Je me réveille avec des larmes aux yeux Jean Sénat Fleury 4/20/10 www.jeansenatfleury.com Ce matin, je me suis réveillé avec des larmes aux yeux. Je ne puis trouver aucun mot pour d'écrire mes émotions après ce que j'ai vu en Haïti. La majorité des gens sinistrés sont empilés un peu partout sous des tentes sans une structure d'accueil, sans eau, sans électricité, sans même une douche…La vie des gens qui vivent dans des camps est infernale. Champs-de-Mars, Place Carl Brouard, Ti Tanyen, Place Boyer, Place Saint-Pierre, Fort-National, Route de l'Aéroport, la cour de la Primature etc. j'ai assisté à la plus effroyable expérience de toute ma vie d'homme en regardant le vécu quotidien de mes frères haïtiens. Des millions de gens ont faim, ils ont soif, et ils n'ont pas une place pour vivre. La situation de vie dans mon pays est faite de désespoir et de tristesse. Le peuple crie pour avoir accès aux soins de santé, pour trouver un support et pour un brin d'espoir. Certains ont perdu toute leur famille, d'autres ont perdu tous leurs avoirs. J'ai vu des mères se mettant à genoux priant avec ferveur dans l'espoir de revoir leurs enfants disparus pendant la catastrophe. J'au vu aussi des enfants orphelins qui pleurent leurs parents enterrés sous les décombres. J'ai vu des gens qui menaient une vie plus ou moins aisée avant le tremblement de terre devenant complètement démunis. J'ai vu des femmes debout en file indienne depuis 4 heures du matin devant l'École de la Magistrature attendant un peu de riz dans le programme spécial de distribution de nourriture aux sinistrés. Comme il est triste d'être témoin de tant de souffrance, et de tant de calamité dans la vie de mes frères haïtiens frappés tragiquement par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les hôpitaux sont remplis de malades en grande majorité amputés d'un bras ou d'une jambe, mais si chanceux d'être en vie. Quand je regarde ces gens j'ai vu des larmes qui coulent sous leurs visages et en même temps des larmes coulent aussi sous les miens. Ma question est: N'y a-t-il pas un leader pour venir avec un plan d'actions afin de changer les conditions de vie en Haïti? La communauté internationale a offert son aide et fait tant bien que mal sur le terrain, mais ce que je puis dire, l'assistance internationale peut aider avec certains problèmes immédiats en Haïti, des problèmes d'urgence; mais mon raisonnement est : « Pourquoi ne pas attaquer les racines de la pauvreté.» Si les Haïtiens ont soif, il est mieux de creuser des puits artésiens, de reconstruire les systèmes de canalisation au lieu de distribuer des bouteilles d'eau à la population. Si les Haïtiens ont faim, il est mieux d'aider le pays à développer son agriculture pour devenir suffisant à lui-même, que d'importer du riz, du pois, de l'huile, du maïs etc. avec l'effet négatif de détruire l'économie locale. Regardant l'image négative Haïti est en train d'offrir sur la scène internationale, une équipe d'hommes compétents peut-elle prendre le pouvoir pour relever la dignité de la nation? En ce moment difficile, Haïti a besoin d'un visionnaire, d'un nationaliste pour dire à la communauté internationale que la reconstruction du pays passe par un plan national fait par et pour les Haïtiens avec le support bien sûr des pays donateurs. Un dirigeant capable de dire non à la charité via l'assistance internationale. Oui au respect de notre dignité de peuple et au respect de notre souveraineté nationale. Un plan pour la reconstruction d'Haïti comprend quatre axes d'actions. * Un état bien administré où la loi est appliquée avec vigueur, efficacité et sans parti pris. * Un état décentralisé dans lequel les collectivités territoriales peuvent jouer un rôle actif dans le développement effectif de leurs zones. * Un état capable d'initier un véritable plan économique et social en encourageant les investissements privés et en renforçant la capacité les institutions publiques à accomplir leurs tâches dans les domaines d'éducation, de santé, de protection de l'environnement etc. Un état actif dans la bataille pour le développement durable de la nation. * Un état progressiste qui respecte les droits humains, et qui s'assure en tout temps et en toutes circonstances, la loi est là comme un garant pour protéger les citoyens sans distinction contre tous les abus dans leurs personnes et dans leurs biens. En dépit des dommages causés par le tremblement de terre du 12 janvier 2010, je crois fermement avec un tel plan trouvant l'accord du peuple haïtien, Haïti peut se transformer en un pays où le progrès, l'honneur, le respect, et la dignité humaine règent. Un pays de paix, d'amour, d'égalité et de justice sociale, tel est le rêve que doit avoir tous les compatriotes conséquents pour la nation. |
mercredi 21 avril 2010
Je me réveille avec des larmes aux yeux
Le role du Parlement dans le jeu democratique
