dimanche 13 juin 2021

Haiti : Pas de stratégie anti-guérilla sans des groupes d'autodéfense. La peur de Duvalier continue de paralyser nos élites.- #LeReCit


On ne peut pas combattre une guérilla sans créer des groupes d’autodéfense communautaire. C’est explicite à la règle. 

(Page 61 du livre « The accidental guerrilla », David Killcullen, Colonel Australien, expert anti-guérilla, affecté aux services des États-Unis). 


La peur de Duvalier nous empêche de reconstruire et de projeter Haiti vers l’avenir!


Dans le texte "Haiti : L’urgence d'une ligne de démarcation radicale entre les gangs et le pouvoir d’État.- #LeReCit" j’ai signalé l’urgence d'impliquer des jeunes dans la lutte contre l’insécurité. 


Et tout de suite, un ami m’a signalé : "Voulez-vous revenir avec les Tontons Macoutes de Duvalier?"


Et cela m’a permis de comprendre comment les intellectuels haïtiens sont incapables de placer la dictature de Duvalier dans son contexte de guerre froide, de la politique cynique de Richard Nixon et de son Conseiller Henry Kissinger de supporter des coups d’États, d’instaurer et/ou de consolider des dictatures dans tous les pays du monde où il existe un minimum de revendications socio-économiques. 


Durant la guerre froide il y a eu des dictatures en Europe. L’Espagne de Franco, par exemple. En ce temps, le Département d’État Américain, le Bureau France-Afrique en France, Londre, disons toutes les grandes capitales du monde s’occupaient de la survie des dictatures, du bien-être des dictateurs et de l'assassinat des nationalistes progressistes comme Lumumba.


C’est ça la réalité! Alors, dans le cadre d'une analyse historique objective ou scientifique,  on ne peut considérer les occidentaux comme des "anges-démocrates-nés" et les leaders du tiers-monde des "démons-dictateurs-nés".


L'insécurité permanente en Haiti, le chaos ou l'incapacité de l’Etat haitien à reprendre contrôle des territoires contrôlés par des gangs est une menace pour notre indépendance et l’existence même d’Haiti. Car, « la souveraineté des États [reste ] le principe organisateur de l’ordre international. Ce principe suppose cependant que les Etats aient la capacité d’exercer leur souveraineté, c’est-à-dire, notamment, de contrôler leurs frontières, d'assurer la sécurité de leur population et de maintenir l’ordre sur leur territoire.», peut-on lire dans le "Livre Blanc de la Défense et de la sécurité" d’un pays comme la France. C’est d’ailleurs un principe universel. 


En ce sens, laisser Haiti dans cette situation permanente d'incapacité à assurer sa sécurité et sa défense, c’est diluer sa souveraineté comme État, ….effacer l’acte historique qu’a posé nos ancêtres le 1er Janvier 1804.


Aujourd’hui, nous sommes au 21e siècle et nous restons encore paralysés par la peur de Duvalier au point d’infliger à notre pays une Constitution anormale, de refuser toute décision scientifique capable de sortir Haïti de sa situation chaotique. 


Le pivot central, la base même du système de sécurité mis en place par les américains durant l’occupation américaine était le système de police rurale, les chefs de sections. Il était une réponse aux bandes armées associées à la guérilla de Charlemagne Péralte. C’est la même structure que le système des chérifs-notables des petites villes américaines. Ces chérifs connaissent tout le monde dans leur localité, et sont choisis par des membres de leur localité.


Avec l’installation du système démocratique en Haïti, on devrait juste démocratiser ce poste, élargir le processus de consultations communautaires avant et après la nomination d’un Chef de section. 


Mais, par peur de Duvalier, nous avons détruit cette institution importante pour la sécurité intérieure, démobilisé l’armée et les avons remplacées par des policiers-citadins, des bacheliers embourgeoisés donc incapables de vivre en milieu rural et qui aujourd’hui deviennent frustrés, angoissés quand ils rencontrent leurs condisciples de classe, parce que leur métier de police n’assure pas automatiquement la promotion sociale, comme aux temps des FADH.


Mais, il faut savoir résoudre les problèmes! Depuis le retour d’Aristide en 1994, le phénomène Armée Rouge dans le bidonville de cité soleil a lancé une ambiance de guérilla urbaine généralisée. 


On n’en parle pas, mais dans la commune Borgne, ce sont hommes armés de Marc Lamour qui font la loi depuis plus de 30 ans. Ce seigneur de la zone qui est père de plus d’une centaine d’enfants parce qu’il a "droit de cuissage” sur toutes les fillettes de la commune et des localités avoisinantes, comme au temps du moyen-âge. Beaucoup d’entre-elles sont obligées de fuir, de se réfugier ailleurs pour ne pas subir l’"obligation de se donner à Marc Lamour”. L’État haïtien n’a aucune autorité sur cette région, sans la permission de Marc Lamour. 


Le temps presse! L’Etat haitien est en voie de disparition. Le président Dominicain parle de Somalisation d’Haiti. Il est impératif d’adopter des mesures drastiques pour remettre l’ordre dans le pays. Or, aucune campagne policière ou militaire ne mettra la population en confiance si elle ne voit pas le dispositif d’autodéfense communautaire. Elle doit avoir sa capacité d'autodéfense. Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est la règle enseignée dans les cours de guerre anti-guérilla des plus grands pays du monde.


