vendredi 6 juin 2008

Attaques systématiques contre la DGPNH : Citoyen, prudence!


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com
http://www.reseaucitadelle.blogspot.com/


Nous observons que les députés du CPP se livrent à une série d'attaques contre la Direction de la Police Nationale d'Haïti. Mario Andrésol essuie des attaques venant de parlementaires du regroupement CPP (Concertation des Parlementaires Progressistes). Nous rappelons que ces députés du CPP sont à la solde de Jacques Edouard Alexis. L'ex-premier Ministre et son monde avaient misé sur les gangsters d'Aristide. A travers la fondation de la femme du Premier Ministre, ils avaient mis en place toute une stratégie de récupération des bandits et/ou des extrémistes lavalas.

Pour preuve, le congrès organisé par Nawoon Marcellus a été financé par ce circuit. Le député de Cap-Haïtien travaillent activement en ce sens.

Nawoon Marcellus avait des difficultés pour échanger le chèque qu'il avait reçu du Bureau du premier Ministre Jacques Edouard Alexis sous forme de financement de petits projets. Comme solution un Ministre du gouvernement lui avait donné la garantie que le chèque serait encaissé sans problème par des voies détournées. C'est dans ce but que le chimère connu sous le nom d'Alexis Brant, l’homme de Main de Nawoon qui avait proféré des menaces contre nous dans l’enceinte des studio de Radio Kontak Inter, a du se rendre à Port-au-prince. Contre toute attente, Alix Brant a pris la poudre d'escampette avec 50,000 dollars US qu'il devait récupérer des mains du ministre du gouvernement d'Alexis. Il s’est réfugié avec l'argent dans l'une des îles de la Caraïbe. La fuite d’Alix Brant a permis au public capois d’être informé de la situation. Nawoon Marcellus a dû s’expliquer auprès de ses créanciers, vu que la majorité des biens et services utilisés pour le Congrès Pour le Retour et le Retour pour le Congrès ont été obtenus à crédit.

De plus ces députés n’avaient pas fait aucune opposition à la décision de leur gouvernement de libérer des bandits sans jugement. Les requêtes de moyens faites par les responsables de la Police au niveau des villes de province n’avaient pas le soutien de ces puissants députés d’Alexis. Aucun puissant-député-d’Alexis n’a exigé la mise en place de la police communale. Les juges corrompus nommés sont l’œuvre de politiciens et en majorité, de parlementaires corrompus. Sans compter les pressions continuelles de parlementaires sur les juges en faveur de criminels qui leur sont proches.

Bref, il faut être prudent quant aux attaques des fanatiques d'Alexis - Députés ou pas - contre le Chef de la Police. L'insécurité montante semble être une manœuvre politique visant à acculer Mario Andrésol et à prendre contrôle de l'institution policière. La fin de son mandat de trois ans à la tête de la PNH, étant proche.

Sans vouloir défendre le DGPNH, nous disons prudence. Car la police à un rôle important dans les élections à venir. Donc, il est logique pour quelqu'un qui n'a plus le contrôle du gouvernement d'essayer par tous les moyens à mettre la main sur la police. Vu qu'il est clair que la résistance des députés face à René Préval et leur loyauté envers Jacques Edouard Alexis sont motivées par le souci d'être réélu. Ils veulent des projets, aujourd'hui ils cherchent à avoir l'institution policière de leur coté en vue d'avoir la garantie d'être réélu.

Nous devons être prudent. Car en 2004, notre déception était de voir des corrompus profiter des résultats du combat démocratique mené contre le régime répressif de Jean-Bertrand Aristide. Aujourd'hui, pressuré par le climat d'insécurité, le citoyen peut tomber facilement dans le piège de ceux qui avaient et qui gardent encore le contrôle des groupes violents.

Il pourrait faire le jeu des fossoyeurs de la République.

Nous avions prévu ces attaques contre la PNH depuis octobre 2007. Nous republions le texte au bas de cette note.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
6 juin 2008

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Attentat contre la PNH , offensive contre le CEP : la guerre est déclarée.

Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
reseaucitadelle@ yahoo.fr
Radio Kontak Inter 94.9 FM,
Cap-Haïtien, Haïti.

"trop forte concentration de pouvoir" entre les mains de Vladimir Poutine, ''trop forte concentration de pouvoir'' entre les mains de René Préval.


L’ancien chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Michael Lucius, a été grièvement blessé par des bandits armés, le 25 septembre dernier, alors qu’il regagnait son domicile dans le quartier de Frères. Atteint de trois projectiles, l’inspecteur général, Michael Lucius, a été admis dans un centre hospitalier, quelques minutes après l’attentat, qui s’est produit vers 9 heures PM. Selon des sources proches de la direction générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH), les jours de M. Lucius ne seraient pas en danger. Cette attaque violente contre Michael Lucius est pourtant passée sous silence. On n’en parle presque pas. Elle est sans doute banalisée par tout le monde. Le pouvoir Alexis-Préval semble ne pas prendre au sérieux cette affaire.

Toutefois, l’attaque contre l’ancien chef de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), Michael Lucius, le 25 septembre 2007, n’est pas simple. Elle est une menace contre l’Etat haïtien et surtout contre les éléments sains de la force publique. Elle devrait être réprimée drastiquement. Toute attaque contre des officiers de la force publique étant intolérable. Surtout dans le cas de Michael Lucius, on peut parler de déclaration de guerre, si l’on considère ses déboires avec des groupes criminels du pays qui bénéficient d’un certain soutien de la part de personnes exerçant le pouvoir de l’Etat. Cette attaque vient-elle du secteur des intouchables liés au pouvoir ? Est-elle une initiative des trafiquants de drogue et/ou kidnappeurs puissants ? Quelle est l’origine de cette assurance qui autorise des criminels à attaquer un haut gradé enquêteur de la police ? Au temps d’un René Préval que beaucoup de journalistes tendent à présenter comme le sauveur d’Haïti qui conduit le pays, comme il le peut, sur la bonne route, comment des groupes criminels puissent avoir la sérénité de frapper un haut gradé de la police ?

Faut-il signaler que les persécutions contre Michael Lucius ont débuté avec le départ du gouvernement de transition et l’intronisation du gouvernement Préval/Alexis.

Avec ce nouveau pouvoir, on a vu des décisions en faveur des criminels et corrompus. Plusieurs actions ont été posées en ce sens : le gèle de la plainte de l’Etat haïtien devant un tribunal fédéral américain contre Jean-Bertrand Aristide, l’assassinat du Président de la Cour d’Appel des Gonaïves suivi de la libération sans jugement de plusieurs dirigeants Lavalas accusés dans le massacre à La Sirie (Saint-Marc) , la reprise des activités de personnalités Lavalas connues pour leur implication dans des cas de violation des Droits humains entre fin 2003 et février 2004. Des hommes comme Moise Jean-Charles et Nawoon Marcellus remobilisent leurs bases. Si pour le premier, il y a une certaine volonté de faire la politique autrement, pour le second ce sont les mêmes approches. Il met en place ses structures avec les mêmes mots d’ordre. Des hommes à lui qui vont jusqu’à agresser des journalistes dans l’enceinte de Radio Kontak Inter.

Alors, si pour certains, René Préval est un Messie, irresponsable, confronté à des situations très difficiles voire délicates 1 (de corruption), comme si le président avait tout fait contre les criminels et les trafiquants de drogue, pour le citoyen qui fait face chaque jour au désordre administratif, au complot de noyautage du parlement avec pour plan d’y injecter des incapables fanatisés du Palais National comme Moise Jean-Charles, c’est le contraire.

Parce que René Préval reste un anarchiste avec cette volonté de court-circuiter les institutions républicaines, ceux qui sont à l’intérieur du pays ne sont pas très optimistes: Toujours un gros morceau du budget national est alloué au Palais ; des dizaines de chargés d’affaire pour agir à la place des Délégués départementaux ; des subventions du Palais pour affaiblir les Ministères et les collectivités ; tentative de transformation des élus locaux en agents du président ...

Dans le Nord Moise Jean-Charles est celui qui décide. Même quand une décision est prise, même quand une activité est programmée, il faut incessamment attendre ce membre du cabinet particulier du Président de la République pour avoir les fonds et exécuter le projet. Généralement, il arrive par avion avec un chèque en son nom propre, tiré sur un compte ‘‘Subvention’’ de la Présidence. La société capoise, toutes classes confondues, doit se prosterner aux pieds de Moise Jean-Charles quémandant de l’argent pour la réussite du carnaval, du festival culturel, etc. Moise, Jean-Charles tranquillement, installé à l’Hôtel Mont-Joli ou à l’Hôtel Jardin de l’Océan, donne le ton à tous les sous-hommes de la ville. Il en profite pour planifier son élection au Sénat. Il faut faire allégeance à ce nouveau Parrain comme du temps de Duvalier, sinon l’argent passera loin de ceux qui se montrent hostiles à cette façon anti-institutionnel le d’administrer le trésor public.