Le Rôle du Parlement dans le Jeu Démocratique Jean Sénat Fleury, 4/14/10 N.B. Ce texte de Jean Sénat Fleury a été publié dans le quotidien Le Matin, 15 Janvier 1998, p.4 Dans toute société démocratique, le fondement de l'État est basé sur le principe de la séparation des pouvoirs. Une société politiquement équilibrée est celle qui accepte le jeu de la concurrence des pouvoirs. Assurément, cette rivalité n'aboutit pas obligatoirement au conflit insoluble à la rupture irrémédiable entre les puissances antagonistes. Mais il reste que la donnée fondamentale de la vie politique, c'est cette concurrence entre le Pouvoir Législatif, le Pouvoir Exécutif et le Pouvoir Judiciaire. Dans tous les grands États démocratiques, la doctrine libérale a fait prévaloir une séparation des pouvoirs. La séparation des pouvoirs L'origine de cette théorie se trouve chez Montesquieu qui voulait garantir la liberté des citoyens. Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser. Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. Cette théorie consiste à opérer une scission du pouvoir en trois organes : (le Législatif, l'Exécutif et le Judiciaire), et à confier à chaque organe une fonction. La souveraineté de l'État se trouve ainsi partagée en trois organes rivaux et égaux ; elle n'est le monopole d'aucun groupe de gouvernants. Chaque organe est spécialisé. Le Législatif, confié à une ou deux assemblées, édicte des lois (acte à portée générale et impersonnelle). L'Exécutif procède à l'administration du pays dans le cadre tracé par le législateur, enfin, le Judiciaire, exerce par un corps de magistrats, est chargé en application des lois existantes de mettre un terme aux conflits qui peuvent surgir dans le pays. Ces organes placés sur un pied d'égalité sont indépendants les uns des autres; chacun d'entre eux peut ainsi résister aux pressions des deux autres. Les deux principaux types de régimes politiques démocratiques Il est possible de classer les grands types de régimes politiques en prenant comme critère la séparation des pouvoirs. a) le régime parlementaire La définition classique du régime parlementaire met en valeur les idées d'équilibre et de collaboration entre l'Exécutif et le Législatif. Le régime parlementaire est qualifié de système de poids et de contrepoids. En effet, un équilibre de forces existe entre le Législatif et l'Exécutif ; grâce à des moyens d'action réciproques: le parlement surveille le gouvernement et peut le révoquer par la mise en jeu de sa responsabilité politique. A l'inverse, le gouvernement peut agir sur les assemblées par l'ouverture et la clôture des sessions parlementaires et le droit de dissolution qui contrebalance la mise en jeu de la responsabilité politique. Ce principe d'équilibre se retrouve au sein même du Législatif et de l'Exécutif qui, traditionnellement, sont scindés en deux éléments. Le Parlement se compose de deux chambres, selon le principe du bicaméralisme: une chambre basse et une chambre haute. De son côté, l'Exécutif a une structure dualiste; il est scindé entre un Chef d'État et un Cabinet Ministériel. Le Chef d'État est le plus souvent Président de la République élu, il est irresponsable et exerce une simple magistrature morale: le Cabinet, au contraire, exerce le pouvoir exécutif et est responsable devant le Parlement. Mais pour que le système puisse fonctionner, il est nécessaire qu'une collaboration s'instaure entre ces différents organes. L'Exécutif participe à la fonction législative par son droit d'initiative et par son pouvoir réglementaire (actes juridiques pris par le gouvernement pour assurer l'exécution des lois.) Les assemblées interviennent dans la fonction exécutive par les autorisations financières permettant aux ministres d'exercer leurs compétences. b) Le régime présidentiel Le régime présidentiel est constitué par une application de la conception rigide de la séparation des pouvoirs. La fonction exécutive est exercée par un président élu au suffrage universel. La fonction législative est confiée à une ou deux chambres. Enfin, le pouvoir Judiciaire appartient a des Cours et des Tribunaux, composés de juges et indépendants des autres pouvoirs. En principe, ni l'Exécutif ni le Législatif ne disposent de moyens d'actions réciproques : Le Président ne peut être demis de ses fonctions par les Chambres, le Parlement ne peut être dissous par le Président. Haïti : le rôle du Parlement dans le jeu démocratique En Haïti, le Parlement exerce des droits très larges: il exerce le pouvoir législatif, c'est-à-dire a le droit de faire les actes juridiques suprêmes à portée générale et impersonnelle dans tous les domaines possibles (organisation administrative, droits de la personne, impôts etc.), il vote le budget de l'Etat comportant une prévision et une autorisation de dépenses et de recettes publiques pour l'année civile à venir ; il exerçait enfin un pouvoir de contrôle politique qui lui permet de choisir et de renverser le gouvernement. Les Parlementaires bénéficient de privilèges juridiques (appelés immunités) les protégeant dans l'exercice de leurs fonctions contre toutes les pressions gouvernementales (inviolabilité, irresponsabilité, droit à un traitement etc.). Le Parlement dans le système politique haïtien. Où se situe la problématique? La Constitution haïtienne du 29 mars 1987, d'inspiration semi-parlementaire, a confié l'exercice du Pouvoir Législatif à deux