Le Colonel David Killcullen, suscité est un officier australien tellement bon dans ce domaine, que ses services ont été réquisitionnés par le gouvernement américain. Il a donc été mis au service du Pentagone et du Département D’Etat pour aider les Etats-Unis à sortir du guêpier irakien et afghan suite aux erreurs commises au début des deux (2) guerres. Ce qu’il qualifie d’"Accidental Guérilla” : Intervention, Rejection, Infection, contagion. Il était détaché au cabinet particulier du Général David Howell Petraeus. En dans tout le livre, il n’a cessé de répéter: Il n’y a pas de stratégie anti-guérilla sans groupes de surveillance communautaire et d’autodéfense. Toute stratégie de lutte anti-guérilla qui n’a pas ce volet est condamnée à l'échec.


Alors, Comment atteindre cette capacité? 


La réponse : En créant des groupes d’autodéfense agissant sous le contrôle de la force publique.


En cas de problème majeur dépassant les compétences de l’Unité de sécurité de la section communale, des Unités spécialisées de la police interviendront sur le terrain. mais cette fois, elles auront l’appui des membres de la Communauté.


C’est la règle ! Seuls les gens résidants dans une communauté sont capables d’assurer sa sécurité en permanence.

Les unités de la police ou de l’armée pourront toujours intervenir, mais jamais elles ne pourront remplacer les membres de la communauté.


Alors, voir en cela Duvalier ou dictature, c’est refuser de porter assistance à notre Etat d'Haiti, menacé de disparition. Seuls les haïtiens peuvent faire le travail d'autodéfense communautaire. On ne peut pas demander aux pays de l'international de nous envoyer leurs ressortissants démocrates-nés pour faire le boulot. C’est un travail qui doit venir des membres des différentes communautés d’Haïti. 


Les Dominicains ne maintiennent-ils pas leurs réseaux civils d'agents de sécurité communautaire, attachés à la police ou à l’armée? Ils ont une puissante institution de renseignement et les armes à feu circulent partout sur leur territoire.


Presque tous les pays d’Amérique latine où il y a eu des dictatures féroces et parfois plus féroces que Duvalier, ont conservé leurs institutions. Certes, ils les modernisent, mais dans ces pays, les élites ne sont pas restées bloquer dans leur histoire dictatoriale. L’Argentine, le Brésil, Paraguay, Uruguay, les dictatures étaient partout. Duvalier ne fut pas un accident géopolitique. C’était la politique étrangère des États-Unis et de tous les pays occidentaux durant la guerre froide. D’ailleurs, à gauche, l’Union Soviétique, installait et supportait des dictatures socialistes.


Les soldats de casernes Dessalines, du Corps des Léopards et mêmes les miliciens du VSN ont été tous entraînés par des instructeurs de l’Armée américaine.


Alors, cessons de faire croire que la menace d’une dictature de type Duvaliériste plane encore sur Haïti. 


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti 13 juin 2021 reseaucitadelle@yahoo.fr #LeReCit @reseaucitadelle WhatsApp: + 509 3686 9669


Lisez : Haiti : L’urgence d'une ligne de démarcation radicale entre les gangs et le pouvoir d’État.-

https://reseaucitadelle.blogspot.com/2021/06/haiti-lurgence-dune-ligne-de.html

samedi 12 juin 2021

Sean Penn Details Ties to Political Confidant and Ex-Haiti PM @LaurentLamothe in Biography’s Intro (Exclusive)

“This book and its images reflect a common spirit of a beautiful country and its people,” Penn writes


While this book and its images reflect a common spirit of a beautiful country and its people, so does it subtly infuse the omnipresence delegated by its leadership to provide the flesh of the hands that were on, and what demanded a ubiquitous hands-on political commitment: The hands of Prime Minister Laurent Lamothe. I had been designated Ambassador-at-Large for Haiti, and as such, found myself in daily, if not multi-daily, conversations, bi-lateral negotiations, and diplomatic visits with Laurent Lamothe. I watched him give a minimum of seventeen hours a day to his country for the time of his service. I watched as he built systems of subsidies and empowerment for women, road constructions, training for the national police. I watched as he visited with the displaced in the camps in which my organization worked. I watched as he expedited legitimate adoptions of parentless children. And I joined, on a daily basis, as one more of those who placed extraordinary demand upon him. But I also remember at the end of so many long days and nights, being in a small group of confidantes, saying, “Mr. Prime Minister, it’s time you get some sleep.” If he wasn’t going to listen to Rene Preval, he wasn’t going to listen to me. His activities in support of his country have not waned since his resignation. Let this book be your introduction to an extraordinary man and country.”

Penn is also the subject of a new documentary about his philanthropy called “Citizen Penn,” which is now streaming on Discovery+.

“The Hands of the Prime Minister” releases June 15 but is available for preorder. The book’s synopsis says it tells the story of how Lamothe’s work from 2012 to 2015 helped create and manage a “hands-on, inclusive government set up” that helped Haiti briefly rebound from decades of disasters, both “man-made and natural.”

