vendredi 19 février 2010

Rivalité franco-américaine autour de la reconstruction

http://www. courrierinternation al.com/ evenement/medias_ haitiens_ temoignent

Rivalité franco-américaine autour de la reconstruction

Malgré les discours affirmant le contraire, Washington envisagerait de mettre sous tutelle le pays ravagé par le séisme du 12 janvier. Une idée qui séduit certains Haïtiens, mais qui ne convient pas à la France. Nicolas Sarkozy a lui-même apporté son plan de reconstruction.

18.02.2010 | Jacques Desrosiers, Daly Valet |Le Matin

Le président français, Nicolas Sarkozy, a survolé la capitale en hélicoptère, 17 février 2010

Le journal américain El Nuevo Herald a rapporté dans son édition du 11 février que l'équipe de Barack Obama a discrètement concocté un plan de reconstruction d'Haïti. Conçu par le département d'Etat, ce plan aurait été présenté au président René Préval lors de la dernière visite en Haïti de l'ancien président américain Bill Clinton, il y a environ deux semaines. El Nuevo Herald a également rapporté qu'au cours de cette visite, Clinton était accompagné d'un haut cadre du département d'Etat, Cheryl Mills. Le plan soumis au président René Préval prévoirait la création d'une structure chargée de superviser les aides d'urgence et une reprise rapide dans les dix-huit prochains mois. Elle aura également pour mission la mise en place d'une autorité haïtienne de développement pour planifier et coordonner l'aide internationale au cours des dix prochaines années.

A environ un mois de la réunion – en mars – des bailleurs de fonds de New-York pour la reconstruction d'Haïti à l'initiative des Etats-Unis, ces informations raniment les débats sur la mise sous tutelle d'Haïti par les Etats-Unis. Elles sont en outre en contradiction avec ce qui se dit officiellement côté haïtien et côté américain. Coordinateur des secours des Etats-Unis en Haïti, Lewis Lucke a, début février, apporté des précisions sur la mission de son pays qui "est totalement humanitaire, qu'il s'agisse de sa composante militaire ou de sa dimension civile". Il a aussi expliqué qu'il revenait au gouvernement haïtien de définir le plan de reconstruction, lequel "sera soutenu par les Américains".

Malgré tout ce qui se dit, la population tant en Haïti que dans la diaspora haïtienne aux Etats-Unis, particulièrement en Floride, voit les choses autrement. Là-bas, des médias haïtiens ont même organisé des sondages relatifs à une mise sous tutelle d'Haïti par les Etats-Unis. Les résultats sont favorables entre 60 % à 80 %. Cette diaspora n'hésite pas à prendre position en faveur d'une tutelle américaine en Haïti.

Dans le sud d'Haïti, un pasteur protestant très écouté et harangueur de foules, a récemment mis en circulation une pétition appelant l'Oncle Sam à placer Haïti sous son protectorat permanent. La pétition a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures. Les élites politiques et économiques haïtiennes, à de rares exceptions, semblent être prêtes à s'accommoder également d'une tutelle renforcée et effective du géant nord-américain sur la république caribéenne. La perception de la corruption qui pèse sur les dirigeants haïtiens, l'incapacité remarquable de l'équipe en place dans la gestion de l'après-séisme, sont au nombre des facteurs expliquant leur position. Certains ont avancé la question de proximité géographique d'Haïti avec les Etats-Unis.

Dans une lettre datée du 9 février 2010, Dumas Simeus, un Haïtien-Américain résidant aux Etats-Unis, multimillionnaire et ex-candidat à l'élection présidentielle de 2006, a ouvertement demandé au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de placer Haïti sous tutelle onusienne pour au moins vingt ans.

Il faut dire qu'en dépit des apparences, la compétition bat son plein entre Américains, Européens et hauts cadres onusiens à Port-au-Prince en termes de visibilité et d'influence, et sur le leadership international qui pilotera la reconstruction. Si, en privé, les discussions vont bon train sur l'éventualité d'une tutelle américaine ou onusienne déclarée, il n'y a pas encore vraiment en Haïti de grands débats publics sur la question.

Entre-temps, les va-et-vient des chefs d'Etat et de gouvernement se poursuivent. Le 15 février, Haïti a reçu la visite du Premier ministre canadien, Stephen Harper. Cette visite a été suivie par celle de Nicolas Sarkozy, le 17 février. Le président français, a-t-on appris, avait dans ses valises son propre plan de reconstruction d'Haïti qu'il devait soumettre aux officiels haïtiens. Il y a donc le plan Sarkozy et le plan Obama. Le séisme du 12 janvier semble avoir emporté tout ce qui restait de souveraineté à ce pays dévasté. Haïti avait, par le passé, fait souvent les frais des luttes d'influence entre les puissances occidentales, et de leurs visées hégémoniques dans les Amériques. Dans le malheur, la même dynamique continue. Pour le meilleur ou le pire.

Lettre d'Informations du 19 fevrier 2010-PM!

Délégation du Nord


CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE GESTION DE CRISE POST DESASTRE

« C'est ensemble que nous arriverons à surmonter les difficultés de la situation actuelle »


LETTRE D'INFORMATIONS


Vendredi 19 février 2010 (PM)


République d'Haïti

Délégation du Nord


Cap-Haïtien, ce 19 février 2010


Monsieur Harry FOUCHE

Chairman

Consortium for Haitian Empowerment


Monsieur le Chairman,


J'accuse réception de votre lettre, postée sur le Web le 11 février 2010, faisant suite à la dépêche du brillant journaliste capois Cyrus SIBERT concernant le traitement de l'aide humanitaire qui arrive au Cap-Haïtien.


Je tiens à vous remercier de votre intérêt pour la question qui a été portée à notre connaissance par plusieurs opérateurs et organisations nationales et internationales impliquées dans l'effort d'assistance humanitaire qui a suivi le Tremblement de Terre du 12 janvier dernier.


Je veux profiter de l'occasion pour vous informer que les instructions ont été passées par les responsables concernés aux agents en poste à l'Aéroport du Cap-Haïtien de ne plus réclamer de frais pour heures supplémentaires de travail si, après vérification, le cargo de l'avion est vraiment destiné à l'aide humanitaire qui continue de bénéficier des mesures de livraison par anticipation sous contrôle douanier.


