mercredi 21 juillet 2010

« IDEE CENTRALE DE L’EMISSION DIAGNOSTIC SUR RADIO KONTAK INTER.» Cyrus Sibert, pour la semaine 18 au 24 juillet 2010.

 « IDEE CENTRALE DE L'EMISSION DIAGNOSTIC SUR RADIO KONTAK INTER.» Cyrus Sibert, pour la semaine 18 au 24 juillet 2010.


Suivez DIAGNOSTIC avec Cyrus Sibert.
Radio Kontak Inter, 94.9 (mardis, mercredis, jeudis à partir de 4 hres p.m.)

Live : http://www.radiokontakinterhaiti.com/webplayer/?stream.sitegenial.94.9=true

Reprise tous les soirs sur Radio Souvenir FM, 106.1 (7 hres p.m.)

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Au 21e siècle la continuité du système d'exploitation coloniale prend la forme de monopole. Si dans le système esclavagiste le gouverneur, le chef de la force expéditionnaire et les grands blancs contrôlaient les forces de production et drainaient toutes les ressources de Saint-Domingue vers la métropole suivant l'esprit du mercantilisme économique, en 2010 quelques groupes monopolistiques utilisent l'Etat et le pouvoir politique pour maintenir la majorité dans l'exclusion. Les revendications populaires de liberté ayant été séquestrées par les généraux et les affranchis fils bâtards de colons blancs après l'indépendance en 1804, le peuple continue d'évoluer en dehors de système éducatif capable de garantir son émancipation.

Un fossé s'est creusé entre un petit groupe de privilégiés et une grande masse d'exclus analphabètes évoluant sans principes d'hygiène, sans soins de santé, dans des espaces non-aménagés. Après 200 ans, l'écart étant trop grand pour garantir la cohésion nationale, la nation haïtienne est en crise.

Des démagogues ont exploité cet état de crise. Ils ont utilisé des discours populistes pour attiser la haine sans attaquer réellement les bases de ce mal national. Mulatrisme, noirisme, macoute, lavalas, n'ont été que des mouvements « idéologiques » visant à choisir des boucs émissaires pour jeter de la poudre aux yeux du peuple dans le but de faciliter la continuité du statu quo. Car, le petit groupe de privilégiés est toujours au contrôle des ressources de ce pays tout en gardant les masses dans l'exclusion la plus abjecte. Ces quelques familles qui symbolisent l'apartheid économique en Haïti ont été avec les Duvalier, les Généraux, Lavalas, Lespwa. Après le 12 janvier 2010, elles revendiquent le droit de gérer la reconstruction d'Haïti. Leur tactique est simple : supporter les régimes et profiter des avantages de la puissance publique pour ensuite appuyer la conspiration contre les gouvernants afin de leur faire passer comme la cause de la misère des masses.

A l'émission DIAGNOSTIC nous pensons que la reconstruction doit passer par des réformes structurelles capables de mettre un terme à cette spirale de l'exclusion. L'ouverture et le développement du marché haïtien dans une logique de libre concurrence permettra aux masses exclues de vendre leur force de travail, leur savoir-faire et leur créativité, de participer dans l'économie, de profiter des avantages du marché et de la concurrence.  Voila toute la signification de la division du travail qui explique si on va vivre dans la prospérité ou dans la misère noire pour les années à venir. C'est une question de choix conscient. Il n'y pas de conspiration contre Haïti comme les  populistes se plaisent à véhiculer. Nous croyons aux qualités d'intégration de l'éducation et du travail. Il faut mettre un terme au capitalisme à papa. La reconstruction et la stabilité en Haïti passent par des réformes structurelles en profondeur.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 21 Juillet 2010, 14 heures 49.

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mardi 20 juillet 2010

Les douanes haïtiennes un séisme permanent.


Depuis environ 2 mois une ambulance offerte en cadeau à l'Hôpital Justinien est restée bloquée à la douane du Cap-Haïtien.







