jeudi 15 décembre 2016

#Haiti : Le libéralisme pourrait réussir là où la tyrannie — individuelle et/ou de la majorité — a échoué.-

Compte-rendu d’échanges avec Michel Georges — #Haiti : Le libéralisme pourrait réussir là où la tyrannie — individuelle et/ou de la majorité — a échoué.- (Texte de Cyrus Sibert)
Depuis l’annonce de le décès de mon ami Michel Georges, au Cap-Haitien, le 22 novembre 2016, à l'âge de 65 ans, je me sens attristé avec l’idée que la vie est injuste. Car, l’homme était tellement sage, tellement ouvert, avec un profond sens d’aide communautaire, d’entre-aide, de pardon et de tolérance, que notre dimension limitée ne trouve aucune justification à ce qui lui est arrivé. Je ne peux que me consoler sur ce dicton de ma mère :”Dieu dirige les évènements. Que sa volonté soit faite et respectée.” Le destin a attendu que sa maman lui précède avant de frapper sans pitié. Une dure réalité qui nous attend tous. Car, on s’imagine “Man Manno” — comme d’habitude, demander d’appeler Michel à son chevet et apprend qu’il est décédé. Cela aurait été une catastrophe. On peut dire que même devant la mort, réellement, Dieu dirige les évènements.

Je n’ai pas voulu parler de Michel Georges, parce que je pense que d’autres le connaissent mieux que moi. Le texte de Frandley Julien dans le Jounal LeNational m’a donné raison. Il y a tellement de réalisations à l’actif de Michel Georges, que je ne pouvais être le premier à m’exprimer sur sa vie. Mais, face aux répétions de sa différence idéologique à chaque fois qu’on parle de lui, j’estime nécessaire de rapporter ma compréhension de certains éléments dominant sa vision libérale qu’on assimile à la droite traditionnelle.

Pour avoir fréquenté la maison des Georges entre 2006 à 2011, je peux témoigner des idées de Michel Georges. Car, entre 2008 et 2011, se souciant de ma sécurité dans les cybercafés de la ville, Michel m’invitait à profiter de la connexion internet qui était un service rare au Cap-Haitien. Chaque matin, à partir de 10 heures, j’étais en compagnie de Michel dans son bureau où nous commentions l’actualité suivant diverses approches idéologiques.

Michel était un homme de tendance libérale. La nuance, il était contre la droite étatiste -- ces hommes ou ces groupes qui se disent de droite mais dont leur vie dépendait de l’Etat. Il rappelait toujours les caractères prédateur et corrupteur de l’Etat; l’utilisation abusive de la “puissance publique” par des démagogues qui en jouissaient personnellement au nom de la collectivité ou de la “Justice sociale”. Michel Georges mettait en garde contre le messianisme qui est le fait de croire qu’un homme de “bonne volonté” émergera pour changer Haiti. Il croyait plutôt dans la force naturelle des choses; la force de la famille, de l’individu — humain, de la société comme milieu d’échanges et d’inter-actions entre citoyens libres; la force naturelle du marché, des retombées émancipatrices de l’éducation, de la recherche et des échanges. Il était un admirateur de Frédéric Bastiat, cet économiste, homme politique et polémiste libéral français.

Michel Georges concevait l’évolution de la société par le respect de la dignité humaine. D’où, le caractère sacré du respect des libertés civiles et politiques. Il insistait sur le danger que représente le relativisme pour la liberté et la morale. D’après lui, au lieu de s’aventurer dans une inflation de droits à connotation idéologique comme “droit au sourire”, “droits à l’amour”, “droit au sommeil”, “droit au bonheur”, “droit à la colère”, au point de tout confondre, Il serait mieux de se concentrer sur les libertés fondamentales civiles et politiques. A l’individu de décider de son avenir en personne libre. Michel Georges croyait fermement que le développement d’Haiti découlerait de l’implémentation totale des principes de liberté qui étaient à la base des grandes révolutions américaine, française et surtout haïtienne. Selon lui, la situation actuelle d’Haiti est le résultat de l’aliénation de cette cause pour la liberté qui avait guidé nos ancêtres avant l’indépendance, au profit des ambitions politiques donc des luttes pour le pouvoir d'État.

Après le séisme du 12 janvier 2010, Michel Georges répétait que la reconstruction d’Haiti passe par la reconstruction des familles et des individus. Il insistait sur le fait que, généralement, les villes sont construites à partir des réalités humaines i.e. les réalités socio-économiques vécues par des individus et des familles. Selon lui, 90% des maisons détruites appartenaient à des individus et des familles qui ont travaillé dur durant plusieurs générations. Des milliards de dollars mis à la disposition de l’Etat haïtien ne changeraient rien, si l’accent n’est pas mis sur le vécu des citoyens. Augmenter les moyens financiers de l’Etat ne fera qu’augmenter la corruption, le favoritisme, le clientélisme, l’assistanat… Il serait mieux de libérer les citoyens du poids de la corruption, de la bureaucratie à partir des réformes institutionnelles et structurelles, en vue de créer un cadre facilitant l’émancipation des citoyens à travers le commerce, la production, le travail. Car, selon lui, la diaspora ne demande rien à l’Etat haïtien que la liberté d’expédier des biens et/ou des marchandises en Haiti, de faire du commerce avec des membres de leur famille résidant dans le pays. L'Etat ne peut pas empécher aux citoyens d'importer certains produits parce que cela dérange des monopoles et en même temps se présenter en bienfaiteur des plus démunis. Car, il est clair que les initiatives d'importation des haitiens de la diaspora visent à aider des milliers de familles de se développer économiquement en toute liberté i.e. sans assistanat. Il faut cesser de paralyser les activités économiques les citoyens pour ensuite se présenter démagogiquement en bienfaiteur capable de subvenir à leurs besoins.

Pour Michel Georges, au lieu de créer de gros projets sociaux comme PSUGO et EDE-PEP qui augmentent le caractère paternaliste de l’Etat avec toutes les dérives que cela implique en termes de gaspillage, de détournement de fonds, de favoritisme, de clientélisme, ou de corruption, il serait plus facile de réformer l’administration publique, de diminuer les taxes et les droits de douane en vue de permettre aux citoyens de profiter des échanges commerciaux avec des peuples voisins, avec la diaspora haïtienne, des membres de leur famille qui répondent déjà à leurs besoins les plus élémentaires. C'est une follie de croire que l'Etat est capable de créer des emplois. Après avoir essayé sans succès toutes les formes d’initiatives à tendance constructiviste, faisons l’expérience des réformes institutionnelles en profondeur, capables de dynamiser l’économie.