Ces dispositions concernent les Services de Douane, d'Immigration, de l'Autorité aéroportuaire et éventuellement de l'OFNAC.


Plusieurs organisations impliquées dans l'assistance humanitaire sont déjà informées de ces nouvelles dispositions qui ont été entérinées au cours d'une réunion de Conseil Technique départemental qui s'est tenu ce jeudi 18 février 2010 au local de la Délégation départementale du Nord.


Je vous remercie, encore une fois, et vous prie de bien vouloir accepter, Cher Monsieur, l'assurance de ma considération distinguée.

______________________________

Georgemain PROPHETE

Délégué départemental du Nord

jeudi 18 février 2010

Les Maires du Nord procèdent à la fermeture des écoles!


Par Gérard Maxineau

 

L'Association des Maires du Nord (AMNO) a décidé de procéder à la fermeture des établissements scolaires dans le département, suite à un glissement de terrain qui s'est produit lundi dernier dans une école dans la deuxième ville du pays faisant quatre morts parmi les élèves.

Les maires du Nord réclament une expertise des bâtiments abritant les écoles, avant toute possibilité de rouvrir les écoles dans la région.

Une décision très mal vue par les directeurs d'écoles du département... Eux qui avaient fixé, de concert avec le Directeur Départemental de l'Éducation Nationale, Me Hilaire Théodore la réouverture des classes au 18 Janvier, soit six jours après le violent séisme ayant causé la mort d'environ 300.000 personnes en Haïti.

Soulignons au lendemain du drame de ce lundi, des milliers de Capois ont participé mardi et mercredi à une série de marches religieuses pour implorer la protection divine contre les risques d'un tremblement de terre.

"Les risques d'un puissant séisme pouvant sérieusement frapper la région du Nord existent" a clairement expliqué le week-end écoulé l'ingénieur Claude Prepetit, sismologue qui animaient en pleine place publique, une conférence débat. Initiative conjointe de Fonda-Tropic et de la Municipalité capoise.

La ville du Cap est traversée par une faille.

(A suivre)

Gérard Maxineau
gedemax@yahoo.fr
(509)3784-1294 

 __________________

 

Gérard MAXINEAU
gedemax@yahoo.fr
Journaliste:
Radio Cap-Haïtien
Radio Kiskéya, correspondant
Journal Le Matin, correspondant
Réseau Citadelle, rédacteur
Cellphone: (509) 3784-1294


Bulletin météo du jeudi 18 février 2010.


Valable jusqu'au 20 février 2010

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique
L'axe du front froid est entrain de traverser Haïti ce matin. De la pluie isolée légère à modérée est encore attendue sur certains de nos départements aujourd'hui.

Prévisions pour Haïti
- Temps nuageux avec des périodes couvertes notamment dans la région
nord du pays aujourd'hui ;
- Températures agréables au cours de la journée comme en soirée;
- Pluie sectorielle modérée encore attendue aujourd'hui notamment dans le Nord-ouest, le Nord, le Nord-est, l'Artibonite, l'Ouest et le Centre.
Prévisions pour Port-au-Prince et environs
· Passages nuageux au cours de la journée et en début de soirée;
· Tº. max. : 30ºC ; Tº min: 19ºC ;
· Pluie isolée encore possible cet après-midi.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince
Aujourd'hui 18 fév.
Lever : 06h 15 mn
Coucher : 05h 51 mn

Jeudi 19 fév.
Lever : 06h 15 mn
Coucher : 05h 52 mn

Vendredi 20 fév.
Lever : 06h 14 mn
Coucher : 05h 52 mn

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

Bulletin météo marine du jeudi 18 février 2010
Valable jusqu'au 19 février 2010

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur sud-ouest : 15 nœuds aujourd'hui, devenant nord,
nord-est vendredi ;
* Hauteur des vagues: 5 à 10 pieds ;
* Pluie isolée encore prévue aujourd'hui ;
* Mer plus ou moins agitée à agitée ;
* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur nord-est est: 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 5 à 6 pieds ;
* Mer plus ou moins agitée.

Zone côtière sud :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur nord-est à est : 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 5 à 6 pieds,
* Mer plus ou moins agitée.

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

mercredi 17 février 2010

Bulletin météo du mardi 16 fév 2010 - jusqu'au 18 février 2010.


Valable jusqu'au 18 février 2010

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique
L'axe d'un nouveau front froid est localisé sur la portion ouest cubaine ce matin. Il sera dans le passage du vent demain. Quelques activités de pluie sont associées à ce front.

Prévisions pour Haïti
- Temps ensoleillé ce matin ;
- Périodes nuageuses en fin de journée et en début de soirée;
- Températures clémentes durant la journée et agréables en soirée;
- Chance de pluie isolée ce soir et demain notamment dans le Nord-ouest, le Nord, l'Artibonite, l'Ouest et le Centre.

Prévisions pour Port-au-Prince et environs
· Temps clément ce matin ;
· Passages nuageux en fin d'après-midi et en début de soirée;
· Tº. max. : 32ºC ; Tº min: 20ºC ;
· Possibilité de pluie sectorielle légère à modérée ce soir et mercredi.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince
Aujourd'hui 16 fév.
Lever : 06h 16 mn
Coucher : 05h 50 mn

Mardi 17 fév.
Lever : 06h 16 mn
Coucher : 05h 51 mn

Mercredi 18 fév.
Lever : 06h 15 mn
Coucher : 05h 51 mn

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM


Bulletin météo marine du mardi 16 février 2010
Valable jusqu'au 17 février 2010

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Mardi & mercredi
* Vent du secteur sud sud-ouest : 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues: 5 à 6 pieds ;
* Pluie isolée prévue ce soir et demain
* Mer plus ou moins agitée ;
* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :
Landi & Mardi
* Vent du secteur est sud-est: 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 6 pieds ;
* Mer plus ou moins agitée.

Zone côtière sud :
Lundi & Mardi
* Vent du secteur est sud-est: 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 6 pieds,
* Mer plus ou moins agitée.

