Kelly C. Bastien en fuite… Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr Le Sénateur Kelly C. Bastien est forcé de déménager son bureau dans la Ville du Cap-Haitien. Ce mardi 13 Avril 2010, suite aux annonces de sit-in programmé par les signataires de la « Pétition contre la loi d'urgence », par devant le bureau du Sénateur Kelly C. Bastien, à la rue 21 D, au Cap-Haitien, les responsables du bureau du président de l'Assemblée nationale dans le Nord ont déménagé tard dans la nuit du Lundi 12 avril 2010, selon les témoignages des voisins. Le 13 Avril 2010, il était impossible de repérer le local du bureau. Il n'y avait plus d'enseigne. Le local qui abritait l'Office de monsieur Bastien était fermé. Saul Gauthier, l'un des signataires et organisateurs du mouvement citoyen a présenté un point de presse pour exprimer ses frustrations face à ce qu'il considère comme un manque de respect pour la population : on voulait juste exprimer notre refus de la loi d'urgence, dit-il. Par ailleurs, Herns Mesamours rejoint par téléphone a exprime l'intention des militants de mettre sur pied un mouvement citoyen en 3 étapes : 1- Un parlement populaire dans tous les sections communales du pays pour poser les problèmes de leur localité et faire entendre la position de leur communauté. Ces parlements populaires auront à organiser la mobilisation au niveau de leur localité. 2- Un tribunal au niveau de chaque commune populaire pour documenter la mise en accusation des complices du pouvoir en place dans ses actes de détournement de fonds, de corruption et de trafic d'influence. 3- Des « Brigades de vigilance » pour le renforcement de la sécurité au niveau des communes. Avec l'évasion de 6,000 prisonniers, la faiblesse ou l'absence de la police dans les communes, le peuple doit se défendre. Le développement de la situation sociopolitique du pays annonce des mouvements populaires imprévisibles. Le week-end dernier, la population de Lafossette a lancé une opération qui consistait à attaquer des convois humanitaires. Le fait par les agences humanitaires de confier la distribution de l'aide à des élus qui les détournent à des fins commerciales détruit son caractère humanitaire. Au Cap-Haitien, la représentation de la Compagnie « Vorbes et Fils » est confiée à Nawoon Marcellus, un candidat de INITE, le Parti du Président René Préval. Des signes avant-coureurs laissent présager une bataille rangée pour le contrôle politique des ressources humanitaires et de reconstruction d'Haïti. RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 13 Avril 2010, 12 hres 11. |
mardi 13 avril 2010
Kelly C. Bastien en fuite…
Pénurie de carburant au Cap-Haitien. By Cyrus Sibert
Pénurie de carburant au Cap-Haitien Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr Il n'y a plus d'électricité dans le Nord. Depuis environ une semaine, l'EDH est dans l'incapacité de fournir le courant électrique à ses abornés. Une pénurie de carburant serait à la base de cette situation qui frappe la population. Cette dernière interprète la situation par la volonté de la Compagnie SOGENER des Vorbes de mettre la main sur la centrale Jose Marti. L'ancien député Lavalas de la Grande Rivière et Candidat au Sénat du Parti INITE Nawoon Marcellus est le représentant de la Compagnie « Vorbes et Fils » dans le Nord. Face à cette situation, des membres du secteur privé capois estiment qu'il est temps de diversifier les sources d'approvisionnement en essence. Dans le temps la ville du Cap-Haitien avait sa propre réserve de carburant qui appartenait à un importateur local. Ce dernier desservait toute la région du Grand Nord. Nous apprenons de source sûre que d'autres fournisseurs internationaux, y compris les Dominicains seraient disposés à travailler avec des investisseurs haïtiens du Nord dans la construction de nouveaux silos de réserve en vue d'éviter de telle situation de pénurie qui paralysent le développement des activités économiques dans la région. Faut-il signaler que les morgues, les hôpitaux et le commerce des produits réfrigérés en souffrent énormément. Près de 450,000 gallons de mazout de mauvaise qualité par conséquent inutilisables, sont disponibles dans les cuves de la centrale électrique Jose Marti du Cap-Haitien. Ils ont été achetés d'un fournisseur irresponsable jusqu'à ce jour par devant les contribuables Haïtiens. Ceci démontre l'impérieuse nécessité de recourir à d'autres sources d'approvisionnement. Il est inconcevable que le pays continue d'évoluer sans une reconfiguration des pratiques d'approvisionnement. Aussi faut-il construire des parcs industriels et encourager les industries à s'installer dans les villes de province. La décentralisation ne doit pas être un vœu pieux du Chef de l'Etat, il faut adopter des mesures. Selon les témoignages d'Haïtiens de la diaspora, lors d'une réunion à Miami, Lesly Voltaire avait déclaré : « On ne peut pas investir grand-chose dans le Nord. Cette région du pays est menacée de tremblements de terre. » Suivant cette logique, on ne devrait pas investir en Californie ni au Japon, non plus dans en République Dominicaine ni dans l'Ouest et le Sud d'Haïti. Cette déclaration prouve encore l'irresponsabilité de nos dirigeants incapables de comprendre les torts infligés aux villes de province par leur politique centralisatrice. Avec ce genre de représentation au timon des affaires de l'Etat, la centralisation néfaste persistera. RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 13 Avril 2010, 12 hres 11. |
lundi 12 avril 2010
Cap-Haïtien : Sit-in Contre la loi d’urgence ce mardi 13 Avril 2010.
Cap-Haïtien : Sit-in Contre la loi d'urgence ce mardi 13 Avril 2010. Les signataires de la « Pétition citoyenne contre la loi d'urgence » comptent organiser un sit-in par devant le bureau du Président de l'Assemblée Nationale, le Sénateur Kelly C. Bastien, le mardi 13 Avril 2010, de 11 heures à Midi. Les organisateurs ont adressé une lettre à la direction départementale Nord de la Police. Saul Gauthier (Tel : 3412-7792) et Luc Augustin (Tel : 3847-0967) ont apposé leur signature au bas de ladite lettre dont copie nous a été signifiée. RÉSEAU CITADELLE. |
Le Matin-Editorial: Collusion ! par Daly Valet
Le Matin - Vendredi 9 - Jeudi 15 avril 2010 No. 34213
Éditorial
Collusion !
Ils ont encore osé, ces députés! Le vote favorable massif qu'ils ont donné jeudi au projet gouvernemental portant modification de la loi d'urgence de septembre 2008 dit long de la moquerie que ces parlementaires d'un nouveau genre font de la fonction législative. C'est comme si nous étions irrémédiablement piégés dans une logique de coup de force permanent contre la constitution. Tous les coups-bas politiciens et les artifices légaux et para-légaux semblent permis dès qu'il s'agit d'ancrer l'extraconstitutionnel dans une forme quelconque de légitimité parlementaire. Ou quand il s'agit désormais de sauver des décombres les rituels formels qui donnent à un État effondré et pré-moderne son vernis républicain.