chambres représentatives. Une chambre des Députés et un Sénat qui forment le Corps Législatif. À la lumière des articles dans la Constitution, le Président de la République joue un rôle limité; l'autorité politique en fait est exercée par le gouvernement. Le Président de la République, élu au suffrage universel direct par la majorité absolue des votants, est considéré comme politiquement irresponsable (sauf pour crime de haute trahison). Ses pouvoirs sont très réduits. Le droit de dissoudre l'Assemblée Nationale lui est interdit – l'une des faiblesses je pense dans le jeu politique haïtien que les Français ont corrigé dans leur système politique-. Ne pouvant plus dissoudre la Chambre, cette dynamique de fonctionnement entraîne un déséquilibre de pouvoirs au profit du Parlement et au détriment de l'Exécutif. Le gouvernement légalement responsable devant l'Assemblée Nationale devient en fait totalement dépendant du Pouvoir Législatif. Le gouvernement est placé sous une dépendance totale du Parlement. En Haïti, comme il existe rarement au sein du Parlement une majorité d'élus disciplinée au jeu de compromis, l'instabilité gouvernementale a toujours été un problème à gérer. Le pays se trouve toujours en crise à chaque fois qu'un groupe de députés ou de sénateurs influencé par un secteur décide de se défaire du Premier Ministre et de son gouvernement. Dans le jeu politique haïtien, les mécanismes classiques du régime parlementaire ne sont pas respectés. En France, par exemple, le pouvoir de contrôle politique subsiste, le gouvernement, nommé par le Président peut être renversé par l'Assemblée Nationale, à la suite d'une question de confiance posée par le gouvernement ou d'une motion de censure déposée par les députés. Mais ces mécanismes de mise en jeu de la responsabilité du Cabinet ne jouent pratiquement pas. D'après une règle non écrite, le renvoi du gouvernement par l'Assemblée Nationale provoque immédiatement la dissolution de celle-ci. Les députés préfèrent s'abstenir de manifester leur désaccord. Vers quoi nous devons arriver? À partir des données politiques qui viennent d'être dégagées, on se demande ou se situe la solution. La République d'Haïti a déjà fait l'expérience du régime présidentiel. Cette expérience a toujours tourné au cauchemar de la présidence à vie, la dictature du chef de l'Etat qui devient dans les faits détenteur des pouvoirs Exécutif et Législatif tout en asservissant le Pouvoir Judiciaire – Le régime des Duvalier en est un exemple-. Pour palier à ce mal, la Constitution du 29 mars 1987 a diminué dans sa plus simple expression le pouvoir du Président qui a uniquement pour rôle de promulguer les lois, de nommer certains hauts fonctionnaires, de recevoir les ambassadeurs des pays étrangers, d'exercer son droit de grâce à l'égard des prisonniers condamnés… Tous ces actes doivent être contresignés par un ministre, ce qui fait apparaître sur le plan juridique l'étroite dépendance politique du Président à l'égard du Cabinet. En diminuant la fonction présidentielle, cette Constitution a fait un Parlement tout-puissant. Delà se dégage un autre danger de déséquilibre des pouvoirs au profit du Législatif. L'Assemblée Nationale devint l'organe prépondérant auquel l'Exécutif est subordonné. Pour sortir de ce dilemme, en attendant un amendement constitutionnel pour adapter notre charte fondamentale à la réalité sociale, économique et politique du pays, nous devons arriver à une conscience politique chez les votants haïtiens pour que dans les élections législatives, une majorité se dégage au sein de l'Assemblée Nationale pour soutenir l'action du Premier Ministre issu de cette majorité. Le Premier Ministre assuré d'une approbation de la majorité au Parlement serait bien aise à faire passer son programme gouvernemental. Mais une majorité parlementaire peut ne pas exister. Cela causerait moins d'ennuis, si comme en France, le renvoi du gouvernement en Haïti par l'Assemblée Nationale provoque immédiatement la dissolution de celle-ci. Les députés et les sénateurs seront moins motivés à recourir à un vote de non confiance pour se débarrasser souvent sans motif valable du Premier Ministre et son gouvernement; une décision qui a plongé le pays en maintes fois dans une crise institutionnelle. La classe politique dans ce cas doit faire montre d'une maturité politique, une conscience nationale digne qui lui permettra grâce au jeu de compromis d'arriver à stabiliser aussi rapide que possible les institutions de l'État dans les intérêts futurs de la nation. La question maintenant : Les dirigeants haïtiens et la classe politique de l'opposition sont-ils prêts à jouer ce jeu démocratique? Jean Sénat Fleury |
Réflexion autour de la Réunion de New York