“This book and its images reflect a common spirit of a beautiful country and its people,” Penn writes in the introduction. He added, “where I have seen courage, love and inspiration, I have never seen a greater level of it than among the people of this ever challenged nation.”

Lamonthe was Haiti’s longest-serving prime minister in the country’s modern history, despite having held the position for less than three years. He was elected in 2012 and resigned in 2014. In 2015 Lamonthe said “my government’s top priority was to serve these vulnerable citizens who had always been forgotten by traditional politicians and the political class.”

Holsinger said in a statement Thursday, “in following Laurent throughout the interview process for this book, I was able to provide a deep-dive into the changes made during his time in office. His common sense solutions, made by listening to the people, provided remarkable outcomes. What he created in record time still exists today–he essentially rebuilt a country in 31 months.”

According to the Guardian, Penn’s interest with Haiti began after the country was rocked by a massive earthquake in 2010, killing over 300,000 people. Shortly afterward, Penn was named ambassador-at-large for the country. “Citizen Penn” director Don Hardy told the paper that also was in part the beginning of the “Citizen Penn” documentary.

“I saw him hurriedly set up some way for a plane to get into Haiti with supplies, watched it right in front of me,” Hardy told the Guardian. “He was on the first plane he could get. I reached out to his assistant to ask if Sean needed someone there on site to film what was going on, and she said yes. A couple weeks later, myself and a few friends were there on the ground shooting footage that could go out to news organizations and show what was going on.”

Check out the full foreward from Penn below.

“It was January 2010 when a confluence of circumstances and fate first brought me to Haiti. Having intermittently lived and continuously worked in Haiti these last six years following the devastating earthquake that was felt around the world, I have learned many things about its glorious people and the challenges of their country’s history and future. I have worked among its poor, its wealthy, and its leadership in equal parts. I’ve seen people of both its courage and its corruption within all three of these groups. But where I have seen courage, love and inspiration, I have never seen a greater level of it than among the people of this ever challenged nation.

Not long after the earthquake was Haiti hit with yet another devastating blow that only in the impoverished world could yield seven thousand deaths from a disease imminently curable where there is clean water and education: Cholera. And it was during that bacteria’s devastating campaign against the Haitian people that the election process had restarted and a new president was to be elected.

I met the man who would be President, Michel Martelly, in the middle of the night during a period of great social unrest. His passion and intelligence were unquestionable. Yet still, like all Haiti’s presidents in the post Duvalier years, would he and his cabinet face the extraordinary burden of leading within the architecture of a constitution that had been written as a reactionary testament to the violations of dictatorships that had come before. The power of the president and the prime minster he would appoint were sure to be tested.

That same night I was introduced to another man, soon to be confirmed as Haiti’s Minister of Foreign Affairs, Laurent Lamothe. I was taken by his sharp mind and clarity of purpose. Just a few short months later, I had requested of the former President of Haiti, Rene Preval, that he meet with the new Foreign Minister of the opposition party, Lamothe. It was my hope, at once, to scratch the surface in bridging political divides, but more particularly, as my respect for President Preval’s political wisdom was great, it seemed to me the guidance of this elder statesman could be of some value to the younger man whose business history was formidable but who had held no political office prior to his engagement as Foreign Minister.

We sat in the Miami home owned by the wife of Preval. He had greeted us warmly at the door, and now the discussion had begun. Many things were discussed that night. But what I remember most keenly was the advice of President Preval to the younger Lamothe—that Lamothe and his President select eight agenda items that they would bear all their energy toward accomplishing for the full five years of their administration. Preval was a political chess master. He had deep knowledge of the restrictions by constitution on paper and the constitution of its people. And yet, as wise as President Preval’s words may have been, what was clear in the post earthquake phenomenon—the monies flowing into foreign designed projects for indigenous consumption—that in Haiti’s new world, the eight suggested agenda items would quickly rise to a demand for a focus on eight hundred. Disagreements between President Martelly and his sworn Prime Minister soon led to Foreign Minister Lamothe’s rise to selection as Haiti’s Prime Minister, a position he held for nearly three years, the longest of any Prime Minister in contemporary Haiti.

While this book and its images reflect a common spirit of a beautiful country and its people, so does it subtly infuse the omnipresence delegated by its leadership to provide the flesh of the hands that were on, and what demanded a ubiquitous hands-on political commitment: The hands of Prime Minister Laurent Lamothe. I had been designated Ambassador-at-Large for Haiti, and as such, found myself in daily, if not multi-daily, conversations, bi-lateral negotiations, and diplomatic visits with Laurent Lamothe. I watched him give a minimum of seventeen hours a day to his country for the time of his service. I watched as he built systems of subsidies and empowerment for women, road constructions, training for the national police. I watched as he visited with the displaced in the camps in which my organization worked. I watched as he expedited legitimate adoptions of parentless children. And I joined, on a daily basis, as one more of those who placed extraordinary demand upon him. But I also remember at the end of so many long days and nights, being in a small group of confidantes, saying, “Mr. Prime Minister, it’s time you get some sleep.” If he wasn’t going to listen to Rene Preval, he wasn’t going to listen to me. His activities in support of his country have not waned since his resignation. Let this book be your introduction to an extraordinary man and country.”

jeudi 10 juin 2021

Selon le Traité de 1929 : Haiti a le droit d’arroser ses terres agricoles, d’une manière juste, avec l’eau de la Rivière Massacre.-

Selon l’article 10 du Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage entre #Haiti et la République Dominicaine : on ne peut pas priver “l’un ou l’autre des deux Etats du droit d’user d’une manière juste et équitable, dans les limites de leurs territoires respectifs, desdites rivières et autres cours d’eau pour l’arrosage des terres et autres fins agricoles et industrielles.”