Il y avait, incontestablement, lieu de réviser la loi d'urgence pour la rendre plus conforme aux exigences du moment. Dans sa version pré-12 janvier, elle limitait trop dans le temps la latitude de l'Exécutif et ne disposait d'aucune provision qui permettrait d'encadrer plus ou moins légalement les plans de co-gouvernance ou de « co-tutelle » qui seront mis ouvertement en oeuvre bientôt en Haïti dans le cadre de la reconstruction. Dix-huit mois de mise en veilleuse de fait de la constitution ! Dix-huit mois, et peut-être plus - qui sait ! -, de pouvoirs étendus et exceptionnels entre les mains de l'Exécutif et de ses codécideurs étrangers de la déjà très conflictuelle commission mixte dite intérimaire. Tout cela, hors des contrôles réglementaires conventionnels reconnus dans un État de droit. Il y a, certes, péril et urgence dans la demeure. Mais fallait-il pour autant user de la stratégie de l'évitement pour annihiler toute velléité d'engager un débat démocratique contradictoire sur la pertinence de la demande du gouvernement ? N'était-il pas tout aussi impérieux de délibérer selon une dynamique plus concertative et participative sur la durée légale de la période d'urgence ? Les logiques supranationales et de survie politique individuelle ne sauraient se substituer aux interactions citoyennes intra-sociétales visant l'intérêt général. Évidemment la majorité parlementaire du président de la République en a décidé autrement. Il va falloir s'y faire. Entièrement acquis aux voeux fondés voire aux caprices illégitimes de leur chef, les hommes et femmes du camp « Inite » au parlement semblent allergiques à ces exercices discursifs sur le devenir de la cité. La feuille de route parait être de voter et d'approuver coûte que coûte sur le mode de John Joël Jean et de court-circuiter les joutes oratoires et les parades de rhétorique souvent verbeuses mais parfois sensées et très utiles à la Rudy Hériveaux. Un refus viscéral du débat qui trivialise la vie parlementaire, quitte à émasculer et rendre insignifiante la prestigieuse institution auxquels appartiennent ces volontaires du « oui-oui » partisan. Ils sont comme frappés d'atonie intellectuelle dans la satisfaction libidinale de leurs intérêts subjectifs du jour.
Des sénateurs non apparentés à la mouvance présidentielle unitéiste, et qui, d'un point de vue légaliste, sont loin d'être eux-mêmes en odeur de sainteté, projettent d'engager le fer sur le texte voté par la Chambre des députés. D'autres vont jusqu'à qualifier ce vote de nul et non avenu puisque contraire, selon eux, aux dispositions constitutionnelles. Comme quoi, la modification aurait dû être le résultat d'un vote en Assemblée Nationale.
Vraiment ? La vérité, c'est que l'état d'urgence n'est pas prévu dans notre Charte fondamentale. D'ailleurs, ce n'est point uniquement la modification introduite par l'Exécutif, et approuvée aux termes d'accrocs procéduraux majeurs par les députés, qui se révèle inconstitutionnelle. L'inconstitutionnalités'inscrit plutôt ici génétiquement dans le texte adopté en Septembre 2008 et réactivé solennellement en janvier dernier suite au séisme. Ce péché originel entache d'irrégularités tout le processus ayant abouti à sa promulgation initiale jusqu'à sa modification actuelle telle que voulue par le chef de l'Etat et son équipe. Car il s'est agi au départ d'une dénaturation et d'un dévoiement du régime exceptionnel de l'état de siège prévu par la Constitution de 1987 en son article 278 et ses quatre alinéas.
Monsieur Préval n'a jamais été seul, et ne le sera sans doute jamais, fût ce au crépuscule de son mandat présidentiel régulier, dans cette sarabande d'initiatives exécutives bâclées et constitutionnellement irrecevables. Il a toujours bénéficié, en tout et pour tout, de l'onction parlementaire et de l'agrément d'autres secteurs nationaux clés. Dès lors, il ne saurait être l'unique figure de la présente conjoncture envers qui l'histoire sera sévère, si elle devra l'être. S'il y a un déséquilibre insoutenable et inacceptable au parlement en faveur du pouvoir dans la configuration des forces politiques et la représentation des intérêts sociaux, il y a parfaite symétrie entre les groupes, là-bas et au-delà, dans la chaine des irresponsabilités. Il y a même copaternité dans l'accouchement des dérives.
La contestation radicale par Leslie Péan
Haiti-Reconstructio n : La contestation radicale doit se nourrir de l'intelligence de la jeunesse. lundi 12 avril 2010 Débat Par Leslie Péan Soumis à AlterPresse le 10 avril 2010 Le président René Préval refuse d'admettre qu'Haïti n'est pas sa propriété privée. Il ne comprend pas que gouverner c'est prévoir. Ce qui signifie qu'il faut de la réflexion. Avoir des idées. Savoir que la chose publique exige des débats contradictoires. Pour la production d'une alternative consensuelle. Avec des actions rationnelles. Bref, il faut des gens cohérents et responsables au timon des affaires de l'État, c'est-à-dire des gens qui acceptent de rendre des comptes et d'être sanctionnés positivement ou négativement pour les résultats de leur gestion. Être cohérent exige d'identifier clairement le responsable de la situation de déliquescence politique actuelle. C'est le président de la République René Préval qui n'a pas respecté les délais de convocation des élections pour renouveler les Chambres (Sénat et Chambre des députés). Il l'a fait sciemment dans le but de rendre inopérant le pouvoir de contrôle du Parlement et de créer des eaux troubles afin de pouvoir nager à reculons comme il l'a toujours fait. Il faut donc le sanctionner comme cela se fait dans tous les pays sérieux. Haïti ne peut pas continuer à être un pays sans chapeau. Même si c'est le choix de la communauté internationale depuis 1804. Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les Haïtiens doivent dire quelle société ils veulent pour eux-mêmes, mais surtout pour leurs enfants et petits-enfants. Les forces démocratiques de l'opposition haïtienne qui sont sur la brèche doivent être entendues. La vision que nous avons d'Haïti ne se reflète pas dans les plans de reconstruction qui sont adoptés par le gouvernement Préval. Voulons-nous d'une Haïti produisant essentiellement de la main-d'œuvre bon marché pour les industries d'assemblage pour l'exportation ? Devons-nous continuer avec la politique tonton-macoute de promotion de l'industrie d'assemblage commencée sous Papa Doc et poursuivie jusqu'à nos jours, tout en laissant se dégrader le système scolaire public et privé, du primaire à l'Université. L'idée sous-jacente de cette approche maléfique est que l'Haïtien n'est bon qu'à faire cela : travailler pour une pitance jusqu'à la mort. Voulons-nous d'une Haïti de gens lettrés capables de produire des techniciens et des scientifiques à même d'offrir des solutions pour résoudre les problèmes politiques, agricoles, environnementaux, écologiques, sanitaires, économiques, sociaux auxquels la société haïtienne fait face ? Tout le débat est là. En d'autres termes, comment organiser la société haïtienne pour en faire une machine de création de richesses pour tous ses citoyens et pas uniquement pour un petit groupe ? Voici la vraie question à laquelle le gouvernement Préval n'a pas de réponse. Les démocrates doivent refuser toute reconstruction et tout compromis avec des assassins. Le régime de René Préval a montré son vrai visage dans l'utilisation des fonds publics. Non seulement 197 millions de dollars ont été dilapidés en 2009, suivis de 163 millions déjà en 2010, sans que les pièces justificatives ne puissent être présentées, mais de plus le gouvernement de Préval s'est converti en un repaire d'assassins en procédant à l'élimination physique de Robert Marcello, directeur de la Commission des marchés publics. Un tel crime ne peut être toléré, sous aucun prétexte. Aucune discussion n'est possible avec