. C’est en ce sens que j’avais déclaré que: La route serait faite. L’argent était là. Le Président Aristide avait effectivement débloqué les fonds. Il en profité pour signaler que Jose Ulysse était responsable de ces genres de travaux. Jamais un petit maire n’avait de telle responsabilité. »

4- « Le candidat de LESPWA en a profité pour venter son approche d’ouverture et ses capacités à négocier la paix avec des gangs de cité soleil. Deux éléments qui contribuent grandement à la stabilité actuelle et surtout à ce début de démocratie et d’Etat de droit si l’on considère qu’aucun groupe n’est actuellement persécuté dans le pays. Tous les secteurs qui le veulent, peuvent participer d’une façon ou d’une autre à la gestion du pays. »

5- « Moise Jean-Charles a esquivé avec tact les questions sur le comportement du Président Préval qu’il considère de trop lent. Faute de sa stratégie d’intégration, le chef de l’Etat prend du temps à consulter tout le monde avant d’agir. Il n’a pas répondu à la question sur les conflits au sein de la Mairie dont il serait la cause. Il met en défi n’importe qui voudrait l’accuser de corruption de le prouver. »

6- « Au nom de la vérité, nous devons constater que beaucoup d’auditeurs ont appelé pour solliciter une action en leur faveur. C’est le cas d’un professeur de Limonade qui a appelé pour demander à Moise d’intercéder pour les enseignants, car Jacques Edouard Alexis les avait mal traités lors de son passage au pouvoir. »

7- « Toutefois, pour le moment, le candidat de LESPWA joue bien, en se présentant en rassembleur. Il n’a pas hésité à demander pardon pour avoir utilisé un véhicule de l’état lors de son inscription comme candidat. Tout en rappelant aux sympathisants du Parti Fanmi Lavalas leur devoir envers l’ex Président Aristide d’attendre et de ne pas s’occuper des élections du 19 Avril2009, il a terminé son show en rectifiant : « Nous ne demandons pas que Roche dans l’eau connaisse la chaleur de roche au soleil. Mais Roche au soleil doit connaitre avec Roche dans l’eau le bonheur de ne pas être au soleil. Le peuple Haïtien a un profond respect pour le Président Aristide.
Cependant, il oublie le passé et prend désormais son avenir en main.» Dixit, Moïse Jean Charles. »

8- Comme hypothèse explicative nous avions dit dans le texte :
« Si cette forme de gouvernance choque les intellectuels du nord et du pays en général, nous devons, dans un esprit de recherche, comprendre les causes qui favorisent un acquiescement tacite du leadership de Moise Jean-Charles chez une quantité considérable de la population. Moise Jean-Charles symbolise pour les masses d’exclus, l’accès au pouvoir. Ce fut le cas pour les Tonton-Macoutes de Duvalier et les chimères d’Aristide. L’exclus des bidonvilles qui jouit du pouvoir grâce à une personne, ne se pose plus de questions sur son niveau intellectuel, sur l’origine de l’argent reçu et encore moins sur le respect des normes légales et administratives. A travers Moise Jean-Charles, les exclus voient leur avenir : une fenêtre de toucher le pouvoir, un moyen sûr de le mettre à leurs coté. Les distributions de fonds fournis par la Présidence dans les quartiers populaires font de lui un messie. Même quand, dans plusieurs zones, il fait de fausses promesses, il demeure un moyen de régler d’autres problèmes éventuels. De plus, il aime donner.
En conséquence, le chômage, l’exclusion, la misère et la centralisation excessive des services publics, constituent la matrice de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de l’instabilité en Haïti. Les corrompus risquent de contrôler le pouvoir pour longtemps en Haïti. L’idéal d’un état moderne et de bonne gouvernance, restera le rêve des intellectuels, car la classe moyenne et la bourgeoisie haïtiennes n’adoptent pas un comportement différents. »


Nous avons eu le courage de rapporter l’interview. Pour avoir dénoncé Moise Jean-Charles pendant plusieurs années, nous étions surpris que personne de toute cette société capoise qui ne rate aucune occasion pour se présenter en victime de Moise, n’a eu le courage d’appeler à l’antenne libre pour lui poser des questions embarrassantes sur son passé et ses actes. Une attitude facile à expliquer, car ils sont nombreux ceux qui recevaient de l’argent d’une façon ou d’une autre des mains du Conseiller du Président Préval soit comme membre du Comité de carnaval ou du comité Festival Culturel du Nord. Aussi, sont-ils nombreux ceux qui ont obtenu des bourses d’études et d’autres formes d’aide du Candidat de LESPWA. A l’émission de ce 17 Avril 2009, les questions posées, venaient, comme nous l’avions dit, de supporteurs de LESPWA et de citoyens qui imploraient une action en leur faveur.

