jeudi 11 février 2010

Rebattre les cartes après le 12 janvier

Suzy Castor

Centre de Recherche et de Formation

Economique et Social pour le Développement

(CRESFED)


A la mémoire du professeur Jean Anil Louis-Juste

vilement assassiné, quelques heures avant le séisme


Nous sommes tous des rescapés du 12 janvier 2010. Trente trois secondes de ce tremblement de terre d’une magnitude de 7 degré sur l’échelle de Richter accuse un bilan catastrophique : 200 000 morts, 250,000 blessés, les plus de 4 000 mutilés physiques, des millions de traumatisés psychologiques, 1,5 million de nouveaux sans logis, plus de 500 000 de déplacés, des pertes matérielles et des drames à dimension individuelle, familiale, organisationnelle et nationale.


Un tremblement de terre bouleversant

Chaque haïtien de la zone métropolitaine et des communes avoisinantes a gravé dans sa mémoire ce moment, de l’espace d’un cillement qui lui a laissé des traces indélébiles. On se rappelle dans les moindres détails les faits et les sensations de ce moment…. On réfléchit encore sur cette minute, sur cette décision, sur ce geste qui a été fait ou qui n’a pas été fait et qui a scellé la différence entre la vie et la mort…Nous poursuivent avec ténacité, les appels sans écho dans la recherche d’un être cher, l’espoir même devant l’évidence, l’angoisse de ne pouvoir sortir vivant ceux qui communiquent encore sous les décombres, l’effondrement de maisons, d’édifices, de maisonnettes, fruit de tant de sacrifices, qui ont emporté sans appel, les souvenirs de toute une vie, le regard hagard des survivants exprimant leur désarroi et leurs interrogations … Les pertes immatérielles encore impossibles à évaluer, approfondit encore davantage le vide que nous ressentons tous.. La découverte de l’horreur, qui avec pudeur ou comme effet de théâtre, s’est révélée et se révèle encore a nous, peu a peu, dans toute sa dimension…Et la vie doit continuer malgré les frustrations, les peines, les carences de toute sortes et surtout le gouffre de l’absence d’êtres chers, avec ces blessures vives ou cette tristesse ténue qui nous enveloppe.


Chapeau a la solidarité inter haïtienne! Si malgré l’absence du gouvernement, de la MINUSTAH, de la police nationale, des pompiers, de l’aide internationale, le pays a pu survivre du chaos des quatre longs…longs, premiers jours; si le feu et violence ne se sont pas immédiatement donnés rendez-vous lors cette catastrophe naturelle; si, malgré tout, la vie a continué et s’est organisée, c’est grâce a cette solidarité et même à l’héroïsme d’un grand nombre d’Haïtiens, de tous âges et de toutes les catégories sociales. En dehors de toute organisation, avec littéralement les mains nues, des brigades de citoyens et de secouriste bénévoles se sont constituées pour le sauvetage des survivants sous les décombres ou pour assister les blessés avec peu de moyens et beaucoup d’ingéniosité. Des draps blancs, surgis on ne sait d’où, ont vainement essayé de donner une certaine dignité à ces milliers de cadavres de parents, d’amis ou simplement d’inconnus.


Au milieu de cet effondrement apocalyptique de la ville et des symboles de l’Etat, beaucoup, peut-être avec naïveté et même ingénuité, nous nous sommes mis a rêver de voir au petit matin du 13 janvier, le Président, debout devant le palais national fortement ébréché, accompagné du gouvernement et de tous les anciens présidents de la république qui ont vécu dans leur chair les affres de ces secondes. Nous désirions tellement, dans cette nouvelle épreuve entendre une adresse à la nation, appelant à resserrer les rangs, à mobiliser toutes les forces pour sauver la patrie en danger, annoncer immédiatement certaines mesures d’appui avec nos faibles moyens, rappeler que nous formons une seule nation et un seul pays, et affirmer avec conviction que dans cette nouvelle étape de notre vie de peuple rien ne saurait continuer comme avant le 12 janvier…Dommage!


Nous nous découvrons devant le représentant spécial des NNUU, Heidi Annabi, les environ 200 professionnels chevronnés ou jeunes, civils ou militaires provenant de 25 pays, fauchés dans le cadre de leur mission internationale. La clameur de la solidarité des gouvernements et des peuples s’est élevée de façon extraordinaire. La chaleur des amis de l’extérieur nous a communiqué à tout moment beaucoup de force. Les voix de la voisine République Dominicaine, de Cuba, de l’Amérique du Nord, du Canada, de l’Amérique Latine, de l’Europe et des quatre coins du monde ont communié intensément avec Haïti dans sa douleur, et se sont mis immédiatement à la recherche d’une expression active d’appui à ce pays frère.


La toute première phase du post séisme, le sauvetage des survivants sous les décombres, est dépassée. Même s’il y a eu des faits incroyables comme celui d’un bébé sorti vivant après 10 jours des entrailles d’un édifice écroulé ou de survivants rescapés après 14 jours, à l’heure actuelle, on peut affirmer qu’il n’y a plus de vie sous les décombres. Alors, commence la longue route d’une nouvelle étape de l’urgence, de la réhabilitation et de la reconstruction immédiate, à court et moyen terme


Les destructions matérielles ont atteint des niveaux insoupçonnés. La remise en état des édifices publics, (entre autres les palais présidentiel, législatif et de justice, les ministères etc.) des écoles, des églises, maisons de commerce, usines, des maisons privées tant dans les bidonvilles que dans les quartiers de la classe moyenne ou de la bourgeoisie, des infrastructures détruits, et j’en passe, réclameront d’immenses moyens financiers. Les pertes en vie humaine représentent le plus lourd bilan car, chaque vie est irremplaçable. Cependant, on ne saurait ne pas souligner la disparition des centaines de cadres expérimentés ou de fonctionnaires entrainés de la structure permanente de la fonction publique. En outre, l’immédiat exode massif a drainé vers l’extérieur, peut-être de manière définitive, des milliers de professionnels, de jeunes universitaires, étudiants et écoliers. Le manque de ressources humaines dont souffre Haïti, accéléré à partir du 12 janvier, aura un fort impact sur le futur de la nation.


