mardi 10 août 2021

Il existe encore des hommes et des femmes honnêtes en Haiti !!! — #LeReCit

Le “brouillard de la guerre” l’oblige. Parfois, il faut se rendre sur le terrain.

En rentrant en Haïti par le poste frontalier de Ouanaminthe au mois de juillet 2021, j’ai vécu une scène impressionnante : Un humble agent d’immigration qui refuse de se laisser soudoyer par une dame.


En effet, j’étais au bout de la file d’attente.  Il ne m’a pas vu.


La jeune dame lui avait présenté plusieurs passeports accompagnés de quelques billets de 500 gourdes. 


L’Agent de l'immigration a pris le passeport de la jeune femme, il a vérifié son identité, puis a mis le sceau d’entrée. Et pour les autres passeports, il lui a posé la question suivante : “Où sont les détenteurs de ces passeports?” 


Et, la dame de répondre : “Elles ne sont pas présentes. C'est la raison pour laquelle il y a ce cadeau à l’intérieur des livrets.” 


L’officier a ouvert les documents et a vu l’argent. Et sans hésiter, d’un ton mécontent, il haussa la voix et répliqua : “Pas question! Je suis ici pour appliquer les règlements. Je ne fais pas ce genre de choses. Et, je vous conseille de ne pas insister et de ne plus recommencer! Car ce que vous faites là est illégal, cela peut vous causer des ennuis.”


Je fus ému de vivre ce moment, incognito! 


Ce fut mon tour de me faire contrôler. Nom, prénom et je fus obligé d’enlever casquette, lunette pour qu’il puisse faire son travail. (En effet, depuis le 22 décembre 2002, ayant été victime d'agressions physiques et de menaces répétées, je mène une vie quasi-clandestine quand je suis en Haiti.)


Avec un sourire discret, l’agent d’immigration me salua de la tête et je lui ai dit : “ Mon cher, MERCI! Par cet acte courageux, vous venez de me remonter le moral. Car, je rentre au pays, découragé et désespéré. L’idée répandue au niveau international, c’est qu'Haïti est foutue, parce que tous les gens sont des corrompus; la société est pourrie. Et le pire, les médias haïtiens répètent ce cliché. Mais vous qui êtes un humble fonctionnaire de l’État, vous venez de prouver le contraire!  Cela m’aide à espérer.” 


J’ai dû m'isoler pour cacher mes émotions. 


Et, à mon compagnon de route d’ajouter : “Cyrus, je vois que vous êtes vraiment touché par l'honnêteté de l’homme. Mais, franchement, il existe beaucoup de citoyens honnêtes dans le pays. Ceux qui veulent faire croire que nous sommes tous des corrompus ont leur agenda.” 


En réalité, ceux qui veulent nous décourager, ne cherchent pas ce genre d’histoires. Ils ne rapportent que la réalité de certains milieux en Haiti, leurs observations dans la capitale haïtienne. Car, leur cercle social quand ils sont en Haiti ce sont les hôtels, les restaurants de luxe, les plages privées que fréquentent les corrompus, les trafiquants de drogue, les oligarques et la bourgeoisie voleuse et malpropre. Donc, par paresse ou par méchanceté, ils les considèrent comme des échantillons représentatifs de la société haïtienne. 


Mais Haïti, c’est plus que l'État central, c’est plus que l’administration centrale. Haiti ne peut pas être réduite à la République de Port-au-Prince, ni à Pétion-ville. Il y a dans ce pays des leaders communautaires, des fonctionnaires qui malgré leur isolement, malgré leur souffrance, la précarité et la vie chère, résistent. Afin de pouvoir toujours passer le "test du miroir”; à savoir se regarder et être en paix avec sa conscience, sa culture, son éducation familiale, avec le sens de sa vie.


Dieu merci! La culture de l’ "argent facile" n’est pas encore généralisée en Haïti. Certes, elle est forte dans certains milieux influents.


Toutefois, il y a encore des hommes et des femmes de caractère qui, malgré la vie difficile ou impossible, continuent de résister. Ces braves citoyens intègres et fiers attendent notre contribution pour pouvoir mobiliser la frange saine de la nation afin d'engager la renaissance nationale.


Cet agent haïtien d’immigration, dont je me garde de citer le nom, m’a motivé. Pour moi, c’est un message de Dieu. D’autres diront que c’est un message de réconfort de nos ancêtres, en ce moment difficile de l’histoire nationale. Mais, pour ne pas compliquer les choses, disons simplement qu’il cadre avec la déclaration célèbre de Toussaint Louverture. A savoir, sur cette terre d'Haïti il existera toujours des "racines de l’arbre de la liberté des noirs", prêtes à assurer la renaissance.


L’âme d’une nation ne peut se résumer à des futilités, comme l’argent (des dollars), des voitures de luxe, le sexe, le snobisme... Il y a aussi la dimension transcendantale des valeurs qui donne un sens à l’existence. La nouvelle Haïti, la renaissance de notre pays meurtri, viendra des hommes et des femmes honnêtes.


