jeudi 1 juillet 2010

Le système carcéral haïtien 150 jours après le séisme du 12 janvier 2010.


Rapport du Service d'Assistance Juridique du Secrétariat National Justice et Paix

Le système carcéral haïtien 150 jours après le séisme du 12 janvier 2010

Préparé: Par Vincent Joseph Michel

Port-au-Prince, 18 juin 2010

Introduction

Attention à la détention préventive prolongée

La Commission Episcopale Nationale Justice et Paix, institution de l'Eglise catholique œuvrant dans le domaine de la défense de la dignité et des droits humains tient à souligner à l'attention des autorités judiciaires, la réalité de la détention préventive prolongée qui refait surface après les événements du 12 janvier 2010. Il est vrai que ce tremblement de terre a tout remis en question, même les infrastructures judiciaires n'y échappent pas. Il montre en quelques sortes la démission, le manque de gouvernance réel et efficace de l'Etat dans la gestion de l'environnement haïtien. Et, si on a enregistré autant de victimes durant le passage du séisme, ceci est dû à la négligence, l'incivisme, la corruption du système politique et des dirigeants. Ce même constat est valable au niveau judiciaire marqué par l'inapplication des lois pénales, l'irrespect des délais de la garde-à-vue, et le système de faveurs qui approfondissaient le clivage social au niveau des prisons. Tout cela a conduit à la détention préventive prolongée parfois débouchée sur des évasions en cascades comme cela a été le cas après le 12 janvier 2010. Cette situation de détention prolongée tend à réapparaître.

L'objectif de ce rapport est de montrer la situation du système carcéral haïtien, cent cinquante (150) jours après le séisme du 12 janvier 2010, avec une attention spéciale à la détention préventive prolongée qui refait surface. Il convient d'analyser cette question département par département et prison par prison pour l'analyser bien et de faire des recommandations aux autorités compétentes.

1. Département du Nord-est

La Prison civile de Fort Liberté

La Commission Justice et Paix de Fort Liberté a visité le 11 mars 2010 la grande prison de cette ville vers 1 :00 PM, accompagné du Directeur national de la Commission. Elle a pu constater la population carcérale est passée à deux cent huit (208) détenus, deux cent deux (202) hommes et six (6) femmes.

Constat : Près de dix huit (18) détenus n'avaient pas encore été appelés devant leur juge naturel, alors que certains d'entre eux ont déjà passé à peu près six (6) à douze (12) mois en détention.

Voici quelques noms des détenus qui se trouvent dans cette situation :

· Joslin Adonis demeurant à Dupiti, il a passé plus de sept mois sans juger.

· Jean Jonas, demeurant à Caracol, détenu plus d'un mois sans voir son juge naturel,

· St Hilaire Mackenson toujours détenus depuis huit (8) mois.

Garde-à-vue de Fort-Liberté

Pour la garde-à-vue, le 25 février 2010, la Commission de Fort Liberté a visité plusieurs commissariats et sous commissariats. Elle a observé le cas de cinq (5) personnes retenues dans le commissariat de Fort liberté. Parmi lesquelles, un mineur de douze (12) ans.

· On cite encore le cas de Francilot Ivner arrêté le 22 février 2010 pour implication dans une affaire de calebasse. Il a passé plus de cinq (5) jours en garde-à-vue sans être jugé.

· Vient ensuite le cas de Jean Jules demeurant à Trou du Nord, détenus pour voies de fait. Il a passé environ six (6) jours dans le sous-commissariat et son dossier n'a jamais été déféré devant le parquet de Fort-Liberté pour être transmis par devant son juge.

2. Département du Centre

La Prison civile de Hinche

Le 12 mars 2010, la prison de Hinche a été visitée par une équipe de la Commission diocésaine Justice et Paix de ce département. Il y avait au moins cent soixante et un (161) personnes dans la prison de Hinche ; soixante quatorze (74) sont en détention préventive prolongée et deux (2) mineurs.

