dimanche 6 juillet 2008

De la nationalité (Sénateur Boulos) à la moralité (Mme Pierre-Louis), les démagogues nous prennent pour des idiots.


Par Cyrus Sibert
reseaucitadelle@yahoo.fr
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Dans un message diffusé sur la TNH (Télévision Nationale d’Haïti) ce dimanche 6 juillet 2008, Michèle Duvivier Pierre-Louis se défend de la propagande visant à la discréditer moralement. Elle a fait mention de son sens d’éthique, de ses travaux au sein de l’Eglise Catholique, de sa collaboration avec le secteur religieux, de son expérience avec des organisations internationales, de son passé comme gestionnaire au sein de différentes institutions et de ses engagements citoyens au sein de la société civile organisée.

Une lettre du Président Préval, lu également sur la télévision d’Etat le même jour, va dans le même sens : Madame Michèle D. Pierre-Louis est une femme honnête, crédible, expérimentée et morale.

Des affirmations qui prennent le contre-pied des informations qui circulent sur le net mettant à mal la réputation du Premier Ministre désigné. Ces informations font état de relations homosexuelles avec une dame de la capitale haïtienne.

Accusations contre démentis, il n’y a que de la propagande . Dans un pays ou l’exclusion, la méchanceté et la destruction de personnalités sont les principaux motifs de l’action des acteurs politiques, on est en droit d’exiger prudence.

Nous avons observé dans ce qu’on appelle l’affaire BOULOS, le zèle des parlementaires et des personnages de la société civile pour l’expulsion des étrangers de l’appareil Etatique. « Dans nos rangs point de traite » , deux commissions parlementaires devraient faire le nettoyage. Des ministres devraient être convoqués, entendus, puis renvoyer. Quarante (40) parlementaires étaient sur la liste des élus ayant une nationalité autre qu’haïtienne. Beaucoup sont ceux de la société civile étant, participaient activement à cette lutte. En bon patriote, ils voulaient l’expulsion des étrangers, les traites, les ennemis de l’Etat.

Après plusieurs mois de discussions creuses mettant face à face les accusations contre Rudy Boulos et les démentis du Sénateur du Nord-est. Il en est résulté un abus de pouvoir, un acte d’exclusion. Et depuis lors, la société est frappée d’amnésie. Les parlementaires aussi, car les commissions sont en pleine hibernation : On dirait qu’il n’y a plus de problème. Tous les dirigeants haïtiens sont des haïtiens authentiques qui n’ont jamais renoncé à leur nationalité.

En conclusion, un principe a été utilisé pour détruire un homme et l’exclure de la scène politique.

Le dossier Ericq Pierre est une autre preuve. Le représentant d’Haïti au sein de la Banque Interaméricaine de Développement (BID) n’a pas d’Etat civil. Tous les document qu’il a signé au nom d’Haïti sont ainsi frappés de doute. Le parlement haïtien a rejeté sa désignation pour faute de nom et de prénom légalement reconnus. Une enquête révélerait le pire pour la majorité des députés et des sénateurs. Car, en Haïti, l’Etat civil n’est jamais définitif. On change de nom, d’année et de lieu de naissance à volonté. Surtout s’il s’agit de se rendre éligible.

L’affaire Michèle Duvivier Pierre-Louis met à nu une faiblesse de notre société : l’absence de repères. Les institutions étant faibles, on règle les problèmes par la propagande, la désinformation, le recours aux tabous et l’abus des clichés et finalement par la violence. De plus, nos dirigeants se sentent confortables dans la démagogie. Ils disent n’importe quoi, quand il s’agit de détruire, alors que leur situation n’est pas différente. Au bout du compte il n’y a aucune finalité autre que la manipulation outrancière des idéologies et l’« instrumentalisation » des droits. L’incohérence règne en maître.

Notre position est la suivante : Le salut étant personnel, nous reconnaissons le droit naturel d’une personne de faire les choix sexuels qu’elle entend tant qu’ils (ces choix) ne portent pas atteinte aux libertés d’autrui. Ce droit est sacré et inviolable. Tout de même, nous disons qu’une société faible et déchirée par des contradictions quasi irréconciliables, comme la notre, repose tellement sur des institutions para-étatiques comme l’Eglise et la famille qu’on ne saurait ignorer et sous-estimer leurs valeurs dans le choix d’un Chef de gouvernement. Le symbolisme du Chef étant fort dans une nation sous-développée comme Haïti, un Premier Ministre doit être au dessus de tout questionnement. Son état matrimonial ne doit pas être une exception. La majorité nationale doit voir en lui une référence. Il doit être un modèle.

Mais nous disons attention ! Comme notre position sur le dossier Boulos, nous maintenons et soutenons que la question doit-être approchée sans démagogie, ni idée préconçue. Elle doit être traitée institutionnellement, c’est à dire, en tenant compte des nuances, de la complexité des normes sociales et des règles de bonne conduite largement partagées et acceptées.

D’ailleurs les voix les plus bruyantes ne sont pas morales. Une petite enquête à travers les circonscriptions démontrera sans difficultés que nos dirigeants et nos leaders ne sont pas de grandes moralités : ils couchent avec des mineures, jeunes de moins de 18 ans ; beaucoup sont des homosexuels ; ont une multitude de maîtresses ; ils fréquentent les prostituées ; ils ont un casier judiciaire chargé : par exemple, un voleur a été élus député alors qu’il était derrière les barreaux. (Je devine le sort de ce juge qui l’avait mis en dépôt) ; ils sont impliqués dans des détournements de fonds ; ils ne payent pas leurs impôts ; ils sont alcooliques ; ils ont violé la loi au moins une fois dans leur vie, etc. Que dire de l’Etat qui , au nom de la justice et du bien commun, viole au quotidien, avec impunité, ses propres lois et même sa loi mère?

Alors de quelle moralité parle t-on ?

Le président devrait commencer par décliner son statut matrimonial et s’expliquer sur cette dame qui domine le Palais National ; sans parler de ses multiples fréquentations.

Soyons sérieux !

Les principes ne peuvent pas être appliqués, temporairement, partiellement et ciblés un groupe, encore moins, on ne peut les utiliser comme moyens d’éliminer une personne bien déterminée. La démocratie , même quand elle est perçue comme un idéal plausible, c’est aussi le respect des droits des minorités. La loi est une pour tous ! To be or not to be ! Sans demagogie!

Rien ne marche dans ce pays en faillite. Le pire, les comportements des dirigeants sont répugnants. Au parlement on rit. Au palais on boit - s’ennuie, on s’enivre. Dans l’administration publique on blague. Dans les bidonvilles on crève. Dans les quartiers huppés des hauteurs on s’enferme. Dans la rue on se débrouille très mal. Le peuple s’impatiente. Finalement, il part à la chasse des bourgeois dans les mornes en construisant quelques taudis à proximité de leurs villas verrouillées. Rien ne va plus en Haïti. On passe plus de temps à déblatérer au lieu de trouver les voies et moyens pour sortir le pays de l’agonie. Entre-temps, la communauté internationale est prête. Elle a en place, sur le terrain, une structure de prise en charge au temps de la destruction finale : la MINUSTAH.


Que l’ordre du jour soit la question de nationalité ou que le débat national soit sur la moralité, nous faisons preuve d’insouciance, d’irresponsabilité et d’inconsistance.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
6 juillet 2008
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vendredi 4 juillet 2008

Les Maires de la ville du Cap-Haitien, prédateurs de la Presse.

Le correspondant de Signal FM au Cap-Haïtien agressé par l’un des maires assesseurs du Cap-Haïtien et ses agents de sécurité.

Joachim Marcel, qui s’apprêtait à enregistrer un scandale public dans lequel l’élu du Cap a été impliqué, a été pris à partie celui-ci. Fritz Joseph a dégainé et visé le journaliste en lui enlevant son magnétophone. Entre-temps, ses gardes du corps se sont mis à le frapper.

Les agresseurs de Joachim Marcel ont en fin de compte détruit son appareil et saisi la bande sonore. Ils lui ont également proféré des propos humiliants.

La Salle des Nouvelles de Signal FM se joint à la Direction Générale pour dénoncer cet acte barbare tout en appelant les autorités judiciaires à se saisir du dossier afin que le maire Fritz Joseph et ses gorilles puissent être punis.

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Les patrons des médias dénoncent l’agression contre le correspondant de Signal FM.

L’Association Nationale des médias Haïtiens condamne l’agression perpétrée sur la personne du journaliste/correspondant de Signal FM au Cap-Haïtien et encourage la victime à poursuivre l’agresseur.