Les douanes haïtiennes un séisme permanent.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Depuis environ 2 mois une ambulance offerte en cadeau à l'Hôpital Justinien est restée bloquée à la douane du Cap-Haitien. « Haitian Heritage and Friends of Haiti (HHFoH) » est une association composée de membres de la diaspora haïtienne et d'étrangers qui ont consenti des dépenses pour faire ce don à l'Hôpital Justinien, le plus grand centre hospitalier du Nord, qui ne dispose pas d'ambulance depuis 5 ans. L'ambulance devait normalement être disponible pour la formation de 42 médecins et infirmières en soins d'urgence  hospitaliers tenue dans la ville du Cap-Haitien le mois dernier. Le personnel en formation devrait pouvoir s'entrainer à utiliser les différents outils d'urgence, l'équipement d'oxygène et les techniques de remplacement des matériels usagés.

« Haitian Heritage and Friends of Haiti » (HHFoF) avait prévu d'approvisionner l'Hôpital Justinien en produits et matériels, indispensables pour maintenir l'ambulance en état de fonctionnement. L'organisation avait consenti des dépenses pour acheter d'autres matériels et produits en Caroline du Nord, payer le transport terrestre de Caroline du Nord à Miami, puis le transport maritime de Miami à Haïti. Les produits qui accompagnent l'Ambulance sont entreposés dans un container de 40 pieds aussi bloqué à la douane du Cap-Haitien.

Avec un cynisme impensable, la bureaucratie haïtienne exige toujours des papiers comme franchise, des papiers qu'on doit remplir à Port-au-Prince au mépris des structures administratives déconcentrées, des documents souvent mal-remplis, des bureaucrates passifs, paresseux et improductifs qui aujourd'hui vous demandent d'utiliser une voie et demain exigent une autre. Ministère de la Santé publique, Ministre de l'Intérieur, Bureau Protection Civile, la Douane, l'Autorité Portuaire Nationale, la Banque Centrale, une signature de la délégation du Nord…. autant de paperasseries inutiles qui découragent ceux qui souhaitent aider les victimes du séisme du 12 janvier 2010 et d'autres philanthropes qui souhaitent voler au secours de la communauté haïtienne.

HHFoH qui voulait collecter des fonds en vue d'acheter 3 camions de pompiers pour la ville du Cap-Haitien questionne la faisabilité de telles initiatives au regard des difficultés administratives qui existent pour passer les douanes haïtiennes.

Le 9 février 2010, RESEAU CITADELLE avait publié : Cap-Haitien : Taxes douanières sur les produits humanitaires., (1) un texte dans lequel nous avions fait état des difficultés rencontrées par des acteurs de l'humanitaire venus au secours des victimes du séisme du 12 janvier 2010. Comme réaction, l'administration douanière finance un spot publicitaire qualifiant ceux qui critiquent les barrières de racketteurs qui, refusant de contribuer au trésor public, sèment la confusion dans les esprits. D'après le spot, la réalité serait toute autre. 

Dans article Haiti : L'urgence permanente qui dit tout.... (2) de Gil Courtemanche, LE DEVOIR (Montréal), publié le 17 juillet 2010, nous lisons :

« On vient de découvrir que tous les matériaux et toutes les denrées qui entraient en Haïti depuis le 12 janvier faisaient l'objet d'une taxe à l'importation de 20 % et qu'elles reposaient, bureaucratie oblige, durant des semaines dans les entrepôts de la douane. Aux 20 % de taxe s'ajoutaient donc de lourds frais d'entreposage. On pourrait dire que les douanes haïtiennes ont inventé toutes les formes de la corruption et de l'extorsion légales. Politique de l'État pour renflouer ses coffres ou initiatives personnelles de ces douaniers pourris? Probablement un consensuel mélange des deux. Pour que cette situation soit mise au jour et dénoncée, il a fallu qu'une équipe de CNN qui transportait avec elle une cargaison humanitaire d'une valeur de 5000 $ se voie imposer un droit d'entrée de 1000 $. Confronté par le réseau américain, le président (haïtien) a exprimé son étonnement et s'est engagé à faire cesser cette pratique qui durait au vu et au su de tous les acteurs depuis six mois. »