Réflexion autour de la Réunion des Leaders Du 31 Mars 2010 Aux bureaux des Nations-Unies à New York Jean Sénat Fleury 4/14/10 (www.jeansenatfleury.com) Le mercredi 31 mars 2010, aux Nations-Unies, les représentants de plus de 100 pays s'étaient réunis pour se pencher sur le dossier de la reconstruction d'Haïti. À cette occasion, le gouvernement haïtien a présenté ses perspectives d'avenir et le plan suivant lequel il entend les concrétiser. L'objectif de cette conférence était d'assurer les fondements du relèvement et de la reconstruction d'Haïti grâce à des engagements venant de toutes parts: des institutions publiques, privées, non gouvernementales et multilatérales. Le gouvernement haïtien et ses partenaires internationaux étaient guidés par six principes qui ont déjà été établis lors de la conférence ministérielle de Montréal. Ce sont : 1. un plan d'avenir piloté par les Haïtiens ; 2. la participation de toutes les parties prenantes, plus particulièrement le peuple haïtien ; 3. la responsabilité et la transparence des pouvoirs publics haïtiens et de leurs partenaires donateurs envers le peuple haïtien, mais aussi envers la communauté internationale ; 4. la coordination entre le gouvernement haïtien et les donateurs ; 5. la recherche de la rentabilité en matière d'investissements, calculée selon les améliorations qu'ils auront apportées à la vie des Haïtiens ; 6. la viabilité des investissements, grâce à un engagement durable visant à travailler avec le peuple et le gouvernement haïtiens pour renforcer les capacités permanentes du pays ; Selon l'Ambassadeur des Etats-Unis en Haïti Kenneth H. Merten dans un message posté le mardi 30 mars 2010 : « Aider Haïti à mieux se reconstruire ne se fera pas du jour au lendemain. L'engagement international envers Haïti doit aller au-delà de la réponse d'urgence. Des nations doivent s'engager à travailler avec le peuple et les pouvoirs publics haïtiens pour le long terme, en vue de construire une nation avec des services publics renforcés, un secteur privé dynamique, et un gouvernement et une communauté internationale prêts à assumer leurs responsabilités envers le peuple haïtien. » Selon une analyse conduite par le gouvernement haïtien avec le support des Nations-Unies et de la Banque Mondiale, la reconstruction d'Haïti exige de longues années et nécessitera 11.5 milliards de dollars. L'ancien président américain Bill Clinton en charge du dossier de la reconstruction déclare quelques jours avant cette conférence on fera appel à des engagements de contributions totalisant 3.8 milliards de dollars pour supporter les efforts de reconstruction durant les deux prochaines années. Toujours des Paroles et très peu d'Actions Il est sans doute encore trop tôt pour porter un jugement sur la crédibilité des actions en cours. Ce qui est évident, c'est que la communauté internationale dans le passé avait fait pas mal de promesses pour supporter le relancement de l'économie haïtienne durement touchée après l'embargo décrété sur le pays en 1991-1994 et les violences qui ont suivi le départ de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide en 2004. À ce que j'en sache, aucun décaissement n'a été fait jusqu'à date. Beaucoup de gens continuent de prendre en exemple le dossier de la reconstruction de la ville des Gonaïves inondée en 2005. Des millions de dollars ont été collectés en la circonstance pour assainir la citée de l'Indépendance et améliorer les conditions de vie des habitants. Cinq ans après le cyclone Jeanne, Gonaïves est toujours dans le même état d'insalubrité. Aucune réponse n'a pu être donnée à ces questions : Qui gérait les fonds pour l'assainissement des Gonaïves, et comment ces fonds ont-ils utilisé en la circonstance ? Conclusion L'année 2010 apportera-t-elle un démenti aux critiques faisant croire comme dans le dossier des Gonaïves, Haïti est en train une nouvelle fois de se faire berner ? Verra-t-on cette fois-ci des actions concrètes en rapport aux engagements pris à New York ? De tous cotés dans le pays percent des signes de plus en plus criants de frustration, d'insatisfaction et de désespoir. L'action de la communauté internationale, pour venir en aide au peuple Haïtien après le tragique tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a fait plus de 250.000 mille morts, des centaines de milliers de blessés et des millions de sans abris, n'a pas eu de résultats concrets sur le terrain. Port-au-Prince demeure un immense camp de réfugiés avec des tentes déployées un peu partout, des rues encombrées avec des débris. Pas d'électricité, pas d'eau potable, pas de vivres alimentaires, pas de carburant…Les prix qui grimpent donnent à la vie dans la capitale et dans les villes de province une image de détresse, de tristesse. Un enfer. L'insécurité, la famine, l'insalubrité, les risques d'épidémies…les conditions de vie sont catastrophiques partout dans les dix départements. Conférence de New York. Une leçon que tous les Haïtiens doivent apprendre à partir des expériences du passé : « Aucun pays dit ami ne s'intéresse à la reconstruction d'Haïti par solidarité ou par amour. Le plan en jeu pour les 100 pays rassemblés aux Nations Unies sur le dossier est comment tirer profit de cette situation.» La reconstruction d'Haiti est une responsabilité nationale avant d'être une affaire internationale. Les Haïtiens doivent consentir des sacrifices personnels pour rebâtir leur pays sans repousser bien sur l'aide de la communauté internationale. |
Flash! Flash! Cap-Haitien : Affaire pédophilie, Dossier Douglas Perlitz.
