jeudi 1 avril 2010

Faut-il un administrateur international pour Haïti ? (Texte Retrouvé)

 

Cyrus Sibert, AVEC L'OPINION,
Radio Souvenir FM
Cap-Haïtien, Haïti
reseaucitadelle@yahoo.fr,
reseaucitadelle@gmail.com
www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

Haïti est de plus en plus perçue comme une entité chaotique ingouvernable. En moins de 5 ans, la capitale Port-au-prince est saccagée à deux reprises, sans compter les pillages continus dans les zones dites de non droit gardées par des gangs proches d'Aristide. Des entreprises sont détruites : Banques, maisons de commerce et bureaux publics en sont sortis victimes. Si à travers 200 ans d'histoire les conflits politiques sont solutionnés dans la rue, c'est à cause de l'irresponsabilité des institutions étatiques. Les dossiers d'Etat sont traités par des individus irresponsables qui au lieu de les poser en fonction des intérêts supérieurs de la nation en considérant les enjeux géopolitiques, les abordent avec la dimension la plus primaire liée à des gains personnels. Face à ces gouvernants irresponsables, il y a de l'intérieur un peuple exclu qui souffre et à l'extérieur des objectifs géostratégiques de Puissance voisine. L'échec d'une bonne gestion interne entraîne émeutes, pillages, chambardement total et/ou interventions étrangères. Les pays dits amis qui voient en Haïti un maillon de leur sécurité nationale sont très présents. Avec le temps ils sont devenus des acteurs internes.  

 

Peut-on condamner un peuple qui se révolte contre l'exclusion et la faim qui résultent de l'irresponsabilité de ses dirigeants ? Doit-on critiquer l'intervention d'une puissance qui se voyant fragilisée par le comportement irresponsable de voyous, décide d'utiliser ses moyens pour remédier à la situation ? 

 

Dans notre texte : Qu'avons-nous fait de notre souveraineté ? Publié dans la Revue CCAJ par le Professeur Jean-Claude Bajeux en juin 2006, nous avons écrit : « Au 21eme siècle, comme les armes de destruction massive, la souveraineté est l'affaire des nations responsables »  

 

On ne vous laissera pas la possibilité de déstabiliser toute une région du globe au nom d'un quelconque ''Droit à l'autodétermination des nations''. Et comme mesure de correction, il y a le ''Droit d'ingérence''

 

Nous remarquons que ce qui interviennent sur la scène politique de même que les leaders d'opinion oublient certains faits qui nous ont emmené là où nous sommes : sous tutelle des nations unies. Ils ne prennent pas en compte les nouvelles méthodes de résolutions des conflits dans des endroits jugés stratégiques mais gardés par des gens dépassés. La communauté internationale émiettera ton territoire ou te mettra sous tutelle totale avec une administration spéciale. C'est ce qu'elle a fait au Kosovo, en Irak, aujourd'hui en Bolivie. Si nous persistons dans la barbarie et l'anarchie, plus tard ce sera Haïti. Au Kosovo ou en Irak, il était question de respecter l'intégrité des Etats. Cela n'empêche pas que le Kosovo soit devenu indépendant et l'Irak balkanisé en ethnies. Les Turcs mènent tranquillement leurs opérations contre les kurdes dans le Nord du pays. En Bolivie, un Morales trop prétentieux commence par vivre ses premiers moments difficiles face à une province riche en gaz qui vient de voter pour son autonomie. 

 

Nous ne sommes pas  prophète de malheurs. Notre réflexion est basée sur des faits historiques. 

 

En 2003, le journaliste Michel Vastel de la presse canadienne avait rapporté le projet du Groupe INITIATIVE D'OTTAWA : Selon le bimensuel québécois "L'Actualité", Paris, Washington et Ottawa envisagent une mise sous tutelle de Haïti pour mettre fin à la "terreur" et à la faim qui y règnent. La situation haïtienne n'en finit pas de lasser la communauté internationale qui, au début des années 1990, s'était mobilisée sans compter pour aider le petit des Caraïbes à renouer avec la démocratie. Fin janvier, raconte L'Actualité, bimensuel canadien d'informations générales de Montréal, "une rencontre secrète s'est tenue à Ottawa et sur les bords du lac Meech, dans le parc de la Gatineau ". Le secrétaire d'Etat canadien pour l'Amérique latine, l'Afrique et la francophonie, Denis Paradis, avait invité des représentants de l'Organisation des Etats américains (OEA), de l'Union européenne et de l'Agence intergouvernementale de la francophonie à "brasser des idées" sur le drame haïtien, pour tenter de trouver une solution. La France était représentée par le ministre délégué à la coopération, Pierre-André Wiltzer, et le département d'Etat américain par deux hauts fonctionnaires. 

Selon l'auteur, l'initiative du Canada s'explique parce que " la France est trop préoccupée par ce qui se passe en Côte d'Ivoire" et les pays membres de l'OEA sont divisés sur la façon d'intervenir en Haïti, "qui serait devenu au cours des dernières années plaque tournante importante du trafic de la drogue", une constatation partagée par de nombreux observateurs. Avec un taux de chômage officiel de 60 % et un produit intérieur brut par habitant de 469 dollars par an, Haïti n'en finit pas de s'enfoncer dans la crise.

En raison du blocage politique qui a marqué le mandat du président Préval (1996-2000) et celui qui persiste depuis la réélection de Jean-Bertrand Aristide, L'Actualité rappelle qu'"au moins 1 milliard de dollars en aide internationale sont retenus par les bailleurs de fonds, qui craignent que les sommes ne soient utilisées à d'autres fins". Les élections contestées de novembre 2000 n'ont fait que renforcer l'impasse totale entre le parti du président Aristide et l'Organisation du peuple en lutte (OPL), qui contrôle le Parlement.

"Depuis, c'est un véritable régime de terreur qui s'est installé", poursuit le magazine, qui explique que"la communauté internationale entend, selon un nouveau principe des Nations unies, se prévaloir de sa responsabilité de protéger". Lors de la réunion au Canada, aucune décision n'était à l'ordre du jour, "mais dans les milieux diplomatiques français, on indique qu'on a beaucoup parlé d'une sorte de "mise en tutelle", comme au Kosovo", écrit Michel Vastel. Ou comme en Afghanistan, où le secrétaire général de l'ONU a nommé un représentant spécial à Kaboul, l'Algérien Lakhdar Brahimi, pour superviser la reconstruction du pays après l'intervention américaine contre les talibans et Al Qaida.

 

Haïti est ainsi perçue comme une menace sur le plan stratégique depuis 2003, un pays ingouvernable par ses nationaux. Les dirigeants irresponsables ne comprennent pas que nous représentons un point faible spécifiquement à la frontière Sud des Etats-Unis et généralement de tous les pays du Nord.. Les criminels, spécialement les trafiquants de drogue, utilisent notre territoire pour installer leur base et menacer la sécurité de nos voisins. Ne croyez pas que nos puissants amis resteront le bras croisés nous regarder marchander nos votes au parlement ou miner les institutions pour garder la présidence. Ils sont sur le point de trouver une forme acceptable. La MINUSTAH est la première étape. Si politiquement ils n'arrivent pas à maintenir la façade de non ingérence sauvage, les pays dits amis, spécialement notre puissant voisin, radicaliseront leur position.

 

Les dirigeants américains ont des préoccupations. Ils ne sont pas comme nos irresponsables. Ainsi, ils nous observent et nous abordent avec leur préjugé racial, religieux et de superpuissance. Il y en a beaucoup qui se contentent de haïr l'Amérique. Ils le font depuis longtemps mais en termes de résultats, qu'est ce que cela nous apporte ? L'Amérique continue de grandir et nous devenons de plus en plus dépendants d'elle. C'est un fait que pays pauvre, Haïti se situe à proximité de l'Etat le plus riche. Et ce pays puissant ne nous laissera pas la possibilité d'ignorer ses intérêts stratégiques voire même  menacer ses frontières. A travers toute l'histoire cela à toujours été le cas : Babylone, Perse, Grèce, Rome, Espagne, France, Angleterre, Turquie, URSS, et aujourd'hui Venezuela : le puissant voisin cherche à influencer les petits. Les Israéliens l'ont compris, ils ont construit leur projet d'Etat juif et de puissance régionale à l'intérieur du projet hégémonique et impérialiste des Etats-Unis. Malheureusement, nous autres haïtiens nous abordons mal la question. Nous passons notre temps à faire du Nationalisme romantique. Intoxiqués par des idéologies démagogiques, nous nous confinons dans une logique de martyrs. Sans nous rendre compte que tout un système d'explication de notre échec existe : Ce sont des anciens esclaves, des nègres, des vodouisants adeptes du paganisme, etc. Et sur ce dernier point, la pensée américaine dominée par des protestants puritains peut en déduire que ce pays de la caraïbe est un Etat du diable. A l'oppose d'Israël, la cite de Dieu, Haïti est la cité du diable. Avec un catholicisme de façade, ce peuple adore Satan. Une telle explication donnera bonne conscience à notre super voisin pour justifier notre échec et continuer à défendre des intérêts.

 

Le fait de rester dans notre boue, nous lamentant en martyr ne changera rien. Nos dirigeants doivent se comporter en responsables pour sortir Haïti du trou.