En ce sens, le gouvernement Haitien du président Jovenel Moïse a le droit de construire ce canal du côté haitien pour les besoins de l’agriculture ou de l’industrie. Toutefois, en plus de l’aspect légal, il faut considérer la dimension socio-politique liée à la propagande anti-haïtienne des racistes et extrémistes dominicains; ces mégalomanes frappés de traumatisme schizophrénique coloriste de vouloir être blancs après avoir été classés par le Sénat américain au rang des peuples noirs de la Caraïbe et qui en conséquence a rejeté leur demande d’annexion le 30 juin 1870. 

Extraits :

« Dominican Republic was situated in tropical waters, and occupied by another race, of another color and never can become a permanent possession of the United States.» quote Charles Sumner, Senateur of Massachusetts.

📖 “How to hide an Empire”, Daniel Immerwahr, Page 78 #LeReCit











“We have never dreamt of incorporating into the Union any but the Caucasian race — the free white race.” dixit John C. Calhoun, South Carolina Senator, on the Senate floor.

Ref: 📖 “How to hide an Empire” of Daniel Immerwahr, Page 77 #LeRCit

https://twitter.com/reseaucitadelle/status/1403424702345924622?s=20

Ce traumatisme historique de « n’être pas reconnu comme blanc » est à la base de tous ces groupes de névrosés qui voient dans l’anti-haitianisme une forme de thérapie à leur permanente crise identitaire, leur seule raison d’être : «Je suis anti-haitien donc j’existe! On ne sais jamais..., au cas où cela aide à devenir blanc.» Après tout, critiquer les haïtiens avec les blancs, n’est ce pas blanc? C’est dans ce contexte que nous demandons : Quel est l'état d'avancement des discussions entre les autorités Haïtiennes et celle de la République Dominicaine sur la construction du Canal sur la Rivière Massacre? La population des deux (2) pays doivent-être informée de la situation afin d’éviter que ce dossier soit instrumentalisé par les extrémistes. Personnellement, je suis contre tout conflit entre Haïti et la République Dominicaine. Nous sommes deux (2) nations et deux (2) États sur une île, condamnés à collaborer et à vivre ensemble. Je suis aussi contre toute politique de "fait accompli”. Cette pratique traditionnelle nous cause trop de problèmes internes, ce n’est pas nécessaire de l’adopter dans nos relations avec nos voisins dominicains. En ce sens, je souhaite que le gouvernement haïtien puisse trouver une entente avec la République Dominicaine, en considérant les préoccupations et les besoins des agriculteurs des deux (2) côtés de la frontière. Il y a toujours moyen de gérer une ressource à deux, comme des gens civilisés. Parfois, le droit ne suffit pas pour résoudre un problème. Les avocats vous diront qu’une bonne entente est souvent mieux qu’un bon procès. Car, en plus de reconnaître les droits des parties en litige, elle permet d’éviter un goût amer et la recherche d'une vengeance future. L’opinion publique doit-être informée des discussions et des mécanismes mis en place pour gérer les ressources que les pays partagent dans une logique de respect mutuel, compréhension mutuelle et d’entraide. Le peuple dominicain doit comprendre que la décision d'irriguer les terres du côté haïtien contribuera à combattre l’immigration clandestine dans son pays. Nous devons pouvoir concilier le désirable et le possible. Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti 10 juin 2021 reseaucitadelle@yahoo.fr #LeReCit @reseaucitadelle WhatsApp: + 509 3686 9669

Le traité de 1929 entre Haiti et la République Dominicaine : 