L’incident est survenu en début de semaine, au moment où le Joachim Marcel cueillait de l’information sur le lieu d’un scandale dans lequel était impliqué, Fritz Joseph, un des maires adjoints du Cap-Haïtien. Celui-ci et ses agents de sécurité se sont abattus sur le correspondant de signal FM dont ils sont saisi l’appareil d’enregistrement. Celui-ci ayant été détruit et lande sonore saisie.


« Les réflexes autoritaires du maire Joseph sont typiques de comportements abusifs que la pensait révolus », écrit l’ANMH tout en mettant l’accent sur le fait que le journaliste ait été agressé dans l’exercice de ses fonctions.


« ... ces pratiques mettent à mal la liberté de la presse quand certains perçoivent les journalistes comme des témoins gênants d’actes indus d’autorités non imbues des limites de leurs prérogatives », déplore l’organisation.


L’Association Nationale des Médias Haïtiens, tout en encourageant la victime à porter plainte, dit soutenir « tout recours en justice contre l’agresseur. »

vendredi 4 Juillet 2008

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Joachim Marcel a porté plainte contre le maire adjoint du Cap-Haïtien.

Le correspondant de Signal FM dans la Cité Henry Christophe était accompagné du Secrétaire Général de SOS Journaliste, Guyler C. Delva. Le maire adjoint du Cap Fritz Joseph est accusé d’agressions physiques. L’incident s’est produit en début de semaine.

Le correspondant de Signal FM était pris à partie par le maire adjoint et ses agents de sécurité au moment ou il tentait de s’informer sur une vive altercation entre Fritz Joseph et des propriétaires de véhicules. Le correspondant de Signal FM s’en est sorti avec des douleurs physiques et son magnétophone a été brisé.


Divers personnalités et secteurs de la société ont depuis l’incident élevé la voix pour condamner le comportement du maire.


Ce Jeudi, ce sont des organisations de presse de plusieurs régions du pays qui ont dénoncé l’incident et demandé justice pour le journaliste, attaqué dans l’exercice de ses fonctions.

Jeudi 3 Juillet 2008

jeudi 3 juillet 2008

Femme, Machiste et Prostitution au sein de l’Administration publique haïtienne.

Un Directeur fraîchement installé dans une entité administrative de l’Etat peut facilement, pour asseoir son pouvoir, se vanter d’avoir beaucoup de contacts à Port-au-prince et d’être capable - à volonté - de favoriser ceux qui acceptent de se soumettre à ses fantasmes.

Si l’on décide de ne pas accepter les faveurs du nouveau Directeur, on devient la cible de ses manœuvres coercitives et contraignantes. Et finalement on devient l’objet d’une mise en garde qui peut bien prendre la forme suivante: Ti moun fwonte pa jwe nan bab granmoun. Ti moun fwonte Pa manje nan asyète granmoun. Yap rete deyè simityè.

Le directeur nouvellement installé peut aller jusqu’à dire : Mwen pa guen fanm isit. Alòs, fòk nou pran swen mwen.

Il peut cibler les femmes qu’il désir, les faire connaître toutes les péripéties au sein de l’administration.

Par des menaces, des lettres de blâme, mise en disponibilité sans solde puis révocation, il affaiblit sa proie.

Tout comportement acceptable est devenu faute administrative, irrespect envers la hiérarchie, etc…Un fait coutumier comme prendre un congé spécial pour répondre à un rendez-vous de Consulat, peut-être combattu par le Directeur. Alors que pour d’autres employés, cela ne pose pas de problème, pour une femme cadre que le Directeur décide d’affaiblir pour ses raisons, il en résulte une lettre de blâme.

Sans gêne le Directeur peut demander à une femme mariée de l’appeler chez lui, à son hôtel, vers 10 heures du soir, pourqu’elle puisse avoir un document administratif qui devrait être disponible au bureau du personnel.

Même quand depuis un mois, on l’avait informé de ce rendez-vous à l’Ambassade pour lequel la femme cadre devrait s’absenter, elle doit traîner dans son bureau et implorer sa faveur.

Et quand le jour du rendez-vous s’approche, elle doit bien se déplacer : Il lui demande de ne pas quitter le bureau sans son autorisation. Elle doit attendre, même quand le rendez-vous est fixé pour le lendemain.

Et si, voyant que le Directeur cherche autre chose que le respect des procédures administratives, ne pouvant pas perdre son rendez-vous, elle se déplace : le Chef utilise les rouages administratifs pour miner sa carrière pas une lettre de blâme.

Il prend le soin de présenter ce cas aux autres comme une épée sur la tête des employés-esclaves qui tenteraient de se rebeller contre sa façon de faire au sein de l’administration publique.

Dans ce cas, le directeur humilie sa cible en public, l’ironise en pleine réunion, utilise tous les vocables pour la réduire en personne soumise : une vraie opération de stigmatisation.

Face à une telle situation, la femme est obligée soit de subir dignement les abus de son supérieur avec la certitude qu’elle sera renvoyée, ou coopérer jusqu’au niveau le plus avilissant. Si elle présente une certaine résistance, toute l’armada de règlements administratifs sera utilisée contre elle.

Au Cap-Haïtien, on ne voit aucune instance travailler à encadrer les femmes au sein de l’administration publique. La prolifération des organisations de défenses des droits de la femme, encore moins la création du Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes ne change la situation. On ne mène aucune enquête sur les conditions de travail des femmes. On n’organise aucun séminaire au niveau de l’administration publique pour informer les employés des droits des femmes. On continue d’ignorer la réalité décrite depuis des décennies par des artistes comme Maurice Sisto, Ti Manno …

Tout comportement de droit, tendant à protester contre de tels préjugés, est réprimé et attire plus de persécutions. La Direction Générale, le point d’appui absolu de ces Directeurs déraillés, ne fait rien pour améliorer le traitement des femmes au sein de l’administration publique.

Au Cap-Haïtien, les femmes de l’administration publique sont réputées - à tort ou à raison - être des objets sexuels au service des DIREKS (Petit nom flatteur donné aux Directeurs).

Beaucoup de femmes s’y accommodent jusqu’à vanter leurs capacités à charmer le Directeur - même son chauffeur : Mwen guen contwol sa-a. Li amba men mwen.

Pauvreté oblige ! Face à la misère, la précarité, on évite de rendre mécontent le DIREK de peur qu’il ne mette son poids administratif contre soi, qu’on ne se crée des problèmes allant jusqu’à la perte de son emploi.

Pour changer Haïti, il faut commencer par combattre ces pratiques. Il nous faut des Rosa PARKS pour dire non. Il faut mettre en place des procédures afin de vérifier le bien-fondé des lettres de blâme. Rien n’autorise un homme – Directeur ou gardien de bureau – à chambarder la carrière d’une citoyenne au sein de l’administration publique.

C’est avec tristesse qu’on observe un Directeur stigmatiser sans raison valable les employés qui ne sont pas ses amis intimes.

Une jeune femme qui avec fierté fait le dépôt de son diplôme dans son dossier personnel en vue de mieux se placer pour toute éventuelle promotion, a été traitée de crétine, publiquement, par son directeur : Crétine! Ou as-tu trouvé ce diplôme ?

Croyez moi ! Cette jeune femme vit une situation difficile au sein de cette administration.

Les organisations de femmes doivent être vigilantes sur ce point. Il est inconcevable qu’on installe une coutume immorale faisant croire que toutes femmes de l’administration publique est une prostituée au service de ses supérieurs.

On ne peut pas accepter ces genres de pratiques et hypocritement parler de moralité quand il s’agit de nommer un premier ministre.
On ne saurait moraliser en partie.

Même quand il est impossible de tout corriger en peu de temps, commençons par le respect des droits de la femme.

Toutes ces illustrations ne sont pas des abstractions mais des cas flagrants d’harassements sexuels vécus au quotidien par une grande quantité de femmes à travers le pays. Ces pratiques avilissantes montrent d’une façon convaincante que la campagne pour le respect absolu des droits fondamentaux de la personne doit être redéfinie et intensifiée.

Honorons les principes universellement reconnus pour pressurer le système et changer les rapports sociaux.

Rejetons le conformisme ! combattons la tradition féodale, néo-esclavagiste !

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
3 juillet 2008
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mercredi 2 juillet 2008

Braquage, au nom de la Révolution, à Saint-Raphaël.

Par Cyrus Sibert
reseaucitadelle@yahoo.fr
www.reseaucitadelle.blogspot.com


Selon les témoignages, le vendredi juin 2008 vers 10 heures du matin un groupe armé s’est introduit dans le local d’une caisse populaire à Saint-Raphaël. Il s’agirait de Fraternité Caisse Populaire. Les hommes en cagoule, habillés en noir, avec la mention POLICE inscrite au dos de leurs maillots, képis retournés et bien armés ont ainsi pris le contrôle de la Caisse située non loin du Commissariat, en intimant l’ordre à tout le monde de se coucher par terre. Les bandits sont venus de Morne TI DJAB (Petit Diable). Ils ont emprunté un couloir menant discrètement dans la cour des locaux de la Caisse.