Dans le Nord-Est, c’est l’ancien Sénateur Lucien Delinx Pierre-Louis qui mène la danse.

Même quand le parlement est truffé de corrompus, on ne peut passer sous silence le fait que l’Exécutif haïtien en est le principal corrupteur. René Préval et son gouvernement n’en sont pas moins coupables de manipulation et de corruption. La volonté de noyauter le parlement est patente. Alors, les démocrates avisés ne sauraient commettre l’erreur de supporter un gouvernement anti-institutionnel au dépend du parlement haïtien.

La presse d’aujourd’hui ne doit pas suivre les aînés qui avaient supporté inconditionnellemen t Aristide au point d’en faire un Messie dictateur confronté à des situations très difficiles voire délicates avec le parlement en 1991. Il ne faut pas jeter le bébé avec le bain. Dans ce cas, le bébé est le parlement haïtien. L’Exécutif ne travaille pas à le renforcer en tant qu’institution. Le président ne respecte pas ses obligations envers les institutions de la république. Comme Aristide voulait tous les sièges du parlement, il cherche des sénateurs soumis. C’est ce qui explique ses manœuvres contre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) qui n’a pas su se soumettre et influencer les élections municipales de décembre en faveur de LESPWA, le parti du Président. Les candidats proposés officieusement par le régime en place, qui mènent déjà campagne en utilisant les fonds de l’Etat, ne sont pas de poids tant sur le plan moral que sur le plan intellectuel. Les sénateurs du regroupement LESPWA ne font pas la différence. Alors, on ne saurait supporter René Préval dans son entêtement anti-parlementaire et anti-institutionnel .

Alors que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice critique la "trop forte concentration de pouvoir" entre les mains de Vladimir Poutine, déclarant à des journalistes "Je pense qu'il y a trop de concentration de pouvoirs au Kremlin", "On se pose des questions sur l'indépendance totale de la justice. Il a des questions sur l'indépendance des médias électroniques et aussi des questions, je pense, sur le rôle de la Douma ", la chambre basse du parlement russe, arguant "Je veux savoir comment (...) comment nous pouvons aider la Russie à bâtir des institutions fortes qui aient ces valeurs universelles" 2, peut-on donner un chèque en blanc à René Préval et le laisser suivre l’itinéraire de Chavez à savoir asservir le parlement afin de modifier la Constitution , de faciliter sa mainmise totale sur le pouvoir politique et enclencher la révolution totalitaire bolivarienne en Haïti?

Les décisions du président de la république et de son gouvernement devraient aller dans le sens du renforcement des institutions démocratiques :

La meilleure législation est nulle, quand une bonne organisation politique ne la garantit pas, de même qu’il n’y a point de liberté civile, quand la liberté constitutionnelle ne l’entoure pas de son égide.

Quand des gouvernements offrent aux peuples des améliorations législatives, les peuples doivent leur répondre, en leur demandant des institutions constitutionnelles. Sans constitution, les peuples ne sauraient avoir nulle certitude que les lois soient observées. C’est dans les constitutions, dans les peines qu’elles prononcent contre les possesseurs infidèles de l’autorité, dans les droits qu’elles assurent aux citoyens, dans la publicité surtout qu’elles doivent consacrer, c’est là que réside la force coercitive nécessaire pour contraindre le pouvoir à respecter les lois.3

Implosion du régime en place.

On concède que le Président René Préval ‘‘conduit le pays, comme il le peut’’, on ne sait pas encore s’il est ‘‘sur la bonne route’’.

Comme il peut? De façon médiocre !

Sur la bonne route. René Préval n’a pas donné encore la preuve d’un changement radical dans sa façon de diriger un pays dans un système politique démocratique. Il donne l’impression de faire semblant en vue de tromper tout le monde. Les actions de l’Exécutif dans les dossiers de lutte contre la corruption et contre la drogue sont des coups d’épée dans l’eau. Les gros poissons sont encore dans l’eau. Les petites actions contre quelques corrompus ne sauraient tromper les citoyens avisés. Le pire, le président continue de faire des promesses aux pays amis d’Haïti. Il promet de lutter contre la drogue et les contrebandiers. Et c’est ce jeu dangereux qui avait causé l’implosion du gouvernement Aristide/Neptune en 2003.

L’ancien président actuellement en exile s’amusait à promettre à la communauté internationale d’appliquer les résolutions 806 et 822 relatives au démantèlement des gangs armés et au jugement des fanatiques du pouvoir auteurs des violences contre les partis politiques le 17 décembre 2001. Ce petit jeu du faire semblant entre Aristide et la communauté internationale avait mis le gouvernement dans un labyrinthe qui se solda par l’assassinat du Chef de Gang de Gonaïves Amyo Météyer connu sous le nom de cubain. Une situation implosive qui provoqua la méfiance de plusieurs supporteurs d’Aristide et leur engagement dans les mouvements de protestation des citoyens démocrates du Cap-Haïtien mené par l’IC (Initiative Citoyenne) suivi de celui des étudiants à la capitale Port-au-prince. Ce petit jeu d’Aristide lui a valu un cocktail explosif.

Pourtant, au retour de son voyage au Canada en 2001, où, lors de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Etats Américains, des chefs d’Etats de la Caraïbe venaient de négocier la survie de son régime qui souffrait d’un déficit de légitimité suite à la crise électorale de l’année 2000, Aristide avait déclaré : zéro plus zéro égal zéro barré. Une façon de signifier à l’opposition sa victoire et de venter ses techniques à tromper les étrangers.

Erreur ! Aristide paya les conséquences. Son régime a implosé. Pour appliquer les résolutions 806 et 822 du Conseil Permanent de l’OEA, il fallait détruire l’épine dorsale du pouvoir : les gangs. Aristide comme tout Lavalas pragmatique planifiait toujours la violence politique. Il recrutait les criminels, les policiers renvoyés par l’inspection générale de la police pour trafic de drogue, violation des droits humains, excès de pouvoir et les anciens bourreaux des régimes répressifs passés. On les retrouvait au Palais National ou dans les coordinations nationales de son Parti Fanmi Lavalas. Ils sont très violents et ont droit à l’impunité. Dans l’administration publique, ils organisaient les rackettes et toutes formes de corruption. Ce sont ces hommes qui avaient organisé les fraudes électorales de l’année 2000 et les violences du 17 décembre 2001. Aristide ne pouvait respecter ces résolutions sans provoquer une rébellion à l’intérieur de son régime, donc sa chute.

Malheureusement, René Préval n’a pas changé de méthode. Par la remobilisation de ces hommes violents, il a eu le pouvoir. Les chefs de gangs liés à des grands trafiquants de drogue, les criminels de l’opération Bagdad, les corrompus de l’administration publique, les contrebandiers, des cartels détenteurs de monopole sur le marché national constituent le lot de ceux qui ont œuvré pour son accession au pouvoir. Alors, comment faire confiance aux phrases du Président Préval en faveur d’une lutte contre la drogue et/ou contre la corruption ? Pourra t-il respecter ses engagements sans provoquer l’implosion de son pouvoir ?

En 2007, nous pouvons observer chez René Préval un comportement similaire. Il s’amuse à lancer des guerres contre la drogue, les contrebandiers et les corrompus, alors que les piliers de son régime sont les principaux concernés et les potentiels victimes de l’application de cette politique négociée avec la communauté internationale. Il ne pourra ni lutter contre les trafiquants ni arrêter les corrompus sans se démarquer totalement de ces grosses légumes. Alors dire que le Président est confronté à des situations très difficiles voire délicates comme s’il n’était pas au courant des accords passés ça et là lors de sa campagne en vue de remporter les élections et d’accéder au pouvoir, c’est irresponsable.

Et nous répétons : Le Président Préval a planifié sa prise du pouvoir avec ces hommes et il continue de renforcer son régime avec des corrompus, des chefs de gangs liés à la drogue, des kidnappeurs de quartiers populeux, des criminels de l’opération Bagdad et des personnalités bien connues pour leurs opérations de blanchiment d’argent sale.

C’est la morale pragmatique du lavalassien. Ils sont en train de réinventer Machiavel en utilisant tout pour conserver leur capacité de nuisance et réclamer le pouvoir. La thèse de tout temps d’Aristide : moi seul peux garder le pays calme. Moi seul peux calmer les violents – ‘‘mes chimères’’. Les criminels violents liés à Lavalas restent et demeurent les grands électeurs de notre ‘‘jeune démocratie’’. René Préval et Jacques Edouard Alexis ne pourront pas lutter efficacement contre la drogue et contre les corrompus sans provoquer l’implosion de leur régime. Ceux qui les prennent au sérieux seront déçus ou éliminés comme le Commissaire enquêteur Michael Lucius.

