Figure 1: Au centre, Paul Gustave Magloire, Ministre de l'Intérieur, durant les élections de 2006
Ce mercredi 12 mai 2010, marque le quatrième mois depuis ce terrible tremblement de terre qui a secoué et dévasté la capitale haïtienne, Port-au-Prince, et plusieurs villes d'Haiti. Mais, jusqu'à présent encore, la situation précaire des centaines de milliers de sans-abri de la capitale reste alarmante. En effet, dans la soirée du 12 janvier du séisme, malgré la douleur qui nous pressurait devant l'ampleur de ce désastre créé par le cataclysme, nous nous sommes résolus à écrire quelques lignes pour nous incliner devant les malheureux disparus, saluer ce nombre considérable de victimes et aussi implorer le peuple haïtien accablé à ne pas céder au désespoir. Ainsi, si nous pensions, qu'il était nécessaire de redonner du courage à notre peuple, en leur disant qu'Haïti n'allait pas mourir, malgré que le séisme ait laissé derrière lui, ruines et désolation, nous comptions déjà, que chacun de nous devait apporter du sien pour faire renaitre des décombres, un nouveau pays. En effet, la grande majorité des édifices publics de la capitale se sont effondrés sous les fortes secousses du tremblement de terre et plus de 270,000 personnes sont morts, et les blessés, et ceux qui ont été estropiés par l'effondrement des maisons et des édifices, se comptent par centaines de milliers. Tant d'enfants sont morts ce jour-là, qu'il devait y avoir suffisamment de sang d'innocents à couler pour nous laver de quelque soit la malédiction qui frappait le pays, si en fait malédiction il y en a jamais eu une sur le pays, sinon que les effets de nos turpitudes. Donc, c'est en ce sens que nous disions qu'il faut nous mettre ensemble pour aider les sans-abri et c'est pour cette raison que nous avons écrit et publié notre article à ce sujet « Apportons du secours à ceux qui dorment à la belle étoile », le 12 février dernier.
Nous sommes de ceux qui ont cru que ce désastre allait offrir une occasion pour la reconstruction d'une nouvelle capitale moderne, sans les bidonvilles ; alors comme beaucoup d'autres, nous rêvons aussi à la renaissance d'une nation plus juste, plus humaine. Mais, comme tant d'autres aussi, nous n'avons pas pris trop de temps pour nous détromper. Car, le président du pays, Monsieur Préval, est un petit monsieur bien singulier, mais aussi sans vision et sans grande aspiration non plus. En effet, il n'a pas hésité à prendre des décisions absurdes pour une poignée de sales dollars qui ont mis des centaines de milliers de nos concitoyens en danger. Maintenant, si nous prions pour que la saison cyclonique soit clémente, Monsieur Préval lui a très peur. Car, si les sans-abri qu'il a encouragés à rester dans la capitale, sous les tentes, seraient frappés par la violence d'un cyclone, il sait que ce sera le temps de la colère et des règlements de comptes.
Nous devons voir cela surtout dans le sens de cette déclaration de l'acteur-humaniste, Sean Penn, qui s'active de tout son cœur pour secourir les sans-abri. Il a dit : « Si des gens meurent par milliers dans cette phase du désastre par la mauvaise décision de ceux qui étaient là pour les aider, leur sang retombera sur leur tête. » Sean Penn est le fondateur de l'association humanitaire Jenkins-Penn Haitian Relief Organization aux USA et nous le félicitons pour son dévouement pour les sans-abri.
Mais, qui ne se rappelle pas que Monsieur Préval avait déclaré publiquement qu'il y avait deux écoles dans son équipe. L'une était pour maintenir les sans-abri dans la capitale, l'autre voulait les déplacer vers les villes de province. Monsieur Préval avait conclu que lui, personnellement, « il veut que les sans-abri restent à Port-au-Prince. Car, il avait compris que la majorité de ceux qui sont sur le Champ-de-Mars viennent de la zone de Turgeau » Donc, c'est bien lui qui est responsable de cette décision qui explique que des milliers de vie soient en danger aujourd'hui. Souhaitons que la nature nous épargne d'un autre tremblement de terre ou d'une rude saison cyclonique, car Monsieur Préval sera responsable pour un acte de génocide contre le peuple haïtien.