Des réflexions qui nous ont poussé à inscrire sur notre blog www.reseaucitadelle.blogspot.com la formule suivante : “La Reconstruction d’Haïti passe par des réformes institutionnelles et structurelles en profondeur dans les domaines suivants: Douane, administration publique, justice & lois, respect du droit de propriété, libre concurrence, accès au crédit bancaire… Des millions sans des réformes auront aucun impact sur la pauvreté et le développement durable.”

Michel Georges était contre les interventions de l’Etat qui naturellement a une tendance liberticide et abusive, utilisant la puissance publique pour biaiser les rapports sociaux et économiques. Il se méfiait des impôts et des taxes qui, spécifiquement dans le contexte haïtien d’absence de service public, ne servent qu’à enrichir des paresseux insouciants et des incompétents qui occupent le sommet de l’Etat souvent par des moyens violents, illégaux, criminels et au mépris des règles de droit. Selon lui, l’Etat en Haiti paralyse la libre concurrence et la compétition; il détruit la créativité et encourage la paresse. Michel voyait dans la concurrence une source de possibilités pour l’individu qui en sort avec de meilleurs prix et services. Pour lui, la reconstruction d’Haiti passe d’abord par une mise sous contrôle de cet Etat prédateur, trop envahissant, qui depuis plus de 200 ans, exploite le peuple assoiffé de liberté — au profit d’une minorité gouvernante de la classe moyenne (politiciens traditionnels) ou d’une bourgeoisie rétrograde, à travers un système neo-féodale.

Contrairement à certaines mésinterprétations, être libéral ou être de la droite authentique ne veut pas dire qu’on supporte la bourgeoisie haïtienne ni le système économique en place. Michel Georges était très critique face à la bourgeoisie haïtienne qu’il considérait comme rétrograde, neo-féodale, monopoliste, étatiste, pratiquant un faux capitalisme ou un capitalisme à papa n’offrant aucune opportunité aux jeunes, aux intellectuels ni aux rudes travailleurs. Le capitalisme est par essence méritocratique. Celui qui peut faire fructifier l’entreprise devrait pouvoir bénéficier des avantages du système. En Haiti, c’est le contraire. L’origine et les accointances continuent de jouer un rôle primordial au point de placer des incapables au sommet de la pyramide. D’après Michel Georges, l’économie haïtienne ne pourra jamais offrir des opportunités au peuple, aussi longtemps que cette bourgeoisie refuse la libre concurrence à tous les niveaux. Une bourgeoisie doit pouvoir inventer, initier, prendre des risques, rénover. Un vrai libéral ne saurait s’associer aux "capitalistes" d'Haiti.

Désaccords et consensus!

Michel Georges et moi n’étions pas d’accord sur tous les points.

1- Il y a d’abord, le principe de la redistribution orchestrée par l'Etat:

À mes yeux, en Haiti, la réalité socio-économique des familles et des individus est tellement grave, qu’il est indispensable d’encourager un certain niveau d’intervention de l’Etat. La puissance publique devait être utilisée pour corriger certaines inégalités. Car, le niveau de paupérisation est tellement déshumanisante que jamais, une catégorie de citoyens n’arrivera à se défaire du sous-développement. Sans renoncer à sa ligne idéologique, Michel a compris ma position. Car, si je suis d’accord avec la droite sur des points comme sécurité, liberté individuelle, respect du droit de propriété, famille, liberté religieuse, je suis profondément attaché au caractère interventionniste de l’Etat sur le plan social, dans le cas spécifique d’Haiti. Nous avions trouvé un consensus sur ce sujet tout en étant conscients des dérives qui peuvent en résulter. D’ailleurs Michel Georges fut un homme capable de discuter avec des gens qui ne partagent pas ses points de vue.

2- L’autre désaccord, est le retrait de la vie publique:

Michel Georges restait en retrait de la vie publique. Il croyait plutôt à un changement profond, basé sur l’évolution des mentalités, “la révolution tranquille” à travers des débats, des groupes de discussion, de lecture et de recherche comme l’IRLEP (Institut de Recherche pour L’Economie de marché et la Prospérité) qu’il avait fondé. Une stratégie très bien rapportée par Frandley Julien dans le Journal LeNational, dans son article : Michel Georges, influenceur discret, nous quitte sur la pointe des pieds. ( http://www.lenational.org/michel-georges-influenceur-discret-quitte-pointe-pieds/ ).

Sans fanfare ni grande publicité, avec une chaine de télévision hertzienne, Michel Georges a contribué grandement à changer les mentalités, à libérer des jeunes de l’emprise étatique de l'audiovisuel, à leur faire croire en leur capacité individuelle, leur créativité. Sur le plan culturel, l’homme était le précurseur de la globalisation ou de la mondialisation avant même l’effondrement du mur de Berlin. Je ne sais pas s’il a créé la première Télévision privée de ce genre -- car, pour l’histoire et pour la vérité, je crois qu’avant TELE-7, il existait TELE-5 de Monsieur Boutros au Cap-Haitien; mais, il est incontestable que la Tele7 fut de loin la chaine de Télévision qui a eu un impact considérable sur les jeunes de notre génération, fraichement sortis de la dictature des Duvalier avec toutes ses conséquences en termes d’ignorance du monde extérieur, d’accès à l’information et aux grandes idées qui traversaient l’humanité à la fin du 20e siècle.

Michel Georges n’était pas un démagogue. Il appliquait, dans sa vie, son idéologie libérale. Il n’a pas cherché à bénéficier des faveurs de l'Etat. Contrairement à certains membres du secteur privé traditionnel qui se bousculent pour faire fortune grâce à l’Etat-papa, Michel vivait sa vie totalement dans le privé et en toute liberté. Certes, les faiblesses de la justice haïtienne et de l’Etat de droit lui ont causé préjudices. Mais, il a préféré encaisser au lieu de renier sa ferme assurance dans la liberté, le droit naturel et la dynamique de la vie civile.

Sur ce point, j’avais une autre approche. Car, je pense que la situation d’Haiti est le résultat du retrait de l’espace public, des gens de bien —trop prudents et trop réservés, au profit des délinquants sans pudeur. Face aux délinquants politiques sans scrupules, capables de mentir, de créer de fausses perceptions, d’intimider, de terroriser, de menacer, d’exproprier, d’incendier, de tuer, de “déchouke”… pour faire avancer leur cause, il faut des sentinelles pour les dénoncer, leur tenir tête et les combattre à tous les niveaux, sur tous les terrains, jusqu’au dernier retranchement. Ce que nous vivons aujourd’hui est le résultat de 25 années de timidité des gens de bien. Et, sur ce point, nous paraphrasons le Général américain Norman schwarzkopf quand il devait parler du comportement des forces américaines dans l’éventualité où l’Irak utiliserait des armes chimiques pendant la 1ère guerre du golfe : L’ennemi ne doit pas avoir aucune garantie sur ce que nous ne ferons pas. S’ils utilisent des armes non-conventionnelles, ils doivent s’attendre sans aucun doute à la riposte appropriée. Ce fut aussi la remarque du Sénateur John McCain durant la guerre de Yougoslavie : C’est une erreur de dire à l’ennemi que nous n’allons pas nous engager au sol. Il doit s’attendre à nous rencontrer partout.