 

Dans le livre « The United States Occupation of Haiti 1915-1934 » de Hans Schmidt, nous lisons les principales causes de l'invasion de 1915. Il s'agissait d'abord de défendre le canal de Panama contre les allemands et les autres puissances qui cherchaient à supplanter les Etats-Unis dans la région. Dès 1903, l'Amérique décide de renforcer son influence dans la région. Car la guerre contre l'Espagne avait prouvé la nécessité d'accroître la puissance navale des Etats-Unis.

 

En difficulté dans la caraïbe face à l'Espagne, la Flotte américaine stationnée à Oregon a pris beaucoup de temps pour longer la cote pacifique de l'Amérique du Sud jusqu'à la terre de feu, Chili, et remonter dans la Caraïbe renforcer la marine américaine. Aussi, les Etats-Unis s'étaient donnés pour objectif de devenir une puissance asiatique. L'acquisition d'Hawaii est entrée dans cette logique. Ils devaient contrôler l'Asie du Sud-est. Ils ont tenté plusieurs actions au niveau de la région. Acquisitions de petites îles, occupations de territoires comme les Philippines, initiatives politiques dans les affaires internes de plusieurs pays de la région. Dans la Caraïbe , les navires anglais qui assuraient la sécurité dans la zone étaient obligés de rentrer chez elles. Elles devaient protéger l'Angleterre face aux sous-marins d'attaque allemands.

 

A partir de ce constat Théodore Roosevelt Secrétaire d'Etat de la Marine , décida avec le support d'autres dirigeants responsables des Etats-Unis de prendre les mesures géostratégiques nécessaires pour l'expansion de la puissance de leur nation. Ils firent du Panama un Etat indépendant dans lequel ils construisirent un canal qui relia les deux océans. Un point stratégique sur le plan commercial et militaire. Un point important pour agir en Asie et si nécessaire faire face à une menace sur la cote atlantique, assurer des échanges commerciaux entre les deux cotes du territoire américain. Ce point stratégique est partie intégrante de la caraïbe. Avec la construction de cet ouvrage, la zone devient plus importante pour les Etats-Unis. Elle est déterminante dans l'équation sécurité Nationale des Etats-Unis.

 

En conséquence, invasions, occupations militaires suivies de dictatures proaméricaines, acquisitions de territoires comme Virgin Island se succèderont. Pour nous autres haïtiens l'île La Navase est disputée. Les américains veulent nous l'enlever. Les Etats-Unis veulent une main mise totale sur la zone. N'en déplaise aux rêveurs, ces nationalistes qui préfèrent quémander l'aide étrangère au lieu de ramener diplomatiquement ou de force – avec dignité - les moyens utiles au développement de leur Etat-nation, nous ne condamnons pas cette volonté de puissance du peuple américain. Nous condamnons de préférence l'absence de volonté de puissance chez les dirigeants haïtiens. Nous ne condamnons pas non plus le nationalisme de Fidel Castro, de Chavez, ni celui de Vladimir Poutine, de Ariel Sharon, des Turcs, des Iraniens, des Gaullistes, des Chinois, des Dominicains, etc. Nous ne supportons pas et dénonçons le caractère répressif des régimes, les attaques contre les civils non combattants, toutefois, nous adorons ceux qui défendent les intérêts de leur pays. 

 

C'est ce qui nous dérange en Haïti. Avant 1915, comme d'habitude, nos élites s'amusèrent à parler du bon français et à boire du bon vin de Paris. Les politiciens eux, s'amusèrent à détruire leurs adversaires, à se lancer dans des guerres comme celle qui existe aujourd'hui entre Préval et le regroupement LESPWA. Les masses comme d'habitude croupissaient dans la misère et la saleté.. Ce jeu entre les privilégiés et les exclus créa des brèches pour les services secrets étrangers et les criminels. Ils ont toujours à leur disposition une infrastructure sociale pour comploter, renverser les gouvernants qui refusent de satisfaire leurs projets et cela jusqu'aux violences contre le gouvernement de Vilbrun Guillaume Sam. Apres l'exécution de plusieurs opposants politiques, Haïti a connu des actes de violence extrême. L'ambassade de France est envahie par la foule. Le président est maltraité et écartelé. Bref, Haïti est occupée. Les Etats-Unis en profitent pour résoudre ses problèmes et atteindre ses objectifs géopolitiques : expulser les allemands, couper l'influence de l'Europe (Franco-allemande) en Haïti.

 

Aujourd'hui, l'histoire se répète. La Chine est très influente dans la zone et cela intrigue les Etats-Unis. L'Iran, l'ennemi juré de l'Amérique, qualifié d'Etat voyou et de fer de lance du terrorisme international, y est très actif. Il bénéficie de coopération privilégiée avec le Venezuela de Chavez et beaucoup d'autres pays latino-américains. En 2007, nous avons lu dans la presse, la décision du Conseil national de sécurité des Etats-Unis d'orienter les anciens agents de la guerre froide vers la Caraïbe et l'Amérique du Sud. En mai 2008, un article de Fidel Castro Cruz dénonce la mobilisation de la 4e flotte américaine qui avait servi à combattre les navires allemands durant la 2ème guerre mondiale. Cette flotte est destinée à contrôler l'Amérique latine et à intervenir au besoin. Le porte-avion George H. W. Bush, fraîchement sorti, y sera affecté.

 

On parle du développement de réseaux terroristes dans la Caraïbe. Trinidad & Tobago est indexé.. Haïti offre un espace de transit aux trafiquants de drogue qui ne cessent de prospérer à partir de notre Etat en faillite. Les Services Etasuniens observent une augmentation considérable du trafic illicite de stupéfiants entre Haïti et le Venezuela de Chavez. Le Mexique est dominé par des groupes criminels très puissants qui osent frapper les plus hauts gradés de sa police et menacer la sécurité de la frontière poreuse des Etats-Unis.  Sur le territoire voisin d'Haïti, soit en République Dominicaine, il y a des intérêts américains considérables. L'armée dominicaine est continuellement entraînée et équipée par les USA. A Cuba s'annoncent des changements. C'est un pays qui défie les Etats-Unis depuis plus de 40 ans. Comme les Israéliens ont construit leur projet sous l'aile de l'Aigle de Ton Sam, le Lider Maximo Fidel Castro a profité de la guerre froide et des objectifs politiques de l'URSS pour libérer son pays de l'influence politique américaine, faire la révolution et défier sur tous les points son puissant voisin. Nos dirigeants actuels n'ont pas cette capacité. Ils se retrouvent plutôt à l'intérieur de projets politiques sans un agenda national. Nous faisons partie de l'ALTERNATIVE BOLIVARIENNE DES AMERIQUES (ALBA), le projet qui fait échouer le plan du Président Américain George W.BUSH de construire un grand marché de l'Alaska à la terre de feu – Chili. Sans parler des problèmes liés à l'immigration, Haïti est au centre des considérations stratégiques d'une superpuissance.

 

Au lieu de définir nos intérêts dans ce jeu d'influence et nous positionner avec intelligence, nous menons une diplomatie sans vision, nous affaiblissons nos institutions étatiques, nous continuons à nous entre-détruire. Nous nous amusons dans les guerres intestines. Nous abordons les questions nationales avec le souci d'obtenir des pots de vin et de garder le pouvoir dans une logique de jouissance. Nous avons appelé à voter Ericq Pierre parce que nous n'attendons rien de Préval. Donnez-lui la chance de jouer ses cartes tout en renforçant nos institutions pour une alternative en 2010 est le comportement intelligent. Dans notre texte : ''Aux encenseurs de René Préval, la marionette d'Aristide'', nous avions mis en garde les démocrates haïtiens. S'il ne faut jamais perdre de vue les objectifs des Etats-Unis en Haïti, il ne faut pas non plus ignorer les visées du Président de la République. C 'est d'ailleurs la théorie de pouvoir des chefs d'Etat de l'ALBA : 1- Vassaliser le parlement 2- Amender la constitution en vigueur 3- Assurer la continuité du pouvoir en utilisant la façade électorale 4- Mettre en place des institutions parallèles (des commissions) pour affaiblir les institutions de l'Etat en attendant l'offensive finale.

  

Face au désarroi, des leaders politiques suivent des mouvements qu'ils ne maîtrisent pas. Appelez les citoyens à sortir dans la rue pour ensuite condamner les dégâts est une preuve que nous ne maîtrisons rien. Nous risquons de supporter des projets occultes, de trafiquants de drogue ou de criminels antidémocratiques, juste pour faire mal à René Préval. Les Américains verront que nous ne sommes pas responsables, comme ils avaient occupé Haïti en 1915 pour prévenir l'établissement de base navale allemande en Haïti, sans une alternative démocratique responsable, capable de prendre en compte les intérêts de tous nos partenaires et surtout de considérer les préoccupations du voisin superpuissant, l'Amérique cherchera à renforcer la tutelle.  La dimension du nouveau local de l'ambassade des Etats-Unis en Haïti, sur la route de Tabarre est une preuve que l'Aigle n'abandonnera pas ce point géostratégique qu'est Haïti. On parle d'une construction pour une valeur de dizaines de millions de dollars, sans compter les bâtiments voisins récupérés après dédommagement pour donner à cet imposant local le caractère qu'il mérite.

 

L'Ambassadeur du Canada dénonce au micro de Radio Métropole le vide politique qui paralyse les interventions en faveur des populations en difficulté avec la hausse des prix de produits alimentaires. Micha Gaillard de la Fusion abonde dans le même sens : L'exécutif et le parlement n'arrivent pas à diriger le pays. La visite d'une délégation importante de l'OEA composée de membres de l'Union Européenne, de bailleurs de fonds et d'autres acteurs internationaux importants, est une des preuves de la préoccupation face à l'ingouvernabilité d'Haïti par son élite politique.