lundi 7 juin 2021

NAP PEYE KONSEKANS VYE DESIZYON KRAZE LAME, CHÈF SEKSYON AK POLITIK FLATE GANG.-

NAP PEYE KONSEKANS VYE DESIZYON KRAZE LAME, CHÈF SEKSYON AK POLITIK FLATE GANG.-

Nan yon peyi kote gen +60% moun nan chomaj, si w pagen travay pou akeyi yo rapid, si’w kite yo nan laria chak jou, w bezwen gwo fòs pou dekouraje bandi. Kategori sosyal Haiti ki bay jenn ki nan gang jodia te konn bay jenn pou milisyen VSN oubyen Lame d’Haiti. Si nan tan lontan Duvalier te bay yo zam ouvètman pou sekirite pouvwa’l, depi 1986 n’ap itilize menm moun sa yo anba chal ak ipokrizi demokrasi. Men se tradisyon peyi sa pou pitit mas pòv yo anbrigade nan gwoup vyolans. Aristide te al nan rasanbleman Lame wouj Site Solèy, chak kanpay politik, kandida ap bay bandi yo akolad, Boulos MTV rele yo ajan devlopman, kòmesan itilize yo pou jere biznis yo, kraze biznis lòt moun oubyen touye yo, elatriye. Men lè’w byen gade, se toujou menm bagay la. Sèl diferans lan, avan ipokrizi demokrasi-a, yo te mete yo nan gwoup ki kontwole pa Leta; yo te gen yon chèf sou tèt yo. Jodia yo lage yo nan lari, yap kritike yo nan radyo, pandan yap bay yo zam, yap itilize yo pou regle zafè yo. Swivan tradisyon peyi d'#Haiti, gwoup moun kap fè vyolans egziste depi avan lendepandans. Toussaint Louverture te oblije konbat band ak zam pou kreye inite epi chache lendepandans. Pou’l te fè sa, li te itilize Lame endijèn, yon enstitisyon li te kreye ak anpil disiplin pou retire nwa yo nan koze ti bann oubyen gang ame. Apre lendepandans, Haiti te gen Lame sa kite toujou jwe wòl mete dlo nan diven tout ti gwoup nèg ak zam kap vyole lalwa. Men, an 1994, ki sa yo fè apre meriken finn mennen Aristide retounen sou pouvwa : yo kraze Lame. Epi, tout swit apre yo ranplase yo pa yon bann gwoup gang. Paske enstitisyon kite fè yo poze-a kraze, ekilib la pa egziste ankò. Se konsa te vin gen "Lame Wouj", "Lame Ti Manchèt", "Lame Dòmi nan bwa", “Lame Kanibal”, elatriye. Men nan tout listwa peyi-a se politisyen ak boujazi salòp la ki toujou ap kreye gwoup sa yo paske yo bezwen sèvis yo. Maten an map reflechi sou pwoblèm sa epi mwen al gade nan liv “La guerre hors limites”, ke 2 ofisye chinwa ekri kote yo eksplike kòman si w bay tèt w yon objektif ki enposib, wap echwe. Si w fikse objektif san-limit ak mwayen limite wap echwe. Nan sans sa lè nou byen gade ke bagay gwoup ame sa yo se reyalite istorik ki enskri nan kilti ak mantalite sosyete sa menm, paske nou se yon pèp gèrye ki renmen jwe wòl Chèf, ki renmen zam, ki renmen lagè, nou sanlè paka atenn objektif sa. Paske menm nan relijyon majorite nasyonal la kise vodou, nan chan seremoni vodou yo, wap jwen yon bann reprezantasyon lame, jeneral, kòmandan lagè, nou toujou nan yon batay… lè yo mande nou kòman nou ye nou reponn “Nap lite”. Chaje sosyete sekrèt ki chita sou tradisyon lagè depi nan Guinen. Epi tou, mwen re-gade liv “The accidental Guerrilla” nan kad yon apwòch global. Mwen reyalize ke Kolonèl David Kilcullen ki ekri liv sa, eksplike klèman kòman nan yon sosyete, responsab yo dwe toujou ap evalye ki kantite moun ki jenn epi ki pap travay, ki pagen okenn lyen sosyal, ki pa fè pati de okenn enstitisyon responsab pou ankadre yo, ede yo kontinye gen ideyal, gwo rèv ak lespwa. Tout gwoup jenn sa yo se potansyèl solda pou lamafia, pou gwoup kriminèl, pwostitisyon, krim oganize, oubyen vyolans politik tankou geriya. Kidonk, etandone w gen yon peyi kote pati politik pa jwe wòl ankadreman jenn yo, lè eleksyon fini, menm si pati jenn yo tap sipòte a t'a rive pran pouvwa, yo abandone yo. Leta manke mete presyon sou paran, sitou papa yo pou okipe epi ankadre timoun yo fè. Lontan Leta te gen izin pou anplwaye moun, Préval INITE/LESPWA privatize tout. Gen lòt ki paka reziste fas a konpetisyon entènasyonal. Anyen pa fèt pou pwoteje mache aysyen, dirijan yo aksepte Dominiken vin vann tout bagay an Haiti, pandan yo anpeche antrepriz ki an Haiti vann lakay yo. Jodia menm lè gouvènman ak bank fè pwogram pou finanse pwojè envestisman pou jenn ki pi entelijan yo, e jenn ki pa entelijan yo, ki pa fè gwo etid yo? Nou panse ak rezo sosyo ki tout kote, jenn sa yo pa wè jan moun ap viv nan lòt peyi? Reyalite-a, yo konprann tout sa yo te dwe genyen eke yo pa genyen; yo wè tout sa yo bezwen, kidonk anvi ak anbisyon yo vin gwo anpil. Alos, Ki moun kap ankadre jenn sa yo? Ki altènativ nou panse pou yo? An 2017, lè prezidan Jovenel te fenk monte mwen te fè yon kanpay anfavè kreyasyon yon “Ministè Travay” pou jere koze chomaj nan peyi-a. Men, yo pa’t koute’m. Se menm jan mwen te di yo "Atansyon pa abandone bidonvil yo”. Jeneralman se lè pouvwa an difikilte yo fè yon ti tande’m. Apre sa yo toujou kite yon bann moun kenbe yo nan