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

Sarkozy: "Aux Haïtiens de définir un véritable projet national

(Sarkozy: "Aux Haïtiens de définir un véritable projet national")

Le président français Nicolas Sarkozy a estimé mercredi que c'était

Le président français Nicolas Sarkozy a estimé mercredi que c'était "d'abord aux Haïtiens de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire", lors d'une allocution à l'ambassade de France à Port-au-Prince, où il se trouve pour une courte visite. (© AFP Thony Belizaire)


PORT-AU-PRINCE (AFP) - Le président français Nicolas Sarkozy a estimé mercredi que c'était "d'abord aux Haïtiens de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire", lors d'une allocution à l'ambassade de France à Port-au-Prince, où il se trouve pour une courte visite.

"C'est d'abord aux Haïtiens et à eux seuls de définir un véritable projet national et ensuite de le conduire, parce que c'est de leur pays et de leur avenir qu'il s'agit", a dit M. Sarkozy qui s'adressait notamment à des équipes de secouristes françaises, venues en aide aux sinistrés du tremblement de terre du 12 janvier qui a fait au moins 217.000 morts.

"Je suis venu dire au peuple haïtien et à ses dirigeants que la France, qui était la première sur le terrain après la catastrophe, restera solidement à leurs côtés pour les aider à se relever et à ouvrir une nouvelle page heureuse de leur histoire. La France sera à la hauteur de ses responsabilités, de son histoire partagée et de son amitié avec Haïti", a ajouté M. Sarkozy, qui a été accueilli par son homologue haïtien René Préval à son arrivée à l'aéroport de Port-au-Prince.

Pour le président français, le premier à se rendre en Haïti, "il ne s'agit pas de tourner le dos au passé, celui d'une histoire commune riche mais aussi douloureuse ", en allusion à la colonisation française du pays, indépendant depuis 1804.

"Ne nous voilons pas la face. Notre présence ici n'a pas laissé que de bons souvenirs. Les blessures de la colonisation et, peut-être pire encore, les conditions de la séparation ont laissé des traces qui sont encore vives dans la mémoire des Haïtiens", a lancé M. Sarkozy.

Interrogé sur le sujet de la colonisation d'Haïti par la France, René Préval avait dit, avant de recevoir M. Sarkozy: "L'Histoire c'est l'Histoire, les colonisations ont été un phénomène mondial depuis l'indépendance. Nous avons surmonté politiquement et psychologiquement cette période difficile de notre histoire".

Selon l'Elysée, la colonisation française a "surexploité" Haïti. La relation entre la France et Haïti est "compliquée, entre amour et récriminations", ajoute la présidence française.

La France a accepté l'indépendance en Haïti en 1804 à la condition qu'Haitï verse 150 millions de francs or destinés à indemniser les colons. Haïti a fini de verser cette somme en 1885.

© 2010 AFP

lundi 15 février 2010

Flash! Au moins un mort dans l'effondrement d'une école primaire au Cap-Haitien.

Au moins un mort et plusieurs blessés dans l'effondrement d'une école primaire au Cap-Haitien. Pascale Toussaint, la fille et unique enfant de Docteur Toussaint, un pédiatre bien connu, aurait trouvé la mort ce lundi 15 février 2010.


RESEAU CITADELLE suit de prêt l'évolution de la situation.


Cyrus Sibert.



Cap-Haitien : effondrement d’une école primaire.

(Cap-Haitien : effondrement d'une école primaire.)

Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr

Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti..

www.reseaucitadelle.blogspot.com

Avec la pluie de trois jours dans la cité capoise, la roche s'est détachée provoquant l'effondrement de l'établissement scolaire considéré comme une école qui applique le programme français au Cap-Haitien. D'autres pensent aux effets cumulatifs des secousses et de la pluie. Aucun mort n'a été signalé ! La police Nationale et la MINUSTAH s'active à évacuer les enfants.

Nous suivons avec attention l'évolution de la situation. Cet événement risque de plonger les parents dans l'incertitude. Les établissements scolaires timidement réouverts depuis une semaine risquent de constater un arrêt brusque des activités.

Il y a actuellement une situation de panique dans la ville. Certains parents angoissés cherchent à retrouver leur enfant dans l'attente du pire. Les bureaux de l'administration publique ont dû renvoyer les fonctionnaires.

Au soir du 14 février 2010, pour la Saint-Valentin, les capois avaient droit à une secousse. Un tremblement de terre de faible intensité qui n'a pas moins troublé les esprits. Sur le site Earthquake du gouvernement américain, on peut observer des mouvements de Porto-Rico, Ils Caimans et République Dominicaine. De faibles secousses qui ne viennent pas du Sud d'Haïti. Ce qui augmente la pression sur les esprits : la plaque Septentrionale, est-elle en mouvement ? Ces petites secousses annoncent elles un séisme de haute intensité ?

Nous rappelons que le Géologue Haïtien Claude Prepetit s'était référé à deux faibles secousses en septembre 2009, pour démontrer la destruction éventuelle de la Capitale. Moins d'un mois après, soit le 12 janvier 2010, Port-au-Prince est sous les décombres.

Jusqu'à présent les appels incessants de la part des citoyens pour une fermeture immédiate des chantiers de construction en béton et une inspection stricte et complète des établissements scolaires et administratifs qui abritent des centaines d'étudiants sont restés sans suivi. De plus, du coté des autorités, aucune mesure sérieuse n'a été envisagée et adoptée en ce sens. L'irresponsabilité et la corruption ont toujours droit de cité. La mauvaise gouvernance et les bétons constituent deux épées de Damoclès suspendues sur la tête des citoyens haïtiens. Reconstruire c'est d'abord et surtout le règne d'un système juridique qui assure que les règles de droit et les normes de construction sont respectées à la lettre.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 15 février 2010, 13hres 23.


Canadian retiree sees paradise in Haiti

By Michael P Mayko, STAFF WRITER

Published: 01:27 p.m., Tuesday, February 9, 2010
CAP-HAITIEN, HAITI -- Liam Pigott is a 72-retired real estate broker and appraiser from Canada who believes he has found paradise here.

"I can live here on $400 a month," says the retiree, "and that covers everything."

Except running water. The two-room apartment he shares with his girlfriend, Yolene Mondesire, has none. So they buy bottled water from street vendors.

And no bathroom. He has what would be akin to a porta potty on his balcony.