 

Malheureusement nos dirigeants sous-estiment les propos relatifs à l'insensibilité des dirigeants face à la misère des démunis. Cette rhétorique est utilisée ces derniers jours pour acculer la Birmanie , la Corée du Nord, l'Irak, l'Iran, la Syrie. Au conseil de sécurité les Etats-Unis et leurs alliés soutiennent : cet état méprise son peuple. Il utilise ses ressources pour l'armement, laissant son peuple croupir dans la misère. Au congrès des Etats-Unis, on critique l'utilisation à outrance des ressources de la Chine au profit de l'armement.  Le vocable : il faut nourrir le peuple est synonyme de Mission humanitaire. Il est souvent utilisé pour justifier l'ingérence dans la politique intérieure des nations. Il faut soulager les plus pauvres dans cette conjoncture de hausse des prix. Les émeutes de la faim nous avaient mis sous de gros projecteurs.

 

Aujourd'hui qu'est ce qu'on voit en Haïti ? Un premier Ministre déchu s'associe à des parlementaires corrompus pour bloquer la nomination d'un nouveau premier Ministre. Un président qui prend tout son temps pour assurer la continuité de son pouvoir autocratique et populiste. Un peuple qui de plus en plus fait face à la cherté de la vie. Des soldats de l'ONU qui, pris au piège de la ''prévalocratie'', risquent de payer de leur vie, l'irresponsabilité des gouvernants haïtiens.

 

En conséquence, l'international comprendra qu'à l'instar des Birmans, nous sommes des cyniques. La situation de misère de notre peuple ne nous dit rien. Les Canadiens auront raison de répéter : Si nous – Canadiens - avions traité nos chiens comme eux – le dirigeants Haïtiens – traitent leurs citoyens, on nous aurait condamnés à une peine de prison.

 

Deux situations peuvent en découler parmi tant d'autres. Si la communauté internationale constate que, par aucun moyen, les haïtiens n'arrivent pas à diriger leur pays, elle peut soit par une résolution désigner un administrateur comme Paul Bremer en Irak ou Bernard Kouchner au Kosovo soit provoquer l'émiettement du territoire haïtien pour diminuer l'influence des gouvernants et les mettre dos au mur. Car rien n'empêche la constitution d'une guérilla bien entraînée et bien équipée dans un point du territoire comme la Gonâve , La Tortue ou le Nord Christophien, pour l'autonomie et/ou l'indépendance. Elle pourrait appeler le peuple à un référendum. L'Etat haïtien est tellement faible qu'il serait obligé de protester comme il le fait pour l'Ile La Navase , sans pouvoir ramener l'ordre. Il ne faut pas oublier qu'Aristide n'arrivait pas à mettre en déroute quelques civils armés dans la ville des Gonaïves. La situation d'exclusion qui s'installe détruit le sentiment national. D'ailleurs, aucun député ne pourra critiquer le manque de patriotisme des séparatistes. Au parlement, ils ne votent que pour de l'argent, des intérêts personnels.  Un mouvement séparatiste serait légitime, vu que rien ne justifie, aux yeux du peuple, l'utilité de leur appartenance au territoire haïtien. Si les gouvernants de l'Etat central ne pensent qu'à leur pouvoir, chaque groupe d'haïtiens occupant un espace du territoire, peut aussi penser à son pouvoir personnel, sa survie sur l'espace détenu. Nous avions tous combattu pour l'indépendance, si aujourd'hui les dirigeants résidant à Port-au-prince font échouer le projet toutes les régions d'Haïti ont le droit de le constater et de penser à autre chose. La Gonâve est plus grande que Singapour, un petit territoire d'Asie qui contient environ 4 millions d'habitants soit la moitié de la population officielle d'Haïti.

 

Port-au-Prince s'aligne sur Chavez. Nos dirigeants ont mis en place un pouvoir de clan. Alors qu'est ce qui empêche de réduire l'influence de Préval par l'émiettement du territoire. Ce qui serait une autre forme de démocratie, vu que le peuple, en majorité, est exclu, enclavé dans des régions sans infrastructures, sans présence de l'Etat. C'est ce qu'on vit actuellement en Bolivie. Les Palestiniens ont perdu une grande partie de leur territoire parce qu'ils étaient sous protectorat anglais après la deuxième guerre mondiale. Récemment, l'occident, les Etats-Unis en tête, vient de créer un Etat KOSOVO. Alors qu'ils avaient promis dans les résolutions sur le conflit Yougoslave de respecter et de protéger l'intégrité du territoire Serbe.

 

Les Canadiens aimeraient bien faire l'expérience coloniale des grandes puissances. S'ils se font tuer en Afghanistan, c'est par volonté de puissance. Ils sont très présents en Haïti. Qu'est ce qu'ils cherchent ? Notre situation de tutelle était prédite dans la presse canadienne depuis 2003.

 

Nous devons réaliser que l'Etranger a un plan. Les haïtiens n'ont rien en perspective. Ils se contentent de critiquer les Etats-Unis, le Canada et la France. Peut-on condamner une puissance si elle voit dans le comportement de nos irresponsables une menace pour sa sécurité et décide de renforcer son contrôle sur notre Etat voyou ? Doit-on critiquer le Canada si par sa volonté de puissance, il voit en notre pays avec lequel il a un lien géographie, linguistique et social (diaspora haïtienne), un fournisseur de ressources humaines et un espace de vacances pour ses travailleurs ? Y a-t-il faute si l'Europe, le Brésil et le Chili voient en notre territoire une position avancée qui pourrait servir de gros entrepôts pour leurs usines ? Qu'est ce qu'il y a de mal si la France mise sur nous pour le moral des indigènes créolophones de ses DOM-TOM d'Amérique très éloignés de la métropole et tentés par l'indépendance ? Qu'est ce qu'il y a de mal si les Dominicains nous prennent pour des cochons capables de bouffer toutes leurs saloperies, des cobayes pour l'avancement de leur production ? Qu'est ce qu'il y a de mal si les Etats-Unis et le Brésil voient en notre territoire un espace idéal de plantation pour le biodiesel ? Qu'est qu'il y a de mal si le Venezuela se sert de nous pour provoquer la puissance des Etats-Unis dans la caraïbe ?  

 

Il n'y a aucun problème, parce qu'en fait nous n'avons pas de politique. Nous ne sommes pas à la hauteur, nous ne pouvons pas exercer la souveraineté. Nos voisins et amis ont légitimement le droit de penser pour nous. Comme d'habitude, nous vacillons entre les grands courants mondiaux sans tirer notre épingle du jeu. Nous représentons une menace écologique. Nos déchets infestent toutes les plages de la caraïbe. Alors, c'est normal pour un état sérieux de penser à notre territoire comme lieu de refuge au cas où, dans le cadre du changement climatique, l'environnement du pays représenterait une certaine hostilité.

 

Les réflexions dans ce texte paraissent horribles et terribles. A force de croire  que l'indépendance est irréversible, que la souveraineté est éternelle, nous refusons de travailler. Nous continuons de jouir des prouesses des nos héros.  Le 20 mai 2008, l'ambassadeur des Etats-Unis à Port-au-Prince, Janet Ann Sanderson, se déclare préoccupée par le retard dans la formation d'un nouveau gouvernement. "Il faut un gouvernement pour répondre aux besoins des haïtiens et nous attendons une décision dans un meilleur délai". L'ambassadrice américaine connue pour son style courtois et discret est, dans cette déclaration, ferme : ''…nous attendons une décision dans un meilleur délai". L'irresponsabilité de Préval et des mercenaires de la Chambre des députés incite la représentante des Etats-Unis à hausser le ton : ''les Etats-Unis, en tant que voisin et ami, souhaite le développement d'Haïti..'' Une façon de rappeler à ces irresponsables corrompus que le puissant voisin a des objectifs pour ce petit pays. Que c'est triste ! C'est encore l'étranger que nous critiquons à longueur de journée qui nous rappelle que notre comportement nuit au développement d'Haïti et à l'émancipation de son peuple. La comédie continue ! 

 

Cyrus Sibert

Cap-Haïtien, Haïti

20 mai 2008


Information très importante


Important

Ce message doit être partagé avec les proches et amis, et puisque vous êtes mes très chers, je vous le transmets.

Je viens de le recevoir d'une amie et je pense que ce serait égoïste de ma part de le garder pour moi tout seul.

Bonjour,

Cette plante qui orne nos maisons et jardins est extrêmement dangereuse !

Cette plante est bien répandue au Cameroun et dans beaucoup de bureaux et de maisons. C'est un poison mortel, surtout pour les plus petits. Sa sève tue un enfant en moins d'une minute, et un adulte avant 15 minutes. C'est à déraciner des jardins et retirer des bureaux. Si touchée ne jamais passer la main aux yeux; rend partiellement ou définitivement aveugle. A éviter tout près des enfants. Merci de prévenir vos proches.

Bénédiction

Absolu Widny
Customer Care Agent
Digicel Haiti | 151, angles Ave. Jean Paul II & impasse Duverger.
Tél.: (509) 3620-4339

Le Canada devrait-il gouverner Haïti?

Jeudi le 1 avril 2010 18:06

François Pouliot

19/03/2010

Le Canada devrait se voir remettre les rênes du pouvoir politique en Haïti et administrer le pays pour les 10 à 20 prochaines années. On pourrait ainsi nettoyer la corruption politique et amener plus de fonds pour la reconstruction du pays.

