Par Cyrus Sibert
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Selon les témoignages, le vendredi juin 2008 vers 10 heures du matin un groupe armé s’est introduit dans le local d’une caisse populaire à Saint-Raphaël. Il s’agirait de Fraternité Caisse Populaire. Les hommes en cagoule, habillés en noir, avec la mention POLICE inscrite au dos de leurs maillots, képis retournés et bien armés ont ainsi pris le contrôle de la Caisse située non loin du Commissariat, en intimant l’ordre à tout le monde de se coucher par terre. Les bandits sont venus de Morne TI DJAB (Petit Diable). Ils ont emprunté un couloir menant discrètement dans la cour des locaux de la Caisse.
Quelques minutes plus tard, Radio AVANSMAN, une station communautaire, annonce sur ses ondes l’évènement : La Caisse Fraternité a été attaquée par des bandits. Toute la population est debout. Les Raphaëlois, au lieu de rester chez eux, décident d’occuper les rues. Des jeunes organisent une opération qui consistait à encercler le local du Centre en vue d’observer la situation et si possible, de forcer le groupe armé à se rendre. Les trois agents de police qui étaient sur place, on décidé d’encadrer la population. Ils ont demandé renfort.
Paniqué, les hommes armés ont pris la fuite. Ils étaient au nombre de 8 à 12 personnes - toujours selon les témoignages. Ils ont essayé de se retirer par Morne TI DJAB (Nord-Ouest de Saint-Raphaël) pour se rendre à Nan DEZIR (1ère section Bois Neuf). Cette route mène à Twou Beuf – Nan Briyan et permet de regagner la Lomas, une section communale de Saint-Michel de l’Attalaye, limitrophe à Marmelade.
Malheureusement pour eux, ils étaient poursuivis par des gens de la population raphaëloise. En grippant Morne TI DJAB, Prade Jean-Vernet alias Ti Pèd a eu des difficultés. Problème cardiaque et pression artérielle obligent, il ne peut pas continuer la route. Car, Morne Ti DJAB présente une pente élevée. Il décide de s’arrêter et demande aux autres de continuer sans lui. Adrien Michel, ne voulant pas l’abandonner seul, il décide de rester à ses cotés. Ti Pèd est un Haut Responsable du PPN (Parti Populaire National), un homme respecté de tous les militants de gauche, un responsable du Journal Haïti-Progrès et pourquoi pas, un journaliste.
Dans les environs, les deux hommes qui se sont séparés des autres pour raison de santé, demandent à boire : Un peu d’eau s’il te plait. Il nous faut de l’eau. Mon ami a des difficultés respiratoires. Nous sommes des policiers en civil. Nous agissons au secours de la population. On nous dit que des hommes armés vous ont attaqués.
On leur donne de l’eau. Ils ont été accueillis.
Entre-temps, on ne sait pas par quelle circonstance, deux paysans ont été blessés par balles - une balle à la hanche pour le premier et une balle au pied pour le second - dont un certain Sonson. Les deux hommes en fuite semblent les avoir tiré dessus avant d’arriver au point de repos, vu que les victimes les ont indexés.
Mais TI PED et ADRIEN ignoraient qu’ils étaient poursuivis jusque dans les mornes par des jeunes Saint-Raphaëlois. De plus, avant de se séparer des autres membres de la bande, ils avaient tiré en l’air pour décourager ceux qui s’entêtaient à les chasser. Une rafale qui a permis aux policiers d’identifier leur armement et de dire à ceux qui voulaient continuer la chasse : ils ont des armes de gros calibres, nous n’avons pas les moyens matériels d’engager un affrontement.
Comme on le sait, les jeunes sont têtus. Ils ont continué leur chasse jusqu’à découvrir le refuge des deux hommes. Ils ont ainsi annoncé aux paysans leurs actes contre la coopérative et contre les paysans blessés. Ensemble, ils ont décidé de les maîtriser, ce qui fut fait.
