vendredi 21 août 2009

La Révolution haïtienne et l’universalisation des droits de l’homme.

En marge de, en référence à, et en contribution indépendante à l’occasion de l’inauguration du colloque international de l’UNESCO à Port-au-Prince du 21 au 23 août courant, sur « La Révolution haïtienne et l’universalisation des droits de l’homme »


Annotations réflexives sur un thème porteur

La Révolution d’indépendance nationale d’Haiti, de l’ethno-nationalisme à l’universalisme des droits de l’homme (concepts et conceptions des droits de l’homme dans la dynamique évolutive du message révolutionnaire haïtien).

par le professeur Leslie F. Manigat


Cette thématique complexe nous met au cœur d’une dialectique de l’orthodoxie du « libéralisme politique » et de l’hérésie du « national-indigénisme » haitien à l’ère de l’émancipation globale en Occident (1776-1830) dans l’enfantement des révolutions américaine (1776), française (1789) et haïtienne (1791). et la chaîne consécutive de la succession des ruptures qui ont produit la décolonisation révolutionnaire des colonies espagnoles d’Amérique. A cet égard, l’Indépendance Haitienne est à la fois fille de son temps, et en avance sur l’horloge de l’histoire de l’instance indigéniste, précocité qui a eu son prix à payer en « cost-benefits analysis » par l’historien évaluateur des réalités concrètement vécues. La révolution d’indépendance haïtienne, alors unique dans les annales de l’humanité, a été une indépendance à problèmes !


Aussi faut-il suivre un itinéraire de dépaysement ethno-culturel au moins partiel vis-à-vis du modèle occidental classique, pour comprendre les tours et détours de la question des droits de l’homme et de l’indigénisme noir ou négritude, comme « moment alors assumé vers la conscience universelle », pour rejoindre l’itinéraire de ce qui est devenu l’universalisme haïtien. Les « annotations réflexives » qui suivent nous aideront à poser la problématique de la révolution d’indépendance haïtienne selon ces quatre paramètres cardinaux : ethnicité, nationalisme, droits de l’homme et universalisme, que nous oserons qualifier de paradigmatiques dans le cas d’espèce haïtien.


I.- Jefferson et Toussaint Louverture : le choc de deux concepts des droits de l’homme chez deux chefs d’état politiquement amis voire alliés. Rien n’est plus éclairant qu’une comparaison des conceptions des droits de l’homme chez Thomas Jefferson et chez Toussaint Louverture.


Le premier, adepte et fondateur du libéralisme politique en 1776 à la création des Etats-Unis d’Amérique du Nord (USA) dont il est, avec Georges Washington, le « père fondateur » (Founding Father) est l’incarnation de l’idéal de « la démocratie en Amérique » comme devait l’analyser Tocqueville. Mais ce florilège des libertés modernes s’accommodait sans problème d’incompatibilité avec la conservation des structures économiques et sociales de l’ancien régime politiquement aboli. Mieux encore (ou pire), il exigeait comme essentiel à la sécurité des Etats-Unis l’esclavage des noirs, et comme vitale à l’existence politique même du nouvel Etat la continuation heureuse de la négation du statut d’hommes libres aux anciennes victimes de la traite qui a peuplé les plantations sucrières et cotonnières du Sud en en fondant la richesse. Jefferson était un esclavagiste sans complexe comme latifundiste ; voire comme homme, jusque dans sa vie privée. Conceptions d’un grand homme d’état dans la légitimité constitutionnelle de sa logique du libéralisme politique forgeur de la démocratie américaine des droits de l’homme et du citoyen pour lequel il ne fallait pas confondre les intérêts avec les principes sacrés et les théories légitimantes de ce libéralisme forgeur de la modernité démocratique.


Le second, qui a assimilé par ouie dire l’écho à Saint Domingue de l’idéologie française des droits de l’homme et du citoyen avant d’avoir été en mesure d’analyser les principes libérateurs de ce nouvel évangile politique, a saisi le parti à tirer d’une émancipation qu’il allait appliquer au cas des nègres croupissant dans un esclavage tricentenaire. Homme à sa manière, de l’idéologie française des lumières importée dans la colonie, il l’appliquera à la cause de l’affranchissement des noirs de la condition servile. Il faut lire avec quels accents d’enthousiasme désaliénants Toussaint se réclame d’être un « sans-culottes » à la manière jacobine française en guerroyant victorieusement pour la France révolutionnaire : « rien n’a pu résister à la vaillance des sans-culottes » ! Mais la conception des droits de l’homme chez Toussaint ne va pas sans l’abolition de l’esclavage des noirs car le premier droit de l’homme c’est la liberté des noirs. Le nom du libéralisme politique à Saint Domingue interprété par un Toussaint alors « sans-culottes », c’est le principe incontournable de l’affranchissement général des esclaves, la cause qu’il incarne et pour laquelle il se bat : « Je suis Toussaint Louverture…Je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint Domingue…Joignez-vous à moi, frères, et combattons pour le même cause » (1793) Le concept même des droits de l’homme chez Toussant Louverture est en choc frontal avec un libéralisme politique qui pactise avec l’esclavage. Abolitionniste, Toussaint est un anti-libéral. Les fondateurs de la révolution haitienne de l’indépendance nationale ont été des abolitionnistes et non des libéraux. Mieux ils ont été des adeptes de l‘autoritarisme politique à la Saint Juste et à la Robespierre si l’on veut, en tout cas, d’un pouvoir fort y compris Pétion qui se réclamait en théorie mais non dans la pratique, d’un « républicanisme à la Jefferson » (Dauxion-Lavaysse) que contredisait son expérience gouvernementale dictatoriale. Ne confondant pas le libéralisme politique des droits de l’homme d’alors avec l’abolitionnisme qui lui a été finalement contraire en tant que porteur de la cause de l’égalité des races humaines, évangile de l’indépendance haïtienne. L’opposition fut dans les deux concepts eux-mêmes, celui de l’indépendance haïtienne à partir de Toussaint Louverture étant en avance sur l’horloge du temps à cet égard, je veux dire en matière d’égalité des races humaines, cette création continue depuis les luttes d’indépendance de la révolution haitienne.


C’est pourquoi la Déclaration Universelle des Droits de l’homme et du citoyen de décembre 1948 est consanguine, à travers l’espace-temps de l’histoire, avec la révolution haïtienne de l’indépendance car la problématique qui est la sienne, ce dont elle traite, c’est de l’égalité des races humaines. Ce n’est donc pas par hasard que cette rencontre ait été l’occasion du rôle stellaire joué par Haiti dans l’adoption de cette déclaration. On sait que ses auteurs ont été le canadien John Peter Humphrey, directeur de la Division des Droits de l’homme de l’ONU, la Présidente de la Commission de Rédaction de la Déclaration l’américaine Eleanor Roosevelt, le rapporteur pour la Commission Charles Malik. On sait également le rôle éminent de son président le juriste français René Cassin. Ce qu’on a coutume de vouloir oublier, c’est le rôle-vedette du tribun haïtien à la voix de stentor le Sénateur-ambassadeur Emile Saint Lot dont les interventions et le discours final ont arraché le vote à la majorité écrasante des 58 états membres, 50 pour, 2 contre, 8 abstentions, aux Nations-Unies, réunies au Palais de Chaillot, à Paris. Saint Lot a joué le rôle du tribun qui, au cours des débats, par sa faconde convaincante et son éloquence hors pair, emporta ce vote mémorablement triomphal le 10 décembre 1948. Un journal parisien, conquis par la verve éloquente du tribun haitien « chrisostome » (à la voix d’or), eut à écrire en la circonstance que si c’est cela Haiti, eh bien, nous sommes tous Haitiens ! La Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948 a bel et bien été portée sur les fonts baptismaux par Haiti. La Providence historique a voulu que je fusse là, au Palais de Chaillot, comme nouvel étudiant en Sorbonne à peine arrivé à Paris fin septembre 1948. J’étais au Palais de Chaillot le 10 décembre 1948, et j’ai vécu l’émotion Onusienne de ce moment mémorable dont l’écho avait eu un retentissement à l’Unesco voisine à peine née. J’ai pu en porter témoignage en diverses occasions.