Nous apprenons de collègues journalistes établis à CONNECTICUT que ce 21 avril 2010, un Grand Jury Fédéral de Bridgeport a signifié un deuxième acte d'accusation à Douglas Perlitz emprisonné dans un scandale d'abus sexuels sur des enfants de rue de la ville du Cap-Haïtien. Ce nouvel acte est plutôt spécifique aux dates de voyages effectués par Perlitz dans le but d'avoir des relations avec des enfants haïtiens. Aussi, le gouvernement Américain, entend-il présenter les enfants mineurs victimes d'abus sexuels. Nous vous invitons à lire, en pièce-jointe, une copie de l'acte d'accusation. Cyrus SIBERT RESEAU CITADELLE _________________ From Colleague Journalist. Cyrus: The prosecution has obtained a new indictment against Douglas Perlitz adding five more charges. He now faces 14 counts of traveling from Connecticut to Haiti to engage in sex with minors and 10 counts of having sex with minors in Haiti. He will have to come to court within 10 days to enter new not guilty pleas. The indictment lists dates the alleged acts occurred. |
HONDURAS : Un septième journaliste assassiné par balles dans un climat de menaces toujours plus alarmant/Un séptimo periodista es asesinado a tiros bajo un clima de amenazas cada vez más alarmante /Seventh journalist shot dead in increasingly alarming climate
Français/Español/English Reporters sans frontières Communiqué de presse 21 avril 2010 Honduras Un septième journaliste assassiné par balles dans un climat de menaces toujours plus alarmant
Georgino Orellana est le septième journaliste hondurien assassiné en un mois et demi. Le journaliste, directeur de programme pour la chaîne Televisión de Honduras sortait de sa rédaction quand un inconnu qui l'attendait au dehors l'a tué d'une balle dans la tête, dans la nuit du 20 avril 2010 à San Pedro Sula. Le Honduras se classe depuis le début de l'année au rang de pays le plus meurtrier de la planète pour les professionnels des médias. Cette vague de violence a par ailleurs contraint trois journalistes à l'exil. Le mobile de l'assassinat de Georgino Orellana reste inconnu et son meurtrier a pris la fuite. Egalement professeur d'université, la victime avait auparavant travaillé au sein du groupe audiovisuel privé Televicentro. Nous exprimons toutes nos condoléances à sa famille et à ses collègues. Héctor Iván Mejía, chef de la police de San Pedro Sula, a assuré que cet assassinat "ne resterait pas impuni". Pourtant, en dépit de récentes promesses du gouvernement, justice n'a été rendue dans aucune des affaires survenues après le coup d'État du 28 juin 2009, qu'elles soient directement liées ou non à cet événement. Déjà victime d'une insécurité élevée, la presse hondurienne connaît depuis lors une situation encore plus dramatique. En témoignent notamment les menaces dirigées contre la rédaction Radio Progreso, occupée par l'armée dans les heures qui ont suivi le coup d'État (http://www.youtube.com/watch?v=y5gyNVeaKbw), pour empêcher toute diffusion d'information relative au putsch. Contactée par l'organisation, la direction de Radio Progreso a souhaité, pour des raisons de sécurité, préserver l'anonymat de ses journalistes et collaborateurs menacés de mort. Par ailleurs, le 20 avril, la station communautaire La Voz de Zacate Grande a été la cible d'intimidations de la part de la police locale et de vigiles de sécurité privée de l'entrepreneur Miguel Facussé Barjum. Un conflit agraire oppose ce dernier à l'Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande, dont la station plaide la cause. D'après les informations du Comité pour la libre expression (C-Libre), des coups de feu ont été tirés, le 9 avril, contre le local de la chaîne de télévision Canal 40 à Tocoa, dans la région côtière atlantique. Cet attentat est attribué à deux individus dont le journaliste et présentateur Emilio Oviedo Reyes se plaint d'être la cible depuis le coup d'État. C'est dans cette même ville qu'a été assassiné Nahúm Palacios (http://fr.rsf.org/honduras-un-troisieme-journaliste-assassine-16-03-2010,36714.html). La piste professionnelle paraît la plus plausible dans ce crime qu'Emilio Oviedo Reyes avait justement dénoncé à la police. Enfin, le 12 avril dernier, une juridiction pénale de Tegucigalpa a relaxé quatre fonctionnaires de la Commission nationale des télécommunications (Conatel), dont son ex-président Miguel Ángel Rodas, de poursuites engagées par le ministère public pour "abus d'autorité". Les quatre fonctionnaires avaient ordonné, en septembre dernier, la fermeture et la confiscation du matériel de Radio Globo et Cholusat TV (Canal 36) - les deux principaux médias d'opposition au coup d'État - au moment de l'instauration de l'état de siège suite au retour clandestin de Manuel Zelaya dans son pays (http://fr.rsf.org/honduras-fermeture-de-deux-medias-et-29-09-2009,34612.html). La juge Martha Murillo a considéré que la liberté d'expression "n'avait pas été entravée dans une situation d'état d'exception". Pourtant, l'article 73 de la Constitution hondurienne interdit toute confiscation de matériel ou interruption du travail d'un média au nom du principe de liberté d'expression. Cette garantie constitutionnelle ne peut, en outre, être suspendue en cas d'état de siège, rappelle C-Libre. __________ Honduras Un séptimo periodista es asesinado a tiros bajo un clima de amenazas cada vez más alarmante
