vendredi 4 septembre 2009

HAITI-- Politique-- Rencontre Santo Domingo -- Discours Bazin

Communication

 

de Marc L. Bazin

 

Au Colloque

 

Sur le Sauvetage National

 

Santo Domingo – 28 – 30 Août 2009

 

 

Monsieur le Président,

MM. les Membres de l'Association des Pasteurs,

Mes chers Rudy Boulos, Jim Morrell, Turnep Delpé,

Mes Chers Amis,

 

Laissez-moi d'abord vous remercier de votre aimable invitation à participer à cet important colloque et de vous féliciter de l'excellente préparation de nos travaux.  Laissez-moi aussi rendre hommage aux orateurs qui m'ont précédé à cette tribune pour l'exceptionnelle qualité de leurs interventions.  Également, je compte sur vous pour transmettre aux autorités dominicaines ma haute appréciation de l'accueil cordial qu'elles ont bien voulu nous réserver dans leur pays.

Mesdames, Messieurs,

Chers Amis,

Le Comité préparatoire m'a demandé de présenter un exposé sur le thème « Un Agenda pour l'Avenir ».  Cet Agenda, je l'ai préparé.  Il porte sur 12 points comme suit :

1.                 Faire de la croissance économique le moyen central de la lutte contre la pauvreté.

2.                 Augmenter les investissements

3.                 Bien choisir les moteurs de la Croissance

4.                 Adopter une approche territoriale du développement

5.                 Augmenter l'épargne interne

6.                 Redresser les faiblesses du secteur des banques commerciales

7.                 Créer une Banque Publique de Développement Agricole & Industriel

8.                 Mettre de l'ordre dans les entreprises publiques

9.                 Proposer un  nouveau concept et des mécanismes nouveaux de l'aide étrangère.

10.            Faire une série d'émissions de « bons diaspora »

11.            Faire baisser le poids de l'augmentation de la pression démographique

12.            Conduire la bataille contre les inégalités.

En conclusion : dégager les voies du rapprochement nécessaire entre Haïti et la République Dominicaine, un rapprochement qu'imposent aussi bien le bon sens que la nature des choses.

Mais avant de vous présenter cet Agenda point par point,  je voudrais faire trois remarques :

1)    Il s'agit d'un programme destiné à se réaliser sur une période de 5 ans.

2)    La réalisation du programme assume qu'il est conduit par une extrêmement large coalition de femmes et d'hommes de bonne volonté, sans distinction de clans ou d'idéologies.  Il suffit que ces hommes et ces femmes soient des transformateurs et qu'ils fassent passer les intérêts d'Haïti avant leurs intérêts personnels.

3)    Pour vous faire partager les enjeux, il convient en guise d'introduction que je vous dise quelques mots sur la situation au point de départ.

Quel est notre point de départ ?

Haïti est un cas spécial.  Contrairement à ce qui s'est passé dans la plupart des pays sous-développés au début des années 80, chez nous, ce qu'on a appelé la crise de la dette n'était pas seulement le fait d'une faillite de la politique financière, d'inflation et de fuite de capitaux.  S'il ne s'était agi que de cela, un simple exercice de redressement des finances publiques aurait suffi.  Chez nous, la crise de la dette s'est également accompagnée d'un déficit de légitimité politique, lequel découlait de méthodes autoritaires et familiales d'exercice du pouvoir, du désarroi de l'appareil administratif et de pratiques de corruption généralisée.  La nature multiple de notre crise de la dette a donné lieu à trois phénomènes de correction qui ont prétendu changer pour longtemps la contexture sociopolitique de notre pays.

Les 3 phénomènes sont :

§         Démocratisation

§         Stabilisation

§         Libéralisation commerciale.

Il s'agissait donc de trois défis de taille.

Aujourd'hui nous pouvons dire qu'aucun de ces défis n'a été relevé, ni complètement ni de manière satisfaisante.

§         L'ordre constitutionnel a été brutalement interrompu à deux reprises en 10 ans, suivi chaque fois d'une occupation étrangère.

§         Les règles électorales ont souvent été manipulées, contournées et violées avec un taux d'abstention de plus en plus élevé.

§         Les exécutifs, même quand ils jouissaient de la légitimité populaire et de l'autorité charismatique, se sont souvent montrés maitres de la tactique politicienne mais incertains quant au sens de la direction qu'il convenait d'imprimer au pays.

§         Le Parlement a souvent été le reflet non pas de partis politiques avec programmes et structure nationale mais de personnalités à forte ambition individuelle sans souci d'institutionnaliser la démocratie.

§         La libéralisation des échanges commerciaux a été intempestive et n'a pas fait augmenter les exportations aujourd'hui, le déficit budgétaire est de $50 millions et pour la première fois depuis juin 2003, la balance des paiements est négative  cette année.

Autant de faits et d'évènements qui ont conduit le pays à la paralysie, entrainé la perte de confiance du peuple dans la capacité, ou même la volonté des dirigeants à améliorer sa condition, ce qui l'a souvent forcé à choisir la route des humiliations ou la mort en haute mer, les deux générateurs de conflits avec nos voisins.  Dès lors, la communauté internationale, une fois de plus consciente des risques que Haïti devienne de manière irrécupérable un foyer de déstabilisation et de terrorisme pour la sous-région, s'est dépêchée de nous envoyer, du niveau le plus élevé, un nouveau messager de l'espoir et de la délivrance. 

Tel est, mes chers Amis, le contexte général dans lequel a été élaboré le projet d'Agenda que j'ai l'honneur de vous soumettre.

I -  Faire de la croissance économique le moyen central

de la lutte contre la pauvreté.

Voilà, j'en conviens volontiers, un sujet qui devrait vous étonner.  Car il est acquis, n'est-il-pas vrai ? que la pauvreté est notre problème No 1 et que c'est par la croissance que l'on réduit la pauvreté.  Malheureusement aujourd'hui, chez nous, la politique qui se fait n'est pas une politique de croissance mais une politique de stabilisation macroéconomique, laquelle se préoccupe avant tout d'éviter la hausse des prix et le déficit de sa balance des paiements.  Malheureusement, cette politique de stabilisation, pour nécessaire qu'elle soit, ne s'accompagne pas du climat institutionnel qui aurait permis au secteur privé de prendre des risques et d'investir.  Car ce secteur privé est contraint de fonctionner sans électricité, sans téléphones, sans des services portuaires efficaces et à bon prix, le tout aggravé par des règlements administratifs alambiqués propices à la corruption.  Entre une stabilité macroéconomique rigide et un climat institutionnel pénalisant, la pauvreté n'a pas diminué et à poursuivre dans les voies d'à présent les commentateurs les plus optimistes pensent qu'il nous faudra attendre trente six ans pour réduire la pauvreté de moitié.  Il nous faut donc sortir de ce guêpier et aller résolument vers la croissance, ce qui suppose évidemment un meilleur climat institutionnel et aussi une augmentation des investissements.

