dimanche 8 mars 2015

Remarques sur une bêtise de Kerlens Tilus pour mieux comprend le Janus de la diplomatie. (Texte de Cyrus Sibert)

L'anti-Martelly est une maladie qui empêche aux intellectuels haïtiens d'aborder sérieusement les questions nationales. Plus, ils écrivent, plus ils prouvent leurs limites. Ce constat est presque général.



1- Tout d'abord, qu'est ce qui a de si étrange quand la Présidence joue le calme après que son Ministre des affaires étrangères eut adopté une position de fermeté? C'est normal et cela se fait partout dans le monde. Vladimir Putin joue la fermeté et son Ministre des Affaires Etrangères, le calme. Le Département d'Etat et le Pentagone avaient annoncé des frappes contre la Syrie, la Maison Blanche a décidé de ne pas donner le feu vert. Kerlens Tilus ne nous dira pas que le Ministre Russe est un pro-américain, ni qu'il y a des pro-syriens ou des "Salami" à la Maison Blanche, encore moins que le Secrétaire Américain avait donné sa démission. 

2- Qu'est ce qu'il y a de si drôle si le Chef d'Etat d'un pays sans forces de défense décide de privilégier la diplomatie au lieu de proférer des menaces qu'il ne pourra pas exécuter? Kerlens Tilus devrait plutôt blâmer ses amis Lavalas/Aristidiens qui avaient détruit les Forces Armées d'Haïti, vendu les avions de l'aviation haïtienne à la République Dominicaine, cela après avoir imposé un embargo économique sur Haïti. Le Président Martelly utilise les couloirs diplomatiques pour faire pression sur la République Dominicaine, c'est le comportement réaliste et pragmatique à tenir. D'ailleurs, la République voisine n'a jamais subi autant de pression de toute son histoire. CARICOM, l'OEA, l'ONU, toutes ces instances internationales exercent des pressions sur la République Dominicaine grâce aux initiatives diplomatiques du gouvernement en place. 

3- A RéseauCitadelle, nous militons en faveur de la diversification des sources d'approvisionnement d'Haïti et des débouchées pour les étudiants haïtiens. Si les Dominicains utilisent l'immigration pour faire pression sur Haïti, les liens économiques entre les deux pays devraient constituer pour nous haïtiens une arme diplomatique. Cela demande du temps pour atteindre cet objectif, mais nous devons aller dans cette direction. Walmart (USA) s'approvisionne en Asie, en Chine, mais pas du Mexique ni du Canada. Nous pouvons faire un effort pour avoir d'autres fournisseurs loin de nos frontières immédiates. Si les dominicains ne veulent pas de nous, alors nous ne voulons pas non plus de leurs produits. Sur ce point, nous observons le comportement des autorités en place et de la bourgeoisie haïtienne avant de décider si une campagne dénonçant leur complicité avec le racisme dominicain est justifiée. Pour le moment, ce serait irresponsable de jouer la carte de la fermeté sans tenir compte de la réalité économique et sans se soucier de la sécurité des centaines de milliers haïtiens qui résident en République voisine. 

4- Kerlens Tilus, ferait mieux de questionner cette attaque contre le Consulat dominicain, un jour avant la réunion de la CARICOM au Bahamas sur la politique anti-haïtienne en République Dominicaine. Comment la République Dominicaine a pu obtenu cet incident diplomatique, à point nommé, exactement quant elle était en difficulté? Un incident qui lui a permis de mettre Haïti aussi sur le banc des accusés. Nous devons nous poser des questions sur la présence au sein de cette manifestation de l'aile extrémiste de l'opposition (MOPOD), accusée depuis plus d'un an d'être financée par la République voisine. Alors que des membres de la société civile dénonçaient le racisme en République voisine, des mercenaires biens rémunérés faisaient leur travail au profit des intérêts dominicains. Une analyse corroborée par des témoignages de jeunes qui avaient pris part à cette marche. 