Georgino Orellana es el séptimo periodista asesinado en mes y medio. El periodista, que dirigía un programa en la Televisión de Honduras, salía de las instalaciones del canal cuando un desconocido que le esperaba afuera lo mató de un balazo en la cabeza, la noche del 20 de abril de 2010 en San Pedro Sula. Este año Honduras se ha clasificado como el país más peligroso del planeta para los profesionales de los medios de comunicación. Una ola de violencia que ha forzado a tres periodistas al exilio. El móvil del asesinato de Georgino Orellana aún se desconoce y su asesino se dio a la fuga. El periodista, quien también era catedrático universitario, trabajó diez años como reportero de la corporación Televicentro. Expresamos nuestras condolencias a su familia y colegas. Héctor Iván Mejía, jefe de la policía de San Pedro Sula, aseguró que este asesinato "no quedará impune". Pese a las recientes promesas del gobierno, no se ha hecho justicia en ninguno de los casos que tuvieron lugar tras el golpe de Estado del 28 de junio de 2009, estén o no ligados directamente a este evento. Ya de por sí víctima de una gran inseguridad, la prensa hondureña vive desde entonces una situación aún más dramática. Testimonio de esta situación son las amenazas dirigidas contra Radio Progreso, ocupada por el ejército horas después del golpe de Estado para impedir que difundiera información sobre éste (http://www.youtube.com/watch?v=bgfbWwLHjI0). Contactados por Reporteros sin Fronteras, los directivos de Radio Progreso solicitaron que los nombres de sus periodistas y colaboradores amenazados de muerte permanecieran en el anonimato por cuestiones de seguridad. Por otra parte, el 20 de abril la estación comunitaria La Voz de Zacate Grande fue víctima de intimidaciones por parte de la policía local y de los guardias privados del empresario Miguel Facussé Barjum, quien sostiene un conflicto agrario con la Asociación para el Desarrollo de la Península de Zacate Grande, cuya causa defiende la estación radiofónica. Asimismo, el 9 de abril de 2010 las instalaciones del Canal 40, en Tocoa (región de la costa atlántica), fueron balaceadas, según información del Comité por la libre expresión (C-Libre). El atentado se atribuye a dos individuos, de los que el periodista y conductor de televisión Emilio Oviedo Reyes se queja haber sido blanco tras el golpe de Estado. En esta misma ciudad fue asesinado Nahúm Palacios (http://es.rsf.org/honduras-asesinan-a-tiros-a-un-tercer-16-03-2010,36716.html). Es probable que el ejercicio de su profesión sea la causa del crimen que, precisamente, Emilio Oviedo Reyes había denunciado a la policía. Finalmente, el 12 de abril pasado una jurisdicción penal de Tegucigalpa liberó a cuatro funcionarios de la Comisión Nacional de Telecomunicaciones (Conatel), entre ellos al expresidente Miguel Ángel Rodas, acusados por el ministerio público de "abuso de autoridad". Los cuatro funcionarios ordenaron en septiembre pasado el cierre y la confiscación del material de Radio Globo y Cholusat TV (Canal 36) –los dos principales medios de comunicación de oposición al golpe de Estado– en el momento de la instalación del estado de excepción, tras el regreso clandestino de Manuel Zelaya al país (http://es.rsf.org/honduras-cierre-de-dos-medios-y-represion-29-09-2009,34613.html). La juez Martha Murillo consideró que la libertad de expresión "no había sido bloqueada en una situación de estado de excepción". Sin embargo, el artículo 73 de la Constitución hondureña prohibe toda confiscación de material o interrupción del trabajo de un medio de comunicación, en nombre del principio de la libertad de expresión. Además, esta garantía constitucional no puede ser suspendida en caso de estado de sitio, recuerda C-Libre. ___________ Honduras Seventh journalist shot dead in increasingly alarming climate Georgino Orellana is the seventh Honduran journalist to be murdered in the past six weeks. A programme producer and presenter for Televisión de Honduras, Orellana was slain by a single shot to the head fired by an unidentified person who was waiting outside when he left the station's studios in San Pedro Sula last night. Honduras has been the world's deadliest country for the media since the start of this year. Three journalists have fled abroad to escape the wave of violence. Orellana's killer left the scene immediately after last night's shooting and the motive is not yet known. A university teacher as well as a journalist, Orellana used to work for the privately-owned broadcasting group Televicentro. Reporters Without Borders offers its condolences to his family and colleagues. San Pedro Sula police chief Héctor Iván Mejía insisted that his murder "will not go unpunished." But, despite recent government promises, justice has not been rendered in any of the attacks on the press since the June 2009 coup d'état, whether they were linked to the coup or not. Already bad because of the high level of criminal violence, the plight of journalists has got much worse since the coup. One of example of this is the threats against the staff of Radio Progreso, which was occupied by the army in the hours following the coup to prevent it broadcasting any information about the president's ouster (http://www.youtube.com/watch?v=bgfbWwLHjI0). When contacted by Reporters Without Borders, Radio Progreso's management preferred, for safety reasons, not to name the journalists and contributors who have received threats. Community radio station La Voz de Zacate Grande was meanwhile subjected to intimidation yesterday by local police officers and security guards employed by businessman Miguel Facussé Barjum because it has been defending the cause of the Zacate Grande Peninsula Development Association, which is embroiled in a land dispute with Facussé. According to the Committee for Free Expression (C-Libre), a Honduran NGO, shots were fired at local TV station Canal 40 in the Atlantic-coast town of Tocoa on 9 April. Journalist and presenter Emilio Oviedo Reyes believes the shots were fired by two individuals who have been targeting him since the coup. It was Oviedo who alerted the police when fellow TV journalist Nahúm Palacios was gunned down in Tocoa on 14 March (http://en.rsf.org/honduras-third-journalist-gunned-down-in-16-03-2010,36715.html). It seems probable that Palacios was killed in connection with his work. Finally, a criminal court in Tegucigalpa acquitted four officials with the National Telecommunications Commission (Conatel), including its former chairman, Miguel Ángel Rodas, on 12 April on charges of abuse of authority for ordering the closure of Radio