micro-gestion jiskaske yo pedi apwoch global ki pou ta ede yo pran desizyon stratejik. Men, lè w gen yon peyi ak tout jenn sa yo ki chita pap fè anyen, se yon gwo malè pandye. Yon menas menm. Se pou rezon sa mwen te ekri mande devlopman aktivite transpò bato pou komès, touris oubyen ravitayman. Tout peyi nan zòn nan gen “marine” pou lapèch, “marine” pou komès, “marine” touris ki pèmet yo anplwaye anpil jenn. Men ki sa nou fè : Anplis ke nan kad ipokrizi-demokrasi nou paka aksepte gwoup milisyen, malgre nou pagen travay pou akeyi tout jenn sa yo, nou kraze Lame a kite yon gwoup ki akeyi yon pati nan jenn yo. Nou selman gade aspè politik pwoblèm l’an. Nou pa gade aspè pwomosyon sosyal la, paske Lame te ede yon bann peyizan ak mas pòv nan Bidonvil yo evolye nan sosyete-a. Sa ki enpòtan an Lame te sèvi kòm fòs pou kalme jenn ki nan gang yo. Ak tout nou fè PNH, politik lakòz ke li pa janm ka atenn nivo li. Epi tou, sou pwen sa, Lame jwe wòl "anbrigade jenn yo” pi byen pase lapolis. Paske Lame se yon kò ki gen yon chenn kòmandman strik, ak yerachi sèvè…li gen tou yon sistèm kazèn kote yo regwoupe yo epi tou li gen yon kapasite pou deplwaye an mas ak anpil moun epi fè tout bandi pè reyaji. Lapolis paka fè sa. Se yon enstitisyon ki fonksyone ak yon seri ti inite Mobil. Li paka fè “effet de masse”. Anplis de sa, w gen yon bann kriz ekonomik entènasyonal kap kreye mizè nan mond lan ak anpil enpak sou tout peyi. Se nan konteks sa tout jenn sa yo rete la, chita nan lari-a ap gade moun kap byen mennen, oubyen gade sou facebook diaspora kap byen mennen, atis rap ameriken ki gen bel machin, bel fanm, bèl vila, elatriye. Menm lè yon bann nan yo ale Chili, Brezil, Saint-Domingue, yo pa fouti jwenn dokiman Leta aysyen tankou "Casier judiciaire" pou benefisye avantaj yap bay. Aloske nan eta peyi-a ye la, se yon sèvis yo rann nou lè yo ale lòt kote epi voye kòb transfè lakay. Si nou pa gen yon politik pou jere sa ki rete yo, nou panse nap janm ka retabli lape ak sekirite nan peyi sa? Delenkans jenn se baz ensekirite ak devlopman gang nap gade an Haiti. Sa map eksplike la pa vle di gouvènman ki la pagen responsabilite nan fason li mal jere sitiyasyon sa ke politisyen, boujwa ak lòt moun ap itilize. Nou vle di sèlman ke dwe gen yon politik global pou jere pwoblèm sa. Mwen menm, Cyrus Sibert pa janm dakò ak moun kap itilize pwoblèm ekonomik oubyen sosyal nan lavi pou jistifye krim gang ap fè nan okenn peyi. Paske gen anpil lòt jenn ki an majorite prefere soufri tan pou yo fè vye bagay. Li klè ke dwe gen “operasyon mache pran” pou bandi sispann fè lalwa nan peyi sa. Otorite paka nan griyen dan ak gang. Men nou dwe konsidere aspè global pwoblèm sa tou. Lontan, kafou te gen “Corps Lamantin, FADH”, Delmas 2/Sans-fil te gen “ Corps du Génie militaire”, te gen “Corps des Léopards ak Engins Lours” nan akademi, nou pa menm bezwen pale de “Casernes Dessalines” ak tout inite taktik ak konpayi sekirite enteryè yo. Alòs, nou panse bandi tap ka fè tout vyolans sa yo si Corps militè sa yo te toujou la? Nou pa wè ki kantite solda MINUSTAH te deplwoye an Haiti? Nou wè Dominiken kraze Lame lakay yo? Sa pa anpeche yo gen lapolis, milisyen ak atache. Ni yo pa kite oganizasyon dwa zimen anmède ni destabilize Lame ak Lapolis lakay yo. Jan Haiti ye, jeografi li, istwa li ak kilti li mande anpil fòs Lame, “police rurale” Chef seksyon, atache, elatriye. Se reyalite istorik, sosyal ak geopolitik nou. Se sa ki fè lè meriken tap vini Haiti yo te voye anpil solda ak ekipman, lè MINUSTAH ap ranplase’l, ONU voye anpil solda ak anpil ekipman tou. Nou kite yon bann ti zuzu nan Port-au-Prince kraze enstitisyon yo, banou yon konstitisyon pèpè, yo pase tout tan yo nan radyo ap kritike Lame ak Lapolis paske yon bann nan yo gen foli kominis oubyen sosyalis…aloske lè w gade nan mond sa pagen okenn peyi kominis ni sosyalis ki pagen anpil fòs sekirite ak lame : Cuba, Chine, Koree du Nord, peyi Scandinave yo, Canada, tout gen gwo dispozitif sekirite. Nan chita ranse ak peyi d’Haiti, yo lage nou nan tchouboum. Yo kraze bagay yo san yo pa gade wòl yo jwe. Jodia nap peye konsekans vye desizyon sa yo. Paske reyalite a, nan yon peyi kote gen plis pase 60% moun nan chomaj; yon peyi ki gen anpil mòn tankou Haiti kote gen tradisyon batay nan mantalite ak nan kilti pèp la, si w pagen travay pou akeyi pil jenn kap kite lekol chak ane yo rapid, w bezwen gwo fòs pou dekouraje bandi fè vyolans. Epi tou sekirite se premye kondisyon pou gen envestisman ak devlopman ekonomik. Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti reseaucitadelle@yahoo.fr @reseaucitadelle WhatsApp : +509 3686 9669 6 jen 2021 https://twitter.com/reseaucitadelle/status/1401726082206900236?s=21