De plus, faut-il signaler que l'opposition radicale connue sous le nom de MOPOD n'est pas à son premier coup d'essai. En décembre 2014, l'Ambassadrice des Etats-Unis Parmela Withe a été attaquée par des membres de cette organisation politique suite à sa participation à une réunion avec l'opposition radicale. A plusieurs reprises, cette organisation radicale a tenté d'apporter sa violence politique devant l'Ambassade des Etats-Unis.

5- Le syndrome de Benghazi. L'attaque contre l'Ambassade des Etats-Unis en libye et l'assassinat de l'ambassadeur en poste dans ce pays crée au niveau international une peur bleue des attaques contre des installations diplomatiques. Les ambassades sont la cible privilégiée des terroristes. A ce niveau, il est clair que toute violation de l'espace consulaire de la République Dominicaine entrainerait une condamnation unanime de la Communauté Internationale, afin d'éviter la répétition de ce mauvais précédent. On peut comprendre que les pressions auxquelles fait face le gouvernement haïtien ne viennent pas uniquement de la République Dominicaine, mais de toute la communauté internationale. Une réalité qui dépasse la compétence du Ministre des Affaires Etrangères, mais engage la responsabilité du Chef de l'Etat.

Les intellectuels haïtiens laissent apparaitre leurs limites. Ces jours-ci, pour eux, il suffit de citer le nom du Président Michel Martelly ou le nom de son ancien Premier Ministre Laurent Lamothe pour que leurs textes obtiennent un grand rayonnement. Cela peut-être vrai pour les lecteurs naifs, négligents ou trop occupés pour décortiquer ces papiers. Car, une petite analyse superficielle pourrait démontrer qu'en réalité, nous avons affaire à des bluffeurs et des démagogues obsédés, donc des fanatiques dénoués de rigueur scientifique.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
8 mars 2015
@reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr 
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(Le texte de Kerlens Tilus...)

  Duly Brutus en Difficulté

Pour se faire des ennemis, pas la peine de déclarer la guerre, il suffit juste de dire ce que l'on pense. (Martin Luther King)

Tout pouvoir a un tempérament qui le définit dans ce qu'il est et ce qu'il ne sera jamais. Le tempérament du pouvoir actuel: "lòbèyis ponpye e pouryanis ". Yo pete lòbèy, yo kreye lòbèy, yo kouri dèyè lòbèy e kou lòbèy vle tounen lòbèy tout bon pou yo, y al chache etenn lòbèy la nan lòbèy. (Daly Valet)

Selon les déclarations du journaliste Ricot Dupuy, PDG de Radio Soleil à Brooklyn, le ministre des Affaires étrangères, Duly Brutus, a été convoqué au Palais National afin de clarifier les propos tenus dans la presse haïtienne concernant la République Dominicaine. Il a été sévèrement réprimandé et a reçu l'ordre d'envoyer une lettre d'excuses à la RD. Il a été informé qu'il n'est plus autorisé à intervenir sur ce dossier qui est pris en charge par le Palais National. D'après Mr. Ricot Dupuy, Duly Brutus est confronté à un bloc pro-Dominicanie composé de conseillers durs à cuir de Martelly, l'oligarchie des affaires et des associés de Laurent Lamothe qui ont toujours vu Duly Brutus comme un politicien sans allégeance particulière à une personne ou un groupe. Bruly Brutus était sorti de son silence en raison de la pression croissante provenant de tous les secteurs de la société haïtienne. "Il a réagi avec force à des abus exercés contre des Haïtiens en République Dominicaine. Maintenant, il est confronté à la colère du régime dont l'accès au pouvoir avait été financé par la RD. Ricot Dupuy croit que Duly Brutus fait face à un dilemme: s'excuser ou démissionner. Il appelle les Haïtiens à se tenir fermes derrière Duly Brutus.