Cyrus Sibert,

#LeReCit @reseaucitadelle

reseaucitadelle@yahoo.fr

10 Août 2021

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samedi 7 août 2021

Contre le sophisme historique de Jean-Claude Roy, Vive le "noirisme-démocratique" pour l’émancipation des noirs d'Haiti.-

Cyrus Sibert, Journaliste

L’affrontement entre Jovenel Moïse et la bourgeoisie mulâtre d'Haïti est en train de provoquer une réaction noiriste dans le pays. Son assassinat le 7 juillet 2021, a porté cette réflexion à un point culminant tel, que les idéologues de la “faction jaune” sont obligés de réagir. C’est le cas de Jean-Claude Roy, qui dans son texte “La réalité est que notre devise n’a été que de brève durée” publié le 27 juillet 2021, a mis en évidence la contribution des hommes de son clan dans l'indépendance d'Haïti, laissant apparaître la construction idéologique mulâtriste qui a prévalu durant les 50 premières années de l'indépendance d'Haïti, engendrant les réactions de Jean-Jacques Acao, de Soulouque, de Félicité Salomon, des griots, jusqu’à la radicalisation extrême de François Duvalier.


Au-delà des beaux discours manipulateurs d’unité nationale post-Duvaliéristes des années 90s, laissant le champ libre aux stratèges mulâtres qui ont capturé l’État haïtien au profit de leur minorité, Monsieur Jean-Claude Roy fait montre d’une conscience de classe épidermique et du rôle historique qu'a joué son groupe dans l'évolution nationale.


Grâce à un président mulâtrophile comme René Préval, par la magie d’un vol déguisé en privatisation, “la faction jaune” s’est appropriée toutes les entreprises publiques construites par l’État haïtien sous le gouvernement de François Duvalier, renforçant leur arrogance et leur système d’apartheid économique en Haïti.


Non seulement, ils ont renforcé leur position, ils ont aussi profité de la présidence de Préval pour nuire aux investisseurs noirs et détruire toutes les initiatives économiques venant d'éléments de la majorité nationale. La fermeture de la SOCABANK et de la HAITEL en est l'exemple le plus parfait.


L'arrivée au pouvoir du président Michel Martelly a stimulé l’arrogance de cette minorité qui de plus en plus adopte un comportement raciste et ne cache plus ses préjugés contre les noirs. C’est ce qui a été à la base de la haine contre Jovenel Moïse, obligé de radicaliser sa position en vue de réaliser quelques projets et de sauver son mandat. Car, rien n’explique que sept (7) mois après son élection remportée haut la main à deux (2) reprises, que des émeutes téléguidées puissent appeler à sa démission. Il est clair que l’homme n’a pas été jugé sur ses mérites ni sur ses réalisations, mais sur son origine, sa nature d’homme noir venu du milieu rural, du pays en dehors, des villes de province. 


D'où le racisme anti-noir d’un groupe d’individus paradoxallement considérés comme des éléments d’une sous-race bâtarde par les « white-supremacists ».  En plus de leur système d’apartheid économique, ces mégalomanes pervers narcissiques tentent dans leur arrogance d’imposer un apartheid politique sur l’exercice du pouvoir d’État; ils méprisent les élus du peuple et refusent d'obéir aux représentants de la majorité nationale. 


Ce refus de respecter et d’obéir aux instructions d'un dirigeant noir est enraciné dans la colonie esclavagiste de Saint-Domingue. En 1799 quand la Commission civile de Sonthonax nomma Toussaint Louverture Général de Divisions pour ses mérites, le leader mulâtre Rigaud et ses hommes décidèrent de ne pas obéir à ses ordres à cause de la couleur de sa peau. Cette rébellion basée uniquement sur le racisme, provoqua la guerre du Sud. 


C’est ce racisme systémique historique en Haïti qui sécrète la nécessité d’un néo-noirisme ou noirisme-démocratique, comme la social-démocratie a vu le jour durant la guerre froide pour répondre aux revendications sociales de la classe ouvrière et de la classe moyenne, mais sans tomber dans le communisme considéré comme le socialisme extrême.



Sophisme historique 


Le sophisme se définit comme ‘‘un raisonnement faux qui imite le syllogisme, à utilisation fallacieuse pour tromper quelqu’un’’. A chaque fois que la majorité des noirs d'Haïti se dressent pour dénoncer le racisme qu’ils subissent dans leur pays, des idéologues de la mulâtrie réagissent avec leur leçon d'histoire sur la guerre de l'Indépendance, la devise "L'union Fait la Force” ou le Congrès de l'Arcahaie. Une façon codée de nous rappeler que cette terre appartenait à leur père violeur de négresse, les abus sexuels de l'esclavage qu'on évite de relater dans les livres d'histoire. 


Mais, personne ne conteste le droit de cette minorité de vivre, de jouir et de faire d'Haïti leur patrie. De plus, l'haitien est naturellement et culturellement accueillant et hospitalier. Nous avons accueilli les arabes et tant d'autres. Nos ancêtres firent de cette terre la patrie de tous ceux qui souhaitent vivre libres. Le vodou, la religion de la majorité nationale, est ancestral, non impérialiste; c'est-à-dire nous sommes tolérants envers toutes les religions. Donc, les comportements racistes ne viennent pas de nous.


Ce que nous contestons, c’est leur incapacité d'évoluer de la mentalité pirate, parasite et raciste des petits blancs psychopathes de Saint-Domingue. Cette culture de délinquance héritée de leur origine de "déchets" des sociétés européennes, cause de leur expulsion vers des colonies en vue de terroriser les noirs, de les abuser sous toutes formes et de jouer le rôle de chiens de gardes d’un système inhumain au profit des grands blancs absentéistes. 