Quelle ligne devrait suivre René Préval

Pour avoir entendu le témoignage de plus d’un, on se demande si le Président n’a pas une certaine volonté de faire bouger les choses. Au mois de septembre, dans une rencontre sur la réforme judiciaire, Me Thierry Mayard-Paul a témoigné en public des cas de clients proches de la grande famille présidentielle qui croupissent en prison dans le cadre de la lutte contre la contrebande. Le président Préval ne veut pas intervenir. Il exige que la justice tranche sur ces cas. Je n’ai pas à imposer une décision judiciaire, dit-il. Thierry Mayard-Paul, avocat de profession, qui habituellement reste confiné dans son Cabinet très réputé, a dû décider de prendre part à la Commission sur la Réforme Judiciaire. Il pense agir en connaissance de cause, sachant que le Président René Préval ne cherche pas à imposer sa réforme à lui. Nous sommes aussi troublé quand un proche travaillant à la DGI (Direction Générale des Impôt) nous dit : …tu devrais supporter le président. Pourquoi ? A la DGI , il y a aujourd’hui une volonté de contrôle. Régulièrement, des inspecteurs arrivent pour vérifier les opérations. Cela fait longtemps qu’on n’avait pas vu cela. Même quand cela exige beaucoup en terme d’énergie et de temps, il nous donne l’impression d’appartenir à une institution sérieuse. On sent que l’Etat est en train de changer.

Alors on ne peut que se demander pourquoi ?

Pourquoi le Président de la République n’agit pas pour mettre tous les progressistes en confiance ? Pourquoi reste-il prisonnier des corrompus ? Pourquoi ne fait-il pas appel à des personnes intègres et compétentes pour changer l’image du pouvoir ? Pourquoi il n’informe pas la population ? Aristide avait les mardis de la presse qui permettaient aux citoyens et aux médias d’avoir des informations sur les politiques publiques et de poser des questions. Même quand ce programme fut finalement utilisé à des fins de propagande, l’idée reste bonne. Pourquoi le Président ne fait-il pas appel aux jeunes pour agir et changer les choses ?

C’est triste ! René Préval pouvait au moins mettre le pays sur les rails du développement. Dans nos réflexions, nous disons que Préval pouvait organiser le pays comme Balaguer l’avait fait en république dominicaine : Construire des infrastructures. De plus, il pouvait bousculer les conservateurs, éclater les monopoles et moderniser la vie politique. Faire sortir le pays de la féodalité au capitalisme serait un grand bien. Aujourd’hui, tous les haïtiens ont accès à un téléphone non grâce au monopole de la Téléco mais à la faveur de la libre concurrence. La communication est plus démocratique. Le Président est en fin de carrière politique active. Son âge et son état maladif pourraient être une chance pour le pays puisqu’il n’a rien à perdre. Il a la chance de séduire beaucoup de jeunes avec son style simple et discret.

Un ancien militant capois du mouvement anti-Aristide, GNB, nous dit : Quelle est la date de naissance du Président Préval ? Je ne sais pas. Tu vois il ne fait même pas de publicité pour son anniversaire. As-tu déjà vu une Photo de Préval dans un bureau public ? Nom ! Alors, tu vois, ce type peut servir au changement. Je suis prêt à le supporter.

Malheureusement, René Préval ne comprend pas ou comprend mal sa mission. S’il se montre ouvert, partout dans le pays, il délègue des hommes de son cabinet particulier pour continuer la tradition lavalassienne. C’est le cas au Cap-Haïtien avec Alex Albert Obas. Ce journaliste proche de Préval ne rate aucune occasion pour se présenter comme représentant du Président et, paradoxalement, accuser la presse d’être responsable des maux du pays. Nous avons déjà mentionné les agissements de Moise Jean Charles et Lucien Délinx Pierre-Louis. Nous n’avons aucun problème à ce que le Président choisisse ses amis. Mais il doit comprendre que ce sont ces hommes qui avaient, par leur arrogance et leur violence, catalysé la chute du régime d’Aristide. Et le citoyen haïtien n’accepte plus des paroles. On doit bouger ! Il faut bouger !

La menace d’instabilité est loin d’être écartée. La misère que connaissent les familles d’Haïti est une source d’instabilité continue. René Préval devra choisir entre une rébellion venant de l’intérieur de son régime et une révolte populaire. Les paysans n’en peuvent plus. Ils souffrent pour peu de chose. Alors, ou on mène une lutte sérieuse contre la drogue et contre la corruption pour pouvoir augmenter les capacités d’intervention de l’Etat dans des secteurs clefs et améliorer les conditions de vie des plus pauvres, ou on continue de jouer, laissant la majorité nationale dans l’exclusion et la misère, livrant les fonctionnaires sains de l’Etat à la boucherie des bandits.

Ce que le président René Préval doit comprendre, son équipe et ceux qui avaient renversé Duvalier ont une dernière chance pour prouver qu’ils avaient raison en 1986. Ils ne pourront plus cacher leur incompétence. Donc, cela ne sert à rien d’affaiblir le parlement et d’en faire un bouc émissaire. Cette tactique ne servira pas à cacher leur incapacité. Au contraire leur échec donnera raison au Duvaliérisme. Ils feraient mieux d’agir, de poser des actions concrètes en vue de résoudre les problèmes du peuple haïtien.

Jean Claude Duvalier frappe déjà à la porte. Pris de panique, le président parle de procès contre Duvalier, alors qu’avec l’impunité en faveur d’Aristide il s’est discrédité. Pourtant, sur le terrain, on observe des réactions favorables au retour de Jean-Claude Duvalier. Depuis Aristide, on n’avait jamais observé tant d’effets pour un discours.

Préval et son équipe doivent réaliser qu’ils sont la dernière vague des anti-duvaliéristes au pouvoir. Plus de bêtises conforteraient les duvaliéristes et ce sera la fin de l’utopie progressiste de 1986. Alors qu’ils indexent Jean-Bertrand Aristide comme bouc émissaire, ils doivent travailler de peur que Jean-Claude Duvalier ne devienne l’alternative de demain.

Comme l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand et de son épouse par le nationaliste serbe Gavrilo Princip à Sarajevo le 28 juin 1914 amorça 1ère guerre mondiale, l’attaque contre l’Inspecteur Général Michael Lucius devrait déclancher une véritable guerre contre les criminels, les trafiquants et les corrompus d’Haïti. Quand on voit que cette action osée est suivie d’une offensive de l’exécutif contre le Conseil Electoral Provisoire (CEP) on ne peut que se demander si elle ne visait pas à intimider les agents de la force publique en prévision des prochaines élections. Toutefois, René Préval doit comprendre que son second mandat - sa sécurité, sa réussite - dépend de son comportement face aux bandits. S’il continue de les garder au Palais National, ils finiront par le renverser afin d’écarter définitivement le danger des accords qui pèse sur eux.

Cyrus Sibert
Journaliste
Cap-Haïtien, Haïti
13 octobre 2007

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Note: Si nous nous référons au président René Préval dans le présent texte, c’est parce que son premier Ministre n’arrive pas à sortir de l’ombre du palais national pour gouverner le pays suivant l’esprit de la constitution de 1987. Mais nous savons que la personne responsable de la politique gouvernementale est le premier ministre Jacques Edouard Alexis, que le Chef du parquet ne relève pas du Président de la république mais du ministère de la Justice , membre du gouvernement adopté par le parlement, suivant la configuration des tendances dans les deux chambres. C’est ce qui explique qu’un président de gauche comme François Mitterrand puisse souffrir que son gouvernement mène une politique judiciaire de droite en situation de cohabitation.

1. Éditorial de l’émission Metropolis de Nancy Roc sur Radio Métropole le samedi 25 août 2007. Invité : Edmond Mulet, en fin de mission et nouveau Sous-secrétaire Général de l’ONU. http://www.haitipol icy.org/content/ 3842.htm? PHPSESSID= 69d54af98fa0d2c8 c8084d64f716dcb3

2. [http://fr.news. yahoo.com/ afp/20071013/ tts-russie- usa-missile- defense-democrat i- c1b2fc3.html

http://fr.news. yahoo.com/ rtrs/20071013/ twl-russie- usa-rice- bd5ae06.html
http://cf.news. yahoo.com/ s/afp/071013/ monde/russie_ usa_missile_ d__fense_ d__mocratie_ prev_1]

3. Benjamin Constant, Commentaire sur l’Ouvrage de Filangieri, Editions Les Belles Lettres, Normandie, France, 2004 p.45-46.

La fin du bal

Jean Erich René
6 juin 08
"Ne résistez pas au mal ; mais si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre ;" Matthieu 5:39
La première gifle que le Parlement a infligé à Préval en rejetant le dossier d'Ericq Pierre est certainement due à une méprise du récipiendaire. Mais le refus éventuel de la candidature de Robert Manuel comme deuxième gifle est fatal. Même le fils de Dieu n'a pas posé l'hypothèse de la troisième gifle. Il va sans dire que la victime qui n'a pas 3 joues doit prendre la fuite ou réagir. René Préval qui n'est pas chrétien va se
retrancher certainement derrière son kalachnikov en criant à la guerre comme à la guerre. Une attitude aussi belliqueuse ne cadre pas du tout avec l'état de tension généralisée qui règne actuellement en Haïti. Le soutien de certains Partis Politiques bidon ne suffit pas. La Constitution de 1987 a accordé des pouvoirs extraordinaires au Parlement et particulièrement aux députés qui sont les représentants directs du peuple.