Cette pratique qui consiste à rester dans l’anonymat et à demander à d’autres de mener à sa place le combat politique ne marche plus. Nous avons fait l’expérience dans notre combat contre les exactions du Maire Lavalas de la ville du Cap-Haïtien Michel Saint-Croix. Alors que des membres de l’Administration Communale de la 2e ville du pays sont indexés dans le rapport du Département d’Etat Américain sur les Droits humains à travers le monde, comme violateurs de droits de la personne, ceux qui se disent de la ‘‘Droite’’ et anti-Lavalas font de lui un allié en vue de défendre leurs intérêts personnels, abandonnant le peuple, les victimes et les journalistes à leur sort. En effet, des personnalités de la société civile se positionnent en « professionnels apolitiques ». Ils font de leur non appartenance à un mouvement politique un élément essentiel sur leur carte de visite : Je suis un professionnel. Je ne fais pas de politique. Je vends mes services à n’importe qui. Pourtant, ils cherchent à manipuler les jeunes, la presse et d’autres personnes naïves ou vulnérables.


En privé, ils commentent en ces termes : Je ne me laisserai pas influencer par ces hommes politiques jusqu’à dépenser mes avoirs. Cependant, ils sont bien tentés par le pouvoir. Couronner sa carrière professionnelle dans un ministère est un rêve caressé. La Présidence serait idéale pour un intellectuel ‘‘professionnel apolitique’’. Cependant, ne comptez pas sur eux pour le nerf de la guerre. Les jeunes militants n’ont qu’à dépenser leur argent de poche et à se sacrifier pour la « cause. »


A RESEAU CITADELLE nous pensons qu’avec la fin de confrontations armées sur la scène politique nationale, dans le but de relancer l’économie par des investissements, on n’a pas intérêt à créer des situations extrêmes. Aujourd’hui, Moise Jean-Charles, mis à part les actes commis dans le passé, ne se pose pas en agresseur. Jouissant du soutien du Président René Préval, il n’utilise pas le pouvoir pour persécuter ses adversaires, comme l’auraient fait d’autres, s’ils étaient à sa place. Alors, même quand il n’est pas un partenaire politique, nous devons reconnaitre ses efforts d’intégration et d’ouverture. Encore plus, comme un organe de presse, nous devons rapporter, exactement, les faits même quand les commentaires peuvent-être orientés.


Jusqu’à présent, les deux arguments présentés par Moise Jean-Charles ne subissent aucune attaque. On se contente de se plaindre. On n’a même eu pas le courage d’aller voter le jour du scrutin. Jean René Laguerre n’a pu bloquer la main mise total du candidat de LESPWA sur les Sénatoriales dans le Nord que grâce à ses camarades anciens militants du PUCH (Parti Unifié des Communistes haïtiens) de feu René Théodore et à l’engagement des partisans et sympathisants du Parti MODELH-PRDH de Dr Guy Théodore. Au centre ville, la classe moyenne est restée chez elle. Elle attend que la presse fasse le travail à sa place et quand un journaliste décrit honnêtement la situation, on ose dire n’importe quoi pour le discréditer et faire pression sur lui. Nombreux sont ceux qui voient leurs avantages dans des situations d’extrême polarisation. Malgré leur statut de « professionnel apolitique », cela leur donnerait plus d’espace pour s’enrichir.


Nous publions la présente pour dire à qui veut l’entendre : la crédibilité de Cyrus Sibert et de RESEAU CITADELLE est claire et nette. Nous l’avons obtenue sur le champ de bataille en rejetant des offres considérables. Nous n’accepterons pas que quiconque l’attaque pour si peu. D’ailleurs s’ils sont nombreux ceux qui rampent pour obtenir des faveurs même quand en public ils se positionnent en personnes radicales, pour nous, Moise n’est pour un interlocuteur. Nous sommes prêts à porter sur la place publique tout débat qui viserait à semer le doute sur notre honnêteté. Nous avons le droit d’avoir notre opinion et nous pensons que Moise Jean-Charles est mieux là où il est. En tant que Sénateur, il sera trop inféodé à René Préval. On devrait le conseiller de se retirer au profit d’un candidat qualifié. Cependant, nous reconnaissons que son travail qui consiste à drainer des fonds publics vers les quartiers populeux, en dehors des circuits administratifs, certes, est accueilli par une grande partie de la population. Conséquences d’un vide institutionnel généralisé, c’est une reproduction de Zacharie Delva dit « Parenn » des Gonaïves du temps de François Duvalier qu’il faut étudier en profondeur, comme nous l’avons signalé dans notre « hypothèse explicative », pour mieux comprendre le populisme en Haïti. Chaque week-end, il est dans son département pour accompagner et assister beaucoup de jeunes des quartiers dits populaires : « l’encadrement des masses et démonstration d’une volonté d’aider à résoudre les problèmes matériels ». Il dispose des ressources qui bien entendu auraient plus d’impact si elles étaient utilisées dans l’aménagement de la ville du Cap-Haitien pour la relance du tourisme. Mais le fait observé est que les bénéficiaires acceptent cet état de fait. Même quand ils n’avaient pas fait le déplacement le jour du scrutin, il supporte la dérive.


Sur le plan politique, Moise Jean-Charles empêche aux extrémistes Lavalas de Nawoon Marcelin de prendre pied dans le Nord et contribue à contrebalancer la rue. Joue t-il le jeu du Président de la République ou bien est il motivé par stratégie électorale ? Il accueille et fait appel à ses ennemis. Plusieurs membres de son équipe de campagne sont d’anciens membres du mouvement anti-Aristide dans le Nord. Alors, si ceux qui se disent contre le candidat de LESPWA n’ont pas eu la force de téléphoner à l’émission pour lui poser des questions embarrassantes, s’ils n’ont pas le courage de porter plainte et de le trainer par devant la justice, s’ils se sont abstenus le jour du scrutin, ce n’est pas à nous de faire de Moise Jean-Charles une affaire personnelle, encore moins de jouer les petits soldats dans une lutte qui vise à attirer l’attention de Président de la République et conserver un poste.