II – Augmenter les investissements

J'aurais aimé pouvoir vous dire de combien il conviendrait d'augmenter les investissements.  Mais je ne sais pas et je ne peux pas savoir.  « Pourquoi » ?  Parce que, à simplement constater nos tableaux statistiques, le niveau actuel de l'investissement serait déjà de 28 - 30% du PIB.  Or, 28-30% d'investissements représente dans tous les pays du monde un taux suffisant pour générer une croissance de l'ordre de 5-6% par an.  Or, en Haïti, en dépit des soi-disant 30% d'investissements, il n'y a pas de croissance.  Alors, que se passe-t-il ?  Il y a trois hypothèses : Ou bien on compte pour investissements toutes dépenses financées par l'aide étrangère, même quand il ne s'agit pas, à proprement parler, d'investissements.  Ou bien, les importateurs de biens d'équipements, pour des raisons fiscales, font passer pour investissements des biens de consommation.  Ou bien nous dépensons vraiment 30% du PIB mais cet argent est détourné à d'autres fins.  Alors, vous avez le choix : incompétence, fausses déclarations ou détournements de fonds.  Dans tous les cas, il existe un besoin de clarification.

III – Bien choisir les moteurs de croissance

Investir, mais où, dans quels secteurs ?

a) Dans l'agriculture.  Nous sommes un pays agricole et les rendements sont désespérément faibles.  Il faudra dons non seulement favoriser  aux planteurs l'accès à l'eau, à l'énergie, aux engrais et insecticides, mais lancer à vaste échelle des programmes de récupération des terres et de protection des  bassins versants.  Également, il conviendra de donner une haute priorité à l'investissement public et des incitations au secteur privé pour des investissements créateurs d'emplois en milieu rural.     b)  dans les infrastructures, dont l'état actuel est inacceptable.  A titre de comparaison, la République Dominicaine est desservie par 6000 Km de bonne route, nous à peine 1,000.  Chaque Dominicain a à sa disposition 340 watts d'électricité.  Chaque Haïtien, 27 Watts.  Les logements, l'environnement dans les zones pauvres, les bidonvilles sont dans un état déplorable.  Des plans nationaux devraient être élaborés et leur financement assuré par l'Etat avec de nouvelles ressources.    c)  Dans l'éducation, où les dépenses par élève devraient passer de $25 à $200.        d)  dans la santé, où les dépenses devraient passer de $25 à $50.  e)  dans l'assemblage et le tourisme, lesquels devraient bénéficier d'une politique fiscale adaptée aux besoins.

IV -  Adopter une approche territoriale de développement

Une telle approche serait basée sur l'idée, déjà adoptée par le gouvernement actuel au stade pilote, que les acteurs locaux et régionaux  devraient être impliqués dans la planification stratégique du processus de développement de l'infrastructure en ce sens que s'ils ont une bonne connaissance des obstacles, ils pourraient ne pas avoir conscience du potentiel pour l'exportation, de la situation dans les pays voisins.  Une telle approche stratégique, soutenue par le pouvoir central aiderait à combler ce vide.  La route pilote Dondon-St Raphael et aussi Thiotte-Anse-à-Pitre  devrait apporter une grande contribution à la pénétration de nouveaux marchés par les produits agricoles.  Cette manière de faire serait systématisée et généralisée.

V -  Augmenter l'épargne interne

Il n'y a pas de croissance sans augmentation de l'épargne.  L'épargne publique, à l'heure actuelle,  ne représente même pas 1.6% de G.200 milliards (le PIB) et devrait donc être augmentée considérablement.  Les ressources publiques devraient passer de 10 ã 15% du PIB en cinq ans à la fois

§         Par un renforcement de l'efficacité du système fiscal

§         Un élargissement de l'assiette

§         Une lutte sérieuse contre la corruption

VI – Corriger les faiblesses du secteur des banques commerciales

Le Secteur des banques commerciales est le haut lieu des concentrations

§         Dans les avoirs : 3 banques en ont 62%

§         Dans l'allocation des crédits : 10% des emprunteurs individuels reçoivent 70% des crédits

§         Dans le choix des activités économiques : les services et les consommations sont les gros bénéficiaires, l'agriculture et le transport pratiquement rien.

§         Dans les mécanismes : tous les crédits sont à court terme, à long terme rien.

§         Quant à la catégorie sociale des déposants : à peine 0.16% des Haïtiens ont accès à un crédit bancaire.

§         Quant à l'écart entre les taux d'intérêts sur les dépôts et les taux sur les prêts : il est le double de ce qu'il est ailleurs dans la Caraïbe.

Il conviendra donc de donner aux banques commerciales les garanties juridiques qu'à bon droit elles demandent quant à la fiabilité des titres de propriété, de créer entre les banques un climat de compétition plus incitateur, en attendant, et de créer une Banque Publique de Développement.

VII -  Créer une Banque Publique de Développement

L'objectif serait de financer l'agriculture, les Petites et moyennes entreprises, à long terme et à des taux d'intérêts qui seraient rémunérateurs mais non pénalisants.  La proposition de créer une Banque Publique de Développement a soulevé deux catégories de réactions.

Dans un camp, on s'est frotté les mains en s'imaginant que Banque Publique signifiait automatiquement retour à l'IDAI et à la pratique de prêts généreux pour de mauvais projets, pas vraiment remboursables avec préférences pour des gens politiquement bien placés.

Dans l'autre camp, c'est l'orthodoxie qui prévaut : comment, s'est-on indigné, envisager de faire du financement public par ces temps de privatisation à outrance ?

Au premier, nous répondons qu'il n'y a pas une fatalité de la mauvaise gestion pour une banque, au seul motif qu'elle serait publique.  Un bon Conseil d'Administration, un personnel compétent, des règles d'opérations bien élaborées pouvant éviter toute déviation par rapport aux normes.  Aux seconds, nous rappelons que le secteur public, de nos jours encore, contrôle la plus grande partie du crédit dans la majorité des pays sous-développés.