On a tenté de discréditer les membres de la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP) en les trempant dans un trafic d'influence pour la ratification du Premier ministre. En dépit des manœuvres politiciennes de l'Exécutif pour dissoudre le Parlement, l'Assemblée Nationale a la force d'un bélier. Les articles 185, 186,188, 188.1, 189.1 lui accordent le privilège de se constituer en Haute Cour de justice pour destituer le Président de la République pour les fautes graves commises dans l'exercice de sa fonction :
ARTICLE 185: Le Sénat peut s'ériger en Haute Cour de Justice.
ARTICLE 186: La Chambre des Députés, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres prononce la mise en accusation du Président de la République pour crime de haute trahison ou tout autre crime ou délit commis dans l'exercice de ses fonctions.

Quelles sont les accusations qu'on puisse porter contre le Président René Préval

Depuis le 12 avril 2003 le Chef de l'Etat n'est pas en mesure de nommer un premier ministre. Ce vote décisif des députés à la majorité des 2/3 disqualifie le Président René Préval qui n'a pas la capacité de choisir un locataire solvable pour la Villa d'Accueil. Est-il conscient du risque qu'il encourt dans cette chassée croisée avec la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP)? Compte tenu des configurations politiques au Parlement Préval est un Président symbolique. Il n'est le Chef d'aucun Parti, pas même LESPWA ! Le ralliement des députés de LESPWA au CPP l'affaiblit.

Une lecture objective des retombées politiques de la prise de position sans équivoque de la Concertation des Parlementaires Progressistes (CPP), soudée à Jacques Edouard Alexis nous permet de prévoir que cette partie de poker se terminera sur une note funeste. Si 53 députés sur 99 rejettent le Premier ministre désigné l'échec devient présidentiel. La combinaison parlementariste du pouvoir donne à ce conflit une dimension qui échappe à l'entendement de René Préval qui se comporte comme un Président traditionnel. Cette vendetta politique est dangereuse pour le reste de son mandat.

La majorité parlementaire peut convoquer la Haute Cour de Justice si la chambre Basse dépose un acte d'accusation selon la procédure constitutionnelle prévue à l'article 186 de notre Charte fondamentale en vigueur. Le refus des candidats à la Primature du Président Préval est symptomatique du rejet de l'exercice de son pouvoir qui pendant 2 ans n'a enfanté que misère, kidnapping et vagabondage. Tant sur le plan politique, économique que social LESPWA a failli à sa mission. Lorsqu'on se rappelle que la victoire de René Préval a été obtenue à l'arraché grâce au vote blanc interdit par la Constitution, la légalité de son pouvoir était déjà en discussion. Il a fallu une coalition pour équilibrer le fauteuil présidentiel qui devient bancale avec cette dissidence au Parlement. D'où une perte de légitimité.

L'ambiance glaciale qui règne entre les députés de la CPP et le Président peut conduire à la destitution de ce dernier en tenant compte des griefs relatifs aux violations de la Constitution. En effet, la dernière version de la loi électorale cumulant les élections des 3e, 2e sénateurs, des députés et des mairies est un cas spécifique. René Préval peut être traduit devant la Haute Cour de Justice pour crime de Haute Trahison. « Les propos du président Préval pour qui les bandits, les dealers de drogue et ceux qui agitent les problèmes de couleur sont ceux qui s'opposent au choix de Robert Manuel rapportés par le président du sénat Kelly Bastien », tiennent lieu de menaces et de pression politiques.

(http://metropolehai ti.com/metropole /archive. php ; Mercredi, 4 juin 2008 10:02)


En s'exprimant de la sorte René Préval vient de rédiger une séquence d'actions graves qui tendent vers la violation de la conscience de nos Parlementaires qui doivent agir en toute liberté. Il a tenté d'interférer dans les décisions de la Chambre Basse qui a le droit de renoncer à la désignation d'un candidat qui ne réunit pas les conditions légales.

L'Assemblée est souveraine. En l'espèce, Préval a déclenché un conflit juridique de nature constitutionnelle et commet un délit passible d'une procédure pénale. Une telle responsabilité juridiquement incombe à une
branche constitutionnelle issue du suffrage universel c'est-à-dire le Parlement. En conséquence, le chantage des élections à tous les niveaux contrairement aux prescrits de la loi, la tentative de contrôle du Parlement, l'interventionnisme présidentiel dans la nomination du Premier ministre sont des chefs d'accusation qui peuvent êtres retenus comme handicaps majeurs à l'indépendance des 3 pouvoirs reconnus par la Constitution de 1987.

L'Exécutif est bicéphale. Cette dualité du pouvoir accorde au Parlement un coup d'œil sur le choix du PM, sa déclaration de politique générale et l'exercice de sa fonction aussi bien que de ses ministres. Cette combinatoire a été montée comme garde-fou par le législateur pour éviter le retour à la dictature. Par ailleurs le laxisme du Président par rapport à la problématique de la faim va causer une nouvelle éruption sociale et constitue un manquement flagrant et incompatible avec son mandat. Le Directeur de la PNH, Mario Andrésol impute la recrudescence de l'insécurité à la corruption de la Justice haïtienne et par ricochet à la mauvaise gestion de l'Exécutif dont René Préval est le Chef. En effet, l'accélération du kidnapping résulte de son incompétence et de sa mauvaise foi.

Par ces motifs, (article 186) sur la proposition de la Chambre des députés à la majorité de 50%+1 (CPP) la mise en accusation sera dressée en bonne et due forme et remise au Sénat (article 185) érigé en Haute cour de Justice laquelle (article 188) se chargera de créer une Commission d'Instruction pour :

- évaluer si le Président René Préval a effectivement agi en violation de la Constitution de 1987, relativement à la loi électorale et à la pression exercée sur les membres du CPP dans le cadre de la ratification de Robert Manuel.
- dresser l'inventaire des mesures prises par l'Exécutif depuis les émeutes de la faim pour corriger la situation.
- constater sa négligence par rapport aux mesures adoptées contre l'insécurité.

ARTICLE 188:
La Haute Cour de Justice, au scrutin secret et à la majorité absolue, désigne parmi ses membres une Commission chargée de l'Instruction.
Le Sénat sera officiellement informé des faits qui sont imputés au
Président René Préval en vue de mettre en action la Haute Cour de Justice
qui décidera de sa destitution conformément aux articles 188.1 et 189.1 de
la constitution de 1987.

ARTICLE 188.1:
La décision, sous forme de décret est rendue sur le rapport de la Commission d'Instruction et à la majorité des deux tiers (2/3) des membres de la Haute Cour de Justice

ARTICLE 189.1:
Elle ne peut prononcer d'autre peine que la destitution, la déchéance et la
privation du droit d'exercer toutes fonctions publiques durant cinq (5) ans
au moins et quinze (15) au plus.

« A l'issue de sa rencontre avec plus de 40 membres du bloc parlementaire (CPP), Robert Manuel, qui a paru détendu, a affirmé qu'il est interpellé par l'histoire et le peuple haïtien. », mais non par Préval. Va-t-en, c'est la fin du bal!

(http://metropolehai ti.com/metropole /archive. php ;

Mercredi, 4 juin 2008 10:02 )

HAITI,KIDNAPPING OU SONT LES RESPONSABLES DE SECURITE?

Nous avons suivi avec une attention soutenue les déclarations du Directeur Général de la police M.Mario andresol,celles du président de la commission justice et sécurité au senat Youry Latortue et d'autres personnalités sur la recrudescence des actes d'insécurité particulièrement le Kidnapping dans le pays.En effet,tous cherchent à CLOURER AU PILORI la justice, disons mieux les juges comme principaux responsables de la montée de cette vague de kidnapping.

Sans être l'avocat de la justice qui n'est pas"" un enfant de choeur"" dans les tous les pays,il essayer de comprendre le comportement herronté de ces responsables incompétents qui cherchent une façon à accuser la justice quoi qu'elle ne soit pas un ""SAINT""certe,mais ne peut- être sur la scellette comme élément responsable des cas de kidnapping dans le pays.

Toutefois,il est temps pour que les responsables de sécurité reconnaissent leur incompétence pour n'avoir aucun plan d'organiser la sécurité dans le pays.Monsieur Mario Andrésol dans ses diverses déclarations avait dit hau et fort que l'institution policiere qu'il dirige contient 25% des policiers impliqués dans des actes criminels( VOLS,DROGUE ET KIDNAPPING)qu'a fait-il de ces policiers qu'il a déclaré être des kidnappeurs pour épurer l'institution?IL ne faut pas seulement dénoncer à longueur de journée étant que responsable il faut AGIR.On se rappelle du cas du policier PERSONA arreté pour son implication dans des actes de kidnapping,gardé à vue au commiassariat on lui avait fait prendre la fuite pour ne pas dénoncer le reseau, ce n'était pas un juge qui lui a fait evader du commissariat.