Ricot Dupuy, dans son rôle de pompier essaie de sauver la peau de Duly Brutus qui ne vaut même pas un sou aujourd'hui pour avoir choisi d'entrer "tête baissée" au sein du pouvoir Tèt Kale. C'est triste de voir des hommes du calibre de Duly Brutus qui sont sur le terrain depuis des décennies servent de valets aujourd'hui à Michel Joseph Martelly, un inculte qui n'a allégeance qu'à l'argent sale. La diplomatie haïtienne est en mode "lòbèy". Rares sont les membres du corps diplomatique qui comprennent leur mission en terre étrangère. Il faut être bien fou pour qu'un Haïtien dans une représentation diplomatique à l'étranger croit qu'Haïti a une politique étrangère. Que fait Duly Brutus au ministère des Affaires Etrangères? Récemment, le chancelier haïtien a annoncé des mesures pour revitaliser la diplomatie haïtienne. Quand nous regardons le personnel de nos consulats et ambassades à travers le monde, cela fait pitié. Même au 19e siècle, Haïti avait de grands messieurs qui représentaient le pays avec brio ailleurs et qui étaient capables de défendre ses intérêts, malgré les guerres intestines. Pourquoi en ce 21e siècle, Haïti ne peut pas aligner de bons éléments pour asseoir une diplomatie responsable à la hauteur de notre histoire de peuple vaillant?

Le dossier de la République Dominicaine est agité par des coquins qui ont beaucoup à perdre si Haiti se prend en mains. "Kouman Duly Brutus fè nan cho e ap chochonèt?" L'État haïtien a boycotté la manifestation du Collectif du 4 Décembre tenue le 25 Février dernier, et l'on se demande bien si les incidents malheureux enregistrés n'étaient pas un coup monté. Les images montrent clairement que quelques individus ont investi le consulat dominicain pour souiller le drapeau de ce pays, ce qui a provoqué l'indignation des dirigeants dominicains qui ont tout leur droit d'être fâchés puisqu'il est question de leur souveraineté. Où était la Police Nationale d'Haïti? Est-ce qu'il y a un corps de sécurité diplomatique en Haïti pour garantir la sécurité des missions diplomatiques étrangères? A l'annonce d'une manifestation pour des raisons légitimes qui risquent de drainer la grande foule, le Chancelier Duly Brutus devrait coordonner avec la PNH pour renforcer la présence policière devant les locaux du consulat Dominicain et son ambassade. Mais, la clairvoyance manquait à notre chancelier. En Haïti, nous n'avons pas cette culture d'assumer nos responsabilités et de tirer les conséquences de nos inconséquences. Tout voum se do, c'est la culture du "lòbèy" comme le souligne le journaliste Daly Valet. Les dirigeants haïtiens jouent à un jeu qui risque de permettre au Dominicains de soigner leur image dans l'opinion publique internationale.

Dans ce dossier brûlant, on doit remarquer comment les duvaliéristes et les lavalassiens gardent la même posture que les tèt kaliens au pouvoir. Ils sont tous muets. Ce n'est pas une question d'intérêt national qui est en cause, mais bien d'intérêts personnels. Tout moun mouye. Combien d'anciens et de nouveaux fonctionnaires de l'état de tous les régimes confondus ont des biens meubles et immeubles, et mènent des affaires en République Dominicaine? Est-ce que la République d'Haïti, république bananière à juste titre peut tenir tête à la République Dominicaine quand nous savons que des collabos haïtiens travaillent pour le compte de la RD au détriment du pays? Voilà pourquoi nous ne cessons d'appeler nos compatriotes au calme sur les réseaux sociaux. Haïti n'est pas en mesure de donner une réponse claire et directe à la RD vu que nos dirigeants sont ceux mêmes qui nous rapetissent. Au point où nous sommes, se défaire de la tutelle dominicaine et presqu'impossible. Non seulement, nous n'avons pas le leadership responsable qu'il faut, notre pays est infesté de malfrats qui sont prêts à tout détruire sur leur passage. Il est plus facile de suivre le courant salamique de la médiocrité et de l'irresponsabilité que d'aller à contre-courant. Sont taxés d'imbéciles, ceux qui croient qu'Haïti peut être un pays souverain qui crée des opportunités pour ses citoyens, et ceux qui veulent se livrer corps et âme dans la bataille pour une nouvelle Haïti.