dimanche 6 juin 2021

Haiti : L’urgence d'une ligne de démarcation radicale entre les gangs et le pouvoir d’État.- #LeReCit



Je viens d’écouter cette vidéo d’un bandit dénommé “Izo 5 second”. Je pense que face à une police faible et une armée non-réellement opérationnelle, le gouvernement haitien aurait commis l’erreur d’adopter une “stratégie de contrôle de la violence par proxy” i.e. en s’appuyant sur certains gangs en vue d'empêcher à d’autres gangs ennemis d’envahir la capitale. C’est grave!

Il fallait mettre en place une “stratégie d’éradication de la violence des gangs”.

Je comprends maintenant pourquoi tous mes beaux discours sur la stratégie de lutte anti-guérilla sont restés sans effet.

Messieurs, je peux comprendre votre préoccupation face à des gangs contrôlés par des oligarques, par des opposants politiques qui les financent et leur fournissent des armes de guerre et des munitions. Mais, si cette information est confirmée, c’est une stratégie dangereuse, une erreur fatale.

Aristide a payé cher les conséquences de cette stratégie en 2004. Car, les criminels offrent leurs services aux plus offrants. Ils ne sont pas devenus bandits pour mourir, mais pour jouir leur vie dans de meilleures conditions. Ces gens sont de mercenaires, des traîtres.

Pour preuve, le bandit “Izo 5 second” a cité le nom du Député Lavalas Printemps Bélizaire.

Les bandits sont partout; ils n’ont pas de conviction et sont prêts à servir les plus offrants.

Il fallait chercher l’aide internationale ou d’une compagnie militaire privée pour anéantir tous les gangs sans distinction et restaurer le monopole de l’État en matière d’exercice de la violence.

Aussi, fallait-il mobiliser des jeunes militants politiques pour soutenir la lutte contre les gangs et la restauration de la sécurité nationale.

Les premiers commentaires au bas de ce message sur Facebook m’invitent à être prudent, car il y a trop de confusion. Sur ce point, même quand j’espère encore que ce soit une fausse information, une série de décisions radicales est nécessaire pour rétablir la confiance du peuple en son gouvernement.

Car, “Izo 5 second” a fait cette vidéo à chaud. Il n’a pas hésité dans ses déclarations; ce qui la rend crédible. Si malgré tout, il s'agirait d'un mensonge, dans ce cas il faudra reconnaître qu'il aussi un bon acteur.

Il est plus qu’urgent de tracer une ligne de démarcation radicale entre les gangs et le pouvoir d’État.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
5 juin 2021
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samedi 5 juin 2021

Haiti, ses “intellectuels” stériles et arrogants : cauchemar d’une décadence sans perspective de renaissance.- #LeReCit

Credit : Rotorhead 30A Productions/Shutterstock.com

Le Doyen Charles Manigat m’avait dit un jour : « Un intellectuel est un producteur d’idées. » Cette pratique de qualifier tout le monde d’intellectuel parce que des gens peuvent lire et écrire, ou parce qu’ils ont un diplôme, cela crée de la confusion, encourage la paresse, et complique les choses. Car, au final, ils sont devenus arrogants, ne veulent rien écouter et restent confinés dans des idées reçues ou fixes. Il faut stimuler la production d’idées.”

Ce commentaire m’est revenu à l’esprit après avoir constaté l’arrogance de plus d’un sur les réseaux sociaux et dans les médias. Des historiens, de jeunes cadres, traitent la nation avec mépris et sans respect, parce qu’ils sont des intellectuels.

Or, le problème d'Haïti est justement une question d’absence d'idées. Un vide tellement grand qu’il finit par être comblé par des artistes. Aujourd’hui, ces gens sont présents dans l’espace politique et/ou de la gouvernance. Pourquoi, parce qu'ils sont les seuls à combler le vide avec leurs idées…amusantes, malsaines, triviales, mais des idées quand même. Nous sommes à l’heure des artistes du Konpa et des DJ comme Tony Mix.

Vous allez les mépriser et cracher sur leur présence dans l’espace publique, c’est parce que vous êtes trop incompétents pour comprendre s’ils sont là, c’est parce que vous avez échoué. Malgré votre prétention intellectualiste vous n’avez pas pu combler le besoin en idées de la population.

Donc, messieurs et dames, Haïti étant une démocratie, vous êtes obligés de respecter et de vivre avec les dirigeants élus par le peuple. Votre arrogance et votre mépris ne changeront pas les choses.