La visite a été portée sur les conditions sanitaires, l'état physique ainsi que l'état juridique des détenus. L'équipe a constaté les conditions d'insalubrité de la prison avec de l'eau stagnante qui s'y trouvait. En même temps, il y a une certaine pénurie de l'eau potable dans cette prison. La douche est en mauvais état et il n'y a pas d'électricité. De nombreux détenus souffrent des maladies de la peau : boutons, grattèles ; d'autres souffrent du mal aux dents. Il n'y avait pas de médicaments disponibles pour les malades. Quatre (4) d'entre eux sont atteint du VIH/SIDA, et deux autres sont placés sous médicaments (ARV).

La Commission recommande

· Qu'il y ait une séparation entre les personnes condamnées et les détenus

· Que la direction améliore les conditions sanitaires en commençant par rendre disponible de l'eau, des soins appropriés en cas de maladie, et que les détenus bénéficient d'un matelas pour se coucher.

3. Département de l'Ouest

A) Les Prisons de la zone métropolitaine

1) La prison de Delmas 33 ou Fort Dimanche

La prison de Delmas 33, communément appelée « Fort Dimanche » a été visitée par un membre de l'assistance juridique du Secrétariat national le 21 Avril 2010. Il a constaté que cette prison est presque déserte sans présence des agents de l'APENA. La prison est en réparation et on commence à faire venir des matériaux pour la reconstruction de celle-ci saccagée par les détenus lors du séisme du 12 janvier 2010. Les détenus mineurs ont été transférés au Pénitencier national. Ils étaient entre quarante (40) et cinquante (50) recensés à la prison civile et hébergés dans la cellule Brick 7 du Pénitencier national actuellement. Le fait de garder les enfants dans la même prison avec des adultes est contraire aux normes internationales sur la gestion des détenus.

2) La Prison civile de Pétion Ville dite « prison des femmes »

La prison de Pétion Ville a été visitée par l'un des membres de l'équipe d'assistance juridique du Secrétariat national de Justice et Paix le mardi 27 avril 2010. Pendant cette visite, il a pu constater que la population carcérale de cette prison s'évalue à deux cent quatre vingt dix huit (298) prévenues alors qu'en réalité, elle est construite pour trente six (36) détenus. Parmi les 298 prévenues, on compte: deux cent cinquante (250) femmes adultes dont vingt deux (22) femmes condamnées, et vingt six (26) fillettes. Deux cent cinquante quatre (254) de ces femmes sont en détention préventive prolongée.

La Commission a constaté que les agents de l'APENA sont généralement très cléments face aux détenues. Certaines femmes souffrent d'une maladie mentale. La Justice doit se pencher sur leur cas, comme réclame les règles minima pour le traitement des détenus, section « aliénés mentaux et anormaux », art 82. Donc, elle demande à la Justice de faire le nécessaire pour les détenues.

Suivant la déclaration d'un agent de l'APENA qui veut rester dans l'anonymat, aucune détenue de la prison ne s'est évadée lors du tremblement de terre. Le bâtiment montre de légères fissures dans certaines cellules. Cependant, la situation des détenus ne s'est pas amélioré cent cinquante (150) jours après le tremblement de terre du 12 janvier. La Justice ne les appelle pas à comparaître ; les femmes sont entassées dans des cellules comme des sardines emboîtées. Un autre agent de l'APENA qui aussi veut garder anonymat, déclare que : « plusieurs personnes sont mortes par manque de soins ».

Nous attirons l'attention sur la présence des mineures parmi les femmes adultes.

Voici quelques cas :

Loresia Doresca a été arrêtée le 28 août 2008 ; elle est avancée en âge soixante dix (70) ans. Selon les informations recueillies, sa fille Rose Mâte Petit (décédée en prison) aurait été impliquée dans une affaire de kidnapping. Loresia a été entendue une seule fois par le juge Yves Altidor, et accusée de complicité d'enlèvement avec Nicole ainsi connue.