Quelques minutes plus tard, Radio AVANSMAN, une station communautaire, annonce sur ses ondes l’évènement : La Caisse Fraternité a été attaquée par des bandits. Toute la population est debout. Les Raphaëlois, au lieu de rester chez eux, décident d’occuper les rues. Des jeunes organisent une opération qui consistait à encercler le local du Centre en vue d’observer la situation et si possible, de forcer le groupe armé à se rendre. Les trois agents de police qui étaient sur place, on décidé d’encadrer la population. Ils ont demandé renfort.

Paniqué, les hommes armés ont pris la fuite. Ils étaient au nombre de 8 à 12 personnes - toujours selon les témoignages. Ils ont essayé de se retirer par Morne TI DJAB (Nord-Ouest de Saint-Raphaël) pour se rendre à Nan DEZIR (1ère section Bois Neuf). Cette route mène à Twou Beuf – Nan Briyan et permet de regagner la Lomas, une section communale de Saint-Michel de l’Attalaye, limitrophe à Marmelade.

Malheureusement pour eux, ils étaient poursuivis par des gens de la population raphaëloise. En grippant Morne TI DJAB, Prade Jean-Vernet alias Ti Pèd a eu des difficultés. Problème cardiaque et pression artérielle obligent, il ne peut pas continuer la route. Car, Morne Ti DJAB présente une pente élevée. Il décide de s’arrêter et demande aux autres de continuer sans lui. Adrien Michel, ne voulant pas l’abandonner seul, il décide de rester à ses cotés. Ti Pèd est un Haut Responsable du PPN (Parti Populaire National), un homme respecté de tous les militants de gauche, un responsable du Journal Haïti-Progrès et pourquoi pas, un journaliste.

Dans les environs, les deux hommes qui se sont séparés des autres pour raison de santé, demandent à boire : Un peu d’eau s’il te plait. Il nous faut de l’eau. Mon ami a des difficultés respiratoires. Nous sommes des policiers en civil. Nous agissons au secours de la population. On nous dit que des hommes armés vous ont attaqués.

On leur donne de l’eau. Ils ont été accueillis.

Entre-temps, on ne sait pas par quelle circonstance, deux paysans ont été blessés par balles - une balle à la hanche pour le premier et une balle au pied pour le second - dont un certain Sonson. Les deux hommes en fuite semblent les avoir tiré dessus avant d’arriver au point de repos, vu que les victimes les ont indexés.

Mais TI PED et ADRIEN ignoraient qu’ils étaient poursuivis jusque dans les mornes par des jeunes Saint-Raphaëlois. De plus, avant de se séparer des autres membres de la bande, ils avaient tiré en l’air pour décourager ceux qui s’entêtaient à les chasser. Une rafale qui a permis aux policiers d’identifier leur armement et de dire à ceux qui voulaient continuer la chasse : ils ont des armes de gros calibres, nous n’avons pas les moyens matériels d’engager un affrontement.

Comme on le sait, les jeunes sont têtus. Ils ont continué leur chasse jusqu’à découvrir le refuge des deux hommes. Ils ont ainsi annoncé aux paysans leurs actes contre la coopérative et contre les paysans blessés. Ensemble, ils ont décidé de les maîtriser, ce qui fut fait.

D’après les témoins, une fois aux mains de la population, les deux hommes ont déclaré avoir l’habitude de venir à Saint-Raphaël dans le but d’organiser des réunions politiques. À la question qu’est ce que vous êtes venus faire aujourd’hui avec des armes de guerre contre la Caisse Fraternité : Ti Pèd décida ne pas répondre. Il s’est dit préférer la mort au lieu de déclarer quoi que ce soit. Il fut lynché.

Adrien lui s’est montré plus coopérant. Il a révélé être originaire de Limbé. Avec Ti Pèd et les autres, il est venu dans la zone pour des objectifs révolutionnaires. Ils ont voyagé par le transport public ; ils sont dans la zone depuis mercredi soir ; les armes dont ils disposent, ont été acheminées par Ti Pèd, le Commandant de l’opération.

Une fois les autres bandits du groupe sont informés de l’arrestation des deux hommes suivie de la mort de Ti Pèd, pour se venger, ils ont exécuté PENAN SIFRA un membre de l’Administration de la Section Communale Bois Neuf. SIFRA fut enterré le samedi 28 Juin 2008 au cimetière de la localité BIAROU.

Adrien, le compagnon de Ti Pèd, a été remis à la police et à la MINUSTAH. Blessé au niveau postérieur de la tête, sa vie n’était pas en danger. Son Etat était stable. Il commençait à faire des déclarations intéressantes pour une enquête approfondie. Il était admis en garde à vue au Commissariat de la ville du Cap-Haïtien le vendredi 27, tard dans la soirée. Le samedi après-midi, il a eu un malaise. Transporté d’urgence à l’Hôpital Justinien, il est décédé à 17 heures 42.

Le juge Elan Hans Rénel de Saint-Raphaël, qui avait auditionné Adrien dans le cadre d’un constat judiciaire nous dit :

Il a identifié le cadavre de son compagnon. Le nom du défunt est Prade Jean-Vernet alias Pèd, originaire de Limbé. Il s’appelle Adrien Michel. Ti Pèd et lui sont originaires de Limbé.

Il a continué en ces termes:

Nous sommes six (6) personnes. Nous avons des bases dans quatre (4 sections) de la Commune de Saint-Raphaël. Nous avons l’habitude de nous réunir au Cap-Haïtien. A Saint-Raphaël notre contact est Evy Désir. Nous sommes tous membres du PPN (Parti Populaire National). Ti Pèd est le commandant des opérations. Nous sommes en mission pour le Parti. Nous sommes venus par le transport public. Nous sommes dans la zone depuis jeudi soir. Les armes ont été acheminées par Ti Pèd, notre Chef. Nous sommes armés de trois fusils semi-automatiques M14, un fusil M1, un fusil 12, un 03 par 06.

Toujours, selon le Juge Elan, la MINUSTAH et la police ont trouvé d’autres noms sur les armes. Dans le procès-verbal de constat, la police a saisi deux fusils Semi-automatique M14, quarante cartouches pour fusil M1. Un petit chargeur de 6 cartouches numérotés 223.

Pour finir, Adrien confirme que les autres sont dans les mornes. Il n’est pas au courant de leur sort.

Le juge Elan qui avait constaté les faits nous raconte que le corps de la personne connue sous le nom de Ti Pèd, qui a trouvé la mort dans les mornes, a été transporté dans la ville de Saint-Raphaël. Il ne voulait pas prendre le risque de s’aventurer dans une zone gardée par des bandits. En ville, il a constaté un cadavre, sans chemise, identifié sous le nom de Ti Pèd. Le cadavre portait un pantalon avec sous-vêtement multicolore. A ses pieds deux chaussettes bleues avec talons déchirés par l’usure. Le cadavre avait une grosse blessure entre le postérieur de la tête et le cou. On m’a raconté, je ne l’ai pas vu de mes yeux, qu’une paire de bottes et les clefs d’une voiture ont été transportées au Commissariat de la ville. J’ai vu, entre les mains d’un paysan, des morceaux d’étoffe couleur verte olive, comme l’habillement des marines de 1994 ou des soldats chiliens. On rapporte que ces morceaux de tissu avaient été utilisés comme cagoule. Des noms de personnes complices été cités. Je ne peux pas vous les rapporter.

On verra !

Un Haut Responsable de la MINUSTAH n’arrive pas à comprendre la mort d’Adrien. Il la qualifie de bizarre, dans des circonstances indéterminées.

A-t-il été empoisonné à la garde à vue ? Peut-on parler de suicide ? Pourquoi aurait-il décidé de se suicider après avoir coopéré avec la police ? A-t-il honte de lui ? A t-il reçu l’ordre de mettre fin à sa vie ? Avait-il en sa possession du poison ? La MINUSTAH l’avait pourtant transporté au Cap-Haïtien pour le maintenir en vie. Il était précieux pour une enquête.

Récemment, nous avions dénoncé l’attitude des policiers à fournir des portables aux bandits pourqu’ils puissent communiquer avec leurs amis et/ou complices. De plus, la Police est truffée d’anciens militants de Ben Dupuy et du Parti Lavalas d’Aristide qui ne cachent leur militance.