De plus, en parlant de décadence, comme le grand historien en a fait allusion, Haïti n'est pas la seule nation à vivre cette situation. Ceux qui se basent sur la réalité actuelle pour insulter le peuple, la nation, le pays, au point de reprendre les injures de Donald Trump doivent se rappeler (s’ils le savaient) qu’après la disparition de Rome au 5e siècle soit en 476, l’Europe connut une décadence allant jusqu’à la perte de la lecture et de l’écriture. De 476 à 918, soit environ 5 siècles, c’est la barbarie totale, des bergers se sont transformés en voleurs, bandits de grand chemin, kidnappeurs et trafiquants d’enfants.

Si les choses ont changé en occident, c’est parce que durant cette période, des gens ont continué à travailler. L’Europe dont vous êtes fiers aujourd’hui, l’Europe dont vous vantez les prouesses aujourd’hui, a perdu sa capacité de lecture et d’écriture pendant cinq siècles. N’était-ce la contribution des moines irlandais qui n’ont jamais cessé de tout copier et protéger des livres, des manuscrits, des parchemins et de l’Église catholique en générale, ce continent n’aurait pas pu sortir des ténèbres de l’illettrisme, l' analphabétisme jusqu’aux révolutions italienne, française et des lumières.

Je vous invite à lire le Livre “How The Irish Saved Civilization" (The untold story of Ireland’s heroic role from the fall of Rome to the Rise of Medieval Europe, de Thomas Cahill. Cela vous aidera à être plus sage. Car, comme disait le sociologue Gaston Bouthoul, il est préférable d’avoir un leader illettré mais sage qu’un intellectuel savant mais arrogant.

Haïti est en train de subir les conséquences d’une décadence provoquée par les puissances étrangères conspirées contre elle dès son indépendance. Par l’absence de sagesse de ses élites qui n’ont jamais su vaincre leur ego pour discuter, faire des compromis et trouver des accords inclusifs dans un esprit de respect mutuel, ce pays est ravagé par des affrontements de 1804 à nos jours. Comme conséquences, il est vidé de sa classe moyenne, de ses cadres, de ses investisseurs et de sa jeunesse.

Que vous soyez savants, intellectuels ou surdoués, dans ce système démocratique, vous serez dirigés par les dirigeants élus par le peuple. Et cela, qu’ils soient Michel Martelly, Moise Jean-Charles, Gracias Delva, Top Adlerman, Don Kato, Bicha, Mazora, Krèk Koko…

Personnellement, je n’ai pas peur de la décadence dans laquelle Haïti se trouve. Je suis plutôt préoccupé par les mesures de redressement.
Car, les chinois ont réussi à définir une stratégie pour sortir du chaos et des humiliations qu’ils ont subies au 20e siècle, la Corée du Sud à fait la même chose en 50 ans, La Turquie, le Japon, la Russie est en train de se relever de la “tragédie” des années 90.

Ils ont tous réussi en combinant la science (le positivisme) à leur tradition, puisant dans leur histoire, leur culture. Ils n’ont pas renié leur existence. Haïti peut faire la même chose et la diaspora haïtienne peut servir de réservoir d’idées et de pratiques modernes à associer avec nos traditions nationales. Car comme disent les stratèges chinois, le positivisme européen, la science, c’est seulement 300 ans, alors que l’humanité évolue depuis plusieurs millénaires grâce à l’intuition, en suivant les lois de la nature.

Tout orgueil fondé sur la connaissance scientifique et la technique n’est qu’ignorance; l'effet pervers d’une méthode et des moyens métamorphosés en idéologie et même en religion. Car, les indiens n’ont pas attendu les laboratoires modernes pour comprendre qu’il faut extraire l’eau des racines de manioc avant de produire la cassave. Preuve qu’ils pratiquaient la chimie avant ses codifications savantes sous forme de science.

Dans cette approche, je ne rejette pas la science ni ses mérites. Je veux plutôt dire, attention à ces haïtiens qui croient qu’il suffit de faire des études universitaires pour qu’ils soient capables de tout faire, méprisant l'expérience empirique du citoyen lambda a un point tel de faire preuve d’une arrogance les rendant incapables d'écouter, d'échanger, de trouver des consensus, les plongeant dans un jusqu’au-boutisme primaire, anti-social, les transformant en personnalités infréquentables.

Haïti est d’abord le peuple haïtien. Quelle que soit sa dimension, il est le centre de l’existence d'Haïti. On n’a qu’à vivre avec, contribuer sagement à sa transformation, à son évolution où l’abandonner à son processus d’évolution historique.

Ce qui manque à ce pays, ce sont des efforts de réflexions stratégiques. Nos dirigeants, nos élites, la classe politique, la presse s'adonnent uniquement à des micro-gestions, une concentration sur le présent immédiat, un focus sur l’arbre qui les empêche de voir la forêt.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

05 Juin 2021

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti

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Sur l’histoire de l’Europe après l'effondrement de Rome sous la pression des goths et des visigoths (que les Romains appelaient Barbares) lisez :
- The Dark Ages 476 - 918 A.D. by Charles Oman,
- The inheritance of Rome : Illuminating the Dark Ages 400-1000 (The Penguin History of Europe) by Chris Wickham,
- The Birth of Classical Europe : A History from Troy to Augustine (The History of Europe) by Simon Prince,
- Framing the Early Middle Ages : Europe and the Mediterranean, 400 - 800, by Chris Wickham.