Hermilise Guerrier est une malade mentale selon les déclarations. Son cas mériterait d'être pris en main par un médecin spécialiste. Elle a quatre vingt onze (91) ans ; accusée d'assassinat ; arrêtée le 25 septembre 2009 et elle a été auditionnée par le substitut Commissaire du Gouvernement Jean Claude Dabresil.

Hilaire Hélène a été arrêtée le 13 septembre 2006 à Delmas 75. Son no d'écrou 09-06-032, déposée le 18 septembre 2006. Elle est accusée de trafic illicite de stupéfiant et entendue par le Commissaire du Gouvernement Carolle P. Aimable.

Georgèle Jean a été arrêtée le 24 mars 2005 à Frères et écrouée le 21 juillet 2005 sous accusation d'association de malfaiteurs, tentative d'assassinat, frères dossier Hubert Nixon # 874/05, Juge d'instruction : Durin Duret Junior.

Saint Cyr Stana: Arrêtée le 27 juillet 2006 lors d'un arrimage, présentée au parquet le 9 août 2006, accusée d'association de malfaiteurs. Elle a été entendue par le Commissaire du Gouvernement Eddy Cherubin.

Joseph Nadelsia: Date de dépôt le 3 juillet 2006, accusée d'association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration et détention d'armes illégales ; elle a été entendue par le Substitut Commissaire du Gouvernement Fred Heck Leny, # écrou: 07-06-001. Elle n'a pas encore jugée.

Bonne Année Julie: Ecrouée le 16 août 2006, accusée d'assassinat et de vol à main armée sur les sœurs du dossier : Johanne Clermont, Johanne Jean : Juge d'instruction Mimose Janvier.

Elista Joseph: Arrêtée en mars 2005 à Sarthe, elle est accusée de meurtre, les frères du dossier : Claude Mathurin et St Fort Wilner, Juge d'instruction : Bernard St Vil.

Lamy Augusta: Arrêtée le 12 mars 2007, accusée de kidnapping, elle est arrêtée seule, elle n'a pas encore été présentée devant aucun juge d'instruction.

Joseph Nathalie: Arrêtée le 31 octobre 2007 à Kenscoff par la DCPJ, accusée d'enlèvement, présentée devant le Parquet le 13 novembre 2007. Elle a été entendue par le Commissaire du Gouvernement Sonel Jean François. Elle a été retenue pour enquête ; jusqu'à date l'enquête se poursuit d'après elle.

Chrismé Marie Carmel: Arrêtée le 1er novembre 2008, présentée au parquet le 8 novembre 2008, accusée de kidnapping. Elle n'est encore pas comparue par devant aucun juge d'instruction.

3) La prison civile de Carrefour, dite « Omega »

La prison a été visitée en date du 14 avril 2010 par un membre de l'assistance juridique de la Commission Justice et Paix. Cette prison compte environ cent trente (130) détenus, dont trente trois (33) condamnés et trois (3) mineurs qui viennent de la prison de Delmas 33. Un responsable de la prison nous a fait comprendre qu'il y a des fissures dans les murs, qui ne mettent pas en danger la vie des détenus. Il y a au moins sept (7) cellules dans la prison, mais la cellule qui se trouve près du réservoir d'eau est en mauvais état, parce que suite au séisme, l'eau du réservoir pénètre dans la cellule. Les agents travaillent dans de mauvaises conditions ; plusieurs sont logés dans les centres d'hébergement chez les Sœurs Salésiennes à Thorland. Un agent a déclaré : « Nous vivons presque la même situation que les détenus, sauf que nous avons un salaire. »

4) Pénitencier national

Le 28 avril 2010, un des juristes du service d'Assistance Juridique du Secrétariat a effectué une visite au Pénitencier national. Il a eu le privilège de pouvoir visiter presque toute la prison en passant dans les différentes cellules: Carré Garde, Brick, Hall, Isolement, Dispensaire, Titanic, Bois Verna, Wock, Admission et l'administration. Il était sur les lieux à 11 heures AM, au moment où les détenus prenaient la douche. Il a pu observer que le compartiment de la prison où se trouvent Carré-Garde, Hall 1 et HAll 2 sont complètement détruites par le séisme tandis que toute l'administration ainsi que le greffe ont été complètement saccagés par le feu.