Si nous nous mettions à suivre les déclarations fantaisistes et le comportement larbinique des apatrides haïtiens, nous aurions cassé notre stylo. Mais, sachant que la parole bien pensée et prononcée peut être libératrice, nous avons le devoir de continuer à nous prononcer. Le pays ne peut pas continuer à descendre dans l'abime bien que c'est le vœu pieux de nos dirigeants et de nos élites. Nous devons sortir dans le sensationnel pour aborder les choses à tête reposée. Dire ce que l'on pense dans l'Haïti banditlégalisé est déjà une grande preuve de courage et constitue une déclaration de guerre à ces forces rétrogrades. La plupart des bourreaux d'aujourd'hui ont été les opprimés d'hier qui ont pris gout au lucre. Le dossier de la République Dominicaine est agité à des fins politiques ces derniers jours. Certains penseurs haïtiens, durant ces dernières années ont abordé la question lucidement et ont fait des propositions judicieuses. Nous recommandons le livre  " Béquilles " - Continuité et ruptures dans les relations entre la République Dominicaine et Haïti de Leslie Péan, paru en 2014 au C3 Editions. Haïti et les Haïtiens continueront à végéter et souffrir tant qu'il n'y ait pas l'éclosion d'une conscience collective et de leaders responsables.

Nous sommes rassurés que les prises de position sensées et réfléchies finiront par trouver écho dans l'âme de ces millions de jeunes haïtiens dont l'avenir parait très incertain. Se la pou n pat la, nou deja la, fòk nou reziye n goumen ak bandi. Si Duly Brutus n'est pas un homme paille, il devrait remettre son tablier. On verra dans les jours à venir si l'originaire de Limbe est doté d'une colonne vertébrale et sera en mesure de prendre les décisions requises pour calmer la tension entre les deux pays partageant l'Ile d'Hispaniola sans flétrir le peu d'honneur qu'il nous reste.

Kerlens Tilus  03/06/2015
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

Haïti - Politique : Lancement de la Politique égalité homme-femme



Haïti - Politique : Lancement de la Politique égalité homme-femme
Vendredi, dans le cadre de la Journée Mondiale de la Femme, à l'École Nationale d'Administration Publiques (ENAP), le Premier Ministre, Evans Paul en présence notamment d'Yves Rose Morquette, la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) et de l'Ambassadrice canadienne en Haïti, Paula Caldwell St-Onge, a procédé au lancement de la « Politique égalité homme-femme : autonomisation des femmes », une initiative du Ministère à la Condition féminine.

Dans son discours, le Chef du Gouvernement a déclaré s'adressant à la Ministre Morquette « [...] permettez que je présente à vous et à vos collaborateurs mes plus vives félicitations pour cette louable initiative de « Politique égalité homme-femme : autonomisation des femmes » Ce thème est d'autant plus cher à ce gouvernement que je dirige, que l'équité de genre a toujours été l'une de ses préoccupations essentielles.[...]

Le Gouvernement ne saurait rester insensible à une telle initiative qui souscrit à l'objectif démocratique de notre Constitution, de respect des droits fondamentaux de tout un chacun en général et du principe d'égalité entre homme et femme en particulier. [...]