C'est une mentalité surannée qui empêche à la “faction jaune” d’Haïti d'évoluer. Elle est incapable de s’élever à la dimension citoyenne digne d'un État-Nation. Elle considère encore Haïti comme une plantation, sa colonie néo-esclavagiste et ses membres, des maîtres d'esclaves. 


En ce début du 21e siècle où le monde est en train de prendre conscience des méfaits du “racisme systémique”, la majorité nationale d'Haïti ne doit plus continuer à accepter en silence, le système d’apartheid mis en place par la mulâtrie rétrograde. BLACK LIVES MATTER sans frontières!



Rappel historique


Tout le monde sait qu’il y a eu trois (3) mouvements dans la colonie de Saint-Domingue. Le mouvement des Blancs, le mouvement des affranchis et le mouvement des esclaves noirs.


Le mouvement des blancs ayant échoué grâce au leadership du grand stratège, le Général Toussaint Louverture, il ne restait que celui des Noirs et des Affranchis. Alors que les affranchis ont échoué dans toutes leurs initiatives exclusivistes, le mouvement des esclaves a joué le rôle de pivot historique à Saint-Domingue, le point d'appui pour faire bouger les lignes jusqu'à l'indépendance. 


Les campagnes d'empoisonnement de colons blancs, le marronnage, la cérémonie du Bois Caïman, l'incendie des champs de canne, la révolte générale des esclaves sont les principaux faits marquants de la lutte pour l'émancipation des noirs d'Haïti. Les mulâtres étaient toujours contre l'idée d'égalité avec les noirs. Ils servaient de mercenaires aux côtés des blancs pour chasser les esclaves marrons à l'aide de chiens dressés. Depuis toujours, ils se comportent en égoïstes plus attachés aux privilèges et aux droits qu’ils peuvent obtenir de la métropole, qu'à l’égalité à Saint-Domingue.


Pourtant, aucune victoire mulâtre ne fut possible sans la participation des noirs, regroupés en majorité dans le Grand Nord. Mais à chaque fois, les troupes auxiliaires ont été trahies puis exterminées par les mulâtres qu’elles avaient servis. C’est le cas de plusieurs centaines de soldats noirs appelés "Suisses" qui furent exterminés après avoir aidé des mulâtres de l’ouest à remporter une bataille difficile.



C’est là que se situe le point de rupture.


Oui nous avons mené ensemble une guerre de survie face à l'Empereur Napoléon qui s'activait à rétablir l’esclavage et rétrogradait les mulâtres au rang des esclaves noirs sans aucun privilège, comme fut le cas du Général Alexandre Dumas; les moins chanceux ayant été mis à mort. Mais, après la victoire, votre instinct de "prédateur des noirs" reprend toujours le dessus et vous empêche d’appliquer la devise nationale adoptée dans la Constitution en vigueur en son article 4 : "Liberté, Égalité, Fraternité" et non l'"Union fait la force" qui est plutôt la légende de l'Emblème Nationale.


C’est ce refus de l’Égalité et de la Fraternité de votre part qui a dilué l’Union Nationale qui devait faire notre force. 


Car, les faits sont là : Après la bataille de Vertières, suivie de l'indépendance, vous avez revendiqué les biens des anciens colons, vos pères violeurs et abuseurs sexuels de femmes noires.

Dessalines fut assassiné parce qu’il exigeait la vérification des titres de propriété et estimait que "les noirs dont les pères sont en Afrique" doivent aussi participer à la répartition des moyens de production. 

En 1822, Boyer a instauré un caporalisme agraire imposant à la majorité nationale un système néo-esclavagiste, en vue de payer la dette de l'indépendance qu'il avait imposée au pays, dans l'intérêt de la France. Depuis lors, ce système d’apartheid économique perdure. Il s'est métamorphosé en centralisation excessive où Port-au-Prince garde 72% des ressources du pays.

Suite au décès du Roi Christophe, des élites du Grand Nord vous ont invité à refaire l'Unité Nationale; mais, vous vous êtes contentés de piller et d'exterminer les meilleurs officiers et cadres du royaume du Nord.


En 1842, quand le Nord fut détruit par un tremblement de terre, aucune aide n'a été apportée ni aux sinistrés ni pour la reconstruction. Nous avons attendu 50 ans sous les décombres, dans les marais et à côté des fosses communes avant qu’un projet de reconstruction puisse voir le jour.    



Où est l'Union?


Aujourd'hui, vous vous contentez de faire des ponctions, de vivre de rentes, de monopoles, de la corruption dont les fruits sonnants et trébuchants sont exportés vers des banques étrangères sans réinvestissement en Haïti, votre soit disant pays. 


Vous vivez dans une capitale sans électricité, bidonvillisée, sans infrastructure, sans hôpitaux standardisés, dans une métropole carcérale avec des maisons barricadées, l'insécurité généralisée, des gangs financés et ravitaillés par vous, classe dominante, cette bourgeoisie qui préfère entretenir le chaos au lieu de renforcer les institutions républicaines de son pays.