Lors de la visite, les détenus étaient au nombre de huit cent treize (813) ; ils se trouvaient sur une cour de recréation à Brick I. On a observé que seulement les cellules Brick I et le dispensaire avaient des détenus ; toutes les autres cellules, Titanic, Hall 1 et 2, Bois Verna, Isolement, Carré-Garde et Work étaient vides. Nous avons constaté aussi tous les effets laissés par les évadés se trouvaient toujours sur la cour de Titanic (3, 4, 5, 6). Il y a trois (3) étages dans le bâtiment dit Titanic et chaque étage contient huit (8) cellules. On remarque à Titanic 3 et 4 des traces de feu et des morceaux de briques jetés par terre et les objets laissés par les évadés servent aux agents de réserves d'objets pour aider les autres détenus. Selon la déclaration d'un agent de l'APENA, les détenus se sont servis des bancs d'école pour faire des marches pieds accolés avec les murs du Collège Bird pour s'évader.

Un agent qui surveillait les détenus, a laissé entendre que les conditions de travail des policiers au Pénitencier national sont très pénibles. Ils se sentent maltraités par rapport aux détenus qu'ils surveillent. Il n'y a pas un espace réservé aux agents même pour garder des matériels et équipement destinés pour le service de la sécurité de la prison. La nouvelle entrée utilisée par les agents dans la prison, mérite d'être restaurée parce qu'elle est vétuste et endommagée par le séisme, ce qui met la vie des agents en danger. A notre avis, il n'y a pas de raison valable pour que la plus grande prison du pays ne soit pas restaurée et nettoyée, afin d'y loger décemment les détenus.

N.B : A signaler que certains détenus sont morts récemment en prisons, tels que:

· Jean Hérold, décédé le 21 avril 2010

· Guy Junior, décédé le 22 avril 2010.

· Darline Etienne, décédée le 20 avril 2010

· Fritz Ismé, décédé le 18 mai 2010

B) Les gardes à vue du département de l'Ouest

La Commission Archidiocésaine Justice et Paix de Port-au-Prince a visité plus de seize (16) commissariats et sous commissariat entre le 1er et le 5 mai 2010.

Voici les listes des commissariats et sous commissariats visités

1. Sous commissariat de Portail Léogâne

2. Sous commissariat de Marché Salomon

3. Commissariat d'Omega / Carrefour

4. Sous commissariat de St Charles (Fissuré)

5. Sous commissariat de Gressier (Détruit)

6. Sous commissariat de Léogâne

7. Commissariat de Léogâne Dufort (fissuré)

8. Sous commissariat de Carrefour Dufort (Fissuré)

9. Sous commissariat de Bon Repos

10. Commissariat de la Crois des Bouquets (Fissuré)

11. Commissariat de Cité Soleil (Fissuré)

12. Commissariat De Grand Goâve

13. Sous commissariat Vialet (Fissuré)

14. Commissariat de l'Arcahaie

15. Sous commissariat de Cabaret

16. Commissariat de Delmas 33 (détruit)

Les constats au niveau des garde-à-vues

L'équipe de visite des prisons et des garde-à-vues de l'Archidiocèse de Port-au-Prince a pu constater que les personnes arrêtées ne sont pas déférées à temps devant leur juge naturel. Et le plus grand défi constaté : le non respect des délais de la garde-à-vue. Prenons comme exemple le cas de Randriche Renette qui a été arrêtée depuis un mois par le sous commissariat du Marché Salomon. Selon ses déclarations, elle a été arrêtée à cause d'une dispute avec un certain Moise Junior. Au moment de la visite, son dossier n'avait pas encore été déféré devant aucun juge.