L'opinion est de Thomas Moore, un ancien conseiller économique du président Ronald Reagan, avec qui on a eu l'occasion de discuter il y a quelques jours. M. Moore est membre de l'Institut Hoover, un centre de recherches de l'université Stanford en Californie.

Alors qu'une importante conférence sur la reconstruction d'Haïti doit avoir lieu le 31 mars à New York, l'économiste n'y va pas par quatre chemins.

« Combien de pays procureront plus que l'aide immédiate à la suite du tremblement de terre, s'ils redoutent que les fonds ne soient siphonnés par les pouvoirs politiques? », s'interroge-t-il. La corruption fera que la communauté internationale ne voudra pas y envoyer trop de ressources.

La meilleure façon de reconstruire serait à son avis de confier l'administration du pays à un état reconnu pour sa gouvernance pour une certaine période de temps.

Il suggère qu'un référendum soit organisé en Haïti et que l'on demande à sa population si elle accepterait que le Canada soit porté au pouvoir et nommé pour prendre charge de son administration dans les 20 prochaines années.

Pourquoi nous?

- À cause du Québec d'abord. Une proportion significative de Canadiens parle français, la même langue qu'en Haïti.

- Le Canada est généralement considéré comme l'un des gouvernements les plus ouverts et honnêtes au monde.

- Surtout, il n'a jamais été une puissance coloniale et depuis longtemps, les Canadiens tentent de venir en aide aux Haïtiens.

Monsieur Moore ne croit évidemment pas que le pouvoir politique en place serait favorable à sa proposition. Il estime cependant que si elle était soumise au peuple haïtien, il voterait en sa faveur.

Une bonne idée?

Pour être franc, on voit mal comment la mesure pourrait être mise en pratique. On est aussi moins convaincu du résultat du référendum.

Ce n'est d'ailleurs pas dans cette direction que l'on se dirige pour l'instant. Un rapport préparé par le gouvernement haïtien en collaboration avec la Banque mondiale évalue à 11,5 G$ US les sommes dont aura besoin le pays au cours des trois prochaines années pour se remettre sur pied.

Il y a quelques jours, de potentiels pays contributeurs se sont réunis en République dominicaine en vue d'une rencontre préparatoire au sommet de New York. Ils y ont convenu d'une aide de 3,8 G$ US pour les 12 à 18 prochains mois.

L'aide proviendrait d'un nouveau fonds qui serait administré par un comité formé du gouvernement haïtien et des pays donateurs. La Banque mondiale superviserait les opérations.

C'est assez loin de la prise de pouvoir suggérée par M. Moore.

Il faudra néanmoins voir comment concrètement les choses évolueront. Un comité peut décider de l'allocation, mais il n'est pas très clair comment tout cela fonctionnera et qui sera en charge de l'évaluation et de la gestion des projets. Pour endiguer la corruption, il faut pouvoir descendre bien au-delà de l'allocation budgétaire.

Il faudra attendre quelques mois pour voir si la solution fonctionne et si les pays seront prêts à étendre le financement manquant.

Il se pourrait qu'à ce moment l'idée de monsieur Moore revienne sur la table.

Sans la reprendre intégralement, peut-être pourrait-on confier au Canada certains mandats de supervision et d'accompagnement. Un espèce de Vérificateur général auquel l'autorité politique aurait délégué des pouvoirs étendus, aurait peut-être pour effet de rendre les acteurs de la corruption moins actifs.

Bulletin météo du jeudi 1er avril 2010


Valable jusqu'au 03 avril 2010

Situation synoptique dans la Caraïbe et sur l'Atlantique
Un front quasi-stationnaire s'étend de l'atlantique jusqu'au nord de notre île ce matin. Quelques activités de pluie isolée demeurent encore possibles sur Haïti ce soir.

Prévisions pour Haïti
- Partiellement nuageux ce matin ;
- Périodes nuageuses cet après-midi et ce soir.
- Températures agréables à fraiches en soirée ;
- Pluie sectorielle modérée encore possible ce soir notamment dans le nord, le nord-est, le centre, l'ouest et le sud-est.

Prévisions pour Port-au-Prince et environs
· Temps partiellement nuageux ce matin ;
· Périodes nuageuses en fin de journée et en soirée ;
· Tº. max. : 34ºC ; Tº min: 21ºC ;
· Chance de pluie isolée ce soir.

Lever & coucher du soleil pour Port-au-Prince
Aujourd'hui 01 Avril.
Lever : 05h 43 mn
Coucher : 06h 03 mn

Vendredi 02 Avril.
Lever : 05h 42 mn
Coucher : 06h 03 mn

Samedi 03 Avril.
Lever : 05h 42 mn
Coucher : 06h 03 mn

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM


Bulletin météo marine jeudi 1er avril 2010

Valable jusqu'au 02 avril 2010

Prévisions maritimes:
Zone côtière nord :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur nord nord-est: 15-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues: 4 à 7 pieds aujourd'hui, mais augmentant de : 6 à 9 pieds demain ;
* Mer plus ou moins agitée à agitée ;
* Les voiliers doivent prendre des précautions en mer.

Golfe de la Gonâve :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur nord-est : 10-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds ;
* Mer plus ou moins agitée.

Zone côtière sud :
Jeudi & vendredi
* Vent du secteur nord-est: 10-20 nœuds ;
* Hauteur des vagues : 4 à 6 pieds;
* Mer plus ou moins agitée.

Jacquet Jackson, Prévisionniste au CNM

Cuba a appelé à une volonté politique internationale pour aider Haïti.


31 Mars.- Le chancelier cubain,Mr Bruno Rodríguez Parrilla,a fait appel à la générosité et à la volonté politique de la Communauté des nations dans son intervention, aujourd'hui, à la conférence internationale des bailleurs de fonds pour Haïti,qui s'est déroulé à New York,au siège de l'ONU.

"L'unité de ce pays des Caraïbes est nécessaire au lieu de sa division en des parcelles de marché et dans des projets de charité douteuse", a indiqué Mr Bruno Rodríguez Parrilla devant les 136 délégations présentes auxquelles il a rappelé que la Communauté internationale a une dette énorme envers Haïti.C'est ce qu'a rapporté l'agence de nouvelles Prensa Latina.

Il a précisé que les pays ont l'obligation morale d'apporter des ressources financières additionnelles et une plus grande coopération, non seulement pour la reconstruction d'Haïti, mais spécialement pour son développement.

Le chef de la diplomatie cubaine a demandé que l'aide humanitaire à Haïti soit profitable au peuple haïtien,spécialement aux plus pauvres.

Il a expliqué à l'auditoire que, dans le cadre de la reconstruction, un programme du système national de santé d'Haïti est à l'étude avec le support de Cuba, du Vénézuéla,d'autres pays et des organismes humanitaires.

Ce schéma s'appuie sur 101 centres de santé d'attention primaire qui pourront assister annuellement à deux million 800 mille patients, effectuer 1 million 300 mille urgences médicales, 168 mille accouchements et appliquer trois millions de vaccins, a précisé Prensa Latina.

Le chancelier cubain a souligné que 30 hôpitaux communautaires de référence vont s'ajouter à ces installations. Ces hôpitaux seront dotés de technologie avancée pour attention secondaire à deux million 154 mille patients par an.On prévoit aussi la création d'un Hôpital National spécialisé dans le cadre de la coopération avec d'autres pays.

Le diplomate cubain a exposé que dans la pratique le programme est déjà en cours puisque - après le séisme fonctionnent 23 des centres d'attention primaire, 15 des hôpitaux communautaires de référence et 21 salles de réadaptation.

Rodriguez a informé que, comme une partie du schéma,Cuba,Haï ti et le Brésil ont signé le Samedi 27 Mars un Memorandum d'Entendement pour le Renforcement du Système et les Services Publics de Santé et de Surveillance Épidémiologique.

Il a expliqué que durant 11 années de travail dans ce pays, la brigade médicale cubaine a sauvé 233 mille 442 vies, tandis que les services médicaux rendus durant la période et la formation du personnel médical à Cuba représentent l'apport de quelque 400 millions de dollars.

Précédemment,le Chancelier a présenté à l'assemblee de l'ONU un documentaire cubain qui rassemble divers aspects du travail de plus de 1500 collaborateurs cubains, étudiants et gradués de l'École latino-americaine de Médecine de La Havane,arrivé s en Haïti après la catastrophe du 12 Janvier 2010.

mercredi 31 mars 2010

RECONSTRUCTION D’HAITI : Position des jeunes du Nord et du Nord-Est d’Haïti.


COALITION RÉGIONAL DES JEUNES DU NORD

ET

DU NORD-EST

__________________

 

RECONSTRUCTION D'HAITI 

 

Position des jeunes du Nord et du Nord-Est d'Haïti.

 

Le mardi 12 janvier 2010 à 4hres 53 de l'après midi, mon pays Haïti a connu une catastrophe sans précédent. La terre a tremblé à la capitale. Sous des secousses de magnitude 7.2 sur l'échelle de Richter, les dégâts sont énormes. Si pour la présidence haïtienne 300,000 personnes y ont laissé leur vie, pour l'Eglise Catholique d'Haïti le chiffre se situerait autour de 500,000. Dépassé par l'ampleur des dégâts, l'Etat haïtien n'a pas pu réagir à temps pour sauver les centaines de milliers de personnes emprisonnées sous les décombres. Selon les estimations, les dégâts sont ainsi chiffrés à 1,5 million de sinistrés, 200,000 maisons détruites ou endommagées et 150,000 blessés.  Les dégâts matériels sont estimés par la Banque Interaméricaine de Développement à 12 milliards de dollars, 80 % de l'économie nationale serait sous les décombres. 

