vendredi 28 mai 2010

Bulletin météo spécial # 8 du vendredi 28 mai 2010.



Bulletin spécial # 8

du vendredi 28 mai 2010

Phase d'Alerte au niveau de Vigilance orange aux fortes pluies du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD)

Le creux en surface qui s'est installé sur Cuba depuis plusieurs jours se déplace en direction d'Haïti ce matin. Des nuages convectifs (pluies et orages) qui accompagnent ce creux pourraient affecter une bonne partie de notre île aujourd'hui et demain.


En conséquence, le Secrétariat Permanent pour la Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD) maintient ce vendredi 28 mai 2010 à 10 h am à la phase d'alerte au niveau de vigilance orange (i.e. risque d'impact d'intensité modérée à sévère ) aux fortes pluies et annonce l'activation du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD) face aux menaces de fortes pluies avec risques de crues de rivière, d'éboulements, de glissement de terrain, d'effondrement et d'inondations pour les départements du nord-ouest, du Sud, de la grand' anse, des Nippes et du Sud-est et de vigilance jaune pour les autres départements ( Ouest, Nord, Nord-est, Artibonite, Centre).


Le Centre National de Météorologie (CNM) de concert avec le SPGRD et la DPC réitère une fois de plus sa demande auprès de la population des zones à risques d'éboulements, de glissement de terrain et d'inondations, de rester vigilante et d'appliquer scrupuleusement toutes les consignes pratiques de sécurité émises par les autorités locales.

Consignes

· Evitez de circuler et de rester dans des endroits exposés aux éboulements et de glissement de terrain.

· Surveillez la montée des eaux. Si votre habitation est menacée par des inondations, d'éboulements et de glissement de terrain, préparez vous à évacuer.

· Ne pas traverser les rivières en crues sous aucun prétexte.


Prochain bulletin : Samedi 29 mai à 10h am


Bulletin météo marine du vendredi 28 mai 2010

Valable jusqu'au 29 mai 2010

PrÉvisions maritImes:

Zone côtière nord :

Vendredi & samedi

* Vent du secteur ouest : 10-15 nœuds, devenant sud-est : 10 nœuds samedi ;

* Hauteur des vagues: 3 à 5 pieds;

* Possibilité de pluie et d'orages isolés ;

* Mer plus ou moins agitée ;

* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :

Vendredi & samedi

* Vent du secteur sud sud-ouest : 10-15 nœuds ;

* Hauteur des vagues : 3 à 6 pieds ;

* Pluie et orages prévus aujourd'hui et demain ;

* Mer peu agitée, mais agitée lors des orages ;

* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Zone côtière sud:

Vendredi & samedi

* Vent du secteur sud sud-ouest : 10-15 nœuds ;

* Hauteur des vagues : 2 à 3 pieds, mais allant de 5 à 6 pieds demain ;

* Averses orageuses prévues aujourd'hui et demain ;

* Mer agitée lors des orages. Donc, il est conseillé aux voiliers de ne pas s'aventurer en haute mer.


Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM


La résidence du Chef de l'Etat prise pour cible / metropolehaiti

Vendredi, 28 mai 2010 11:23

La résidence du Chef de l'État prise pour cible

Des individus non-identifiés circulant à bord d'un véhicule, ont ouvert le feu en direction de la résidence du Président de la république à Laboule 20. Ils ont eu le temps de prendre la fuite malgré la présence des agents chargés de la sécurité du bâtiment.

Après l'incident qui s'est produit aux environs de minuit, la Police a lancé une vaste opération de contrôle au niveau de la zone, ouvrant le feu, sur un véhicule qui refusait de s'arrêter malgré les sommations.

Notons que ni la présidence, ni la police n'ont jusqu' ici, communiqué officiellement d'informations relatives à l'incident. Cependant des officiels du gouvernement qui ont voulu garder l'anonymat, ont confirmé la nouvelle.