Dans le sous-commissariat de Gressier, les policiers fonctionnent sous des tentes ; ce même constat est valable pour Léogâne. Les policiers à Gressier nous ont déclaré que les membres de cette communauté considèrent la Police comme des ennemis ; ils ne comprennent pas si « la PNH est là pour les protéger et servir ». Les prévenus de Léogâne sont gardés en garde-à-vue à Carrefour Dufort. Les infrastructures minimales y manquent, les prévenus sont obligés de faire tous leurs besoins dans la petite espace qui leur est réservée.

Les divers lieux de détention sont en mauvais état. Parfois, la fameuse question de ''Bokit dit King'' où les prévenus avaient fait leurs besoins se trouvaient toujours sur les lieux et dégageaient des odeurs nauséabondes.

Beaucoup des sous-commissariats visités dans l'aire métropolitaine sont fissurés, ou bien complètement détruits. Les sous-commissariats fissurés sont : sous-commissariat de St Charles Carrefour, sous-commissariat de Carrefour Dufort, sous-commissariat de Vialet. Les commissariats fissurés sont : Le commissariat de Delmas, le commissariat de Léogâne, le commissariat de la Croix des Bouquets, le commissariat de Cité Soleil. Le sous commissariat de Gressier est détruit. En général, les commissariats et sous-commissariat ne sont pas électrifiés. Le soir, les agents se servent de bougies.

4. Département du Sud-est

Le comité de la visite prison diocésaine a effectué deux visites pour cette période dans la prison de Jacmel. L'une le 26 janvier et l'autre le 31 mars 2010.

La Prison civile de Jacmel

Lors de la première visite le 26 janvier 2010, la population carcérale comptait deux cent quatre vingt onze (291) détenus et le 31 mars 2010, elle avait déjà passé à deux cent quatre vingt quinze (295). L'équipe note que cent quatre vingt un (181) personnes de ce nombre étaient en détention préventive prolongée.

Selon certaines informations reçues des agents de l'APENA, au moment du séisme environ cent (100) détenus se sont évadés. Ils ont démonté les portes des cellules, cassé les cadenas, rentré dans le bureau du Directeur, saccagé et pillé tout ce qu'ils trouvaient sur leur passage. Pendant trois jours, les agents avaient perdu le contrôle de la prison parce que l'événement les dépassait. Parmi les cent (100) détenus évadés, un nombre de quarante (40) ont été repris. En ce qui concerne la nourriture des détenus, pendant les quatre (4) semaines qui suivaient le séisme, c'est le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui était responsable de la nourriture dans la prison. Ce n'est qu'après ce temps, la Direction a repris la distribution de nourriture dans cette prison. L'endommagement du bâtiment du tribunal civil de Jacmel a occasionné une lenteur dans le déroulement de la Justice correctionnelle.

Depuis le séisme, les conditions de travail des agents de l'APENA sont très difficiles. Pour dormir, les agents sont obligés de s'allonger sur des morceaux de planche et de portes sur la cour à coté du greffe, tombés lors du séisme.

5. Département du Sud

Le comité de visites des prisons des Cayes a effectué trois (3) visites d'observation aux prisons des Cayes, de Damassin et d'Aquin, en date du 6, 8 et 9 avril 2010. En plus, il a effectué une visite de la garde-à-vue dans la commune de Camp Perrin.

La Prison civile des Cayes

Dans la prison des Cayes, le comité a observé en date du 6 avril 2010 une situation très précaire avec trois cent quatre vingt sept (387) détenus en total. Les détenus sont entassés dans les cellules. Ils ne peuvent pas respirer convenablement, voir dormir et manger correctement. Plusieurs sont tombés malades et leurs dossiers juridiques n'avancent pas. La situation s'est aggravée avec l'arrivé de quatre vingt huit (88) prévenus de la prison de Damassin

Concernant le massacre qui a été perpétré dans la prison des Cayes en date du 19 janvier 2010, selon le rapport d'une enquête conduite par une équipe de la Commission Justice et Paix des Cayes, plus de treize (13) personnes auraient perdu leurs vies et quarante (40) autres seraient blessées. La Commission a reçu cette confirmation des ex-détenus. Selon ces informations, les détenus se sont laissé prendre dans un piège tendu par des agents de l'APENA de cette prison, qui avaient laissé ouverts les cadenas des portes des cellules ; chaque détenu qui s'est évadé, les agents auraient tiré dessus. Ce fait du massacre a été repris par Le Nouvelliste du 24 et 25 mai 2010, qui cite un article du New York Times.