Les anarchopopulistes détruisent le pays avec la garantie que les gens de bien ne réagiront pas, qu’ils ne franchiront pas certaines lignes. Ils utilisent les garanties constitutionnelles pour se protéger tout en abusant les droits de leurs concitoyens :

- la liberté d’expression pour diffamer, menacer, intimider ou inciter à la violence;

- le droit de manifester pour casser, incendier et attaquer la population et le secteur privé;

- les libertés politiques pour comploter, déstabiliser et terroriser.

Tenant compte de ce désaccord, je prépare toujours une justification pour expliquer ma position à Michel Georges; car, je savais qu’il n’aimait pas les rapprochements avec l’Etat représenté par le gouvernement.

Quand on considère la contribution de Michel Georges à la communauté capoise, on se demande si sa position libérale n’était pas une position défensive visant essentiellement à protéger la liberté dans un pays liberticide où des démagogues se sont érigés en dictateurs au nom de la collectivité, de la majorité ou de la foule.

De citoyens ordinaires de la rue 14 J au Cap-Haitien vous diront que Michel Georges appréciait tout le monde sans exception. Il donnait à l’illustre inconnu la chance de faire ses preuves. Il avait du temps pour écouter tout le monde, les jeunes curieux, les marchands ambulants, les hommes de peine, les passants. Son naturalisme lui faisait croire qu’en chaque personne, il y a une expérience, un secret à découvrir, un savoir-faire découlant du caractère individuel de chaque être-humain. D’ailleurs, Michel Georges évaluait un leader par le temps qu’il prend pour écouter avec attention les gens ordinaires, le soin de demander aux personnes qu’il rencontre, leur nom. L’homme avait un sens poussé du respect d’autrui et de civilité. Il partageait ce qu’il avait avec ceux qui n’en n’ont pas. La plus grande preuve de sa capacité à faire don au profit de la société fut TELE7. Car, tous les exploits de cette chaine de télévision hertzienne de province, ont été financés par ses économies personnelles et/ou familiales.

Je suis profondément touché par le départ de ce grand homme que j’ai côtoyé. Il m’a fallu du temps pour produire ce texte, car à chaque essai, je revivais avec tristesse les démarches de cet intellectuel sage, calme qui n’osait même pas élever la voix quand le débat est passionné et houleux. On se rappelle encore cette phrase qu’il utilisait pour revendiquer son droit à la parole quand tout le monde parlait en même temps: “Mesye, banm chans mwen pou’m di gagòt kinan (pa’m) tou” (A mon tour de dire mes bêtises). Et, tout le monde en riait lui laissant le temps de développer son point de vue avant de répliquer.

A Dieu Michel !!!


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 13 décembre 2016
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dimanche 11 décembre 2016

INSTITUT AMADEUS: LE 9ÈME GRAND PRIX MEDAYS ATTRIBUÉ À LAURENT LAMOTHE, HAÏTI.-

Par Mohamed Chakir Alaoui le 07/12/2016
L'Institut Amadeus a décerné le 9ème Grand Prix Medays à Haïti, ce mercredi 7 décembre à Tanger, en signe de solidarité avec le peuple haïtien qui endure des catastrophes naturelles. Cette consécration coïncide avec l'ouverture officielle du forum Medays (du 7 au 10 décembre).
Le Prix a été remis par Brahim Fassi El Fihri, président fondateur de l'Institut Amadeus, à Laurent Lamoth, Premier ministre de Haïti.
Le peuple haïtien a beaucoup souffert ces derniers mois, après le passage destructeur de l'ouragan qui a fait d'importants dégâts matériels et humains.
Haïti souffre des conséquences liées au changement climatique. Lors de la COP22 de Marrakech, ce pays a plaidé aux côtés du Maroc pour une aide financière importante de la communauté internationale lui permettant de s'adapter aux changements climatiques. A noter que le royaume s'est engagé dans le renforcement d'un partenariat stratégique avec les pays insulaires.
Il faut rappeler que le Forum Medays de Tanger adoptera une déclaration appuyant fortement le retour du Maroc au sein de l'Union africaine (UA), avec le soutien de trente représentants de pays africains.
Brahim Fassi El Fihri a récemment déclaré à Le360 que "l'appel de Tanger témoigne de l'intérêt qu'accordent les pays africains à un retour immédiat du royaume au sein de sa famille africaine naturelle" et ce, en perspective du Sommet des chefs d'Etat de l'UA prévu le 27 janvier prochain à Addis Abeba, en Ethiopie.
D’anciens chefs d’Etats, des ex-Premiers ministres, ainsi que plusieurs ministres africains et européens sont présents au Forum Medays.
La 9ème édition devait être rehaussée par la participation de l'ancien patron de la CIA, Wolsey James, actuel conseiller sécuritaire du président américain élu Donald Trump.
Quant à la France, elleest représentée par Jean-Marie Le Guen, le nouveau ministre de la Francophonie, un proche de Manuel Valls, ex-Premier ministre français et candidat à la présidentielle.
L'ancien ministre Jean-Louis Borlo interviendra pour faire le point sur la COP22 de Marrakech et son projet d'électrification de l'Afrique.

vendredi 9 décembre 2016

Haiti : Contre la profanation des mots “Révolution”, “Gauche”, “Marxisme” “Léninisme” !!! (Texte de Cyrus Sibert)