Nous avons appris qu'une délégation, conduite par le ministre de la Justice Paul Denis, s'est rendue sur les lieux, ce vendredi.

EJ/Radio Métropole Haïti


Une journée de violence au Cap-Haitien. UDMO/Nord: Policiers ou tueurs.

Une journée de violence au Cap-Haitien.

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com

Les policiers du Corps de Maintien de l'Ordre du Département du Nord (UDMO) développent des reflexes de tueurs. 

La ville du Cap-Haitien a connu ce vendredi 28 mai 2010, une journée de tension. A l'entrée sud de la deuxième ville, une activité de protestation pour le courant électrique a tourné au vinaigre quand des policiers du corps UDMO sont intervenus brutalement tirant dans toutes les directions blessant par balles plusieurs jeunes du coté de Cité Lescot : Semexan Jerry, 23 ans, est atteint d'une balle au cou, Etienne Fredrilo, 15 ans, une balle à l'épaule gauche et Telfort Vierge Mary, 36 ans, une balle au bras gauche.

En effet très tôt dans la matinée, un groupe de jeunes dans le quartier de Cité Lescot, avait érigé des barricades pour exiger que la compagnie EDH fasse les réparations nécessaires en vue de leur permettre d'avoir le courant électrique pour qu'ils puissent suivre le Championnat Mondial du football qui se déroulera en Afrique du Sud. Depuis, plusieurs jours, ils avaient mis des pancartes et des affiches demandant aux responsables de résoudre leur problème.

Des agents de la police administrative parlaient calmement à la population, lui donnant la garantie que la police contactera la compagnie EDH en ce sens, qu'il n'est pas bien de bloquer les rues pour de telle revendication, quand un détachement de policiers du corps spécialisé UDMO intervint brutalement, tirant dans tous les sens, faisant au passage les blessés par balles que nous avons cités plus haut et d'autres blessures légères.

La population s'était mise en colère, elle a réagi en jetant des pierres et des tessons de bouteilles. Une situation qui a paralysé les activités dans  la ville toute la journée.

Faut-il signaler que le corps d'UDMO de la ville du Cap-Haitien est réputé pour ses interventions brutales. Depuis le début de l'année 2010, il a à son actif plusieurs morts et des blessés, dont un mort à Belle-hôtesse et un autre à Cité Lescot en Avril dernier.  A chaque intervention, les policiers du Corps UDMO se contentent de tirer dans toutes les directions. On se demande si ce corps ne cherche pas la bagarre ; s'il n'y pas en son sein des agents provocateurs qui cherchent à créer un soulèvement dans le Nord.

RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 28 Mai 2010, 19 hres 11.


jeudi 27 mai 2010

COLOMBIE (Rapport d'enquête) : “ChuzaDAS” : les grandes oreilles du renseignement tournées contre la presse/“ChuzaDAS”: Media targeted by intelligence services/“ChuzaDAS”: las grandes orejas de inteligencia vueltas contra la prensa

Français/English/Español
Reporters sans frontières
Communiqué de presse
27 mai 2010

Colombie – Rapport d'enquête

"ChuzaDAS" : les grandes oreilles du renseignement tournées contre la presse

Trois ans après une mission sur la question paramilitaire ("Paramilitaires, des aigles noirs prêts à fondre sur la presse"), une délégation de Reporters sans frontières s'est rendue en Colombie du 10 au 16 mai 2010, accompagnée de la présidente de l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC). Une large partie de la mission a été consacrée à cette chasse aux sorcières menée durant le double mandat d'Alvaro Uribe contre des personnalités connues pour leurs critiques envers le gouvernement et son projet de "sécurité nationale". Parmi eux, et à ce stade de l'enquête officielle, seize journalistes issus d'une dizaine de médias. C'est le résultat de ce travail que nous publions ce 27 mai 2010, à trois jours du premier tour de l'élection qui doit désigner le successeur d'Alvaro Uribe.