Madame la Ministre, l'Etat haïtien et son gouvernement, que je représente, approuvent ce document cadre de référence [...] Cette politique que j'ai l'honneur de lancer aujourd'hui est le résultat d'un processus participatif initié en 2008 avec l'implication de tous les secteurs nationaux. J'invite donc tous les secteurs[...] dès aujourd'hui, à appliquer dans leurs actions respectives, les mesures qui s'y trouvent, pour que, concrètement, à l'horizon 2034, Haïti s'inscrive au concert des nations, comme une société juste, équilibrée et égalitaire ! »


Lors de son intervention, l'Ambassadrice Paula Caldwell St-Onge, a souligné « L'égalité entre les femmes et les hommes est l'un des principes fondamentaux des droits de la personne et une priorité de l'engagement du Canada dans le monde et en Haïti [...] Nous sommes particulièrement fières d'avoir contribué à la démarche du gouvernement haïtien pour mettre en place des lignes d'actions concrètes par l'État pour promouvoir l'égalité des genres [...] Le Canada est honoré d'avoir été partie prenante de cette collaboration harmonieuse et fructueuse tissée au fil des sept dernières années entre les expertes canadiennes-québécoises et les cadres du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes [...] Vous pouvez être assurés que le Canada continuera d'accompagner le MCFDF à travers nos différents programmes pour la promotion de l'égalité homme-femme en Haïti ».

Source: HL/ HaïtiLibre 


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samedi 7 mars 2015

Flash!!! Marche à Montreal aujourdhui / today à 2pm #StopApartheidRepDom

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SOS! Operasyon atak kont legliz katolik...Fok lapolis (PNH) ak gouvènman Ayiti vijilan...

Guen yon operasyon nan peyi Dayiti #Haiti kap frape legliz katolik. Nan period eleksyon sa moun ki konnen fos legliz katolik ap chache soulve li kont pouvwa Martelly a. Se nan tout peyi Dayiti yap atake kay mè ak pè, vole, vyole. Bagay sa sanble yon operasyon planifye ki mande vijilans lapolis ak gouvènman.

Nou paka jwe ak sa. Nou konnen koman zot pa janm renmen bon relasyon ant Vatican ak Gouvènman li pa kontwole. Depi divizyon gwo legliz ti legliz, zot toujou pran legliz la kom yon zouti politik.

Nou paka jwe ak sa!
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vendredi 6 mars 2015

6 mars 1996 , Marie Christine Jeune face à Aristide et ses chimères. (Texte de Patrick Désulmé)

"Devoir de mémoire pour nos victimes du devoir''

« Une grande Nation, dont le destin a souvent été tragique, n'a rien à craindre de la vérité » (ROBERT BADINLER; 1992)

On se souvient! Le 6 Mars 1996, au cours d'une rencontre entre  un ex-Président, des chefs de gangs (l'armée rouge) de Cité Soleil et certains policiers affectés au commissariat de cette commune, une jeune policière du nom de Marie Christine Jeune déclara : «La constitution m'interdit de serrer les mains d'un bandit armé. S'ils remettent leurs armes à la police je ferai la paix avec eux, Mr. le Président. » Cette déclaration, certains diraient naïve, d'autres courageuse, lui a couté la vie puisqu'elle fut, le lendemain, violée, torturée puis assassinée. Loin d'un regard subjectif de cet acte portant sur les homicidaires présumés, l'objet de notre démarche, plutôt objective du point de vue criminologique, cherche à questionner les réactions sociales face à cet évènement à la suite duquel la policière a été tuée. Cette démarche, n'ayant aucun visé de politique partisane, consiste à susciter des réflexions au sein de la PNH quant à sa légitimité au niveau interne, surtout, sur le rôle primordial de la hiérarchie dans la commémoration des victimes policières et certaines actions vers la commémoration des victimes du devoir. Quant aux pouvoirs politiques, de ne pas commettre les mêmes dérives politiques, de ne pas verser dans l'autoritarisme où le Prince c'est l'État.
 
Une signification.
 