Ceux qui ont longtemps manipulé les masses populaires avec des phrases révolutionnaires — la répétition de mots d’ordre révolutionnaires sans égard aux circonstances objectives, au changement marqué par les derniers événements en date, à la situation du moment — n’arrivent même pas à comprendre le danger qui existe dans l’absence de discipline dans l’utilisation des concepts forts et des termes comme “Révolution”, “Gauche”. “Marxisme” “Léninisme”, “Justice sociale”. S’il ne tenait qu’à eux, il n’existerait plus de gauche sur la terre. La gauche mondiale qui en ce début du 21e siècle fait face à un reflux idéologique impressionnant, doit se sentir embarrassée par les affairistes et les démagogues haïtiens qui prennent la parole en son nom. Ainsi, elle risque d’être d’accord avec nous d’adopter le terme “NON-GAUCHE” comme meilleur qualificatif correspondant à la réalité haïtienne.
Comment comprendre l’utilisation des termes “Révolution”, “Gauche”, “Marxisme”, “Léninisme”, “Justice sociale” en Haiti?
1- Gauche :
Le peuple haïtien est témoin de l’aboutissement de la majorité de ceux qui se disent de gauche en Haiti. Ils sont devenus riches; leur gouvernement sont des plus corrompus de la planète; ils ne respectent pas les droits humains, les libertés de presse ni les droits élémentaires de la personne humaine. Selon eux, la tyrannie des foules justifie les violations des droits civils et politiques. En Haiti, il y a une gauche spéciale différente de la gauche mondiale que nous sommes obligés d’appeler “NON-GAUCHE” pour ne pas offenser la gauche authentique que nous respectons.
2- Révolution :
Ces jours-ci, le terme “révolution” est égal à “violence”, “anarchie”, “dechoukaj”; le droit d’utiliser des gangs de voleurs et de criminels pour incendier des marchés publics, piller des stocks de marchandises appartenant à de pauvres marchands ambulants et les biens des opposants; et mettre à mort des adversaires politiques avec mépris pour la vie humaine.
Tous les jours, les médias rapportent les déclarations de leaders de Pitit Dessalines qui brandissent la révolution comme menace. Révolution prise uniquement dans le sens de violence aveugle.
Ce constat nous rappelle les efforts du professeur Gérard Pierre-Charles dans son livre “Radiographie d’une dictature” et des historiens du secteur démocratique comme Michel Hector pour démontrer que le Duvalierisme n’était pas une “révolution". On peut dire qu’avec des faibles d’esprit de cette NON-GAUCHE haïtienne, la pensée politique est descendue à son niveau le plus bas. Parce qu’en fait, le mouvement de François Duvalier dont on combattait le caractère révolutionnaire ressemble plus à une révolution que la violence des hordes lavalassiennes ou d'autres anarcho-populistes.
De plus, à Cuba où il existe actuellement le pouvoir révolutionnaire de gauche le plus authentique du monde, il n’y a pas d’anarchie; l’ordre public est assuré; la sécurité est une priorité; le respect des biens privés et publics est de rigueur; il existe un service se renseignement avancé et une Armée cubaine assez forte pour défendre son territoire national et faire échec aux menées subversives des conspirateurs.
En Haiti, on nous présente l’ANARCHIE comme RÉVOLUTION.
3- Marxisme - Léninisme :
Pour avoir lu des philosophes de gauche et de droite, pour avoir pris le temps d'analyser les critiques de gauche et de droite, il nous est difficile d’accepter que des gens qui se disent de gauche utilisent le marxisme comme Bible ou prophétie. C’est une approche métaphysique qui est contraire au marxisme.
Quand, on écoute l’ex-Sénateur Anacasis Jean-Hector réciter sur les médias - comme un théologien - ses formules marxistes ou léninistes, on se rend compte qu’il n’a pas fait l’effort de les appliquer à la réalité haïtienne.
Car, le marxisme doit-être une méthode d’analyse de la réalité présente; pas de la réalité que vivait Karl Marx au début de la révolution industrielle au 19e siècle ni de celle que vivait Lénine au 20e siècle.
Des philosophes et théoriciens de l’économie ont déjà démontré les faibles de certaines prévisions de Marx. Ce dernier ne pouvait pas anticiper l’impact du boom technique sur la dynamique historique qu’il analysait. Aujourd’hui, l’industrie est robotisée; le secteur des services domine l’économie des pays industrialisés; l’informatique transforme l’environnement du travail. Certes, il y a de nouveaux problèmes, mais ils sont en quelque sorte différents de ceux qu’analysait Karl Marx; et, le marxisme comme science doit pouvoir les analyser, les comprendre et apporter une explication actualisée et des solutions appropriées.
En ce sens, nous remercions le professeur Charles Manigat de la faculté de Droit de l’INUJED (Institut des Sciences Juridiques, Économiques et de Développement Régional) au Cap-Haitien, qui nous a encouragé à lire d’autres philosophes comme Joseph Shumpeter, Raymond Aron, John Locke, Alexis Tocqueville, Louis Althusser, des classiques comme David Hume, Machiavel, Spinoza, Hegel, Montesquieu pour pouvoir établir un certain équilibre.
Car, la différence entre philosophie Marxiste, méthode scientifique d’analyse Marxiste et idéologie Marxiste, dogme, prête à confusion. Et, ce n’est pas le livre de poche “Principes élémentaires de philosophie’ qui libèrera d’une approche marxiste limitée.
4- Mulâtre/Noir -Pitit Desalin/Pitit Petion :
C’est difficile de comprendre que des Marxistes-Léninistes, des hommes de gauche qui se disent révolutionnaires puissent supporter des mouvements coloristes, racistes de type noirs contre mulâtres, mulâtres contre noirs. Car, le vrai marxiste doit pouvoir établir un distingo clair entre ce qui est historique et le naturel. Définir une classe sociale à partir d’identifiants naturels comme le font certains groupes racistes dits d’extrême droite, c’est contraire aux principes fondamentaux du marxisme. Pourtant, en Haiti, des gens réputés théoriciens de gauche, en font leur cheval de bataille. Nous sommes témoins de cette cabale médiatique de certains se disant descendants de Dessalines contre d’autres citoyens indexés d’être des descendants de Pétion.
En Haiti, la paresse engendre facilité puis décadence. Depuis la mort de Jean-Claude Bajeux, on peut difficilement se souvenir d’un militant des droits humains abordant les problèmes sociaux avec le niveau intellectuel et la maitrise requise des concepts pour l’édification des jeunes, des étudiants et des chercheurs au niveau national et international. Nous sommes dans le “degaje”, le “naje pou soti”; en un mot, de l’affairisme à tous les niveaux. Il suffit de répéter sur des médias haïtiens, à longueur de journée, “respect des droits humains” pour que n’importe quel quidam puisse acquérir la réputation de défenseur des droits humains et se positionner sur le marché de la corruption.
Même quand cette confusion idéologique que nous dénonçons aujourd’hui, remonte — dans une certaine mesure — à l’origine même des tentatives révolutionnaires en Haiti, l’absence des personnalités comme Jean-Claude Bajeux, Michard Gaillard, Gérard Pierre-Charles, René Théodore, Père Smarth et le silence des personnalités comme Madame Suzy Castor, Rosny Smarth, Michel Hector, Gary Victor, Arnold Antonin, Serge Gilles crée un vide entrainant vers le niveau le plus bas.
Nous n’avons pas la prétention d’être marxiste. Mais, en simple observateur curieux, nous pouvons identifier les lignes philosophiques et idéologiques d’un vrai marxiste. Aussi, ce dernier doit-il d’abord avoir la passion de la lecture et de la recherche. Il ne suffit pas d’être capables d’hurler avec les loups, d’être capable d’appliquer le supplice du collier ou de lancer des bouteilles ou des pierres sur des pare-brises de voitures pour se faire une réputation révolutionnaire ou marxiste. La gauche authentique a une ligne universellement reconnu; un vrai marxiste évolue à l’intérieur d’un cadre philosophique et scientifique. L’avenir politique d’Haiti passe par un travail visant à démasquer les imposteurs et à discipliner ce secteur.
Des gens de gauche qui bloquent un projet d’éducation universelle en faveur des enfants pauvres dans un pays dominé par l’analphabétisme; des militants de gauche incapables de saisir le coté social de la gouvernance Martelly/Lamothe au point de qualifier PetroCaribe de gaspillage quand les fonds ne financent pas les compagnies de l’oligarchie de la construction — une campagne qui fait l’affaire du courant international anti-Chaves/anti-ALBA; des marxistes qui font l’éloge des procédés du vodou, des loas ou de la magie; c’est la réalité en Haiti.
On se demande si le fait que Fidel Castro n’a jamais visité Haiti n’était pas sa façon de dire “il y a un sérieux problème idéologique avec ces haïtiens qui se disent de gauche encore pire, Maristes-Léninistes. N’est-ce pas étrange que le Commandant Fidel Castro qui aimait beaucoup le peuple haïtien, a rendu visite au peuple voisin dominicain, sans traverser la frontière? Le Leader Maximo Cubain semble avoir été prudent avec ces haïtiens qui profitent des progrès de sa révolution sans être capables de transformer la situation socio-économique dans leur pays. Castro ne pouvait pas trop apprécier ces nuls, ces petits-bourgeois qui se disent marxistes, léninistes, militants de gauche, tout en s’accrochant aux privilèges de l’économie de rente et du système néo-féodal qui constituent la cause fondamentale de la misère et du sous-développement en Haiti.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 9 décembre 2016
reseaucitadelle@yahoo.fr // @reseaucitadelle