Et, personne n'ignore, à la vérité, qu'il avait choisi de garder les sans-abri à la capitale comme un outil politique et pour offrir un marché lucratif à ses acolytes. La vie humaine n'a aucune valeur pour ce Président, c'est pourquoi même un fonctionnaire modèle comme Robert Marcello a disparu sans laisser de trace, pour avoir commis l'erreur d'interroger les contrats très lucratifs que le gouvernement passait sans aucun contrôle. Les sous, ou disons, le dollar, voila ce qui pour Monsieur Préval a de la valeur, pas la vie des citoyens haïtiens. Il est déjà clair que Monsieur Préval passera à la postérité comme l'un des chefs d'État les plus méchants dans la petite histoire du pays. Il deviendra un masque de carnaval, comme Charlosca, pour faire peur aux enfants.
Maintenant, il y a vraiment un manque de pudeur pour M. Préval de parler, comme si de rien n'était, de la possibilité d'un nouvel séisme d'intensité supérieur et des risques que courent les centaines de milliers de sans-abri, ensuite de ne rien faire, après avoir personnellement adopté, sous de fallacieux prétextes, les mesures qui peuvent causer une nouvelle vague de morts dans le pays. En vieux rusé, il en parle uniquement par lâcheté et par peur pour sa petite personne. Car un membre de la communauté internationale lui aurait déjà dit, qu'il pourrait vraiment être jugé par un cours international, si ses décisions débouchent sur un génocide contre le peuple haïtien…
Monsieur Préval est déjà prisonnier du pouvoir
L'historien Claude Moise nous avait dit, dans une entrevue accordée à la radio la Voix de L'Amérique, en 1994, qu'il existe une constante dans l'histoire de notre pays et cela explique pourquoi tant de nos chefs d'État deviennent prisonnier du pouvoir. D'après lui, une fois arrivé au pouvoir, un président haïtien doit confronter une opposition qui n'a pas les moyens de survivre, la durée d'un mandat, en dehors du pouvoir. L'opposition adopte, alors, une attitude très agressive vis-à-vis du pouvoir en place, visant même à le renverser. D'où, une série de coups d'états jalonnent l'histoire de notre république.
Donc, le pouvoir en place, pour se maintenir, puise dans les caisses du trésor public, les moyens pour acheter les opposants qui sont achetables et pour s'acharner contre ceux qui sont récalcitrants. Cette situation tend à évoluer toujours jusqu'à déboucher sur la violence et la brutalité, en entrainant des morts d'hommes. Sitôt rentré dans ce stade, le président et certains de ses partisans savent qu'ils auront à aller en justice à la fin du régime. Donc, ils veulent s'arranger pour rester au pouvoir à vie, mais toujours avec très peu de chance de succès. Ainsi, cette folie de chercher à perdurer au pouvoir a pesé sur le pays comme une malédiction. Nous connaissons notre l'histoire.
Dans le cas de Monsieur Préval, tant de questions se posent à ce stade. Est-il possible pour un président qui avait tant de chance de réussir, finalement, passe dans l'histoire comme un autre chef de terreur, à l'égal d'un Charles Oscar, ou même d'un Baron Samedi, un roi de cimetière ? Car Monsieur Préval pourrait être responsable, en effet, pour une nouvelle vague de morts dans le pays, soit par épidémie, soit par la force des mauvais temps, à cause de sa décision de cantonner les sans-abri à Port-au-Prince...
Monsieur Préval a tellement peur de cette issue qu'il cherche à tout faire pour conserver les rênes de la république, même en violant le principe sacré de la parole donnée. Avant de lui envoyer la proclamation des élections qui fixait l'échéance de son mandat au 7 février 2011, le gouvernement de transition avait consulté Monsieur Préval. Il avait, en effet, donné sa parole qu'il allait honorer la date du 7 février prévue dans la Constitution pour la passation du pouvoir. C'était, d'après lui, une façon symbolique de mettre fin à la longue transition vers une société démocratique qui avait commencé depuis le 7 février 1986. Alors, le gouvernement de transition a envoyé le dépliant au Moniteur afin que la décision puisse rentrer dans les annales de la République. Ainsi, sa réponse, à l'époque, nous avait même donné le sentiment de vivre avec fierté la fin de la République des petits voyous. Nous nous disions, voilà enfin un Président qui avait dans le cœur le bien de notre pays. Alors, nous croyons aussi qu'il avait vraiment mérité tout les efforts et tous les sacrifices qui avaient été consentis pour amener à son terme le processus électoral de 2006. En patriote, nous avions eu le cœur content et nous étions fiers d'avoir pris part à tout cela.