II.- Historien professionnel habitué à interroger les textes et documents, je n’ai pas tardé à avoir mon attention d’analyste attirée sur une singularité sémantique de grande importance dans l’histoire des guerres d’indépendance haitienne. L’armée de libération nationale haïtienne qui gagné ces guerres pour rendre possible la création de l’Etat indépendantiste nouveau s’est définie officiellement elle-même d’ « armée indigène » en 1803-1805. Toute une série de proclamations, d’édits, d’ordonnances, d’arrêtés, de décisions, d’exécutions des volontés du gouverneur général et des hautes instances nationales portent le label de « l’armée indigène ». Et dire que nombre de nos historiens ne se sont pas soucié de creuser cette sémantique significative dans l’Haiti des premiers temps de l’indépendance et n’en ont pas tiré toute la substance définitoire.


Armée INDIGENE ? Le vocabulaire du moment a précisé ce mot en lui attribuant le sens de non « blanc européen » comme l’étaient le colon des belles plantations tropicales de la Saint Domingue esclavagiste. L’armée indigène est nègre, c'est-à-dire africaine pour une part, et métisse d’africains d’origine c’est dire mulâtre pour l’autre part. Pour Dessalines et son époque, les militaires haitiens victorieux ont une fiche d’identité d’indigène. Les amérindiens résiduels sont des autochtones ou aborigènes. Les Haitiens vainqueurs en 1803 sont des « indigènes » d’où l’ethno-nationalisme partout présent dans les actes de la littérature politique et les réalités collectivement vécues. L’armée indigène ne désigne pas les précolombiens car il n’en restait plus d’exemplaires en 1803 qu’à l’état résiduel amérindien. L’audace constitutionnelle haïtienne de 1805 formellement exprimée dans la constitution de 1816 restera unique dans le répertoire historique des constitutions du monde, avec son article 44 qui veut que « Tout Africain, Indien et ceux issus de leur sang, nés dans les colonies ou pays étrangers, qui viendraient résider dans la République, seront reconnus Haitiens mais ils ne jouiront des droits de citoyenneté qu’après une année de résidence ». Jamais on a vu une telle générosité de conception juridique d’octroi constitutionnel de la nationalité, sur base territoriale, associée à un nouveau « jus sanguinis » d’origine et à fondement ethniques, avoir un effet quasi immédiat par un simplement déplacement d’une personne physique par volonté d’immigration dans un nouveau pays d’adoption.


Pour Dessalines, tous les Haitiens sont génétiquement noirs par définition. Et jusqu’au temps de Firmin, c'est-à-dire trois ou quatre années avant la survenue de l’occupation militaire étrangère par les forces d’invasion yankee de juillet 1915 « la question de race » dominait encore « la destinée du peuple haitien ». C’est la fameuse instance du caractère « national-indigéniste » de la révolution nationale d’indépendance, la seule de ce type dans l’histoire latino-américaine jusqu’à la révolution mexicaine de 1917 à admettre qu’elle est de nature « indigéniste ». Cette nature alors unique, lui a valu la solitude du coureur de fond, au point qu’un « social scientist » américain de renommée mondiale a parlé d’Haiti comme un « isolat » jusqu’à l’occupation nord-américaine. Mais cette situation d’« isolat » n’a pas empêché Haiti d’être le foyer d’initiatives d’interventions à l’extérieur en faveur de la solidarité internationale active de notre pays sur la scène du monde, en vertu de son « devoir internationaliste » d’aide aux victimes des abus contre les droits humains, tout au long de l’histoire du pays de Toussaint L’Ouverture à la fin de la seconde guerre mondiale.


Il faut avoir le courage de dire cette vérité historique que la victoire politique qui a métamorphisé la révolution d’indépendance haitienne, en la transformant en son contraire par un revirement de renversement de vapeur qui l’a assimilé à une société créole dominante à faciès latino-américain « café au lait » (aspiration de l’élite socio-économique au point qu’une jeune métisse, à la franchise crue de son age, dans un texte sinon inédit du moins non popularisé et plein de vérité sociale, a identifié son idéal d’identité haïtienne comme faite à la « latino-américaine » et non « indigène », est une performance qui a éloigné Haiti de l’image originellement « indigéniste » de l’armée des guerres d’indépendance, « armée indigène » dans la définition Dessalinienne jusqu’à l’assassinat régicide du Fondateur, après quoi on pourra étaler, une fois les concessions opportunes intelligemment faites aux masses populaires objectivement « piégées » en devenant seulement propriétaires paysannes, on pourra étaler la domination de la société créole typifiée jusqu’à la couleur de la peau claire (Verna dixit) avec les Pétion-Inginac-Bonnet-Boyer-Nau-Borgella-Marion-Bazelais-Villevalex-JouteLachenais, tous haïtiens mais de la nouvelle oligarchie établie, forte de ses quatre pouvoirs de « distinction sociale » : le pouvoir économique (propriété foncière et surtout import-export), le pouvoir politique (les institutions et la séparations supposées du principe des trois pouvoirs à la Montesquieu), le pouvoir militaire (porteur de l’indicatif stabilisateur du « général victorieux »), et le pouvoir culturel (monopole de l’instruction écrite dans une majorité illettrée). La société créole haïtienne est bien au timon des affaires depuis fin 1806 et c’est sans paradoxe sinon sans problème, qu’elle a su s’imposer durablement à la majorité nationale comme minorité privilégiée au leadership fondé sur l’assurance d’être une classe dominante consciente de la stabilité de son emprise sur les leviers de commande et les assises de contrôle et de pilotage d’un « système » fonctionnant à ses ordres et à son bénéfice. Un ordre social aux fondations profondément enfouies, tenaces, nombreuses, constamment repoussant dans les racines d’une société traditionnelle en crise de dépérissement que l’archaïsme entretient en état de crise insurmontée à l’avantage des « navigateurs » habiles manoeuvriers du pilotage à vue. C’est la difficulté de la sortie de crise, mainteneuse des structures du statu quo, qui est la force de l’oligarchie dominante sur la paysannerie propriétaire, dans une vie en révolution répétitive de stagnation définitoire de la crise haitienne contemporaine dans laquelle la dynamique évolutive elle-même est une « dynamique de recul » sociétal comme j’aime à le dire. Aujourd’hui est pire que hier, formule de la société régressive. L’hier est grippé dans une société malade dont les bien portants ont le monopole des sirops contre la toux et gagnent à tout coup même en ne faisant rien, sauf à s’organiser continuellement à ne rien faire. Statu quo d’une société traditionnelle complice de l’anti-changement et maîtresse des forces d’anti-changement, allergique au sursaut explosif tentateur de l’étincelle des droits de l’homme, rendant la révolution paradoxalement à la fois nécessaire et impossible. C’est le nœud d’une situation de crise à la Gramsci, définie dans mon analyse de la crise contemporaine haïtienne déjà vieille, quand le neuf frappe plus fort à la porte et qu’on s’ingénie à lui en interdire l’entrée directe par la résistance de l’ancien. Mais jusques à quand ?