Vous critiquez l’État, alors que vous êtes l’État. Vous contrôlez la Banque Centrale, le Ministère des Finances, la Commission de passation de marché public, la Cour des comptes, les médias… La Justice vous sert de marchepied dans une logique d’apartheid judiciaire où seuls les noirs et paysans peuvent-être punis par la loi.


Vous contrôlez tout et refusez de vivre la devise “Liberté, Égalité, Fraternité”. Vous ne vous mélangez pas à la majorité. Vous vous contentez de les utiliser comme des mercenaires, ouvriers, gardiens, servantes ou ménagères, en prenant bien soin de maintenir votre tradition de famille à peau claire, mais toujours noire à votre arrivée à Miami ou pour les  « white-supremacists ».



Donc, utiliser le congrès de l’Arcahaie pour faire de la réalité noire/mulâtre en Haïti un sujet tabou ne peut avoir d’effet que sur des gens limités, incapables de saisir l’essence de l’histoire. 


Le discours sur la nécessité d’un noirisme-démocratique qui reprend son essor en Haïti n’est pas le produit d'une fiction inventée de toute pièce. Il est plutôt la manifestation d’une réaction sociale provoquée par les pratiques racistes des mulâtres appelés “faction jaune” par l’historien Martiniquais Victor Schoelcher (1804-1893). En effet, ce dernier a été surpris du traitement raciste que vous, des mulâtres haïtiens, infligez   à vos concitoyens noirs d’Haïtiens. Ce qu’il décrit dans son livre "Colonies étrangères et Haïti : résultats de l'émancipation anglaise. T1 (Éd.1843)."



De plus, lors même que l’Union pour la Guerre de l'Indépendance aurait existé, rien n'empêche d'évaluer l'état de l’Union.


Les américains le font au début de chaque année. Car, ils ne sont pas dupes. Ils savent qu’aucune union n’est éternelle si on ne crée par les conditions pour qu'elle puisse rester vivante. Votre refus d’appliquer les principes  “Liberté, Égalité, Fraternité" a détruit l’union. Qui pis est, plus vous bénéficiez d’ouverture, plus vous faites preuve d’arrogance sans borne. 


Conséquence de l’ouverture d’esprit des masses populaires qui ont accueilli un "Ti rouge" comme Michel Martelly à la tête de l’État, vous avez saboté la présidence de Jovenel Moïse jusqu’à l’assassiner. 


Comme il est dit dans le texte de Jean-Claude Roy, il y a des noirs et des mulâtres dans les deux camps. Mais, cette approche simpliste ne peut pas influencer un homme averti. N’avez-vous pas liquidé tous les mulâtres proches de Dessalines? Il s’agissait de défendre les intérêts de votre caste mulâtre. 


Donc, nous sommes conscients du fait qu’il peut y avoir quelques mulâtres qui en ont marre des bêtises de cette caste, basées sur l’incapacité d'évoluer. Aussi, les juges noirs de notre système judiciaire qui défendent le statu quo raciste mulâtriste mis en place durant les 40 années de pouvoir de Pétion et de Boyer, ont trahi leur groupe d’origine. 


Quelques mulâtres évolués qui veulent sortir de la mentalité de plantation, ni les noirs invertébrés qui sont incapables de se concevoir hommes libres, ne peuvent pas changer la réalité systémique.  


De plus, au-delà des rivalités internes, il y a le rôle d'Haïti dans ce monde, de plus en plus identitaire et raciste. Seul le “noirisme démocratique” peut servir de véhicule idéologique capable de replacer l’homme noir dans sa position historique. 


Défendant les derniers essais nucléaires français dans le pacifique, le président Jacques Chirac disait un jour, “Nous avons des obligations historiques envers des alliés dépourvus d’arme atomique et dépendant de notre capacité de dissuasion". De même, on peut dire qu'Haïti a des obligations historiques, idéologiques et identitaires envers les 210 millions de noirs des Amériques qui ont toujours vu en nous la Mecque de la culture africaine dans le nouveau monde.


Finies les manipulations des années 90 faisant du noirisme un synonyme de Duvaliérisme. C’est faux! Le premier noiriste fut Jean Jacques Acao qui s'était révolté contre les atrocités de la dictature mulâtriste dans son obsession à exterminer les noirs,  à les garder en dehors de l’Armée, de l’Administration Publique, des zones urbaines, de l’économie et de la vie politique. Cette violence coloriste, économique et sociale, engendra Soulouque, Salomon, Estimé et le terrible François Duvalier. Des intellectuels comme Jean-Price Mars et Roger Dorsainvil se sont penchés sur cette réalité avant Duvalier.  Avant eux il y a Makandal, Boukman.... après eux les professeurs François Manigat, Michel-Rolph Trouillot, Mac-Ferl Morquette et aujourd'hui, nous…


Grâce aux travaux de chercheurs haïtiens progressistes, nous avons compris que le noirisme est indispensable. Toute cette arrogance, cette confusion qui existe sur la scène politique, au Parlement et dans les médias sont les conséquences de l’absence du noirisme, recalé au rang de sujet tabou après 1986. Nous sommes conscients que l’interdit est de sombrer dans l’authenticisme qui est une approche exclusiviste et d’exclusion. En ce sens, notre nouveau noirisme est démocratique. Il adopte la démocratie comme théorie de pouvoir, il rejette la dictature. Un système représentatif, basé sur le respect du choix de la majorité nationale. 