La façon dont Monsieur Préval est arrivé au pouvoir pouvait exorciser, d'après nous, la malédiction traditionnelle de la politique haïtienne. Car, il avait accepté d'inclure une grande partie de l'opposition dans son cabinet. Nous pensions que la bonne formule avait été trouvée. Mais, Monsieur Préval a choisi de par lui-même de retourner à la tradition, de réveiller les vieux démons qui lui feront quitter le pouvoir par la petite porte. Au moment, où une rupture avec le passé serait nécessaire, pour la naissance du pays nouveau, Monsieur René Préval pense à la perpétuité de ce genre de comportement ignoble qui a fait de notre pays la cendrillon de notre hémisphère.
Personnellement, nous avons accepté de servir le gouvernement de transition en tenant compte que notre relation privilégiée avec tous les secteurs du pays devait faciliter le maintient d'un climat de dialogue et éviter un glissement vers la guerre civile. Nous avions déjà joué le rôle de facilitateur, à Washington, durant la crise créée par le coup d'état militaire de 1991. Cette fois-ci, nous nous étions donnés aussi comme mission de faciliter la mise en place des institutions démocratiques prescrites par la Constitution de 1987, surtout celles en rapport avec la déconcentration de Port-au-Prince et la décentralisation du pays. Nous voulions, au dessus de tout, travailler pour le déroulement d'élections inclusives, honnêtes et libres. Donc, une position de Conseiller Spécial devait nous permettre de remplir ce rôle. A ce titre, nous avons participé à des négociations dans le pays et à l'étranger, dans le but d'atteindre cet objectif. C'est en ce sens que nous avons contribué à la création d'un CEP indépendant et au financement des partis politiques, sans exceptions, contrairement à la tradition.
Durant cette période électorale, le pays a frôlé la catastrophe à plusieurs reprises. Mais il y'avait des citoyens comme des étrangers qui avaient une attitude ferme, résolue et sans parti-pris. Et c'est cela qui nous avait permis d'éviter, à chaque fois, des pertes énormes en vie humaine et de trouver un compromis. Nous avions rencontré les plus grands défis le jour même des élections. Cependant, le peuple haïtien avait montré son courage, son sens de dignité et sa volonté de réaliser son rêve de choisir lui-même ses dirigeants. Notre devoir, sans hésitation, avait été de l'accompagner. Monsieur Préval est arrivé au pouvoir comme le résultat de ce rêve. Mais, regarder donc ce qu'il en fait !
Ou allons-nous ?
Le gouvernement de Préval et consort offre qu'une seule certitude, c'est de savoir que même si ce régime passait 100 années au pouvoir, les résultats seront toujours nuls à tous les niveaux, tant sur le plan économique que sur le plan de la gouvernance. Car, il y a déjà quelques temps depuis que la corruption est devenue l'élément principal de la gestion politique de ce gouvernement. Dans un pays normal, un chef d'État qui a eu une performance si médiocre, aurait souhaité voir finir la fin de son mandat pour se retirer la queue sous les jambes, et, comme l'habitude en est une, aller noyer son amertume dans le bon rhum du pays.
Le peuple japonais a une longue tradition qui lui fait honneur. Quand un leader échoue bêtement dans la mission qui lui a été confiée, il demande pardon publiquement et se retire de la scène pour aller lavé sa honte dans l'oubli. Mais, malgré les déboires de notre pays et du peuple haïtien, Monsieur Préval, au fond, ne s'intéresse toujours qu'à lui-même, « son palais » ou à ce qui en reste, et surtout à ses acolytes à qui il dit devoir son retour au pouvoir. Pour le peuple, il se moque et s'en moque en disant n'importe quoi, même le contraire de ce qu'il disait la veille encore. Comme quoi aujourd'hui, la politique dans le pays n'exige plus même un minimum de pudeur.