mercredi 7 décembre 2016

#Haiti-Elections : Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Anacasis sur RadioVision2000.-

[Ingratitude de la gauche retardée d’Haiti envers le peuple haïtien]
J’ai suivi l’interview du Sénateur Anacasis Jean Hector sur Radio Vision2000, et j’ai compris que cette gauche traditionnelle et démagogique est un vrai problème pour Haiti.
1- Pour elle la politique est un jeu de poker. Il suffit de jouer éternellement sur les contradictions sans tenir compte des problèmes réels du peuple et de la population en générale.
2- Aucune considération pour le peuple, pour sa misère, ses difficultés économiques (l’écolage des enfants en ce mois de décembre 2016), sécuritaires et environnementales.
3- Cette gauche croit dans les agitations politiques, les conspirations, les complots, le terrorisme de basse intensité. Intimidation, assassinats, attentats à la bombe, incendie des marchés et des écoles, l’instabilité permanente, blocage total au mépris du peuple, tous les moyens sont bons pour contrôler le pouvoir.
4- Elle minimise le vote populaire. Elle voit en tout, l’oeuvre de la bourgeoisie.
Pourtant, cette gauche avait bénéficié de l’engagement des masses dans le passé; elle a occupé le pouvoir durant 25 ans, grâce à la contribution des forces populaires; elle ne rate aucune occasion pour vanter les révolutions cubaine, chinoise, vietnamienne, Sud-Africaine qui sont en réalité des résultats de luttes populaires. Mais, en Haiti, au lieu de chercher à comprendre la décision du peuple dans une conjoncture, elle accuse la bourgeoisie. Une façon de dire que le peuple haïtien n’est pas capable de comprendre son vécu et d’exprimer ce qu’il ressent sous forme d’appui, d’indifférence ou de sanction politique.

5- Anacasis Jean Hector qui nous présente Jude Célestin comme un mauvais leader, un snobe, autosuffisant au point de mépriser son environnement jusqu’à refuser tout contact même avec ceux qui contribuent financièrement à son projet politique, voulait faire de lui le Chef de l’Etat d’Haiti. De grands leaders de la gauche traditionnelle haïtienne comme Paul Denis, Sauveur Pierre-Etienne, Samuel Madistin, voulaient nous imposer ce pédant, épicurien, hédoniste, comme Chef d’Etat. C’est un désastre !!! Il a imposé un mauvais leader à ses amis de la gauche comme candidat au détriment de Erick Jean-Baptiste qui depuis des années dévloppe une ligne claire nationaliste, anti-MINUSTAH, anti-corruption... C'est la réédition du choix d'Aristide au dépens de Victor Benoit ou de Gérard Gourges. On connait le résultat.
Eh bien, le peuple haïtien n’est pas dupe. Au 21e siècle, étant exposé à la culture globale au moyen des nouvelles technologies de communication, elle a évolué. Si Anacasis et ses amis de la gauche traditionnelle/retardée sont restés accrochés à des citations de Karl Marx et de Lenine prises hors de leur contexte historique, le peuple et sa jeunesse ont atteint un niveau d’émancipation qui ne finira pas de les surprendre. Les dernières explications de l’ex-Sénateur Anacasis sur la défaite électorale de Jude Célestin prouvent clairement que la gauche retardée d’Haiti a perdu les élections faute de leader. C’est une honte que des militants de carrière soient obligés de supporter la candidature d’un amateur comme Jude Célestin. Le peuple a compris que parmi les 5 candidats qui dominaient la course, Jovenel Moise était l’homme du moment avec des idées nouvelles, un programme clairement exprimé et des projets détaillés; Il a vu dans la personne du candidat du PHTK, un leader sensible qui n’attaque personne mais qui se concentre sur les problèmes réels de la population comme la situation des sinistrés après le passage de l’ouragan Matthieu.

Ce n’est pas cette gauche qui a dominé la scène politique et la bourgeoisie haïtienne durant les 25 dernières années qui nous fera croire qu’une classe dominante dicte au peuple haïtien la position qu’il doit adopter. Car, le 16 décembre 1990, ce peuple avait défié cette classe dominante au profit de Jean-Bertrand Aristide; elle avait résisté au coup d’Etat militaire du Général Raoul Cédras et encaissé l’impact des trois (3) années d’embargo total et l’indignation d’une deuxième (2e) occupation américaine.
Aujourd’hui encore, il fait les frais de la tutelle des Nations Unies en payant de sa vie l’arrivée du choléra par des casques bleus sur le sol national. Que cette gauche retardée et démagogique soit consciente de ses faiblesses et qu’elle décide de se restructurer en plaçant au rancart tous les irresponsables déphasés, ces leaders surannés qui la tiennent en otage.