En ce sens, les approches noiristes reprendront leurs droits dans les débats publics, lors des campagnes électorales et au Parlement. Nous refusons de subir le racisme anti-noir sur la terre de Dessalines. Car Haïti est noire et fière de l'être! Nous ne renierons jamais notre origine africaine. 



Je profite de ce texte pour attirer l'attention de mes compatriotes sur une situation inacceptable : les dates historiques du mouvement pour l’émancipation des noirs ne sont pas célébrées. 


En ce sens, il faut un travail d'identification des dates importantes comme la mise à mort de Makandal, la cérémonie du bois caïman, la révolte des esclaves et l'incendie des plantations dans le Nord, l'affranchissement général, la date de la distribution par Sonthonax d'armes à feu aux esclaves noirs affranchis, le massacre des 400 noirs appelés Suisses... Autant de faits historiques que nous devons valoriser, nous en souvenir, pour pouvoir maintenir la flamme de notre identité, notre fierté, en vue de combattre cette manipulation visant à réduire la lutte éternelle pour l'émancipation des noirs à la guerre de l'indépendance. 


Car, la guerre de l'indépendance, la bataille de Vertières, la déclaration de l'Indépendance de 1804 sont l'aboutissement des luttes révolutionnaires qu'ont menées les noirs sur la terre d’Hispaniola depuis 1522 l’année de la première révolte d'esclaves noirs dans les Amériques sur la plantation Colomb à Santo Domingo. Alors que les mulâtres avaient un mouvement réformateur, exigeant de la métropole française seulement  égalité avec les blancs, la lutte pour l’émancipation des noirs était révolutionnaire. En 1803, face à l'impossibilité de devenir blancs ou d’être traités comme des blancs, ils n’ont eu d’autre choix que de nous rejoindre, en adoptant notre position radicale “Vivre libre ou mourir”. Leur survie en dépendait. 


Nous ne sommes pas comme eux. Nous reconnaissons leur contribution à cette phase historique de l’indépendance d'Haïti. Mais après, ils ont commis l’erreur récurrente de re-sombrer dans leur position réactionnaire, anti-émancipation de la majorité nationale noire. Ainsi, pour faire face à ce comportement réactionnaire, aujourd’hui, nous proposons de continuer la lutte de l’émancipation des noirs, initiée par Makandal du temps de la colonie ou par Jean-Jacques Acao après l’indépendance. 


Tel est l'objet de notre combat et de notre appel à la mobilisation nationale autour de l'idéologie néo-noiriste ou du norisme-démocratique.


Cyrus Sibert,

#LeReCit @reseaucitadelle

reseaucitadelle@yahoo.fr

7 Août 2021

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vendredi 6 août 2021

COVID-19 MONITORING HUB of Haiti by The Media Institute of the Caribbean.-

PORT AU PRINCE, AUGUST 5, 2021 (MIC) -

By : Cyrus Sibert

The assassination of President Jovenel Moïse on July 7 momentarily overshadowed fears associated with the impact of COVID-19 on the people of Haiti. However, an increase in infections, a high incidence of hospitalisations and a rising death toll have injected a greater sense of urgency into both official and community actions to address the pandemic. 

The virus had initially been slow in affecting the Haitian population, but the arrival of the Brazilian (Gamma) variant earlier this year dramatically changed the dynamic and the official response to the virus.

Additionally, and despite continued scepticism, general vaccine hesitation - having turned back an initial COVAX supply - has turned to a programme of action that has witnessed the vaccination of 11,209 Haitians by the first week of August. 

On May 14, there was a public announcement of the discovery of 2 new variants in Haiti, the figures then stood at 274 deaths, 13,520 confirmed cases, 1,955 hospitalised, 12,437 recovered and 67,019 tests conducted. 

However, by July 30, the figures stood at 563 deaths, 20,326 confirmed cases, 4,961 hospitalized, 14,802 recovered and 101,640 tests. 

That has since been an increase in deaths of 289 (49%) and confirmed cases of 6.806 (0.67%) over a three-month period. 

Haiti recorded its first two cases on March 19, 2020. One year later, the head of the National Public Health Laboratory and the GHESKIO Centre, Dr William Pape, announced that “the coronavirus pandemic is on the decline in Haiti. There was no second wave. No case for 3 months.”

He surmised that Haiti was a rare case in the Caribbean. Additionally, the Chairman of the Scientific Committee against COVID-19 in Haiti announced the closure of the 3 GHESKIO centres for the care of infected people. (See report of March 2021)

New cases are now increasingly facilitated by ongoing political and social tensions and accompanying public demonstrations at which very few precautions against the virus are being observed. 

The shortage of petroleum products is also causing crowding at gas stations, even as protests following the assassination continue. Despite numerous deaths in record time, some of whom are important, influential, and well-known personalities, there continues to be little mask wearing or social distancing in public spaces. 

At the end of May, Dr Yolène Surena, prominent head of Civil Protection, died of COVID-19. In June, Mr René Sylvestre, president of the Supreme Court of Haiti died following complications associated with the virus. 

Before these developments, several senior officials were infected at the birthday party of the influential Director of the National Old Age Insurance Office (ONA), Mr Chesnel Pierre, who did not survive either. 