And no television. He travels to the Hotel du Roi Christophe, about a 15-minute walk through crowded, poverty-ridden streets, to watch 20-minute bursts of CNN Headline News before the channel disappears for an hour or so.

And sporadic electricity. "Our meter broke down three weeks ago," he said. "They promise they will repair it."

Outside the electrical line running to his apartment is a tangle of wires pulling in every direction.

"People climb up the pole and hook into it," he says kindly avoiding the word stealing. "Some of them get electrocuted."

Pigott, who dresses in Hawaiian-type shirts, first sailed to Haiti from Canada in 1994. He began staying here for five months at a time in 1996 to avoid the cold Canadian winters.

"I like the weather. I like the people. I like the predictability of life," he says.

Some days are not so predicable. Things turned dicey for him in February 2004 when the Revolutionary Artibonite Resistance Front seized the Cap-Haitien airport, killing security guards and police as Pigott and others tried to flee on a Miami-bound plane.

"It was terrible," he recalls. "You had to run crunch-down to avoid being shot. Airport police had locked the doors and were changing into their civilian clothes to avoid being recognized."

Several didn't complete the life saving change of clothes.

"The rebels burned down the airport and the jail," he said recalling his escape.
When things settled down he came back. He has a house in nearby Labadee as well as the two-room apartment that he rents for $200 a year in Cap-Haitien.

On a hot, humid December afternoon, Pigott and Mondesire offer a walking tour of downtown Cap-Haitien. In front of nearly every street is a flea market buzzing with hundreds of people. Nearly every home is in need of repairs (Liam's tin roof occasionally drips water during a heavy rain).

Robes, sport jackets and dresses hang from nails banged into the side of buildings.

"They come in bales from Miami," Pigott said of the clothes. "People bid on portions of the bales and then resell them."

He proudly displays a polyester Hawaiian type shirt.

"I got three of these for 20 Haitian dollars (about $2.50)," he said. "I wouldn't know where to buy a new pair of pants or shirt,"

He spots a woman who frequently makes the rounds. Her outstretched arms are filled with belts.

"That's the belt woman," he said.

But clothes aren't the only thing for sale. A heavy set woman sits in a lawn chair behind a blanket filled with prescription glasses.

"I can buy a designer frame for $1.50," Pigott says. "When I go to Canada I get the lenses."

Another man has a wheel barrow filled with health and beauty aids as well as prescription drugs. Pick through the dust covered pile and there's everything from body wash to toothpaste and Amoxicillin to Viagra.

"I can buy 10 tablets of penicillin for $1.20," Pigott said. "It works just as well as what you might spend $20 on."

But the house outside which the wheel barrow rests is missing most of its second-floor front yet still houses a family.

"As you can see," Pigott says, "there are no housing inspectors in Haiti."

Nor is there a functioning highway department.

All but one road in this Haiti's second largest city is in need of pothole filling or, better yet, asphalt paving. Sludge shoveled out of the storm sewers and piles of garbage soon to be burned block intersections and travel lanes.

Along the street, Pigott points to something called a Tap-Tap. These are converted vans, pick-up trucks and sports utility vehicles mostly in auto auctions and shipped from the U.S. Many are colorfully painted with religious slogans and lined with benches or wooden planks. Hanging on the rear are two teenage boys. Their job is to tap on the roof twice for the vehicle to stop and pick up or let off passengers. The passengers sit crunched inside, children atop their siblings' or parents' lap.

These, along with motor scooters and taxis, most of which look like the losing entrant in a Demolition Derby, are privately owned and provide most of the public transportation in the city.

On one street is a truck from Connecticut still bearing the New Britain Heating and Cooling lettering on the front. On another street sits a refurbished WCBS-TV Channel 2 news truck from New York.

Pigott points out a wooden door blocking the entrance to an alley between two buildings.

"That's the public rest room," he says.

A woman walks out. Second later she is followed by another woman who throws a pot of urine onto the street.

"Guys go anywhere," he says. "Usually against poles."

Finally, Pigott reaches the market, a former factory building whose inside has been gutted. It spans nearly two football fields and is lined wall-to-wall with merchants selling virtually everything -- live chickens, butchered chickens, electronic equipment, furniture, charcoal and charcoal cooking pots, clothes, shoes.

"Everything you need is here," he said.

And the flies ambling across uncovered, uncooked meat?

"Just make sure you wash it good," he said.

For children in the streets of Cap-Haitien, everyday life is perilous.

(For children in the streets of Cap-Haitien, everyday life is perilous)

Published: 11:42 a.m., Tuesday, February 9, 2010
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This story originally appeared in the Sunday, January 31 print edition of the Connecticut Post. Click here to subscribe.
 
CAP-HAÏTIEN, Haiti -- Their voices crack and the tears flow as vivid, humiliating memories return.
 
For Jackson, now 22, begging for food, clothing and medical care was a demeaning experience.
 
For Wilno, now 24, relief from that shame was found in daily whiffs of paint thinner.
For teenagers Gisman, Rodlin and Jimmy, cleaning windshields, being beaten by police and sleeping on rooftops with an eye open for assailants are not just memories. They are part of daily life.
 
Here in Haiti's second largest city, there are more than 5,000 homeless children whose everyday lives depend on the good will of merchants, missionaries and United Nations employees. Unemployment here was at least 85 percent in December, even before the earthquake that toppled the capital city of Port-au-Prince and shattered this already-impoverished country.
 
"You find these kids in front of every single business, restaurant, bar ... begging, selling phone cards, washing car windows. It's not a funny a picture seeing a bunch of dirty kids living on the street when they should be in school," said Bell Angelot, a politician, professor and administrator of his own school. "It's not a picture Haiti can sell."
 
These are the boys who looked for hope in Douglas Perlitz's Project Pierre Toussaint.
Daytime is a little easier for these kids. The streets are jammed with people, many trying to make a day's wage by selling used clothing, homemade charcoal, even fresh popcorn, in front of their apartments. Missionaries and charity workers are easy targets for those seeking help.
 
"I came from a very poor family," Jackson said. "My father would beg on the street. My mother used me to beg on the street so we could pay our rent. The situation back then made it very difficult to survive. Now the situation is worse."
 
Once dusk arrives, the streets become scary. Gangs replace the merchants. Turf wars erupt, often with bloody endings.
 