VIII – Mettre de l'ordre dans les entreprises publiques

Il s'agit d'entreprises chargées de fournir l'eau, l'électricité, le téléphone, d'assurer les services portuaires.  Il s'agit donc d'entreprises qui sont le poumon de la société et de l'économie.  Or, elles sont mal gérées, leur personnel est en surnombre.  En 2005, le montant des subventions à l'EDH était de $47 millions.  Telle est l'incertitude qui règne dans le port de Port-au-Prince que beaucoup d'importateurs font transiter leurs commandes par la République Dominicaine.  Ces entreprises, il s'agira donc soit de les gérer en contrats stricts, soit de les privatiser mais, dans un cas comme dans l'autre il conviendra de mettre en place, à l'avance, des organes de contrôle et de régulation chargés de surveiller et de sanctionner la corruption, de fixer les marges de prix aux consommateurs et de vérifier à tous moments la conformité de la gestion avec les termes du contrat.

 

IX – Introduire un nouveau concept et

des mécanismes nouveaux de l'aide étrangère.

 

Commençons par relever que les besoins d'aide étrangère sont considérables.  Pour réaliser le Document pour la Croissance et la réduction de la pauvreté, il faudrait compter entre $5 – 7 milliards.  Pour financer les dépenses de fonctionnement de transport et d'infrastructure de ces 5-7 milliards d'investissements, il faudra entre 5 à 30% de plus.  Pour financer les dépenses imputables à la réalisation des Objectifs du Millénaire, il faudrait compter environ $1.4 milliard par an d'ici 2015, soit environ $8.5 milliards.  Or nous savons que, en ce moment précis, le Trésor Public est en déficit de $50 millions. 

La conception Haïtienne de l'aide étrangère est mauvaise.  Elle consiste à faire l'inventaire de nos besoins et à présenter la facture aux donateurs avec, très souvent, force accusations et récriminations.  Nous devrions, au contraire, établir un calendrier de besoins assorti d'un échéancier des résultats, après qu'on aurait établi non seulement la part propre de l'effort national mais aussi un diagnostic complet des problèmes et des moyens - en ressources humaines, équipements et entretien -  par lesquels nous entendons réaliser notre plan d'investissement.

De même, nous devons essayer d'élargir le cadre de la coopération en recherchant notre intégration à l'Accord CAFTA (Caribbean Free Trade Agreement) avec les U.S.A., dont d'autres pays d'Amérique Centrale, y compris la République Dominicaine, sont déjà membres.  L'avantage d'un tel Accord serait qu'il consisterait un engagement ferme et définitif des USA, pas une concession révocable, et qu'il ouvrirait la voie à un flux d'investissements étrangers qui nous ont fait défaut jusqu'ici.

Une autre voie à explorer serait un Accord avec les USA qui faciliterait l'entrée sur leur territoire, chaque année, d'un contingent de nos compatriotes et leur embauche dans l'agriculture et les services, en échange de quoi Haïti s'engagerait à veiller à leur rapatriement dès la fin de leur contrat.  Un tel Accord rendrait certains secteurs plus compétitifs aux USA, donnerait aux immigrants un pécule investissable en Haïti, diminuerait la pression des boat people et des braceros et améliorerait la nature de nos rapports avec nos deux voisins.

Au lieu de quoi, nous n'avons pas une bonne capacité d'absorption de l'aide étrangère.  Souvent nous donnons l'impression de n'accepter le principe des réformes que comme le prix à payer pour recevoir l'aide.  Les contrats d'exécution sont passés sans une procédure rigoureuse d'appels d'offres.  Parallèlement, du coté des donateurs, l'aide est parfois liée, donc revient plus cher, est assortie de nombreuses conditions qui en rendent la consommation malaisée.  De ce fait, elle donne lieu à des suspensions répétées et conduit les donateurs à la faire passer par les ONG.

X – Émettre « des bons diaspora »

 

En supposant réglée la question de la double nationalité et apaisées les tensions entre les deux communautés, on devrait pouvoir envisager l'émission par la BRH de bons à souscrire par les Haïtiens de l'extérieur dont les transferts au pays se chiffrent à plus de $1.5 milliards par an à l'heure actuelle.  De tels bons qui auraient pour objectif de contribuer au développement, permettraient également aux souscripteurs de diversifier leurs portefeuilles.  Ces bons seraient émis à long terme, non négociables, à échéances multiples et comprendraient des coupures de $100 à $1000.  Ils ne seraient payables qu'à maturité. 

 

L'expérience de tels bons a été faite  par Israël dès Mai 1951 et représente, à hauteur de $25 milliards, environ 32% de sa dette extérieure.  C'est avec ces ressources qu'Israël a entrepris avec succès de grands travaux de désalinisation de l'eau de mer.

 

Une expérience de la même famille a été faite par l'Inde.  La Banque de l'Inde s'adresse aux nationaux résidant à l'étranger et leur offre des taux plus rémunérateurs que ceux disponibles sur le marché des pays où ils résident.  Les bons sont émis dans toutes sortes de devises.  Fin 1991, le portefeuille de ces bons était de $11 milliards.

 

XI – Ralentir le taux d'augmentation de la pression démographique

 

Le taux moyen de croissance de la population a été de 1.4% entre 1971 et 1982.  Entre 1982 et 2003, le taux d'accroissement a été de 2.5%.  L'urbanisation également a été rapide – 4.9% par an – et le pourcentage de population vivant dans les villes est de 40% alors qu'en 1982 ce pourcentage était de 25%.  De plus, la population est jeune.  La moitié des Haïtiens a moins de 15 ans et 2/3 sont en dessous de 25 ans.  Une telle structure de population signifie qu'une explosion de la population est inévitable, si l'Etat ne se donne pas pour mission de réduire le taux d'accroissement par l'intensification des méthodes de planification et la formation.

 

A défaut, la pression sur les déjà maigres ressources du sol et les services sera intolérable.  Entre 1960 et maintenant, la densité a doublé, atteignant le haut niveau de 300 personnes par Km².

 

 

XII – Engager une lutte drastique contre les inégalités

 

De même que les chances d'amélioration des conditions de vie sont pratiquement nulles aussi longtemps que la population continuera d'augmenter à ce rythme alors que la superficie n'augmente pas de 1 Km² de plus, de même les inégalités doivent se réduire si nous voulons la croissance.