Loin de se limiter à des écoutes téléphoniques ("chuzadas"), le scandale porte sur des filatures, des actes de sabotage et d'intimidation parfois ourdis par ceux-là mêmes qui devaient garantir la sécurité de journalistes menacés, et une "propagande noire" stigmatisant ces voix d'opposition comme "ennemis de l'État". L'affaire met désormais en débat l'avenir du Département administratif de sécurité (DAS), le principal service de renseignement du pays, désigné comme l'artisan majeur de ces pratiques. Elle concerne également la présidence de la République, dont le locataire n'a pas hésité à mettre en cause publiquement des professionnels des médias, quitte à fragiliser encore leur situation. Elle rejaillit aujourd'hui sur une campagne tendue, qui se joue sur l'héritage des années Uribe.

Journalistes, directeurs de médias, défenseurs de la liberté de la presse, observateurs du processus électoral, ont reconstitué une histoire dont ils ont été les témoins et les victimes. Les organisations présentes ont également obtenu d'être reçues par l'actuel directeur général du DAS, Felipe Muñoz.

Une visite auprès des médias communautaires de la côte atlantique et de la région andine du Cauca donnera lieu à la publication, demain 28 mai, d'un rapport d'AMARC. Le témoignage des représentants de ces médias, légalement reconnus mais peu respectés des autorités, souligne la difficulté des journalistes en régions et l'état contrasté de la liberté de la presse en Colombie. Sous le feu croisé des paramilitaires, de l'armée et de la guérilla des FARC, les journalistes indigènes du Cauca nous rappellent surtout que le conflit qui mine le pays depuis un demi-siècle n'est pas terminé.

__________

Colombia – Investigation report

"ChuzaDAS": Media targeted by intelligence services

Three years after an on-the-spot investigation into paramilitaries ("Paramilitary 'black eagles' poised to swoop down on press"), a Reporters Without Borders delegation went back to Colombia from 10-16 May 2010 chiefly to probe a witch-hunt carried on during President Alvaro Uribe's two terms in office against critics of the government and its "national security" project.

Among those targeted, from what is known so far of the official investigation, were 16 journalists working for around a dozen media. It is the results of this investigation that we are releasing today, 27 May 2010, three days before the first round of the presidential election to choose Uribe's successor.

Far from limiting itself to phone-tapping (chuzadas), the scandal extended to tailing individuals, acts of sabotage and intimidation often hatched by those who were supposed to be protecting journalists under threat, combined with "black propaganda" vilifying opposition figures as "enemies of the state".

The case has thrown into question the future of the country's top intelligence service, the Administrative Department of Security (DAS), identified as being behind these practices. It also reaches into the presidency, whose incumbent did not hesitate to make public accusations against journalists, even though it made their position even more precarious. The scandal continues to echo today in a tense election campaign played out against the legacy of the Uribe years.

Journalists, media editors, press freedom defenders, and election observers have all pieced together the truth of what happened as witnesses or victims. The organisations involved also managed to get access to the current director general of the DAS, Felipe Muñoz.

Another report will be published tomorrow, 28 May, by the World Association of Community Radio Broadcasters (AMARC), whose president accompanied Reporters Without Borders on its visit to Colombia. It is based on information obtained during a visit to the community media on the Atlantic coast and the Andean region of Cauca. The accounts of representatives of these media, legally recognised but getting scant respect from the authorities, underline the difficulties journalists face working in the regions and the press freedom contrasts in Colombia. Indigenous journalists in Cauca, caught in the crossfire between paramilitaries, the army and FARC guerrillas, reminded us that the conflict that has destabilised the country for half a century is not yet over.