On ne peut conclure sur la nature de la révolution haïtienne d’indépendance, ses tours et détours et sur la nature de la société créole haitienne de 1806 à 1915 sans valoriser aux yeux de notre peuple ce que nous avons osé faire pour les autres qui ont finalement mieux oeuvré pour exploiter leurs acquisitions historiques, y compris celles dues, en partie, aux efforts haitiens interventionnistes de solidarité désintéressée. En effet, le type d’indépendance de la révolution haitienne, dans l’impulsion de son énergie créatrice, a fait émerger une réalité contraignante à savoir les exigences d’une « révolution-mère » à faire des « petits » et la conscience qui lui est liée, d’un véritable « devoir internationaliste » qui oblige à ne pas confiner la révolution dans un seul pays, malgré qu’on en ne dise !


Les illustrations de cette pulsion de solidarité sont nombreuses à travers toute l’histoire d’Haiti comme le legs de son type d’indépendance. On se contentera ici de citer quatre instances :

A. – Sur le continent américain, le cas de l’Amérique Latine. Le fondateur de l’indépendance haïtienne Dessalines fait aider l’expédition militaire de Francisco de Miranda, le précurseur de l’indépendance latino-américaine en 1810, expédition qui part de la ville haitienne de Jacmel au large duquel Miranda, à bord de son navire-amiral le « Léandre » crée le drapeau vénézuélien et d’où partent les forces renforcées par une contribution importante haitienne en hommes, en armes et en munitions pour la conquête de la Terre Ferme. L’épisode est fameux d’un Dessalines faisant transmettre à Miranda le vibrant et lapidaire mot d’ordre de la guerre à outrance (« Coupez les têtes, incendiez les maisons »). Mais pardessus tout, l’aide « décisive » (Bolivar dixit) du président haitien Alexandre Pétion et des Haitiens en 1816 en faveur du Libertador et du général Mexicain Xavier Mina. Dans le seul cas de la première expédition militaire de Bolivar partie des Cayes, Pétion fit livrer 6.000 fusils à Bolivar et les munitions correspondantes à partir des arsenaux de la République, huit goélettes armées et des volontaires, notamment des marins, pour donner une idée de la première des deux expéditions haïtiennes de Bolivar. On comprend la reconnaissance exprimée en termes dithyrambiques par un Bolivar au comble d’une gratitude qu’il ne cessera de rappeler jusqu’à la fin de sa vie avec émotion et fidélité, malgré les vicissitudes de la politique auxquelles il a du parfois consentir en quelques occasions pour des raisons internes (la société créole vénézuélienne) ou internationales (congrès de Panama de 1825).


Parmi les propos d’un Bolivar dithyrambiques dans son exaltation de gratitude, on ne sait quels choisir et citer comme florilège entre les lettres du Libertador à Pétion. « Un jour, l’Amérique vous nommera son libérateur » (29 janvier 1816). « Monsieur le Président, Je suis accablé du poids de vos bienfaits….Je ne sais si je dois vous nommer comme l’auteur de notre liberté » ( 8 et 26 février 1816), en lui réitérant sa « reconnaissance éternelle » et « son admiration sans bornes »…pour l’intérêt que vous avez porté à notre pays et les innombrables bienfaits dont vous nous avez fait la faveur et que nous n’oublierons jamais » (10 juin 1816). « Haiti ne sera pas isolée au milieu de ses frères. On retrouvera la libéralité des principes d’Haiti dans tous les pays du Nouveau Monde ». Une dernière citation encore plus illustrative : « Si les faveurs attachent les hommes, ne doutez pas, général, que mes compatriotes et moi aimeront toujours le peuple haitien et les dignes chefs qui le rendent heureux » (le 4 décembre 1816, lettre de Bolivar au général haitien Marion, Commandant militaire du Département du Sud où Pétion l’avait installé sur l’habitation Custines, grande plantation ex-coloniale, anciennement du domaine de l’Etat dans la plaine des Cayes, métropole du Sud du pays et devenue la propriété du général Borgella ). Dans cette amitié aujourd’hui légendaire entre Bolivar et Pétion, la fiction a dépassé la réalité comme dirait Garcia Marquez !


B.- Sur le continent européen, le cas de la Grèce. Ceux qui ignorent l’histoire d’Haiti s’étonnent à chaque coup, de découvrir un fait pourtant bien connu depuis longtemps, bien que surprenant au prime abord : la solidarité concrètement active d’Haiti et des Haitiens avec la Grèce (années 1820) à libérer du joug ottoman. Une affaire de principe car c’était le type de solidarité qui correspondait au modèle de la révolution haïtienne : un « petit » en difficultés à défendre à la surprise de l’étranger. Mais aussi une affaire de cœur : les élites instruites haïtiennes estimaient avoir une dette culturelle vis-à-vis de la Grèce antique, « leur Kulturkampf » en quelque sorte, à la source de leur culture gréco-latine tant vantée comme précieux privilège qui les rendait plus humains (litteræ humaniores). Enfin, les haïtiens avaient un « mentor » idéologique individuel en la personne de l’abbé Grégoire, l’évêque constitutionnel en rupture avec Rome et adepte des idées de gauche de la révolution française. C’est Grégoire qui s’occupera de canaliser l’aide financière haïtienne envoyée sous forme de cargaison de café aux Grecs insurgés.


C.- Sur le continent africain, le cas de l’Ethiopie (Abyssinie) du Négus (années 1934-1935) agressée par l’Italie fasciste. Tous les ingrédients justifiant la solidarité active haïtienne sont là au complet y compris l’anti-racisme. Un petit pays africain, agressé par un pays fasciste toléré par la connivence des grandes puissances occidentales blanches prêtes à le laisser dépecer au nom de la « realpolitik » malgré les principes proclamés des droits de l’homme et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et de la garantie suprême contre toute agression. La voix d’Haiti en défense de l’Ethiopie s’éleva, forte du droit et de la morale des peuples dits civilisés, à la tribune de la Société des Nations, à Genève, contre l’agression Mussolinienne. Ce fut un duel mémorable car le « junior partner » haïtien tenait tête contre les grands habitués à « faire l’histoire » selon leurs intérêts dans la logique des fables de Lafontaine, ce grand politologue du XVIIème siècle, fournisseur de leçons au monde contemporain. Devant les tergiversations de « pactisation » avec l’agresseur, le délégué d’Haiti lança aux démocraties occidentales l’inoubliable avertissement resté prophétique « Craignez d’être un jour l’Ethiopie de quelqu’un » !


D.- Il faut enfin inscrire à l’encre forte, le rôle stellaire d’Haiti dans la décolonisation générale des peuples afro-asiatiques au sortir de la seconde guerre mondiale, à la tribune des Nations-Unies ou dans ses Commissions de travail aussi bien localement, sur le terrain, pour faire admettre les indépendances et doter les nouveaux états des structures administratives et intellectuelles dans leurs premiers pas d’état nouveaux issus de ce courant déferlant de « la marée montante des peuples de couleurs », (« the rising tide of colours »). Ce fut l’heure haïtienne à l’horloge des indépendances africaines et asiatiques, les missions haïtiennes sur place, les personnalités haïtiennes en relief, les professeurs haïtiens dans les structures scolaires des nouveaux états et le message politico-idéologique haïtien de la dignité nationale à promouvoir et de l’égalité des races humaines, cette création continue, à réaliser comme performance dans les agendas.


En conclusion, saluons la pérennité de l’universalisme haïtien sur tous les continents, comme vocation et comme fardeau historiques dans la lutte incessante, au nom des droits de l’homme, pour l’égalité des races humaines, thème obsédant de la littérature politique haïtienne, « pierre de l’angle » et « leitmotiv » de la révolution haïtienne d’indépendance nationale, ce moment ethno-national-indigéniste assumé comme moment transitoire de la conscience universelle en marche vers une mondialisation à rendre « humaniste ».