Le kidnapping est un fléau,une épidemie qui peut attaquer tout citoyen n'importe quand il faut chercher à resoudre ses causes et ses differents aspects qui sont d'ordre Economique,politique, reglement de compte personnel, et social, sans quoi les responsables incompétents qui cherchent uniquement à proteger leur poste(Job) trouveront toujours un bouc émissaire(la justice) au lieu de créer un plan de sécurité efficace capable de resoudre ce fléau et à garantir la sécurité de tout citoyen.

En dépit de tout,autant qu'il existe des responsables de sécurité n'ayant aucun plan sur la sécurité du pays,ce problème restera comme un voeu pieux,la sécurité publique d'un pays est tellement importante,elle ne peut etre confiée à un CLIC d'Amis où l'un cherche à defendre l'autre de ses incompétences,de ses incapacités et de ses impairs.

On accuse la justice à tort ou à raison d'avoir libéré des bandits(des kidnappeurs)mais ils sont enregistrés à l'APENA avec un numero d'e

écrou,les organisations interessées pourraient en cas de besoin repertorier les noms des accusés de kidnapping à l'APENA et le cas echeant publier lwe nom des Magistrats qui les ont libérés pour ne pas donner image de vouloir affaiblir la justice ni de créer des diversions à l'gard de tout l'appareil judiciaire.

J'estime avoir dit

Me. Napela SAINTIL
Magistrat

Mario Andrésol a-t-il échoué? //de Jean Phares Jerome, Claude Gilles

By Jun 6, 2008, 11:30

Mario Andrésol a-t-il échoué?

Le haut état-major de la Police nationale n'a pas répondu mercredi à une convocation de la commission Sécurité et Justice de la Chambre basse autour du phénomène du kidnapping. Agacés, les députés ont promis de se venger.

Les kidnappeurs semblent ne pas avoir entendu le cri de détresse de la population haïtienne qui marchait mercredi à Port-au-Prince contre le kidnapping. Quelques heures seulement après l'événement, une fillette de huit ans, fulmine le député Steven Benoît, a été enlevée dans les parages du sous-commissariat de Thomassin 25. « C'est un fait divers que je signale aux responsables de la PNH », a dit, d'un ton ironique, l'élu de Pétion-Ville qui remet en question la volonté du haut état-major de la PNH de mettre les kidnappeurs hors d'état de nuire.

Comme le député Steven Benoît, d'autres parlementaires membres de la commission Justice et Sécurité à la Chambre basse ont critiqué sans ménagement les autorités policières qui peinent à trouver la bonne formule pour combattre le phénomène du kidnapping. « Le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, doit savoir qu'il a échoué », a lancé le député Ronald Larèche qui, avec d'autres collègues, attendait en vain les autorités policières pour discuter des mesures à adopter contre le kidnapping.

« La montée vertigineuse du phénomène du kidnapping, le statut des différents kidnappeurs arrêtés et la situation au Service des pompiers », tels sont les points qui devraient être à l'ordre du jour de la rencontre avortée avec le ministre démissionnaire de la Justice, René Magloire, le directeur général de la PNH, Mario Andrésol, l'inspecteur général en chef de l'institution, Fritz Jean, le directeur central de la Police judiciaire, Frantz Thermilus, le directeur central de la Police administrative, Destroel Germain et le chef de Service des Pompiers, Donald Grégory William.

Seul le chef de Service des Pompiers a répondu à la convocation des députés. Le ministre Magloire qui avait, dans une lettre, manifesté son intérêt pour la rencontre a brillé par son absence. Tandis que les autres invités étaient dans les parages du Parlement pour assurer la sécurité du Premier ministre désigné, Robert Manuel, qui y a été soumettre les pièces nécessaires à la ratification de son choix. « Les autorités policières manifestent un certain mépris pour la population haïtienne, s'énerve le député Levaillant Louis-Jeune. Elles préfèrent se déployer dans les rues à la place des policiers pour assurer la sécurité de Robert Manuel au lieu de répondre à notre convocation afin de trouver une issue au problème du kidnapping. » Plus amer, le député Ronald Larèche a invité Mario Andrésol à tirer les conséquences de son échec en matière de sécurité.

La sécurité figure au nombre des priorités du pouvoir en place. Le budget de la PNH est depuis deux ans en hausse. Une enveloppe de 517 millions de gourdes a été octroyée cette année à l'institution policière pour faire face à ses multiples besoins. « Les résultats tardent pourtant à venir, se désole le parlementaire. La PNH vient d'acquérir plusieurs véhicules de luxe sans avoir lancé un quelconque appel d'offres. » Quels sont les critères utilisés pour l'acquisition de ces véhicules? Combien de ces véhicules ont été confiés à l'Unité de lutte contre le kidnapping et aux unités impliquées directement dans la lutte contre la criminalité? », s'interroge l'ex-policier devenu député.

Jean Pharès Jérôme
Claude Gilles

jeudi 5 juin 2008

Analyse hébdomadaire du Doyen Gérard Etienne : DU TERRORISME D’ETAT AU TERRORISME SOCIAL

LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (183).
DU TERRORISME D’ETAT AU TERRORISME SOCIAL
LA LONGUE MARCHE VERS LE CHANGEMENT.

Dr Gérard Etienne.

Notre peuple est victime de nos propres insuffisances intellectuelles puisque nous pratiquons le marronnage linguistique en refusant d’appeler un chat un chat et Conzé un fripon : parce qu’en appelant président « un chef d’État proclamé,» non élu à la majorité absolue 50+1 nous créons un tas de contradictions dans lesquelles se perdent nos 80% d’analphabètes. Et voilà que, sans le savoir peut-être, : nous utilisons le langage de nos bourreaux pour nommer des réalités tragiques qui nous empêchent de vivre au lieu d’appliquer à nos discours une sémantique appropriée aux crimes à fleur de terre à Port-au-Prince. Autre preuve l’emploi quotidien du terme de bandit à la place de terroriste. Alors qu’il y a un glissement sémantique au terme de bandit (ce que les dictionnaires appellent le sens figuré,) le terme de terroriste se pose avec une précision non camouflée par quelque nuance : « membre d’une organisation politique qui use du terrorisme comme moyen d’action, qui exécute des actions du terrorisme.» Et le terrorisme : « Emploi systématique de la violence (…) pour atteindre un but politique (prise, conservation, exercice du pouvoir) et spécialt. Ensemble des actes de violence (attentats individuels ou collectifs, destructions) qu’une organisation politique exécute pour impressionner la population et créer un climat d’insécurité. Le terrorisme peut être une méthode de gouvernement » (Robert, éd.1968, p.1950).

Cette définition traduit objectivement la tragédie qu’Haïti traverse depuis 1994. En effet un mouvement politique a choisi comme moyen d’expression la violence systématique a) pour exercer le pouvoir et b) pour le gouverner à vie. L’objectif jusqu’à présent est atteint puisque le mouvement met le grappin sur le pouvoir politique, ça fait déjà dix-huit ans, ce qui fait de la population du pays un ensemble social à bout de souffle tombant sous les coups de massue non interrompus des Bossales malfaiteurs .Et parce qu’ils sont au pouvoir, le peuple est donc soumis à un terrorisme d’État. Si puissant qu’il influe sur toute la vie sociale au point que personne, même à l’étranger n’ose critiquer le Roi et les Barons du régime pervers au Palais national et à la Primature. On a pensé, à un moment donné, que Lavalasse ayant démantelé les Forces Armées d’Haïti pour les remplacer par une armée sud-américaine d’occupation, on a pensé disons-nous que l’État haïtien allait faire un tout petit pas vers une démocratie à la hauteur d’un petit pays civilisé. Rien que pour prouver aux puissances donatrices (particulièrement les États-Unis) la capacité des Nègres à bien gérer les sommes substantielles d’argent (on parle de 70p.c. du budget national) tiré du portefeuille des contribuables. Mais on aura beau écrire, beau crier contre une classe d’hommes pour qui le crime est le seul moyen d’imposer à la nation une domination tyrannique; on aura beau se référer à des actes ignobles pour bien montrer le poids de notre enquête sur un dossier qui normalement devrait interpeller la CIA ou la DEA, le Grand Chef comme ses maîtres à penser Staline et Pol pot renforce, à la barbe du pays et du monde, son dispositif de répression en nommant à la tête des commissions et des organisme d’État des éléments déjà identifiés comme les auteurs du meurtre, à la suite parfois de tortures physiques d’honnêtes citoyens. Et cette fois-ci le grand Chef impose le choix de ses principaux lieutenants sans tenir compte de la réaction des masses, sans tenir compte aussi de la mise en garde de tous les leaders d’opinion de la diaspora (ceux de l’intérieur sont censurés et ne peuvent courir le risque de mettre une torche enflammée sous la queue des animaux à visage d’homme).
Tout Port-au-Prince connaît parfaitement bien la tribu prévalienne chargée de mettre le terrorisme d’État en mouvement. Les principaux déjà identifiés se retrouvent à la tête d’une commission présidentielle et un organisme d’État. L’un d’entre eux était le major général de l’Opération Bagdad 1 qui a fait 1991 morts et 119 policiers criblés de balles. Un autre est le petit chef d’un micro-organisme après avoir purgé trois ans de prison aux États-Unis pour activités criminelles. On parle d’un éventuel Chef de régiment qui comblerait le poste tant convoité de Jacques E. Alexis. Celui-ci coordonnerait assurément tous les mauvais coups des terroristes d’État.