La déclaration faite par Marie Christine Jeune, en la mettant dans son contexte, fait d'elle l'héroïne de la Police Nationale d'Haïti (PNH). De cette institution, elle fut la première à faire preuve d'un tel courage et de croire dans l'avènement d'un État de droit en Haïti. Durant cette période, bon nombre de policiers voulant s'enrichir rapidement et monter dans la hiérarchie cherchaient la bénédiction, comme on le disait dans le milieu policier, de « l'homme de Tabarre ». Pourtant, Marie Christine, comme tant d'autres, choisissait de faire au quotidien son travail policier qui consiste à protéger et servir la population de ce vaste bidonville (Cité Soleil) du Département de l'Ouest. 

«La constitution m'interdit de serrer les mains d'un bandit armé. S'ils remettent leurs armes à la police je ferai la paix avec eux Président». Le Président d'alors ordonnait aux policiers de faire la paix par la poignée de main symbolique avec un chef de gang du nom de « Jeneral Titi ». Comprenant que c'est aux « criminels » d'abandonner leurs activités criminelles, de cesser d'endeuiller les familles haïtiennes en déposant leurs armes à feu, Christine surmontait sa peur d'être remerciée de la PNH sur ordre express du Président et d'affronter le chef de gang en question et ses lieutenants aux risques de sa vie.

Elle prenait la parole pour dire NON au Président sachant que la PNH, étant constitutionnellement établie, ne saurait négocier la paix avec des « hors la loi » politisés. Christine s'était élevée parmi les grands de notre époque et devrait être considérée comme un franc allié du principe américain selon lequel qu' « on ne négocie pas avec les terroristes ». Elle croyait dans les valeurs républicaines et celles de la primauté du Droit comme étant un processus menant vers un idéal démocratique. On reconnait, certes, que l'État est souverain mais, limité par le droit constitutionnel. En 1956, Winston Churchill eut à dire à ce propos: «Voici une loi qui est au-dessus du Roi et que même le Roi ne doit pas violer. Cette réaffirmation d'une loi suprême et son expression dans une Charte générale est la grande valeur de La Grande Charte "Magna Carta". Ce qui en soit même justifie le respect qui lui est accordé par le peuple.». L'État de droit est aux antipodes d'un État chaotique ou anarchique dans lequel les lois seraient inexistantes ou bien ne seraient pas respectées, appliquées ou observées.
  
 Par son courage, cette policière se tenait debout au nom, non seulement de la PNH mais, surtout, celui de toutes les victimes (primaires, secondaires et tertiaires) d'alors et d'aujourd'hui. Impossible de citer tous les policiers victimes de leur devoir depuis la création de la PNH mais, on se rappelle nombreux sont ceux et celles tués lors des évènements de 2004; les assassinats en série des policiers Walky Calixte, Jevousaime Marcelin et Jean Richard Ernst Cayo dans la commune de Carrefour; En 2011, l'ancien directeur de la PNH, Monsieur Mario Andrésol, annonçait qu'«au cours des cinq dernières années, 278 policiers ont été tués» (Radio Métropole : 2011), soit en moyenne 55 policiers par année, ou au moins 1 policier par semaine. Le porte-parole de la PNH avançait que : « De janvier 2014 à nos jours, 10 policiers ont été tués et  11 autres blessés contrairement à l'année dernière où 12 agents des forces de l'ordre avaient perdu la vie et 19 autres blessés ». De toutes ces déclarations, il n'a jamais été mention du statut des enquêtes judiciaires, le nombre de cas résolus, etc…Juste des données statistiques.

Une certaine légitimité.
 
Ce qui nous concerne, c'est l'inertie sociale (la société civile, les familles des victimes, les policiers, etc.), institutionnelle (le système  judiciaire – police, tribunaux, prison) voire, étatique (les pouvoirs publics) face à ce type de criminalité, ayant pour cible les policiers et l'institution étatique que ces derniers représentent, qui affecte l'essence même de l'État, soit sa capacité de protéger ses agents qui, à leur tour, assureront la protection des vies et des biens de la population.  Combien de présumés assassins de tous ces policiers, victimes du devoir, qui ont été traduits en justice? Ici, on parle de légitimité par les résultats.