 

Haïti est le pays le plus inégalitaire d'Amérique latine et de la Caraïbe.  L'Amérique latine est le continent le plus inégalitaire du monde.  En Haïti, 10% de la population disposent de 50% du revenu national.   Mesuré au coefficient de Gini, - unité de mesure de concentration des richesses qui va de 0 à 1 et selon lequel plus on s'éloigne de 0, plus inégalitaire on est-  les pays, Finlande, Canada les moins inégalitaires sont à 0.4 de coefficient.  L'Amérique latine à 0.52, Haïti à 0.66.

 

Chez nous, les inégalités à la naissance se perpétuent toute la vie et se reproduisent de génération.  Cela est moralement injuste.  Cela est également catastrophique sur le plan de l'économie, car les inégalités exercent une pression à la baisse sur le taux de croissance, dès lors que 90% de la population ne disposent que des moyens limités pour participer à l'augmentation de la production.  Combattre les inégalités passe par une égale répartition des opportunités entre tous dès l'enfance et des mesures de rattrapage et d'égalisation des chances sur le marché du travail.  Seule une Conférence Nationale peut fournir le cadre d'un débat utile sur les options, le coût et le partage des coûts d'une politique nationale de lutte contre les inégalités.

 

Conclusion : Le nécessaire rapprochement entre Haïti et la République Dominicaine

 

En 1960, les deux pays avaient le même niveau de revenu par tête i.e. $500.  Aujourd'hui en 2009, Haïti est environ au même niveau qu'en 1960.  La République Dominicaine, en 2002, avait un revenu par tête de plus de $2.500, soit cinq fois plus que nous.  L'indice de fragmentation géographique est le même.  Les U.S.A. sont le principal partenaire commercial de l'un et l'autre.  Comme les Dominicains, nous avons accès aux facilités du Caribbean Basin Trade Act.  Les deux pays ont subi les mêmes entraves sur la croissance de la baisse des prix des produits primaires sur le marché mondial.

 

Comment expliquer la différence de performance économique ?

 

a)          L'environnement économique est plus favorable au secteur privé en République Dominicaine, au point où les Dominicains exportent  pour plus de $4 milliards de l'industrie d'assemblage, bénéficient de plus de $900 millions d'investissement.  De plus, 30% des envois des Dominicains de l'étranger ($2 milliards) vont aux investissements alors que, chez nous, le plus gros des envois de l'étranger va à la consommation.

b)          L'analyse comptable des composantes de la croissance montre que les différences de performance sont imputables à la différence en gains de productivité.  En Haïti, les baisses dramatiques du revenu dans les années 1980 et 1990 sont liées  à la baisse de la productivité totale des facteurs alors que l'inverse est vrai en République Dominicaine.

c)          Le tourisme représente 6 à 7 % du PIB dominicain.  Le nôtre s'est effondré.  De même, la libéralisation intempestive du commerce extérieur sans qu'elle fut accompagnée de mesures propres à relancer l'offre a contribué à l'effondrement de plusieurs produits agricoles alors que la République Dominicaine avait mieux négocié son détachement de la production traditionnelle (sucre, tabac, café, cacao, minerais).

d)          La phase de transition démocratique a donné lieu à plusieurs compromis entre les principaux acteurs et a moins perturbé la stabilité politique alors que, chez nous, la plupart des crises politiques se sont soldées par la violence.

 

La principale raison des tensions entre les deux pays réside dans la pression sociale que les haïtiens en situation illégale font peser sur le pays voisin, en dépit des immenses services qu'ils rendent à son économie.

 

La solution à l'atmosphère de crise permanente entre les deux pays est dans le rapprochement du niveau de performance économique d'Haïti par rapport à la République Dominicaine.  Les circonstances sont favorables.

 

Le potentiel d'augmentation de production et d'exportation de l'industrie d'assemblage et de création d'emplois est considérable.  Notre main-d'œuvre est abondante et habile.  Les zones franches dominicaines, concentrées sur l'industrie d'assemblage font face à une concurrence sévère par suite de l'élimination de l'Accord Multi-Fibre, ce qui pousse les producteurs à s'orienter de plus en plus vers de nouveaux produits et de nouvelles techniques de production.  De même, la décision de l'Organisation Mondiale du Commerce de faire cesser la promotion de politiques d'exportation pour les zones franches dominicaines en 2010 nous offre un potentiel d'augmentation de notre part d'accès sur le marché américain de l'assemblage et des perspectives d'arrangements de coproduction combinant main-d'œuvre haïtienne et production dominicaine.   D'ailleurs, il n'y a pas de raison que la coproduction se limite à l'industrie d'assemblage dès lors que les principales contraintes haïtiennes à la production (mauvais climat institutionnel, infrastructure délabrée, formation déficiente) auront été levées.  A ces mesures directes d'atténuation des écarts de performance entre les deux pays pourraient s'ajouter l'intégration d'Haïti à l'Accord DR.CAFTA, l'accroissement de la mobilité des ressources de main-d'œuvre haïtienne vers les U.S.A.  à travers un Accord bilatéral et la mise en place d'un Accord d'harmonisation des politiques économiques et commerciales entre les deux pays, au plan notamment d'un traitement équilibré de la production et des échanges entre les deux pays.

 

Un tel rapprochement serait une initiative de bon sens conforme à la nature des choses.

                                                                    Marc L. Bazin

                                                                   Président, MIDH

 

Santo Domingo, 30 aout 2009.-


De Cyrus à Ray H. Killick - L'occupation silencieuse d'Haiti par la République Dominicaine

Cher compatriote,

Ce débat est indécent. Vous êtes entrain de laver le linge sale en public. Au point que quelqu'un de l'Ambassade Dominicaine arrive à féliciter Ray Killick.

Je suis contre les discours incendiaire. Je partage aussi l'approche pragmatique de Ray. Mais il faut éviter de voir les choses de façon idéaliste. J'observe sur le forum qu'à force de reconnaitre nos responsabilités dans la situation actuelle d'Haïti, nous ignorons les rancœurs et le système d'exploitation post-esclavagiste de la communauté internationale implanté en Haïti.

Vous oubliez qu'en République Dominicaine la question de couleur est puissante. C'est un pays qui a blanchi sa population et identifié tous les noirs comme des Haïtiens. L'armée dominicaine renvoie souvent des dominicains en Haïti, juste parce qu'ils sont noirs.