Nous en voulons pour preuve probante à notre hypothèse une pièce historique d’une importance capitale. Il s’agit d’un réquisitoire que l’ancien Sénateur Irvelt Chéry avait remis à notre collègue le Dr Stanley Lucas. Ce réquisitoire était donc rendu public et il était adressé à tous les commissaires du gouvernement de la République, à tous les Doyens des tribunaux civils de 1ère instance, à tous les juges d’instruction et autres officiers de justice du territoire. L’auteur de ce document en situe assez bien les déterminants : « Citoyen haïtien, écrit-il, je souffre autant que mes compatriotes de l’horrible situation d’injustice et d’impunité qui caractérise le contexte actuel d’une société haïtienne déstructurée. Sénateur de la République, dûment élu et représentant le peuple haïtien dans sa quête de justice sociale (…) je me trouve dans l’obligation de DENONCER (nous soulignons) par-devant vos juridictions des actions abusives qui ont choqué et endeuillé la population haïtienne durant plusieurs années (janvier 1995 à nos jours 17 novembre 2000) et dont les auteurs connus ne sont pas jusqu’à présent poursuivis par la justice. Cette situation d’impunité semble plutôt élargir indéfiniment le cadre du crime organisé en Haïti » Après avoir regroupé les crimes d’État en cinq catégories, nous classerons :
a)les assassinats suivis de morts d’hommes ou de femmes (49)
b) les cas de massacres de plus de trois personnes tuées ou blessées (10)
c)les scandales financiers, détournements des fonds et autres crimes économiques (cas de faux chèques émis au préjudice du Ministère de l’Économie et des finances et dépassant 100.000.000. de gourdes jamais résolus)
d) le cas du détournement des fonds de la République de Chine (Taiwan) d’un montant de 20.000.000$US pour la réfection de la route de Carrefour.
e)le scandale de la vente illégale de six avions des anciennes Forces Armées d’Haïti.
f) les plus de cent millions de gourdes des petits projets de la présidence
g) la corruption dénoncée par la banque mondiale dans la gestion d’un projet de 50.000.000 de $ d’après le Wall Street Journal, édition du 26 janvier 1999
h) le détournement des fonds budgétaires élevés à 60 millions de gourdes
i) les incendies criminelles à Jérémie en décembre 1999 et plus récemment à l’Anse D’Hainaut, à Port Salut, à Aquin.

Maintenant les hommes de pouvoir et le terrorisme, ce qui nous autorise à parler d’un terrorisme d’État. L’auteur du réquisitoire a cité les nom et prénom de 13 personnalités publiques qui ont occupé des postes importants et qui ont été des acteurs respectés sur la scène nationale et internationale. Même si ces personnalités ont fait des gorges chaudes vu que leur nom figure dans le document, il n’en reste pas moins vrai qu’elles n’ont jamais engagé un avocat pour des poursuites légales à l’endroit de l’auteur..
Et le plus drôle, le plus dramatique dans tout cela, c’est que les acteurs politiques criminels courent les rues. Comme si de rien n’était. Nous voilà donc devant un pouvoir qu’on refuse d’identifier, entendu une présidentielle monarchique avec une cour prête à lui baiser les pieds pour l’obtention des faveurs.

On comprendra alors que du terrorisme d’État au terrorisme social il n’y a qu’un pas à franchir, celui peut-être de promotion dans la hiérarchie des grands. Poser cette hypothèse c’est cerner le terrorisme comme un mal de vivre et aussi comme une entreprise avec ses forces productives, son conseil d’administration, ses institutions financières et juridiques En d’autres termes le crime de Kidnapping est, pour l’heure, la forme la plus raffinée de la rapine bossale dirigée contre les membres d’une société à la suite d’une enquête fouillée sur leurs biens. Il faudrait ici ouvrir une parenthèse pour déclarer que ni les hommes de pouvoir ni leurs proches (parents ou amis) n’ont jamais subi les foudres du terrorisme .Ainsi, on le répète, il n’est pas trop loin le chemin qui conduit du terrorisme d’État au terrorisme social. Étant donnée la plus value d’une terreur organisée et structurée par le pouvoir politique, étant donnée aussi l’impunité dont bénéficient ceux et celles pour qui le genre humain est une blatte qu’on écrase, on va passer à une vitesse supérieure qui sera le kidnapping. Au fur et à mesure que fleurit ce type de criminalité, il va, en quelques mois, devenir un phénomène social, d’où le kidnapping de l’adolescent Kareen Xavier Gaspard (16 ans) enlevé puis torturé (le crâne broyé, la chair brûlée) et assassiné malgré la rançon versée aux terroristes. On parle aussi, dans le même temps, de l’enlèvement d’un bébé de deux ans, de 25 cas de kidnapping depuis le début du mois de mai. D’une vingtaine de personnes enlevées au Cap-Haïtien La mort du jeune Kareen a soulevé la colère et la révolte d’une très grande majorité de nos compatriotes, ce qui a amené MAD. Beatrice Dalen cour-Turnier à produire un texte émouvant. Un extrait :

Pendant que je suis là à rire et à danser
Quelque part, pas trop loin de moi, une
Femme qui crie et qui hurle son chagrin

Pendant que moi je suis là à causer de
De tout et de rien, il y a tout près de là
Une femme dont les tripes viennent
De se nouer à jamais
La douleur qui est la sienne n’a pas de nom
Humain .La douleur qui est la sienne
Ne peut être racontée. Son fils la chair
De sa chair, le sang de son sang vient
De lui être enlevé. Brûlé, torturé; on a retrouvé
Son corps ce matin dans les rues de la
Capitale. Comme un chien ils l’ont lâché,
Laissé dans le caniveau, nu, brûlé, mort.

Gardons-nous de pointer du doigt des (opposé au déterminant les) vagabonds de Cité Soleil comme les auteurs immédiats des actes terroristes. En effet plusieurs réseaux sont actuellement impliqués dans ce crime contre l’humanité. Il y a ce réseau qui tient absolument à la présence de la MINUSTAH en Haïti. Pour cela il convient de multiplier les cas de kidnapping dans le but de démontrer l’utilité de la force onusienne, seule capable d’imposer la sécurité. Il y a un réseau qui investit tout simplement dans une activité criminelle, soit, mais aussi lucrative. On peut donc engager des petits exécutants, ceux qui doivent mettre la patte sur la victime désignée. . Mais il incombera au capitaliste de négocier la rançon vu qu’il est un personnage respecté des institutions financières et du système judiciaire. Et parce qu’il est connu du monde de la finance, il aura des informations pertinentes sur des compatriotes dont les comptes bancaires contiennent beaucoup d’argent. Et en cas de non liquidité pour une rançon le banquier acceptera de bon cœur de faire un prêt sous forme d’hypothèque aux parents de la personne kidnappée, Toutefois il faut aussi inclure dans le processus de négociation Monsieur le notaire qui détient le cadastre d’une propriété hypothéquée. Il y a enfin le réseau politique qui fait payer cher la dissidence .En général la personne kidnappée est assassinée. (François Latour)Certainement chaque cas de kidnapping doit être évalué selon les possibilités financières de la victime.
Quant à savoir si ce crime relève strictement de la politique, nous relativiserons la réponse. Beaucoup de compatriotes ont été purement et simplement massacrés. Rappelons, sous les gouvernements lavalassiens le massacre de cinq proches du Colonel Lamy, le génocide des habitants de Raboteau et de la Scirie.Il y a, dans ces massacres, un fonds certain de politique. Les criminels ne tolèrent pas la dissidence. Sauf qu’il peut bien exister, à côté du terrorisme d’État, un terrorisme social, c’est-à-dire une activité criminelle qui soit une entreprise administrée par des bonshommes qui refusent de passer leur temps derrière le comptoir d’un magasin.

Alors que faire? Commencer à redonner à Lavalasse la monnaie de sa pièce en commençant à nommer les réalités telles quelles sont. Nous savons bien que la presse locale est censurée sur bien des points. Et il serait exagéré de conseiller aux jeunes journalistes une méthode d’enquête qui peut aider à identifier des bourgeois kidnappeurs. Néanmoins il faudra appliquer à nos propos une sémantique fonctionnelle de manière à ce que les puissances qui continuent à cautionner ce mouvement terroriste puissent le mettre dans le même panier que les éternels broyeurs du genre humain.