"If there were problems, we'd get the blame, and the police would beat the hell out of us," said Jackson.
 
Gisman tries to make money cleaning car windows. He works on "tap-taps" -- pickup trucks fitted with benches that serve as taxis. Gisman's job from early in the morning to late at night is to hang onto the back of the vehicle and tap twice on the roof so the driver knows when to stop and either let off or pick up passengers. The pay is about 60 cents a day.
 
At night, like others, he tries to avoid the gangs of bigger, stronger kids who want what little he has.
 
At one time, Cap-Haïtien had at least four agencies helping street kids, according to Louis Petit-Frère, an inspector with the Institut du Bien Etre Social et de Recherches.
Now he's only aware of his.
 
Petit-Frère's job is similar to that of a social worker at the Connecticut's Department of Children and Families. Except he has at least 2,500 clients and no equipment to do his work.
 
He'd like to photograph his clients for case files, but he doesn't have a camera. He'd like to print out photos, but he has neither a computer nor a printer. He'd like a motor scooter so he could make more visits, but not only is there no money for it, he has no budget.
 
What he has is a stack of papers and a desk in a second-floor office that looks down upon a major thoroughfare. Open the window, and the room is filled with ear-splitting music, the honking of horns and screeching of tires. Close the window, and the room quickly becomes stifling hot. There's no air conditioning.
 
"My job takes me to jails, orphanages and on the streets," said Petit-Frère, a tall, lanky man in a white T-shirt, with close-cropped hair and a neatly trimmed mustache. "I work day and night."
 
All of that bothers Georgemain Prophète. "It's a concern to me that he has no money," said Prophète, who many believe to be the city's most powerful politician. "The minister of social affairs has to intervene. Kids need to be protected. But the political situation in Haiti hasn't improved as fast as I want it to."
 
Prophète, who once worked as an assistant manager at a Sears Auto Center in Massapequa, N.Y., and then as a customs officer in Haiti, was appointed by President Rene Garcia Preval to a four-year term as delegate of the northern region of Haiti. He reports directly to the minister of the interior.
 
"It's most fascinating to be in charge of an area and not be able to do anything," Prophète said. "My job is to fix problems. It's very frustrating when you can't fix any problems."
 
Angelot, the professor, feels the frustration. He once had Prophète's job.
 
"It's not just a question of a lack of money," Angelot said." We live in a society with a lack of economy and political instability. This country is disorganized."
 
So why isn't the United Nations, which has a big presence in Haiti, taking more of a role, particularly with regard to children?
 
"I'm not in a position to respond," said Nuzhat Ahmad, a Pakistani who heads the U.N.'s regional office in Cap-Haïtien. "Every country has a problem with street children. It's up to Haitian authorities to address that issue."
 
That tosses it back to Petit-Frère's agency which has no budget. Or to the nearly non-existent public school system, which Angelot said doesn't have the money to educate 500,000 kids.
 
In the meantime, children fend for themselves on the street.
 
Like the little boy, dressed in a blue shirt and cut-off shorts, who every day sits cross-legged on a plastic tablecloth, leaning against a wall, hoping to hear money clanking on his metal plate. He seems to stare aimlessly as hundreds of people pass him on their way to the Justinien Hospital. He looks to be about 6 years old, but a nearby woman claims he is 11.
 
The boy is blind.
 
The plate in front of him is empty.

Will 'sex tourism' laws apply in this case?

Published: 11:43 a.m., Tuesday, February 9, 2010

This story originally appeared in the Sunday, January 31 print edition of the Connecticut Post. Click here to subscribe.
 
The man who had seemingly worked tirelessly to help desperate orphans through a charity in Haiti had been charged with sexually preying on those same boys.
 
This is not the case against Douglas Perlitz. Rather, it is a description of charges filed by Canadian law enforcement officials last October against John Duarte, a former Roman Catholic priest who worked as a missionary for Hearts Together for Haiti. He is accused of plying teenage boys in Port-au-Prince with gifts in exchange for sex.
 
And there's more. In December, Armand Huard, once praised in Canada as a "Father Teresa," and Denis Rochefort were sentenced by a Canadian judge to three and two years in prison, respectively. The pair admitted sexually abusing young Haitian boys while volunteering at an orphanage in Les Cayes, just outside Port-au-Prince.
 
In 2007, 108 Sri Lanka soldiers assigned to the U.N. peacekeeping mission in Haiti were sent home for buying sex from young girls.
 
Haiti has been the backdrop for five recent sex-crime cases involving foreigners who engaged in charitable or religious work. Haiti and other Third World countries with only embryonic social services and an overwhelming need for charitable missions have proven to be a fertile ground for abuse.
"Pedophiles come here because they know a lot is tolerated that would not be tolerated in our countries," said Liam Pigott, a Canadian retiree who lives part of the year in Haiti.
 
The United States now is attempting to apply to cases such as Perlitz's a fairly recent law aimed at "sex tourism." Perlitz has been charged under the law, signed by President George W. Bush in 2003, designed to crack down on those who travel abroad, typically to Third World countries, to engage in sex with minors.
"Sex tourism victims are particularly vulnerable to predators who lure them with the most basic human needs, then rob them of their innocence," said John Morton, U.S. Department of Homeland Security assistant secretary for immigration and custom enforcement, following Perlitz's arrest.
 
Perlitz's lawyers have challenged the indictment. David Grudberg and William F. Dow III said the indictment falls short of meeting a key requirement of the sex-tourism statute -- specifying the date their client traveled to Haiti and allegedly engaged in illegal sexual conduct.
"The omission of more detailed allegations about the defendant's alleged foreign travel is more than a mere technicality, and instead strikes at the heart of the constitutional indictment requirement," they claim in their 27-page motion to dismiss the charges. "Likewise there is no way to tell from the indictment whether those counts are multiplicitous -- improperly charging a single offense in multiple counts."
They point out that Perlitz, while a U.S. citizen, was hardly a "tourist," having lived for 11 years in Haiti.
"It is quite possible that months or even years could have passed between any foreign travel and the sexual misconduct alleged in the indictment," the defense maintains.
 
As of September 2009, the Justice Department had arrested 67 people under the travel law, which carries a maximum federal prison term of 30 years. The foreign travel law is just a subsection of a larger federal statute that encompasses all travel to engage in illicit sexual conduct.
 