C'est un pays où il y a une doctrine anti-haïtienne.
Avoir la peau blanche compte beaucoup en république voisine.
Ray, il ne faut pas voir la république voisine comme un pays où le mérite est le seul critère de promotion sociale. Il y a plusieurs cas de préjugés de couleur qui n'a rien à voir avec notre responsabilité historique. J'ai vu, dans un bus, un guard Dominicain humilier un noir parce qu'il le prenait pour un haïtien. Quand ce dernier a exhibé sa carte d'identification, le guard était surpris de voir qu'il avait affaire à un agent du renseignement dominicain.

Je suis très prudent dans ce genre de débat. Vu qu'on ne prend pas en cause tous les paramètres historiques d'exclusion d'Haïti. Complot, il y avait un complot contre Haïti après notre indépendance. Dans la lettre de Thomas Jefferson adressée au Président Madison, on peut lire: « En ce qui concerne ce pays dénommé Haïti, nous sommes très sensibles au commerce avec cette ile, à savoir, le volume des échanges entre Boston, New York, Philadelphie et Haïti. Mais, à aucun moment de la durée nous ne devons reconnaitre son indépendance. Car, que ferions-nous d'un ministre Noir se promenant sur le Pennsylvania Avenue ». Aujourd'hui, ce type de paradigme a fondamentalement changé puisque légalement, légitiment, un noir dort au 1500 Pennsylvania Avenue comme Président des Etats-Unis. Mais cela ne vous autorise pas rejeter l'histoire. Mettre sous embargo un jeune Etat condamné à payer une dette d'indépendance est signicatif. L'embargo sur Cuba est paralysant. Haïti n'avait pas de grande puissance comme URSS pour l'aider à subsister. Il y avait un problème de couleur dans le monde et Haïti a payé les conséquences de cette bêtise humaine, comme les pays de l'Est payent encore les conséquences de l'utopie révolutionnaire soviétique.

Dénie de soi ! A force de vouloir nous intégrer, à force de prendre conscience de nos inconséquences, nous risquons de tomber dans un ''dénie de soi''.

Nous aimons dans les forums diaboliser Duvalier. Je ne suis pas un duvaliériste. Il a fait du mal. Mais, je sais qu'avant 1957, il y avait un problème de couleur en Haïti. Il y a encore ce problème. Même quand on se garde d'en parler en public, mais en privé, on en parle. Dans notre structure mentale, il existe. Il ne faut pas nier que ce problème existait avant Duvalier. Le mulâtrisme a favorisé le noirisme. Les noiristes ne sont pas les seuls coupables. Le mulatrisme a pavé le chemin au noirisme en tant que réaction sociale. Les américains dans leur pragmatisme, a favorisé les noiristes après 1934, car ils avaient constaté que les mulatristes s'attachaient à l'Europe. Il y avait à Port-au-Prince un culte pour les allemands et les européens aux yeux bleus. Donc, dans leur stratégie antiallemande ils ont joué sur la réalité socioculturelle et propulsé les noiristes. Avec cette stratégie, les américains ont anéanti les mulatristes et renforcer leur mainmise sur Haïti. La majorité des noirs domine depuis lors l'administration, la force publique, la scène politique. Créolophones et économiquement faibles, ils dépendent des l'Etat, des Etats-Unis, de la communauté internationale pour garder le pouvoir. La même chose pour les mulâtres. Bref, faute d'avoir compris qu'il fallait continuer avec l'unité de l'Archaie en 1803, tout le monde est au pied du blanc.

Ce sont des données historiques à ne pas rejeter. La République Dominicaine se veut être un pays peuplé de blanc. Le peuple dominicain rejette ses liens africains. Contre aux américains qui finalement reconnaissent l'apport des negres d'Haïti à leur indépendance, ils n'ont pas le courage de reconnaitre la contribution d'Haïti dans leur indépendance. N'ayant pas eu la technicité de l'armée indigène, ils n'ont pas pu combattre l'Espagne. Avec 3 invasions, l'Armée Indigène avec ces 3 techniques de combats acquises des Français, des Espagnoles et des Anglais grâce aux revirements de Toussaint, a pu détruire les infrastructures militaires des Espagnols. Nous les avons occupé, certes mais l'Espagne était juste à coté à Puerto Rico ou à Cuba. Notre occupation à permis aux Espagnols de respecter leurs frontières. S'ils ont pu moderniser leur pays grâce à l'occupation américaine, grâce à l'occupation haïtienne, ils ont eu leur indépendance. Ils ne racontent pas ces faits historiques aux jeunes dominicains. Nous avons détruit pour eux les infrastructures militaires espagnols. Indépendant, ils ont voulu devenir un Etat américain. Une demande qui a été rejetée par le Sénat Américain. Ils ont blanchi leur population avec des prostitués de l'Europe pour faire de leur pays un Etat à majorité mulâtres. Avec cette majorité de mulâtres ils n'ont pas cessé de se distancer d'Haïti.

Si entre les deux peuples il a toujours eu de la solidarité, l'élite dominicaine, développe une culture de rejet des haïtiens, une pratique de mépris de l'homme par l'homme. Ce sont des faits. On ne doit pas les méconnaitre. Même aux Etats-Unis pragmatiques cette question de préjuger de couleur et de complot contre les noirs considérés comme inferieurs existait. Il existe encore des poches de résistance à travers le monde.

L'analyse de la situation actuelle d'Haïti doit être abordée avec une approche historique et géopolitique. L'influence des Etats-Unis dans la Caraïbe et sur notre politique intérieur depuis 1804, les luttes d'influence entre les grandes puissances dans le bassin de la caraïbe, toutes ces choses ont un rôle explicatif.

Il ne faut pas prendre les dirigeants dominicains pour des enfants de cœur.

Cyrus Sibert
Cap-Haitien, Haiti

--- En date de : Ven 4.9.09, Embajada Dominicana <embrepdomhai@yahoo.com> a écrit :
De: Embajada Dominicana <embrepdomhai@yahoo.com>Objet: [GrandsDébats] Re: [GrandsDébats] Re: L'occupation silencieuse d'Haiti par la République DominicaineÀ: grandsdebats@yahoogroups.comDate: Vendredi 4 Septembre 2009, 15h58

Hola, Señor Killick,lo felicito por su reflexion.PASTOR VASQUEZ
Embajada de la Republica Dominicana en Haiti


De: Ray H. Killick RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com

Fecha: jueves, 3 septiembre, 2009, 9:50 pm

Quel brassage de faits, d'assertions (propositions non-prouvées) , et de conclusions hâtives! Vous rendez les dominicains responsables de l'incapacité des haïtiens d'établir un État de droit et de développer une économie qui permettrait de retenir les haïtiens chez eux. L'incompétance des dirigeants haïtiens n'est plus à démontrer.