Dr Gérard Etienne

mercredi 4 juin 2008

Un Géant est tombé

Le confrère journaliste Sonny Bastien, Président directeur général de la station privée
Radio Kiskeya depuis 1994

Poste le 4 mai 2008

Georges Sami Saati

La colonie journalistique est en deuil à la suite de la mort du grand animateur de radio, Sonny Bastien Président Directeur Général de Radio Kiskeya, le lundi 2 juin à l'Hôpital du Canapé Vert.

J'ai eu le privilège et l'honneur de connaître ce grand monsieur, et passé des moments sublimes à son bureau au local de la radio. Je l'admirais pour son intelligence, son courage et son sens d'humour.
Il avait des amis partout parce qu'avec lui la vie était simple, il était charmant et généreux. Moi et mes amis, prenions un plaisir énorme à l'écouter à la radio, il savait dire ce que tout le monde pensait tout bas. Il avait la hardiesse de défendre le droit des autres derrière son microphone.

Sonny paraissait défier le destin. Il semblait qu'il n'avait pas peur des autocrates de droite ou de gauche. Haïti Press Network a écrit que Sonny était : « Connu pour ses éditoriaux coup de poing, ses pubs accrocheuses et pleines d'humour, ses mots qui sont restés dans le vocabulaire haïtien (il a popularisé, entre autres, les termes zenglendo, panzou, boum peta, zèfèyis) et sa voix chaleureuse ».

Lorsqu'un compétiteur commercial, ami du régime du président Préval (première version), voulait faire une contrefaçon sanctionnée par la loi pour tromper le peuple en faisantpasser une pâte dentifrice du nom de DINA pour GINA, notre compagnie avait fait appel à sa sagesse et connaissance du marché haïtien. Etant donné que légalement on ne pouvait pas aboutir à un résultat équitable, Sonny a tout de suite créé une publicité belliqueuse du nom de « DINA dynamite pour dents ». Ce que la Justice ne pouvait pas nous octroyer, la voix de Sonny sur les ondes a permis la rentrée immédiate de ce produit préjudiciable à la population.

La disparition inattendue de ce guerrier pour l'indépendance de la presse,a semé la douleur dans l'âme de tous les auditeurs de la grande famille de radio Kiskeya ainsi que sa famille implorée. Devant ce douloureux coup du sort, je suis à la fois attristé et décontenancé. Je voudrais apporter un peu de réconfort à tous les éléments de la presse, maisaujourd' hui, le chagrin m'empêche de trouver les mots adéquats pour soulager les uns et les autres affligés par cette désolation.

Sonny, Paix à ton âme ! Tu fus un de ces Guides modestes dans notre "monde" aux valeurs renversées. Mes pensées affectueuses accompagnent la famille en ces moments difficiles.

A son épouse Marie Claude Bastien, ses fils Marc-Vallières et Stéphane Bastien, à toute sa famille, à l'équipe de Radio Kiskeya Liliane Pierre-Paul, Marvel Dandin, Stéphane Pierre-Paul et tous les autres professionnels de la station, je tiens à vous présenter mes chaleureuses sympathies et mon
indéfectible amitié.

Succès de la marche contre les actes d’enlèvement

Succès de la marche contre les actes d’enlèvement

Plusieurs milliers de personnes ont participé à une grande marche contre les actes de kidnapping ce matin à Port-au-Prince. La marche a débuté vers 10 heures du matin devant l’église Sacre cœur de Turgeau avec des milliers de personnes portant des T shirts noirs ou blancs.

Vers 10 heures 30 AM, les organisateurs de la marche ont remis une lettre au commissaire de police de Port-au-Prince pour exiger l’adoption de nouvelles dispositions susceptibles de freiner les actes de kidnapping. La foule a continué à grossir à l’approche du champ de Mars.

Des participants ont lancé des cris de complainte pour témoigner le refus de la société face aux actes d’enlèvements dont certains se sont soldés par l’assassinat des victimes.

" Nous sommes fatigués avec ces actes d’enlèvement ", lançaient des manifestants qui en raison de leur colère n’ont pas respecté le mot d’ordre de marche silencieuse.

Les portes de plusieurs maisons de commerce étaient fermées et de nombreux employés des secteurs public et privé avaient pris part à la marche.

Arrivés devant le palais de justice les manifestants ont eu la surprise de constater que les porte de cet édifice étaient verrouillées. Aucun juge n’était présent pour recevoir la lettre leur a-t-on fait comprendre, provoquant la colère des manifestants.

Après quelques minutes d’attente un responsable du palis de justice s’est présenté pour recevoir la lettre des organisateurs de la marche.

Les manifestants ont lancé des slogans hostiles aux membres de l’appareil judiciaire. " Vendeurs de justice" criaient des manifestants contre les juges qui libèrent les kidnappeurs appréhendés par les forces de l’ordre.

samedi 31 mai 2008

SOS Kidnapping au Cap-Haïtien... Silence! Les criminels sont à l’œuvre !



Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti


Comme un esprit démoniaque, le kidnapping s’abat et s’étend sur la ville du Cap-Haïtien. En moins d’un mois, plus d’une vingtaine de personnes ont été enlevées puis libérées contre rançons. On rapporte qu’une jeune prostituée a été retrouvée morte suite à sa disparition. Elle aurait été kidnappée, violée puis mutilée par ses ravisseurs. Récemment, soit le samedi 30 mai 2008, le comptable de l’Ecole Professionnelle Saint-Esprit du Cap-Haïtien, a été enlevé au beau milieu de la ville.

Si dans le temps le kidnapping au Cap-Haïtien était un fait isolé, lié aux règlements de comptes, circonscrit ou endigué par les forces de sécurité, depuis le mois d’avril 2008, il est généralisé. Les criminels frappent tout le monde sans discrimination. Les femmes sont en majorité les premières victimes. Parmi les cas connus, elles représentent plus de la moitié. De source hospitalière, on signale plusieurs cas de femmes violées sans répits par des hommes de gangs. Elles ont été sodomisées à longueur de journée. Dans un état grave, elles ont été signalées à l’Hôpital se faire soigner contre une possible infection au VIH/SIDA.

La majorité des cas de kidnapping n’a pas été déclarée au service de police. Les familles ne font pas confiance aux agents de la force publique. Au sein de la population civile, des rumeurs circulent sur la possible implication de policiers dans le kidnapping. On se pose des questions sur la Direction Départementale de la Police du Nord-Est vu que les personnes kidnappées au Cap-Haïtien sont, comme rapportés par les victimes eux-mêmes, gardées dans des champs du département du Nord-Est. Des policiers seraient liés à des gangs de Ouanaminthe et de Port-au-prince. La semaine du 19 mai 2008, un informateur de la police sur la frontière haitiano-dominicaine a été abattu par un kidnappeur évadé de prison à la faveur de la complicité active des geôliers. Le fugitif est connu sous le nom de Willy.

La police quant à elle critique la passivité de la population qui coopère sans la moindre résistance avec les bandits. Elle reproche aux familles victimes le fait de ne pas porter plainte, ni faire une déposition au registre de la PNH.

De source policière, on nous apprend l’arrestation d’un des criminels impliqué dans la vague de kidnapping qui secoue la ville du Cap-Haïtien. Il s’agit de Antoine Jean-Robert alias Ti Doudou. Un complice est aussi arrêté pour détention illégale d’arme à feu. Ti Doudou est originaire de Vaudreuil (entrée sur de la ville du Cap-Haïtien sur la Nationale #1). Il s’était évadé de la prison civile du Cap-Haïtien avec la complicité d’agents pénitentiaires au mois de mars 2008. Toujours, selon les informations, les kidnappeurs qui opèrent au Cap-Haïtien viennent de Port-au-prince. Un contact dans le Nord ayant assuré la logistique et l’armement, ils frappent, séquestrent les victimes dans des champs de canne du Nord ou du Nord-est, récupèrent la rançon avant de regagner Port-au-prince comme un citoyen paisible dans un bus de transport public.

Les vêtements de l’homme d’affaire Lavaud Géhu ont été retrouvés dans un champs de canne entre Lory et La suisse. Le déficit de contrôle effectif du terrain par la Police Nationale pose de grand problème. Les bandits utilisent les territoires non couverts par les forces de l’ordre pour séquestrer en pleine air leur victimes. Il faudra penser à une police rurale capable de combler le vide laissé par l’absence des Chefs de section. Les champs de canne qui sont aux environs de Cap-Haïtien (Lory, Dubré, Carrefour père, Carrefour Laguerre, la suisse, Fossé Capois) et dans le Nord-est posent problèmes. D’ailleurs un bandit peut parcourir tout le pays sans être inquiété. Il peut s’arrêter dans une localité, exercer à partir de ce point focal provisoire des actes criminels, sans être questionné par une autorité locale.