La Prison civile de Damassin

L'équipe dépêchée sur place a constaté que le centre de détention est fermé. Et selon la déclaration d'un responsable de la prison: « on est bien obligé de fermer la prison parce que les détenus bénéficiant l'appui des bandits venant de Port-au-Prince, ont saccagé, pillé la prison et ensuite pris la fuite. Ils ont mis le feu dans les matelas et les lits ». Avant l'évasion, ils étaient quatre vingt huit (88) personnes dans ce centre : soixante deux (62) condamnés, vingt trois (23) en détentions et trois (3) mineurs. Par la suite, la police est arrivée à récupérer vingt quatre (24) évadés dont un est mort. On a transféré les autres à la prison des Cayes. La prison de Damassin est fermée pour réparation et restructuration.

La Prison civile d'Aquin

Le 9 avril 2010, la prison d'Aquin a été visitée par une équipe de Justice et Paix. Elle a visité les trois (3) cellules du Commissariat d'Aquin où se trouvaient les détenus. Le jour de la visite, l'effectif était de soixante (60) prévenus : cinquante cinq (55) hommes et cinq (5) femmes. Parmi les soixante (60) prévenus, quinze (15) sont condamnés et quarante cinq (45) font de la prison préventive. Beaucoup de prisonniers d'Aquin avaient été transférés à la prison civile des Cayes. Cette situation crée de sérieuses difficultés pour les justiciables de cette zone lorsque le juge veut entendre un détenu. Cela est encore plus pénible pour les visites familiales.

6. Département de la Grande Anse

La Prison civile de Jérémie

Une équipe de la Commission diocésaine a visité la prison de Jérémie en date du 25 février et le 18 mars 2010. Elle a constaté le surpeuplement carcéral, des personnes condamnées sans dispositifs de jugement, une carence de lits pour les détenus et des matelas en mauvais état. Les détenus signalent le manque de nourriture ; ils ont dénoncé la mauvaise cuisson des aliments ; ils manquent de l'eau buvable, plusieurs d'entre eux sont tombés malades avec la diarrhée, la grattelle, l'écoulement ou blennorragie.

Plus de cent quatre vingt neuf (189) personnes sont en condition de détention préventive prolongée ; un mineur se trouvant parmi eux. On a compté deux cent soixante quatre (264) détenus pour seulement sept (7) cellules, soit une moyenne de trente sept (37) détenus par cellule.

L'équipe a constaté que certains détenus condamnés à l'emprisonnement et à l'amande étaient arrivés à terme du délai de l'emprisonnement, et ils ont compensé un nombre de temps pour l'amande, mais on les garde toujours en prison.

7. Département des Nippes

La prison civile de Miragoâne

L'équipe de la commission diocésaine n'a pas fait de visite de prison pour cette période, mais elle a assisté trois cas de personnes détenues :

· Un cas d'assassinat qui s'est soldé par l'émission de soixante sept (67) mandats d'arrestation, dont seulement huit (8) personnes ont été arrêtées. La cause en était un conflit terrien à la Petite Rivière des Nippes, depuis 1989, entre le propriétaire Nacius Augustin et les héritiers Leblanc. Jusqu' à maintenant aucune solution n'est portée au dossier d'Augustin Nacius.

· Les deux autres cas pour usage de faux.