des assassins. Si la communauté internationale veut traiter avec des assassins, qu'elle le fasse seule. Les démocrates doivent refuser toute reconstruction et tout compromis avec des assassins. La communauté internationale ne doit pas prendre les Haïtiens pour des imbéciles en obligeant Préval à faire voter une loi d'urgence par le Parlement. C'est exactement ce qu'avait fait l'occupant américain en 1915 en abolissant le Parlement. Cette fois, le gouvernement de la marionnette Préval a pris les devants en faisant élire à l'avance des parlementaires sans conscience afin de voter la mise sous tutelle réelle et effective d'Haïti. Tous les Haïtiens qui pensent savent que l'aide internationale qui existe depuis seulement 60 ans est une mascarade pour mener la politique anti-cyclique des donateurs et pour assurer la politique de domination coloniale qui a créé les déséquilibres mondiaux en premier lieu. Comme le disent les théoriciens africains Diambisa Moyo [1] de la Zambie et Yash Tandon de l'Ouganda pour leurs pays respectifs, le facteur impérial (FI) est le facteur de blocage fondamental des pays de la périphérie. Pour Yash Tandon, l'explication mathématique est la suivante : « Développement = FS + FD – FI ; où FS représente le facteur social (le bien-être essentiel des personnes), FD représente le facteur démocratique (le droit des personnes à participer dans les prises de décisions qui les concernent), et FI représente le facteur impérial (le droit des nations à disposer d'elles-mêmes et à être libres de toute domination impériale). Cette formule s'oppose radicalement à celle habituellement donnée par les économistes orthodoxes qui est : Développement = Croissance + Accumulation des richesses ; où Croissance = Libéralisation des marchés + Investissements étrangers + Bonne gouvernance (telle que définie par l'Ouest), et où l'accumulation des richesses par les riches est supposée « être transférée » aux pauvres par les forces du marché. » [2] En réalité, 60 ans d'aide étrangère se sont révélés 60 ans de fiasco au cours desquels le pouvoir des autorités locales s'est renforcé au détriment du pouvoir des masses populaires qui sont de plus en plus marginalisées. L'aide étrangère ne vient donc que pour renforcer le statu quo décadent et non pour aider le pays. Aussi donc, les choses doivent changer [3] pour que les Haïtiens soient les sujets de leur développement et pas uniquement des objets que la communauté internationale use et abuse à satiété en utilisant des gouvernements fantoches qu'ils manipulent pour enrichir ses propres entreprises. Dans ce cadre, et en ce qui nous concerne, il fait être clair. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH), supervisée par un Conseil et appelée à gérer la réponse immédiate (18 mois) à la crise créée par le tremblement de terre et l'Autorité pour le Développement d'Haïti (ADH), supervisée par un Comité consultatif, pour diriger les efforts de développement pour les quatre prochaines années, sont deux institutions irrecevables par le peuple haïtien. Que la communauté internationale garde ses milliards, si Haïti doit perdre son âme ! Avant le commencement d'exécution de travaux de reconstruction, un certain nombre de lois en matière de zonage, de construction et d'urbanisme doivent être votées par le Parlement haïtien. Par exemple, dans la bonne tradition de la Chartre d'Athènes, le Parlement haïtien doit instaurer un système de zonage déterminant les lieux de l'espace urbain qui sont propices à l'habitat, au travail, à la circulation, à la culture et aux parcs de loisirs. Un tel système se doit de mettre fin au brouhaha actuel encouragé et maintenu par l'idéologie du pouvoir absolu qui dit « Mwen se chèf, mwen fè sa m pi pito ». Nous sommes de ceux qui croient que les Haïtiens ont toujours un pouvoir certain face à la communauté internationale. Si les entreprises de cette communauté internationale ont besoin de faire de juteux profits sur le dos des malheurs du peuple haïtien, il leur faut négocier, de manière transparente, avec un gouvernement haïtien qui défend les intérêts de son peuple. Il faut que ce soit donnant donnant. Haïti ne peut pas uniquement servir de lieu de transit pour que les milliards de la communauté internationale passent des mains publiques aux mains privées des entrepreneurs des pays donateurs. Le gouvernement haïtien a pour devoir de discuter au centime près l'utilisation des fonds qui sont promis à Haïti afin d'augmenter le plus que possible la partie qui sera utilisée pour créer des revenus pour les travailleurs à travers des travaux de haute intensité en main d'œuvre. Les plans pour la reconstruction ne peuvent pas se faire « en cachette » Peut-on accepter le vote d'une loi d'urgence pour 18 mois par un gouvernement qui théoriquement n'a que dix mois à passer à la direction du pays ? On ne saurait respecter les décisions prises par des députés qui sortent d'élections frauduleuses et contestées. Avec la loi d'urgence votée par le Parlement, le gouvernement Préval frotte au visage du peuple haïtien le privilège exorbitant qu'il se donne pour continuer à augmenter sa puissance négative. Avec une totale inconscience. Pour combien de temps encore ? Malgré le tremblement de terre du 12 janvier, le gouvernement Préval persiste dans sa politique aveugle. Comme on le sait, toute Autorité pour le Développement des zones affectées par le séisme a besoin au moins d'un an de planification, de recrutement et d'organisation avant d'entreprendre l'exécution proprement dite des travaux. L'Autorité pour le Développement ne peut pas fonctionner comme un ÉTAT dans l'ÉTAT. Ses activités doivent découler des lois votées par le Parlement et non d'ukases pris par un gouvernement moribond. Par exemple, les permis de re-construire, indépendamment de l'origine des sources de financement, doivent respecter les normes parasismiques (anti-sismiques) ainsi que le zoning établi dans le plan d'occupation des sols (POS), les plans directeurs et les plans d'aménagement des quartiers découlant de la loi d'urbanisme. C'est ce que demande un État de droit. La ventilation de l'utilisation des fonds de l'Autorité pour le Développement doit nécessairement faire l'objet de débats au Parlement et de lois. Les priorités doivent être définies entre le secteur public, le secteur privé, le secteur social des ONG, les coopératives et les autres organisations populaires. En ce sens, nous appuyons fermement la Déclaration conjointe des plates-formes d'ONG du Brésil, du Canada, du Chili, d'Europe, d'Espagne, de France et des États-Unis surtout en ce qui concerne le droit de vote des ONG au sein du conseil de la CIRH et du comité consultatif de l'ADH ainsi que le nombre de représentants d'ONG ayant un droit de vote au conseil de la CIRH et au comité consultatif de l'ADH, incluant la participation égale des ONG haïtiennes et internationales. La technique de Préval est de jouer sur le temps et de traîner pour prendre les décisions ou/et de les voter à la va-vite sous le fallacieux prétexte qu'il n'y a pas de temps pour des débats au Parlement ou dans la presse. De plus, c'est à travers la corruption que les votes des députés sont achetés pour faire entériner les décisions du gouvernement fantoche. Quand la corruption sert la communauté internationale, elle ne s'en plaint pas. Les plans pour la reconstruction ne peuvent pas se faire « en cachette ». Il faut de la transparence. Les prix des mètres linéaires, mètres carrés, mètres cubes doivent être publiés dans la presse parlée et écrite. Haïti est connue pour être un pays où les décisions sont prises par les gouvernants sur la base de faveurs et où les employés publics qui demandent le respect des règles sont tués par la mafia gouvernementale à l'instar de Roberto Marcello, directeur de la Commission des Marchés Publics, sous le gouvernement de René