 

Selon l'Institut haïtien de statistique et d'informatique (IHSI) sur une population de 8 763 588, 58.3 %  ont 15 à 64 ans, 36.5% ont moins de 15 ans, 11% ont moins de 5 ans. C'est évident que la majorité des victimes est constituée de jeunes et d'enfants. Les conséquences sociales et économiques de cette catastrophe sur cette catégorie vulnérable de la population est considérable.

Sans prendre en considération cet état de fait, l'avenir d'Haïti serait plus sombre que l'on pourrait imaginer.

 

C'est en ce sens que COREJENE, au nom des jeunes haïtiens et haïtiennes, remercie la communauté internationale et défend l'idée de réformes structurelles durables et adaptées aux réalités haïtiennes sans lesquelles la reconstruction du pays ne sera rien d'autre que la reconstitution des richesses de quelques privilégiés du statu quo exclusiviste, monopolistique et néo féodal, qui existent en Haïti depuis son indépendance.

 

Avec la situation catastrophique qui prévaut dans mon pays, les programmes et projets de reconstruction pullulent. Chaque secteur, chaque ONG, a son plan en poche. On ne sait par quelle magie ceux et celles qui depuis des décennies de l'intérieur comme de l'extérieur ont contribué à ruiner l'économie haïtienne, deviennent aujourd'hui des bâtisseurs. A la faveur des promesses de dons venus de partout, résultat d'une solidarité internationale sans précédent en faveur d'Haïti, en veux-tu-en-voilà, les plans de reconstruction sont nombreux. On attend le déblocage des fonds, pour « reconstruire Haïti ». On se dispute le droit de gérer l'aide et de redécouper les nouvelles zones de rapines économiques de toute sorte.

 

Nous profitons de la présente pour dire attention.

 

Si en urgence nous devons : Améliorer la santé, l'éducation et le bien-être des enfants et des jeunes victimes lors du séisme; Favoriser la réussite éducative des jeunes, car ils sont l'avenir du pays;   Si de façon ponctuelle nous avons l'obligation de : Favoriser l'insertion professionnelle des jeunes, Améliorer le soutien offert aux jeunes en termes de cantines scolaires et autres; S'il est indispensable d' accroitre la présence des jeunes dans la société, d'élaborer un régime de prêts et de bourses d'étude pour les jeunes étudiants, d'augmenter les fonds alloués au financement de l'Université d'État d'Haïti via des budgets décentralisés, d'Assurer la participation des jeunes et de la représentation de leurs intérêts à travers les sphères décisionnels; la vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes institutionnelles en profondeur : il s'agit également de la refondation du pays.

 

Car, depuis plusieurs décennies, Haïti est sous perfusion de l'aide internationale. Comme conséquence: le fossé entre les riches et les pauvres n'arrête pas de s'agrandir. Au lieu de développer le pays, l'aide est souvent détournée au profit de quelques privilégiés qui contrôlent les artères du pouvoir politique et de l'administration publique.  Les riches deviennent plus riches, les pauvres n'ont plus qu'à crever dans les bidonvilles crasseux sans aucune infrastructure. A chaque régime politique, de nouveaux scandales de détournement de fonds publics et de l'aide internationale. Le cas le plus récent est la gestion inexplicable de 197 millions de dollars qui devaient servir pour voler au secours de sinistrés de l'Ouragan Katerina aux Gonaïves, à environ 190 kilomètres au nord de la capitale. Il y a aussi les fameux plans en faveur des éleveurs de cochons indigènes. L'Etat haïtien a ainsi détruit l'économie rurale en promettant aux paysans que son plan allait prendre en charge les paysans victimes. Environ 30 ans après, les conséquences économiques de ce fameux plan se font sentir dans le milieu rural. Les paysans sont obligés de fuir vers la capitale.

 

 

Pour nous autres, jeunes haïtiens et haïtiennes, la solution au problème d'Haïti doit passer par des réformes institutionnelles en profondeur, ce qui favoriserait une large participation de la population. En conséquence, ces réformes permettraient de combattre les monopoles exclusivistes, d'encourager des investissements directs, la création d'emplois, et faciliter l'intégration des jeunes.

 

L'augmentation de l'aide a toujours signifié l'augmentation de la corruption, l'augmentation des luttes politiques pour le contrôle de l'aide. Sans des réformes structurelles en profondeur, rien ne changera en Haïti. Pour donner à ce devoir de réforme une base concrète, les jeunes haïtiens et haïtiennes proposent l'établissement d'un Marché commun avec la République Dominicaine avec laquelle nous partageons 300 kilomètres de frontière terrestre. Un objectif qui permettrait à la communauté internationale de suivre l'effort de modernisation d'Haïti, en fonction d'un agenda qui fixerait les mesures à adopter pour rapprocher l'économie haïtienne de celle de la République dominicaine.

 

 Le système d'exclusion qui régnait en Haïti depuis l'esclavage persiste et résiste. Depuis l'occupation américaine de 1915, il est caractérisé par la centralisation et la concentration qui ne sont en fait qu'un système sociopolitique et économique de prédation qui draine toutes les ressources du pays vers un petit groupe de privilégiés.

 

Environ cinq (5) familles de la capitale contrôlent plus de 60% des ressources du pays. Aujourd'hui le projet démocratique est devenu une ploutocratie. La construction théorique qui constitue le fondement du processus démocratique en Haïti a effondré. Plus qu'on réalise des élections, plus les scrutins sont frauduleux. Les représentants sont ainsi plus médiocres et plus corrompus.

 

C'est triste et décevante pour nous autres jeunes qui cherchent des modèles de constater que ce sont, dans une certaine mesure, des trafiquants de drogue, des kidnappeurs, des squatteurs et dilapidateurs de fonds publics qui soient les seuls aptes à briguer des postes pour lesquels ils ne sont pas qualifiés.

 

Au lieu de signifier la participation populaire, élection est devenue une farce pour la légitimation de la mauvaise gouvernance. Certains acteurs de la communauté internationale l'utilisent pour masquer la réalité et justifier leur présence en Haïti : De la  poudre aux yeux de l'opinion publique. Pourtant, la diminution croissante de la participation des votants lors des joutes est une preuve du mal qui paralyse les avancées démocratiques en Haïti.

 

Pour les jeunes d'Haïti, le changement n'est pas volontariste. Les privilégiés resteront accrochés à leurs monopoles. La Communauté internationale doit nous aider à contraindre l'Etat haïtien à faire des réformes en profondeur dans des secteurs comme la douane, la télécommunication, le système judiciaire, le système fiscal, le système financier, le cadastre, le système éducatif qui nous a laissés ignorants et ignorantes des phénomènes sismiques, l'université… La constitution haïtienne doit être réformée. Le secteur privé haïtien doit s'adapter à la compétition qui à ce carrefour est le seul moyen de créer des opportunités. L'aide internationale doit aller dans ce sens.

 

Même quand de façon ponctuelle les jeunes d'Haïti souffrent de la destruction de leurs établissements scolaires - de leurs centres universitaires, même quand nous pleurons encore la mort des milliers de jeunes tués dans leur salle de classe, même quand nous savons que le nombre des enfants orphelins livrés à eux-mêmes dans les rues est en nette augmentation, que les cas de trafic d'enfants et de la traite humaine en général seraient en nette augmentation dans les mois à venir ;

Même quand de façon ponctuelle nous espérons des actions en faveur des jeunes en termes de bourses d'étude, d'encadrement des écoliers, de prise en charge des orphelins, nous donnons priorité aux réformes structurelles qui une fois pour toute changeraient le destin d'Haïti.

 

Aidez nous à achever la révolution libertaire de nos ancêtres, cette révolution qui a donné naissance à Haïti, l'unique Etat créé à partir d'un mouvement d'esclaves, la seule révolution d'esclaves de toute l'histoire de l'humanité. Nous, haïtiens et haitiennes, continuons de croire en ce génie qui a guidé nos ancêtres. Ces ''nègres'' et ''régresses'' qui ne représentaient, aux yeux des esclavagistes que des bêtes de sommes destinées à la plantation, ont su choisir la liberté. Même dans l'adversité, nous gardons notre moral. Etant habitués à forger notre indépendance, nous gardons confiance qu'Haïti brisera ce système d'exclusion qui empêche l'unité et ce système qui casse l'élan national depuis 200 ans.

 

 Nous sommes d'autant plus rassurés par la manifestation de solidarité des peuples des cinq (5) continents de ce monde et des quatre points de la terre.

 

Ce 12 janvier 2010, de façon spontanée, des citoyens et citoyennes de la République Dominicaine, ont attendu des heures pour offrir leur sang au secours des blessés haïtiens. Le peuple de la République voisine avec laquelle nous avions des contentieux historiques nous a aidés avec dignité, c'est une preuve que le monde peut changer dans le sens du bien. La culture de la vie finira par régner sur celle de la mort : de la guerre, des massacres et celle des armes de destruction massive.

 

Les jeunes d'Haïti sont optimistes. Ils comptent sur votre support pour une approche responsable dans la recherche d'un plan de reconstruction durable pour Haïti.

Merci!     


Une autre Haïti est possible, ensemble construisons-la !