__________

Colombia – Reporte de investigación

"ChuzaDAS": las grandes orejas de inteligencia vueltas contra la prensa

A tres años de haber realizado una misión sobre el tema de los paramilitares ("Paramilitares : unas 'Aguilas negras' dispuestas a abatirse sobre la prensa"), una delegación de Reporteros sin Fronteras visitó Colombia del 10 al 16 de mayo de 2010, acompañada de la presidenta de la Asociación Mundial de Radios Comunitarias (AMARC). Una buena parte de esta misión se dedicó a investigar la cacería de brujas efectuada durante el doble mandato de Álvaro Uribe, en contra de personalidades distinguidas por sus críticas hacia el gobierno y su proyecto de "seguridad nacional".

Entre ellos, 16 periodistas de una decena de medios de comunicación –tan sólo en esta fase de la investigación oficial–. Este, es el resultado de ese trabajo, que publicamos hoy 27 de mayo de 2010, a tres días de la primera vuelta de la elección que debe designar al sucesor de Álvaro Uribe.

Lejos de limitarse a las escuchas telefónicas ("chuzadas"), el escándalo implica espionaje, actos de sabotaje e intimidación, a veces urdidos por esos mismos que debían garantizar la seguridad de los periodistas amenazados, así como una "propaganda negra" que estigmatizaba esas voces opositoras como "enemigos del Estado". Esta situación ha puesto en debate el futuro del Departamento Administrativo de Seguridad (DAS), el principal servicio de inteligencia del país, señalado como el principal artífice de esas prácticas. Éstas, también conciernen a la Presidencia de la República, cuyo mandatario no ha dudado en acusar públicamente a los profesionales de los medios de comunicación, fragilizando aún más su situación. Este asunto resurge en medio de una tensa campaña electoral, en la que se juega la herencia de los años de Uribe.

Periodistas, directores de medios de comunicación, defensores de la libertad de prensa, observadores del proceso electoral, han reconstituido una historia de la que fueron testigos y víctimas. Las organizaciones también lograron ser recibida por el actual director del DAS, Felipe Muñoz.

La visita a los medios de comunicación comunitarios de la costa atlántica y de la región andina del Cauca, dará lugar a la publicación, mañana 28 de mayo, de un informe de AMARC. El testimonio de los representantes de estos medios de comunicación, legalmente reconocidos pero poco respetados por las autoridades, subraya la dificultad de los periodistas de estas regiones y el contrastante estado de la libertad de prensa en Colombia. Entre el fuego cruzado de los paramilitares, el ejército y la guerrilla de las FARC, los periodistas indígenas del Cauca nos recuerdan que el conflicto que mina el país después de medio siglo, no se ha terminado.

Benoit Hervieu
Despacho Américas / Americas Desk
Reporters sans frontières
47 rue Vivienne
75002 Paris - France

tél : +33 (0) 1 44 83 84 68
fax : +33 (0)1 45 23 11 51
email : ameriques@rsf.org
skype : rsf_americas
________________________

Reporters sans frontières assure la promotion et la défense de la liberté d'informer et d'être informé partout dans le monde. L'organisation, basée à Paris, compte neuf bureaux à l'international (Berlin, Bruxelles, Genève, Madrid, Montréal, New York, Stockholm, Vienne et Washington DC) et plus de 140 correspondants répartis sur les cinq continents.

Reporters Without Borders promotes and defends the freedom to be informed and to inform others throughout the world. Based in Paris, it has nine international offices (Berlin, Brussels, Geneva, Madrid, Montreal, New York, Stockholm, Vienna and Washington DC) and more than 140 correspondents in all five continents.

Reporteros sin Fronteras promueve y defiende la libertad de informar y de ser informado en cualquier lugar del mundo. La organización, ubicada en París, cuenta con nueve oficinas a nivel internacional (Berlín, Bruselas, Ginebra, Madrid, Montreal, Nueva York, Estocolmo, Viena y Washington DC) y más de 140 corresponsales en los cinco continentes.

Bulletin spécial #7 du jeudi 27 mai 2010

Bulletin spécial # 7

du jeudi 27 mai 2010

Phase d'Alerte au niveau de Vigilance orange aux fortes pluies du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD)

Amélioration des conditions météorologiques sur Haïti ce jeudi se poursuivant le week-end.