Préval. Les associations de quartier doivent défendre leurs intérêts sinon les agents du gouvernement vont faire n'importe quoi. Les citoyens doivent être vigilants pour assurer que justice soit faite dans les plans d'aménagement qui sortiront des laboratoires gouvernementaux. Les arbitrages à faire sont nombreux et concernent des questions vitales telles que : a) la réhabilitation des infrastructures sociales dans les domaines de la santé et de l'éducation, de la sécurité ; b) le recensement des maisons détruites et les dédommagements à payer pour la reconstruction ; c) la partie de l'assistance qui sera allouée aux propriétaires par rapport à celle allouée aux locataires ; d) la réhabilitation gouvernementale versus la réhabilitation communautaire ; e) le rapport entre la réhabilitation des services marchands urbains et celle de la réhabilitation de l'habitat ; f) la création d'emplois et les techniques de production dans la reconstruction. Tous ces arbitrages ne peuvent dépendre du Palais national et plus particulièrement du président de la République. Une fois les directives données, il faut déléguer et laisser les responsables faire les choix et prendre les décisions qui s'imposent, en exigeant qu'ils rendent des comptes. Bien sûr les choix ne peuvent pas être arbitraires et doivent être justifiés sur des bases rationnelles. Surtout les choix doivent être faits sans délais, ce qui est le contraire de la méthode de gestion du président Préval qui ne sachant pas quoi faire, s'amuse à renvoyer aux calendes grecques les prises de décision en pensant que le temps fera émerger des solutions à des problèmes qui ne font que s'aggraver. Il est clair que les familles à faible revenu et à revenu moyen sont les plus affectées par les destructions causées par le séisme. Le budget de la Reconstruction doit donc leur donner une partie substantielle des fonds afin de ne pas aggraver encore la situation de pauvreté et les inégalités déjà criantes. Comment se fera le ciblage des communautés qui recevront l'aide du gouvernement ? Qui le fera ? Quel sera le temps de réponse accordé aux populations pour donner leurs commentaires sur les plans proposés ? Le peuple haïtien est appelé à se courber devant la fonction présidentielle Avant toute reconstruction d'immeubles et autres infrastructures physiques publiques, il importe de faire le plan directeur de chaque ville affectée en décidant les services qui seront déconcentrés en dehors de la région métropolitaine ainsi que les ressources qui seront mises à leur disposition pour en faire des régions viables. Cette décision une fois prise dans un processus itératif à partir de consultations avec les populations concernées, une série de prix doit être établie dans chaque municipalité ou commune affectée par le séisme. Parallèlement, une liste des immeubles prioritaires publics à réhabiliter doit être dressée suivant des critères préétablis d'avance. Les priorités pourraient être établies par exemple à partir des infrastructures de sécurité, de services d'eau potable, d'éducation, de santé, puis des infrastructures marchandes (marchés, gares routières, abattoirs) et enfin des autres infrastructures publiques. Les appels d'offres pour la réhabilitation de ces infrastructures doivent être faits en toute transparence en présentant les quantités en mètres carrés à réhabiliter et/ou à reconstruire ainsi que les prix du mètre carré. Le gouvernement Préval se croit tout permis. Le président agit comme un roi qui fait à sa guise. Préval s'arroge le privilège de ne pas respecter la Constitution. Les entrepreneurs sont arrêtés et mis en prison, puis relâchés et récupérés par l'octroi d'un contrat ou encore la promesse d'un marché public. L'argent public est dépensé à gogo sans rendre des comptes. Préval se donne le monopole de la décision et il trouve des intellectuels et journalistes pourtant chevronnés pour servir de caution à la mauvaise politique de consensus de son parti INITE. Comment des gens sensés ont-ils pu tomber dans la politique de faire semblant de Préval ? Ils ont toujours le temps de se reprendre et de montrer à Préval que son placement n'a pas de retours garantis. Le peuple haïtien est appelé à se courber devant la fonction présidentielle et à ne pas s'attaquer à lui. Préval peut ne pas faire les élections aux dates prévues et créer des crises politiques qu'il résout à son profit. Le peuple haïtien se doit d'être indulgent et le laisser bénéficier de sa forfaiture. Préval peut organiser des élections législatives frauduleuses pour avoir la majorité à la Chambre des députés et faire adopter les mesures qui lui plaisent. Des contestations mineures ont lieu, mais Préval refuse d'entendre et fonce tête baissée, utilisant les résultats de sa fraude électorale de 2009 pour faire voter l'état d'urgence. Préval augmente la puissance négative de son gouvernement en s'appuyant sur la communauté internationale qui lui apporte son soutien avec ses troupes armées et des subsides financiers. Préval croit fermement que l'opposition est un tigre de papier et qu'il peut se permettre n'importe quoi. Préval sait que l'opposition badine avec lui et qu'il peut naje pou sòti. D'où vient ce fait que Préval ait le champ libre pour surnager ? Pourquoi croit-il qu'il a le champ libre pour faire ce qu'il veut et que tout pale anpil se rans ? La recette pour se défaire des gouvernements despotiques est connue Pourtant le peuple haïtien a des traditions de révolte et de lutte contre les gouvernements despotiques. Sous le gouvernement de Lescot en janvier 1946, il a fallu un Jacques Stephen Alexis, président de l'Association des Étudiants de la faculté de Médecine (ADEM) pour oser dire non à Lescot qui voulait prolonger son mandat et allumer les étincelles de la révolte. Sous le gouvernement de Paul Eugène Magloire, le 17 mai 1956, il a fallu un signal de Guy Bauduy pour que les étudiants du lycée Pétion prennent les rues, passent chercher ceux des autres écoles pour sonner la fin d'une dictature qui voulait se pérenniser au pouvoir. Sous le gouvernement de Jean-Claude Duvalier, il a fallu la révolte des jeunes lycéens des Gonaïves du 28 décembre 1985 au cours de laquelle furent assassinés les trois jeunes écoliers Jean-Robert Cius (19 ans), Mackenson Michel (12 ans) et Daniel Israël pour que sonne le glas pour le gouvernement des Duvalier. La recette pour se défaire des gouvernements despotiques est connue. Cette recette est toujours bonne car la multitude des millions de personnes démunies qui composent le peuple a plus de forces qu'un tremblement de terre pour venir à bout des forces d'occupation locale et étrangère. Les écoliers de la classe de sixième à la classe de philosophie inquiets de leur devenir sortent dans les rues et, les mains nues, appellent à l'insurrection et obligent le départ des satrapes. Telle est la leçon administrée aux dictateurs qui croient pouvoir paralyser le système nerveux de l'Haïtien. La contestation radicale doit se nourrir de cette intelligence de la jeunesse de 1946, de celle de 1956 et de celle de 1985. Le gouvernement Préval refuse d'accepter une transition pacifique. Il n'y a donc pas d'autres solutions. La communauté internationale ne le fera pas pour les Haïtiens. Le moment est venu de franchir un pas décisif. [1] Dambisa Moyo, Dead Aid : Why Aid Is Not Working and How There is Another Way for Africa. New York : Farrar, Straus and Giroux, New York, 2009. [2] Yash Tandon, Mettre fin à la dépendance vis-à-vis de l'aide, Fahamu Books & South Centre, Genève, 2008. [3] Yash Tandon, « Self-determined development vs. externally controlled aid efficiency – what kind of development strategy leads to success ? » , Foreign Voices, number 2, The Development and Peace Foundation, Bonn, Germany, October 2009. |
La mort du Président polonais en Russie, Nos condoléances les plus émues!