Qu’Adrien soit mort mystérieusement ne nous étonne pas. Car dans un texte publié sur les élections municipales de 2006, nous avions rapporté une remarque du Commissaire Municipal d’alors, Patrick Guillaume : les plaques métalliques de tous les gilets para balles du Commissariat du Cap-Haïtien ont été enlevées et portées manquantes.

Dans le texte : « Sans la MINUSTAH, avec la guérilla administrative Lavalas, Jacques-Edouard Alexis prépare l'après Préval » publié en date du 9 décembre 2007, nous avons dit :

Des plaques d’aciers ont été enlevées des gilets de protection de policiers au sein du commissariat du Cap-Haïtien ; le lundi 13 novembre 2006, alors que des gangs Lavalas sous les ordres de Nawoon Marcellus exerçaient leur violence dans la ville dans le but de faire échec à la visite du président René Préval à l’occasion de la fête de la bataille de Vertières.

La liquidation de Adrien au sein de la Garde à vue du Commissariat du Cap-Haïtien est dans l’ordre logique des évènements possibles.


Parmi les camarades militants de Ti Pèd, c’est la consternation. Ils sont certains que leur homme n’est pas un voleur : C’était un vrai militant. C’est dur de le voir partir dans ces conditions. Le pire, il est listé parmi les voleurs de grands chemins, les zenglendos qui attaquent le peuple. Les anciens camarades de Ti Pèd, donc des anciens militants de Ben Dupuy, le Leader du PPN, accusent ce dernier : Ti Pèd est victime des folies de Ben. S’il y a eu cambriolage, c’est à des fins politiques. Ben Dupuy a depuis longtemps une théorie de la ‘‘violence révolutionnaire’’ qui admet des actes criminels comme moyen de financer la révolution. Une action comme l’attaque de la Banque Royal du Canada sous le régime de François Duvalier par les militants communistes clandestins n’est pas à écarter- si c’est nécessaire.


Le Kidnapping aussi ? (Si c’est nécessaire)

Pour d’autres, PPN (Parti Populaire National) a assez de support international pour financer ses actions. Pour preuve lors de la dernière assemblée générale du Parti au Cap-Haïtien, plusieurs étrangers étaient remarqués, dont des représentants du Parti Communiste Cubain. L’ancien député Lavalas Nawoon Marcellus, autoproclamé candidat au Sénat du Parti Fanmi Lavalas pour le département du Nord, avait pris part à l’assemblée au nom de l’alliance PPN/FANMI LAVALAS contre les MACOUTO-BOURGEOIS1.

De toute façon, selon le Directeur de la Caisse Populaire de Saint-Raphaël, les bandits ont emporté 67,000 gourdes. Ce n’est pas beaucoup, mais c’est un bon début.


Malheureusement, ils ont fait un mauvais ciblage. Attaquer une caisse populaire est un mauvais calcul. Le pire, depuis 3 semaines la Commune de Saint-Raphaël est secouée par une vague de vols, de viols…..de banditisme. Une situation qui excitait la population. S’agissait –il d’un entraînement avant de s’aventurer dans les grande ville ? Si le PPN a de grands moyens, s’agissait-il de tester la détermination du groupe ? Ben Dupuy a-t-il pour des raison ‘‘stratégique’’ gelé les fonds disponibles, demandant aux militants de trouver les moyens de leur lutte prochaine sur le terrain ?

Nous signalons que depuis 2005, il y a un mouvement armé dans le Nord. Il porte le nom de l’ADLN (Armée Dessalinienne pour la Libération Nationale). Ce mouvement est lié au PPN, un mouvement d’extrême gauche. Il serait à la base de plusieurs attaques dont une attaque contre le Commissariat de Limbé, une attaque contre une patrouille de le bataillon Chilien de la MINUSTAH à Marmelade, l’incendie du Bureau Electoral de Borgne, l’attaque contre le Commissariat de Gros-Morne. Leurs unités ont un volume de feu impressionnant et une force de frappe extraordinaire. Ils ont une technicité remarquable.

Avec des amis, nous nous sommes posé des questions sur l’organisation des kidnappeurs dans le Nord. Eclaireurs (antennes), personnes capables de vous pressurer psychologiquement, lieux de détentions (milieu rural, chez les mambos), un réseau opérant au niveau national avec des gens venant de toute part, une grande capacité d’infiltrer la Police…

Nous publions au bas de ce texte, nos articles en 2005, sur ce mouvement armé.

Il y a là une piste à explorer dans l’enquête sur le kidnapping et pour le renforcement de la sécurité dans le Nord. Les preuves de l’existence d’un mouvement armé allant de Borgne à Saint-Raphaël sont établies. A quelques kilomètres de Labadie, la station balnéaire du Cap-Haïtien fréquentée par des milliers de touristes américains chaque semaine, le gouvernement et ses partenaires ont intérêt à traiter sérieusement la question.

Une opinion au sein de la MINUSTAH estime que ces signes de mouvements armés sont causés par la crise politique que connaît le pays. L’impossibilité de remplacer le premier Ministre démissionnaire Jacques Edouard Alexis ronge le prestige du Chef de l’Etat. De plus en plus, il est impopulaire. Associer tout cela à la cherté de la vie, les groupes extrémistes vont se faire l’idée d’une, possible, prise de pouvoir par les armes.


Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
2 Juillet 2008.


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1- Expression utilisée par Ben Dupuy dans son Hebdomadaire Haïti-Progrès.

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Sur la violence au Borgne et l'ADLN (Armée Dessalinienne pour la Libération Nationale).

Profil d'une nouvelle résolution de l'ONU sur Haïti.

Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti

opinionmaxima@yahoo.com

Le mardi 7 juin 2005, nous avions publié le texte ci dessous sur une situation de panique au Cap-Haïtien. Des employés de Radio Maxima, faisaient face à des agressions quand nous avons écrit le Texte « Panique au Cap-Haïtien »

Heureusement, la Police avait réagi a temps, mettant un terme au plan des hordes lavalassiennes qui cherchaient a attaqué les paisibles citoyens de la ville du Cap.

Il faut dire que pour la MINUSTHA, les soldats de l’ONU travaillent de 9 heures à 19 heures. Rarement peut on remarquer un véhicule blindé, revenant d’une localité avoisinante traverser la ville du Cap-Haïtien. Les patrouilles de nuit que les militaires haïtiens avaient l’habitude d’effectuer ont disparu. De 20 heures à 9 heures (soit durant toute la nuit) la ville du Cap-Haïtien est livrée aux bandits. Les policiers restent au centre ville.

Le week-end dernier dans la nuit du vendredi au samedi, des bandits ont cambriolé le Bureau de la DGI positionné à environ 7 mètres du Commissariat du Cap-Haïtien. Le local de la Promobank du Cap-Haïtien à moins de 20 mètres a aussi été cambriolé. Une succursale de la Sogebank placée à environ 500 mètres d’une base des soldats chiliens a essuyé des tirs.

Des chefs de gangs lavalas ont été remarqués dans la ville. Richard Estimable impliqué dans l’incendie de Radio Vision 2000 et dans la tentative d’assassinat sur la personne du Journaliste Pierre Elie SEM, au Cap-Haïtien, en 2004, est de retour dit-on. Il organise des réunions dans la ville. Apparemment, il a repris du service.

A Milot la population ne comprend pas les visites régulières de la MINUSTHA à Moise Jean Charles. Pourquoi la MINUSTHA fréquente-t-elle ceux qui, publiquement, chaque soir, sur Radio Etincelle 88.9 F.M., appellent au boycott des élections ; ceux qui appellent à la violence pour le retour d’Aristide en promettant le feu et le sang à leurs adversaires ? Des témoins en déduisent que ces agents de la MINUSTHA comptent sur Moise Jean-Charles, ancien Maire lavalas, accusé dans le meurtre de Guy Salvant et d’un autre jeune à Milot, pour le maintien du leadership lavalassien dans le nord.

Au Borgne, la MINUSTHA tarde à lancer une opération de désarmement des partisans de Marc Lamour, un chef de gang réputé. La semaine dernière le local destiné au bureau d’inscription électorale a été attaqué, puis incendié. Les policiers placés dans la commune ont du s’enfuir. Dans le Nord on considère Borgne comme une base arrière du mouvement armé lavalas. Stratégiquement, les bandits lavalas croient que la ville du Borgne représente pour eux ce que Pernal représentait pour les militaires démobilisés lors de l’offensive qui devait aboutir au renversement du régime dictatorial Aristide/lavalas. Dans les milieux autorisés, on soutient que le mouvement armé du Borgne, qui se donne ironiquement pour nom ‘‘Armée Dessalinienne pour la Libération nationale’’ est entraîné et soutenu par des instructeurs cubains et colombiens. Alors que la MINUSTHA réagit avec diligence contre la Militaires démobilisés, jusqu’à présent, les groupes armés lavalas du Nord d’Haïti bénéficient d’une impunité absolue. Plus d’un pense que ces groupes armés dans le nord et leur chef ont le support de plusieurs employés étrangers de la MINUSTHA. Les soldats de la force de stabilisation s’acharnent à désarmer les officiels, les représentants du gouvernement en place et les hommes d’affaires qui légalement ont un permis de port d’arme, laissant intact l’arsenal des gangs lavalas. Ce que nous interprétons comme la recherche d’un déséquilibre au profit des fanatiques d’Aristide.