Un creux en surface se positionne sur la partie sud de Cuba. Il génère de l'instabilité au niveau du bassin de la caraïbe et notamment sur Cuba et une partie d'Haïti. Des remontées d'air chaud et humide au niveau du bassin de la caraïbe continue de favoriser des tombées de pluie importantes et l'éclatement des orages particulièrement sur la péninsule sud et nord-ouest d'Haïti aujourd'hui et demain.

En conséquence, le Secrétariat Permanent pour la Gestion des Risques et des Désastres (SPGRD) passe ce jeudi 27 mai 2010 à 10 h am à la phase d'alerte au niveau de vigilance orange (i.e. risque d'impact d'intensité faible à modérée ) aux fortes pluies et annonce l'activation du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD) face aux menaces de fortes pluies avec risques de crues de rivière, d'éboulements, de glissement de terrain, d'effondrement et d'inondations pour les départements du nord-ouest, du Sud, de la grand' anse, des Nippes et du Sud-est et de vigilance jaune pour les autres départements ( Ouest, Nord, Nord-est, Artibonite, Centre).

Le Centre National de Météorologie (CNM) de concert avec le SPGRD et la DPC mettra fin a la série de bulletin spéciaux si l'amélioration graduelle continue à l'échelle de nos départements mais réitère une fois de plus sa demande auprès de la population des zones à risques d'éboulements, de glissement de terrain et d'inondations, de rester vigilante et d'appliquer scrupuleusement toutes les consignes pratiques de sécurité émises par les autorités locales.

Consignes

· Evitez de circuler et de rester dans des endroits exposés aux éboulements et de glissement de terrain.

· Surveillez la montée des eaux. Si votre habitation est menacée par des inondations, d'éboulements et de glissement de terrain, préparez vous à évacuer.

· Ne pas traverser les rivières en crues sous aucun prétexte.


Bulletin météo marine du jeudi 27mai 2010

Valable jusqu'au 28 mai 2010

PrÉvisions maritImes:

Zone côtière nord:

Jeudi et vendredi

* Vent du secteur sud-est sud : 10-15 nœuds ;

* Hauteur des vagues: 3 à 5 pieds;

* Possibilité de pluie et d'orages isolés aujourd'hui sur le littoral des cotes du nord-ouest

* Mer peu agitée ;

Golfe de la Gonâve :

Jeudi et vendredi

* Vent du secteur sud-est à sud : 10-15 nœuds ;

* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds ;

* Mer peu agitée.

Zone côtière sud:

Jeudi et vendredi

* Vent du secteur sud-est à sud : 10-15 nœuds ;

* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds ;

* Pluie et orages épars prévus aujourd'hui et demain ;

* Mer peu agitée, mais agitée lors des orages ;

* Il est conseillé aux voiliers de prendre des précautions en mer.

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM

Prochain bulletin : vendredi 28 mai à 10h am

Haïti : La double nationalité au regard des évènements du 12 janvier 2010.

Haïti : La double nationalité au regard des évènements du 12 janvier 2010.

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com

« Entre ces haïtiens nés aux Etats-Unis qui expriment tous les jours leur amour pour Haïti et les opportunistes du pouvoir, lequel des deux groupes aiment vraiment le pays ? »

Notre ami est un jeune haïtien d'origine, i.e. né de père et de mère haïtiens à New York, aux Etats-Unis d'Amérique. Depuis environ dix ans, il réside en Haïti et ne cache pas sa nationalité américaine. A qui veut l'entendre, il le dit : Je suis américain, mais j'aime Haïti. Je me sens bien dans ce pays. C'est le seul endroit sur la terre où je me sens réellement chez moi.