Well-known teachers, professors, and political figures such as the former Senator of the Grande-Anse Department, Mr Maxime Roumer, succumbed to COVID-19.

It was hoped that this upsurge in COVID-19 will raise public awareness of the seriousness of the disease and the extent of the danger. But, with few exceptions, public behaviour has not changed for the better. 

In the festivities sector, the managers of musical groups have cancelled performances originally scheduled for the summer period. The very popular Tropicana and Septentrional orchestras have published a note to this effect. The most popular religious festivals were also celebrated without the customary festivities.

There has also been considerable confusion at several state institutions following the July 7 assassination. Ministry of Health, Dr Marie Gréta Roy CLÉMENT has retained his post and, with it, a level of control over management of the pandemic. 

As a consequence of growing concerns over the impact of the virus and its variants the Haitian government reversed an earlier decision to refuse offers of vaccines. Additionally, there is considerable anxiety related to the possible arrival of the Delta variant that has infected high numbers of patients in the nearby United States of America.

The vaccination campaign 

On July 14, Haiti received 500,000 doses of the Moderna mRNA-1273 vaccine as a donation from the United States through COVAX. 

Upon receiving the vaccines, Minister Clément declared: “The Department of Public Health and Population expresses its gratitude to the United States Government for this gesture of solidarity and mutual aid. These vaccines will be administered free of charge to the Haitian population.” 

“This donation is part of the U.S. government's plans to increase COVID-19 immunisation coverage in other countries around the world, counter new waves of infection and prioritize immunisation of health workers and other vulnerable populations in neighbouring countries who need vaccines.”

The US government has pledged to donate some 12 million doses of the vaccine to countries in the Caribbean and Latin America. 

The vaccination campaign began with trials in several cities across the country. As at July 23, five vaccination sites were available in the Haitian capital and its surroundings. 

On July 29, the MSPP announced 10 vaccination centres at University Peace Hospital (Delmas), Saint Damien Hospital (Tabarre 41), Gheskio IMIS (Tabarre 41), Geskio INLR (Blvd Harry Truman, Port-au-Prince), Juvenat / FONDEFH Community Hospital (Port-au-Prince), Justinien University Hospital (Cap-Haitien), OFATMA Hospital (Cap-Haitien), Sainte Thérèse Hospital (Hinche), Saint-Michel Hospital (Jacmel), and Fort-Liberté departmental hospital (Fort-Liberté).

The vaccines are being offered free of charge on a “walk-in” basis at most centres except Gheskio IMIS in Tabarre where an appointment is necessary. 

On July 27, 2021, a pre-vaccination campaign trial activity was launched in the city of Cap-Haitien. 

On this occasion, the Moderna vaccine was administered. In less than an hour, 20 people were vaccinated. The elderly and medical personnel were the first to receive their doses. 

Rhudnie Angrand is the campaign manager within the North Department of Public Health Directorate. She said that 2000 doses were available at that venue. 

The MSPP is in phase 1 of vaccination which means elderly people, people at risk and healthcare workers have the option of receiving two doses of Moderna within an interval of 28 days.

Two sites are available in Cap-Haitien for the trial test of July 28, 2021: Hopital Justinien and OFATMA.

The Ministry of Health with support from UNICEF and PAHO/WHO had installed on a solar energy refrigeration system combined with generators to allow for vaccines to remain at a stable temperature until the injection phase.

In the north of the country, people wishing to be vaccinated will have to go to fixed centres since there is no mobile system

Northern Haiti vaccination campaign manager, Rhudnie Angrand, receives her shot in Cap-Haitien.  (Photo by: Cyrus Sibert)


For the north department, seven vaccination places are open at Justinien, OFATMA, Milot, New Hope Hospital, Hôpital Saint Jean, Pilate, and Pignon.

Three sites at Cap-Haitien and Milot are also operational, and a team has been set up to monitor the vaccinated people.

Ms Angrand said in an interview that “to deal with scepticism and anti-vaccine resistance, there will be an awareness campaign. Meetings with opinion leaders, clerics, the media, journalists, community leaders to raise awareness about COVID-19 and the importance of getting vaccinated.”

All workers in public administration, private companies, and banks will receive a form to this effect.

At the campaign launch on July 27 were leading figures such as Phel Casimir, Chief Prosecutor at the Court of Appeal; senior journalist Gérard Maxineau; footballer and sports instructor Ricardo Magloire, and Dr Chérubin Wilton. 

They all agreed that the availability of vaccines on Haitian soil was a major development. There are some who have travelled to the United States at costs of up to US$1,500 in order to be vaccinated. 

This was the case of Dr Turenne Calil, Head of Department at the Hospital, whose mission is to encourage his colleagues to be vaccinated.

“I have already been in contact with at least seven infected patients without knowing it. It was after the lab tests that I was able to realise the risks I was exposed to. So, I decided to go to the United States to get the vaccine,” he said.

“It cost me a fortune, an unforeseen trip and a lot of wasted time. Today, it’s an opportunity to have this programme in Haiti. There, within our reach. You should take advantage. Because COVID-19 is extremely serious! People are dying.”

Dr Chérubin Wilton thinks that this virus has already killed more than 6,000 people in Haiti. From his experiences, because of economic difficulties, myths and beliefs of all kinds, people rarely consult a doctor or a health centre to address the symptoms of this disease. 