Il est clair que des révolutionnaires sans révolution, des anciens militants marxistes travaillant au sein de la Mission de stabilisation prennent encore Aristide pour un leader progressiste et en conséquence protègent les bourreaux lavalas qu’ils tentent du même coup de faire passer pour des victimes.

Ces agents de la MINUSTHA préparent des rapports allant dans le sens des intérêts du régime déchu. L’antiaméricanisme de ces gauchistes les empêche d’appliquer la résolution des Nations unies sur Haïti. Les scandales du programme ‘‘pétrole contre nourriture’’ en Irak sont des preuves de la perversité des cadres de l’ONU appelés à appliquer ses résolutions. Ils profitent de leur position pour poursuivre toute sorte d’objectif. Une enquête sur la ‘‘garde ou milice électorale’’ mise en place par l’ONU en Haïti démontrera le nombre de fanatiques lavalas, qui ne croient pas aux élections de l’année 2005, qui y sont recrutés pour sécuriser le processus électoral.

Il faut insister sur le rétablissement des Forces Armées d’Haïti et le renforcement de la police.

La technique sud américaine de prise de pouvoir est : l’infiltration des forces de sécurité ; la dictature des rues (manifestations violentes), en lieu et place de dictature du prolétariat ; libres actions subversives (des leaders destabilisateurs agissent en toute impunité contre l’ordre public) ; et finalement, le chef de sécurité refuse de sévir contre les fauteurs de trouble en vue de rétablir l’ordre, arguant comme le Général brésilien Eleno ne pas vouloir tirer sur des innocents. Une bonne observation nous montrerait que tous les présidents sud-américains ont été renversés de cette façon. C’est ce que le leadership nostalgique gauchiste sud-américain est en train de planifier en Haïti. La MINUSTHA laisse les bandits s’organiser, les renforce sous prétexte de respect des libertés politiques et de dialogue, les protège avec des pseudo groupes des droits humains en refusant de mettre à jour les crimes et actions terroristes commis par ces derniers, sous couvert de revendications politiques.

Les ‘‘révolutionnaires-sans-révolution’’ tel est le problème de la MINUSTHA. Ils n’ont pas de bon sens. Ils qualifient de pauvres des criminels qui achètent des armes et des munitions à des prix exorbitants , des terroristes qui enferment des petits détaillants dans un marché en fer pour ensuite les brûler vifs.

La nouvelle résolution des Nations Unies doit avoir comme point : la reconstitution d’une armée nationale, le renforcement de la Police Nationale d’Haïti ainsi qu’une réforme judiciaire en profondeur.

Cyrus Sibert
08 juin 2005


Panique au Cap-Haïtien!

La ville est terrorisée par des militants et journalistes lavalas.

Cap-Haïtien, le 7 juin 2005:

Sur Radio Etincelle, à l'Emission ''Cherché konnen'' le journaliste Alex Albert Obas, n'a pas été au rendez-vous ce mardi 7 juin 2005. La raison annoncée par la station est: Alex Albert Obas est allé à Port-au-prince pour couvrir le retour de Jean-Bertrand Aristide. Un correspondant de la station a appelé de Boston pour confirmer la Nouvelle. ''Jean-Bertrand Aristide est en route. Il doit atterrir à Port-au-prince ce soir''.

Conséquences, environ une centaine d'enfants de rue guidés par des militants lavalas mal-intentionnés ont gagné les rues de la ville du Cap-Haïtien vers 20 heures 30 criant ''Vive Aristide! Préparez-vous pour le déchoukage''. Des citoyens qui fuyaient en sont sortis victimes.

La police étant prise par surprise. Les bandits ont eu le temps de terroriser la ville. Aussi ont-Ils été à Radio Maxima cherchant à agresser les journalistes et employés de la station.

Tel est le comportement de ceux que des fonctionnaires de la MINUSTHA dans le nord d'Haïti prennent pour des victimes, les militants et journalistes lavalas persécutés.

Cyrus Sibert
Radio Maxima

Une semaine après le désarmement des militaires du Nord d’Haïti, la peur s’installe.

Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti

opinionmaxima@yahoo.com

Le désarmement des militaires du Nord risque paradoxalement d’attiser une nouvelle course aux armements.

Charlot est un homme d’affaire capois, propriétaire de ‘‘Charlot Bar Restaurant’’ sis à la Rue 0-L. Depuis une semaine sa vie est un enfer. Le dimanche 13 mars 2005, après la cérémonie de remise d'armes des militaires du Nord, des chimères lavalas ont tenté d’incendier son entreprise. On lui reproche d’avoir nourri les militaires de la ville du Cap-Haïtien. Ce jeudi 17 mars 2005 son restaurant a finalement été pillé.

Il n’y a aucun doute, c’est l’œuvre des partisans d’Aristide. Sur les ondes de Radio Étincelle 88.9 FM, ils lançaient des menaces et promettaient de châtier tous ceux qui ont supporté d’une façon ou d’une autre les militaires démobilisés.

Les interventions de la Police ne les dissuadent pas. Au Cap-Haïtien, quand les chimères sèment la terreur, la PNH se garde de procéder à des arrestations. Au mois de février le Commissaire du gouvernement avait relâché sous pression de la rue l’un des leurs accusé de coup et blessure sur la personne d’un jeune de la Rue 24 D. C’est comme s’il n’y avait pas d’infractions. En cas de désordre, les policiers arrivent dans la zone et font semblant ne rien voir. Les bandits n’ont qu’à attendre leur départ pour récidiver et intensifier leurs actes de violence.

Le porte-parole des militaires chiliens de la MINUSTHA, au mois de janvier, qualifiait de frustrations les actes criminels des partisans d’Aristide : ‘‘Les gens expriment leurs frustrations’’.

Cette façon d’exprimer ses frustrations coûte cher. Les habitants de la ville en sont les victimes. Cette semaine, Charlot a connu l’enfer. Il ne sait pas qu’est ce qui lui arrivera le 29 mars 2005. Les lavalassiens promettent déjà le feu et le sang au Cap-Haïtien pour commémorer l’adoption de la Constitution en vigueur par le peuple haïtien. Des militaires âgés de plus de 45 ans qui sont restés au Cap-Haïtien se sont mis à couvert. Faute de protection, ces derniers mènent une vie clandestine depuis la démobilisation volontaire de leur base.

Du sacrifice des militaires du Nord, le gouvernement de Gérard Latortue se contente d’en tirer les avantages politiques. Aucune mesure n’est prise pour renforcer l’appareil judiciaire, équiper la Police du Cap-Haïtien et renvoyer les policiers corrompus. Centralisation oblige, les réformes au sein de la PNH n’ont été opérées qu’à Port-au-prince. Les policiers-fanatiques qu’on avait l’habitude de voir en compagnie des gangs d’Aristide sont encore là. Quand ils sont dénoncés, on transfère quelques-uns d’entre eux dans le Nord-est, le long de la frontière haitiano-dominicaine. Cela vous donne une idée de l’insouciance du gouvernement de transition : un policier corrompu ou aristidien transféré le long de la frontière.

En début de semaine le fils d’un entrepreneur a été kidnappé par quatre (4) hommes se réclamant de la PNH. En moins d’un mois le Cap-Haïtien a connu environ trois (3) cas de kidnapping. Les victimes refusent de porter plainte. La PNH/Nord semble ne pas leur inspirer confiance.

Ce vendredi 18 mars 2005, alors que Gérard Latortue se félicitait à Cayenne du désarmement effectué au Cap-Haïtien, le commissaire du Gouvernement Lavalas Phell Casimir est encore en poste. Le Restaurant de Charlot vient d’être pillé par les bandits lavalas contre lesquels le propriétaire avait porté plainte. En janvier 2004, avant le départ de Jean-Bertrand Aristide, ces bandits avaient incendié ‘‘Charlot Bar Restaurant’’. Charlot et sa femme ont failli périr par le feu ce jour là. Dans ce climat de violence lavalassienne, les téléspectateurs du nord regardent le Premier Ministre haïtien complimenter les leaders du Parti Fanmy Lavalas présents chez l’ambassadeur du Canada en Haïti, lors de la réception offerte à l’honneur du Ministre canadien des affaires étrangères. Yvon Feuillé en profite pour demander la fin des persécutions contre les partisans d’Aristide.