Perlitz is not the first Connecticut case being prosecuted under the travel law by Assistant U.S. Attorney Krishna Patel.
 
Edgardo Sensi, a 53-year-old former vice president for a travel company based in Stuart, Fla., is accused of traveling to Fairfield County to have sex with an 8-year-old and to Nicaragua to have sex with a 4-year-old. He is awaiting trial.
 
Prosecuting American citizens who commit these crimes in foreign countries presents challenges, said Drew Oosterbaan, chief of the U.S. Justice Department's Child Exploitation and Obscenity Section in Washington, D.C.
"Evidence can be problematic," said Oosterbaan. "It is not always collected in a way that makes it admissible in an American court."
 
There's the possibility that witnesses or victims in impoverished countries might change their stories for money. In those cases, Oosterbaan said, U.S. investigators may work with their foreign counterparts to help prosecute that crime in the country where it occurred. In instances where individuals have assisted offenders by arranging travel, prosecutors can bring conspiracy cases in the U.S. against foreigners.
 
Then there's maintaining and protecting the security and location of child witnesses.
"They have to remain available, not just to the prosecution, but also the defense," Oosterbaan said. That means the Justice Department has to be aware of where a witness is going and when.
 
The first man prosecuted in the United States under the law was retired Army Sgt. Michael Clark, then 70, who traveled to Cambodia and was accused of paying two young boys for sex.
 
Clark's lawyers attacked the constitutionality of the law, claiming the law enforcement arm of the U.S. could not extend into a foreign country. But in a split vote, judges on the Ninth Circuit U.S. Court of Appeals rejected that claim. Clark was sentenced to eight years and one month in prison.
 
-- Michael P. Mayko

LA REFONDATION D’UNE NATION. (By J.C. Bajeux - promoteur du deuil national)

Par Jean-Claude Bajeux
Directeur Exécutif du CEDH

Il faut prendre au sérieux le silence qui a fait suite à l’énorme vibration d’un séisme sans nom qui a secoué le pays jusqu’a la moelle et bien au delà encore. On le dit de toutes parts. Il y a eu « avant le 12 janvier 2010 ». Il y aura « après le 12 ». Et Laennec Hurbon n’hésite pas à titrer le cahier du journal le Monde «Haïti, l’année zéro».
Haïti, ce pays que nous cherchons en vain par monts et par vaux, ou perdus dans le silence des bibliothèques et les échos des salles de concert, ce pays qui n’a jamais voulu dire oui et non d’une manière claire, a toujours été hanté et habité par les démons de l’autocratisme. Une hésitation au cœur de son âme profonde n’a pas permis de faire des options fondamentales qui distinguent les nations de pointe, ceux qui donnent le ton sur ceux qui marquent le pas, ceux qui ne cessent de définir leur identité et de parfaire le contrat qui les tient ensemble, ceux qui choisissent le droit, la liberté et le développement.
Quand on est parti en guerre contre l’esclavage dans sa négation de la condition humaine et hantise du profit sur base de travail gratuit, le mouvement historique qui en découle et aboutit à l’indépendance devrait inévitablement être une affirmation de la liberté des êtres humains, de leur droit à vivre libres et égaux, dans une communauté de droit. Comment se fait-il donc que cette vision qui constitue une révolution radicale dans un système féroce et brutal, se traduit par la suite dans une société post-coloniale reproduisant le même type de pouvoir mêlant des caractères venant à la fois des traditions africaines et des cours européennes ?
Il était donc clair, du moins pour nous qui regardons deux cents ans plus tard, naître et se développer cet état, que dès les premières minutes de l’indépendance, il fallait proclamer le néant de tout discours qui admettrait une inégalité des groupes humains, une inégalité des personnes sur des bases raciales et qu’ il fallait proclamer la volonté de créer une société d’où serait bannis tout discours et toute vision contaminés par le credo de l’esclavage.
Et cela, c’était Haïti. Un état qui pour naître et fonctionner devait s’interdire toute affirmation d’inégalité des citoyens qui serait basée sur un racisme conscient ou non. Une position radicale qui a été le moteur de la guerre de l’indépendance et sans laquelle cet état n’aurait pas pu naître. Cette exigence traverse les épisodes divers de la guerre de l’indépendance, elle s’impose à tous les acteurs. Elle fait de tout Haitien, quel qu’il soit, un soldat de la liberté. Elle est l’âme du « serment des ancêtres ».
Tel est le message à présenter, défendre et diffuser dans le monde entier pendant deux cents ans. Il ne fallait pas surtout pas le mettre au rancart. Il ne fallait pas le laisser au grenier. Il ne fallait pas laisser déborder dans la rue et dans la vie courante les billevesées d’un racisme primaire et des exclusions réciproques des enfants d’une même famille, sans quoi on se retrouverait, et on s’est retrouvé, dans des compétitions minables et sordides et, finalement, dans la folie meurtrière d’un pouvoir sanglant et stérile qui a duré 29 ans et épuisé l’Etat.

Or, dans cette société métissée qui, par définition, ne pouvait, sans se nier elle-même , être hantée par le racisme, le poison était bien là, actif et nocif, secrétant une biologie mystique et mythique. Ceci n’a pas d’excuses et ne souffre même pas la discussion. Et l’on attend encore, depuis l’indépendance, l’expression d’une politique publique de lutte contre ce poison, une volonté et une politique publiques pour l’éradication de ces préjugés racistes, une politique qu’exprimaient Anténor Firmin et Jean-Price Mars et qui aurait permis à tout citoyen d’être affranchi du moindre sentiment d’indignité.
La race est-elle une prison ? Certainement pas. Ce sont des croyances batardes, diffusées par des intérêts puissants qui bâtissent cette sorte de prison. Ils les véhiculent, jusqu’au sein des familles supposées décolonisées, provoquant des névroses, obsédantes, des complexes d’infériorité que l’on porte comme des carcans et des démangeaisons qui poussent à des crimes qui resteront impunis. Il faut reconnaître et avouer la place de ce facteur comme une première explication de nos retards dans l’organisation du pays. Dans un processus de refondation, il faudra inventorier les méfaits d’une telle métastase et inventer une nouvelle base d’un programme de vie commune délivré des effets pathogènes des élucubrations de Gobineau, face à la rutilante diversité des êtres humains.
La deuxième barrière qui a empêché la constitution d’une nation capable d’assurer le « bonheur » des citoyens et d’assurer pour tout le monde l’accès aux libertés démocratiques, c’est le mutisme de la majorité d’une population, dans son non-accès à l’écriture, c’est en fait l’incapacité de s’expliquer et de communiquer, c’est l’incapacité de confier à l’écriture les archives de la nation et les trésors du savoir. Après deux cents ans, le monde du savoir technique, l’univers des technologies dans leurs langages divers, l’amplification de la mémoire liée à l’écriture restent fermés à la moitié de nos enfants.