Nous avions rapporté les faits. Ils sont authentiques.


Militants de la liberté, engagés dans un combat contre la féodalité, pour un Etat-Nation moderne, nous n’avons pas de fortune, mais cela ne fait pas de nous un vendu. Ne considérez pas notre situation financière pour nous traiter comme des gens sans honneur. Aux yeux du combattant de la liberté l’argent est un moyen, pas une fin. Souvenir F.M. (La Radio de la Renaissance), notre station de Radio, avancera avec le temps. Il prendra le temps nécessaire pour avoir les moyens utiles à son développement. C’est d’ailleurs l’histoire ou la situation de la majorité des médias d’Haïti qui refusent l’argent sale de la drogue et/ou de la corruption. Dans un souci d’indépendance, nous avions eu le courage de rejeter des offres intéressantes qui nous aideraient à changer rapidement notre situation précaire. Toutefois, cette station qui, comme nous le savons, ne peut pas compter sur le support de la société civile indifférente et assujettie de la ville du Cap-Haïtien, ne constitue pas à nos yeux une source de besoins, capable de nous dévier de notre ligne. A ceux qui prennent leurs pratiques comme échelle pour mesurer leurs semblables, nous disons : nous sommes conscients que dans une lutte, comme un icône, celui qui accepte la tache idéologique est condamné à incarner les valeurs prônées. S’il s’écarte de cette ligne, il se retrouvera dans la poubelle de l’histoire. « Que Dieu nous protège de nos amis ! »

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 30 Avril 2009, 20 heures 00.

jeudi 30 avril 2009

Les Haitiens doivent-ils ré-éditer 1804?



Par
Joel Deeb
Chairman
Omega Military Consultants

29 Avril 2009

« ...Dans nos rangs, point de traîtres
Du sol soyons seuls maîtres... »

Nous ne sommes plus les seuls maîtres de notre sol. Les traîtres dans nos rangs l’ont longtemps vendu, au rabais, à ces touristes étrangers qui nomment le président de notre république, assurent la sécurité du Chef de notre Police Nationale, violent nos lois et nos institutions, et prétendent nous enseigner ce qu’ils ne connaissent pas eux-mêmes, deux siècles après que nous leur ayons fait goûter aux doux fruits de la liberté, de l’indépendance et de la souveraineté nationale.

Jamais, je n’aurais cru qu’un jour je donnerais raison au petit médecin de campagne qui les affublait déjà du vocable d’apatrides, tant ils ont agi contre le peuple de la terre qui les a vu naître, pour s’acheter un pouvoir absolu pour lequel ils sont sans qualité, et accumuler une richesse personnelle qu’ils demeurent incapables de gagner par un travail régulier et honnête. Ces traîtres dans nos rangs ont livré notre sol, notre peuple et notre jeunesse à l’arrogance, la voracité et les pires vices de ces magouilleurs étrangers qui osent célébrer chez nous, ce qu’ils dénonceraient et condamneraient chez eux.

N’ayez pas peur de remettre à leur place ces ennemis de la liberté, ces faux démocrates qui se réunissent en conclave pour offrir leur support aux dictatures anciennes et nouvelles de notre sous-continent, et comploter contre ceux dont les fils et filles meurent encore aujourd’hui loin de leur patrie, au nom de la liberté et de la démocratie. Nous ne nous lasserons pas de le répéter : avec un taux de participation de moins de 4 %, un total chaos organisationel, et un bourrage éhonté des urnes dans beaucoups de cas, ces élections du 19 Avril ne sont pas dignes de la vraie démocratie que vivent nos grands voisins du Nord, et à laquelle aspire cette nation Haitienne qui a donné naissance à la liberté dans notre continent.

La démocratie en Haiti sera la vraie, comme celle que notre diaspora a appris à aimer et à respecter aux Etats-Unis d’Amérique, au Canada ou en France, par exemple. Nous ne permettrons pas que l’on fasse croire à notre peuple qu’on peut aboutir à la démocratie représentative et véritable par des magouilles électorales ou les menaces de violence de populaces manipulées par des étrangers habitués à vivre sous les dictatures les plus féroces, et les apatrides locaux qui leur sont complices.

« ...Marchons unis, marchons unis
Pour le drapeau, pour la patrie
Marchons, marchons, marchons unis
Pour le pays, pour les ancêtres. »

Les traîtres sont partout. Au Palais National. Au Parlement Haitien. Au Palais de Justice. Dans notre corps de police. Partout ! Dans notre société civile, aussi ! Et, jamais trop loin d’eux, sont ces étrangers magouilleurs qui les protègent sur ce sol dont nous avons juré d’être les seuls maîtres !

Assez !

Jeunesse d’Haiti ! Devant un miroir tous les jours, dans l’intimité de votre chambre, répétez le serment fait par vos ancêtres de vivre libre ou de mourir, et d’être le gardien intraitable de notre bicolore national.