A bien entendre Anacasis Jean-Hector, Jude Célestin, Moise Jean-Charles et Maryse Narcisse n’avaient ni la compréhension, ni l’organisation disponibles pour remporter les élections. Ils ont bel et bien perdu ces élections. De plus, face à un stratège en communication politique et en campagne électorale de la taille de Antonio Sola, ces candidats mal-préparés et mal-organisés n’avaient aucune chance. Ne parlons pas de financement; car, en 1990, la gauche n’avait pas de ressources financières adéquates pour vaincre Marc Bazin. Pourtant, elle avait remporté les élections grâce à ce peuple héroïque qui avait décidé souverainement de tourner la page, comme il l’a fait le 20 novembre dernier. Ne soyez pas ingrats envers le peuple haïtien, messieurs/dames!

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
6 décembre 2016

samedi 3 décembre 2016

#Haiti : Les prisonniers de la Banque Nationale de Crédit (#BNC).-

[ En plus de la falsification de l’état de compte de @MoiseJovenel, la Banque Nationale de Crédit #BNC est accusée d’abus dans d’autres dossiers.]
L’implication d’une banque de Commerciale dans la falsification d’un rapport d’enquête de l’UCREF sur le blanchiment d’argent est un scandale qui normalement devrait intéresser les grands médias haïtiens. Les journalistes devraient pouvoir approfondir leur recherche sur cette pratique scandaleuse qui représente une menace pour le citoyen ordinaire dans un pays connu pour les pratiques historiques de violations des droits humains. Comme l’a si bien dit le Président élu Jovenel Moise sur la Radio Télé-Métropole, le fait par cette banque de falsifier son état de comptes en faisant passer des montants en gourdes pour des dollars US, pourrait l’envoyer en prison injustement. Or, effectivement d’autres citoyens sont détenus par la faute de la BNC. Nous vous invitons à prendre connaissance du cas de Pierre-Jacques SAINT-LOUIS, un pauvre cadre de la BNC, enlevé par des agents de sécurité et des dirigeants de la Banque, puis emprisonné injustement grâce à l’influence de cette institution pourvoyeuse de prêts à des fonctionnaires soucieux de leur retraite.
Suivons, en 27 points, le film de cet abus sans précédent de la BNC contre un citoyen sans défense :
1- Mardi 11 octobre 2011 débarquement d’une délégation de la Banque Nationale de Crédit à la succursale de BNC de Cabaret. Cette délégation était composée : du Directeur du Bureau du Contrôleur, de Denis CONTANT, du Contrôleur Enock Merizier et d’un Agent de sécurité Yves Pierre Louis ;
2- Pierre Jacques SAINT LOUIS, Directeur de la succursale de la Banque Nationale de Crédit (BNC) de Cabaret est à son bureau en train d’accomplir les taches quotidiennes ;
3- Monsieur Denis Contant est entré au bureau de Pierre Jacques SAINT LOUIS – Directeur de la succursale BNC de Cabaret d’alors – et lui a posé la question suivante : Qu’est que vous pouvez me dire de cette transaction de deux cents mille (200,000.00) gourdes effectuée le 29 juin 2011 à Hinche ?
4- SAINT LOUIS répond : « Je n’en sais rien. Il revient à la succursale de la BNC de Hinche de l’expliquer puisque la succursale de Cabaret n’a rien à y voir pour la simple et bonne raison qu’elle ne dispose pas de pièces justificatives y relatives et de plus, cette transaction dont vous me parlez remonte à plusieurs mois ».
5- À ces mots, Monsieur CONTANT lui a intimé l’ordre de vider ses mains en celles de l’Assistant Directeur Ledy LOUIS en présence du Contrôleur Joseph Merizier et de se rendre immédiatement à Port-au-Prince en accompagnant la délégation.
6- Obtempérant à cet ordre, sachant qu’il doit se rendre aussitôt à Port-au-Prince, SAINT LOUIS a sollicité et obtenu du chef de cette délégation la permission de sortir de la succursale histoire de payer 500 gourdes au mécanicien domicilié juste à coté de la BNC de Cabaret pour avoir acheter entre ses mains, durant la veille, un pneu usagé pour la voiture à lui confiée par la banque. Ainsi, il a quitté tranquillement les locaux de la succursale pour rembourser cette petite dette auprès du vendeur-arrangeur de pneu ;
7- Soudainement, lorsqu’il s’apprête à remettre l’argent audit mécanicien, il a entendu l’agent de sécurité qui accompagnait la délégation crier en créole : « Men l’ap sove » ;
8- Le Directeur Denis Contant commande à son Goliath d’agent de sécurité s’emparer de la petite personne de SAINT LOUIS ;
9- L’agent n’attendait que de cet ordre pour démontrer sa brutalité. Il s’empare de Saint Louis et le projette au sol. Il arrache la cravate que portait le directeur Saint Louis pour le ligoter avec puis, il le propulse dans la barque du véhicule qui transportait ladite délégation ;
10- Mission semi accomplie, la délégation s’embarque à bord du véhicule mettant le cap vers la capitale, avec Pierre Jacques SAINT LOUIS à bord ligoté à l’aide de sa propre cravate ;
11- Arrivé à la succursale de la BNC de Delmas 32 l’agent de sécurité lui a dénoué les mains d’avec la cravate faisant office de corde et/ou de menotte pour lui passer de véritable menotte métallique ;
12- Un juge est requis par les cadres de la BNC pour faire un constat. Le juge de paix suppléant Me Jean Rigaud DURET déclare avoir vu et constaté Pierre Jacques Saint Louis menotté à ladite succursale ; N.B. il n’y avait aucune plainte déposée contre lui, pas de flagrance, pas d’infraction ;
13- Le juge, requis par la BNC pour le constat (donc probablement payé grassement), commence à lui poser des questions. Mais connaissant ses droits d’être assisté d’un avocat ou d’un témoin de son choix, il refuse de répondre en l’absence de son avocat ;
14- Le juge, à son refus d’obéir pour se laisser interroger en absence de son avocat, n’a eu rien à faire qu’à le privé de sa liberté jusqu’à le faire écrouer injustement au pénitencier national ;
15- Depuis ce jour, Pierre Jacques Saint Louis est détenu au pénitencier national. Déjà plus 60 mois par derrière les sordides barreaux du pénitencier national.
16- Après l’avoir enlevé, ce même 11 octobre 2011, la BNC dépose une plainte le même jour. Trois jours plus tard après l’enlèvement et la séquestration de SAINT LOUIS par les autorités de la BNC, la BNC concocte de son propre chef un rapport d’enquête qu’elle va soumettre au parquet en date du 14 octobre 2011. Mais le rapport n’est pas daté ;
17- Dans ce rapport, la BNC a fait mention d’un client qui a contesté une transaction de deux cents mille gourdes. Puis, coup de théâtre, la BNC va déclarer qu’il y eu un détournement d’UN MILLION CINQ CENT VINGT QUATRE MILLE GOURDES (1,524,000.00 gdes) dans lequel serait impliqué le directeur emprisonné sans preuve formelle. Aussi, les enquêteurs de la BNC ont-ils fait comprendre que la transaction est passée sur les caisses de Catya Beaufort qui détient elle seule le code secret de son tiroir de caisse ;