Les leaders politiques quant à eux établissement un lien entre l’insécurité, le renouvellement du mandat de la MINUSTAH. Elusca Charles de l’OPL exige une enquête internationale sur ces violences à répétition, chaque fois que le Conseil de Sécurité doit se pencher sur le renouvellement du mandat de la MINUSTAH. Sommes nous victimes d’initiative criminelle de la part de corrompus de l’ONU qui font fortune en Haïti ? De plus, les manœuvres politiques liées à la crise actuelle sur la nomination d’un nouveau premier Ministre peuvent encourager la délinquance. L’annonce des élections sénatoriales créée un besoin d’argent qui, pour plus d’un, doit provenir d’actes illicites. Aussi, depuis le départ d’Aristide, à l’approche des fêtes patronales d’été, nous observons une vague d’insécurité et de spoliation. S’agit-il d’une initiative de partisans pour maintenir au sein de la diaspora haïtienne l’idée qu’Haïti est ingouvernable sans Aristide.

En tout cas, la police semble être dépassée par la situation. La MINUSTAH ne nous parait utile à grand-chose. La peur semble s’installer au Cap-Haïtien. Avec moins de moyens logistiques les policiers de bonne foi font de leur mieux. D’ailleurs c’est logique que les kidnappeurs pressurés par la présence policière de la zone métropolitaine quittent le département de l’Ouest en direction du Nord jusqu’à hier paisible. Si la terreur qui endeuille les familles au Cap-Haïtien aujourd’hui peut servir à rendre indispensable la validation de ‘‘Monsieur Sécurité’’ à la primature, elle pourrait aussi provoquer un mouvement de révolte sociale car les capois n’accepteront pas de rester chez eux, otages passifs de la peur. Aux autorités de solutionner ce problème urgent car le capois vit dans sa ville, sur son trottoir, dans son quartier, sur sa place publique. Cela restera ainsi ! Pas question de devenir une ville carcérale comme Port-au-prince, assiégée tout azimut par des criminels de tout poil! Ceux qui prétendent nous diriger doivent apporter une solution pertinente à ce mal systémique qui menace de détruire le tissu social.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
31 Mai 2008

SOS Journalistes appelle les USA à s'expliquer...

Guyler C. Delva,président de la CIAPEAJ et S.G. de SOS Journalistes, lors d'une conférence de presse ce jeudi au local de son organisation

L'organisation haitienne de défense des droits des journalistes, SOS Journalistes, a appelé jeudi l'ambassade américaine et le gouvernement des Etats-Unis à fournir des explications sur les circonstances du meurtre du journaliste Espagnol, Ricardo Ortega, perpétré le 7 mars 2004 par des soldats américains de la force multinationale intérimaire déployée en Haiti au lendemain du départ du président Jean-Bertrand Aristide, selon un rapport du juge d'instruction, Bernard Saint-Vil.
Les dépositions de témoins et les informations recueillies lors du transport sur les lieux des évènements ont établi que ce sont les militaires étrangers qui ont tiré à hauteur d'homme et qui sont responsables de la mort du journaliste espagnol, Ricardo Ortega, selon le rapport du juge instructeur dont SOS Journalistes a obtenu copie. Or, plusieurs témoins, y compris des journalistes étrangers qui étaient sur place ou qui s'étaient précipités sur les lieux des incidents mortels à l'annonce de la nouvelle, ont pu confirmer que ces militaires étrangers n'étaient autres que des soldats de l'armée américaine.


Le journaliste Ricardo Ortega a trouvé la mort alors qu'il couvrait, le 7 mars 2004, une manifestation de réjouissance organisée par les opposants du président Aristide, contraint à l'exil quelques jours auparavant. Au moins six autres personnes avaient également été tuées, selon les témoignages.


Des hommes armés réputés proches du leader déchu étaient remarqués du haut de Bel-Air (des coups de feu auraient même été entendus de ce côté-là), tandis que le confrère a été mortellement atteint jusqu'au bas de la rue Lamarre, dans une cour protégée (contre les tirs éventuels de bandits postés au haut de Bel-Air) par le building abritant le Petit collège St Martial, selon le rapport qui cite des témoins.

Des confrères espagnols, voire des enquêteurs spécialisés venus d'Espagne, avaient mené une enquête sur le terrain et sont parvenus à la conclusion que Ricardo Ortega avait été atteint de projectiles provenant des armes détenues par des militaires américains.


A la lumière de l'ordonnance du juge instructeur, le secrétaire général de SOS Journalistes, qui préside également la Commission Indépendante d'Appui aux Enquêtes relatives aux Assassinats de Journalistes (CIAPEAJ), Joseph Guyler C. Delva, a appelé le gouvernement américain à fournir des explications sur ce meurtre.¨Le gouvernement américain doit des explications à la famille de Ricardo Ortega, ainsi qu'à la grande famille de la presse mondiale que nous constituons, sur les circonstances de ce meurtre perpétré par ses agents,¨ a déclaré Guyler C. Delva, lors d'une conférence de presse au local de son organisation où il rendait compte de l'état d'avancement des différents dossiers d'enquêtes sur les meurtres de journalistes en Haiti.¨


Nous n'avons aucune indication que ces soldats américains ont voulu délibérément attenter à la vie d'Ortega, mais cela n'empêche que les circonstances de ce meurtre doivent être définitivement élucidées,¨ a martelé M. Delva.

¨ Et pour ce faire, les autorités du gouvernement des USA et de l'armée américaine doivent identifier les soldats ayant fait partie de la patrouille qui était dépêchée sur les lieux de la manifestation le 7 mars 2004 et mener une enquête en vue de déterminer s'il y a eu négligence ou intention criminelle et, le cas échéant, prendre les sanctions qui s'imposent contre les auteurs de ce meurtre,¨ a exigé Guyler C. Delva.¨


Notre confrère Ortega n'était pas un objet ou un rat qu'on pouvait écraser sans aucun souci ni aucun risque d'avoir à rendre compte,¨ a lancé le secrétaire général de SOS Journalistes. ¨C'était un être humain qui avait droit à la vie et ses proches, ses collaborateurs et ses confrères ont droit à des explications,¨ a insisté M. Delva, président de la CIAPEAJ.


Cependant, un rapport de police anonyme et monté de toutes pièces avait accusé des militants Lavalas, dont Jean-Marie Samedi et Yvon Antoine dit Yvon Zap Zap, d'avoir planifié l'assassinat d'Ortega. L'enquête a montré le contraire.


Menaces et intimidations contre des journalistes


Le défenseur des droits des journalistes a également dénoncé les agressions, menaces et actes d'intimidation dont plusieurs professionnels des médias ont été l'objet au cours de ces derniers mois et de ces dernières semaines dans différents endroits du pays.


Le responsable de SOS Journalistes a fustigé le comportement de certaines autorités judiciaires et municipales qui menacent des journalistes, notamment à Jérémie dans Grande-Anse et à Saint-Marc dans l'Artibonite.


Frantz Augustin (correspondant de Radio Caraibes FM à St-Marc), Nixon Dénéus et Marc Antoine Aldolphe (Radio Tèt-A-Tèt), Philostène Manacé (Radio Dynamic FM), Mario Charles (Radio Delta),Gérald Guillaume (correspondant de Mélodie FM à Jérémie) et Pedro Edouard (caméraman de la TNH à P-AU-P), pour ne citer que ceux-là, ont été victimes d'actes d'agression, de menaces ou d'intimidation de la part de certains officiels ou policiers.


L'organisation de défense de la liberté de la presse a condamné l'attitude notamment du maire de Saint-Marc, Bonard Charles, et de son chef du personnel, Spriclane Petit-Frère, ainsi que celle du suppléant juge de Paix, Emile Jean-Pierre, qui se sont adonnés à des manigances pour faire emprisonner des journalistes sous de fallacieuses accusations de diffamation. La sécurité de ces journalistes demeure menacée. SOS Journalistes rappellent que les autorités seront tenues pour responsables de tout ce qui peut bien arriver à ces confrères.


M. Delva, lui-même, fait l'objet de poursuites, sous prétexte qu'il aurait commis une diffamation contre l'ancien sénateur Rudolph Boulos dont il a dénoncé le refus de se présenter par-devant le juge Fritzner Fils-Aimé qui enquête sur l'assassinat, le 3 avril 2000, du plus célébre journaliste et commentateur politique et directeur de Radio Haiti Inter, Jean L. Dominique. ¨Ces soi-disant actions en justice ne sont que des actes d'intimidation et de persécution qui cachent des intentions encore plus macabres,¨ a dénoncé Guyler C. Delva.


Tout en prônant l'adoption d'un code d'éthique pour responsabiliser davantage les journalistes et les médias haitiens, M. Delva promet de lancer un véritable plaidoyer auprès des institutions compétentes, dont le Parlement, en vue de décriminaliser la diffamation qui sert souvent de prétexte aux ennemis de la démocratie et des libertés individuelles pour brimer la liberté de la presse et d'expression.