Nous faut-il ré-éditer 1804 ?

Nous faut-il ré-éditer 1804 ? Qu’en dit Himler Rebu, par exemple, dont la voix semble vouloir nous redonner notre fierté ?

N’ayez pas peur !

Votre moment de gloire est arrivé, ...pour le pays, pour les ancêtres !


Joel Deeb
Chaiman
Omega Military Consultants

mercredi 29 avril 2009

Gros Morne : Mise au point de Vincent Rossigneux :

Cyrus Sibert et Vincent Rossigneux

Le 16 Avril 2009, la Direction de Réseau Citadelle a reçu, au Cap-Haitien la visite de Vincent Rossigneux, coopérant français impliqué dans un conflit l’opposant à d’autres compatriotes travaillant à Gros Morne au sein de l’Association SOS/ESF (SOS/ Enfants sans Frontière).

Ce conflit qui a de graves conséquences sur le déroulement des programmes en faveurs des cultivateurs de la zone, a été rapporté à Réseau Citadelle par des paysans de la 4ème Section de Gros-Mornes qui en paient les conséquences.

Plusieurs activités sont suspendues. Des projets doivent attendre les épreuves de forces entre coopérants. La radicalisation des positions entraine des poursuites judiciaires et un procès par devant la justice haïtienne.

Suite à cette rencontre cordiale, nous avions accepté de publier le texte GROS MORNE : Vincent Rossigneux, victime d’une ténébreuse affaire, qui n’est autre que la version de Vincent Rossigneux sur la situation qui l’oppose à Guillaume Michel et Michel Brochet.

Même quand ce 16 Avril 2009 M. Rossigneux se pose en homme transparent sans problème à rencontrer la presse, lors de nos déplacements à Gros Morne en 2008, il était impossible de le rencontrer. De plus, au lieu de nous contacter dans un souci d’éclairer nos enquêteurs sur le dossier, des membres de son Cabinet de défense avaient préféré tenter, à son insu, de nous intimider en nous menaçant de poursuites pour diffamation suite à la publication du texte : Un Français fait la loi dans la cité de l’indépendance. Des attaques qui certainement n’ont pas eu l’effet escompté.

Toutefois, notre travail ne visant pas à détruire la vie des gens mais plutôt à faire la lumière sur des dossiers qui troublent la vie des communautés, nous publions ci-après le texte de Vincent Rossigneux. Il démontrera notre bonne foi et servira d’exemple à ceux qui refuse d’informer la population.

Le refus d’informer ou le refus de rencontrer les journalistes, ne nous laisse d’autre choix que d’opérer en respectant le « droit de réponse ». Car, on ne saurait ignorer les cris d’une communauté sous prétexte que le responsable est introuvable ou ne souhaite pas rencontrer la presse.

Cyrus Sibert
RESEAU CITADELLE
25 Avril 2009

Suivre le texte intégral rédigé par Vincent Rossigneux.
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Texte reçu par RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit)
en date du 24 Avril 2009

GROS MORNE : Vincent Rossigneux, victime d’une ténébreuse affaire

Par Vincent Rossigneux

A la suite du passage du cyclone JEANNE en Haïti, en 2004, particulièrement sur Gonaïves et Gros Morne, l’association SOS/ESF a demandé à Vincent Rossigneux, en qualité de responsable du Centre Denise Lécuyer, de préparer un projet de partenariat avec d’autres ONG françaises, pour obtenir du quai d’Orsay (Ministère français des affaires étrangères) les fonds nécessaires au soutien des populations dans les zones rurales, dans les secteurs de l’environnement, de l’éducation et de la santé. Le financement de ce projet avait été accepté et lancé sous l’appellation « un enfant, un arbre »

Le Conseil d’Administration (C.A.) de l’association a ensuite changé d’avis sur le choix du responsable de la mise en œuvre du programme, sans en avertir Vincent Rossigneux. Il a fait appel à Michel Brochet, un administrateur coopté, ayant travaillé en Haïti de 1974 à 1984, désirant agir dans le développement durable. Lui-même agronome, il a fait procéder au recrutement d’un technicien agronome français Guillaume Michel, qui avait été son élève au CNEARC (Centre National d’Etudes Agricoles des Régions Chaudes) à Montpellier, pour la mise en place du volet agricole.

Guillaume Michel, sur l’instigation de Michel Brochet, s’est permis d’intervenir dans les actions conduites par Vincent Rossigneux dans l’intention de les accaparer à terme. Il l’a d’ailleurs reconnu explicitement dans la lettre d’excuse ultérieure : « je regrette de m’être parfois impliqué dans des sujets qui ne relevaient pas de ma mission »

Dans leur tentative de faire basculer les choses à leur profit lors d’une réunion du C.A., en présence d’autres invités, Michel Brochet a distribué la copie d’une lettre recommandée datée du 6 septembre 2007, adressée par Guillaume Michel à la Présidente Jacqueline Bonheur qui a découvert avec le Conseil son contenu. Cette lettre portait des accusations calomnieuses et diffamatoires contre Vincent Rossigneux, sans que celui-ci en ait connaissance. Au cours de cette réunion, la décision a été prise d’envoyer un courrier recommandé à Vincent Rossigneux pour préparer son licenciement.