Peut-on blâmer la communauté internationale du fait de ne pas consentir des sacrifices pour financer la reconstruction d'Haïti quand nos gouvernants refusent de faire les réformes structurelles au niveau de la douane, des Impôts, de l'énergie, de la finance, de la passation des marchés publics, du respect du droit de propriété, de la libre concurrence i.e. contre la dominance des groupes monopolistiques qui paralysent le marché haïtien…  

Si l'Etat haïtien s'attache à ses taxes au point de ne faire aucune considération de reforme après le séisme du 12 janvier 2010, les pays contributeurs pour la reconstruction d'Haïti, n'ont-ils pas aussi le droit légitime de s'accrocher à leur argent ? Une nouvelle fois, le comportement des dirigeants haïtiens n'offre aucune justification morale pour imposer aux bailleurs de fonds internationaux une obligation de solidarité consistant à dépenser l'argent de leurs contribuables.

1-      http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/02/cap-haitien-taxes-douanieres-sur-les.html

2-      http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/07/haiti-lurgence-permanente-qui-dit-tout_19.html

·         http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/06/reconstruction-dhaiti-quand-les.html

 

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 20 Juillet 2010, 13 heures 35.


Existe-il une alternative à l’aide internationale ?

Existe-il une alternative à l'aide internationale ?

Posted on 18 July 2010 by admin


« Les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts »

Charles de Gaulle


Sortir Haïti du marasme actuel, nécessite de la part des Haïtiens l'esprit d'ingéniosité et d'innovation. Il faut transcender les démarches traditionnelles et les veilles habitudes qui ont conduit au naufrage national. Le 12 janvier 2010, est un jour qui marquera notre histoire. Jamais, on a enregistré un bilan aussi lourd en pertes humaine et matérielle. Le séisme aurait causé la mort de plus de 300 000 individus et une perte « d'environ 60% du PIB national[1] ». Après l'urgence humanitaire, il va falloir passer à la longue et fatidique tache de la reconstruction qui nécessiterait énormément de moyens financiers. Selon la BID, il faut14 milliards $ pour la reconstruction. Pour cette lourde tache, le Président de la République , M. Préval ne compte que sur la générosité de la communauté internationale. Le Président va de capitale en capitale, de conférence à conférence en vue de solliciter l'aide en faveur d'Haïti. Certes, Haïti ne peut prétendre pouvoir survivre actuellement, sans un appui international. Mais, là où le bât blesse, c'est que, de promesse en promesse, la situation socio-économique du pays va de mal en pis. Il serait irresponsable et non judicieux de compter que sur la générosité internationale. Il en va de la dignité et de la responsabilité du peuple haïtien de trouver des ressources propres pour accompagner le processus de reconstruction. Dans ce qui suit, nous nous demanderons s'il est possible d'envisager d'autres moyens pour répondre aux besoins de ressources financières ? Le projet paraît bien audacieux en ces temps difficiles. Mais on se risquera tout de même à montrer que nous n'avons pas épuisé toutes les opportunités existantes.


Quatre (4)  propositions pour faire face à la difficile épreuve de la reconstruction

Les Français disent toujours : " Nous n'avons pas de pétrole mais nous avons des idées". La question qui nous intéresse ici est celle de savoir comment trouver les ressources financières pour la reconstruction nationale hormis celles accordées par la communauté internationale. Pour répondre à cette question, nous formulons quatre (4) propositions.