La décision des militaires du Nord est en train d’être perçue comme une erreur monumentale. Certes, elle avait reçu l’appui de beaucoup de personnes, membres de la société civile capoise. Elle visait à éviter un affrontement meurtrier avec les forces gouvernementales et à renforcer la PNH. Cependant, le gouvernement Alexandre-Latortue ne fait pas preuve de diligence pour la sécurité des citoyens haïtiens. Il ne s’est pas donné la peine de planifier le départ des militaires. Malgré les conseils et les informations qui le mettaient en garde d’une déstabilisation de l’équilibre des forces qui règne dans le Nord depuis la prise de la ville du Cap-Haïtien, les obsédés anti-FAD’H ignoraient le rôle et la fonction des militaires démobilisés donc ils n’ont pas pris les mesures de sécurité utiles pour faire face aux éventuels dérapages.

Une grande ville comme Cap-Haïtien devrait avoir des unités spécialisées comme BRI (Brigade de Recherches et d’Interventions) ou SWAT-Tean pour travailler sur les groupes armés. Des gangs armés il y en a dans le Nord. Cette zone représente la base arrière de l’opération Bagdad donc une zone de ravitaillement. Borgne, Plaisance et Milot sont des communes du Nord où des mouvements insurrectionnels ont été remarqués. Aussi, la population de ces zones signale-t-elle la présence de fugitifs du pénitencier national.

A la cérémonie de remise d’armes des militaires du Nord, le porte-parole de la MINUSTHA dans la région nous a exprimé ses réserves sur la quantité de fusils présentée par les soldats des FAD’H. Notre réponse – et c’est un conseil aux dirigeants - était claire: pour un désarmement complet il faut agir au niveau de l’utilité des armes à feu. Dans un pays où posséder une arme est synonyme de sûreté et de survie, on perd son temps à appeler au désarmement. Il serait préférable dans un premier temps de récupérer les armes automatiques et les fusils d’assaut en offrant de les échanger contre des fusils 12 ou des revolvers calibre 38 enregistrés. Avec cette stratégie on réduirait le nombre des outils de déstabilisation en circulation tout en ayant des données précises sur les armes à feu autorisées. Les armes non automatiques étant facilement récupérables en cas de banditisme la tâche de la Police ne sera pas difficile. Aussi, les fusils de calibre 12 ne peuvent-ils pas être dissimulés. Et quand il y aura en Haïti un climat de sécurité et de paix, y incluant la fin des persécutions politiques, le citoyen ne verrait aucun problème à vendre son arme à l’État vu qu’elle devient inutile. Actuellement, à cause de la situation de méfiance qui sévit dans le pays, les armes cachées seront remises ou vendues aux hommes en qui on a confiance : c’est-à-dire aux militaires devenus policiers ou à l’armée.

Dans le climat actuel d’insécurité et d’insouciance gouvernementale, celui qui remet son arme est aux yeux du public un imbécile. Surtout avec cette équipe gouvernementale qui se contente de collecter des évènements favorables pour aller quémander l’aide internationale au lieu de travailler pour la paix, la sécurité et la relance des investissements. Logiquement le citoyen préfère courir le risque de se faire arrêter pour détention d’arme illégale au lieu de s’exposer sans défense à l’insécurité au risque de se faire tuer. Les officiers de police au niveau des commissariats répondent très souvent par le négatif quand des citoyens en détresse les appellent au secours. Ils n’ont jamais les moins logistiques pour intervenir : pas de voiture, pas de munitions, pas d’armes, pas de pneus, pas de carburant, etc. Ils ont toujours une excuse pour ne pas porter secours aux familles en danger.

D’ailleurs, à la tombée de la nuit les sous-commissariats de Barrière Bouteille et de Pont-Neuf sont fermés. Les Policiers qui y sont affectés ont peur. Ils n’ont pas les moyens, disent-ils, de faire face à d’éventuelles attaques. A partir de 11 heures du soir les soldats chiliens de la MINUSTHA ne sont plus remarqués. De 12 heures à 6 heures du matin la ville du Cap-Haïtien est livrée à elle-même. Les policiers du Commissariat Central ne sortent pas. Les quelques patrouilles qu’on organise restent au Centre ville, du côté de ‘‘Lakay Restaurant’’. Les militaires démobilisés qui patrouillaient la nuit ne sont plus là. Alors, pourquoi le gouvernement qui prétend œuvrer pour la sécurité ne renforce pas les sous-commissariats ? Pourquoi le CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale d’Haïti) n’institue pas une police routière et frontalière avec des points de contrôle forts, capables de troubler la circulation des bandits ? De Cap-Haïtien à Cabaret, il n’y a aucun contrôle. Comment peut t-on relancer l’économie d’Haïti quand les risques qui pèsent sur la circulation des vies et des biens (marchandises) tendent à augmenter ? La problématique de l’insécurité est mal posée par ce gouvernement.

Le Premier Ministre Gérard Latortue croit qu’un job est le seul mobile des bandits de Bel-Air, de Cité Soleil, de La Saline et du Cap-Haïtien. Oubliant que les chefs de gangs lavalas qui prennent les quartiers populaires en otage circulent dans des voitures de luxes ; ignorant le fait que ces derniers avaient leur entrée et sortie au Palais National, finançaient plusieurs maîtresses, vendaient et consommaient de la cocaïne ; le gouvernement provisoire n’avance que des mesures simplistes. Comment pourra t-on convaincre ces bandits de déposer leurs armes pour aller travailler dans des routes et toucher environ 1,500 dollars alors qu’ils dépensaient sur Aristide des centaines de milliers de dollars par mois ? La lutte contre l’insécurité passe par des mesures pratiques, réalistes et solides.

Encore une fois, le Nord se sacrifie pour la paix et la stabilité. Toutefois, les habitants du nord n’accepteront pas de revivre les actes barbares de janvier 2004. Au gouvernement Alexandre-Latortue de se montrer responsable et d’éviter une nouvelle course aux armements.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien
18 mars 2005


BOGOTA (Reuters) - La Colombie annonce la libération par l'armée de la sénatrice franco-colombienne Ingrid Betancourt et de trois otages américains...


Le ministre de la Défense Juan Manuel Santos a déclaré que tous les anciens otages étaient en relativement bonne santé. Onze militaires ou policiers ont également été libérés.

"Aucune réaction pour le moment. On ne dit rien on ne confirme pas", a déclaré à Reuters un conseiller du président Nicolas Sarkozy.

lundi 30 juin 2008

Cap-Haïtien : Nette amélioration du climat de sécurité. Des policiers plaident en faveur de l’Inspecteur Camille.



Par Cyrus Sibert

reseaucitadelle@yahoo.fr
www.reseaucitadelle.blogspot.com

La sécurité s’est renforcée dans la cité Capoise. Environ un mois après la vague de kidnapping qui a provoqué peur et stress au niveau de familles, la vie nocturne est relancée. Le nombre des personnes dans les rues est en nette augmentation. Très tard dans la nuit, les jeunes s’amusent comme d’habitude. Il est possible de se rendre dans les différentes communes avoisinantes après le coucher du soleil.


Les multiples interpellations, les arrestations de criminels connus ou suspects restaurent - un peu - la confiance. Pour preuve, les fêtes patronales de Trou du Nord, de Limbé et de Terrier-Rouge respectivement les 24, 29 et 30 Juin sont une réussite. Le Quartier Sainte- Philomène vient de réussir la première édition de son festival culturel. Toute la nuit les jeunes ont dansé sous les yeux d’une patrouille policière. La PNH a passé son test. Des milliers de Pèlerins avaient fait le déplacement : la visite des Hauts Responsables de la PNH dans le Nord n’est pas sans effets positifs.


Des policiers ont été convoqués à Port-au-prince. Ils sont placés en isolement par l’Inspection Générale - la police des policiers. Ils ont été dénoncés par le kidnappeur Jean Reynald Hilaire alias Jean-Jean Cassé-Roche, dès son arrestation. Ces policiers répondent aux prénoms de Guillaume, Danley et Camille. Guillaume s’étant réfugié aux Etats-Unis, deux policiers sont actuellement à la capitale dans le cadre de l’enquête sur le kidnapping.


Si pour le premier les accusations sont de plus en plus sérieuses, pour le deuxième, il y a des pistes intéressantes. Quant au troisième un flou. Ce qui s’explique par le fait que Guillaume, le principal corrompu contre qui un mandat d’amener est décerné, aurait l’habitude de vanter ses contacts avec les responsables du service d’Investigation du Commissariat de la ville du Cap-Haïtien : Ne vous en faites pas, nous maîtrisons Camille, il n’y aura pas de problème. De ces allégations, les bandits déduisent que l’Inspecteur Camille, Chef du Service d’Investigation du Commissariat du Cap-Haïtien est dans le coup.