Un million et demi de sans logis; des sources de travail dans les secteurs formels et informels volatilisées. Les retombées du séisme, loin de se circonscrire à la zone métropolitaine, ont profondément atteint tout le pays. En effet, la macrocéphalie de Port-au-Prince, avec sa population impossible à gérer, a déversé spontanément d’abord, puis encouragé par le gouvernement près de 500 000 de réfugiés sur les provinces. Ainsi a été mise à nu l’absence de logements, d’infrastructures, de services et les grandes limitations administratives, financières de nos villes. Pointent déjà virtuellement, des problèmes encore plus grands, inhérents à cette nouvelle situation, si dès maintenant les dispositions adéquates pour les éviter ne sont immédiatement prises et appliquées. Spontanément la décentralisation s’impose. Mais comment la gérer?


Tout change pour les acteurs

Cette catastrophe dépassant en magnitude tout ce que l’on pourrait imaginer a été révélateur des défaillances politiques et sociales. Car, depuis déjà longtemps les mises en garde répétées des spécialistes et non spécialistes laissaient présager le pire si aucune mesure n’était adoptée. La construction sauvage des riches villas et des misérables maisonnettes flanqués sur les flancs des montagnes ou la multiplication des villes misères couchées dans le lit des nombreuses ravines, défiant toutes les règles de construction et d’urbanisme; l’insalubrité, la déforestation, l’exploitation effrénée des carrières de sables du morne Hôpital, formaient l’ensemble de conditions d’une mort annoncée de la zone métropolitaine.


La solution des problèmes, il est vrai, en revient à tous les citoyens mais elle incombe en premier lieu aux pouvoirs publics. Au moment du séisme, si bien même, nous acceptons d’accorder au président et à ses ministres le bénéfice de la stupeur paralysante du premier moment – incontestablement inacceptable pour des dirigeants- il est grand temps de sentir la prise en mains de la situation par l’État et l’adoption de mesures exigées par la nouvelle situation. L’incapacité de nos dirigeants dans la prévision et la gestion de catastrophe ainsi que leur complète dépendance de l’aide attendue de l’étranger ont été claires. Aucune orientation pour la gestion de l’aide humanitaire, aucun plan d’urgence ….Si depuis le 16 janvier, certaines mesures peu à peu sont adoptées, il n’en reste pas moins vrai que le plan stratégique gouvernemental cohérent pour lancer le pays sur la voie de la reconstruction et surtout l’appel à toutes les forces vives de la nation, rejetant toute position de clans et d’intérêts de groupes n’ont pas encore été lancé jusqu'à date.


Nous avons élu un président pour cinq ans et son mandat se termine le 7 février 2011, soit trois cent soixante quatorze jours après ce 12 janvier! Un ressaisissement réel du président et du gouvernement s’impose, sinon, l’aiguillon des pressions de la population devra les obliger à prendre les mesures indispensables, dont quelques-unes peuvent être impopulaires. A la hauteur de ce tournant historique le président devra définir son rôle, manifester son leadership et assurer la conduite du pays. S’impose pour lui, la nécessité de ressouder la nation, d’orienter la vision de la construction et reconstruction de nos infrastructures et structures et de projeter l’avenir. Il doit assumer, le cas échéant, le remaniement du gouvernement actuel, et prendre l’initiative de soumettre formellement une proposition aux partis politiques, aux divers secteurs de la société civile et à la population en général.


Peut-être n’est-il pas faux d’affirmer que le plus difficile nous attend et que la reconstruction et construction, greffées sur notre longue crise structurelle, seront longues…Les partis politiques et la société civile organisée, qui malgré vents et marées, incompréhensions, avances et reculs ont réalisé la lourde tache de leur structuration, doivent aborder, de façon consensuelle avec le gouvernement, cette conjoncture qui exige beaucoup de vision, de sacrifices, de dépassement de soi .


La faiblesse des partis politiques est patente. Le mouvement de regroupements initié (enfin!) depuis quelques temps, a trouvé un catalyseur pour arriver à offrir, malgré les intérêts différents, une alternative à la nation. Absents durant l’immédiat post cataclysme, ils doivent se construire dans un « macornage » avec la population, particulièrement en ce moment d’extrême souffrance, faire connaître leur programme et leur projet de société dans un langage accessible à tous les secteurs, car dans le monde contemporain, la communication demeure un instrument primordial. Convertis en interlocuteurs obligés de l’exécutif et de l’international, leurs propositions (par exemple les 16 points présentés par l’Alternative) et leur mise en garde constructive devront orienter, toujours dans l’intérêt de la nation, l’adoption de mesures et contribuer a la solution des problèmes cruciaux du pays.


La société civile organisée a été aussi absente et elle est aussi faible. Ce post séisme lui offre l’occasion de se dynamiser, de s’organiser en secteurs pour offrir des propositions de solutions, capables d’assurer la bonne marche de la reconstruction dans ses différents aspects. La synergie constructive avec les partis politiques ouvrira la voie à des discussions fructueuses, des orientations judicieuses, et la pleine participation à cette entreprise qui, au-delà de ses contours matériels comporte l’accouchement d’une nouvelle société. Car, ici, nul ne doit se tromper. Rien ne pourra être comme avant le l2 janvier. Pour sortir de cette crise multiforme qui affecte depuis si longtemps la société haïtienne, les ruptures plus que jamais sont obligatoires. Au long de ce parcours se construira le leadership individuel et collectif indispensable qui nous fait tellement défaut.


Il faut le répéter, Haïti ne peut faire face efficacement ni à l’urgence de la catastrophe ni à la reconstruction sans l’aide de l’internationale qui s’est d’ailleurs manifestée de façon multiforme et a été extraordinaire et émouvante …. Il s’est même crée des situations inédites comme le cas de Cuba qui a ouvert son espace aérien aux avions militaires américains…. La militarisation de l’aide humanitaire, et l’arrivée dominante –exagérée et irritante même- des 16 000 marines américains pour accompagner l’aide humanitaire fait réfléchir et soulève bien des soupçons, ce qui, cependant, ne nous autorise pas à partager l’opinion de ceux qui parlent d’occupation, à moins qu’il y ait des données encore inconnues des haïtiens en général. Il y a eu certes des dérapages dès les premiers jours en ce qui a trait à la gestion de l’aéroport et les protestations en particulier de la France, Cuba et Brésil, ou au sujet des modalités de distribution de l’aide. Malgré les voix qui réclament le protectorat ou l’occupation d’Haïti, on pourrait penser que le nouvel ordre mondial ne se prête pas à un tel comportement en Amérique Latine.