La présidente s’y est refusée, estimant qu’une confrontation directe avec Vincent s’imposait en toute équité, celui-ci se trouvant en Haïti et ne pouvant se défendre.

Cette confrontation a eu lieu le 18 septembre 2007 à la « Fleur Duchêne » chez les Pères de Saint Jacques à Port au Prince, en présence de plusieurs membres du C.A.

Toutes les accusations figurant dans la lettre du 6 septembre 2007 ont été réfutées par des preuves tangibles inversant les culpabilités, obligeant Michel Brochet à reconnaître qu’il avait participé avec Guillaume à la rédaction de la lettre. Ils ont tous deux refusé de signer un document rétablissant point par point les faits réels, en se référant à des pièces justificatives numérotées, disculpant Vincent.

Rappelons que Michel Brochet est membre du C.A. et qu’il est complice des accusations graves portées contre Vincent Rossigneux, et qu’il apparait donc dans cette affaire comme juge et partie.

Une lettre d’excuse a bien été signée par Michel Brochet et Guillaume Michel, mais sa portée est extrêmement réduite puisqu’ils ont refusé catégoriquement de rejeter leurs accusations. Vincent Rossigneux, après avoir mis en garde le C.A. sur les conséquences de ce blocage, s’est senti contraint d’en référer à une instance judiciaire si ces accusations n’étaient pas définitivement retirées.

Il ne peut être question de jalousie dans cette affaire, à propos du prix « Chic Planète » décerné en décembre 2007 à Michel Brochet et Guillaume Michel, puisque le recours de Vincent Rossigneux est bien antérieur à l’attribution de ce prix. De même, les tracasseries policières de la police de Saint Marc dont s’est plaint Guillaume Michel ne peuvent être imputées à Vincent Rossigneux, alors en vacances en France.

Il faut savoir que Vincent Rossigneux n’a jamais eu la gestion personnelle des fonds du projet de développement durable.

Comment aurait-il pu utiliser ces fonds pour des actions criminelles puisque leur gestion était assurée par Guillaume Michel en Haïti, et par Michel Brochet en France.

En outre, ils étaient soumis aux contrôles successifs d’un commissaire aux comptes, de la Cour des Comptes, des services du quai d’Orsay et de l’Union européenne.

Michel Brochet et Guillaume Michel ne sont-ils pas eux-mêmes les auteurs d’affectations douteuses, comme en témoigne une directive du siège social de l’association demandant de modifier la date de comptabilisation de certaines dépenses de développement durable.

Vincent Rossigneux s’est borné à exercer un simple recours en justice, en s’abstenant de tout acte de violence, de toute menace physique, de toute manœuvre déloyale, comme on l’en accuse.

Seul, Guillaume Michel a été assigné devant le Tribunal le 18 octobre 2007 pour s’expliquer sur les accusations portées contre Vincent Rossigneux, dans la lâcheté du secret.

Il a préféré prendre la fuite plutôt que de comparaitre.

Le jugement a été rendu le 20 novembre 2007 condamnant Guillaume MICHEL ainsi que Michel BROCHET, jugé comme complice au cours de la procédure.

Les condamnés ont fait appel, bien que le délai de recours légal ait été dépassé.

La Cour des Gonaïves a cassé le jugement pour vice de forme, sans se prononcer sur le fond. Dans le respect des délais règlementaires, Vincent Rossigneux s’est pourvu en Cassation pour que l’affaire puisse être jugée sur le fond par une autre Cour d’appel.

Suite à la signification du jugement de première instance le 14/12/2007, le C.A. a suspendu l’exécution du programme de développement durable, en renonçant à remplacer Guillaume Michel par un ingénieur haïtien, comme Michel Brochet l’avait proposé au C.A. le 23/10/2007 ;


Rappelons encore que Vincent Rossigneux n’était en conflit direct qu’avec un administrateur et un salarié expatrié et que le C.A., voulant ignorer le caractère mensonger des attaques lancées contre Vincent Rossigneux, n’a pas hésité à soutenir leurs deux auteurs et à prendre en charge leurs frais judiciaires, oubliant les services loyaux rendus depuis dix ans à Gros Morne par Vincent Rossigneux, sans craindre de risquer plusieurs fois sa vie en convoyant des vivres et des médicaments et sans rechigner sur les horaires imposés par la multiplicité des tâches.


Avec des revenus limités, il est difficile pour un travailleur humanitaire d’être le seul à financer sur ses propres deniers les frais de justice.


Depuis novembre 2007 jusqu’à son licenciement, Vincent Rossigneux a été victime d’un harcèlement incessant visant à le déstabiliser et à provoquer sa démission.

Il a du affronter une étrange affaire de menaces de mort avec décapitation, en décembre 2007.

Ces menaces ont été reçues de nuit au domicile français du président intérimaire, Robert Ryo, tuteur moral de Michel Brochet, qui semble n’en avoir jamais parlé au C.A. et ne s’est jamais manifesté auprès de la cible visée. Il s’est permis de plus de tourmenter sa mère en lui décrivant dans le détail l’horreur d’un tel crime. Peut-on encore parler d’action humanitaire, quand on pratique un tel cynisme ?