Vous écrivez: "Quel paradoxe, car plus d'un demi million d'Haitiens vivent en état d'esclavage dans le pays même de Fernandez... " Où tirez-vous vos chiffres? Qu'entendez- vous par esclavage? Et supposons d'autre part que vous ayez raison, pourquoi ce "demi million d'Haïtiens" préfèrent-ils cette terre maudite à la terre natale? Oh, je vois, encore le complot haïtiano-dominicain qui a commencé avec Sténio Vincent, sans oublier François Duvalier qui en tant que médecin de campagne a touché du doigt les plaies de la misère et a pourtant maintenu ce peuple dans les ténèbres, refusant de l'éduquer. Wow!

Non, cher ami, votre logique ne tient pas. Quand on prive un peuple du pain de l'instruction, on obtient la fuite des bras sans compter la fuite des cerveaux quand il n'y a pas de demande de marché pour la spécialisation et les talents. Haïti a fabriqué ses propres malheurs pendant 200 ans. Avec un peuple instruit en 2009, je suis certain que nous aurions eu un discours différent concernant cette île puisqu'on aurait, en lieu et place des braceros, des médecins, des agronomes, des infirmières, des professeurs, etc., aidant peut-être la république voisine à l'heure actuelle.

Vous pouvez rationnaliser comme bon vous semble et développer votre théorie de la conspiration. Le seul problème avec un tel argument est que le capitalisme s'intéresse aux marchés où il peut prospérer. Quand vous avez très peu à offrir et que le climat politique du pays n'est pas propice aux investissements, et bien les investisseurs tels que Donald Trump n'ont aucun intérêt à établir quoi que ce soit chez vous. Vous appelez cela un complot?

Pourquoi ne pas proposer une voie pragmatique de sortie au lieu de nous accoucher autant d'animosités et de colère qui ne font qu'exacerber la paranoïa et la négativité? Avec quoi allez-vous faire la guerre avec la Dominicanie? Comme vous semblez aimé l'histoire, vous auriez dû remonter au temps des cités italiennes médiévales pour voir comment l'évolution du système dette-crédit, banques et bonds est intimement liée aux guerres. En d'autres termes, il faut avoir une certaine capacité logistique et crédibilité économique pour d'abord rétablir l'armée et déclarer la guerre.

Cependant quand vous aurez cette capacité, les Donald Trump viendront investir au pays, les compagnies telles que Microsoft, Cisco, IBM feront du sourcing en Haïti qui leur fournira les talents techniques de première classe. Et votre vision de destruction et de haine ne se matérialisera pas. Votre koupé tète boulé kaye n'aura pas lieu.

Je vous invite à vous calmer et prendre du recul au lieu de manifester autant de colère et de rancoeur dans un texte aussi court. Haïti a créé son enfer. Personne n'a exigé de Vincent, Lescot, Duvalier, Aristide et Préval de maintenir les masses dans cet état abject d'analphabètes. Aucun lecteur intelligent ne peut abonder dans votre sens, car c'est justement ce genre de discours incendiaire qui a fait la perte de notre pays. On l'écoute, on y croit, et l'orateur saisit le pouvoir au nom du nationalisme sot pour s'enrichir et fuir.

Peace be with you!
Ray H Killick

jeudi 3 septembre 2009

Deuil au Cap-Haitien : le Maestro de Septen Hulric Pierre-Louis est décédé hier


Haïti-Musique-Décès
Décès du maestro Ulrick Pierre-Louis, l'âme du Septentrional


A 83 ans, le père fondateur du doyen des orchestres haïtiens, a perdu son dernier combat contre la maladie après une carrière professionnelle longue de plus de 60 ans

jeudi 3 septembre 2009,

Radio Kiskeya
Ulrick Pierre-Louis, fondateur et maestro de l'orchestre Septentrional, le doyen de la musique dansante haïtienne, s'est éteint dans la nuit de mercredi à jeudi à l'âge de 83 ans, a appris Radio Kiskeya auprès de Nesmy Doréus, son successeur au sein du groupe.

Qualifiant le saxophoniste passionné de "plus grand maestro du pays", Doréus a fait savoir que sa disparition représente une grande perte pour la musique haïtienne.

Atteint depuis environ trois ans d'une grave maladie à la suite d'une attaque cérébrale qui l'avait condamné à l'inactivité, le maestro a rendu l'âme dans sa résidence à Delmas 19 (nord de Port-au-Prince).

Outre ses fonctions de chef d'orchestre assumées pendant plusieurs décennies, Ulrick Pierre-Louis était l'un des principaux compositeurs et arrangeurs de Septen, désormais sexagénaire. Surnommé la "Boule de feu internationale", l'orchestre fut fondé en 1948, soit près de dix ans avant l'avènement, en 1955, du "Compas Direct", le rythme populaire légué par l'immortel Nemours Jean-Baptiste.

Eternel rival du Tropicana d'Haïti, l'autre ténor de la scène musicale capoise, Septen a pu, durant ses années de gloire, compter sur la collaboration permanente ou ponctuelle de musiciens de classe à l'image de deux grands disparus, le chanteur de charme Roger Colas et le phénoménal Guy Durosier, voix de stentor et multiinstrumentiste surdoué.

Le maestro Pierre-Louis était père de deux enfants. spp/Radio Kiskeya

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Très Grand Deuil au Cap-Haitien : le Maestro de l'Orchestre Septentrional d'Haiti Ulrick Pierre-Louis est décédé hier mercredi 2 Septembre 2009 à Port-au-Prince à l'Hôpital Saint François de Sales


Hulric Pierre-Louis était né le 22 Septembre 1928
Il allait avoir 81 ans sonnés dans quelques jours le 22 Septembre 2009

Forum,

On aura beaucoup de raisons de se souvenir du Maestro Ulrick Pierre-Louis .
Harry Fouché, Gina Chéron, Sem César, Frantz Brillant, Eric A Pierre, Romel Jean-Louis, François-Marie Michel, Jean-Marie Georges, Roland Menuau, Marc-Yves Volcy vont sans doute partager avec notre Forum le souvenir de leurs contacts avec le Maestro disparu ..