Ceci n’est pas seulement la négation du progrès, c’est, de fait, la destruction d’un trésor. Le serment des ancêtres supposait un devoir de révolution : l’union de tous et le savoir pour tous, sans délai et sans bavardage. L’accès de tous les enfants au maniement des deux langues est en même temps l’ouverture au savoir, donc l’accès à la liberté. Le fait qu’il n’existe pas encore à l’usage d’une éducation nationale offerte à tous les enfants sans exception, une méthode pédagogique d’accès au maniement des deux langues, est littéralement invraisemblable. De même que les promesses concernant les libertés démocratiques étaient restées lettre morte. On pouvait s’offrir le luxe de fusiller ceux s’agitaient pour les réclamer comme un Félix Darfour, le 2 septembre 1822 ou les trois frères Coicou, le 15 mars 1908, sans oublier Capois-la-Mort, fusillé à Terrier-Rouge en 1806 deux ans après Vertières.. Ce n’est qu’en 1987 qu’une Constitution pouvait finalement reconnaître les droits des citoyennes et des citoyens et imposer le respect de leurs libertés.

De même la décision du ministre Bernard concernant le rôle et l’usage des deux langues dans l’enseignement, a attendu le même espace de temps pour être formulée. De même que dans la vie publique, où nous avons, en fait, toujours empêché que les libertés démocratiques soient la règle, nous sommes restés sourds au discours démocratique, nous avons failli dans l’obligation de mettre tous nos enfants à l’école, sans exception, et à tout prix.

Si Haïti veut encore exister, c’est à condition d’interdire et de combattre sans répit l’apparition de catégories raciales, donc racistes, dans la vie et deuxièmement de mobiliser tous les efforts pour que tous les enfants aillent à l’école. Ce sont là deux conditions non négociables de toute refondation de la nation. C’est un serment qui doit s’imposer à la neuvième génération d’après l’indépendance. Et c’est pourquoi, il ne suffit par de parler de reconstruction car ce serait vouloir répéter les mêmes erreurs, nous imposer de nouveau les chaînes de l’inégalité, les sottises dangereuses du racisme et le mutisme de l’ignorance. Cela doit être clair et cela a des conséquences immédiates dans le système et le contenu de l’éducation, dans la réalité des relations entre citoyens et dans les lois de l‘Etat nouveau. C’est un serment qui s’impose maintenant.

Jean-Claude Bajeux
10 février 2010

dimanche 14 février 2010

Bulletin météo du dimanche 14 février 2010

Valable jusqu’au 16 février 2010

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l’Atlantique
L’axe d’un faible front froid mettra ce soir et demain pour traverser l’ile d’Haïti. Aucune convection active n’accompagne le système. Cependant, de la pluie isolée faible et une baisse sensible des températures restent possibles sur une bonne partie des régions nord, la grand’ anse et les nippe, le centre et l’ouest d’Haïti aujourd’hui.

Prévisions pour Haïti
- Temps ensoleillé ce matin ;
- Passages nuageux en fin de journée ;
- Températures clémentes durant la journée et agréables en soirée;
- Possibilité de pluie isolée légère ce soir dans le nord , le nord-ouest, l’ouest et le centre .

Prévisions pour Port-au-Prince et environs
· Temps clément ce matin ;
· Passages nuageux en après-midi ;
· Tº. max. : 31ºC ; Tº min: 20ºC ;
· Chance de pluie isolée légère ce soir.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince
Aujourd’hui 14 fév.
Lever : 06h 17 mn
Coucher : 05h 50 mn

Lundi 15 fév.
Lever : 06h 17 mn
Coucher : 05h 50 mn

Mardi 16 fév.
Lever : 06h 16 mn
Coucher : 05h 50 mn

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM


Bulletin météo marine du dimanche 14 février 2010
Valable jusqu’au 15 février 2010

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Dimanche & lundi
* Vent du secteur est: 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues: 4 pieds;
* Mer peu agitée mais plus agitée au large.

Golfe de la Gonâve :
Dimanche & lundi
* Vent du secteur est : 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 4 à 5 pieds ;
* Mer peu agitée.

Zone côtière sud :
Dimanche & lundi
* Vent du secteur est : 10-15 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 3 à 5 pieds,
* Mer peu agitée.

Esterlin Marcelin, Prévisionniste au CNM

samedi 13 février 2010

Déclaration de la Maison Blanche au sujet d'Haïti, À l'occasion de la journée nationale de deuil.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Ambassade des Etats-Unis d’Amérique
Bureau des Affaires Publiques

Tabarre 41, Boulevard 15 octobre
Port-au-Prince, Haïti
Tél: 2229-8351 / 2229-8903

Le 12 février 2010
No. 2010/10

Déclaration de la Maison Blanche au sujet d'Haïti

À l'occasion de la journée nationale de deuil que le peuple d'Haïti observe à la mémoire des victimes du tremblement de terre catastrophique survenu il y a un mois, les États-Unis réaffirment leur solidarité envers leurs amis haïtiens alors qu'ils entreprennent de se relever et de reconstruire. Nos pensées et nos prières continuent également d'aller vers les Haïtiens-Américains à travers notre pays qui ont perdu tant de proches et d'amis.

Nous exprimons notre gratitude aux nombreux Américains qui ont réagi avec tant de rapidité et de compassion en vue d'appuyer les secours dirigés par le gouvernement haïtien et soutenus par les Nations unies ainsi que par un grand nombre de pays et d'organisations non gouvernementales du monde entier.