Herns Mesamours

President,    


Les Etats-Unis offrent 1,15 milliard de dollars pour la reconstruction d'Haïti.


La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a annoncé ce mercredi que les Etats-Unis vont engager 1,15 milliard de dollars pour la reconstruction à long terme d'Haïti.

Intervenant à l'ouverture de la conférence des donateurs à l'ONU Mme Clinton a expliqué que les fonds seront affectés au plan du gouvernement d'Haïti pour renforcer l'agriculture, l'énergie, la santé, la sécurité et la gouvernance", a déclaré Mme Clinton à l'ouverture de la conférence.

La chef de la diplomatie américaine a aussi appelé tant les donateurs que le gouvernement de Port-au-Prince à "ne pas revenir aux stratégies qui se sont avérées incapables" de développer le pays le plus pauvre des Amériques. Le président Barack Obama avait précédemment promis 2,8 milliards de dollars d'aide pour satisfaire aux "besoins essentiels et urgents" du pays dévasté par un séisme le 12 janvier 2010.

Plusieurs personnalités dont le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, l'envoyé spécial en Haïti, Bill Clinton, le chef de l'Etat haïtien, René Préval et le Premier Ministre Jean Max Bellerive, ainsi que des représentants d'une centaine de gouvernement participent a cette conférence des donateurs consacrée à la reconstruction d'Haïti.

LLM/ Radio Métropole Haïti

Haiti : Allocution d'ouverture du Président Préval (MAJ 3h28pm)


RÉPUBLIQUE D'HAïTI

Allocution
D'ouverture
Son Excellence Monsieur René PRÉVAL
Président de la République d'Haïti

Conférence internationale sur Haïti
New York, le 31 mars 2010


Monsieur le Secrétaire Général, Madame la Secrétaire d'État,
Monsieur l'Envoyé Spécial Président Bill Clinton,
Madame la Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean,
Honorable P.J. Patterson, Représentant Spécial de la CARICOM,
Honorable Présidents du Sénat et de la Chambre des Députés d'Haïti,
Mesdames, Messieurs ministres et ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs

Les deux dernières fois où je me suis trouvé à cette tribune, à l'occasion de la 63ème et de la 64ème Assemblées générales des Nations Unies, c'était pour témoigner de l'expression de la souffrance de mes compatriotes, frappés par une série de désastres naturels: ouragans, cyclones et inondations. Bilan : 3 000 morts, des centaines de blessés et des pertes matérielles évaluées à 15% du PIB.

Nous voilà aujourd'hui encore réunis ici à l'occasion d'une souffrance sans commune mesure pour les Haïtiens, après le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010. Bilan: 300 000 morts, des milliers de blessés et des pertes matérielles évaluées à 120% du PIB.

C'est l'occasion pour moi de remercier les pays amis qui ont rapidement mobilisé leurs ressources pour nous porter secours; d'abord nos voisins de proximité qui, quelques heures après le séisme, étaient déjà sur place avec une logistique humanitaire grandement appréciée.

Un remerciement également aux citoyennes et citoyens et aux gouvernements de ces pays éloignés, éloignés de notre histoire, éloignés de notre géographie, qui ont dépêché sur place et en masse, volontaires humanitaires, secouristes, personnels médicaux, charriant avec eux des tonnes de matériels, de médicaments, d'eau et de nourriture.

Le peuple haïtien historiquement ouvert sur le monde et ayant payé au prix du sang le combat pour la défense de la dignité humaine, n'est pas insensible à la portée de cet immense mouvement de solidarité et de compassion exprimé par le monde entier. Je veux dire à chacune des citoyennes, chacun des citoyens, à chacune des familles, à chacune des entreprises, à chacun des dirigeants de ces pays qui ont d'une manière ou d'une autre contribué à la réalisation de ce grand effort, que le peuple ha'itien leur exprime, par ma voix, sa profonde gratitude.

Si l'élan de solidarité et de fraternité qui nous est donné à voir depuis le 12 janvier ne s'évanouit pas, mais au contraire s'étend et s'approfondit, c'est que le rêve de l'appartenance de chaque pays, de chaque nation à une véritable communauté humaine planétaire a des chances de se réaliser un jour.

Nous devons également tiré quelques enseignements de ce tremblement de terre qui nous enseigne que la générosité des nations doit se discipliner.

L'occasion m'est offerte ici de souligner comme je l'ai déjà fait auprès du Secrétaire Général la nécessité de la création d'une force d'intervention humanitaire, sous l'égide de l'ONU pour coordonner les réponses aux différentes catastrophes qui ne manqueront certainement pas de survenir: tremblements de terre, tsumanis, et autres calamités dûs au changement climatique. L'aide internationale doit être coordonnée en amont si elle veut exprimer toute son efficacité. La proposition de la création des Casques Rouges de l'ONU mérite notre attention.


Mesdames, Messieurs,

Je ne saurais passer sous silence le courage, la solidarité et l'héroïsme dont ont fait preuve, sur place, les Haïtiens eux-mêmes. L'exemple de l'amour, de l'engagement, de l'esprit de sacrifice nous vient parfois des plus démunis qui n'ont pas hésité une seconde à mettre leur propre vie en danger pour courir au secours d'autres Haïtiennes, d'autres Haïtiens qu'ils ne connaissaient même pas.

L'attention, la solidarité et la mobilisation de la diaspora ont montré que la distinction entre être Haïtienne et Haïtien du dedans et être Haïtienne et Haïtien vivant à l'étranger n'est qu'une fiction administrative.

Là encore, le rêve d'une nation qui transcende ses clivages séculaires et accepte de se donner un nouveau destin forgé dans la solidarité et l'unité est peut-être en train de se réaliser.

Rêvons donc. Faisons ce double rêve.

Rêvons d'une planète nouvelle, forgeant son destin dans un nouveau projet d'humanité; un projet d'humanité qui place le bonheur des humains et la protection de nos espèces, de nos écosystèmes avant l'obsession de l'accumulation du profit.

Rêvons aussi d'une Haïti nouvelle retrouvant son destin dans un nouveau projet de société, sans exclusion, ayant vaincu la faim, et dans lequel tous et toutes peuvent avoir accès à un abri sûr, décent, à des soins de santé selon leurs besoins, à une éducation de qualité; des Haïtiennes et Haïtiens rendus ainsi mieux disposés, par leur créativité artistique légendaire, à contribuer à la joie du monde.


Mesdames, Messieurs,

Nous voilà réunis ce matin pour parler du développement du pays qUÎ, avant la catastrophe du 12 janvier était déjà le plus pauvre de l'hémisphère.

Je suis persuadé, Monsieur le Secrétaire Général, Madame la Secrétaire d'État, Monsieur le Représentant Spécial, que le besoin d'investissements en infrastructures retiendra largement notre attention: routes, électricité, transport, télécommunications.

Mais n'oublions pas l'essentiel: Pour accomplir ce nouveau rêve de pays, pour donner une chance à ce nouveau projet d'humanité, l'éducation est, j'en suis persuadé, la voie principale.

Il y a à peine 50 ans, la plupart des institutions internationales répugnaient à consentir aux pays en développement des prêts pour l'éducation; les investissements étaient plutôt concentrés dans les infrastructures, parce que nous croyions, à ce moment-là, que celles-ci apportaient une contribution plus directe au développement des capacités productives de nos pays. L'éducation était au mieux considérée comme un droit et non comme un investissement productif pour l'économie.

A présent nous sommes tous d'accord que les choses ont changé; l'analyse théorique l'a établi; les faits l'ont démontré: aucun développement n'est possible sans l'éducation. Les études réalisées par ces mêmes institutions internationales et le cas d'un grand nombre de pays attestent que l'amélioration de l'éducation est une condition fondamentale du développement économique.

Dans le cas d'Haïti, dès avant le 12 janvier, il était déjà inacceptable que 38% de la population âgée de 15 ans et plus soient analphabètes, que 25% des enfants en âge scolaire ne puissent être admis dans une école{ que les enfants qui ont le privilège d'être dans une salle de classe ne puissent bénéficier des conditions appropriées pour développer de véritables apprentissages, que les emplois offerts par nos entreprises soient attribués à des expatriés parce que les jeunes diplômés de nos centres de formation professionnelle ne possèdent pas les compétences appropriées, que l'université ne puisse offrir au pays les cadres nécessaires à son développement ni constituer une source d'innovation pour notre société.

Le 12 janvier, en heurtant de manière particulière le monde de l'éducation, a mis à nu la profondeur de cette fracture sociale et humaine.

Une fracture que notre société ne peut plus supporter; et qu'elle se doit de réparer le plus vite possible.

Parce que l'éducation est l'exigence cardinale qui donne son sens à tout le reste. L'éducation est la condition essentielle du développement. Ne l'oublions pas!

J'appelle les Haïtiennes et les Haïtiens de l'intérieur; rappelle les Haïtiennes et les Haïtiens vivant à l'étranger à accorder leurs ressources avec celles de nos amis de la communauté internationale, pour transformer Haïti en une cité du savoir où la solidarité, le respect de l'autre, l'intégrité, le respect de l'environnement, la promotion du patrimoine culturel et historique, la capacité d'apprendre par soi-même, l'esprit critique, le sens de la responsabilité, la capacité de résoudre des problèmes, la diversité culturelle et linguistique, deviennent les valeurs cardinales de la nouvelle école haïtienne. Une école haïtienne sans exclusion où chaque enfant haïtien peut bénéficier d'un repas quotidien et de l'encadrement d'un maître qualifié; une école haïtienne ouverte sur le monde tout en étant en résonance avec son milieu, reflétant ainsi l'identité plurielle d'une nation à présent créolophone et francophone mais pleinement enracinée dans la mémoire de nos origines africaines, et acceptant le façonnement que l'Amérique et la Caraïbe apportent à son histoire quotidienne.