Dans les moments difficiles, il s'accroche à la barre. Il n'a jamais fui le pays en période de trouble. En janvier 2004, il a été menacé comme tout le monde. Avec ses amis, il a dû se refugier dans un hôtel de la ville, pour échapper aux menaces gratuites des gangs. Cyclones, inondations et désastres, il est toujours en Haïti avec ses amis. Ayant fait ses études aux Etats-Unis jusqu'à l'université, il est imperméable aux rapports sociaux traditionnels qui imposent un fossé entre groupes sociaux. Il a des amis dans toutes les couches.

Le 12 janvier 2010, notre ami était à Port-au-Prince où il a vécu le désastre et secouru des victimes. Malgré les offres de l'Ambassade des Etats-Unis, il n'a pas abandonné le pays avec sa famille. Comme d'habitude, il s'accroche à la barre, fait face à la réalité et aide ses amis à remonter le courant.

Paradoxalement, au soir du 12 janvier 2010, sur la frontière haïtiano-dominicaine, il existait une affluence incroyable de parlementaires, de ministres, de directeurs généraux et de cadres haïtiens qui cherchaient à quitter le pays, abandonnant les victimes à leur sort sous les décombres. Selon les témoignages, à l'Aéroport de Port-au-Prince, à l'Ambassade des Etats-Unis, et sur la frontière terrestre, on pouvait remarquer une marée humaine d'Haïtiens qui brandissant leur passeport américain, français ou canadien, cherchaient à quitter le pays. On n'aurait jamais imaginé que dans ce pays, et surtout au sein du pouvoir, il y avait tant de personnalités ayant de nationalité étrangère.

C'est ignorer la réalité ! En Haïti, on cherche à accéder au pouvoir pour mieux créer un refuge pour sa famille. Le député, le Maire, le Grand Commis de l'Etat ne sont motivés que par les possibilités de faire fortune, trouver un visa pour la famille et chercher par tous les moyens à acquérir la nationalité d'un pays occidental. Ces dirigeants sont pourtant les promoteurs irréductibles de la non-adoption du statut de la double nationalité en Haïti.

On connait toute l'histoire autour de ce débat. Le Sénateur Rodolphe Boulos en a fait les frais. Il a été éjecté du parlement parce qu'il est né aux Etats-Unis et de fait jouit du droit à la nationalité américaine. Dans l'après midi du 12 janvier 2010, la majorité de ceux qui avaient milité contre Rudy Boulos étaient fiers de brandir leur passeport étranger ou les passeports étrangers de leurs enfants et de leurs femmes en vue de se faire évacuer par les forces expéditionnaires des pays du Nord. Pour d'autres, ils se sont refugiés en République Dominicaine, au mépris des personnes qu'ils avaient juré solennellement de protéger et de servir.

Deux jours après la catastrophe, le 14 janvier 2012, à l'Hôtel Roi Henry Christophe du Cap-Haitien où les journalistes étaient regroupés pour pouvoir accéder à l'internet, nous étions surpris d'observer l'arrivée de trois (3) haïtien-américains. N'ayant aucune nouvelle de leur famille, ils avaient décidé de rentrer au pays en passant par les Iles Bahamas. Les journalistes leur avaient conseillé d'être prudents. Port-au-Prince sombre dans une situation chaotique. La sécurité y est précaire. Ce à quoi, ils avaient répondu : « Nous avons de la famille dans ce pays, nous devons avoir de leurs nouvelles. Nous devons les aider. S'il y a des haïtiens à Port-au-Prince nous sommes capables de nous y rendre. Nous sommes conscients de l'étendue des dégâts. Toute notre famille peut être retrouvée anéantie sous des décombres. Malgré tout, nous voulons avoir la conscience tranquille d'avoir fait notre devoir envers eux. Leurs cadavres seront témoins de notre présence à leur coté.»

Face à ces remarques d'Haïtien-Américains qui réagissent différemment de ceux qui au nom de la citoyenneté haïtienne exercent le pouvoir, jouissent des privilèges, pour nous abandonner dans les moments difficiles, nous avons pensé à notre ami. Nous avons pensé à Rudy Boulos, et nous nous sommes posés la question : entre ces haïtiens nés aux Etats-Unis qui expriment tous les jours leur amour pour Haïti et les opportunistes du pouvoir, lequel des deux groupes aiment vraiment le pays ?