Haïti est devenu un pays où un trop grand nombre parmi nous a perdu tout sens de valeur. On ne fait plus de distinction entre le laid et le beau, entre le vrai et le faux et entre le bon et le mauvais. Tout se fait et n'importe quoi serait acceptable. Mais, Haïti ne peut pas continuer à dégringoler vers la deshumanisation la plus complète, malgré que ce soit le chef de l'État qui avait créé le parti politique Espoir qui patronne cette descente aux enfers du pays.
Que pouvons-nous faire ?
L'une des grandes peurs de la communauté internationale est de voir Haïti revenir à une situation d'instabilité. Il est presque clair que Monsieur René Préval est considéré, en ce sens, comme un moindre mal. Car, l'opposition n'a pas encore énoncé d'une seule et vive voix la formule qu'elle compte adopter pour remplacer ce régime en faillite à tous les niveaux et montrer sa capacité à gérer le pays après le départ de Monsieur Préval. Il est risqué de compter sur aucun support si la formule est de revenir à la case de départ. En effet, nous ne pouvons pas faire table rase des structures existantes et envisager de repartir à zéro. Nous devons continuer d'avancer, malgré les fourberies de Monsieur Préval. Il a vraiment très peur, et pour cause, que des élections libres, honnêtes et démocratiques se tiennent. Avec une popularité presque nulle, lui et ses acolytes envisagent que des élections frauduleuses pour barrer la route à un gouvernement légitime. Et l'histoire, même la plus récente, nous enseigne que Mr. Préval est le grand maître des élections frauduleuses. Ainsi, c'est une bonne formule d'accepter que Monsieur Préval arrive au terme de son mandat prévu pour le 7 février 2011. Mais, il n'est pas du tout souhaitable que les élections se fassent durant son régime. C'est la raison pour laquelle nous devons supporter le principe déjà stipulé que les élections se fassent 3 mois après son départ, sous la présidence d'un juge de la Cours de Cassation, comme prévues par la Constitution. Alors là, nul ne pourra se plaindre que l'opposition sorte des normes constitutionnelles et les défenseurs de Monsieur Préval, comme soit disant le garant de la stabilité dans le pays, n'auront rien à se mettre sous la dent. Mais, si entretemps il démissionne, il pourrait mériter encore des bonnes grâces de la République. Il ne doit pas trop attendre pour faire ce choix.
Mais, à un autre niveau, l'opposition ne peut plus se contenter uniquement à lancer des manifestations contre Monsieur Préval. Très certainement, il faut continuer à dénoncer ses actes de malfaisance. Cependant, nous devons nous attaquer aussi aux problèmes urgents que confronte le pays. Par exemple, nous pouvons entamer le déplacement des milliers de sans-abri de la capitale vers les villes de province, en travaillant avec les maires de certaines villes. Car, ces maires apprécieront de recevoir l'encadrement et le support nécessaire pour accueillir les victimes des désastres qui font actuellement une navette entre les villes de province et la capitale, à la recherche de soutient pour survivre. Nous devons être prêts à travailler ensemble pour faire le levé de fonds pour financer cette entreprise et à mettre en place les structures adéquates avant que nous soyons frappés par un autre désastre.
Nous sommes presque certains que M. Préval et ses acolytes passent beaucoup plus de temps à réfléchir comment faire leur beurre sur le dos des sans-abri que de réfléchir sur les mesures appropriées pour leur porter du secoures.
L'opposition, de son coté, doit montrer qu'elle a la possibilité de prendre le destiné du pays en main et que nous ne soyons pas toujours dans une situation pour que ce soit le Président Fernandez qui nous dise que : « Haïti est un pays viable qui a besoin d'institutions fortes, d'un leadership crédible, d'un plan et d'une vision pour l'avenir en termes de développement économique et social…»
En fait, il a raison. Nous devons agir tous ensemble avant qu'il soit trop tard.
Paul Gustave Magloire
Ancien Ministre de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales d'Haïti
Président de Morn Haïti, Inc.
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