18- Il n’a jamais été démontré que Catya Beaufort avait communiqué son code à SAINT LOUIS ; De plus les fiches des transactions n’ont jamais été rapportées. Pourtant il existe un service d’informatique qui pourrait retracer les transactions ;
19- Au commencement, il était question d’association de malfaiteurs mais à la fin seul SAINT LOUIS a été déclaré fautif par le juge d’instruction ;
20- Fait troublant dans cette affaire, il a été prouvé que Pierre Jacques SAINT LOUIS s’était comporté de façon exemplaire dans le passé en signalant cinq cents mille (500,000 gdes) reçues par erreur et sans aucune trace. Lorsqu’il était Directeur de la Succursale de Hinche, ce cadre avait refusé de s’enrichir au détriment de la BNC qui lui avait envoyé ce qu’elle croyait être de l’ordre de Deux Millions de gourdes. Arrivé à son bureau il s’est mis à faire le contrôle de cette somme. Il constatera par la suite, dans la solitude de son bureau, qu’il y avait Cinq Cent Mille Gourdes en plus. Donc au lieu de Deux Millions de gourdes [2,000,000.00 gdes] c’était plutôt Deux Millions Cinq Cent Mille gourdes [2,500,000.00 gdes]. Pour être plus sûr de son constat il avait appelé son assistant Jean Inel Audate pour venir vérifier avec lui. Les deux ont cosigné le procès verbal et informé la banque par téléphone de cette retrouvaille. Il a été aussi démontré qu’il n’y avait pas de caméra en son bureau et que la BNC avait cru lui remettre deux million. Que s’il était une personne sans valeur morale, il aurait pu empocher cette somme. Mais, en dépit du manque de preuve qui crève les yeux le juge d’instruction, ce dernier a quand même rendu une ordonnance de renvoi contre lui. Aucun des articles du code pénal cités par le juge ne tiennent en l’espèce ;
21- Pierre Jacques SAINT LOUIS a interjeté appel contre cette ordonnance de renvoi du Juge d’instruction datée du 3 décembre 2013 dans laquelle il était l’unique inculpé. Pourtant, il a toujours crié haut et fort son innocence. Mais il semblerait que sa voix fut inaudible ou les oreilles auxquelles il crie sont sourdes ;
22- La Cour d’Appel de Port-au-Prince, après avoir été saisie par Pierre Jacques SAINT LOUIS avait rendu un arrêt ordonnance le 16 juillet 2014. Dans cet arrêt, la Cour avait infirmé partiellement la susmentionnée ordonnance en déclarant qu’il existait suffisamment d’indices concordants non seulement contre SAINT LOUIS Pierre Jacques mais encore contre la dame Catya Beaufort. En conséquence, la Cour d’Appel, faisant œuvre nouvelle, avait renvoyé les nommés Catya Beaufort et Pierre Jacques SAINT LOUIS par devant le Tribunal criminel siégeant sans assistance de jury pour y être jugés. Aussi, la Cour avait-elle ordonné que Catya BEAUFORT soit prise de corps et écrouée à la prison civile de Port-au-Prince ;
23- L’arrêt de la Cour d’Appel fut signifié aux parties ; mais Catya Beaufort demeurait libre de ses mouvements quoiqu’il eût été ordonné qu’elle soit arrêtée pour être jugée ;
24- Le 30 janvier 2015, lors du procès criminel sans assistance de jury, grande a été la surprise de tous de remarquer la non présence de Catya Beaufort. Elle s’était simplement fait représenter par son avocat. Lequel déclara au Juge du Tribunal criminel que la Cour d’Appel n’avait pas signifié ledit arrêt à sa cliente. Qu’elle avait produit une déclaration de pourvoi au greffe de la Cour d’Appel en date du 29 janvier 2015 – la veille du jugement – après signification régulière. Pour cela, il demanda au Juge de surseoir à la tenue de l’audience et celui-ci avait fait droit à sa demande.
25- Le malheureux SAINT LOUIS qui n’espérait qu’à connaitre son sort après 50 mois de détention préventive fut décontenancé de voir la BNC sans aucun gêne se mettre du même côté d’une co-accusée. Comment comprendre la position de la BNC lorsqu’à l’audience de déclarer ne pas s’opposer à la demande de l’avocat de surseoir le jugement ? Pourtant, la BNC demande à l’accusé de lui restituer la somme prétendument détournée sans preuve aucune de sa culpabilité.
26- Quelques mois plus tard les avocats de SAINT LOUIS ont constaté avec étonnement qu’aucun dossier n’a été déposé à la Cour de Cassation. La saisine de la Cour a bel et bien été faite par simple déclaration au greffe de la Cour d’Appel en date du 29 janvier 2015 mais le dépôt de pièces ni la liaison de la Cour de Cassation n’ont jamais eu lieu ;
27- Depuis le 16 février 2016 une requête a été déposée à la Cour de Cassation par les Avocat de Pierre Jacques SAINT LOUIS ; Dans cette dite requête il a été demandé en toute humilité, aux Honorables Président et Juges de la Très Respectable Cour de Cassation de la République d’Haïti de : Constater l’échéance ou “l’expiration irréversible” du dépôt des pièces par l’inculpée Catya Beaufort suite à la saisine de la dite Cour en date du 29 janvier 2015 ; Déclarer en conséquence la caducité du pourvoi exercé par la sus mentionnée inculpée ; Confirmer l’arrêt ordonnance 16 juillet 2014 de la Cour d’Appel de Port-au-Prince et enfin RENVOYER L’AFFAIRE PAR DEVANT LE TRIBUNAL CRIMINEL SIEGEANT SANS ASSISTANCE DE JURY DE LA JURIDICTION DE PORT-AU-PRINCE. Jusqu’à présent encore Pierre Jacques SAINT LOUIS attend l’arrêt de la Cour de Cassation. Son état de santé ne cesse de s’empirer ce qui inquiète parents, amis et supporters de cette cause ;
Les péripéties de Pierre Jacques SAINT-LOUIS ont à leur base, l’erreur de la Commission de la BNC de procéder à son enlèvement suivi de séquestration pour être couvert par la suite du linceul d’une arrestation sans ordre d’un juge. Ce jour-là, Yves Pierre Louis, un agent de sécurité de la BNC a reçu l’ordre formel d’enlever et séquestrer Pierre Jacques SAINT-LOUIS. C’est ce constat d’enlèvement et de séquestration qui motive la BNC a joué le tout pour le garder en prison de peur qu’il ne contre-attaque au criminel et/ou au civil pour dommages et intérêts. Or, les manœuvres déloyales dans la falsification de l’état de compte de Jovenel Moise prouvent qu’elle a la pratique, le savoir faire et l’immoralité nécessaire pour détruire un innocent sans remords en falsifiant des documents internes. On peut conclure que Pierre Jacques SAINT LOUIS ne sortira pas de prison aussi longtemps que la Banque Nationale de Crédit décide autrement. Car, la BNC dispose de ressources nécessaires pour tirer les ficelles… Mise à part quelques rares exceptions comme ces courageux juges de la Cour d’Appel de Port-au-Prince qui ont osé exiger l’arrestation et le jugement la “belle” Catya BEAUFORT, tous les fonctionnaires de l’Etat sont aux pieds de la BNC, quémandant prêts et faveurs.
Entre-temps, la vie de Pierre Jacques SAINT-LOUIS que vous voyez sur la photo est brisée. Sa famille meurtrie n’arrivant plus à supporter les frais entourant cette situation d’abus et d’injustice appelle à la solidarité de l’opinion publique.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti // 3 décembre 2016
reseaucitadelle@yahoo.fr // @reseaucitadelle