 Dans ce contexte, le pouvoir politique apparait fragile par son incapacité  de maintenir l'Ordre, puisque ces agents d'application de la loi et de service d'ordre sont systématiquement ciblés et tués. Pourtant, « Le maintien de l'ordre est la quintessence même de la fonction gouvernementale. Non seulement la légitimité du pouvoir est pour une large part dépendante de sa capacité à maintenir l'ordre, mais l'ordre constitue le critère permettant de dire si un pouvoir politique existe ou non» (Loubert DEL BAYLE; 2006). Donc, s'en prendre à la police, c'est de s'attaquer aux pouvoirs étatiques. Si la réponse institutionnelle n'en est rien de proportionnelle face à ces meurtres à répétition, la PNH, en particulier, en sortira aussi affaiblie et verra sa légitimité fragilisée. À bien des égards, la PNH, étant une des institutions d'implémentation de la politique criminelle du pouvoir politique, doit sa légitimité à sa capacité de répondre aux demandes sociétales en matière de sécurité, de maintien de l'ordre, de la garantie des libertés individuelles, etc. Qu'en sera-t-il si la PNH n'arrive pas à garder même une certaine légitimité à l'interne (par responsabilisation institutionnelle), c'est-à-dire, auprès de ses propres agents? Le policier a besoin d'être convaincu de sa protection auprès de l'institution pour laquelle il est appelé à faire le sacrifice ultime, le jour venu. Cette assurance se traduit en des équipements de meilleure qualité, des formations de haute qualité, d'une sécurité sociale appropriée, d'un salaire compétitif, d'être un justiciable à part entière (n'en déplaise à certaines organisations dites de « sociétés civiles »). Convaincu, le policier sera motivé pour maintenir et rehausser cette légitimité si importante pour l'institution et, en dernier recours, pour le pouvoir politique. Il faut que les pouvoirs publics, y compris la hiérarchie de la PNH, comprennent qu'il est nécessaire que le policier ait confiance dans l'Institution. (Sujet d'un prochain article).

Un devoir de mémoire. 

Dans toutes les sociétés, même autoritaires, on commémore les morts considérés comme victimes et/ou héros. Ce devoir des mémoires collectives « ne sert pas seulement la défense de valeurs abstraites et une construction identitaire, il s'inscrit aussi et avant tout dans un objectif de reconnaissance, souvent lié à la revendication très concrète de droits ».

En Haïti, pourquoi commémorons-nous nationalement nos héros d'antan ayant fait le sacrifice ultime, l'exploit inédit pour Haïti? Quid de nos victimes? C'est dans le but de garder leur mémoire vivant dans l'imaginaire collectif haïtien, mémoire qui permet de réfléchir sur le contexte historique, la dimension et la reconnaissance des actes posés, la leçon historique, la transcendance vers l'identification et la construction d'une identité nationale, etc… 

La société haïtienne, le pouvoir étatique, la PNH surtout, ont un devoir de mémoire envers Marie Christine Jeune. Cette policière incarne certaines valeurs dignes de toute institution policière : le courage comme élaboré plus-haut; la compassion par le sentiment d'empathie envers  les victimes de ce groupe criminel armé lorsqu'elle parlait en leur nom, espérant de mettre fin à leur souffrance.
 
Des petites actions.

La PNH en accord avec le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) et le gouvernement devraient décréter le «6 Mars, Journée commémorative des victimes du devoir ».  Des victimes du devoir, ce sont tous ceux et celles exerçant une fonction officielle de sécurité publique de proximité qui sont morts dans l'exercice de leur fonction ou des suites de celui-ci. Dans cette catégorie, on trouverait les policiers, les militaires, les pompiers, les agents pénitentiaires, les ambulanciers.

Aussi, ce sera le jour officiel de décorer les agents des services de sécurité publique, selon des catégories comme, comportement exemplaire,  acte de courage individuel et/ou collectif, compassion, etc… 

Ensuite, on construirait une authentique place publique du souvenir avec une statue grandeur nature de Marie Christine Jeune comme l'héroïne contemporaine des services publics de sécurité et d'application de la loi en Haïti. Les artefacts et/ou les symboles publics servent tous aussi à identifier les mémoires collectives d'une société.