La mort du Président polonais en Russie Nos condoléances les plus émues!
La nouvelle est tombée comme une onde de choc qui vibre toute une nation entière ainsi que le monde entier. Le Président polonais Lech Kaczynski, son épouse et le haut état major de l'armée, ainsi que plusieurs membres du Gouvernement, soit au total 96 sont morts d'un accident de l'avion officiel qui s'écrase en Russie. La délégation polonaise sortait de Varsovie pour marquer le 70ème anniversaire du massacre de Katyn des milliers de Polonais par les forces soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Le crash de l'avion du Président Polonais en Russie apparait comme un affreux symbole historique. La Pologne est la startup de la Seconde Guerre mondiale après l'invasion de l'Allemagne d' Hitler en 1939. Hitler aussi surprendra la Russie en 1941. La Russie, de son coté, s'enflamma. Par effet domino, cette terrible guerre se déroula comme une réaction en chaînes dans le jeu des puissances de l'Axe et les Alliés. La Russie (communiste) sera l'allié traditionnel des Etats-Unis (anti-communiste) pour poursuivre la guerre jusqu'à l'avènement d'Hiroshima et de Nagasaki. La Pologne sera assujettie par les russes qui les transformeront en territoire soviétique jusqu'à M. Gorbatchev en 1989 et l'écroulement du mur de Berlin. L'histoire interprétera toujours très mal le fait que cet avion du Président polonais s'écrase en terre russe. Le peuple polonais souffre amèrement non seulement de cette sévère perte de son président mais aussi parce que l'honneur et la dignité peuvent se révéler une fatalité en ce jour historique du 10 avril 2010. Parlant de symbole historique entre la Pologne, la Russie et les Etats-Unis comme alliés traditionnels, ajoutons aussi qu'Haïti, le Mapou de la Caraïbe s'y est imbriqué. Ce Mapou est enraciné dans des troncs profonds à partir de l'ancienneté de son indépendance et de sa gloire historique telle que nous a glissés laconiquement le Prof. Leslie F. Manigat sur les forums : « Nou pa nenpòt ki moun. » A propos de la Seconde Guerre mondiale, le président Elie Lescot a remis un chèque de 1 million de dollar pour l'achat des bonds de guerre américaine le 1er octobre 1943 à l'Hôtel Waldorf Astoria Queens de New York comme contribution non-négligeable. Ce geste fut fait en droite ligne avec l'esprit d'Alexandre Pétion signifiant une solidarité interaméricaine. Cette guerre fera des Etats-Unis la première puissance du monde alors qu'Haïti fait encore le refrain « du pays le plus pauvre de l'hémisphère», en concurrence avec le Nicaragua qui nous remplace aujourd'hui. Si la Pologne et la Russie ont un passé douloureux, in contrario Haïti et la Pologne ont un passé devenu cordial grâce aux supercheries de Napoléon qui a enrôlé 5,280 soldats polonais en 1802 dans l'armée de Rochambeau pour étouffer la bataille des indigènes qui durera 14 ans. Napoléon leur a promis l'indépendance. Les Polonais ont compris bien vite qu'ils étaient dupés. Etant donné que le timing de l'indépendance était en faveur des esclaves, la révolution française de 1789, la fièvre jaune qui est sortie dont on ne sait où, le soutien de l'Angleterre qui s'imposait en mer les Polonais qui ont battu aux cotés des Français au début, plusieurs seront morts. Ils vont passer au camp de Dessalines. Des quelques 5, 280, 4, 000 seront morts et quelques centaines resteront en Haïti après avoir combattu aux cotés du Général en Chef de l'Armée Indigène. Cette décision intelligente de la part des Polonais portera Dessalines à accorder des privilèges spéciaux aux étrangers d'avoir contribué à la victoire de novembre 1803, dans la constitution de 1805 dont on lit ceci : «… compris dans les dispositions du présent article, les Allemands et Polonais naturalisés par le gouvernement. » Article 13. Et plus loin dans l'article 28, cette constitution de 1805 nous dira: « recommandation à nos neveux, et en faisons hommage aux amis de la liberté, aux philanthropes de tous les pays, comme un gage signalé de la bonté divine, qui, par la suite de ses décrets immortels, nous a procuré l'occasion de briser nos fers et de nous constituer en peuple libre, civilisé et indépendant. » Cet article a fait d'Haïti, l'El Dorado des peuples qui avaient soif de la liberté et tous ceux qui se révoltaient contre l'esclavage. La Pologne a fait la guerre avec nous, ils ont changé de camp contre l'armée napoléonienne. Ils ont compris que la cause de la liberté des noirs fut universelle. Les polonais se sont adaptées aux indiens, à la vie des Awaraks, des Tainos et démontraient moins de zèle pour le racisme anti-nègre. (Poland's Caribbean Tragedy: A Study of Polish Legions in the Haitian War of Independence 1802-1803, East European Monographs, Boulder, Co. Distributed by Columbia U. Press, NY 1986. ISBN # 0-88033-093- 7, By Jan Pachonski and Reuel K. Wilson) Lors de la Conférence du 31 mars à New York, la Pologne a réitéré son amitié à Haïti tout en rappelant qu'elle fut née depuis 1803, depuis la guerre de l'indépendance en contribuant un montant 4.3 millions euros et a déjà décaissé 1.2 millions tout de suite après le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. A l'occasion de cette cynique perte de la Pologne, nous présentons à ce peuple frère nos condoléances les plus émues. C'est aussi l'occasion pour Haïti de réfléchir avantageusement sur une diplomatie gagnant-gagnant, donnant-donnant à travers un programme stratégique de développement socioéconomique des zones comme Cazale, La Vallée de Jacmel, Fond des Blancs, et aux régions non loin de La Baleine, Port Salut, St. Jean du Sud où se concentrent les Polonais de souches. JJ JOSEPH Le 12 avril 2010-- http://www.facebook .com/jeanjuniorj « Un problème sans solution est un problème mal posé. » Albert Einstein |
HAÏTI : Bientôt trois mois d’activité pour le Centre opérationnel des médias ; la presse renaît lentement/Media slowly resurfacing, operations centre approaching three-month mark/El Centro Operativo de medios de comunicación cumplirá pronto tres meses de funcionamiento; la prensa se reactiva lentamente