Leslie F. Manigat

Bilten Meteyo Vandredi 21 Dawou 09

                            Bilten Meteyo Vandredi 21 Dawou 09

Pou rive jouk 23 Dawou 09

 

 

SITIYASYON SINOPTIK NAN KARAYIB LA  AK SOU ATLANTIK LA

 

  • Ouwagan <<Bill>> ki nan kategori 3 nan nechèl 'Saffir-simpson nan, kontinye ap deplase  sou Atlantik Nò a, plis pase 1200 kilomèt Nòdès  Okap. Li pase lwen tout rejyon Karayibeyèn nan sitou  peyi d'Ayiti.
  • Yon ond tropikal ap avanse sou Ti Zanti yo maten an. Li kapab travèse peyi d'Ayiti dimanch nan aswè.

 

  

PREVIZYON POU AYITI

 

- Tan an gen solèy ak kèk nyaj  maten an;

- Ap gen nyaj k'ap pase nan syèl la tanzantan  nan aprè midi ak nan kòmansman lannwit lan;

- Tanperati a ap bon  pandan lannwit lan; 

- Lapli ak loraj toujou posib aswè a sitou nan depatman  Nòdès, Sant, Lwès, Sidès, Sid ak Nip.

 

 

   PREVIZYON POU PÒTOPRENS AK LÒT ZÒN KI BÒ KOTE'L YO

 

-   Tan an gen solèy ak kèk nyaj maten an;

-    Ap gen nyaj  tanzantan nan fen jounen an ak nan kòmansman lannwit lan;

-    Pi wo tanperati a ap rive pou jodia se 34°C , pi ba l'ap desan'n se 24°C;

-         Gen chans pou gen lapli ak loraj aswè a.       


Leve ak kouche solèy pou pòtoprens

 

Jodia           21  Dawou           leve  :  05 è 33 mn             kouche :06 è 12mn

Samdi         22  Dawou           leve :   05 è 33 mn             kouche :06 è 11 mn      Dimanch     23  Dawou           leve :   05 è 33 mn             kouche :06 è 10 mn

                   

                                    

Previzyon pou Lanmè a

Vandredi 21 Dawou  pou rive 22 Dawou 09

 

Zòn kotyè Nò

 Vandredi & Samdi

 

*     Van an ap soufle nan sektè Nòdès - Lès : 15 - 20 ne;

*      Vag yo ap monte 8 – 12  pye;

*     Mitan lanmè a ajite;

*     N'ap mande vwalye yo, pou yo pa rantre  nan mitan  lanmè a, jouk  rive samdi nan aswè.

 

Gòlf Lagonav

 Vandredi & Samdi


*     Van an ap soufle nan sektè  Lès - Sidès : 15 - 20 ne;

*     Vag yo ap monte : 6 pye;

*     Lanmè a  yon ti jan ajite;

 

Zòn kotyè Sid

Vandredi & Samdi


*    Van  an ap soufle nan sektè  Lès - Sidès  : 15 -20 ne;

*     Vag yo ap monte :  6 pye jodia, men y'ap ogmante 9 pye samdi;

*    Lanmè a  yon ti jan ajite;


jeudi 20 août 2009

Comme le Prof. Lesly Manigat dans les ‘‘forums’’, les partis au pouvoir doivent s’expliquer.


Par Cyrus Sibert

Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit. : www.reseaucitadelle.blogspot.com/

L'intervention directe du Professeur Lesly Manigat sur les forums pour défendre ses valeurs, ses croyances, ses principes et son bilan peut-être un acte intéressant pour l'histoire et en faveur de son épouse Mirlande Manigat, Candidate à la Présidence. Ceux qui s'attachent à la vérité risquent de se faire une autre opinion de ce couple politique sur lequel on a raconté des histoires souvent méchantes.

A Réseau Citadelle nous sommes partisans du franc-parler. Nous supportons ceux qui ont un bilan et surtout ceux qui n'ont pas peur d'engager un débat ouvert. Nous sommes contre les marrons qui cherchent toujours une occasion pour se comporter en irresponsable. C'est le cas des dirigeants des partis politiques qui partagent le pouvoir depuis 2006 avec LESPWA et René Préval. Après avoir joui des privilèges accordés par le régime en place durant 3 ans et demi, pour ne pas rendre des comptes sur leur politique ministérielle, ils choisissent l'opposition, et les sénatoriales de 2009 est une opportunité pour se positionner en partis victimes. Ils pensent que le peuple des villes de province, les masses des mornes et des quartiers populeux oublieront - si facilement - les millions qu'ils ont empochés, les mauvaises décisions adoptées au niveau des Ministères comme de la Santé, l'Education, les Affaires sociales, l'environnement.

Nous souhaitons que les dirigeants de la FUSION expliquent leur politique de santé durant les 3 ans et demi écoulés. Pourquoi aujourd'hui la ville du Cap-Haitien n'a pas un hôpital, mais un dépôt de malades à la disposition des étudiants en médecine des écoles de Port-au-Prince, une institution truffée de corrompus qui paralysent les services de soin à tous les niveaux : Des membres du personnel de soutien s'accaparent des médicaments et des fiches d'inscription pour les revendre aux malades désespérés, à des prix révoltants; Des responsables de Services et de l'Administration bloquent le déroulement des programmes en faveur des démunis parce que les fonds et les médicaments sont détournés à d'autres fins. Une situation qui décourage les ONG qui supportent l'Hôpital, les médecins, les infirmières et les techniciens honnêtes qui souhaitent encore faire quelque chose au nom de l'Ethique professionnelle et du bien commun. Pourquoi, on a rien fait pour intégrer les jeunes boursiers haitiens qui ont étudié la medecine à Cuba? La ''mafia médicale''semble avoir controlé le ministère de la santé publique à partir du Parti FUSION et condamné les jeunes médecins haitiens à l'exclusion.

Nous espérons que l'OPL explique le désordre au niveau du Ministère de l'Education Nationale. Les nominations et autres décisions prises sur la base du clientélisme politique.

Le comportement de tous les acteurs politiques doit-être expliqué au peuple au nom de la transparence. La jeunesse a le droit de savoir pourquoi, les ainés ont-ils agi de la sorte.

L'implication du Professeur Manigat dans le débat sur le net mettra à mal les démagogues, les lâches, les méchants et les nuls qui s'amusent à médire dans le seul objectif de détruire un homme qu'ils n'arrivent pas à égaler. Expérience vécue, nous comprenons que dans ce pays, il a beaucoup de règlements de comptes, on se fait des ennemis par jalousie. Un comportement souvent basé sur une mentalité primaire s'accrochant à des niaiseries sans importance en ce qui concerne l'objectif de sortir Haïti de son trou. En participant à des 'forums' en vue de donner plus explications aux jeunes - comme Barack Obama le fait- les hommes de bonne foi repousseront les méchants et les condamneront au silence. Car s'ils ont pu dominer la scène politique avec leur mensonge, c'est grâce à la timidité des honnêtes gens. S'ils ont pu manipuler les jeunes, c'est faute d'avoir diffusé la bonne information.

Nous attendons, d'autres intervenants, surtout des anciens responsables de l'Etat qui, se sentant victimes de propagandes méchantes, souhaitent partager avec le public, la ''vraie-vérité.''

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 20 Aout 2009, 13 heures 55.

mercredi 19 août 2009

Commentary: The lesson of life!

Commentary: The lesson of life!

Published on Saturday, August 15, 2009

By Jean H Charles

I am part of the baby boomer generation, those of us born on or around 1946 after the Second World War. We are the products of the exuberance of those men coming from the trench facing death and ready to live for the fullest. Those men are now in their nineties as my own father. I am enjoying splendid days with him, watching him holding on to life. At ninety-seven years old, he looks like he is in his seventies.