Je retiendrai qu'Ulrick Pierre-Louis fut assez ouvert pour accompagner la Soeur Emma Achille dans des chants chrétiens ( avec Roger Colas ) .
Ulrick Pierre-Louis accueillit aussi Guy Durosier au sein de Septen et tant d'autres .

Ulrick Pierre-Louis, enfin, mit toujours l'Orchestre Septentrional à la disposition du Diocèse Catholique du Cap-Haitien lors de très grandes processions religieuses au Cap ( par le passé )
Lemane

''Cité du Cap-Haitien
Tu es encore vraiment remplie de charmes''


Bilten spesyal #2, faz alèt Meteyo Jedi 03 Sektanm 09

Vijilans oranj pou kondisyon gwo lapli, gwo kout van ak gwo lanmè nan plan nasyonal jesyon risk ak desas (PNGRD)

Tanpèt Tropikal ERIKA chita sou lanmè Karayib la, li kapab tounen dèyè nan stad depresyon tropikal anvan’l rive Pòtoriko aswè a . Depatman tankou : Nòdès, Nò, Nòdwès, Sant, Latibonit ak Lwès peyi d’Ayiti kapab konsène pa aktivite lapli, gwo kout van ak gwo lanmè samdi nan aswè ak dimanch.

Nan sans sa, SPGRD pase jounen jedi 03 sektanm 09 a dizè nan maten, plan ijans faz alèt ( plis pase 2 jou anvan li kòmanse aji) nan nivo vijilans oranj ( ki vle di risk enpak entansite vyolan k’ap vin’n pi vyolan) pou gwo lapli, gwo kout van, gwo lanmè, nan plan nasyonal jesyon risk ak desas , epi anonse dispozisyon sekirite ki mache ak faz sa.

Maten an a dizè, Sant Tanpèt Tropikal ERIKA trouve’l a 16.9 degre latitid Nò , 63.5 degre lonjitid Lwès, nan yon distans 320 kilomèt Lès-Sidès Sen Jan ( Pòtoriko).

ERIKA ap deplase nan direksyon Lwès-Nòdwès ak yon vitès 13 kilomèt lè. Van ki pi fò yo rive 65 kilomèt lè ak pi gwo van toujou. Van tanpèt yo soufle sou yon reyon 280 kilomèt pa rapò sant presyon Santral la ki se 1010 hekto paskal .

Konsèy sekirite pou nivo VIJILANS ORANJ nan faz alèt
- Rete veyatif, epi toujou rete enfòme sou evolisyon fenomèn sa , pandan n’ap
koute bilten enfòmasyon meteyo;
- Pran enfòmasyon anvan ou sòti, epi pran anpil prekosyon;
- Mete kote an sekirite bagay van ka kraze ;
- Pran anpil prekosyon si ta gen gwo van,
- Mete kote an sekirite tout bagay dlo ka gate si ta gen inondasyon.
- Rezève bagay tankou manje, dlo , bouji, pil ak medikaman.

Présentation du Sen. Boulos a la reunion de Santo Domingo, mise en contexte

Mesdames et Messieurs les Professeurs


Mesdames et Messieurs les invités



Je commence par vous remercier solennellement pour votre participation à la RENCONTRE PATRIOTIQUE POUR UNE STRATÉGIE DE SAUVETAGE NATIONAL.

Au premier abord, je tiens à souligner à votre attention qu'en acceptant la demande de la Ligue des Pasteurs Haïtiens en République Dominicaine, le Comité Préparatoire des assises du 28 au 30 août 2009 entend inviter les élites haïtiennes de l'intérieur et de l'extérieur à reconnaître le poids de la diaspora haïtienne en République Dominicaine. Première communauté haïtienne à l'étranger au plan démographique, la diaspora haïtienne installée en République Dominicaine est plus proche des frontières nationales et contribue à hauteur de plus de 300 millions dollars par an à l'économie nationale. La diaspora haïtienne en République Dominicaine mérite d'être mieux considérée et l'on ne saurait ignorer son importance croissante dans l'évolution politique et économique de notre pays.



Mesdames et Messieurs, ce colloque de haute facture réunit des chercheurs, des universitaires, des professionnels, des entrepreneurs, ainsi que des femmes et des hommes politiques haïtiens de l'intérieur et de l'extérieur. Dans cette optique, il convient de préciser, dès le départ, qu'il s'agit d'une initiative non partisane qui, en aucun cas, ne servira de plateforme politique à un candidat ou à un parti politique. Après deux interventions militaires étrangères en l'espace de dix ans, la faillite des élites politiques, économiques et sociales du pays devient une lapalissade. Si l'échec est collectif, l'entreprise de sauvetage national sera une œuvre collective ou ne sera pas.



Mesdames et Messieurs, malgré la compassion et la bonne volonté de la communauté internationale, manifestées à travers l'annulation de la dette externe d'Haïti et le volontarisme du président Bill Clinton, l'histoire nous enseigne que seules des élites nationales responsables et visionnaires peuvent contourner les contraintes et saisir les opportunités qu'offrent les contextes national et international. En d'autres termes, il est de la responsabilité des élites haïtiennes de l'intérieur et de l'extérieur de freiner la dégringolade et de réorienter le cours des événements. Dans cette perspective, et face à la gravité de la situation et à l'urgence de l'heure, cette RENCONTRE PATRIOTIQUE DE SAUVETAGE NATIONAL vise le recouvrement de notre souveraineté nationale et doit conduire à l'adoption d'une politique de renouveau national. Celle-ci implique la définition d'une stratégie de lutte et l'élaboration d'un projet de société articulé nous permettant de rompre avec l'arriération et l'archaïsme, en vue de lancer le pays sur la voie de la modernisation politique, économique et sociale.



Mesdames et Messieurs, la nécessité de regrouper les Haïtiens de l'intérieur et de la diaspora, dans un véritable coude à coude fraternel, pour les aider à jouer leur partition dans le grand KONBIT souhaité, l'obligation de recouvrer la souveraineté de notre pays et la définition d'une stratégie de lutte contre l'impunité, la corruption, la violence, la misère, le chômage, l'exclusion et le phénomène de désespoir collectif constituent les principaux objectifs de cette RENCONTRE DE SAUVETAGE NATIONAL, de même que notre boussole et nos priorités. Dans cette logique, vous êtes invités, Mesdames et Messieurs, à produire une réflexion rigoureuse sur les grandes questions stratégiques d'intérêt national. La rencontre du 28 au 30 août 2009, chers compatriotes, est un forum réunissant diverses sensibilités de l'intelligentsia haïtienne, des membres de l'élite politique et économique du pays autour des problèmes d'envergure nationale.