Français/English/Español Reporters sans frontières Communiqué de presse 12 avril 2010 Haïti Bientôt trois mois d'activité pour le Centre opérationnel des médias ; la presse renaît lentement Trois mois après le séisme qui a dévasté le centre d'Haïti et causé la mort de 230 000 personnes, le 12 janvier 2010, la presse du pays refait lentement surface. C'est en tout cas le constat dressé par notre correspondant haïtien Claude Gilles, gérant du Centre opérationnel des médias mis en place neuf jours après la tragédie par Reporters sans frontières et le groupe canadien Quebecor, avec l'appui du gouvernement (http://www.rsf.org/Mission-en-images-de-Reporters.html?var_mode=calcul). Adresse : 8A rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Téléphone : +1 514 664 86 95. Parmi la cinquantaine de stations de radio que compte Port-au-Prince, vingt-cinq ont pu reprendre leurs programmes au cours du mois suivant le séisme, grâce notamment à l'aide logistique de Radio France. Pour d'autres, le réveil survient plus tardivement, et dans des conditions toujours aussi précaires. "Nous avions dû quitter l'immeuble qui abritait la radio depuis dix-huit ans. Nous avons recommencé à émettre la semaine dernière, à partir d'une petite maison de tôle et de contreplaqué, construite dans les jardins du ministère de la Culture", nous a confié Guy Jean, directeur de Tropic FM. "Je ne sais pas si on peut parler d''abri provisoire', mais nous travaillons maintenant dans notre propre local, au même emplacement", a fait savoir Jean-Lucien Borges, propriétaire de Radio-Télé Ginen, très durement touchée le 12 janvier. La radio était pourtant revenue sur les ondes quelques jours après le tremblement de terre, suivie de la chaîne de télévision, à l'aide de matériel récupéré dans les décombres et réinstallé dans une tente sur la Cour de Saint-Louis, l'un des principaux camps de réfugiés de la capitale. "Nous avons entièrement déblayé et réaménagé notre local, notre propre 'Ground Zero'", a souligné Jean-Lucien Borges. "Malgré la perte de nos archives et le manque de moyens, nous ne désespérons pas", se rassure le père Désinord Jean, directeur de la station catholique Radio-Télé Soleil. Nichée dans une propriété de Pétion-Ville, à Port-au-Prince, la station émet elle aussi, à 85 %, avec du matériel récupéré. En l'occurrence, dans les décombres de l'archevêché de Port-au-Prince, gravement détruit puis incendié et pillé quelques heures après le séisme. Radio-Télé Soleil attend toujours la subvention promise à une centaine de médias par le gouvernement haïtien, ainsi que des abris préfabriqués. Retour du papier "Nous allons reprendre maintenant notre envol quotidien", certifie Max Chauvet, propriétaire et directeur du Nouvelliste, principal quotidien du pays fondé en 1898. D'abord obligé de paraître sur Internet, le titre est tout de même réapparu un mois et demi après le drame sous forme de hors-série. Les lecteurs ont répondu présents au-delà des espérances. "La rédaction restera au siège provisoire de Pétion-Ville mais le journal sera imprimé rue du Centre, en ruine", a indiqué le rédacteur Robenson Geffrard. Le Nouvelliste doit la remise en état de sa rotative à des techniciens vénézuéliens. Le journal compte 24 rédacteurs dont la moitié vient d'être réintégrée par la direction. L'autre grand titre haïtien, Le Matin, a dû, lui, se tourner à nouveau vers la République dominicaine où s'effectuait encore son impression huit mois avant le séisme. Quotidien à l'origine, le journal reparaît à une fréquence bihebdomadaire. Malheureusement, la direction compte réduire de 30 % les effectifs de la rédaction faute de budget suffisant. Lieu de convergence Doté d'une capacité de 20 postes de travail, le Centre opérationnel des médias affiche une fréquentation moyenne de 17 visites de journalistes par jour. Pour le seul mois de mars, il a dénombré quelque 358 utilisations de son parc informatique. Renforçant son dispositif d'accueil, le Centre n'est pas seulement un support technique à disposition des journalistes sinistrés. Il se veut aussi un lieu d'échanges, de formation et de convergence. Il accueille ainsi depuis un mois la réunion hebdomadaire des responsables de communication des organisations humanitaires, avec une moyenne de 18 participants. A l'initiative d'Internews, organisation en pointe dans l'aide à la reconstruction des médias, il vient d'inaugurer un séminaire "Journalisme humanitaire". Deux autres ateliers figurent au programme et le Centre bénéficiera bientôt du concours de deux formateurs de la Fondation d'entreprises de l'Agence France-Presse. Voir le portfolio en ligne : http://www.rsf.org/Bientot-trois-mois-d-activite-pour.html ___________ Haiti Media slowly resurfacing, operations centre approaching three-month mark The Haitian press is slowly resurfacing three months after the 12 January earthquake that ravaged the capital and surrounding region and killed 230,000 people. That is the assessment of our Haitian correspondent, Claude Gilles, manager of the Media Operations Centre that Reporters Without Borders and the Canadian media group Quebecor set up nine days after the earthquake with the government's support (http://www.rsf.org/Video-of-second-post-quake-visit.html?var_mode=calcul). Address: 8A Rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Phone: +1 514 664-8695. Twenty-five of Port-au-Prince's approximately 50 radio stations were able to resume broadcasting during the month after the earthquake, thanks in many cases to logistic help from Radio France. Others took longer and many are operating from very makeshift studios. "We had to abandon the building that had housed our station for the past 18 years," Tropic FM manager Guy Jean told Reporters Without Borders. "We resumed broadcasting last week from a small house with a zinc roof and plywood walls put up in the culture ministry's garden." Jean-Lucien Borges, the owner of Radio-Télé Ginen, a radio and TV station that was very badly damaged on 12 January, said: "I don't know if one can talk of a makeshift shelter, but we are now working in our own premises, on the original site." The radio station was back on the air a few days after the quake, followed by the TV station, with the help of equipment recovered from the rubble and reinstalled in a tent in Cour de Saint-Louis, one of the capital's main refugee camps. "We have completely cleared and reequipped our premises, our own 'Ground Zero'," Borges said. Father Désinord Jean, the manager of the Catholic Church-run Radio-Télé Soleil, said: "We have not lost hope despite the loss of our archives and lack of resources." Temporarily located in a private residence in the Port-au-Prince suburb of Pétion-Ville, the station is operating at 85 per cent of its pre-quake level with equipment recovered from the ruins of the Port-au-Prince archbishop's headquarters, which was badly damaged by fire and looted a few hours after the earthquake. Radio-Télé Soleil is still awaiting the subsidy that the government promised to around 100 news media. It is also still waiting to receive a prefabricated shelter. Print media are back "We are about to resume daily issues," said Max Chauvet, owner and publisher of Le Nouvelliste, a newspaper founded in 1898 that is the country's leading daily. Initially published only online after the earthquake, it reappeared in print for the first time in the form of a special issue six weeks later. The public's response exceeded expectations. "The staff will stay at the temporary headquarters in Pétion-Ville but the newspaper will be printed at Rue du Centre," editor Robenson Geffrard said, referring to its badly-damaged original headquarters in the city centre, where Venezuelan technicians helped to repair the presses. Half of the newspaper's pre-quake staff of 24 reporters have just been rehired. Haiti's other leading newspaper, Le Matin, has had to go back to being printed in the neighbouring Dominican Republic, where it was being printed until eight months before the