D’après les témoins, une fois aux mains de la population, les deux hommes ont déclaré avoir l’habitude de venir à Saint-Raphaël dans le but d’organiser des réunions politiques. À la question qu’est ce que vous êtes venus faire aujourd’hui avec des armes de guerre contre la Caisse Fraternité : Ti Pèd décida ne pas répondre. Il s’est dit préférer la mort au lieu de déclarer quoi que ce soit. Il fut lynché.
Adrien lui s’est montré plus coopérant. Il a révélé être originaire de Limbé. Avec Ti Pèd et les autres, il est venu dans la zone pour des objectifs révolutionnaires. Ils ont voyagé par le transport public ; ils sont dans la zone depuis mercredi soir ; les armes dont ils disposent, ont été acheminées par Ti Pèd, le Commandant de l’opération.
Une fois les autres bandits du groupe sont informés de l’arrestation des deux hommes suivie de la mort de Ti Pèd, pour se venger, ils ont exécuté PENAN SIFRA un membre de l’Administration de la Section Communale Bois Neuf. SIFRA fut enterré le samedi 28 Juin 2008 au cimetière de la localité BIAROU.
Adrien, le compagnon de Ti Pèd, a été remis à la police et à la MINUSTAH. Blessé au niveau postérieur de la tête, sa vie n’était pas en danger. Son Etat était stable. Il commençait à faire des déclarations intéressantes pour une enquête approfondie. Il était admis en garde à vue au Commissariat de la ville du Cap-Haïtien le vendredi 27, tard dans la soirée. Le samedi après-midi, il a eu un malaise. Transporté d’urgence à l’Hôpital Justinien, il est décédé à 17 heures 42.
Le juge Elan Hans Rénel de Saint-Raphaël, qui avait auditionné Adrien dans le cadre d’un constat judiciaire nous dit :
Il a identifié le cadavre de son compagnon. Le nom du défunt est Prade Jean-Vernet alias Pèd, originaire de Limbé. Il s’appelle Adrien Michel. Ti Pèd et lui sont originaires de Limbé.
Il a continué en ces termes:
Nous sommes six (6) personnes. Nous avons des bases dans quatre (4 sections) de la Commune de Saint-Raphaël. Nous avons l’habitude de nous réunir au Cap-Haïtien. A Saint-Raphaël notre contact est Evy Désir. Nous sommes tous membres du PPN (Parti Populaire National). Ti Pèd est le commandant des opérations. Nous sommes en mission pour le Parti. Nous sommes venus par le transport public. Nous sommes dans la zone depuis jeudi soir. Les armes ont été acheminées par Ti Pèd, notre Chef. Nous sommes armés de trois fusils semi-automatiques M14, un fusil M1, un fusil 12, un 03 par 06.
Toujours, selon le Juge Elan, la MINUSTAH et la police ont trouvé d’autres noms sur les armes. Dans le procès-verbal de constat, la police a saisi deux fusils Semi-automatique M14, quarante cartouches pour fusil M1. Un petit chargeur de 6 cartouches numérotés 223.
Pour finir, Adrien confirme que les autres sont dans les mornes. Il n’est pas au courant de leur sort.
Le juge Elan qui avait constaté les faits nous raconte que le corps de la personne connue sous le nom de Ti Pèd, qui a trouvé la mort dans les mornes, a été transporté dans la ville de Saint-Raphaël. Il ne voulait pas prendre le risque de s’aventurer dans une zone gardée par des bandits. En ville, il a constaté un cadavre, sans chemise, identifié sous le nom de Ti Pèd. Le cadavre portait un pantalon avec sous-vêtement multicolore. A ses pieds deux chaussettes bleues avec talons déchirés par l’usure. Le cadavre avait une grosse blessure entre le postérieur de la tête et le cou. On m’a raconté, je ne l’ai pas vu de mes yeux, qu’une paire de bottes et les clefs d’une voiture ont été transportées au Commissariat de la ville. J’ai vu, entre les mains d’un paysan, des morceaux d’étoffe couleur verte olive, comme l’habillement des marines de 1994 ou des soldats chiliens. On rapporte que ces morceaux de tissu avaient été utilisés comme cagoule. Des noms de personnes complices été cités. Je ne peux pas vous les rapporter.