Cependant, une réalité saute aux yeux. Le vide provoqué par l’absence de l’Etat et du gouvernement a alimenté la tutelle larvée que vit Haïti. Omniprésente et omnipuissante, la communauté internationale dans ses diverses composantes, (ambassades, institutions internationales civiles ou militaires, ONG étrangères), très souvent se trouvent désarmée face à ce vide. Mais malheureusement. Plusieurs d’entre eux, en profitent pour agir comme bon leur semble. Encore une fois, l’après 12 janvier offre l’occasion de rectifier le tir. En coordination avec les partis politiques et la société civile, le pouvoir haïtien peut devenir un interlocuteur valide, avec un plan stratégique pour orienter comme il se doit une coopération normale. Seulement ainsi nous pourrons éviter l’aggravation de la situation de dépendance et donner son vrai sens à la coopération internationale.


Il est bon de signaler qu’Haïti pour des raisons historiques ou autres, joue un rôle particulier dans la politique interne de trois pays. La politique américaine, traditionnellement hétérogène, pourrait y opposer la vision du Pentagone et celle de l’Exécutif. Le succès ou l’échec de cette sortie post séisme aurait des retombées sur les choix du président Obama. D’autre part, le président Leonel Fernandez en République Dominicaine, en adoptant avec célérité et promptitude dans la circonstance une politique qui cherche à ouvrir une nouvelle page dans les relations hatiano-dominicaines, semble avoir pris de court les « nationalistes » dominicains. Il faudra suivre avec attention cette nouvelle configuration qui se dessine. . Enfin, le Brésil du résident Ignacio Lula, dans l’affirmation de sa politique internationale, a misé sur Haïti avec en plus le renforcement fraternel des liens culturels et afro américains qui unissent les deux pays. .


Il faut rebattre les cartes

Les grands désastres peuvent provoquer de grandes secousses politiques et sociales et ils représentent souvent, un tournant dans la vie des peuples. Le séisme de 1972 de Managua (Nicaragua) avec un lourd bilan de destruction de la ville et environ 6000 morts et 20 000 blessés, a provoqué un vrai tremblement de terre politique pour le régime somoziste qui n’a pas été à la hauteur de la situation. Ainsi, la crise nationale s’est aiguisée et a contribué à renforcer le mouvement sandiniste qui s’engagea sur la route du triomphe de juillet l979. De même, La gestion inadéquate du violent tremblement de terre qui a détruit en septembre l985, le centre ville de Mexico, a marqué aussi le début de la perte d’hégémonie du PRI qui, sanctionné au cours des élections de l988, connut son premier échec électoral en 2000 avec la perte du pouvoir après un « règne» de plus de 71 ans. On pourrait aussi citer l’évolution de la situation suite au tremblement de terre au Guatemala en septembre 1976 ; l’avalanche de boue du volcan du Nevado de Ruiz en Colombie en novembre 1985 ; le séisme du Salvador en janvier 2001 ; et enfin, l’ouragan Katerina en New Orléans, en août 2005, a eu une forte répercussion sur le gouvernement de Bush et le parti républicain aux Etats Unis. En Haiti, dans la gestion de l’urgence du post tremblement de terre, si les 6oo camps de refugies levés spontanément dans la zone métropolitaine et les problèmes des refugiés en province ne sont attendus avec efficacité, les explosions sociales, rapidement converties en émeutes politiques, peuvent être à craindre.


Il est vrai que, dans ce tournant, les mesures de redressement sont plus difficiles. Avec la perte, en grande partie, du peu que nous avions, le pays se retrouve sinistré. Des couches encore plus nombreuses de la population seront dans le dénuement le plus complet, et, les disparités sociales se creuseront davantage. Mais aussi s’offre à nous une opportunité. Nous souhaitons ardemment, que ce 12 janvier marque le moment d’un nouveau départ pour notre nation. Cependant, nous ne devons pas cacher que les opportunités n’accouchent pas toujours d’une vie nouvelle. Dans notre histoire récente, les conjonctures porteuses d’espoirs de l986, 1991 et 2004 ont été des rendez-vous manqués qui ont marqués les vicissitudes et la prolongation de la crise de la transition haïtienne des 24 dernières années. Les opportunités n’arriveront pas à se concrétiser spontanément, pour se transformer en réalité, elles exigent des conditions et des actions.


La route sera longue et peut être très difficile avec les caractéristiques de notre évolution récente : le laissez Grenen, l’absence d’Etat, l’auto satisfecit, le chire pits, la corruption, l’incapacité d’une concertation, l’exclusion sociale et le calice bu jusqu'à la lie d’être toujours cité comme le pays le plus pauvre, le plus corrompu, le plus dépendant, le plus incapable etc. La continuité nous conduira à l’abîme. Plusieurs citoyens, en considérant le comportement actuel de certains acteurs clés du moment s’interrogent, avec angoisse et doutent du rêve d’une reconstruction grandiose, profitant de l’opportunité pour une entrée d’Haïti dans le XXI siècle avec une population debout et unie impliquant de l’État haïtien aux gouvernements étrangers, du secteur privé à la diaspora haïtienne, des ONG aux secteurs populaires et de la classe moyenne. Ou, au contraire allons-nous nous installer dans une anormalité convertie en normalité, comme dans les cas de Gonaïves ou de Fonds Verrettes?