Les témoignages en faveur de Camille sont nombreux. Les policiers jurent sur son honnêteté et surtout sur sa prudence : Camille est tellement prudent qu’on n’arrive pas à comprendre son implication dans le kidnapping. D’ailleurs, il n’a pas grandes choses. Il mène une vie modeste. Il serait victime de son comportement trop prudent à ne pas s’immiscer dans les dossiers contrôlés par les hommes de la SDPJ. D’où la quiétude d’esprit de Guillaume pour donner des garanties aux bandits qui logiquement en déduisent l’implication de Camille dans le kidnapping.


On se pose des questions sur le mode d’organisation de la PNH. Comment un policier responsable du Service Départemental de la Police Judiciaire (SDPJ) peut-il facilement neutraliser les services d’investigation des commissariats municipaux ? Alors que classiquement, plusieurs enquêtes parallèles et cloisonnées sur un même dossier aident à éclaircir les points d’ombre et à avoir une meilleure analyse de la situation, pourquoi le Haut Commandement de la PNH n’avait-il pas réclamé les rapports d’enquête des Commissariats ? Y a-t-il disfonctionnement au niveau du système, erreurs, faute de suivi, pour ne pas dire implication d’officiers de haut rang dans les kidnappings orchestrés dans le Nord ?


Nous savons que souvent, il y a cette tendance à rançonner les gens du Nord. Au temps d’Aristide, des hommes du Palais National organisaient de fausses opérations anti-drogue avec comme objectif : extorquer de l’argent des mains des commerçants du Nord. Les gens ont été arrêtés, puis libérés contre de fortes sommes d’argent, alors qu’ils continuent de voyager tranquillement au Etats-Unis sans aucun problème avec la police antidrogue américaine DEA.


Les policiers du Commissariat municipal de Cap-Haïtien espèrent que l’enquête aille jusqu’au bout pour mettre un terme aux rumeurs leur qualifiant tous de corrompus impliqués dans le kidnapping. Ils ne souhaitent pas de transfert, car pour ceux qui sont originaires du Nord, tout transfert équivaudrait à une affirmation, une condamnation. Le policier et toute sa famille subiraient la vindicte populaire suivie de sanction sociale. Policiers, ils s’attendent à des transferts, mais pas dans ces circonstances.


Pour le moment le juge Heidi Fortuné fait son travail. Un mandat d’amener a été lancé contre Guillaume Dieuveuil. Tous les indices sont convergés contre lui. D’autres mandats seront décernés. Le kidnappeur Jean-Reynald Hilaire alias Jean-Jean Cassé-Roche a été jugé le mercredi 25 juin 2008 pour son implication dans un autre kidnapping. Il est condamné à perpétuité.


Aux autorités pénitentiaires de bien garder ces criminels, à la Direction Générale de la PNH de tenir ses promesses, pour que le calme régnant soit pérenne.


Cap-Haïtien, Haïti
30 Juin 2008.
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samedi 28 juin 2008

Analyse hébdomadaire du Doyen Gérard Etienne


LA REVOLUTION (TRANQUILLE) HAITIENNE (186)
RENE PREVAL OU LE CLOWN PRIS DANS SON PRPRE PIEGE. (Version finale)

(Semaine du 2 juillet 08)

Dr Gérard Etienne.

Ce que nous, les analystes de l’extérieur avaient prévu s’est produit exactement de la même façon que nous avions anticipé les évènements. Les parlementaires de la chambre basse viennent de rejeter par une majorité confortable le premier ministre désigné par René Préval. Ce geste honorable relève non seulement le prestige des représentants du peuple, mais vient de porter un coup fatal contre le terrorisme qui a failli s’installer pour toujours au Palais national. Car nous avons bien affirmé qu’avec un élément comme Robert Manuel, flanqué de ses lieutenants qui ont connu la prison pour activités criminelles, le peuple entier aurait été exposé à des bandes de terroristes qui auraient employé tous les moyens pour les empêcher de manifester contre la faim qui leur ronge les entrailles, d’une part. D’autre part les parlementaires ont signé l’acte le plus noble auquel on aura assisté ces dix-huit dernières années. Au fond en rejetant la désignation de Robert Manuel, ils ont ainsi rabroué toute une équipe de bourgeois véreux qui s’apprêtaient à dicter au Monarque les mesures à prendre afin de leur garantir le monopole des produits de consommation, quitte à augmenter le prix pour les rendre inaccessibles aux masses. Sans parler de la tribu même de ce premier ministre. Autant celle d’Alexis contrôlait la machine gouvernementale et une bonne partie du parlement, autant l’équipe de Manuel se voyait déjà investie du pouvoir absolu, celui de poursuivre de plus bel le terrorisme à travers le territoire et d’amasser des fortunes colossales pour se payer villas et citadelles en dehors du pays.

Ceci étant disons-le crûment : Préval et Alexis souffrent d’une démangeaison en pensant même à l’institution parlementaire. Toute leur stratégie, camouflée ou non consistait è renvoyer des élus du peuple dans leurs circonscription loin d’une capitale où ils pourraient s’adresser au peuple par la voie des médias. D’ailleurs on l’a constaté dès l’instant où le Monarque a fait savoir qu’il a désigné Robert Manuel comme PM. On a assisté à toute une levée de boucliers relativement à la participation active de ce monsieur aux opérations Bagdad 1 (plus d’un millier de morts) et au meurtre du colonel Jean Lamy. Or Préval était bien au courant de la feuille de route de Robert Manuel. Il savait pertinemment que ce monsieur n’était pas un saint, qu’il n’allait pas prendre la tête du gouvernement comme un démocrate convaincu des droits de la personne. Et pourtant il voulait l’imposer comme le Roi devant lequel même les plus grandes forces de la terre doivent se courber, il était convaincu de la vassalisation des. Députés.

A nos compatriotes qui nourrissent encore l’idée que René Préval représente un personnage prêt à respecter le jeu démocratique, disons que le frère jumeau d’Aristide est lui aussi un malade dont la FORCE réside dans le pouvoir absolu. Auquel cas il n’a jamais voulu FESPECTER LE REGIME PARLEMENTAIRE (nous soulignons) Il n’a jamais voulu selon la constitution un pouvoir qui serait presqu’au même niveau de l’exécutif dans la mesure où les mécanismes de l’État relèvent de ses mesures et de ses lois. Qu’on se souvienne de ses coups de massue en 1998. Pourtant il n’a pas organisé d’élections législatives en 1999. Et le même scénario va se répéter en 2009 et encore de façon plus tragique car ce monsieur a une peur bleue des élections indirectes qui risquent de lui flanquer au visage des citoyens qui n’appartiennent pas au club de Bourdon. Voir des seconds Sénateur qui ignorent les magouilles de ceux qui ont refusé de voir clair dans le jeu sinistre du Président proclamé et de ses domestiques. Dns la même optique, grisé par le pouvoir totalitaire, grisé par le pouvoir absolu, Préval s’en fout éperdument et d’un PM indépendant et d’un pouvoir législatif indépendant. L’obsession maladive de l’homme, c’est d’avoir à ses pieds les représentants du peuple qu’il fera tourner en bourrique quand il voudra faire adopter des lois ou des mesures favorisant la vente de la cocaïne ou d’autres combines qui mettent en péril la production nationale des biens et services. Somme toute dans cette conjoncture, vu la mise hors jeu de Préval, on peut se demander quels rôles peuvent encore jouer Erick Pierre ou Alexis en vue de dénouer l’impasse.Ces rôles doivent être relativisés même si nous savons que là où il se trouve l’ancien PM continue à manœuvrer et de main de maître. Préval pensait qu’en le destituant, il allait se débarrasser d’un éventuel candidat à la présidence. Qu’à cela ne tienne! Autant Alexis peut se vanter d’avoir à sa disposition des parlementaires loyaux autant il a sur le terrain des groupes d’hommes prêts à tout pourvu que LUI, chef puisse parvenir au haut de la pyramide. Et la question brûlante peut se poser : qui peut provoquer le départ de Préval?