On verra !
Un Haut Responsable de la MINUSTAH n’arrive pas à comprendre la mort d’Adrien. Il la qualifie de bizarre, dans des circonstances indéterminées.
A-t-il été empoisonné à la garde à vue ? Peut-on parler de suicide ? Pourquoi aurait-il décidé de se suicider après avoir coopéré avec la police ? A-t-il honte de lui ? A t-il reçu l’ordre de mettre fin à sa vie ? Avait-il en sa possession du poison ? La MINUSTAH l’avait pourtant transporté au Cap-Haïtien pour le maintenir en vie. Il était précieux pour une enquête.
Récemment, nous avions dénoncé l’attitude des policiers à fournir des portables aux bandits pourqu’ils puissent communiquer avec leurs amis et/ou complices. De plus, la Police est truffée d’anciens militants de Ben Dupuy et du Parti Lavalas d’Aristide qui ne cachent leur militance.
Qu’Adrien soit mort mystérieusement ne nous étonne pas. Car dans un texte publié sur les élections municipales de 2006, nous avions rapporté une remarque du Commissaire Municipal d’alors, Patrick Guillaume : les plaques métalliques de tous les gilets para balles du Commissariat du Cap-Haïtien ont été enlevées et portées manquantes.
Dans le texte : « Sans la MINUSTAH, avec la guérilla administrative Lavalas, Jacques-Edouard Alexis prépare l'après Préval » publié en date du 9 décembre 2007, nous avons dit :
Des plaques d’aciers ont été enlevées des gilets de protection de policiers au sein du commissariat du Cap-Haïtien ; le lundi 13 novembre 2006, alors que des gangs Lavalas sous les ordres de Nawoon Marcellus exerçaient leur violence dans la ville dans le but de faire échec à la visite du président René Préval à l’occasion de la fête de la bataille de Vertières.
La liquidation de Adrien au sein de la Garde à vue du Commissariat du Cap-Haïtien est dans l’ordre logique des évènements possibles.
Parmi les camarades militants de Ti Pèd, c’est la consternation. Ils sont certains que leur homme n’est pas un voleur : C’était un vrai militant. C’est dur de le voir partir dans ces conditions. Le pire, il est listé parmi les voleurs de grands chemins, les zenglendos qui attaquent le peuple. Les anciens camarades de Ti Pèd, donc des anciens militants de Ben Dupuy, le Leader du PPN, accusent ce dernier : Ti Pèd est victime des folies de Ben. S’il y a eu cambriolage, c’est à des fins politiques. Ben Dupuy a depuis longtemps une théorie de la ‘‘violence révolutionnaire’’ qui admet des actes criminels comme moyen de financer la révolution. Une action comme l’attaque de la Banque Royal du Canada sous le régime de François Duvalier par les militants communistes clandestins n’est pas à écarter- si c’est nécessaire.
Le Kidnapping aussi ? (Si c’est nécessaire)
Pour d’autres, PPN (Parti Populaire National) a assez de support international pour financer ses actions. Pour preuve lors de la dernière assemblée générale du Parti au Cap-Haïtien, plusieurs étrangers étaient remarqués, dont des représentants du Parti Communiste Cubain. L’ancien député Lavalas Nawoon Marcellus, autoproclamé candidat au Sénat du Parti Fanmi Lavalas pour le département du Nord, avait pris part à l’assemblée au nom de l’alliance PPN/FANMI LAVALAS contre les MACOUTO-BOURGEOIS1.
De toute façon, selon le Directeur de la Caisse Populaire de Saint-Raphaël, les bandits ont emporté 67,000 gourdes. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est un bon début.
Nous signalons que depuis 2005, il y a un mouvement armé dans le Nord. Il porte le nom de l’ADLN (Armée Dessalinienne pour la Libération Nationale). Ce mouvement est lié au PPN, un mouvement d’extrême gauche. Il serait à la base de plusieurs attaques dont une attaque contre le Commissariat de Limbé, une attaque contre une patrouille de le bataillon Chilien de la MINUSTAH à Marmelade, l’incendie du Bureau Electoral de Borgne, l’attaque contre le Commissariat de Gros-Morne. Leurs unités ont un volume de feu impressionnant et une force de frappe extraordinaire. Ils ont une technicité remarquable.