Les assises de Santo Domingo dont vous êtes à la fois acteurs et témoins, Mesdames et Messieurs, sont une rencontre historique. Historique par la composition des personnalités qui y prennent part et par les thématiques sur lesquelles vous êtes invités à débattre et à discuter. Par l'ampleur et la portée du document de synthèse qui sortira de ces deux matinées de réflexion inter haïtienne, la Rencontre Patriotique pour une Stratégie de Sauvetage National est appelée à tracer les voies pour les générations futures dans des périodes difficiles de la vie nationale.



Chers compatriotes, la société haïtienne est en crise depuis deux décennies. Cette crise traverse notre Nation dans toutes ses composantes. Elle hypothèque déjà l'avenir d'une bonne partie de la génération née d'après 86. Le pays a payé un lourd tribut pour arriver à la démocratie mais faute d'entrepreneurs politiques clairvoyants et de stratèges à la hauteur des enjeux nationaux, la Nation n'a pas su bénéficier pleinement des avancées et des conquêtes de 1986 et de 1990. Depuis plus de 20 ans, les élites nationales cherchent des solutions à la sauvette en évitant d'aborder les vraies questions d'intérêt national. Je le dis et je le crois, à partir de la concertation patriotique de Santo Domingo, ce temps est derrière nous !!!



Aujourd'hui, il nous est indispensable de nous asseoir autour d'une table pour identifier les problèmes réels, les atouts du pays et trouver ensemble des solutions aux problèmes entravant le développement national. S'asseoir autour d'une table, c'est ce que nous faisons maintenant. Trouver des solutions réalistes aux problèmes d'intérêt national, c'est ce que la Nation attend de nous lors de cette rencontre patriotique. Chers compatriotes de l'intérieur et de l'extérieur, notre génération a l'impérieuse obligation de tracer les voies d'unité durable et d'entente nationale pour bâtir une société haïtienne entreprenante, juste et prospère en vue de permettre à notre pays de sortir définitivement de la crise à facette multiple dans laquelle il s'est plongé depuis des années. En dépit de la crise politique, économique, environnementale et sociétale que traverse notre pays, les pistes de solutions qui vont se dégager de vos interventions au cours de ce colloque vont prouver au peuple haïtien et à la communauté internationale que les élites nationales de l'intérieur et de l'extérieur peuvent se ressaisir à tant et se montrer à la hauteur des exigences du moment et qu'elles sont prêtes à relever les défis du XXIe siècle.



Mesdames et Messieurs les participants, tout en vous renouvelant mes sincères remerciements, et tout en exprimant ma profonde gratitude a la Ligue des pasteurs et associations de Pasteurs, je vous encourage à travailler ensemble durant ces deux jours dans le but de produire des réflexions qui serviront à l'élaboration d'un PLAN DE SAUVETAGE NATIONAL, OUTIL INDISPENSABLE à la grandeur de la patrie commune et à la prospérité de la Nation haïtienne !!! Merci



Rudolph Henry Boulos, Sénateur de la République



Prévisions faite pour la tempete Erika par rapport à la ville du Cap

Pour votre information

The approximate Closest Point of Approach (CPA) is located near 21.4N, 70.9W or about 147.0 miles (236.6 km) from your location. The estimated time of when the center of the storm will be at that location is in about 70.9 hours (Sunday, September 6 at 9:54AM AST).

Approximativement si la tempête poursuit la trajectoire prévue, elle sera à 236.6km en face de la Ville du Cap-Haitien le dimanche 6 septembre à 9heure 54 AM.
elle sera alors redevenue, selon les previsions, une simple depression tropicale

Gabriel Archange Leon
Cap-Haitien, +509 3721 0665

Bonne journée

mercredi 2 septembre 2009

Bulletin special # 1 Tempête tropicale Erika


Bulletin spécial # 1 de Pré-alerte

Mercredi 02 septembre 2009

Pré-alerte jaune, aux conditions de fortes pluies, aux Coups de vents violents et aux grosses mers du Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD)

Le système perturbé au large des petites Antilles est passé directement au stade de tempête tropicale « ERIKA » hier après-midi. Les modèles de trajectoires nous montrent pour l'instant que le centre de la tempête serait à environ 240km au nord du Cap-Haitien dans la nuit du samedi. Toutefois, Les régions nord et centre du pays pourraient être concernées surtout par les effets indirectes d'Erika.

En conséquence, le SPGRD annonce, ce mercredi 02 septembre 2009 à 10h Am, l'activation du plan d'urgence à la phase pré-alerte 1 (plus de 3 jours avant le début probable d'impact) au niveau de vigilance jaune(i.e. risque d'impact d'intensité peu violent à violent) par rapport aux fortes pluies, aux Coups de vents violents, aux grosses mers dans le Plan National de Gestion des Risques et des Désastres(PNGRD) et annonce aussi la mise en place des activités préventives liées à cette phase. Le SPGRD pourrait passer au niveau de vigilance orange dans les prochaines 24 heures si toutefois la menace se précise.

En effet, à 10h ce matin, le centre de la tempête tropicale « Erika » est localisé à 16.5 degrés de latitude nord et 60.4 degrés de longitude ouest soit à environ km à l'est des petites Antilles. « Erika » se déplace vers l'ouest à 17km/h. Un changement de direction du vent vers ouest nord-ouest est probable en fin de journée. Les vents max atteignent 65 km/h avec des rafales supérieurs. La pression centrale est de 1008 hectopascal. Les vents de tempête soufflent sur un rayon de 165 km notamment au nord du centre de la tempête.

Consignes de sécurité pour le niveau de « vigilance jaune » en phase de pré-ALERTE#1:

. Rester vigilant et se tenir informé de l'évolution du phénomène en restant à l'écoute des bulletins d'information météorologique

. Mettre hors d'eau tout ce qui peut être endommagé en cas d'inondation.

Vérifier les réserves nécessaires (alimentation, eau, bougies, piles, médicaments…).

Prochain bulletin mercredi 02 septembre 2009 à 5h pm


Jacquet Jackson, prévisionniste au CNM