C'est dans ce nouveau projet d'école que nous devons forger notre nouveau projet de société et organiser d'une manière solidaire et conviviale notre vivre ensemble.

Quand nous parlons de développement, nous pensons spontanément au financement d'infrastructures matérielles. Mais, l'éducation est la condition essentielle, le socle du développement. Ne l'oublions pas!

Je formule donc le vœu que le rêve de cette Haïti nouvelle trouve les conditions de sa réalisation dans le concert des propositions et des engagements qui vont émaner de cette conférence.
Bon travail à tous et merci de votre attention!

René Préval

Les pays arabes vont annoncer un don de 100 millions de dollars


Les pays arabes vont apporter une contribution généreuse à l'Organisation des Nations Unies au cours de la Conférence internationale des donateurs sur Haïti, ont déclaré les ambassadeurs de l'Arabie saoudite, du Qatar, du Koweït, d'Oman et Émirats arabes unis.

Le Ministre des Affaires étrangères de la république Dominicaine, Morales Troncoso, a participé hier à un déjeuner à New York ou était présent les ambassadeurs des 22 pays membres de la Ligue Arabes représentées aux Nations Unies. À la sortie de ce déjeuner, Morales Troncoso a annoncé que la Ligue Arabes allait consacré 100 millions de dollars à la reconstruction d'Haïti.

Les diplomates arabes ont convenu la nécessité d'une cohérence et d'une coordination en Haïti. «Faute de cohérence et de coordination, ces aides feront double emploi, et quand il y a chevauchement, il y a des retards », ont déclaré l'ambassadeur du Maroc, Mohammed Loulichki, et l'ambassadeur d'Arabie Saoudite, Khalid Alnafizee.

N/ Radio Métropole Haïti

Ban Ki-moon nomme Edmond Mulet à la tête de la MINUSTAH en Haïti.


Comme l'avait annoncé Nancy Roc, en scoop sur Radio Métropole, le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a nommé aujourd'hui M. Edmond Mulet, du Guatemala, comme son Représentant spécial, et Chef de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH).

M. Mulet succède ainsi à Hédi Annabi, de la Tunisie, qui a péri tragiquement le 12 janvier 2010 au cours du tremblement de terre survenu en Haïti.  Le Secrétaire général demeurera éternellement redevable à Hédi Annabi, qui, dans les mémoires, restera l'un des responsables les plus énergiques et dévoués qu'ait connus l'Organisation.  L'engagement de Hédi Annabi, sa diligence et son intégrité, ont inspiré et marqué toute une génération de fonctionnaires des Nations Unies et continueront de représenter une référence incontournable pour tous les fonctionnaires internationaux.

M. Mulet était depuis août 2007 Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix et Chef du Bureau des opérations.  Depuis le 14 janvier dernier, il était Représentant spécial et Chef de la MINUSTAH par intérim.  Dans les semaines qui ont suivi le séisme, il a démontré un sens remarquable du leadership, et, grâce à sa force, sa détermination, sa clairvoyance et sa capacité de résilience, il a facilité les efforts de la famille des Nations Unies, du peuple d'Haïti, des Gouvernements de la région et de la communauté internationale dans son ensemble.

De juin 2006 à août 2007, M. Mulet avait déjà occupé les fonctions de Représentant spécial et Chef de la MINUSTAH.  Avant cette nomination, il était diplomate et législateur dans son pays, le Guatemala, occupant diverses fonctions d'Ambassadeur auprès de l'Union européenne et des États-Unis.  Il a de plus travaillé comme membre du Congrès national du Guatemala pendant 12 ans, y compris en tant que Président de cette institution.  Au cours des années passées dans la législature guatémaltèque, M. Mulet a contribué activement aux processus de paix en Amérique centrale, aux Accords d'Équipollas, et aux Négociations de paix guatémaltèques.

M. Mulet a fait ses études au Guatemala, au Canada, aux États-Unis et en Suisse.  Outre ses activités dans la fonction publique, il a travaillé pendant de nombreuses années comme journaliste et conseiller juridique auprès d'institutions publiques et d'organismes privés. N/ONU/Radio Métropole Haïti

EXCLUSIF : Bill Clinton annonce qu'il veut faire d'Haïti «le premier pays à connexion sans fil»


L'ancien président Américain Bill Clinton s'est déclaré très satisfait des résultats de la conférence des donateurs pour Haïti qui s'est tenue au siège des Nations Unies à New York. Il a notamment annoncé qu'il souhaite faire d'Haïti le premier pays « wireless » (sans fil) du monde. Notre envoyée spéciale à New York, Nancy Roc, l'a rencontré à la sortie de la conférence. Son reportage.

C'est l'ancien président Américain et l'Envoyé Spécial de Ban Ki-moon en Haïti, Bill Clinton qui a animé d'une main de maître la session dite « des remarques relatives aux activités de proximité » lors de la conférence du 31 mars à l'ONU. Pendant cette session, les secteurs de la société civile haïtienne, de la diaspora, du secteur privé, les ONG, les mairies et les parties prenantes à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti ont, tour à tour, exprimé leurs revendications et proposé des actions pour la reconstruction d'Haïti. Suite à ces interventions, Bill Clinton a qualifié la conférence du 31 mars « d'historique » et n'a pas caché sa grande satisfaction des résultats de cette importante réunion.

Il a confirmé qu'il sera à la tête de commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti de concert avec le premier ministre Jean Max Bellerive. Pendant 18 mois, cette nouvelle entité va gérer les 5.1 milliards de dollars obtenus à la conférence sur le futur d'Haïti pour la réalisation de toutes les opérations ayant rapport avec la reconstruction du pays. Il a précisé qu'il y aura aussi au sein de cette entité les représentants des donateurs et de la société civile haïtienne «afin de pouvoir travailler en permettant au gouvernement de se pencher sur la reconstruction d'Haïti pour les dix prochaines années ». Bill Clinton a aussi déclaré que « c'est la première fois que les Nations Unies et les donateurs se sont assis pour écouter les voix de « vraies » personnes représentant la société civile haïtienne. Plus ils entendront ces voix, plus nous obtiendrons du support. Ceci permettra aussi aux Haïtiens de comprendre qu'on ne veut pas leur imposer leur futur de l'extérieur mais les encourager à le prendre eux-mêmes en main », dixit Bill Clinton.

L'Envoyé spécial de Ban Ki-moon en Haïti s'est déclaré très satisfait de la conférence de ce 31 mars et pense que des projets précis en résulteront. « J'ai parlé au président Préval et au premier ministre Bellerive et je leur ai formulé mon souhait qu'à partir de maintenant, nous devrons annoncer chaque semaine une ou deux bonnes nouvelles. Même si ce ne sont pas de grandes annonces, il faut montrer chaque semaine aux Haïtiens que nous travaillons pour eux», a-t-il insisté. Et déjà, Bill Clinton a annoncé qu'il veut faire d'Haïti le premier pays au monde «wireless», (à connexion sans fil). « En changeant quelques lois en Haïti, on peut le faire. Nous savons qu'Haïti est un pays moderne où les gens utilisent de plus en plus de cellulaires. Je veux que tout le monde ait un cellulaire et ceci dans les régions les plus reculées du pays. Ensuite, je veux que l'accès aux ordinateurs soit répandu. Ainsi, on pourra être dans une montagne reculée et avoir accès à l'éducation en ligne, ouvrir son commerce en ligne et avoir autant d'informations que si l'on était au coin d'une rue de Manhattan. C'est ce que je veux faire », a déclaré Bill Clinton. Ce dernier pense, en effet, « qu'on peut traverser plus rapidement certaines étapes si l'on arrive à donner l'accès aux ordinateurs à chaque Haïtien, où qu'il soit et aussi pauvre qu'il soit ». « Cela pourrait faire une grande différence », a-t-il conclu.

Écoutez le reportage sur http://newyork31mars.metropolehaiti.com

Nancy Roc, New York, le 31 mars 2010.

Haiti : Allocution d'ouverture de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton.


SECRETARY CLINTON: Thank you very much, Secretary General, and thank you for your leadership and your personal commitment to this international endeavor.

President Preval, to you and the members of your government, we thank you for the extraordinary work that you have done leading up to this point.

To former President Clinton, with whom I first went to Haiti many years ago about two months after we were married, thank you for taking on another assignment from the Secretary General.

And to all of the countries and international institutions represented here, thank you. Thank you for the immediate response to the overwhelming catastrophe that afflicted the Haitian people and thank you for your continuing commitment.

We have had over 140 nations working to support the Government of Haiti in delivering food, temporary shelter, and medical care to thousands of survivors. But the emergency relief is only the beginning of what will be a long road to recovery, as the Secretary General just pointed out; one that will require global support.

Some people wonder, "Why Haiti? Why this great outpouring of international humanitarian concern and commitment to Haiti's future? Why is Haiti's fate of such consequence to the region and the world that it deserves sustained help? Why should we hope that this time, with our collective assistance, Haiti can achieve a better future?" These are questions that deserve answers and I believe that this conference will begin to do so.