Avec des amis, nous nous sommes posé des questions sur l’organisation des kidnappeurs dans le Nord. Eclaireurs (antennes), personnes capables de vous pressurer psychologiquement, lieux de détentions (milieu rural, chez les mambos), un réseau opérant au niveau national avec des gens venant de toute part, une grande capacité d’infiltrer la Police…
Nous publions au bas de ce texte, nos articles en 2005, sur ce mouvement armé.
Il y a là une piste à explorer dans l’enquête sur le kidnapping et pour le renforcement de la sécurité dans le Nord. Les preuves de l’existence d’un mouvement armé allant de Borgne à Saint-Raphaël sont établies. A quelques kilomètres de Labadie, la station balnéaire du Cap-Haïtien fréquentée par des milliers de touristes américains chaque semaine, le gouvernement et ses partenaires ont intérêt à traiter sérieusement la question.
Une opinion au sein de la MINUSTAH estime que ces signes de mouvements armés sont causés par la crise politique que connaît le pays. L’impossibilité de remplacer le premier Ministre démissionnaire Jacques Edouard Alexis ronge le prestige du Chef de l’Etat. De plus en plus, il est impopulaire. Associer tout cela à la cherté de la vie, les groupes extrémistes vont se faire l’idée d’une, possible, prise de pouvoir par les armes.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
2 Juillet 2008.
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1- Expression utilisée par Ben Dupuy dans son Hebdomadaire Haïti-Progrès.
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Sur la violence au Borgne et l'ADLN (Armée Dessalinienne pour la Libération Nationale).
Profil d'une nouvelle résolution de l'ONU sur Haïti.
Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti
opinionmaxima@yahoo.com
Le mardi 7 juin 2005, nous avions publié le texte ci dessous sur une situation de panique au Cap-Haïtien. Des employés de Radio Maxima, faisaient face à des agressions quand nous avons écrit le Texte « Panique au Cap-Haïtien »
Heureusement, la Police avait réagi a temps, mettant un terme au plan des hordes lavalassiennes qui cherchaient a attaqué les paisibles citoyens de la ville du Cap.
Il faut dire que pour la MINUSTHA, les soldats de l’ONU travaillent de 9 heures à 19 heures. Rarement peut on remarquer un véhicule blindé, revenant d’une localité avoisinante traverser la ville du Cap-Haïtien. Les patrouilles de nuit que les militaires haïtiens avaient l’habitude d’effectuer ont disparu. De 20 heures à 9 heures (soit durant toute la nuit) la ville du Cap-Haïtien est livrée aux bandits. Les policiers restent au centre ville.
Le week-end dernier dans la nuit du vendredi au samedi, des bandits ont cambriolé le Bureau de la DGI positionné à environ 7 mètres du Commissariat du Cap-Haïtien. Le local de la Promobank du Cap-Haïtien à moins de 20 mètres a aussi été cambriolé. Une succursale de la Sogebank placée à environ 500 mètres d’une base des soldats chiliens a essuyé des tirs.
Des chefs de gangs lavalas ont été remarqués dans la ville. Richard Estimable impliqué dans l’incendie de Radio Vision 2000 et dans la tentative d’assassinat sur la personne du Journaliste Pierre Elie SEM, au Cap-Haïtien, en 2004, est de retour dit-on. Il organise des réunions dans la ville. Apparemment, il a repris du service.
A Milot la population ne comprend pas les visites régulières de la MINUSTHA à Moise Jean Charles. Pourquoi la MINUSTHA fréquente-t-elle ceux qui, publiquement, chaque soir, sur Radio Etincelle 88.9 F.M., appellent au boycott des élections ; ceux qui appellent à la violence pour le retour d’Aristide en promettant le feu et le sang à leurs adversaires ? Des témoins en déduisent que ces agents de la MINUSTHA comptent sur Moise Jean-Charles, ancien Maire lavalas, accusé dans le meurtre de Guy Salvant et d’un autre jeune à Milot, pour le maintien du leadership lavalassien dans le nord.