Une fois partis les journalistes des grandes chaines internationales et éteintes les lumières des cameras sur Haïti, d’autres évènements attireront l’attention du monde et occuperont l’actualité internationale. Le momentum Haïti s’évanouira petit à petit. Mais la coopération internationale et la solidarité des amis d’Haïti resteront fermes. Cependant, les meilleures initiatives, qui sans nul doute peuvent être bonnes en soi- nomination de Bill Clinton envoyé spécial des Nations Unis en Haïti et chef de la reconstruction; diverses conférences des bailleurs de fonds à l’extérieur; les consortiums des pays amis; les milliards de dollars recueillis pour la reconstruction, la constitution de fonds pour le développement de l’éducation, la santé etc-, faute d’un interlocuteur valable se réaliseront sans l’acteur haïtien et ne pourront donner ni son vrai sens ni sa profondeur à cette reconstruction. En effet, si des changements de conception, comportement et mentalités ne se réalisent, la reconstruction physique du pays, dans le meilleur des cas, sera l’œuvre, PEUT-ÊTRE de l’internationale qui se substituera à l’Etat haïtien.


A 206 années de la conquête de l’indépendance, il incombe aux haïtiens de faire face à cette lourde responsabilité historique de convertir une opportunité en réalité : la refondation d’une nation qui avec dignité reprendra sa place dans le concert des nations et réalisera le rêve bicentenaire qui a traversé toute notre histoire de peuple, la pleine citoyenneté pour tous les haïtiens.


6 février 2010

Une pensée et des prières en mémoire des victimes du 12 janvier 2010.

Nous demandons à tous les haïtiens du monde entier

De prendre cinq minutes, le 12 Février, de 4hres 50 a 4hres 55,

De se mettre à genoux et de prie le Seigneur.

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Dieu Tout-Puissant, Notre Père,

Dans notre désarroi et notre grande tristesse,

Nous implorons Ta Miséricorde et Ta Compassion.

Nous te demandons d'envelopper de ton manteau de Paix et de Réconfort,

Ceux qui ont perdu leurs êtres chers et leurs biens matériels.

Donne-nous la force et le courage nécessaires

A la reconstruction d'une Haïti où tous les haïtiens vivront comme des frères et sœurs qui s’aiment

Quelles que soient leurs différences.

Nous te le demandons au Nom de ton Fils Jésus-Christ. Amen
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Faites circuler cette prière, envoyer-la partout,

Imprimez-la pour ceux qui n'ont pas accès à l’Internet.

LA PRIERE TOUCHE LES MAINS QUI SOUTIENNENT LE MONDE

RESEAU CITADELLE PARTAGE AVEC SES ELECTEURS, SPECIALEMENT LES JOURNALISTES, DES INFORMATIONS ET SONS RECUS DU MINISTERE DE LA CULTURE.

AYITI TRANBLEMAN TE

1-

Mwa me se limit gouvenman an bay tet li pou chanje kondisyon lojman moun yo nan lari a


Soti jodi a pou rive mwa me, gouvenman ayisyen an, daprè strateji li, ap anmezi pou ofri yon milyon san mil moun ki nan lari a yon sitiyasyon pi akseptab pase sa yo ye jodi a, selon enjenyè Charles Clermont kap dirije sou komisyon abri pwovizwa yo.


Enjenyè Clermont eksplike sitiyasyon pi akseptab sa vle di bon kondisyon sekirite sinistre yo kont lapli, move maladi ak lot ankò.


Paralèlman enjenyè spesyalis stikti a fè konnen sou 200 mil tant yo solisite nan entènasyonal la se 49 mil 198 yap rive jwenn antou. Li presize gen 15 mil nan tant sa yo ki déjà sou plas.


Aprè randevou mwa me a, mesye Clermont fè konprann y`ap mete strikti an plas pou tabli lojman tranzisyon yo kap pèmèt abrite sinistre yo pandan 5 lane.


Charles Clermont (SON)


2-

12 fevriye : jounen komemorativ ofisyèl dèy an ayiti


Vandredi 12 fevriye kap vini la, gouvènman ayisyen an pran dispozisyon pou salye memwa tout viktim tranbleman tè mwa janvye a, selon minis enteryè ak kolektivite tèritoryal la, Paul Antoine Bien-Aime.


Nan lakou lekòl enfimyè inivèsite Notre Dame nan, Pako, divès pèsonalite nan leta a ak sosyete sivil la spesyalman sektè relijye a ap prezan pou yon seremoni relijyez ofisyèl ekimenik maten 12 fevriye a.


Minis Bien-Aime envite tout moun nan popilasyon mennen aktivite komemorativ pa yo nan sans solidarite nasyonal nou gen bezwen an.


Paul Antoine Bien-Aime (SON)


--
Jean Venel CASSEUS
Communicateur Social
(509) 34540501 (Haiti)
(718) 5772687 (USA)

mercredi 10 février 2010

Lettre ouverte à la Croix rouge mondiale, aux Nations –Unies et au climatologue haïtien Jean Saint-vil.

Opération <>


Bien chers amis d’Haïti.

On dit souvent pour s’encourager en Haïti : après la pluie. Le BEAU TEMPS. Pourtant, les derniers évènements survenus dans l’ancienne Perle des Antilles : le séisme SAN NOM et son cortège de misère ne nous permettent pas de voir venir de si tôt ce beau temps ESPERE. En effet d’ après les prévisions météorologiques de la zone des Caraïbes, la saison des cyclones et des pluies arrivent bientôt. Je sais que c’est pour vous qui vivez en Haïti une vérité de la palisse. Mais je me permets de vous le rappeler.car, étant sur la ligne de front ; avec un certain pouvoir d’action ou d’influence, je vous prie d’agir vite et même très vite pour éviter une autre catastrophe et épargner ainsi la population de calamités plus coriaces encore que celles que nous avons vécues jusqu’ ici.