“Clearly, there are no statistics for the traditional medicine sector that people primarily refer to for fever, flu, headaches. There is also self-medication. As a last resort they go to the hospital,” he concluded.

Dr Calil has however advised that educating the population about the disease and vaccines is a major priority. He also sees signs of a positive reaction to the vaccine.

“People will understand eventually,” he said. “In the United States an average of 11 vaccines are usually required to admit a child to school. In Haiti, the American Embassy imposes an important vaccine requirement for obtaining a residence visa.”

He pointed to the fact that “locally, children receive lots of vaccines before the age of five. So, vaccination is present in our life, it has always protected us.”

Dr Calil added: “These are the same companies that produced the vaccines of yesterday that are supplying those of today. The resistance to COVID-19 vaccines is just the effect of a global trauma that will eventually disappear.”

When it comes to Phel Casimir, the solution is simple: “You have to help your body to defend itself. We do it by eating good food, drinking water, playing sports, and getting vaccinated.”

Despite these previous encouraging comments, the sceptics are not far off. Two young women who requested anonymity told us that they will not take any vaccines. “Because Haiti has no luck with foreigners.”

“They don't like us,” one woman said. “So, if they give us a vaccine, it’s to our misfortune. These great powers do not like the Haitians. We intend to strengthen their immune system by natural means and prefer to run the risk of infection.”

There are also others who prefer to stand back and observe, and some, like one hospital janitor who said it is the confidence in those in charge that drives him to be vaccinated. 

“This hospital has always taken care of me from the moment I was born,” he said. “I trust the health officials. Resources are scarce, but they do what they can. You can blame them for anything, but they would never launch a vaccination programme if they did not have the guarantee that it is good for the population”

Meanwhile, since June 23, the Ministry of Public Health has authorised the private sectors to import vaccines and has set up an accelerated administrative procedure to facilitate importers. 

The ministry has however reserved the right to supervise private vaccination centres and shut them down if necessary. But, so far, no private operator is operational in Haiti. 

There is also no special vaccination programme for schoolchildren before the start of the school year. Angrand explained that there is no vaccination for minors yet. The priority remains the elderly, people at risk, healthcare workers, and medical personnel. 

Following a request for information of MIC to the Communication Department (media@gavi.org) of GAVI (The Vaccine Alliance) https://www.gavi.org, the following details have been provided regarding the links between Haiti and this institution. Given the importance of this correspondence in terms of information on the issue, we have chosen to include it in this text:

The Minister of Health of Haiti signed the COVAX Vaccine Request form on December 15th, 2020, indicating Haiti's willingness to receive COVID-19 vaccines through COVAX. 

Related legal agreements, including an annex to the Vaccine Request form were signed by Haiti's Minister of Health and Minister of Finance on March 17, following extensive review by the country's institutions and specific authorisation by the Prime Minister’s Council. 

These documents were shared with COVAX on March 29, clearing the way for COVAX to deliver vaccines to Haiti. Delays since then have been related to an inquiry from the MSPP about the possibility of sending an alternate vaccine due to high levels of vaccine hesitancy in the population as well as AstraZeneca global supply constraints. 

These logistical challenges have been addressed by resorting to donations of doses, channelled through COVAX, by countries that have already procured and received supplies.  

In addition, the country needed to finalise critical readiness needs related to vaccine deployment, mainly concerning indemnification and liability requirements of the suppliers, which also extended timelines. 

As at July 14, a total of 500,000 Moderna doses had arrived in the country, donated by the U.S. Government through COVAX. These are the first doses the country has received. In addition to vaccine doses, Gavi approved technical assistance requested by the country in December 2020 and April 9 this year. 

This is being managed through WHO and UNICEF to support activities under the National Vaccine Deployment Plan (in the amount of US$743,987). 

Cold Chain equipment support is also provided through COVAX to support vaccine storage capacity at national and regional levels (US$350,000). This was approved on May 26. Haiti is also eligible for further support for COVID vaccine delivery in the country through the recently approved Covid-19 Vaccine Delivery Support /CDS.

While COVAX ensures that Haiti has access to vaccines, their distribution is ensured by PROMESS, the “Essential Medicines Program” of the Republic of Haiti which was created in 1992, during the embargo period. 

PROMESS is a PAHO/WHO programme in Haiti. Its objective is to ensure the availability and accessibility of essential drugs and quality medical devices for public and private non-profit medical institutions in the country.

It is this programme that ensures the storage and distribution of vaccine doses depending on availability and the distribution strategy. PROMESS is founded and operates with financial contributions from the World Bank, bilateral (France, Switzerland, Holland, USAID, Canada) and multilateral (UNICEF, UNFPA, European Commission). These partners are members of the Programme Management Committee which is chaired by the Ministry of Public of Health of Haiti. https://www.paho.org/fr/haiti/promess-programme-medicaments-essentiels 

There nevertheless continues to be pervasive resistance to receiving the vaccine. Among the major factors are religious beliefs and mistrust of the international community. 

There is also resistance based on the fact that despite being vaccinated, people can still contract the virus, albeit less severely and with a lower risk of hospitalisation and death. Fears surrounding the Delta variant have not changed these positions.