Disons d’emblée que pas un chef d’État n’est en mesure de maîtriser LES CONTRADICTIONS (nous soulignons) dans lesquelles il se trouve. Ces contradictions sont de tous ordres. Sur le plan intérieur, elles sont significatives en ce sens qu’elles sont groupées sous la dénomination des partis de masses ou, dans certains cas d’organisations populaires. D’obédience aristidienne, ces groupes animés par les discours incendiaires de Sôr Anne et de Gérard Jean Juste croient dur comme fer au retour de JB Aristide. Aussi ne reculeront-ils pas devant aucun acte terroriste, comme ils l’avaient si bien fait de janvier 1991 à septembre 1991, actes terroristes que même l’impérialisme américain avait cautionnés en retournant le prophète encadré de 23000 yankees bien armés. Nul doute que ce groupe d’Aristide est bien représenté dans la fonction publique et prête bien ses services aux fauteurs de troubles. Mais il y a encore d’autres groupes qui font la pluie et le beau temps sur la terre de Dessalines. On connaît bien leur leader : Gabriel Valdès. Cet homme n’est pas étranger à l’installation des médecins cubains sur le terrain et qui ont organisé les élections présidentielles selon l’ordre reçu de la Havane. C’est eux qui ont proclamé les résultats présidentiels. Il faut noter que les votes ont été sabotés dans les circonscriptions et que les relations entre Alexis et Aristide ont favorisé le processus. Où sommes-nous et où allons-nous?

Où allons-nous.

D’abord une mise en garde aux parlementaires. A la suite de l’acte héroïque qu’ils viennent de poser, c’est-à-dire affronter la fureur criminelle d’un terroriste déguisé en homme d’État, ils doivent prendre toutes leurs précautions pour ne pas se faire déchirer par des tigres à la solde des hommes de pouvoir. Ils gagneraient plutôt à se retirer dans leurs circonscriptions où ils auront la certitude d’avoir devant leurs portes des patriotes pour les protéger. Ensuite le jeu paraît très complexe. Autant nous avions prévu avec objectivité l’échec de Préval, et à plus forte raison, celui de son poulain Bob Manuel, car il y tenait comme la prunelle de ses yeux, autant le départ de Préval est pour nous une équation à plusieurs inconnues. Au pays, il n’y a pas UNE FORCE D’OPPOSITION en mesure d’affronter le mouvement lavalasse, mais DES FORCES d’opposition si, elles ne sont pas aristidiennes, sont terroristes sous la baguette magique des Manuels et Cie. Nous prévoyons même un affrontement sanglant entre ces groupes même si objectivement leurs intérêts ne sont pas opposés. Sauf qu’à l’extérieur le problème devient encore plus compliqué. En effet devant un tel désordre Washington aurait longtemps montré son bâton. D’autant plus que les Yankees ont déjà réalisé une bonne partie de leur agenda qui consiste à DIABOLISER (nous soulignons) le Chef. Mais l’oncle Sam se trouve devant l’alternative suivante : Ou, en voulant régler seul, la situation chaotique d’Haïti, il s’aliène l’Amérique du Sud en froissant la subtilité des sud-américains à un moment où la classe dirigeante du Bréail veut devenir le pôle de l’Amérique du Sud face à un Hugo Chavez dont l’ultime ambition est d’avoir le leadership du continent pour la possession de la grande Colombie. Ou encore : quelle sera la politique, dans la crise actuelle, des diplomaties étrangères accréditées à Port-au-Prince? Est-ce possible qu’ils se laisseront berner par la désinformation lavalassienne qui jettera tout le blâme sur des parlementaires qu’il jugera indignes d’occuper un poste aussi prestigieux. Seul le déroulement des événements d’ici les prochains jours fourniront pas mal d’éléments de réponse,

Dr Gérard Etienne

JUSTICE À LA VÉRITÉ


L’année judiciaire qui se termine augure un avenir sombre pour la magistrature qui se trouve à un virage déterminant de son histoire. Sans des interventions urgentes et courageuses, tous les efforts déjà réalisés seront vains et sans lendemain. La sécurité juridique et judiciaire est la pierre angulaire de l’Etat de droit et d’une économie porteuse de perspective réelle de croissance. Elle fait cruellement défaut en Haïti. Pour l’instaurer, il incombe au gouvernement d’appliquer au plus vite, sans complaisance ni tracasserie, les lois de réforme dont l’un des objectifs est d’assurer aux magistrats des conditions de vie et de travail qui garantissent leur liberté de conscience et l’exercice de leur mission en toute indépendance.

Les préalables à l’amélioration durable d’une bonne distribution de la justice sont loin d’être entièrement remplis. En fait, les fondations ont juste été posées, sur un terrain non encore défriché. L’application des prérogatives et l’installation des structures issues des lois de réforme ne sont pas encore effectives. Six mois sont déjà écoulés depuis leur ratification par le Parlement et leur publication au journal officiel de la République par le Chef de l’Etat. Tout ceci démontre éloquemment que la justice n’est pas une priorité pour les grands décideurs de la nation. Mais, fort heureusement, nous n’allons pas céder au découragement. Les risques et les sacrifices que nous avons consentis se sont révélés bénéfiques. Ils permettent que nous puissions aujourd’hui, plus qu’hier, envisager l’avenir avec assurance, et en nous-même, avoir à nouveau confiance.

Il est temps que la réforme judiciaire cesse d’être un projet pour devenir une réalité. Il est temps que cesse l’ironie du sort qui veut qu’aujourd’hui dans ce pays le criminel, parce que riche ou politiquement bien connecté, attende un verdict favorable que la victime, car démunie, peu connue ou sans possibilité de trafic d’influence. Il est temps que les Doyens et les Commissaires du gouvernement, tentés par l’appât du gain facile, cessent de libérer les narcotrafiquants contre qui les indices de culpabilité sont concluants et les charges plus qu’accablantes. Il est temps que les citoyens soient rassurés que devant le juge, seuls comptent les faits et le droit, et nullement la couleur politique ou la condition sociale. Il est temps que les décisions de justice redeviennent justes. Il est temps que la Direction Générale de la Police Nationale et la Secrétairerie d’Etat à la Sécurité Publique cessent de jeter l’anathème sur la justice pendant que bon nombre de policiers, principalement les responsables d’investigation, sont intimement liés à des poches d’enlèvement ou les dirigent directement en toute quiétude. La police a pour mission de protéger et servir la population et non de s’associer aux kidnappeurs, aux malfaiteurs, aux bandits qui sèment la terreur et le deuil dans les familles haïtiennes.

En dénonçant ces faits, nous faisons justice à la vérité. C’est facile de critiquer les juges quand les dossiers sont délibérément trafiqués ou que les enquêtes policières, d’avance, sont bâclées ou faussées. Nous ne nous faisons pas l’avocat du diable, sachant ce dont il est capable, et sur ce, la ligne de démarcation mérite d’être rapidement tracée. Comme dans tous les corps, on trouve dans la Magistrature haïtienne, de la bonne graine et de la mauvaise ivraie. Il n’est donc pas acceptable que cette dernière ternisse l’image de toute une corporation. En aucune façon, l’impunité, l’immoralité et la corruption ne doivent être tolérées. Ceux-là qui utilisent la justice à des fins mercantiles doivent être sévèrement sanctionnés, et à ce sujet, nous sommes pour la révision de la loi pénale, afin de la rendre plus dissuasive, notamment, par un relèvement des peines quand le justiciable est un préposé de l’Etat. Sans repères moraux clairs, le progrès n’est pas possible.

C’est le moment pour nous de blâmer également l’Exécutif et le Législatif. Le premier, pour ne pas instaurer la paix sociale, et particulièrement, solutionner le problème de la cherté de la vie. Le second, par son improductivité législative, a démontré qu’en Haïti le régime parlementaire n’a aucune valeur. Ces soi-disant élus du peuple n’ont fourni au pays aucun instrument juridique nécessaire à une gouvernance compatible avec les aspirations de leurs mandants. De nombreuses réformes sont cependant nécessaires concernant notre arsenal juridique et le fonctionnement des institutions étatiques dépourvues de lois organiques.

Le jour viendra où l’indépendance de la justice, voulue par le constituant et que nous appelons de tous nos vœux, sera une réalité. Nous savons qu’il y a des sceptiques et des défaitistes qui soutiennent que dans ce pays le changement n’est pas possible. Ils se trompent grandement ! Certains avaient douté qu’il existait un juge honnête en Haïti. Aujourd’hui, l’histoire s’est chargée de démontrer qu’ils avaient tort. Et nous allons continuer de les démontrer qu’ils se trompent encore. La justice n’a ni couleur politique ni appartenance sociale. Elle n’est ni de gauche ni de droite, ni du pouvoir ni de l’opposition. Le combat, pour arriver à sa crédibilité, ne saurait donc s’accommoder de camps ou de clans. Avec l’engagement de chaque magistrat honnête et avec l’aide du Seigneur, lentement mais sûrement, la réalité rattrapera le rêve.


Heidi FORTUNÉ
Magistrat, Juge d’Instruction
Cap-Haïtien, Haïti
Ce 27 juin 2008