Jean H Charles MSW, JD is Executive Director of AINDOH Inc a non profit organization dedicated to building a kinder and gentle Caribbean zone for all. He can be reached at: jeanhcharles@aol.
His secret, I have found it only recently. We slept in the same room for the first time, in Atlanta at the graduation of my son from College. My father starts his day with a heavy dose of athletic exercises that he learned while in school. I blamed him for not taking the time in the last sixty years to teach me those exercises. I have a stomach that I am fighting to flatten for the last five years without much success.

An intellectual and a scholar, my father keeps his mind sharp and entertained, he reread his classics regularly and often edits my column, helping me to spice my topic with the right Latin dictum that says everything in two words.

My generation is the one that gave us Bill Clinton and George Bush (both 63 years, my own age). Some of us went to the Vietnam War, fought the racist segregation of the South, on the side of Dr Martin Luther King in the United States. We also raised money with the Riverside or Trinity Church to send to the fighters of the racist regime of South Africa to bring Nelson Mandela out of prison so he could try to make his nation hospitable to all..

Some did inhale or use heavy drugs and escape to India searching for an elusive meaning of life. Many died in that search, those of us who lived became, lawyers, social workers, doctors, politicians and executives. We thought we could make a perfect world. Indeed, we tried with the Lindsay administration in New York in the 70s. I was the enthusiastic student of social scientist leaders like Georges Bragger and Frances Piven who forced New York City to increase the welfare budget for the thousand of blacks trying to escape the inhospitable South. Their children became the graduates and the professionals that give the whole United States the flavor of a generation proud and profoundly American as Barack Obama.

In the Caribbean islands, it was the time (with the exception of Haiti) where leaders like John Compton of St Lucia, were demanding that England set them free to dispose of their own destiny. The incubation to freedom was neither easy nor pleasant; thousand left home to establish themselves in America, Canada or England creating a cerebral hemorrhage that is still affecting the Caribbean ethos and society.

How we fared as father, husband, citizen, is the story that we are passing on to our children as they are coming into age to make their own decisions about life?

Most of us are divorced once or twice. I cherished the companionship of women. I found it a privilege, to have a woman who gave herself to the man that she cares for. It is a communion made in heaven. My generation loves also the companionship of men. I am fortunate to grow in the brotherhood of the Haitian ethos. I have found that the men from Haiti and from Trinidad have a boundless capacity to entertain themselves amongst each other without the thought or an insignia of a homosexual advance. They have maintained the refreshing boyhood camaraderie that entertains, educates and emulates with the passing of age.

Father of two, I was dreaming to become a better father than my own one, close to but not intrusive in the lives of my children.. Passing on all those pitfalls and that little joy that make life pleasant and comforting at the end of the day. My divorce put a brake to that dream.. I am still trying; since every summer, I still plant the flowers and the vegetable garden for my ex-wife and the children. I comfort them with the practice that Daddy is always present for them, so they can feel secure to go on, with life and achieve their own dream.

As a transnational citizen, I enjoy watching Bill Clinton after power. I was there last August at the last conference of the Clinton Global Initiative; Clinton the flagship of the baby boomer generation, cajoling the millionaire stars or executives to depart with some of their millions for the benefit of getting nets and pills to combat malaria in Africa, fighting human trading in Thailand and Cambodia, or hurricane and bad governance consequences in Haiti.

Back to my birthplace after some forty years of education and life in the United States, I have brought fresh smile to the people that have been without hope for the last fifty years. They have seen and lived under thirty years of brutal dictatorship sustained by and maintained with the connivance of those who let Robert Mugabe get his way in Zimbabwe. The rest of the twenty years they have seen regimes from the right and from the left lied to them about bringing hospitality to all.

As a true baby boomer, Bill Clinton has humbly accepted to guide Haiti under the insistence of Ban Ki Moon, the UN General Secretary. On his first days of duty, he was surprised that convulsive circles, national and international were encoding any attempt to coordinate meaningful assistance delivery to those who need it the most.

I am now mapping with the civil society, the business sector and the young students the dream of creating a society designed to be the lantern of the world, in term of humanity, fraternity and hospitality enshrined in a vision set some two hundred years ago by its founding father. The lantern was destroyed in 1820 at the death of King Henry Christophe. It did not re-ignite since. Working to revive it is a genuine dream of a baby boomer! There is rumor in Haiti that Bill Clinton will be the next governor of the island! I know he is too busy with the Clinton Foundation and the Clinton Global Initiative to be engulfed into the Haitian politics.

I am setting the tone for a whole generation of transnational to come back home and continue the creation of their home land that the previous leaders like Compton, Manley, and Bishop have initiated. The people of the Caribbean do deserve a better chance to education, good health care and decent jobs in their own setting.

I know I can count on the friends from the Caribbean and elsewhere to support financially the circle of friends of Jean H Charles in bringing about incremental and fundamental change into Haiti in the next presidential campaign taking place in November 2010.

Achieving that goal will bring the lesson of life in full circle where it can and will produce the best results.

Congrès de la Diaspora : Une autre façon de comprendre ce congrès: un certain goût d'imposture!

Congrès de la Diaspora en Floride : Une autre façon de comprendre ce congrès: un certain goût d'imposture!

Par Dr. Keny Bastien

Pourquoi essayer, sans même avoir été invité en tant que panéliste, de capitaliser diplomatiquement et subtilement sur un événement illustrant davantage la démission des nantis que la rédemption des démunis?  Pourquoi sonner le clairon du triomphe et du succès pour un évènement qui ressemble davantage aux funérailles de la république fière d'antan et à la célébration de la déchéance d'un groupe d'hommes abrutis qui ont perdu tout sens de l'orgueil national et de la fierté patriotique? 

Le seul événement heureux,  c'est de voir le regroupement de tous ceux, y compris les faux experts, qui ont choisi la capitulation et le compromis au détriment de la souveraineté de la nation haïtienne et de l'intégrité territoriale.  Nos ancêtres ont versé leur sang pour nous léguer un territoire qu'ils nous appartiennent de gouverner en toute indépendance.  Les négriers modernes et les sous-fifres ont un compte à rendre à l'histoire et à la postérité.  Je sais  une chose, notre jeunesse ne renoncera jamais  à l'indépendance politique et économique de la nation qui nous est chère.  Haïti n'est pas à vendre et ne subira pas indéfiniment la présence de la force étrangère sur son territoire.  À bon entendeur, SALUT! 

Gare aux lâches et aux faux experts vendeurs de patrie en quête de célébrité et de miettes putrides! 


mardi 18 août 2009

Bulletin météo du mardi 18 août 2009

Valable jusqu’au 20 août 2009

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l’Atlantique

· Le cyclone Bill est devenu un ouragan de catégorie 2 sur l’échelle Saffir-simpson hier soir. Il continue de faire sa route sur l’océan atlantique. Les différents modèles de prévisions nous montrent pour l’instant que Bill ne représente aucune menace pour les grandes Antilles et pour Haïti en particulier. Cependant, le CNM continue de suivre l’évolution de l’ouragan Bill en cas qu’il y a un changement de direction.

· Une simple onde tropicale résultant des débris de la dépression tropicale « ANA » continue de générer de la pluie et des orages isolés sur les départements du Sud, des Nippes et de la Grande-anse ce matin en attendant l’amélioration définitive du temps cet après-midi et ce soir.

En conséquence, le SPGRD annonce ce mardi 18 août 2009 à 10h am la levée d’alerte orange émise sur le pays face aux menaces de forte pluie par rapport au passage de la dépression tropicale ANA. Toutefois, la population doit rester toujours vigilante et respecter toutes les consignes pratiques de sécurité en cas de pluie et d’orages violents.