Les leçons d’un passé récent

Il n’y a pas bien longtemps, avril 2009, Patrick Metellus ,dans un rapport rédigé pour le compte d’une organisation internationale bien connue à Port-au-prince, relate ce qui a été fait pour prévenir les inondations, dans quelques bas-quartiers de la ville. Sur seulement deux semaines de travaux intensifs, des équipes de travail ont déblayé les canaux d’écoulement des eaux usées et de pluie de toute la zone Nord de la capitale, une zone inondable occupée par une population d’environ 300.000 habitants. Il s’agit bien de Cité Soleil, ce grand laboratoire de tout-ce-qui-vient-passe. Si cela vous dit quelque chose, les canaux St. Georges, Lumière et les nombreux ravins auxiliaires ont été déblayés. Il n’est pas dit dans ce rapport si l’expérience a été faite dans d’autres zones inondables de Port-au-prince. Je pense notamment à l’immense zone de Bizoton, Diquini et Carrefour, au Sud de Port-au-prince, où vivent plus de 300000 habitants. Un grand nombre de ravines sillonnent cette zone et de petites habitations de fortune sont construites tout le long avec des matériaux récupérés. C était, du moins, la situation, à mon dernier passage à Port-Au-Prince, qui date déjà de quelques années. Or, nous sommes rendus aujourd’hui aux lendemains du séisme dévastateur du 12, 13,14, 15… janvier2010. Il est certains que toutes les zones que j’ai citées et dont je me rappelle bien la topographie ont été démolies et/ou fragilisées par les contractions terrestres. Il y aurait donc un important travail de déblaiement à faire pour réduire l’ampleur de prévisibles dégâts.


Quoi faire dans l’immédiat…

Aujourd’hui,je veux attirer l’attention des autorités haïtiennes,de la Croix-Rouge mondiale, des ONG et de l’ ONU sur toute les zônes résidentielles qui s’ étirent le long du Canal Bois-de-Chène : du piémont jusqu’ à l’embouchure de Port-au-prince. Il faut organiser le déblaiement avec les résidents mêmes de ces quartiers constamment menacés.


La même chose doit être faite à Carrefour-Feuille, Fontamara,

Bois Dioute, Bergamote, Mahottière et Charpentier à Bizoton.


Et ailleurs à la capitale ; au Cap-Haïtien, en contre-bas des mornes Lory et Haut-du-Cap et dans les autres villes de province –il faut bien le dire- qui font aussi partie de la REPUBLIQUE D’HAITI.


Scénarios de dégâts possibles

Si l’on se réfère aux dégâts d’eaux qui sont la conséquence rationnelle de tsunamis ou d’inondations de moindres importances, de nombreux rapports d’ONG font état de propagations d’épidémies, de malnutrition et d’affections liées au choc post-traumatique; et ceci, malgré l’aide massive de la communauté internationale. Si vous vous référez à vos propres rapports (de la Croix-Rouge) sur les tsunamis des archipels sud- asiatiques et indonésiens, la liste de choses à observer est longue. Elle pourrait servir de balise à une action plus efficace en Haïti. Vous y trouverez, certes, d’autres difficultés avec lesquelles votre courage et votre professionnalisme devront composer.


J’ose vous rappeler ces choses, car pour l’être humain fragile que nous sommes, notre champ de perception subit aussi le choc du à l’incapacité de tout faire pour réduire la misère des rescapés.


Direction des travaux

Etant donné l’urgence des choses,il serait irresponsable d’ attendre un décret gouvernemental. Les fonctionnaires de bonne foi rejoindront au travail l’ONU, la Croix Rouge et les ONG qui auront pris l’initiative de ce GRAND KOUMBITE NATIONAL, que dis-je ? INTERNATIONAL. Je vous invite, je nous invite : d’une part, ceux qui sont déjà sur le terrain à prendre les contacts avec les instances onusiennes, le premier ministre Bellerive et les ONG pour fournir l’équipement, établir un agenda pour le financement et la mise en œuvre des travaux ; quant’ à ceux et celles qui sont hors d’Haïti, je les invite à continuer à travailler multisque modis-tout sayo ka fè- pour RECONSTRUIRE NOTRE COIN DE PAYS.


Chacun a quelque chose qu’il peut faire maintenant. Pensez-y bien !

SE NOU-MENM ANSANM KI POU FE LISTWA KOUNYE A…


Jean-Marie Leroy

Géographe retraité

Courriel: jeanmaxleroy@yahoo.fr

CEDH CHERCHE UN CONTAINEUR DE 20 PIEDS POUR SES ARCHIVES AVANT LA PLUIE.

O-R

O N È - R E S P È H O N N E U R - R E S P E C T

Sant Ekimenik Dwa pou Tout Moun Centre Oecuménique des Droits Humains



Nouvelles du CEDH


après le séisme du 12 janvier


LE LOCAL QUE LE CEDH (CENTRE ŒCUMÉNIQUE DES DROITS HUMAINS) OCCUPE DEPUIS 23 ANS,A TURGEAU, 4, RUE DES MARGUERITES, S’EST EFFONDRÉ.

NOUS TRAVAILLONS A SAUVER LA BIBLIOTHÈQUE, LA DOCUMENTATION ET QUARANTE ANNÉES D’ARCHIVES. NOUS RECHERCHONS POUR CELA, AVANT QUE NE RECOMMENCENT LES PLUIES, UN CONTAINEUR DE 20 PIEDS.

NAP KENBE.


4, Rue des Marguerites, Port-au-Prince, Haïti**Email:cedh@cedh-haiti.org*** Tel : (509) 245-4106** (509)257-5243

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mardi 9 février 2010

Cap-Haitien : Taxes douanières sur les produits humanitaires.


Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com

Depuis environ une semaine, les acteurs de l’humanitaire, présents en Haïti en vue de porter secours aux victimes du séisme qui a détruit la capitale n’arrivent pas à passer la douane de l’Aéroport du Cap-Haitien.

On leur demande de payer des droits de douane pour des médicaments et kits alimentaires destinés aux sinistrés.

Ces volontaires venus d’Amérique du nord - en majeure partie des Etats-Unis - ou de l’Europe comprennent mal que l’Etat haïtien, incapable d’aider sa population, soit aussi cupide.

Malgré les multiples annonces du ‘‘Conseil de Gestion de Crise Post Désastre dans le Nord’’ donnant la garantie de considérations spéciales pour les produits humanitaires, la douane persiste et signe : En absence de franchise qui est un papier d’exonération accordée par le Ministère des Finances actuellement sous les décombres, il faut verser des taxes sur les produits humanitaires. Tout, après la catastrophe devrait tomber dans la catégorie de produits humanitaires : du riz jusqu'à la pate dentifrice en un mot les produits comestibles et de soins médicaux. Au port, un container venu d’Hollande est dans l’impasse avec ces genres de produits.