A- La création d'une Banque Nationale de Développement

D'abord, il nous faut un cadre rationnel de financement national et cela ne peut se faire que par la création d'une Banque Nationale de Développement en vue de collecter les fonds nécessaires pour financer seule ou conjointement les grands projets d'intérêt collectif (Routes, aéroports, transports collectifs, logements sociaux et autres équipement collectifs). Elle pourrait aussi accorder des prêts à plus ou moins long terme aux collectivités territoriales, aux agriculteurs et industriels. Vouloir reconstruire c'est se donner les moyens adéquats. Une telle entreprise ne peut se faire en dehors de l'Etat. La question du développement ne saurait être une affaire strictement privée ou publique. C'est la raison pour laquelle cette banque ne pourrait être que le fruit d'un triple partenariat public/privé/international. Il s'agirait d'un consortium des banques dans lequel l'Etat posséderait au minimum une minorité de blocage. On pourrait ainsi imaginer le capital social de la Banque détenu par l'Etat haïtien, le secteur privés haïtien et certaines institutions internationales (la BID,  Caribean Development Bank et  autres banques privées  étrangères). Elle aurait une totale autonomie de gestion avec un statut de société anonyme dirigée soit par un Conseil d'Administration ou par un Directoire avec Conseil de Surveillance. Elle aurait une structure organisationnelle, transparente, sérieuse et efficace au même titre que les grandes banques étrangères. Elle serait certifiée ISO (International Standard Organisation) appliquant ainsi les principes de management par la qualité et auditée chaque année. Les conditions d'accord de crédit seraient transparentes et réglementées. Le risque de crédit serait géré de façon efficace. Tous les prêts accordés seraient couverts par un mécanisme d'assurance (Crédit Default Swap) contre le risque de défaut de l'emprunteur (incapacité de rembourser, ne pas payer ses annuités à temps).


Canaliser les transferts des haïtiens d'outre-mer

Une fois, ce cadre de financement rationnel et solide créé, nous pouvons envisager la canalisation des transferts des Haïtiens d'outre-mer via la Banque Nationale de Développement et les orienter vers la reconstruction et le développement du pays. Selon le FOMIN[2], les transferts des haïtiens d'outre-mer vers Haïti, ont été évalués à 1.8 Milliards $ en 2007. Ce chiffre ne prend pas en compte les transactions faites par voie informelle. Elle  pourrait à travers une stratégie de développement international, implanter une succursale dans chaque mégapole étrangère à forte concentration de la communauté haïtienne (New York, Montréal, Paris, etc.). Si la Banque prélève en moyenne 6% de frais sur ce montant. C'est 108 millions $ qui revient annuellement à la banque pour financer le développement.


Collecter une partie de l'épargne des haïtiens d'outre-mer

Outre la canalisation de transferts, on pourrait aussi envisager la collecte d'une partie de l'épargne des haïtien d'outre-mer à partir d'un simple dépôt à terme par exemple un « Plan Epargne Logement » de maturité 7 ans à raison de 200 $ ou 147 Euros par mois (taux de 1.36 $ = 1 euro). Si 500 000 Haïtiens d'outre-mer sur plus de 2 000 000 souscrivent à ce Plan épargne, c'est : 500 000* 200 $ = 100 000 000 $ par mois. Ce qui donne annuellement : 100 000 000 * 12 = 1.200.000.000 $ en terme de collecte d'épargne par la banque de développement. Plusieurs pays ont privilégié cette approche de canalisation de transferts et de collecte de l'épargne de leurs ressortissants. On peut citer les cas du Maroc, de la Tunisie avec plusieurs banques en France, Belgique et Espagne. On peut aussi mentionner le Mali  avec sa banque de développement en France.