Nous avons trouvé la réponse dans le comportement du père fondateur de la République d'Haïti – Jean-Jacques Dessalines. Après la guerre de l'indépendance il avait opté en faveur de ceux qui prouvent leur amour pour Haïti. Il avait accordé la nationalité haïtienne à tous les Polonais qui avaient milité en faveur de l'indépendance au coté de l'armée indigène. Il avait aussi fait d'Haïti une terre de liberté pour tous les noirs, tous les esclaves en fuite et en quête de liberté.

Dessalines, ce leader dit illettré, avait du jugement. Le Père fondateur dépassait les mesquineries et voyait en tous ceux qui prouvaient leur amour pour Haïti des patriotes à respecter.

L'Acte indigne posé par ces parlementaires de la honte, impose une nouvelle approche de la question. Il faut réunir tous les fils d'Haïti qui, nés de père ou de mère haïtiens, expriment leur amour tous les jours pour notre pays.

RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 27 Mai 2010, 12hres 35.

mercredi 26 mai 2010

Haïti: les aînés sinistrés luttent pour survivre avec peu d'aide.

Par Laura Figueroa (Miami Herald)
lfigueroa@MiamiHerald.com

 
Des mouches bourdonnent autour de sa jambe blessée, et pourtant, malgré ses gémissements pour demander de l'aide, Christiane Carystil, 87 ans, n'arrive pas à attirer l'attention particulière que son cas nécessite.

Même hors des ruines de l'Asile Communale – le principal centre de soins de santé dédié aux personnes âgées de la capitale – le personnel arrive difficilement à s'occuper en particulier chacun des vieillards qui essaient de survivre dans une société post-séisme.


« Ici les besoins sont nombreux, mais le personnel demeure très insuffisant »
, déclare Andrée Devilas, l'un des travailleurs du centre.

En Haïti, les personnes âgées doivent faire face au fait que l'aide aux sinistrés du séisme ait été pensée principalement pour les enfants et les adultes. Des aînés édentés doivent essayer de mastiquer des biscuits protéinés durs, distribués par les travailleurs humanitaires des Nations Unies, ou manger des céréales à grains entiers, qu'ils ne sont plus en mesure de digérer correctement. « Dans l'urgence de la distribution de l'aide le plus rapidement que possible, ces détails ont malheureusement échappé », avance Cynthia Powell, porte-parole de HelpAge, une organisation internationale qui vient en aide aux personnes âgées, à travers le monde.


Depuis son arrivée en Haïti, peu après le tremblement de terre du 12 janvier, HelpAge a repris une grande partie des tâches quotidiennes à l'Asile Communale, et continue de mobiliser ses efforts pour venir en aide aux personnes âgées logeant dans des camps de tentes de Port-au-Prince, Petit Goave et Léogane.


L'organisation a fourni un appui financier à huit centres de soins de santé, gérés par des églises et abritant 400 aînés, et a mis en place dans les camps des zones de protection regroupant des personnes âgées nécessitant une attention particulière. Elle a également lancé une campagne à la radio pour exhorter les familles de ne pas abandonner leurs parents âgés.

Pourtant, les travailleurs d'HelpAge sont inquiets du fait que, dans un pays où les besoins demeurent si énormes, que les personnes âgées continuent d'être négligés.


« On nous a signalé des cas d'abandon des personnes âgées dans les camps »
regrette Rosaleen Cunningham, porte-parole de HelpAge. « Des préoccupations ont également été soulevées à propos des personnes âgées à risques accrus et incapables de protéger leurs biens et elles-mêmes.»