mardi 29 novembre 2016

Réflexions sur la victoire de Jovenel Moise et la classe politique haïtienne.-

En saluant la victoire du Président Élu Jovenel Moise, la FUSION des sociaux démocrates prend ses distances avec les traditionnels et se présente en alternative de gauche. Si fougue et ambitions personnelles des uns et des autres ont mis au rancart le projet du Professeur Gérard Pierre-Charles de construire un Grand Parti de gauche, l’opportunité se présente aujourd’hui de mettre cette vision en exécution en vue de moderniser la politique et l’Etat en Haiti.

Comme je l’ai toujours signalé depuis 2012, l’erreur de TET-KALE a été de ne pas pouvoir rallier à temps des partis traditionnels du secteur démocratique comme FUSION, OPL, KID, RDNP, KONBA… Même quand ils sont dans l’opposition, le président Martelly devrait trouver un moyen pour travailler avec ces entités historiques de la lutte démocratique en Haiti.

Aussi, faut-il signaler l’erreur de madame Edmonde Supplice Beauzile de blâmer l’électorat en justifiant sa défaite par l’absence de moyen financier. 

Si Jovenel Moise à remporter les élections, c’est parce qu’il a proposé un projet. Comme l’a dit le philosophe français Marcel Gauchet dans son livre “La démocratie contre elle-même”, on ne peut pas faire de la politique seulement en invectivant ses adversaires, en vantant ses qualités, ses capacités ou en se cachant derrière des valeurs de droits humains. Il faut une vision, un projet de transformation sociale et économique capable de faire rêver le peuple. Comme fut le marxisme-léninisme avant la décadence de l’URSS. Car, quand l’utopie disparait, la révolution s’effondre.
En Haiti, on passe plus de temps à insulter les gens pour leur position au lieu de construire une vision, un projet à partir des outils de sciences humaines.

Si tous les opposants à Martelly ont été rejeté par la population lors des dernières élections, c’est parce qu’ils n’avaient rien proposé en échange. De plus, en 9 mois, ils ont reproduit les mêmes comportements qu’ils critiquaient chez TET KALE dans les grands forums médiatiques de la capitale haïtienne. Ces politiciens traditionnels n’ont pas compris que le succès du Groupe 184 en 2003 a été de proposer un “Nouveau contrat social”, non pas parce que ces membres critiquaient Aristide/Lavalas. 

La faiblesse de la classe politique haïtienne est l’impatience; son incapacité à construire et à évoluer par bonds. 

Comme je l’ai toujours dit, dans mes textes sur les forums de Yahoogroupes, ma décision de défendre Martelly durant les cinq dernières années fut stratégique. Il fallait entamer un processus visant à drainer Lavalas vers le passé. Après les élections de 2006, j’ai compris l’incapacité des politiciens traditionnels de se regrouper en période électorale. Ce qui fait le jeu de Lavalas qui risque de continuer à dominer le pouvoir d’Etat même quand sa gouvernance est catastrophique. La candidature de Michel Martelly fut une opportunité de passer à autres choses. Mais, impatients comme d’habitude, nos amis du secteur démocratique traditionnel n’ont pas compris la démarche. Au lieu de profiter de l’espace de tolérance et de permissivité d’action offert par TET-KALE pour se renforcer, ils se sont laissé entrainer dans une opposition stérile anti-Martelly, créant un vacuum profitable à Jean-Bertrand Aristide et à Moise Jean-Charles. 

Je ne veux pas dire qu’il n’y avait pas autour du Président Martelly certains personnages arrogants, possessifs qui cherchaient à l’isoler pour mieux le contrôler et en tirer des avantages. Mais, les calculs politiques demandent du sans froid, sagesse et patience —la patience de Vatican. Il ne faut pas se laisser distraire par quelques esprits faibles surexcités qui se croient maitres de la situation. Sur ce point, Evans Paul s’est montré plus intelligent. Car, même quand il est l’un des initiateurs de MOPOD, il a su garder certaines limites et ne pas sombrer dans l’opposition extrême.  Il en a profité pour accéder au pouvoir en tant que premier ministre, conforter son parti KID qui aujourd’hui a une représentation non-négligeable au parlement et dans les collectivités.

N’était ce la vigilance d’esprit du peuple haïtien, l’infantilisme politique de la classe politique a failli remettre au pouvoir Jean-Bertrand Aristide à titre de Premier ministre. Rien n’est plus révoltant que d’écouter Aristide accuser ses opposants de “voleurs”, “menteurs”, “criminels”, ses aptitudes innées. Heureusement, ce peuple intelligent, représenté par 23% de l’électorat par procuration tacite, a scellé le sort des extrémistes anarcho-populistes Jean-Bertrand Aristide et Moise Jean-Charles en élisant Jovenel Moise à la magistrature suprême de l’Etat dès le premier tour, avec 55% des votes valides. 

Je souhaite que cette classe politique ne commettra pas la même erreur. Qu’elle ne se laisse plus manipuler par les corrompus et les affairistes agissant sous couvert d’organisations de droits humains ou de la société civile, dans l’unique objectif de satisfaire leurs besoins économiques et de résoudre des problèmes liés à la précarité de leur vie.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti       //      29 novembre 2016
reseaucitadelle@yahoo.fr      //      @reseaucitadelle  
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