Des volontaires internationaux n’arrivent pas à fournir le maximum d’aide, les produits et matériels nécessaires sont restés bloqués à la douane de l’aéroport du Cap-Haitien. Ce qui donne une idée de la morale de l’Etat qui nous dirige et qui se dit capable de diriger la reconstruction d’Haïti avec l’argent de la communauté internationale.

Beaucoup d’observateurs avisés s’interrogent sur le bien-fondé et les motifs des mesures d’urgence instaurées par le gouvernement en place. Autant de confusion et d’ambigüité qui réduisent a néant la crédibilité des dirigeants et aggravent la situation des survivants.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 février 2010, 18 hres 33.

Reprise des activités commerciales dans le port du Cap-Haitien : Cessons de rêver Plan Marshall!

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com

Près d’un mois après la catastrophe qui a détruit la capitale ravageant ainsi l’économie haïtienne, deux bateaux commerciaux ont enfin payé une visite au port du Cap-Haitien. Le « Sante Manna » est arrivé avec à son bord plus de 70 containers pour la plupart destinés aux organisations humanitaires tandis que le « UBC Mariel » avait à son bord plus de 6,000 tonnes de riz dont une importante quantité finira au service des sinistrés.

Il fallait lire la joie et la fierté sur le visage des travailleurs du port de Cap-Haitien. Finalement ils vont gagner à la sueur de leur front les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins de leur famille. Dignement, ils sont contents de pouvoir travailler. Car, ils s’attendaient au pire. Depuis un mois il n’y avait pas de bateaux dans le Port du Cap-Haitien. Le gouvernement avait décidé de détourner les bateaux à destination d’Haïti vers des ports de la République Dominicaine. http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/01/le-gouvernement-haitien-choisit-les.html

Ce pour dire que la reconstruction d’Haïti passe par la libération des marchés et le développement des infrastructures économiques des villes de province. La centralisation de l’économie ne fait que tuer les investissements et empêcher le développement du marché national.

Mieux que d’appeler à la construction de plan économique pour 25 ans, comme au temps de l’Union Soviétique, la solution ne passe que par des réformes en profondeur qui naturellement attireront des investissements.

A ceux qui croient que la communauté internationale ou l’Etat corrompu d’Haïti a une solution, nous disons : Les italiens ont vécu plusieurs mois sous des tentes en 2009 suite à un séisme. Plusieurs millions de des familles ont perdu leur maison aux Etats-Unis avec la crise financière mondiale de 2008. Alors, ne croyez pas que ces étrangers en difficulté dans leur pays reconstruiront Haïti à partir d’un plan Marshall. Que dira Obama aux contribuables américains qui aussi ont perdu leurs maisons dans un séisme financier dont la magnitude reste encore à déterminer. Soyons logique et sérieux, à part la solidarité spontanée des citoyens du monde touchés ponctuellement par les images du désastre, la majorité des étrangers qui travaillent sur le dossier d’Haïti sont intéressés par le marché créé par le séisme du 12 janvier 2010. Destruction entraine reconstruction. Reconstruction implique des contrats. Dans quelques semaines on ne parlera plus d’Haïti dans la presse internationale. De la même façon qu’on oublie le Rwanda, l’ancienne Yougoslavie, la Somalie… La destruction des barrières administratives, la réforme de la justice et la sécurité sont les éléments indispensables pour une reconstruction certaine.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 février 2010, 18 hres 36.

Les TENTES recues EN DON (CADEAU) pour les sinistrés sont en train d'etre vendues.


ALERTEZ TOUS LES HAITIENS - L'ONU - LE MONDE ENTIER - FAITES CIRCULER CE QUI SUIT :


A BAS VOLEURS

Les TENTES recues EN DON (CADEAU) pour les sinistrés sont en train d'etre vendues à US$ 125 au petit peuple.... Ce peuple qui n'a pas 1 sou et dont les membres de leurs familles viennent de périr sous les décombres.


Crions A BAS CES VOLEURS CRIMINELS CRIONS AUX VOLEURS !!!

MOUVEMENT DU 9 FEVRIER : HAITI NE PEUT PAS MOURIR – AYITI PAP MOURI


9 février 2010

Figure 1: Paul Gustave Magloire
Le 12 janvier 2010 est une date que le peuple haïtien ne pourra jamais oublier. Elle va toujours nous rappeler le jour d’une grande douleur pour notre nation, mais elle devra aussi être considérée comme le premier jour de la Renaissance Haïtienne. Car, Haïti va renaître des décombres créés par le séisme le plus meurtrier de son histoire.

En effet, dans l’espace de 36 secondes, ce puissant tremblement de terre qui a secoué le pays a entrainé la mort d’environ 250,000 personnes, fait plus de 500,000 blessés et créé 1,5 million de sans logis, dans un pays où 72% de la population vivait déjà dans une misère cruelle. En plus, la majorité des édifices publics de la capitale sont détruits et les faubourgs environnants sont en ruine, ainsi que les villes de Léogane, de Grand-Goâve, de Petit-Goâve et de Jacmel. Tant de mères, de pères, de parents ont pleuré un être cher qui a disparu que le monde entier a entendu nos cris de douleurs. Et le monde entier est aussi prêt à accompagner le peuple haïtien dans un vaste effort pour l’aider à reconstruire son pays. Mais, le premier obstacle que nous avons à la réalisation de ce grand projet est la présence d’un gouvernement irresponsable, sans vision et corrompu à la tête de l’État haïtien. Si un tel gouvernement reste au pouvoir, c’est une condamnation à mort pour le peuple. Ainsi, nous demandons à ce gouvernement de quitter le pouvoir afin que vive le pays, car HAITI NE DOIT PAS MOURIR !

Le gouvernement haïtien a donné les preuves de son irresponsabilité au moment de ce désastre qui a frappé le peuple haïtien profondément.