On s’explique mal cette affaire, qui a été soumise au Procureur de Rennes et classée, en l’absence d’éléments d’identification de l’auteur des menaces.


Comme cette menace n’a pas été répétée, on peut l’assimiler à une misérable provocation visant à déstabiliser un adversaire en effrayant sa famille.

Quel pitoyable spectacle [ entre coopérants français (NDLR)] dans un pays où tant de gens en difficulté attendent des secours humanitaires.

Les cent premiers jours: un nouvel engagement américain pour le XXIe siècle

No. 2009/21

James Jones

Conseiller en matière de sécurité nationale

Il y a cent jours, les États-Unis ont célébré l'entrée en fonction de notre quarante-quatrième président. Une grande partie du monde s'est jointe à nous pour célébrer ce qui a été un événement historique pour le peuple américain et pour tous ceux qui croient en la possibilité de l'espoir en un avenir meilleur pour eux-mêmes et pour leurs enfants.

L'exaltation et l'optimisme que nous, en tant qu'Américains, avons ressentis le 20 janvier n'a fait que croître depuis, même face à une crise économique mondiale dégrisante, à la nouvelle d'un virus grippal et à de redoutables défis du XXIe siècle comme le terrorisme et la prolifération nucléaire ; le changement climatique et la pauvreté ; la perpétuation de conflits et de maladies dangereuses.

Ces défis n'ont pas été causés par une seule nation, de même qu'ils ne peuvent être relevés par une seule nation. Ainsi que l'a déclaré le président Obama dès son deuxième jour en fonction, « pour le salut de notre sécurité nationale et les aspirations communes des peuples du monde entier, une ère de nouvelle direction américaine dans le monde doit débuter maintenant ».

Durant les cent premiers jours de son gouvernement, le président Obama a déjà démontré au monde ce à quoi ressemblera un nouvel engagement américain.

Premièrement, il s'est engagé, lui et son gouvernement, en faveur d'une politique étrangère qui garantira la sécurité du peuple américain et celle de nos amis et alliés. L'engagement global sur la base des intérêts mutuels et du respect mutuel est le point de départ de notre politique étrangère. Et bien qu'il y ait des circonstances où une telle approche pourrait ne pas être couronnée de succès, les États-Unis seront d'abord prêts à écouter des adversaires potentiels et à leur parler pour favoriser nos intérêts nationaux et ceux de la communauté internationale qui dépend des États-Unis pour une prééminence dans les questions de sécurité. Dans les occasions où une utilisation plus démontrable de puissance sera inévitable, aucun adversaire ne doit avoir une illusion quelconque quant à l'issue. C'est pourquoi nous continuerons à maintenir nos Forces armées comme les meilleures du monde, ainsi que les plus admirées et respectées.

Afin d'exécuter nos stratégies d'engagement, et presque immédiatement après son entrée en fonction, le président a désigné certains des diplomates les plus talentueux de l'Amérique pour servir comme Envoyés et Représentants spéciaux - pour le Moyen-Orient, pour l'Asie du Sud-ouest, pour le Soudan, pour l'Afghanistan et le Pakistan, et pour le changement climatique. Ce fait à lui seul illustre que le XXIe siècle sera une période où les stratégies régionales seront au premier plan de notre énergie et de notre focalisation sur les questions relatives à la sécurité nationale et internationale. Ceci représente une reconnaissance claire du fait que nous devons traiter avec le monde tel qu'il est aujourd'hui et non pas tel qu'il était au XXe siècle.
Depuis trois mois, la communauté de sécurité nationale, y inclus nos diplomates servant à l'étranger, s'engage dans une diplomatie active et efficace pour relever les nombreux défis auxquels nous devons faire face. À ce jour les résultats ont été encourageants, mais il reste beaucoup à faire.

Le président Obama a également signifié clairement sa résolution de poursuivre un dialogue profond et positif avec les communautés musulmanes de par le monde. C'est la raison pour laquelle il a accordé sa première interview télévisée en tant que président à Al Arabiya. C'est également pour cela qu'il a déclaré au peuple et aux dirigeants iraniens qu'il recherche un nouveau dialogue sur l'éventail total des questions auxquelles nous devons faire face, et c'est aussi pour cela qu'il a parlé de nouveaux partenariats en matière d'éducation, de soins de santé et de débouchés dans son discours devant le parlement turc. Enfin, c'est pour cela qu'il a affirmé clairement que les États-Unis ne sont pas actuellement et ne seront jamais en guerre contre l'Islam.

Deuxièmement, nous avons déclaré clairement notre intention de perturber, de démanteler et de vaincre Al-Qaïda. En mars, le président a annoncé les résultats d'un réexamen stratégique complet relatif au Pakistan et à l'Afghanistan qui nous assurera enfin les ressources dont nous avons besoin pour atteindre nos objectifs tout en aidant les peuples afghan et pakistanais à parvenir à la sécurité et à de meilleures possibilités de progrès. À Strasbourg, lors du 60e anniversaire de la création de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, le président a reçu un large appui international en faveur de sa stratégie et un engagement de la part de nos alliés au sein de l'OTAN à créer un nouveau concept stratégique pour que l'Alliance puisse accroître sa pertinence pour ce qui est de relever les défis du XXIe siècle. Et à Bagdad, le président a réaffirmé sa détermination à réduire nos effectifs de façon responsable conformément à l'Accord sur le statut des forces conclu avec le gouvernement irakien, tout en aidant les Irakiens à assumer la responsabilité de leur avenir en tant qu'État souverain.