Globo and Cholusat TV (Canal 36) – the two media that had voiced the most criticism of the coup – and seizing equipment from them. This took place last September, when the de facto government declared a state of siege after ousted President Manuel Zelaya secretly reentered the country (http://en.rsf.org/honduras-worse-feared-after-de-facto-regime-29-09-2009,34615.html). The court's president judge, Martha Murillo, ruled that freedom of expression "was not obstructed in a situation of state of exception." Article 73 of the Honduran constitution nonetheless takes the position that freedom of expression is paramount and forbids any confiscation of equipment from a news media or any interruption of its work. This constitutional guarantee cannot be suspended by a state of siege, C-Libre points out. Benoit Hervieu Despacho Américas / Americas Desk Reporters sans frontières 47 rue Vivienne 75002 Paris - France tél : +33 (0) 1 44 83 84 68 fax : +33 (0)1 45 23 11 51 email : ameriques@rsf.org skype : rsf_americas Reporters sans frontières assure la promotion et la défense de la liberté d'informer et d'être informé partout dans le monde. L'organisation, basée à Paris, compte neuf bureaux à l'international (Berlin, Bruxelles, Genève, Madrid, Montréal, New York, Stockholm, Vienne et Washington DC) et plus de 140 correspondants répartis sur les cinq continents. Reporters Without Borders promotes and defends the freedom to be informed and to inform others throughout the world. Based in Paris, it has nine international offices (Berlin, Brussels, Geneva, Madrid, Montreal, New York, Stockholm, Vienna and Washington DC) and more than 140 correspondents in all five continents. Reporteros sin Fronteras promueve y defiende la libertad de informar y de ser informado en cualquier lugar del mundo. La organización, ubicada en París, cuenta con nueve oficinas a nivel internacional (Berlín, Bruselas, Ginebra, Madrid, Montreal, Nueva York, Estocolmo, Viena y Washington DC) y más de 140 corresponsales en los cinco continentes. |
mardi 20 avril 2010
Mandat international contre l’ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide?
Haïti : La justice américaine émet un mandat international contre l'ex-président haïtien Jean Bertrand Aristide Écrit par Dabouze Figaro. Dimanche, 18 Avril 2010 16:53 La justice des États-Unis aurait émis un mandat international contre l'ex-président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, exilé depuis 2004 en Afrique du Sud, accusé de détournement de fonds public et participation à un trafic de drogue dans son pays. Selon des informations confiées à radio Scoop FM par une source généralement bien informée, cette décision de l'administration américaine aurait été arrêtée bien avant la conférence des donateurs autour de la reconstruction d'Haïti, le 31 mars dernier. Ce mandat international lancé contre l'ancien président Aristide serait une mise en garde contre d'éventuel détournement des fonds qui seront débloqués par la communauté internationale dans le cadre de la reconstruction du pays, dévasté par un tremblement de terre survenu le 12 janvier 2010. Des rapports officiels soutiennent qu'il y a eu effectivement des détournements de fonds publics sous la deuxième présidence d'Aristide. L'Unité centrale de renseignements financiers (Ucref), un organisme étatique d'Haïti, avait exigé qu'une convocation pour témoigner soit émise par la justice haïtienne contre Jean-Bertrand Aristide et contre des anciens ministres pour « blanchiment des avoirs provenant du trafic illicite de la drogue et d'autres infractions graves et de soustraction de deniers publics ». En novembre 2005, le gouvernement haïtien a porté plainte contre l'ancien président Aristide, devant un tribunal des États-Unis. Des anciens hauts fonctionnaires haïtiens sous l'administration de Jean Bertrand Aristide dont Ronald Joseph, un ancien responsable de la compagnie national de télécommunication (Téléco), ont été jugés coupables devant la justice américaine pour trafic de drogue ou blanchiment d'argent. En décembre 2009, Jean René Duperval, ex-directeur adjoint de la Teleco sous le régime d'Aristide avait été extradé vers les États-Unis toujours dans le cadre de ce dossier. |
Les leaders de l'opposition appellent la population à la vigilance.
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Le gouvernement veut créer une agence de surveillance des risques sismiques.
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Nouvelles manifestations contre la loi d'urgence et le chef de l'Etat.
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Le général Cruz prend les rênes de la Force militaire de la MINUSTAH.
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Haïti : Les risques d'un séisme majeur sont relativement minces.
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Manifestation anti-gouvernementale aux Gonaïves.
Des dizaines de personnes ont manifesté ce lundi dans la cité de l'indépendance. Les manifestants qui voulaient protester contre l'adoption par le parlement, du projet de loi d'urgence, ont érigé des barricades de pneus enflammés un peu partout à travers la ville. Les protestataires ont lancé des slogans hostiles au chef de l'Etat qu'ils accusent de fouler au pied la souveraineté nationale. Notons que ce mouvement de faible ampleur n'a pas paralysé les activités locales ; écoles et commerces continuant à fonctionner normalement dans la métropole du Haut- Artibonite. EJ/Radio Métropole Haïti |
Fin de la présence militaire US, en Haïti.
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Haïti: 102.000 barils ça gaz !
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Forum d'affaires et d'investissement pour la reconstruction d'Haïti.
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Haïti-OXFAM: Achats massif de denrées produites par des cultivateurs locaux.
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Haiti: Sa Contribution à la Lutte de la Liberté dans le Monde.