En effet :

1- Depuis environ trois ans, d’éminents chercheurs, haïtiens et étrangers, disaient avoir noté les signes annonçant que la capitale du pays, Port-au-Prince, courait le risque d’être frappée d’un puissant tremblement de terre. C’est à ce moment pourtant que le gouvernement avait choisi de bloquer les programmes qui visaient à déconcentrer la capitale et à décentraliser le pays. Ces programmes n’auraient pas pu empêcher le séisme d’avoir lieu, mais ils auraient pu épargner des milliers de vies humaines.

2- Dans les premiers jours qui ont suivi le séisme, le gouvernement n’était visible nulle part, d’où l’impression que les principaux représentants des autorités de la république avaient tous disparu sous les décombres des édifices publics. Quand ils sont remontés à la surface, c’était pour se plaindre de leur propre problème. Même le Président de la République, René Préval, lors de sa première déclaration, se plaignait d’avoir perdu « son palais » et sa maison et n’avait pas saisis l’opportunité, de préférence, pour lancer un mot d’encouragement et de solidarité avec le peuple qu’il avait abandonné à son sort.

3- Les pays qui sont généreusement venus au secours du peuple haïtien ont été très critiqués par le chef du gouvernement et le Président en personne, au lieu d’être remerciés pour leur effort et leur dévouement. Le gouvernement n’a même pas montré qu’il avait la capacité de coordonner le secours massif qui arrivait dans le pays, en identifiant les points où ces secours devraient être délivrés aux victimes.

4- Les autorités n’avaient même pas fait un petit effort pour enregistrer les cadavres qui avaient été ramassés dans les rues et sous les décombres. Ils ont été jetés, sans façon, dans des fosses communes, au mépris de toute dignité humaine. Pourtant, des mesures simples auraient pu créer un registre des disparus. Ainsi, avant de les emporter vers la fosse, une photo aurait pu être prise de chaque cadavre à l’aide d’une petite camera digitale qui peut retenir des milliers de photos dans un microfilm. Le traitement donné aux cadavres de ces victimes, lors de ce douloureux événement, montre le très peu de considération que ce gouvernement a pour le peuple haïtien.

Le gouvernement après 18 jours n’avait pas une vision claire de la façon de sortir le pays de la crise créée par le cataclysme et permettre aux millions de personnes qui ont été affectées de reprendre une vie normale.

5- Le gouvernement n’avait pas déclaré un état d’urgence tout de suite après le cataclysme, pour faciliter la distribution des secours aux victimes. Maintenant, il ne tient pas la population informée de la façon dont il compte s’assurer que les centaines de milliers de personnes qui dorment à la belle étoile vont recevoir un abri décent pour se protéger pendant la saison pluvieuse qui arrive. Rien n’est dit, non plus, sur les soins post-crise et les supports qui seront apportés au peuple traumatisé, blessé dans son amour propre et qui est obligé de dépendre de l’assistance pour vivre. Des centaines de milliers de personnes qui s’étaient déplacés pour aller s’abriter dans les provinces reviennent déjà à la capitale, car le gouvernement n’avait pas pris des mesures appropriées pour renforcer les villes qui accueillaient ces nouveaux venus, même avec un plan minimum de leur trouver un logis adéquat et un travail temporaire.

6- Le gouvernement ne dit pas non plus à la population dans quel cadre la reconstruction du pays sera entreprise, tel que le cadre physique, le cadre économique et le cadre sociopolitique. Le président Préval et ses membres du gouvernement se contentent de répéter les termes de déconcentration et de décentralisation auxquelles ils ne croient pas et qu’ils ont toujours combattus.

L’image de corruption projetée par le gouvernement jette des doutes sur la capacité du gouvernement d’être un interlocuteur valable pour ceux qui veulent offrir de l’aide pour reconstruire le pays, et aussi sur la possibilité pour ce gouvernement de gérer avec intégrité l’aide qui lui sera confiée.

7- Car, le gouvernement est connu pour être l’un des plus corrompus du monde. Le président Préval n’engage que des copains dans son gouvernement avec qui il peut voler et piller sans aucune retenue et sans aucune honte. Les fonds de l’État qui sont placés dans les banques étrangères et qui servent à acheter des villas à l’étranger, auraient pu servir à construire les hôpitaux et les écoles dont le peuple haïtien à tant besoin.

8- La presse internationale fait état des fonds de l’État qui ont disparu et que ceux qui nous gouvernent n’ont eu aucune décence pour même s’excuser devant le peuple, mais se contentent de s’accuser l’un l’autre, comme quoi le peuple pourrait leur trouver des circonstances atténuantes. La corruption de ceux qui nous gouvernent est la plus grande honte de la nation haïtienne aujourd’hui.

9- Les membres de la communauté internationale sont obligés de constater que s’ils doivent aider à la reconstruction du pays, ils ont deux choix :

a) La première serait de travailler avec un gouvernement qui a le sens de sa responsabilité dans cette période de crise en Haïti, qui a une vision claire de l’avenir du pays et le sens des résultats à obtenir afin d’améliorer les conditions de vie du peuple haïtien, surtout des plus faibles qui sont dans le besoin. Ce gouvernement doit aussi être formé de leaders qui ont le sens du bien public et le respect des fonds qui seront alloués à Haïti.

b) Dans le cas contraire, la communauté internationale se prépare à intervenir sur le terrain sans la participation du gouvernement haïtien, jugé trop corrompu, inefficient et irresponsable. Alors, dans de tel cas, tout l’effort de reconstruction sera placé entre les mains des émissaires nommés par les organisations internationales.

Les autorités haïtiennes, à la vérité, n’ont pas encore formulé jusqu'à présent, comment elles envisagent de remettre le peuple au travail dans la reconstruction du pays, afin que le peuple ne soit pas réduit à vivre dans l’assistance à tous les niveaux, pour un très long temps. Déjà, le gouvernement a raté l’opportunité de lancer immédiatement un programme de plantation d’arbres, d’éducation de base, de création d’emplois et de support pour les gens qui avaient quitté spontanément la capitale pour aller chercher refuge dans les provinces. Ce gouvernement, s’il était responsable aurait pu demander à la communauté internationale une aide urgente pour le financement de ces programmes qui auraient encouragé les gens déplacés à rester dans les provinces et entamer ainsi la décentralisation du pays sans aucun délai.