Troisièmement, le président Obama a travaillé à élaborer des approches communes face à une vaste gamme de défis mondiaux. À Londres, il a contribué à bâtir un solide consensus sur des mesures concrètes destinées à régler la crise financière mondiale, notamment un nouveau cadre réglementaire mondial, une aide accrue aux pays en développement et un nouvel engagement en faveur d'un commerce libre et équitable. À Prague, il a lancé un ordre du jour ambitieux visant à sécuriser toutes les matières nucléaires « errantes » du globe en quatre ans, à inverser l'accroissement de la prolifération nucléaire et à avancer vers un monde exempt d'armes nucléaires.

Plus près de chez nous, le président Obama a reconnu la part de responsabilité qui nous incombe de lutter efficacement contre la demande de stupéfiants et contre le trafic illicite d'armes et il a lancé un nouveau plan visant à mettre fin à la violence liée à la drogue le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Le président a annoncé la levée de restrictions qui frappaient les Cubano-Américains au sujet de l'envoi d'argent et des déplacements à Cuba et il a marqué un nouveau départ avec nos voisins du continent américain, offrant une coopération sur une vaste gamme de dossiers au Sommet des Amériques.

Le président a également œuvré efficacement avec les organisations multilatérales. Ces dernières semaines, les États-Unis ont rallié nos alliés et la communauté mondiale en réaction au lancement du lancement du missile nord-coréen, et ils augmentent l'effort international visant à combattre la piraterie au large de la côte somalienne. Enfin, les États-Unis ont signalé leur intention de prendre la direction d'autres importantes initiatives de grande importance pour notre planète en favorisant des partenariats en matière d'énergie propre et de changement climatique, à commencer par la première séance préparatoire du Forum des grandes économies sur l'énergie et le climat.

Et enfin, le président Obama a rejeté comme faux tout choix entre la sécurité de l'Amérique et ses idéaux. Dès son premier jour en fonction, il a ordonné la fermeture en un an du Centre de détention de la baie de Guantanamo, interdit les techniques améliorées de détention et signifié clairement sans exception ni équivoque que les États-Unis appuyaient pleinement la Convention de Genève et ne pratiquaient ni ne cautionnaient la torture. Ici encore, on s'attend à ce que nous dirigions par la force de notre exemple.

Si beaucoup a été dit et fait en ces cent premiers jours, ceux d'entre nous qui ont le privilège de servir notre Nation en cette période remarquablement complexe et lourde de défis comprennent pleinement qu'ils ne sont qu'au début du périple. Nous pensons que nous faisons des progrès en vue de relever certains des grands défis auxquels nous devons faire face afin, en tout premier lieu, de restaurer la position de l'Amérique comme un ami et partenaire de tous ceux qui cherchent un avenir de paix, de prospérité et de dignité pour leurs citoyens.

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(Fin de texte)
Micette Dubique
Information Assistant
US Embassy
Port-au-Prince, Haiti
Tel: (509) 2229-8351
Cell: (509) 3463-3668

lundi 27 avril 2009

Quid de la complicité de l’ONU dans les fraudes électorales en Haïti?


Par Cyrus Sibert

Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo.fr
Cap-Haïtien, le 27 Avril 2009

Le jeudi 23 Avril 2009, lors d’un point de presse, la porte-parole de la MINUSTAH met en garde tous les secteurs de la vie nationale qui entendent condamner et/ou réclamer l’annulation des sénatoriales du 19 avril 2009. Sophie Bouteau de Lacombe a trouvé les mots justes pour intimider tous les citoyens haïtiens qui refuseraient de cautionner les fraudes électorales :
« Tout le monde bien sûr souhaite qu’un maximum de personnes participe à une élection, quelle qu’elle soit. Vous savez que depuis plus d’1 an ½, le parlement a du mal à fonctionner. 7 mois après l’entrée en fonction du gouvernement, le budget n’a toujours pas été voté. Depuis 1 an ½, le sénat ne dispose que de 18 membres sur les 30 qui le composent normalement. Sans élections, il n’y a pas de parlementaires. Sans élections de renouvellement du tiers du sénat, il n’y a pas de renouvellement du tiers du sénat. Et sans sénateurs, sans parlementaires, les lois ne peuvent pas être votées et il n’y a pas de gestion des problèmes que vit la population, et c’est à cela qu’il faut penser aujourd’hui. Sans loi, il ne peut pas être possible de répondre aux besoins de la population. »
Sachant que les leaders de la classe politique et de la société civile ne sont en fait que des dirigeants sans pudeur ni repères moraux, elle insinue les avantages matériels de l’acceptation des résultats qui seront publiés par le Conseil Électoral Provisoire (CEP). Elle en a profité pour présenter les difficultés que rencontreraient les projets et accords, en absence d’un Sénat fonctionnel : « …sans sénateurs, sans parlementaires, les lois ne peuvent pas être votées et il n’y a pas de gestion des problèmes que vit la population …. Sans loi, il ne peut pas être possible de répondre aux besoins de la population. » Sachant que les élites dirigeantes de ce pays vivent d’une façon ou d’une autre de projets et d’accords, son message a été vite compris.
Si Madame de Lacombe a le mérite d’être directe, ses déclarations traduisent le comportement affairiste des fonctionnaires de la bureaucratie onusienne. A leurs yeux, il suffit d’avoir un semblant de démocratie, des interlocuteurs - peu importent s’ils sont corrompus ou pas et des institutions de façade pour justifier leur présence. Ces étrangers n’ont pas le souci de faire un travail sérieux dans le pays. S’il y a des « hommes d’affaire », eux ils sont des « hommes d’instabilité ». Plus cela durera, plus cela fera leur affaire. Ils ont tendance à se mettre du coté des détenteurs de pouvoir. Dans les hôtels, dans des Quartiers huppés, dans les villas luxueuses, ils côtoient les riches : le pouvoir économique. Sur le terrain, ils passent plus de temps au coté des dirigeants politiques. Finalement, ils perdent le sens de la réalité. Ils n’ont plus le contrôle du terrain et finissent par défendre le pouvoir en place même quand il pose des actes contraires au mandat de l’ONU en Haïti et aux valeurs universelles.