Haïti: Sa Contribution à la Lutte pour la Liberté dans le Monde Jean Sénat Fleury, 4/19/10 http://www.jeansenatfleury.com/ "Haïti berceau de la lutte pour la liberté." À l'occasion de la journée internationale de commémoration des victimes de l'esclavage et de la traite transtlantique des esclaves, l'Assemblée générale de l'ONU dans un hommage unanime à la première république noire et aux innombrables victimes de la traite négrière a salué la contribution énorme d'Haïti à la lutte pour la liberté dans le monde. Le fait que la double révolution haïtienne –émancipation et abolition de l'esclavage- selon le professeur Anthony Bogues de la "Brown University" ait posé la question de la liberté, a conféré à ce mouvement une portée mondiale. Aucune autre révolution de cette période, ni l'américaine ni la française n'a posé cette question. Il faut donc cesser de voir Haïti comme une nation marginalisée de l'Occident et commencer à réaliser la contribution "historique" qu'il a apportée à la liberté humaine, élément central de l'édification du monde moderne. La traite des esclaves et l'esclavage reste l'un des chapitres les plus horribles, brutaux et douloureux, non seulement de l'histoire de l'Afrique, mais de l'ensemble de l'humanité. Aussi, le fait qu'Haïti a réalisé la première révolution anti-esclavagiste dans le monde en chassant les Français de St-Domingue, cette révolution a détourné le coup de l'histoire. En effet, la victoire des troupes indigènes sur les troupes françaises à Vertières, a déjoué le plan de Napoléon Bonaparte dans son ambition d'occuper toute l'Amérique. Cette défaite de l'armée française composée d'un corps expéditionaire mené par son beau-frère Charles Leclerc a été un coup fatal à l'empire français qui dispose à l'époque de la plus puissante armée au monde. Ne disposant pas de moyens militaires suffisants en Amérique après la débâcle de ses troupes à Saint-Domingue, Napoléon a dû abandoner ses projets de reconstruction de l'empire français au Nouveau Monde, et le 11 avril 1803, quatre mois après la défaite de Rochambeau à Vertières, le ministre français du trésor, le marquis de Barbé-Marbois, propose à Livingston la vente de la Louisiane. Le 30 avril 1803, le traité est signé à Paris par Robert Livingston, James Monroe, Barbé Marbois et Michaël Ryan Toussaint. La France officiellement cède la possession de la Louisiane aux Américains et enterre du même coup le projet de conquérir l'Amérique. Haïti, dès lors, isolée sur la scène internationale par des puissances impérialistes et esclavagistes et menacée par un retour éventuel des Français, n'a qu'un choix : Aider les autres pays de la région à se défaire des jougs de la colonisation. Le 6 janvier 1806, lorsque Ferrand s'avisa de publier un arrêté qui "autorisait les habitants de l'Est et les troupes sous ses orders à capturer tous les Haïtiens qu'ils pourraient rencontrer pour être vendus comme esclaves dans les îles de l'archipel ; Dessalines prépara à la hâte une expédition. Le 5 février, il rentra dans l'Est, et le 7 mars il met le siège devant la capitale Santo-Domingo. En février 1806, sur l'ordre de Dessalines, Magloire Ambroise a reçu Francisco de Miranda (leader Sud-Américain qui a combattu pour libérer l'Amérique Latine contre le régime espagnol) et donna des munitions à Miranda et des hommes en renforts pour combattre les Espagnols. Le mois suivant, le 12 Mars 1806, le pavillon vénézuélien fut créé dans le port de Jacmel. Aider à libérer des peuples de l'Amérique Latine Pétion et Bolivar se rencontrèrent à Port-au-Prince. Aux Cayes, Bolivar reçoit des armes et des munitions ainsi qu'une importante somme d'argent pour reprendre la lutte en vue de libérer les pays de l'Amérique Latine. En promesse à cette offre, il promet d'abolir l'esclavage partout où il sort victorieux. Il commença par appliquer cette mesure sur lui-même. Il libéra les 1.500 esclaves qui travaillaient sur son vaste domaine de San Matheo, près de Caracas sans condition (Mars 1816). Mais quand il décréta la liberté générale, tous les propriétaires d'esclaves, y compris ses lieutenants, se dressèrent, mécontents, et l'abandonnèrent. Battu le 10 juillet 1816, Bolivar se réfugia à Jacmel. Il y resta 6 mois. De retour dans son pays avec le support moral et financier de Pétion, il remporta des victoires à Junin, à Ayacucho etc. et proclama l'indépendance de Vénézuéla, de la Colombie, de l'Équateur, du Pérou, de la Bolivie. Conclusion La participation de 6 soldats chasseurs volontaires venus de Saint-Domingue parmi lesquels Henry Christophe pour combattre à Savannah dans l'Est de Georgia pendant la guerre d'indépendance américaine (1776-1783) est un autre fait qui illustre que même avant son indépendance, le pays a toujours contribué à la lutte de l'émancipation des peuples dévoués à l'idéal de justice protestant contre l'inégalité et l'oppresion de l'homme par l'homme. Ainsi, si la communauté internationale a décidé de supporter le projet de reconstruction d'Haïti après le tragique tremblement de terre du 12 janvier 2010, ce geste n'est qu'un remboursement fait à la première république noire pour sa contribution à la lutte pour la liberté dans le monde. |