Au Borgne, la MINUSTHA tarde à lancer une opération de désarmement des partisans de Marc Lamour, un chef de gang réputé. La semaine dernière le local destiné au bureau d’inscription électorale a été attaqué, puis incendié. Les policiers placés dans la commune ont du s’enfuir. Dans le Nord on considère Borgne comme une base arrière du mouvement armé lavalas. Stratégiquement, les bandits lavalas croient que la ville du Borgne représente pour eux ce que Pernal représentait pour les militaires démobilisés lors de l’offensive qui devait aboutir au renversement du régime dictatorial Aristide/lavalas. Dans les milieux autorisés, on soutient que le mouvement armé du Borgne, qui se donne ironiquement pour nom ‘‘Armée Dessalinienne pour la Libération nationale’’ est entraîné et soutenu par des instructeurs cubains et colombiens. Alors que la MINUSTHA réagit avec diligence contre la Militaires démobilisés, jusqu’à présent, les groupes armés lavalas du Nord d’Haïti bénéficient d’une impunité absolue. Plus d’un pense que ces groupes armés dans le nord et leur chef ont le support de plusieurs employés étrangers de la MINUSTHA. Les soldats de la force de stabilisation s’acharnent à désarmer les officiels, les représentants du gouvernement en place et les hommes d’affaires qui légalement ont un permis de port d’arme, laissant intact l’arsenal des gangs lavalas. Ce que nous interprétons comme la recherche d’un déséquilibre au profit des fanatiques d’Aristide.
Il est clair que des révolutionnaires sans révolution, des anciens militants marxistes travaillant au sein de la Mission de stabilisation prennent encore Aristide pour un leader progressiste et en conséquence protègent les bourreaux lavalas qu’ils tentent du même coup de faire passer pour des victimes.
Ces agents de la MINUSTHA préparent des rapports allant dans le sens des intérêts du régime déchu. L’antiaméricanisme de ces gauchistes les empêche d’appliquer la résolution des Nations unies sur Haïti. Les scandales du programme ‘‘pétrole contre nourriture’’ en Irak sont des preuves de la perversité des cadres de l’ONU appelés à appliquer ses résolutions. Ils profitent de leur position pour poursuivre toute sorte d’objectif. Une enquête sur la ‘‘garde ou milice électorale’’ mise en place par l’ONU en Haïti démontrera le nombre de fanatiques lavalas, qui ne croient pas aux élections de l’année 2005, qui y sont recrutés pour sécuriser le processus électoral.
Il faut insister sur le rétablissement des Forces Armées d’Haïti et le renforcement de la police.
La technique sud américaine de prise de pouvoir est : l’infiltration des forces de sécurité ; la dictature des rues (manifestations violentes), en lieu et place de dictature du prolétariat ; libres actions subversives (des leaders destabilisateurs agissent en toute impunité contre l’ordre public) ; et finalement, le chef de sécurité refuse de sévir contre les fauteurs de trouble en vue de rétablir l’ordre, arguant comme le Général brésilien Eleno ne pas vouloir tirer sur des innocents. Une bonne observation nous montrerait que tous les présidents sud-américains ont été renversés de cette façon. C’est ce que le leadership nostalgique gauchiste sud-américain est en train de planifier en Haïti. La MINUSTHA laisse les bandits s’organiser, les renforce sous prétexte de respect des libertés politiques et de dialogue, les protège avec des pseudo groupes des droits humains en refusant de mettre à jour les crimes et actions terroristes commis par ces derniers, sous couvert de revendications politiques.
Les ‘‘révolutionnaires-sans-révolution’’ tel est le problème de la MINUSTHA. Ils n’ont pas de bon sens. Ils qualifient de pauvres des criminels qui achètent des armes et des munitions à des prix exorbitants , des terroristes qui enferment des petits détaillants dans un marché en fer pour ensuite les brûler vifs.