Prévisions pour Haïti:
- Temps nuageux et pluvieux dans la région sud ce matin ;
- Passages nuageux cet après-midi ;
- Températures agréable en journée et en soirée ;
- Pluie et orages encore possible ce soir notamment dans le sud, les nippes et la grade anse.

Prévisions pour Port-au-Prince et environs:
· Passages nuageux ce matin et cet après-midi;
· Tº. max. : 35ºC ; Tº min: 24ºC ;
· Faible chance de pluie ce soir.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince:
Aujourd’hui 18 aout.
Lever : 05h 32 mn
Coucher : 06h 14 mn
Mercredi 19 aout
Lever : 05h 32 mn
Coucher : 06h 13 mn
Jeudi 20 aout
Lever : 05h 32 mn
Coucher : 06h 13 mn

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

Bulletin météo marine du mardi 18 août 2009
Valable jusqu’au 19 août 2009

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Lundi & mardi
* Vent du secteur est : 15-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 6 à 8 pieds aujourd’hui, mais allant de : 4 à 5 pieds demain ;
* Mer plus ou moins agitée ;
* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :
Lundi & mardi
* Vent du secteur nord-est à est : 15-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 6 à 8 pieds ;
* Mer plus ou moins agitée ;
* La prudence est de rigueur en mer.

Zone côtière sud :
Lundi & mardi
* Vent du secteur nord-est à est : 15-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 6 à 8 pieds ;
* Mer plus ou moins agitée ;
* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

Aversion pour la Politique


Par Ray Killick, 16 août 2009
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com

Dans sa définition la plus cristalline, la politique est manière ou stratégie, moyen ou ensemble de moyens, mis en jeu pour réaliser un objectif bien déterminé. La politique est indispensable à l'organisation publique ou privée, autocratique ou démocratique, laïque, chrétienne, judaïque, islamique, ou autre. Si elle est la plaque tournante de la société consensuelle, elle n'en demeure pas moins un facteur important de stabilité ou d'instabilité même dans les structures hiérarchiques ou autoritaires. La politique est indispensable au fonctionnement de l'entreprise, à l'exploitation des ressources matérielles et sociales, à la coopération humaine pour la réalisation des objectifs d'une vision déclarée ou indicible. La politique est l'alpha et l'omega de tout édifice humain, la sève qui le nourrit ou le détruit. Pourtant, certain courant intellectuel haïtien, peut-être par manque d'expérience directe d'avec l'entreprise ou par réaction naturelle face aux résultats désastreux de la politique en Haïti depuis plus de deux siècles, se réclame apolitique ou témoigne d'une aversion telle pour elle qu'il se fait le champion de la transformation économique sans la politique. Ne s'agit-il pas là d'une vision utopique concoctée en dehors de toute réalité humaine?

UN RAPPORT DE FORCES?

On répète souvent que la politique est un rapport de forces. Cependant ce n'est là, à proprement parler, que l'effet de la politique. S'allier des forces et acquérir ses ressources et les mettre en jeu pour accomplir sa vision, est l'objet primordial de la politique. Finalement, c'est le rapport de forces qui fait la différence. L'initiative initiale d'alignement, de rassemblement des forces, est un processus qui requiert une certaine maturité humaine ou plus précisément ce que les anglo-saxons appellent emotional intelligence. Maintenir les forces dans un équilibre oppositionnel durable participe des conditions sine qua non pour la réalisation des objectifs qu'on s'est donné.

POLITIQUE ET PROGRAMME POLITIQUE

Quand le président Abraham Lincoln considéré novice en politique par des opposants formidables et réputés intellectuellement plus imposants rassemble ses concurrents d'hier dans son administration de rivaux, il fait montre d'une sensibilité politique qu'on n'enseigne pas sur les bancs de l'école, mais qu'on apprend plutôt sur les bancs de la vie à force de coopérer les autres. Là où certains leaders auraient vu leur perte, Lincoln choisit de prendre, avec ses rivaux, des risques qui traduisent les grandes opportunités de demain. La manière de rassembler de Lincoln, élevant son rival au niveau supérieur qu'il lui reconnaît réellement, est une caractéristique de leadership de haut niveau. Le rassemblement et la gestion de forces de qualité et des tensions inhérentes à leur coexistence témoigne de la qualité du leadership politique.

Si le président Franklin Roosevelt a obtenu des pouvoirs du Congrès des États-Unis qui, exercés dans leur plénitude auraient certainement terminé l'expérience démocratique américaine, Roosevelt ne les utilise que partiellement et à bon escient. Il ignore les appels de ses conseillers de faire le virage vers la dictature que facilitait la Grande Dépression. Lincoln, de même, résiste ses mêmes tentations que lui servent ses conseillers. Ces leaders des deux époques les plus critiques depuis la fondation de l'Amérique des étoiles font montre de réserve politique. Ils choisissent la voie politique de résolution des conflits inhérents à leur administration et celle qui conduit à la réalisation des objectifs de sauvetage national.

Quand le leader de l'exécutif d'une vraie république veut faire passer son programme, il sait qu'il doit composer avec le parlement, c'est-à-dire, trouver ses alliés, faire des compromis avec ses adversaires, et tendre la carotte pour faire la différence quand cela est nécessaire. Toute cette entreprise requiert une sensibilité politique énorme, emotional intelligence.

Même dans la structure administrative et politique communiste de la Chine capitaliste, la coexistence de l'aile dure maoïste et conservatrice avec l'aile progressiste dans une dynamique d'équilibre oppositionnel requiert un jeu politique permanent sans lequel les conflits internes peuvent noyer l'expérience économique chinoise dans le chaos sociopolitique.

POLITIQUE ET BUSINESS

La question à savoir est-ce qu'on devrait privilégier la politique sur l'économique est tout à fait absurde parce qu'elle ne se pose même pas. Il ne s'agit pas ici d'un choix mais d'une réalité qui hante les parlements et cabinets exécutifs du monde entier. C'est là que se joue le destin économique des peuples. Le blocage ou le passage d'une législation donnée qui est susceptible d'affecter l'économie dépend de la capacité d'influence politique des patrons, des entrepreneurs, des unions d'ouvriers, des organismes watchdog qui défendent la société, etc. Il faut avoir des droits civils et politiques, le droit d'influence, le droit à la protestation dans une telle société pour faire entendre sa voix et sa position économique.

Ceux-ci s'engagent dans une guerre d'influence et de propagande d'autant plus intense que la société est plus démocratique et plus ouverte. On connaît l'importance du lobby américain par exemple. Les législateurs américains sont courtisés de manière permanente par Big Business, les gouvernements des pays amis qui recherchent la bonne grâce de l'Oncle, les unions, etc.

Or le développement socioéconomique dépend en large partie des décisions politiques des gouvernements. Donc ceux qui réussissent à influencer les décisions étatiques sur la longue période peuvent ipso facto influencer le progrès social.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le parti républicain aux États-Unis est perçu en tant que parti pro-business alors que le parti démocrate est pro-social, le parti des grands programmes sociaux tels que Universal Healthcare, sécurité sociale, taxation des riches pour soulager la misère des autres, etc. L'arrivée au pouvoir d'un parti annonce déjà les couleurs, c'est-à-dire l'influence la plus importante des 2 prochaines années.

POLITIQUE ET CARRIÈRE PROFESSIONNELLE

Je n'ai jamais travaillé dans une boîte haïtienne. Je ne peux qu'imaginer comment cela fonctionne à partir des expériences que m'ont contées ceux qui en ont fait l'expérience. Cependant, durant toute ma carrière professionnelle dans les technologies de pointe des télécommunications, j'ai trouvé que la sensibilité politique est un atout majeur et indispensable pour gravir les échelons de management ou techniques.

De fait, les ingénieurs les plus écoutés et qu'on laisse représenter l'entreprise face aux clients sont ceux qui possèdent la faculté, en plus des talents techniques, de jouer le jeu politique de support du salesman.