B- Le lancement d'un Grand Emprunt National

Dans le cas d'Haïti où tout doit être reconstruit, il n'est pas inutile d'en appeler à l'élan civique et patriotique de tous les haïtiens au sens d'un effort de solidarité nationale. Disposant de plus de 2 millions d'Haïtiens à l'extérieur du pays, l'Etat pourrait lancer un grand emprunt en direction principalement de la diaspora haïtienne via la Banque Nationale de Développement. En 1993, l'ancien premier ministre français Edouard  Balladur, trouvant la France dans une situation socio-économique grave, a lancé un emprunt dit « Emprunt Balladur » aux français pour redynamiser l'activité économique. Le montant initial était de 40 milliards de francs ; il a eu un succès tel que l'Etat français en a recueilli environ 110 milliards de francs.  Quant au cas d'Haïti, on chercherait à lever 1 000 000 000 $ à travers des « bons de développement » de maturité 10 ans, émis et garantis par la Banque Nationale de Développement (consortium réunissant Etat, Secteur Privé haïtien et l'International).  Il s'agirait d'une forte mobilisation citoyenne, de toutes les forces vives du pays au sens d'un effort de solidarité nationale. L'argent récolté servirait à investir dans des projets d'utilité collective tout en préservant la rentabilité des investissements. On pourrait penser à créer des sociétés de transport terrestre, maritimes et aérien, logements sociaux, sociétés d'autoroutes, de chemins de fer par exemple, industries. On pourrait même donner droit et non obligation aux souscripteurs la possibilité de transformer le nominal et les intérêts à maturité en actions de ces sociétés à prix préférentiels. Ils deviendraient ainsi propriétaires de celles-ci. Pour assurer le succès d'untel projet, il faut des moyens incitatifs tels que la double nationalité, le vote des haïtiens à l'étranger via les ambassades, la rétention d'un mois de salaire de tous les membres des pouvoirs exécutif et législatif (Président de la république, PM, Ministres, Secrétaires d'Etat, Parlementaires, etc..) pour la souscription de ces bons, la mise en avant du patriotisme haïtien, la nostalgie du pays et le désir de vivre ensemble, transformeraient à coup sur ce projet en un grand succès national. Ces moyens incitatifs ont été mis en évidence par Dilip Ratha[3] qui reconnaît en cette approche un moyen sure et stable de financement.  L'idée des Bons de développement est la meilleure façon de capter une partie de l'épargne des Haïtiens d'outre pour financer le développement. Actuellement, la qualité de signature de l'Etat haïtien ne lui permettrait pas de trouver preneur de ses bons sur un marché financier. Quand bien même, on trouverait preneur, cela reviendrait trop cher à notre pays de passer par les marchés obligataires étrangers. C'est dans ce contexte, qu'Israël a eu recours à sa diaspora. À la suite de la Guerre d'Indépendance, Israël était un pays économiquement sinistré. Les immigrants qui affluaient d'Europe et de pays arabes vivaient dans des abris primitifs. La nourriture était rationnée et le pays ne disposait d'aucune infrastructure économique. Après avoir essuyé un refus de la Bourse de New York de lever des fonds, le Premier Ministre David Ben-Gourion a pris la décision de créer l'Organisation des Obligations de l'État d'Israël pour financer les infrastructures du pays »[4]. Ces bons furent réservés à la diaspora juive établie partout dans le monde. De 1951 à nos jours, Israël a levé 31 milliards $ pour financer son économie.


L'expérience de l'Inde n'est pas non plus négligeable. En effet, à travers 3 opérations : « India Development Bonds » (1991)  avec 1.6 milliards $, « Resurgent India Bonds » (1998) avec 4.2 milliards $ et « India Millennium Deposits » (2000) avec 5.5 milliards $ [5], l'Inde a sollicité le support de sa diaspora dans le cadre du financement de son développement. Selon Dilip Ratha, avoir recours à l'argent de sa diaspora via de bons est un moyen indépendant de mobiliser des capitaux pour financer pour financer le développement.