La nouvelle résolution des Nations Unies doit avoir comme point : la reconstitution d’une armée nationale, le renforcement de la Police Nationale d’Haïti ainsi qu’une réforme judiciaire en profondeur.
Cyrus Sibert
08 juin 2005
Panique au Cap-Haïtien!
La ville est terrorisée par des militants et journalistes lavalas.
Cap-Haïtien, le 7 juin 2005:
Sur Radio Etincelle, à l'Emission ''Cherché konnen'' le journaliste Alex Albert Obas, n'a pas été au rendez-vous ce mardi 7 juin 2005. La raison annoncée par la station est: Alex Albert Obas est allé à Port-au-prince pour couvrir le retour de Jean-Bertrand Aristide. Un correspondant de la station a appelé de Boston pour confirmer la Nouvelle. ''Jean-Bertrand Aristide est en route. Il doit atterrir à Port-au-prince ce soir''.
Conséquences, environ une centaine d'enfants de rue guidés par des militants lavalas mal-intentionnés ont gagné les rues de la ville du Cap-Haïtien vers 20 heures 30 criant ''Vive Aristide! Préparez-vous pour le déchoukage''. Des citoyens qui fuyaient en sont sortis victimes.
La police étant prise par surprise. Les bandits ont eu le temps de terroriser la ville. Aussi ont-Ils été à Radio Maxima cherchant à agresser les journalistes et employés de la station.
Tel est le comportement de ceux que des fonctionnaires de la MINUSTHA dans le nord d'Haïti prennent pour des victimes, les militants et journalistes lavalas persécutés.
Cyrus Sibert
Radio Maxima
Une semaine après le désarmement des militaires du Nord d’Haïti, la peur s’installe.
Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti
Le désarmement des militaires du Nord risque paradoxalement d’attiser une nouvelle course aux armements.
Charlot est un homme d’affaire capois, propriétaire de ‘‘Charlot Bar Restaurant’’ sis à la Rue 0-L. Depuis une semaine sa vie est un enfer. Le dimanche 13 mars 2005, après la cérémonie de remise d'armes des militaires du Nord, des chimères lavalas ont tenté d’incendier son entreprise. On lui reproche d’avoir nourri les militaires de la ville du Cap-Haïtien. Ce jeudi 17 mars 2005 son restaurant a finalement été pillé.
Il n’y a aucun doute, c’est l’œuvre des partisans d’Aristide. Sur les ondes de Radio Étincelle 88.9 FM, ils lançaient des menaces et promettaient de châtier tous ceux qui ont supporté d’une façon ou d’une autre les militaires démobilisés.
Les interventions de la Police ne les dissuadent pas. Au Cap-Haïtien, quand les chimères sèment la terreur, la PNH se garde de procéder à des arrestations. Au mois de février le Commissaire du gouvernement avait relâché sous pression de la rue l’un des leurs accusé de coup et blessure sur la personne d’un jeune de la Rue 24 D. C’est comme s’il n’y avait pas d’infractions. En cas de désordre, les policiers arrivent dans la zone et font semblant ne rien voir. Les bandits n’ont qu’à attendre leur départ pour récidiver et intensifier leurs actes de violence.
Le porte-parole des militaires chiliens de la MINUSTHA, au mois de janvier, qualifiait de frustrations les actes criminels des partisans d’Aristide : ‘‘Les gens expriment leurs frustrations’’.
Cette façon d’exprimer ses frustrations coûte cher. Les habitants de la ville en sont les victimes. Cette semaine, Charlot a connu l’enfer. Il ne sait pas qu’est ce qui lui arrivera le 29 mars 2005. Les lavalassiens promettent déjà le feu et le sang au Cap-Haïtien pour commémorer l’adoption de la Constitution en vigueur par le peuple haïtien. Des militaires âgés de plus de 45 ans qui sont restés au Cap-Haïtien se sont mis à couvert. Faute de protection, ces derniers mènent une vie clandestine depuis la démobilisation volontaire de leur base.