Compte tenu de l’incapacité du gouvernement en place à prendre la situation en main afin de rétablir la confiance dans la population, les observateurs étrangers veulent arriver à la conclusion que le pays ne peut plus se gouverner lui-même. Alors, le risque de mettre le pays sous occupation étrangère devient de plus en plus évident. Ainsi, le peuple haïtien, dans les 10 départements géographiques du pays et dans la diaspora, ne peut plus continuer à accepter les manquements du gouvernement sans réagir. Si nous acceptons n’importe quoi, nous avons donné le droit à ce qu’on nous traite aussi n’importe comment. La souveraineté du pays est en danger. Donc, le gouvernement doit partir, car Haïti ne doit pas mourir en tant que nation indépendante.

Ainsi nous les membres du MOUVEMENT DU 9 FEVRIER, demandons la démission du gouvernement Préval/Bellerive dans le plus bref délai et la prise en charge du pays par un gouvernement compétent et responsable, capable d’intervenir efficacement dans les domaines qui affligent la nation et qui soit formé d’hommes et de femmes sur qui ne plane aucune suspicion de corruption. Nous exigeons que ce changement soit adopté au plus vite avant qu’il soit trop tard. Sinon, le peuple haïtien va se mobiliser partout dans le pays pour exiger le respect de cette revendication.

Ainsi, nous demandons, aussi, aux partis politiques, organisations politiques, civiques et religieuses, professionnelles et syndicales, aux leaders et personnalités de tous les secteurs du pays et de la diaspora, aux élus des deux chambres législatives, des mairies et des sections communales qui veulent adhérer au MOUVEMENT DU 9 FEVRIER de nous envoyer une note de support à l’adresse suivante :

Nous vous saluons en la patrie commune, Haïti pour toujours !

Pour le MOUVEMENT DU 9 FEVRIER
PAUL GUSTAVE MAGLOIRE
Ancien Ministre de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales d’Haïti

Haiti drug trafficking likely to rise in quake aftermath



By William B. Plowman for USA TODAY
Rescue workers pick through the rubble of a police station Jan. 14 in Port-au-Prince, Haiti. The 5,000 convicts who escaped the National Penitentiary after the Jan. 12 earthquake threaten to boost drug activity.


By Chris Hawley, USA TODAY

Chaos, a lack of jobs and thousands of escaped prisoners could cause drug trafficking to jump in Haiti, where cocaine already flows through and into the United States, law enforcement officials say.

The U.S. Justice Department says Haiti and the Dominican Republic are way stations for drugs coming to the USA from Latin America. The department says the number of drug planes landing in Haiti has been on the rise in recent years and may get worse in the earthquake's wake.
Capt. Peter Brown, who commands U.S. Coast Guard efforts in the Caribbean, said the smugglers are back at work after a brief break after the Jan. 12 quake.


On Jan. 26, a Coast Guard cutter sent to help with relief found 360 pounds of cocaine and 46 pounds of marijuana on board a Haitian freighter.

Brown says the 5,000 convicts who escaped the National Penitentiary in Haiti threaten to boost drug activity. About 1,000 of the escapees are members of gangs with drug ties, said Mark Schneider, vice president of the International Crisis Group, a Belgium-based research foundation.

"We're prepared and alert to the possibility that as Haiti is reconstructed, criminals might try to use it as a transit point," Brown said.

That could be a major setback for Haiti, where President René Préval has called drug trafficking a major threat to the country's stability.

"The chaos and desperation that have set in provide an opening that trafficking organizations will undoubtedly seek to exploit," said Cindy Arnson of the Woodrow Wilson International Center for Scholars, a Washington think tank that studies national and world affairs.

At least 12 Haitian officials, including the former national police chief, the former head of presidential security and the ex-president of the Senate, have been convicted in U.S. courts since 2004 on charges of aiding drug smugglers.


EU SUMMIT: Focuses on Haiti, economy
The leader of the 2004 uprising against former president Jean-Bertrand Aristide, Guy Philippe, is wanted by the Drug Enforcement Agency on cocaine-smuggling charges.

Drug traffickers were also behind riots in April 2008 in the city of Les Cayes, according to a report by the International Crisis Group.

Haiti is a "major transit country" for drugs: There are more than 1,100 miles of mostly unpatrolled coastline and at least 29 clandestine airstrips, the U.S. State Department said in a 2009 report.

The Haitian coast guard has only two patrol boats.

Drug planes and speedboats deliver shipments of cocaine from Venezuela and Colombia, according to the report. The drugs are then taken to Port-au-Prince or the north coast, where freighters transport them to Europe or through the Bahamas and on to Florida, the report said.
Some cocaine is taken to the Dominican Republic, which shares a 220-mile border with Haiti.

There, drug couriers smuggle it aboard flights to France, Germany or Spain.

In 2008, the U.S. military detected 23 suspected drug flights to Haiti and 91 to the Dominican Republic, and the numbers have been rising since 2006, according to the State Department.

Haitian roads are so bad that even when flights are detected, Haiti police can rarely get to the landing sites in time to catch the shipments.

"Haiti has always been a weak link against drug trafficking," said Ivelaw Griffith, an expert on crime in the Caribbean at the City University of New York.

"It's a grave situation, and it's going to get graver, because people are now going to be even more susceptible to whatever corrupting forces are out there," Griffith said.

The United States has pledged $7.9 million to improve Haiti's coast guard and anti-drug agency as part of the Mérida Initiative, a multinational anti-drug aid package.

Some say that is not enough given the earthquake.

"There wasn't much law enforcement to begin with, and now there's even less," said Robert Perito, director of the Haiti program at the U.S. Institute of Peace, a Washington think tank that promotes conflict resolution.

"Right now we've got (foreign) military crawling all over the island," Perito said. "But they won't be there forever."

Hawley is Latin America correspondent for USA TODAY and The Arizona Republic