earthquake. Originally a daily, it is now appearing biweekly. Unfortunately, the management plans to lay off 30 per cent of the staff for lack of funds. Meeting place Equipped with 20 work stations, the Media Operations Centre is currently receiving an average of 17 journalist visits a day. Its computer equipment was used a total of 358 times in March. The centre does more than offer technical support to journalists who have been hit by the earthquake. It is reinforcing its capacity to host events and is making itself available as a place where people can meet, exchange views and do training. For the past month, it has been hosting the weekly meetings of NGO representatives in charge of communication, with an average of 18 participants at each meeting. It has just inaugurated a "Humanitarian Journalism" seminar at the initiative of Internews, the leading NGO in the field of media rebuilding. Two other workshops are planned in this programme and the centre will soon be assisted by two trainers from the Agence France-Presse Enterprise Foundation. See the online portfolio: http://www.rsf.org/Media-slowly-resurfacing.html _________ Haití El Centro Operativo de medios de comunicación cumplirá pronto tres meses de funcionamiento; la prensa se reactiva lentamente Tres meses después del sismo que devastó el centro de Haití y causó la muerte de 230,000 personas, el 12 de enero de 2010, la prensa del país comienza a salir a flote. Así lo constata nuestro corresponsal haitiano Claude Gilles, gerente del Centro Operativo de medios de comunicación que Reporteros sin Fronteras y el grupo canadiense Quebecor, con el apoyo del gobierno hatiano, pusieron en funcionamiento nueve días después de la tragedia (ver el video del 27 de febrero de 2010 http://www.rsf.org/Imagenes-de-la-mision-de.html). Dirección: 8A rue Butte, Bourdon, Port-au-Prince. Teléfono: +1 514 664 86 95. Entre las cerca de 50 estaciones de radio que existen en Puerto Príncipe, 25 pudieron volver a transmitir en el transcurso del mes que siguió al sismo, en gran parte gracias a la ayuda logística de Radio France. Para otros medios de comunicación, el despertar ha sido más tardío y en condiciones precarias. "Debimos dejar el inmueble donde estuvo la radio durante 18 años. Volvimos a transmitir la semana pasada desde una pequeña cabaña construida en los jardines del Ministerio de la Cultura", señaló Guy Jean, director de Tropic FM. "No sé si podemos hablar de un 'refugio provisional', pero ahora trabajamos en nuestro propio local, en el mismo lugar", dio a conocer Jean-Lucien Borges, propietario de Radio-Télé Ginen, gravemente afectada el 12 de enero. La radio volvió al aire algunos días después del temblor, seguida del canal de televisión, gracias al material recuperado de entre los escombros y reinstalado en una tienda de campaña ubicada en la Cour de Saint-Louis, uno de los principales campos de refugiados de la capital. "Desmontamos completamente todo, lo llevamos a nuestro local, nuestra propia 'Zona Cero'", subrayó Jean-Lucien Borges. "Pese a la pérdida de nuestros archivos y a la falta de medios, no nos desesperamos", explicó el sacerdote Désinord Jean, director de la estación católica Radio-Télé Soleil. Ubicada en una propiedad de Pétion-Ville, en Puerto Príncipe, la estación transmite a 85% de su capacidad con material recuperado. En este caso, se encuentra en los escombros del arzobispado de Puerto Príncipe, gravemente destruido, incendiado y saqueado unas horas después del sismo. Radio-Télé Soleil espera aún la subvención que el gobierno haitiano prometió a una centena de medios de comunicación, junto con refugios prefabricados. Regreso de las publicaciones en papel "Ahora vamos a retomar nuestro ritmo cotidiano", aseguró Max Chauvet, propietario y director de Le Nouvelliste, el principal diario del país, fundado en 1898. Tras el sismo Le Nouvelliste se vio obligado a aparecer en la Internet. El diario reapareció en las calles mes y medio después el drama como número especial. La respuesta de los lectores superó las expectativas. "La redacción seguirá en las instalaciones provisionales de Pétion-Ville, pero el periódico será impreso en la calle Centro, en ruinas", indicó el redactor Robenson Geffrard. Le Nouvelliste debe la reparación de su rotativa a técnicos venezolanos. El diario cuenta con 24 reporteros, la mitad de ellos acaba de ser reintegrada por la redacción. El otro gran periódico haitiano, Le Matin, debió regresar de nuevo a República Dominicana, donde se imprimía ochos meses antes del sismo. De publicación diaria en un inicio, el periódico aparece ahora con una frecuencia bisemanal. Desgraciadamente, la dirección planea reducir 30% el personal de la redacción debido a la falta de presupuesto. Lugar de convergencia Con una capacidad de 20 puestos de trabajo, el Centro Operativo de medios de comunicación recibe en promedio cada día la visita de 17 periodistas. Tan sólo en el mes de marzo se registraron 358 utilizaciones de su equipo informático. El centro constituye no solamente un soporte técnico a disposición de los periodistas damnificados, también se ha convertido en un lugar de intercambio, formación y convergencia. De esta manera, acoge desde hace un mes la reunión semanal de los responsables de comunicación de las organizaciones humanitarias, en promedio unos 18 participantes. Por iniciativa Internews, organización orientada a la ayuda de la reconstrucción de los medios de comunicación, se acaba de inaugurar el seminario "Periodismo humanitario". Otros dos talleres figuran en el programa. Asimismo, el centro recibirá pronto el apoyo de dos formadores de la Fundación de empresas de la Agencia France-Presse. Ver el portafolio en línea : http://www.rsf.org/El-Centro-Operativo-de-medios-de.html Benoit Hervieu Despacho Américas / Americas Desk Reporters sans frontières 47 rue Vivienne 75002 Paris - France tél : +33 (0) 1 44 83 84 68 fax : +33 (0)1 45 23 11 51 email : ameriques@rsf.org skype : rsf_americas Reporters sans frontières assure la promotion et la défense de la liberté d'informer et d'être informé partout dans le monde. L'organisation, basée à Paris, compte neuf bureaux à l'international (Berlin, Bruxelles, Genève, Madrid, Montréal, New York, Stockholm, Vienne et Washington DC) et plus de 140 correspondants répartis sur les cinq continents. Reporters Without Borders promotes and defends the freedom to be informed and to inform others throughout the world. Based in Paris, it has nine international offices (Berlin, Brussels, Geneva, Madrid, Montreal, New York, Stockholm, Vienna and Washington DC) and more than 140 correspondents in all five continents. Reporteros sin Fronteras promueve y defiende la libertad de informar y de ser informado en cualquier lugar del mundo. La organización, ubicada en París, cuenta con nueve oficinas a nivel internacional (Berlín, Bruselas, Ginebra, Madrid, Montreal, Nueva York, Estocolmo, Viena y Washington DC) y más de 140 corresponsales en los cinco continentes. |
Kettly Julien et l'IMED supporte la Pétition contre la loi d'urgence.