Du sacrifice des militaires du Nord, le gouvernement de Gérard Latortue se contente d’en tirer les avantages politiques. Aucune mesure n’est prise pour renforcer l’appareil judiciaire, équiper la Police du Cap-Haïtien et renvoyer les policiers corrompus. Centralisation oblige, les réformes au sein de la PNH n’ont été opérées qu’à Port-au-prince. Les policiers-fanatiques qu’on avait l’habitude de voir en compagnie des gangs d’Aristide sont encore là. Quand ils sont dénoncés, on transfère quelques-uns d’entre eux dans le Nord-est, le long de la frontière haitiano-dominicaine. Cela vous donne une idée de l’insouciance du gouvernement de transition : un policier corrompu ou aristidien transféré le long de la frontière.
En début de semaine le fils d’un entrepreneur a été kidnappé par quatre (4) hommes se réclamant de la PNH. En moins d’un mois le Cap-Haïtien a connu environ trois (3) cas de kidnapping. Les victimes refusent de porter plainte. La PNH/Nord semble ne pas leur inspirer confiance.
Ce vendredi 18 mars 2005, alors que Gérard Latortue se félicitait à Cayenne du désarmement effectué au Cap-Haïtien, le commissaire du Gouvernement Lavalas Phell Casimir est encore en poste. Le Restaurant de Charlot vient d’être pillé par les bandits lavalas contre lesquels le propriétaire avait porté plainte. En janvier 2004, avant le départ de Jean-Bertrand Aristide, ces bandits avaient incendié ‘‘Charlot Bar Restaurant’’. Charlot et sa femme ont failli périr par le feu ce jour là. Dans ce climat de violence lavalassienne, les téléspectateurs du nord regardent le Premier Ministre haïtien complimenter les leaders du Parti Fanmy Lavalas présents chez l’ambassadeur du Canada en Haïti, lors de la réception offerte à l’honneur du Ministre canadien des affaires étrangères. Yvon Feuillé en profite pour demander la fin des persécutions contre les partisans d’Aristide.
La décision des militaires du Nord est en train d’être perçue comme une erreur monumentale. Certes, elle avait reçu l’appui de beaucoup de personnes, membres de la société civile capoise. Elle visait à éviter un affrontement meurtrier avec les forces gouvernementales et à renforcer la PNH. Cependant, le gouvernement Alexandre-Latortue ne fait pas preuve de diligence pour la sécurité des citoyens haïtiens. Il ne s’est pas donné la peine de planifier le départ des militaires. Malgré les conseils et les informations qui le mettaient en garde d’une déstabilisation de l’équilibre des forces qui règne dans le Nord depuis la prise de la ville du Cap-Haïtien, les obsédés anti-FAD’H ignoraient le rôle et la fonction des militaires démobilisés donc ils n’ont pas pris les mesures de sécurité utiles pour faire face aux éventuels dérapages.
Une grande ville comme Cap-Haïtien devrait avoir des unités spécialisées comme BRI (Brigade de Recherches et d’Interventions) ou SWAT-Tean pour travailler sur les groupes armés. Des gangs armés il y en a dans le Nord. Cette zone représente la base arrière de l’opération Bagdad donc une zone de ravitaillement. Borgne, Plaisance et Milot sont des communes du Nord où des mouvements insurrectionnels ont été remarqués. Aussi, la population de ces zones signale-t-elle la présence de fugitifs du pénitencier national.