En 1994, la Mission de l’ONU en Haïti n’avait pas signalé les dérives de Jean Bertrand Aristide. Alors que ce dernier agissait contrairement à l’esprit de la résolution 940, des membres de la MINUHA (Mission des Nations Unies en Haïti) encensaient le chef de l’Etat. Ils n’avaient pas le courage de dénoncer les mauvaises pratiques. Ils avaient ainsi accepté des élections frauduleuses de 1995, de 1997, de 2000 ; trois élections qui ont contribué à aiguiser les antagonismes, à polariser et à paralyser le pays, nous enfonçant dans une crise qui finalement a conduit à des affrontements armés : un début de guerre civile. Malgré tout, il reçu du système international des prix :

Prix UNESCO 1996 de l’Éducation aux Droits de l’Homme (
8 janvier 1997 de l'UNESCO)
Médaille d'or de la journée mondiale de l'alimentation (
22 avril 2002 de la FAO)

Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) n’a trouvé mieux que de décerner un prix à Jean-Bertrand Aristide pour son travail dans la lutte contre la faim. Une ineptie !
Aussi, cette pratique des fonctionnaires de l’ONU qui consiste à tolérer les apprentis dictateurs, nous a t- elle valu la destruction de l’armée d’Haïti pour la remplacer par des gangs armés. Conséquences, aujourd’hui le pays fait face à une augmentation des cas de meurtres, de crimes, de trafic de drogue et de kidnapping, non respect de la propriété privée, pullulement des gangs armés et désordres généralisés ; la fuite des cerveaux et des investisseurs en est le résultat.

Pourquoi la MINUSTAH n’avait-elle pas déployé ses 9,000 hommes au coté de la PNH dans les centres de vote pour empêcher que des criminels armés prennent d’assaut les bureaux de vote ? Les personnes jugées coupables de violence lors des élections, pourquoi on ne les arrête pas pour les déférer devant la justice ? Comme en 2006, plusieurs centres de vote n’ont pas été sécurisés. Pourquoi la communauté internationale n’avait-elle pas conditionné le financement des élections à la neutralité du pouvoir en place ? Avec tous ces employés en Haïti, le Conseil de Sécurité devrait être au courant de tout : les personnes tolérées dans la course malgré leur casier judicaire, les matériels de l’Etat et les fonds publics utilisés en faveur des candidats proches du pouvoir, les groupes armés qui se déplaçaient au vu et su de tout le monde. L’ONU à travers la MINUSTAH est elle complice dans ces violences et fraudes électorales ? Y a-t-il là un plan visant à enliser Haïti dans des crises en cascades en vue de finalement mettre notre pays sous tutelle complète ?
Cette histoire sent la poudre. Ne croyez pas que les citoyens accepteront indéfiniment qu’à chaque élection des hommes armés investissent les bureaux de vote en vue de se lancer dans des opérations de bourrage d’urnes et de fraudes massives. Un jour, à partir d’une violence électorale tolérée par la communauté internationale, une confrontation armée naitra. Les étrangers seront pris aux pièges entre les camps qui s’affronteront.
A ce moment là, Sophie et ses collègues de la bureaucratie onusienne en profiteront pour faire leur beurre comme les fonctionnaires de l’ONU s’enrichissent grâce aux massacres de ‘‘nègres’’ en Afrique et aux péripéties des réfugiés. Car ces étrangers cyniques assimilent les tueries à des jeux olympiques qu’il faut nécessairement organiser ou provoquer.

René Préval étant le choix de la communauté internationale qui en 2006 préférait répartir illégalement les votes blancs au lieu d’organiser un 2nd tour, le résultat négatif de son mandat sera aussi celui de l’ONU en Haïti. C’est révoltant qu’une mission de stabilisation des NATIONS UNIES ne trouve rien de mieux que de cautionner les violences et fraudes électorales. Les compatriotes qui voient dans le départ de la MINUSTAH, l’unique solution de sauvetage national, semblent avoir, de plus en plus, raison.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 27 Avril 2009, 14 heures 39.