De plus, quand on atteint le plus haut niveau de performance, une des composantes d'évaluation est l'habileté politique, la faculté d'ajuster son langage, de coopérer avec les autres et de gérer les conflits avec le minimum d'escalades au niveau supérieur.

C'est la raison d'ailleurs pour laquelle, cela m'étonne toujours d'entendre quelqu'un se positionner en tant que leader professionnel et déclarer dans le même temps: "Je ne suis pas politicien." Cela dénote l'incapacité de travailler en équipe, travail qui souvent requiert emotional intelligence tant certains conflits et réactions négatives menacent parfois la réussite de l'équipe.

LA POLITIQUE EN HAÏTI

Si l'aversion de certains intellectuels et professionnels haïtiens pour la politique transpire de leurs discours, c'est peut-être à cause des résultats désastreux de 2 siècles de politique politicienne. Politique qui a systématiquement été menée pour détruire et non pour construire; pour dérouter l'intelligence qui aurait permis l'éveil de la conscience collective et non pour la faire luire.

Ces intellectuels et professionnels n'examinent la politique apparemment que sous cet angle aigu qui ne fait que rendre la même perspective depuis l'indépendance du pays. C'est pourquoi leur lecture de la réalité socioéconomique et leurs prescriptions pour le progrès socioéconomique restent en surface. L'équation qui en sort ne peut être que pour un monde idéal et non celui contre lequel le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz s'élève.

Les critiques de Stiglitz, parmi lesquels, John Roemer de Yale University, s'accordent à reconnaître que celui-là a généralement raison quand il confère un rôle à l'État dans l'économie. Leur critique cependant va droit au but et questionne le périmètre de l'action étatique. Par exemple, David Prychitko de Northern Michigan écrit: "L'argument de Stiglitz est généralement correct: l'État ne peut pas être écarté, il est un facteur. Cependant son argument laisse de côté les grandes questions constitutionnelles: Comment le pouvoir coercitif de l'État devra-t-il être contrôlé? Comment définir la relation entre l'État et la société civile?"

Si la richesse nationale se crée avant tout dans la matrice microéconomique, sans toutefois un écosystème de support ou réglementaire (Stiglitz) qui favorise les investissements, l'esprit d'entreprise en général, la compétition légale de marché, la formation des cadres nécessaires au secteur privé, etc., cette matrice ne peut convertir cette richesse en progrès social. Par exemple, les monopoles économiques détruisent l'innovation. On a assisté aux États-Unis à une véritable révolution en télécommunications après le démantèlement du Bell System (Ma Bell) en 1984, lequel pourtant en 1947 avec l'invention de l'effet transistor et les travaux de Claude Shannon (A Mathematical Theory of Communications) avait lancé l'Âge de l'Information. . Par conséquent, un cadre politique qui permettrait aux monopoles de s'étendre sur l'économie tuerait la compétition et avec elle l'innovation. Il serait difficile pour une telle économie de négocier sa transition vers une phase de développement économique plus sophistiquée.

CONCLUSION

Aucun système humain ne naît, vit, grandit, et meurt sans politique. La politique est l'ingrédient qui s'invite naturellement sans qu'on l'ajoute par dessein. Elle est depuis l'antiquité le ferment du changement, du progrès, de la destruction, des guerres ou de la paix.

L'importance de la politique dans le progrès socioéconomique ne peut être sous-estimé que par maladresse intellectuelle ou manque d'expérience dans l'administration publique ou privée. Les législations qui affectent l'économie demeurent sujettes à toutes sortes d'influence politique.

La question du choix entre l'économie et la politique ne devrait pas se poser car ce sont deux entités indissociables pour les raisons brièvement exposées dans cet article et bien d'autres encore. On ne saurait privilégier l'une au détriment de l'autre. La vraie question devrait être la refondation de l'État pour le progrès socioéconomique. Relayons de nouveau le cri d'Accra d'Obama: "Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l'économie pour s'enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue.. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l'autorité portuaire est corrompu. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption."

En d'autres termes, la question importante est comment faire la politique à des fins autres que la destruction systématique du pays. Faire la politique afin de promouvoir le progrès socioéconomique. On ne vit pas dans une jungle, par conséquent, on doit coopérer avec les autres pour le progrès de tous. Tel est le but de la politique responsable.

lundi 17 août 2009

Haiti outre- mer / Reportage / Le Congrès de la diaspora haïtienne à Miami : idées et enjeux.