À l'Asile Communal, Clairevana Desbrosses, 87 ans, exhibe une bouteille à demi remplie d'un liquide ambré, sorte de médicament pour atténuer ses douleurs fulgurantes qu'elle ressent dans son abdomen. Face à la pénurie de médicaments, elle a peur qu'on lui  vole sa bouteille dans un moment d'inattention.


« Je ne me porte pas bien »
crie-t-elle à plusieurs reprises.


Elle fait partie du nombre de 42 pensionnaires du foyer de soins, forcés de loger à l'extérieur du centre, à la suite de l'effondrement de l'un des deux dortoirs principaux. Plus de 90 résidents partagent le même espace que 100 familles qui ont établi leur camp sur la pelouse du centre de soins.


Des enfants jouent autour de la pelouse boueuse, non loin des aînés, alignés nus, baignés par des préposés aux soins infirmiers avec des seaux d'eau froide.

Dès le début, HelpAge avait payé des hommes pour servir de gardes de sécurité à plusieurs résidents qui se plaignait que des membres de gangs « allaient dans leurs tentes pour voler le peu de nourriture qu'ils possédaient.»


 « La meilleure option pour les résidents serait leur relocalisation le plus vite possible »
estime Cunningham, « mais le maire n'a donné son accord à aucun des plans proposés. »

Pour l'instant, HelpAge a embauché un médecin pour assurer des soins continus au centre, et travaille à transformer le premier étage d'une clinique en un espace de soins gériatriques avec salle de 25 lits.


Alors que les personnes âgées vivant dans des foyers bénéficient de l'aide de travailleurs qui prennent soin d'eux, des milliers de personnes âgées tentent de survivre dans les camps de tentes. Près de 200.000 personnes de plus de 60 ans sont désormais sans abri, selon les chiffres recueillis par HelpAge.


Bon nombre d'aînés comptent sur la générosité des voisins ou sur la débrouillardise d'enfants et de petits-enfants pour obtenir de la nourriture et des soins médicaux.


« Parfois, mes voisins me donnent quelques grains de maïs »
explique Dilianne Charles, 90 ans, à l'intérieur de sa tente dans le parc Sainte-Thérèse à Pétionville.


Alors que les enfants courent à travers les camps, jouant au saut à la corde ou au football, de nombreuses personnes âgées, comme Charles, disent quitter rarement leurs tentes.


« A mon âge, c'est difficile de rester au soleil »
, dit Charles. « Que puis-je faire ? Il n'y a rien d'autres à faire, que de rester assis ici et de ne pas gaspiller mon énergie.  Je me dit sans cesse que je suis en vie pour une raison. »


Frézelia Cetoute, 109 ans, était l'un des résidents les plus âgés du camp du parc Sainte-Thérèse. Elle a été depuis transportée à son domicile, l'une des maisons chanceuses qui ont été déclarées suffisamment sûres pour accueillir leurs occupants. 


Pourtant, tout en vivant dans le camp de tentes, Cetoute a essayé de rester attentif à son environnement, en dépit de sa cécité.

« Ecouter les enfants jouer m'avait rendue heureuse »
avait-elle déclaré un de ces jours. « Cela me permettait de savoir que la vie continue.»

Cetoute vivait sous une tente de fortune construite à partir de bâches grises et feuilles à motifs floraux, en compagnie de sa fille de 66 ans, de sa petite-fille de 17 ans et de ses deux nièces, de 8 et 9 ans.

Grâce à l'argent envoyé par des parents résidant à Miami et à New York, les trois générations de femmes vivaient d'aliments mous, faciles à manger pour Cetoute, tels que les pommes de terre et les bananes.

Cetoute souvent s'inquiéta de ne pas pouvoir se promener dans le parc bondé.  Alors elle passait la majeure partie de ses journées égrenant son chapelet noir, priant installée dans une chaise de jardin qui lui servait aussi de lit.

« Je ne fait qu'attendre », soupire Cetoute. « Si je peux survivre à ce tremblement de terre, qui sait à quoi d'autre je pourrai survivre ? »

Traduite de l'anglais par Claudel Victor