A la cérémonie de remise d’armes des militaires du Nord, le porte-parole de la MINUSTHA dans la région nous a exprimé ses réserves sur la quantité de fusils présentée par les soldats des FAD’H. Notre réponse – et c’est un conseil aux dirigeants - était claire: pour un désarmement complet il faut agir au niveau de l’utilité des armes à feu. Dans un pays où posséder une arme est synonyme de sûreté et de survie, on perd son temps à appeler au désarmement. Il serait préférable dans un premier temps de récupérer les armes automatiques et les fusils d’assaut en offrant de les échanger contre des fusils 12 ou des revolvers calibre 38 enregistrés. Avec cette stratégie on réduirait le nombre des outils de déstabilisation en circulation tout en ayant des données précises sur les armes à feu autorisées. Les armes non automatiques étant facilement récupérables en cas de banditisme la tâche de la Police ne sera pas difficile. Aussi, les fusils de calibre 12 ne peuvent-ils pas être dissimulés. Et quand il y aura en Haïti un climat de sécurité et de paix, y incluant la fin des persécutions politiques, le citoyen ne verrait aucun problème à vendre son arme à l’État vu qu’elle devient inutile. Actuellement, à cause de la situation de méfiance qui sévit dans le pays, les armes cachées seront remises ou vendues aux hommes en qui on a confiance : c’est-à-dire aux militaires devenus policiers ou à l’armée.
Dans le climat actuel d’insécurité et d’insouciance gouvernementale, celui qui remet son arme est aux yeux du public un imbécile. Surtout avec cette équipe gouvernementale qui se contente de collecter des évènements favorables pour aller quémander l’aide internationale au lieu de travailler pour la paix, la sécurité et la relance des investissements. Logiquement le citoyen préfère courir le risque de se faire arrêter pour détention d’arme illégale au lieu de s’exposer sans défense à l’insécurité au risque de se faire tuer. Les officiers de police au niveau des commissariats répondent très souvent par le négatif quand des citoyens en détresse les appellent au secours. Ils n’ont jamais les moins logistiques pour intervenir : pas de voiture, pas de munitions, pas d’armes, pas de pneus, pas de carburant, etc. Ils ont toujours une excuse pour ne pas porter secours aux familles en danger.
D’ailleurs, à la tombée de la nuit les sous-commissariats de Barrière Bouteille et de Pont-Neuf sont fermés. Les Policiers qui y sont affectés ont peur. Ils n’ont pas les moyens, disent-ils, de faire face à d’éventuelles attaques. A partir de 11 heures du soir les soldats chiliens de la MINUSTHA ne sont plus remarqués. De 12 heures à 6 heures du matin la ville du Cap-Haïtien est livrée à elle-même. Les policiers du Commissariat Central ne sortent pas. Les quelques patrouilles qu’on organise restent au Centre ville, du côté de ‘‘Lakay Restaurant’’. Les militaires démobilisés qui patrouillaient la nuit ne sont plus là. Alors, pourquoi le gouvernement qui prétend œuvrer pour la sécurité ne renforce pas les sous-commissariats ? Pourquoi le CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti) n’institue pas une police routière et frontalière avec des points de contrôle forts, capables de troubler la circulation des bandits ? De Cap-Haïtien à Cabaret, il n’y a aucun contrôle. Comment peut t-on relancer l’économie d’Haïti quand les risques qui pèsent sur la circulation des vies et des biens (marchandises) tendent à augmenter ? La problématique de l’insécurité est mal posée par ce gouvernement.
Le Premier Ministre Gérard Latortue croit qu’un job est le seul mobile des bandits de Bel-Air, de Cité Soleil, de La Saline et du Cap-Haïtien. Oubliant que les chefs de gangs lavalas qui prennent les quartiers populaires en otage circulent dans des voitures de luxes ; ignorant le fait que ces derniers avaient leur entrée et sortie au Palais National, finançaient plusieurs maîtresses, vendaient et consommaient de la cocaïne ; le gouvernement provisoire n’avance que des mesures simplistes. Comment pourra t-on convaincre ces bandits de déposer leurs armes pour aller travailler dans des routes et toucher environ 1,500 dollars alors qu’ils dépensaient sur Aristide des centaines de milliers de dollars par mois ? La lutte contre l’insécurité passe par des mesures pratiques, réalistes et solides.
Encore une fois, le Nord se sacrifie pour la paix et la stabilité. Toutefois, les habitants du nord n’accepteront pas de revivre les actes barbares de janvier 2004. Au gouvernement Alexandre-Latortue de se montrer responsable et d’éviter une nouvelle course aux armements.
Cyrus Sibert
Cap-Haïtien
18 mars 2005