Enfin, c'est de créer des supports de type littéraires, artistiques, académiques, des récits et même des décisions judiciaires, etc…afin de partager et de transmettre ce genre de mémoire. C'est toute une nécessité car, cette démarche ayant  pour objectif de construire certaines représentations sociales déboucherait sur un sentiment de cohésion au sein des policiers. 

Tout compte fait, l'absence des mémoires consiste à se verser dans une  certaine amnésie  collective délibérée en répétant les mêmes erreurs du passé. Les conséquences sont nombreuses, entre autres, celle d'absence de réflexion sur des expériences tragiques, mais d'une vertu pédagogique et thérapeutique majeure. Donc, se priver de mémoires, d'expériences fondamentales, c'est de se rendre vulnérable aux aléas du choix de l'oubli. La société, l'institution policière (la PNH), les pouvoirs publiques et, en dernier recours, la démocratie en sortiront gagnants des réflexions et débats que provoquent les mémoires, surtout celle du feu policière, Marie Christine Jeune, sur la question de la primauté du Droit en Haïti.

L'auteur : Maitre en Criminologie Appliquée (Université d'Ottawa), ancien policier de la PNH (95-98), deux missions internationales (MINUSTAH 2010-11 et 2013-14), policier de la Ville d'Ottawa (Canada). 

Références:
  
FRANCOISE MAYER, « David El Kenz, François-Xavier Nérard, éds., Commémorer les victimes en Europe», Cahiers du monde russe [En ligne]
HAITI PRESSE NETWORK. (2014), La police haïtienne était hyper-professionnelle… Édition du 23 Octobre. [En ligne]. 
LOUBERT DEL BAYLE J. L. (2006), Police et politique: une approche sociologique, Paris, L'Harmattan.
PERSPECTIVE MONDE. (2014), État de droit, Université Sherbrooke, [En ligne].
RADIO MÉTROPOLE HAITI (2011), La PNH commémore ses 16 ans, Édition du 13 juin. [En ligne].

 
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Martelly appelle au calme dans les relations avec la République Dominicaine


Le chef de l'état haïtien, Michel Martelly, appelle les haïtiens au calme pour favoriser des relations harmonieuses entre Haïti et la République Dominicaine. 

Il a condamné les attaques contre les ressortissants dominicains résidant en Haïti faisant valoir que ce comportement peut provoquer des représailles contre les étudiants haïtiens en République Dominicaine. Il dénonce également l'attaque contre le Consulat dominicain à Pétion ville expliquant que ce comportement est condamné par l'ensemble de la communauté internationale. Haïti doit respecter les conventions internationales sur les relations diplomatiques, a-t-il insisté. 

Le président Martelly assure que le gouvernement entend utiliser les voies diplomatiques pour résoudre le différend avec la République Dominicaine. Nous ne pouvons entrer en conflit, nous n'avons même pas une armée, a lancé le chef de l'état haïtien rappelant que la situation d'Haïti et de République Dominicaine partageant une île est unique au monde. Nous devons œuvrer à avoir en tout temps de bonnes relations avec les dominicains, a lancé M. Martelly durant un déplacement a Léogane. 

Il a dans le même temps exhorté les autorités dominicaines à adopter des dispositions pour mettre un terme aux violences contre les haïtiens. Toutefois il a mis l'accent sur la nécessité pour que les pouvoirs publics et le secteur privé œuvrent afin de relancer l'économie nationale. Il faut que les haïtiens ne soient plus contraints de fuir leur pays, a dit M. Martelly rappelant que les migrants illégaux haïtiens sont en difficulté dans d'autres pays dont Bahamas, Türk and Caicos et Brésil. 

Source: LLM / radio Métropole Haïti 


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