dimanche 31 janvier 2010

Le gouvernement haïtien choisit les ports dominicains au détriment des ports de province.

 

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr

Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.

www.reseaucitadelle.blogspot.com

Depuis le séisme du 12 janvier 2010, aucun navire de transport n'est arrivé dans le port du Cap-Haitien. Ils vont tous vers la République voisine. Avec la catastrophe, la République dominicaine est déclarée Port d'accueil pour les bateaux à destination d'Haïti. Le président René Préval a même remercié la ''générosité des autorités dominicaines qui mettent leurs ports au service du peuple haïtien sans taxer les produits.''

Une erreur de plus de la part du Président de la République, vu que les produits en transit ne sont pas taxables. René Préval semble signer et persister, comme le diable, dans l'erreur. Il est en train de perdre une occasion favorable pour dynamiser les ports des villes de province en  réduisant les droits de douane et les frais portuaires. De plus nos débardeurs, nos transporteurs et autres travailleurs du réseau perdent des revenus importants qui augmenteraient leur pouvoir d'achat et leur permettraient de venir en aide à tous ces parents et amis sinistrés qui ont fui la capitale.

Après l'endommagement du port de Port-au-Prince et d'autres ports commerciaux privés de la zone métropolitaine, le Port de la ville du Cap-Haitien est capable d'offrir les services d'import et d'export. Son développement permettrait de relancer l'économie locale. Le nord serait ainsi apte à faire face aux milliers de réfugiés sinistrés qui arrivent et habitent ses villages.

De plus, le développement d'activités portuaires commerciales – par opposition aux importations de produits humanitaires non taxables -  permettrait à l'Etat haïtien de relancer ses recettes.

L'un des malheurs de ce pays a toujours été la centralisation de toutes activités sociales, économiques et politiques à Port-au-Prince. Cette centralisation à outrance a asphyxié les villes de province tout en encourageant l'exode rural. La catastrophe que vit la capitale est la conséquence logique de cette politique. La reconstruction du pays ne peut se concevoir sans un nouveau projet de développement visant à  revitaliser les provinces d'Haïti.

En plus d'attendre la manne humanitaire, mieux que se battre pour la gestion de l'aide internationale, le gouvernement doit s'engager dans des réformes en profondeur pour la modernisation des ports, des infrastructures physiques, ce qui contribuerait à augmenter leur degré de compétitivité et leur permettrait d'attirer ces investissements  qui auraient tendance à quitter Port-au-Prince, la capitale au profit d'autres destinations de la région.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 31 Janvier 2010, 17 hres 15.


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