Assassinat du Président Jovenel Moise : Un procès en Haiti risque de provoquer un massacre à grande échelle.-


[ Comme au Rwanda, il y a des groupes armés un peu partout à travers le pays, de puissants leaders politiques sont impliqués dans l’assassinat et n'accepteront pas de se présenter devant la justice. ]

L'OPC (Office de la Protection du Citoyen), Organisme constitutionnel et indépendant, a adressé une lettre daté de 3 Aout 2021, à Madame Helen M. LA LIME, représente spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies, lui demandant une contribution de la Communauté internationale, à travers l’ONU pour la conduite d’une bonne enquête, sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, afin que tous les auteurs de ce crime odieux soient traduits rapidement en justice. 


La police nationale d'Haïti (PNH) a transféré le dossier de ladite enquête au Cabinet d’instruction, le 4 août 2021. Trois juges ont déjà refusé d’instruire l’affaire pour cause de menaces. Le 3 Aout 2021, le Premier Ministre Ariel Henry a déclaré lors d’une intervention sur une station de radio de la capitale qu’il ne croit pas que les personnes suspectées par la police aient la capacité de mettre en œuvre un  tel plan d’assassinat. 


On se demande si le Dr Henry qui a eu plusieurs conversations avec le président Nicolas Maduro dispose de nouveaux éléments sur le complot d’assassinat.


Entretemps, des leaders politiques influents comme les présidents des partis politiques INITE et PHTK sont recherchés par le Parquet de Port-au-Prince. De puissants hommes d'affaires dont un syro-libanais disposant de 6 passeports avec des noms différents sont aussi dans le collimateur de la justice. On rapporte que certains d’entre eux ont été escortés par des policiers jusqu’à l'aéroport en vue de quitter le pays.


Lors d’une intervention sur CNN, la Première Dame Martine Moïse, la veuve du président assassiné Jovenel Moïse, a demandé publiquement au Secrétaire général de l'ONU de l’aide pour pouvoir identifier et juger ceux qui ont assassiné son mari.


Faut-il signaler que cette Organisation des Nations Unies qui jusqu’à présent ne fait preuve d’aucune utilité, a aussi des comptes à rendre. Car, le président Jovenel est assassiné dans un pays où il existe une mission de l’ONU sous le Chapitre 6 de la Charte de l'organisation. La victime avait fait plusieurs appels de détresse et dit clairement qu’il est menacé par des oligarques corrompus qui capturent l’État, refusent des réformes et combattent tout effort de développement du pays.


Or, dans une petite capitale comme Port-au-Prince, dire que l’ONU et les Ambassades des puissances étrangères sont incapables d'intercepter les communications des mercenaires colombiens, c’est prendre les gens pour des imbéciles.


Faut-il signaler qu'Haïti évolue dans le même scénario que le Rwanda, avec la différence heureuse qu’il n’y a pas conflit ethnique.


Mais au Rwanda, l’élément déclencheur du génocide fut l’assassinat du président de la République lors du décollage de son avion;

Comme au Rwanda, il y a des groupes armés un peu partout à travers le pays, surtout dans la capitale;

Comme au Rwanda, de puissants leaders politiques sont impliqués dans l’assassinat et n'accepteront pas de se présenter devant la justice;


Le tout dans un contexte de crise politique et humanitaire généralisée et de l’effondrement annoncé d’une capitale où la violence et le crime organisé sont hors contrôle;

Comme Radio Mille Collines au Rwanda, chaque faction utilise sa station de radio pour saboter l'enquête, faire un procès médiatique et influencer les potentiels membres d'un éventuel jury.


Et comme au Rwanda, la mission de l’ONU dans le pays détourne ses regards pour ne pas voir le danger, les innocents qui se font massacrer et éviter d’apporter l’aide nécessaire.


La bonne nouvelle, de source diplomatique, nous apprenons que la CARICOM, organisation des pays de la Caraïbe, est prête à appuyer la demande formelle d'Haïti en faveur d’une enquête spéciale de l’ONU et d’un Tribunal pénal international en ce qui concerne l'assassinat de leur collègue Jovenel Moïse, président d'Haïti.


Durant les 8 dernières années, on a entendu des critiques contre l’unilatéralisme du Président Donald Trump, et les bienfaits du multilatéralisme, parfois présenté comme le dieu qui sauvera le monde. Pourtant, c’est en pleine relance du multilatéralisme par le président Joe Biden que nous vivons un déni d’assistance et de soutien international en faveur d'Haïti.


Tous les rapports sur Haïti présentés au Conseil de Sécurité de l'ONU font état d’une justice dysfonctionnelle. Donc, le Secrétaire Général Antonio Guterres sait très bien que la justice haïtienne n’a pas la capacité d'enquêter ni d’organiser un procès équitable ou impartial sur l’assassinat du Jovenel Moïse. En conséquence, ne pas répondre favorablement à la demande du peuple haïtien exprimée par l’OPC, c’est rechercher l’impunité en faveur des assassins du Président haïtien. Reste à savoir en faveur de qui ou de quel secteur.


L’OPC est prévu par les articles 207, 207.1, 207.2, 207.2 (bis), 207.3 de la Constitution en vigueur et représente l’une des rares institutions fonctionnelles de l’Etat haitien.


Cyrus Sibert,

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6 Août 2021

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