Dans le cadre de la réaction menée par des civils des États-Unis, des équipes de recherche et de sauvetage ont tiré des survivants des décombres. Des médecins, des infirmiers et des ambulanciers paramédicaux bénévoles continuent de prodiguer des traitements médicaux vitaux. De leur côté, après avoir rouvert l'aéroport principal et le port afin de permettre l'arrivée d'une aide humanitaire internationale massive, nos hommes et femmes militaires prêtent main-forte à la distribution urgente de vivres, d'eau, de médicaments et d'abris en attendant que ces fonctions puissent être reprises par l'opération civile en expansion rapide et par les Nations unies en Haïti. Les Américains ont, de plus, versé des dizaines de millions de dollars d'aide, le Congrès a pris des mesures rapides et le gouvernement des États-Unis apporte à Haïti une assistance immédiate importante. Aucune opération de secours d'urgence de cette ampleur et de cette complexité n'est exempte de difficultés et d'écueils, mais en coopération avec les pouvoirs publics haïtiens et nos nombreux partenaires, nous avons contribué à sauver un nombre incalculable de vies et à éviter une catastrophe encore plus grave.

Néanmoins, la situation demeure terrible. Même avant le séisme, Haïti était l'État le plus pauvre des Amériques. À l'heure actuelle, les besoins en nourriture, en abris, en fournitures médicales et en sécurité de base sont énormes, et la saison des pluies qui approche posera de nouveaux défis. Pour ce qui est de l'infrastructure, qui a été détruite en quelques minutes, il faudra des années pour la reconstruire. Guidés par le plan d'action pour la coopération et la coordination élaboré par le gouvernement d'Haïti, les États-Unis aideront leurs partenaires haïtiens à effectuer la transition de l'aide d'urgence au relèvement et à la reconstruction à long terme. L'appel continu des Nations unies à des renforts en casques bleus et en policiers, ainsi que la conférence des donateurs qui se tiendra le mois prochain aux Nations unies, présentent d'importantes occasions aux pays du monde entier d'aider Haïti à se redresser et à reconstruire.

Au milieu de souffrances inimaginables, le peuple d'Haïti a été, par sa foi, par la force de son esprit et par sa détermination à reconstruire, une source d'inspiration pour le monde. Au cours des mois et des années difficiles à venir, il pourra compter sur l'amitié et sur le partenariat durables des États-Unis d'Amérique.

Haiti : Urgent ! Vide politique à combler


par Jean-Frédéric Légaré-Tremblay
Article publié sur L'actualité.com, édition du 28 Janvier 2010

Pourquoi avoir peur que des pays veuillent coloniser Haïti ? demande l'ex-homme politique et diplomate Gérard Latulippe. « Le pays n'existe plus, il est en friche ! » Comblons le vide avant que les gangs armés en prennent le contrôle.

« Je ne vois aucune autre voie que la mise sous tutelle d'Haïti », soutient Gérard Latulippe, directeur pour ce pays au National Democratic Institute, organisme américain non gouvernemental qui se consacre au renforcement des institutions démocratiques dans le monde. Cet ancien ministre libéral dans le gouvernement du Québec, qui fut aussi délégué général du Québec à Mexico et à Bruxelles, se trouvait en Haïti lors du séisme. Selon lui, le vide politique qui s'y est installé est un problème colossal et la communauté internationale devra s'y attaquer rapidement.

L'actualité l'a joint après son rapatriement à Montréal.

Quels dangers soulève le vide politique actuel ?

Le premier est que les gangs armés fassent de nouveau la loi dans certains quartiers de Port-au-Prince, comme c'était le cas pendant de nombreuses années. L'ancien président Jean-Bertrand Aristide, en exil en Afrique du Sud, a d'ailleurs manifesté son intention de retourner en Haïti. Ça donne froid dans le dos, parce qu'il a un ascendant important sur les « chimères », ses militants armés. Il y a aussi les « organisations populaires », qui forment son réservoir de partisans et qui contrôlent un peu le pays. Il ne faut pas négliger Aristide : même à distance, il a de l'influence sur une partie de la population. Malgré la dévastation, il risque d'y avoir des luttes pour la prise d'une forme de pouvoir réel – pas nécessairement institutionnel - dans le pays. La corruption est un autre problème. Haïti était déjà un des pays les plus corrompus au monde. J'ai vécu les ouragans et les inondations de 2008, et on voyait très clairement que l'aide était détournée. Enfin, le pays est tellement au centre de l'attention internationale qu'il peut devenir la proie de manipulations et de luttes entre les pays. Le Venezuela a été parmi les premiers à critiquer les États-Unis, lesquels, selon lui, utilisent l'aide humanitaire pour occuper le pays. Ce n'est pas le temps d'utiliser un pays mourant pour faire des guerres de pouvoir entre les nations !

Que peut faire la communauté internationale ?

Il est urgent de combler ce vide politique et je ne vois aucune autre voie que la mise sous tutelle d'Haïti par la communauté internationale, avec la participation impérative des Haïtiens. Ça implique que pendant la reconstruction des institutions politiques, les décisions soient prises par un groupe de personnes nommées par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui a la charge de diriger le pays. Une sorte de gouvernement transitoire formé grâce à une éventuelle résolution de l'ONU. L'actuelle Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, la Minustah, ne peut pas gouverner le pays ; son mandat est limité.

Les craintes d'une forme de colonialisme pratiquée par les pays étrangers ne sont pas fondées, selon vous ?

Ce sont des mots dangereux dans la situation actuelle. C'est de la manipulation politique. Car pourquoi coloniser Haïti ? Pour lui soutirer ses ressources naturelles ? De la main-d'œuvre à bon marché ? Le pays n'existe plus, il est en friche ! Il n'y a aucun avantage à coloniser Haïti. La communauté internationale est frileuse quand il s'agit d'imposer une gouvernance, parce que ça va à l'encontre de la souveraineté des États. Il y a un devoir d'ingérence sur le plan humanitaire et il y a un droit d'ingérence dans d'autres cas très limités - les génocides, par exemple. Mais dans le cas d'Haïti, il y a un vide juridique sur le droit d'ingérence. C'est tout un débat. Mais il ne faut pas être frileux.

Source : http://www.lactualite.com/monde/urgent-vide-politique-combler