De: JULIEN Kettly <kjulien03@yahoo.fr> Objet: Re : [VINOUSH] Lettre ouverte aux Sénateurs du Nord contre la loi d'ungence. À: "Reseau Citadelle- Cyrus Sibert" <reseaucitadelle@yahoo.fr> Date: Lundi 12 avril 2010, 2h54 Cyrus, Je voudrais bien signer mais j'arrive pas a l'ouvrir Kettly Si possible signe pour moi au nom de l'IMED --- En date de : Sam 10.4.10, Reseau Citadelle - Cyrus Sibert <reseaucitadelle@yahoo.fr> a écrit : De: Reseau Citadelle - Cyrus Sibert <reseaucitadelle@yahoo.fr> Objet: [VINOUSH] Lettre ouverte aux Sénateurs du Nord contre la loi d'ungence. À: "Cyrus Sibert" <reseaucitadelle@yahoo.fr> Date: Samedi 10 avril 2010, 21h09 Cap-Haïtien, le 9 avril 2010
Lettre ouverte aux Honorables
1- Honorable Kelly C. Bastien, Président de la Chambre du Sénat 2- Honorable Moise jean Charles, 1er Sénateur 3- Honorable Céméphise Gilles, 3ème Sénateur
Nous, personnalités, intellectuels, universitaires, institutions, organisations populaires, organisations de base du département du Nord, que vous avez l'insigne honneur de représenter au parlement, interpellons votre conscience patriotique afin de rejeter catégoriquement le projet de loi d'urgence présenté par le Président René Préval, voté malheureusement au niveau de la Chambre des députés.
Ce projet de loi qui vise à restreindre les libertés fondamentales et qui concentre le pouvoir pendant dix huit mois entre les mains d'une seule personne est une entrave aux principes démocratiques de base, aux normes régissant la marche d'un état de droit et à la théorie de la séparation des trois pouvoirs. L'approbation de ce projet de loi par le parlement constitue un retour à un passé néfaste, obscurantiste qu'on croyait révolu.
Nous rappelons à votre attention, Honorables sénateurs, que les rapports concernant les 187 millions tirés des fonds de fonds de Petro Caribe et des 163 millions débloqués après le séisme destructeur se font toujours attendre.
Nous regrettons que le Président Préval soit passé à coté de sa mission historique dans la conjoncture pour d'une part , apporter une réponse appropriée et dans la dignité, aux souffrances du peuple haïtien en général, en particulier des centaines de milliers de compatriotes entassés depuis le 12 janvier dans des espaces publics et privés, et d'autre part unifier la nation haïtienne autour d'un grand projet de refondation ; au lieu de diviser davantage la société et de chercher à entraîner le pays dans une aventure avec la bénédiction et la complicité du parlement.
Messieurs, Madame les Sénateurs, soyez les défenseurs de la démocratie, de véritables pères conscrits de la nation, les dignes et fiers héritiers des grandes valeurs Christophiennes. La nation vous regarde, vos mandants du département du nord vous observent, le pays vous demandera des comptes. Ne vous associez pas à ce plan macabre, antidémocratique et sans issue, rejetez le projet de loi au moment opportun.
Au nom de la patrie commune en qui nous croyons tous, nous vous prions de recevoir, Honorables Sénateurs, nos patriotiques salutations.
Organisations/ personnalité Représentants Signatures |
dimanche 11 avril 2010
Note de support de COREJENE à la "Pétition Citoyenne contre la loi d'urgence".
Cap-Haïtien, samedi 10 Avril 2010
Chers Compatriotes,
Face à la déchéance qui frappe la société haïtienne, de façon particulière les cinq (5) départements du grand Nord marquée par la généralisation de la misère, la régression économique et sociale de nos communautés.
Considérant la dégradation socio-économique de la région du grand Nord
Considérant que ces départements offrent une image de zones abandonnées par le pouvoir central depuis de nombreuses années.
Considérant que cette équipe au pouvoir n'a pas une politique publique de jeunesse, capable de résoudre les problèmes auxquels nous sommes confrontés.
En honneur aux jeunes qui grandissent sans avoir connu des dirigeants honnêtes et dignes de leur tache.
Le Conseil de direction de la Coalition Régionale des Jeunes du Nord et du Nord-est (CORJENE), décide de signer la « Pétition citoyenne contre la loi d'urgence » demandant à nos représentants au Sénat de la République d'Haïti de voter contre ce projet de loi uniquement profitable à l'équipe au pouvoir et certains partenaires au niveau de la communauté internationale, qui veulent utiliser Haïti pour concrétiser leur rêve économico-politique.
Pour le Conseil de direction :
COREJENE Herns Mesamours (Cap-Haitien / USA)
COREJENE Charles Luckson (Acul-du-nord)
COREJENE Silien Guernise (Ferrier nord-est)
COREJENE Marcelin Saintilmar (Bas-Limbe)
COREJENE Annerose Jean Francois (Dondon - St-Raphaël)
COREJENE Thimothé Immacula (Cap-Haitien)
COREJENE Williamson Mesamours (Limbe)
COREJENE Jean Francois Jacky (Grand Rivière du Nord)
COREJENE Pierre Carlot (Lavictoire – Pignon)
COREJENE Exalus Franklin (Ouanaminthe)
COREJENE Emmanuel P. Michel (Fort-Liberté