C- La création d'un fond souverain dit « Fonds Louverture »

Un Fonds Souverain est un fonds d'Etat. Le premier fonds souverain créé, a été le fonds du Koweït en 1953. L'idée de la création d'un tel fonds en Haïti, est loin d'être négligeable. Nombreux sont les Etats ayant jugé nécessaire de se doter d'un tel fonds. On peut citer la France , Norvège, Emirat Arabe Unis, Etats-Unis, Chine, Koweït, etc.…


Le Fonds souverain serait un fonds d'assurance

Chaque année le pays est susceptible d'être frappé par des cyclones et inondations pouvant  causer d'énormes dégâts au niveau agricole et des infrastructures. Haïti  a connu durant ces cinq (5) dernières années:


-       Quatre (4) ouragans dévastateurs causant d'énormes dégâts humain et matériels

-       Des émeutes de la faim aboutissant au départ du MP J.E Alexis.

-       Plusieurs grèves de transports causés par la hausse de prix du pétrole sur le marché international.

-       Un tremblement de terre terrible aux conséquences dévastatrices.


Mais ce que beaucoup d'entre nous ignorent, c'est qu'il existe des mécanismes qui permettent de gérer ces grands risques en terme d'assurance aux dommages causés. Il est possible de se prémunir tout aussi bien contre les risques liés aux matières premières qu'aux catastrophes naturelles. Le marché traditionnel des assurances ne permet pas de couvrir ces grands risques. Il existe des mécanismes appropriés pour les gérer. Avec un tel fonds, il deviendrait possiblement de se couvrir contre les catastrophes naturelles en termes de dommages causés.


Le Fonds souverain serait aussi un fonds spéculatif

Nous ne cesserons de le dire, il faut sortir de la vision traditionnelle pour embrasser une nouvelle approche. Cette nouvelle vision du pays passe nécessairement par l'esprit d'innover. La Banque Nationale de Développement, chercherait à avoir une expertise en terme de gestion d'actif. De cette fonction, on saura comment partir d'un fond initial, le faire fructifier pour financer le développement. Georges Soros plus connu chez nous pour ses œuvres caritatives que pour son talent de grand financier, a réussi à accumuler une véritable fortune en très peu de temps. Beaucoup d'entre nous, ignorent les techniques employées par ce Monsieur, qui lui ont valu d'être le 24 ième homme le plus riche des Etats-Unis avec une fortune estimée à 13 milliards $ en 2009, selon le classement du magazine Forbes, ce qui représente deux (2) fois la richesse d'Haïti (PIB national = 6, 95 milliards $ en 2009). Georges Soros a utilisé des techniques couramment utilisées par les grandes banques étrangères, les hedge Funds, etc. Ces techniques pourraient être aussi utilisées par nous pour faire fructifier le fonds initial et dégager ainsi des ressources pour financer le développement.


C- Le partenariat avec des fonds éthiques et souverains

Il existe une catégorie des fonds qu'on appelle couramment « fonds éthiques » qui financent des investissements dits éthiques. Ces fonds essaient de concilier des objectifs financiers classiques (recherche de performance) avec des critères de sélection sociaux, éthiques ou écologiques. L'investissement Social et Éthique peut être réparti aujourd'hui selon les trois axes de développement suivants :

1. L'Investissement Socialement Responsable
2. L'investissement solidaire
3. L'investissement islamique


Certains de ces fonds peuvent dans certains cas appliquer des critères d'exclusion tels que les secteurs de l'armement, de l'alcool et du tabac pour des raisons éthiques ou religieuses. Certains incluraient des investissements allant dans le sens du développement des pays du tiers monde. Dans le cadre des grands projets d'Etat, les partenariats en terme de financement avec les fonds éthiques et les fonds souverains étrangers ne seraient pas négligeables. Le puissant fonds souverain des Emirats Arabes Unis « Abu Dhabi Investment Authority » totalisant un montant total d'actifs de 875 milliards de dollars us, ayant des participations dans des nombreuses sociétés étrangères est un exemple possible de partenariat.


Paris, Jean-Eric PAUL,Economiste.


PS : article mis à jour, écrit en 2007, publié en partie dans le journal LE MATIN en novembre 2008