The humanitarian need, we know, is great. Therefore, as fellow human beings, we respond from a position of conscience and morality to help those who, but for the grace of God, we could be in a world where natural disasters are often unpredictable, inflicting great costs. Haiti was a country of 9 million people before the earthquake. Today, more than a quarter of a million of those people have died. More than a million are homeless. Hundreds of thousands live in temporary camps without enough food or sufficient access to sanitation. Nearly every government agency has been destroyed along with universities, hospitals, and primary schools, which we know are the foundations to a nation's long-term progress. Close to a million young people were preparing to enter the job market within five years. Now their opportunities have crumbled while the need for jobs has multiplied.

Before the earthquake, Haiti was on a path to progress. The government, led by President Preval, had started enacting critical reforms. Haiti's economy grew by nearly 3 percent last year. Two international chains launched new hotels, a sign of a rising tourism industry. New factories were opening and others had been contracted to begin production. But with the earthquake, the results of much of this hard work were wiped away. But the people of Haiti never gave up. As they mourn their losses, they gathered the resources they had left and began working around the clock to put their lives and their country back together. They relied on the strength and the spirit that have carried them through tough times before. But they need our help. They cannot succeed without the support of the global community, and we need Haiti to succeed. What happens there has repercussions far beyond its borders.

There are two paths that lie before us. If Haiti can build safe homes, its citizens can escape many of the dangers they now face and return to more normal lives. If Haiti can realize broad-based, sustainable economic growth, it can create opportunity across the country beyond Port-au-Prince so Haitians don't have to move to their capital or leave their country to find work. If Haiti can build strong health and education systems, it can give its people the tools they need to contribute to their nation's progress and fulfill their own God-given potentials. If Haiti can create strong, transparent, accountable institutions, it can establish the credibility, trust, and stability its people have long-deserved. And if Haiti can do all of those things with our help, it will become an engine for progress and prosperity generating opportunity and fostering greater stability for itself and for countries throughout the hemisphere and beyond.

But there is another path that Haiti could take, a path that demands far less of Haiti and far less of us. If the effort to rebuild is slow or insufficient, if it is marked by conflict, lack of coordination, or lack of transparency, then the challenges that have plagued Haiti for years could erupt with regional and global consequences. Before the earthquake, migration drained Haiti of many talented citizens, many of whom live in our country. If new jobs and opportunity do not emerge, even more people will leave.

Before the earthquake, quality healthcare was a challenge for Haiti. Now, it is needed even more urgently. Haiti has the highest rate of tuberculosis in the hemisphere, the highest rate of HIV, the highest rates of infant, child, and maternal mortality, one of the highest rates of child malnutrition. And with the public health system now shattered, those numbers will climb. The lack of sanitation services could cause outbreaks of lethal illnesses. And the lack of reliable medical services could give rise to new drug-resistant strains of disease that will soon cross borders.

Before the earthquake, hunger was a problem for Haiti. Years of deforestation had stripped the land of its rich topsoil and people struggled to grow or purchase enough food to feed their families. The riots over food that broke out in 2008 toppled Haiti's government. Now, food is even more scarce, and people more desperate.

Before the earthquake, security was a challenge for Haiti, and a United Nations peacekeeping mission, MINUSTAH, helped promote the rule of law. Now the dedicated UN workers in Haiti have suffered terrible losses. So have the Haitian National Police, which were building their ranks and their capacity. With so much destruction and dislocation, security is even more tenuous. Drug trafficking is a half a billion dollar a year industry in Haiti. It thrives on political and social instability. Trafficking in human beings is also rampant. Tens of thousands of children are trafficked in Haiti every year, and now even more are vulnerable.

Now, each of these problems directly affects the people of Haiti, but they indirectly affect us all. And if they worsen, it is not only the people of Haiti who will suffer. Yet I have great confidence in the resilience of the people of Haiti. Their history has tested them and now they are being tested again. So are Haiti's leaders, in whom I also have great confidence. So we are called to do better than we have in the past. Many countries here have helped Haiti in the past. Many NGOs have helped Haiti in the past. We cannot do what we've done before.

The leaders of Haiti must take responsibility for their country's reconstruction. They must make the tough decisions that guide a strong, accountable, and transparent recovery. And that is what they are starting to do with the creation of a new mechanism that provides coordination and consultation so aid can be directed where it is most needed. And we in the global community, we must also do things differently. It will be tempting to fall back on old habits - to work around the government rather than to work with them as partners, or to fund a scattered array of well-meaning projects rather than making the deeper, long-term investments that Haiti needs now. We cannot retreat to failed strategies.

I know we've heard these imperatives before - the need to coordinate our aid, hold ourselves accountable, share our knowledge, track results. But now, we cannot just declare our intentions. We have to follow through and put them into practice. Therefore, this is not only a conference about what financially we pledge to Haiti. We also have to pledge our best efforts to do better ourselves - to offer our support in a smarter way, a more effective way that produces real results for the people of Haiti.

So let us say here, with one voice, we will pass this test for us. To that end, the United States pledges 1.15 billion for Haiti's long-term recovery and reconstruction. This money will go toward supporting the Government of Haiti's plan to strengthen agriculture, energy, health, security, and governance. We are committed to working with the people and organizations throughout Haiti, including civil society groups, private businesses, NGOs, and citizens. And I'm very glad to see so many of them represented here today.

We will also be looking for ways to engage our Haitian diaspora. Haitian Americans have much to contribute to this effort. And we will seek specifically to empower the women of Haiti. I've said this so many times that I know I sound like a broken record, but investing in women is the best investment we can make in any country. And investing in the Haitian women will fuel the long-term economic recovery and progress, not only for them, but for their families.

Over the years, all of our countries have learned many lessons, particularly from the tsunami that the United Nations was instrumental in leading the response to. Now, we must put those lessons to work in Haiti. I'm very excited and very committed on behalf of President Obama, the Government of the United States, and the people of the United States to help Haiti and to help the leaders of Haiti lead a recovery effort worthy of their highest hopes.

Thank you so much, Secretary General. (Applause.)

Haiti : Allocution d'ouverture du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon


Monsieur le Président [René Préval], Madame la Gouverneure générale [Michaëlle Jean], Madame la Secrétaire d'État [Hillary Clinton], [Monsieur l'Envoyé spécial [Bill Clinton]],Mesdames et Messieurs,

Bonjour et bienvenue à l'Organisation des Nations Unies, où nous sommes réunis pour une occasion importante.

Nous apprécions vivement votre participation, et comptons sur votre soutien généreux.

Nous sommes ici par solidarité avec Haïti et les Haïtiens, peuple résistant et courageux , qui a tant souffert et mérite aujourd'hui notre aide.

Le Président Préval appelle à juste titre ce moment critique un « rendez-vous avec l'histoire ».

C'est le moment où nous nous rejoignons sous la bannière d'un pacte mondial pour la construction d'un nouvel Haïti, un Haïti transformé.

For weeks, experts have been assessing the needs and costs of the January 12 disaster.

In tandem, President Préval, Prime Minister Bellerive and their government have worked out the blueprint for a national strategic plan, a plan to guide Haiti's recovery and reconstruction.

He will present that vision in a moment.

And I am sure you will agree that it deserves our full and generous support.

As a plan for action, it is concrete, specific and, above all, ambitious.

Our goal is not just to rebuild. It is to "build back better."

Again to quote the President, it is a plan to create a "new Haiti."

A Haiti where the majority of people no longer live in deep poverty, where they can go to school and enjoy better health , where they have better options than going without jobs or leaving the country altogether.

Under this plan, a new Interim Haiti Recovery Commission will channel $3.9 billion into specific programmes and projects during the next 18 months. Over the next ten years, Haiti's reconstruction needs will total an estimated $11.5 billion.

Clearly, this assistance must be well-invested and well-coordinated.

In parallel with reconstruction, it must provide for continuing emergency relief: food, sanitation, health care and, most urgently at this moment, shelter.

You are all aware how difficult the situation is right now. The rainy season is fast approaching. Some camps for displaced persons are at risk of flooding. Health and sanitation issues are growing more serious.

We are also very concerned about the security situation in some of the camps, especially for women and children.

I therefore appeal for further support for the Revised Humanitarian Appeal for $1.4 billion, currently only 50 percent funded.

As we move from emergency aid to long-term reconstruction, let us recognize that we cannot accept business as usual.

What we envision, today, is wholesale national renewal, a sweeping exercise in nation-building on a scale and scope not seen in generations.

In partnership with the United Nations, Haiti's leaders are committing to a new social contract with the people.

Mesdames et Messieurs, Excellences,

Cela suppose un gouvernement pleinement démocratique;

Des politiques économiques et sociales de lutte contre l'extrême pauvreté, et contre les disparités de richesse profondément enracinées, un pouvoir judiciaire indépendant et une société civile vigilante qui garantissent l'universalité des droits de l'homme;

Des programmes qui permettent aux femmes d'assumer pleinement leurs rôles de chefs de famille, de dirigeantes d'entreprise, de décideuses.

Ce nouveau partenariat repose sur les principes de la bonne gouvernance, de la transparence, de la responsabilité mutuelle.

De la responsabilité entre gouvernants et gouvernés, entre secteurs privé et public, entre Haïti et la communauté internationale.

It requires fresh approaches to old problems.

Among them: investments that create jobs, modeled on the UN's own cash-for-work programmes, as well as incentives for people to relocate from Port au Prince to cities and villages elsewhere in the country.

Today, you will rise in solidarity with Haiti.

By the end of this day, I am confident we will truly have helped Haiti along the road to a new and better future.

Thank you.