Ce week-end, le rendez-vous de tous les rêves des Haïtiens d’outre-mer s’est donné une adresse : le Trump International Beach Resort situé au 18001 Collins Avenue à Sunny Isles Beach, un chef-d’œuvre architectural, dessiné par Donald Trump lui-même et Dezer Properties, qui se dresse comme une icône de luxe au milieu de la plage de sable blanc de Miami Beach. De nombreux Haïtiens-Américains ont fait le déplacement pour venir écouter Bill Clinton en particulier et la Première ministre Michèle Pierre-Louis suivie de toute une cohorte de personnalités. Déclarée « Congrès de l’Unité de la diaspora haïtienne», cette rencontre s’est donnée pour objectif de développer des stratégies spécifiques de solution afin d’obtenir la participation de la diaspora aux affaires internes du pays.
Haïti ouverte pour faire des affaires
Les débats et ateliers se sont circonscrits autour de la relance économique, du tourisme, de la production agricole, de la gestion adéquate des ressources hydrauliques, des cyclones, de l’éducation, des investissements, du salaire minimum, des questions d’immigration et, bien sûr, de l’intégration de la diaspora dans les affaires politiques internes d’Haïti. Un thème a retenu l’attention vendredi soir : « Haïti est ouverte pour faire des affaires ». Le Centre de facilitation des investissements (CFI) n’est pas passé inaperçu pendant les discussions durant les vingt séances de travail. Les deux derniers jours (8 et 9 août) se sont concentrés essentiellement sur la double nationalité, le vote de la diaspora dans les élections haïtiennes et la question des déportés, nouveau phénomène de société. L’ex-président Bill Clinton a été programmé pour se prononcer dimanche à 11:00 sur la mission que lui a confié le Secrétaire général de l’Onu, parler de ses actions en cours, tandis que la Première ministre Michèle Pierre -Louis insistait sur ses attentes par rapport aux besoins urgents d’Haïti et « l’état de la Nation ».
La revendication des droits et avantages
Le Dr Bernier Lauredan, pédiatre de New Jersey, président de la Ligue haïtienne, a plaidé de son côté, pour une rapide intégration de la diaspora à tous les niveaux en Haïti. Il a estimé à 4, 500,000 les Haïtiens de la diaspora, quoique des organisations internationales parlent de 1, 128,798 personnes. Le Dr Rudy Moyse croit pour sa part que « dans la diaspora les votes massifs des communautés d’outre-mer permettent aujourd’hui de gagner des postes électifs importants à l’étranger: Mairies, Parlements locaux, Justice, Police, etc. .Nous sommes partout et nous continuerons de nous imposer au nom de notre pays! Chaque fois qu’un Haïtien de la diaspora gagne aux élections ici à l’étranger, notre drapeau est brandi dans toutes les rues par des milliers d’entre nous! » .Josephine Elysée-Legros, native du Môle St-Nicolas, l’une des organisatrices du Congrès de la diaspora et amie personnelle de la Première ministre d’Haïti, n’a pas manqué de mots pour dresser un profil de ces communautés haïtiennes d’outre-mer qui, selon la Banque interaméricaine de développement, génèrent plus de 1 milliard 500 millions de dollars nets en transferts annuels. Cette somme que revendiquent certaines grosses pointures de la diaspora n’est pourtant pas concertée , ni issue d’une banque spécifique de la diaspora, mais simplement des efforts disparates et individuels à la rescousse de familles diverses vivant en Haïti aux crochets de parents expatriés qui, de leur côté, ne bénéficient à l’étranger d’aucun service sérieux en général de ceux qui parlent en leur nom et qui ne voient pas non plus d’efforts de modernité dans leurs communautés, critique Absalon Jean Philippe, chauffeur de taxi venu déposer des délégués au Congrès de Miami Beach. Les panélistes ont discuté haut et fort non pas de cette réalité, mais des droits et avantages à ajouter à la loi 2002, qui concède en Haïti des avantages certains à la diaspora. Ils en veulent encore plus surtout à la veille de l’ élection présidentielle de 2010, ils exigent l’octroi du droit de vote et le droit d’être voté président, parlementaire, maire, ou à n’importe quel autre poste électif, le droit de devenir Premier ministre ou autre, tout en étant citoyen d’un autre pays. Un représentant du ministère des Haïtiens vivant à l’étranger, lequel a requis l’anonymat, a fait comprendre que les lois haïtiennes depuis Baby Doc ne placent aucune barrière pour la diaspora « qui peut tout faire en Haïti sauf diriger l’État avec un passeport étranger dans la main ». Notre interlocuteur a signalé la mise à la disposition des Haïtiens d’outre-mer d’un ensemble d‘outils pour les informer notamment sur les facilités d’investissement et dont ils ne profitent nullement, « parce qu’intéressés davantage par le pouvoir en Haïti ». Il a cité le cas de Siméus, dont personne n’entend plus parler. Ainsi la double nationalité semble viser avant tout « la conquête du pouvoir en Haïti, sous un protectorat étranger », selon ce fonctionnaire qui précise qu’il ne parle pas au nom de son ministère.
D’autres accords avec les pays d’adoption
Dans les couloirs du Congrès de Miami Beach, un jeune avocat haïtien nous rappelle que, par le passé, Haïti, qui reconnaissait la double nationalité , en a amèrement souffert, notamment lors de l’affaire Emile Luders (un Haïtien de double nationalité qui, après avoir battu sauvagement un policier, fut jugé et condamné par la justice haïtienne; Luders fit appel à son ambassade et s’ensuivit une intervention brutale de la puissance étrangère qui lui avait offert son autre passeport : Haïti dut payer une forte indemnité, présenter ses excuses au pays étranger, et le drapeau national fut renvoyé au Palais comme cadeau couvert de matières fécales). Plusieurs autres cas furent enregistrés dans notre histoire, ce qui oblige aujourd’hui des « veilleurs du temple », ajoute-il, à refuser les lois d’une seule vitesse mais à deux vitesses : « Ce sujet n’est jamais abordé dans les différents Congrès de la diaspora. Il faudrait donc de nouveaux accords avec les pays d’adoption des Haïtiens jouissant de la double nationalité pour exiger l’abandon de toute intervention consulaire étrangère dans les affaires haïtiennes au cas où ces derniers seraient convaincus d’un crime quelconque sur le territoire haïtien ou dans l’exercice de leurs fonctions ou un renoncement au pouvoir des abus, qu’entraîne le droit de responsabilité limitée (même dans son pays d’origine) conféré par la nationalité étrangère , ce qui aiderait la justice haïtienne à agir en toute liberté ». La question du développement d’Haïti par la diaspora a été au cœur des débats. Alix Pierre, un journaliste venu d’Haïti, a été aussi assez incisif : « C’est une tres belle initiative. Toutefois , contrairement à d’autres pays de la Caraïbe, tel la Jamaïque qui a une diaspora active, qui donne l’exemple du développement en dotant le pays de lignes aériennes modernes, d’hôpitaux à gratte-ciel, de campus universitaires géants, de construction d’habitats dignes de ce nom, d’autoroutes (highways) ou d’infrastructures imposantes, la diaspora haïtienne nous regarde et nous la regardons, et ce n’est pas la double nationalité qui empêche quiconque d’agir. Derrière les belles idées on doit toujours réfléchir sur les enjeux! De plus depuis 20 ans la plupart de nos cabinets ministériels sont formés à 60% de nos frères de la diaspora, mais on ne voit pas encore de résultats de modernité. Haïti est perçue comme un pays ou on peut gagner de l’argent et auquel on n’a rien à offrir. Quant au gouvernement haïtien, face au manque de vision moderne de la diaspora, il ne conçoit pas non plus de projets économiques solides pour attirer les capitaux internationaux en utilisant les élites de cette diaspora, en créant des structures».
Un pas important pour l’avenir
Pour sa part, le Dr Saidel Lainé croit que ce congrès est un pas important pour l’avenir, « parce qu’il permet de soulever des débats positifs, de rencontrer des compatriotes de toutes les tendances, d’éclaircir de nombreux points et de poser les bases d’une grande fraternité entre les décideurs haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur! » .On n’est pas à la première vague de congrès de la diaspora. Depuis la Conférence de la diaspora du Canada des 10 au 12 décembre 2004, près d’une dizaine de Congrès d’unité de la diaspora ont été organisés par des groupes divers. Citons entre autre le « Congrès de la Fédération des organisations et des ressources haïtiennes extra-frontalières » de janvier 2005 organisée en France, suivi du « Congrès de reconnexion de la diaspora haïtienne » réalisé en juillet 2006 en Haïti avec la participation remarquée du président de la République, de l’ambassade américaine en particulier et du Corps diplomatique en général. En juin 2007, un autre Congrès de la diaspora posa ses tentes à l’Université de Paris 8 sous le titre «Congrès et Forum permanent des Haïtiens de la diaspora». Ce fut une initiative de jeunes journalistes exilés sous Aristide (Robert Philomé, Abel Descollines) aux côtés de Paul Cozigon , délégué du Parti socialiste pour les Caraïbes, de Diadé Soumaré, président du Haut Conseil des Maliens de France et de diverses délégations haïtiennes. En 2008, à Newark, New Jersey, du 10 au 12 octobre, la Ligue haïtienne du Dr Bernier Lauredan mit en place son premier Congrès de la diaspora. En juin 2009, il organisa en Haïti une réunion préparatoire pour la réédition de ce Congrès qui s’est clôturé ce dimanche à Miami Beach. Il a confié la présidence de l’Assemblée au Dr Rudolph Moise très respecté dans la communauté de Miami. Les participants ont été invites à débourser 250 dollars US par personne au moment de l’inscription pour venir exposer leurs idées et discuter des enjeux. Notons aussi que cette année il y a eu aussi d’autres congrès de la diaspora, d’abord celui de février 2009 dénommé « Congrès de la diaspora : l’Initiative d’Ottawa sur Haïti 2009 » organisé au Canada avec des invités de marque tels Michel Chossudovsky, Edwidge Danticat, Peter Hallward, Michael Keefer, Stu Neatby, Jean Erich René. Un autre Congrès de la diaspora également a sonné les trompettes brillamment à Chicago en avril 2009 sous l’ombrelle de deux organisations,
Le Congrès des Haïtiens pour fortifier Haïti (CHFH) et Le Congrès des Haïtiens pour l’engagement civique (Haitian Congress Pac) dirigé par l’avocat Lionel Jean Baptiste . En juillet 2009 , la diaspora de Chicago a rapatrié son congrès à l’Hôtel Karibe Convention Center de Port-au-Prince. Enfin après le Congrès de Miami Beach, une initiative de Bernier Lauredan, on attend d’autres invitations, de nouvelles idées , de nouvelles promesses , de nouveaux rêves en ayant à l’esprit un beau slogan : « Haïti un jour, Haïti toujours! ».

Par Adyjeangardy
mardi 11 août 2009