La détention prolongée continue

Le plus grand constat fait par la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix est la montée rapide de la population carcérale après l'événement du 12 janvier 2010 au niveau des prisons des départements, malgré l'évasion de plus de quatre mille (4000) détenus. Avec cette montée revient en force la question de la détention préventive prolongée, que le système judiciaire, affaibli par les événements du 12 janvier, ne semble pas en mesure de maîtriser: Le palais de Justice à Port-au-Prince et d'autres bâtiments sont tombés, des archives détruites, il y a des pertes en ressources humaines et matérielles. Déjà avant le séisme, cette situation de détention prolongée était considérée comme une violation grave des droits des détenus, auquel l'Etat n'a pas su ou pas voulu répondre.

En certains endroits, les agents de l'APENA vivent sous des tentes parfois dans les mêmes campements ou hébergements avec les évadés de prisons, des délinquants recherchés par la Justice.

Au Pénitencier national, les détenus sont logés dans deux espaces (Brick et dispensaire) alors que toutes les autres cellules ne sont pas encore nettoyées et équipées pour les loger. Les détenus mineurs de Delmas 33 sont gardés en Brick 7 au Pénitencier national.

A Pétion Ville, beaucoup de détenues femmes sont tombées malades. Certaines d'entre elles sont mortes en détention. Par exemple : Darline Etienne, décédée le 20 avril 2010 à Pétion Ville. Malgré la clémence des agents de l'APENA envers les femmes détenues, cela n'empêche pas que deux cent cinquante quatre (254) femmes font de la prison préventive prolongée. Le cas le plus frappant est celui de Lorésia Doresca, une vieille dame de soixante dix (70) ans, arrêtés aux Cayes à cause de sa fille Rose-Mate Petit qui était impliquée dans un dossier de kidnapping et qui est décédée en prison ; on l'accuse de complicité parce qu'elle venait prendre refuge chez elle.

A Jérémie des personnes qui ont fini de purger leurs peines soit d'emprisonnement, soit d'amande, sont retenus encore en prison. Et ceci allonge la liste du surpeuplement carcéral au niveau de cette prison.

Dans plusieurs prisons les équipes de Justice et Paix ont observé la présence de mineurs (mineures à Pétionville) dans un lieu de détention destiné à des adultes. Ceci est une situation inacceptable et constitue une violation des droits des enfants. Cette situation demande d'être corrigée.

Le manque de structure pénitentiaire engendre la délocalisation des détenus, augmentation du dilemme dans la famille des détenus pour la visite, vient ensuite le problème dans la procédure judiciaire (pas de protection judiciaire pour les détenus). Ce qui favorise la violation du droit à la garantie judiciaire. La question de la détention préventive prolongée que le Ministre de la Justice, lors de son investiture, avait promis d'éradiquer dans les cent (100) premiers jours de son mandat, semble retourner pour la plus belle. Le phénomène d'évasion des détenus dans les prisons particulièrement celle du Pénitencier national, montre l'affaiblissement du système judiciaire, qui n'a jamais réussi à adresser la question de façon juste et avec détermination. En effet, trop d'intérêts semblent jouer pour conserver le statu quo.

Recommandations

Aujourd'hui, après le séisme du 12 janvier 2010, un nombre de questions qui se posent fait oublier d'autres questions et défis. Ainsi, on parle de la reconstruction du pays, la relocalisation des personnes qui ont perdu leur maison par le séisme, et même simplement de l'arrestation des personnes évadées. Beaucoup de gens semblent oublier ce grand mal qui rongeait le système judiciaire haïtien et qui s'appelle « la détention préventive prolongée, ainsi que les conditions inhumaines des détenus ». Des conditions qu'on ne souhaiterait à personne. Dans la reconstruction du pays il faut donc que :

· La réforme du système judiciaire trouve sa place ;

· La réforme du système carcéral soit prise au sérieux.

Les raisons sont simples :

· Il s'agit du respect de la dignité et des droits des personnes, même s'il y a des suspicions ou accusations contre elles.

· Il s'agit de l'intérêt de la société que les prisons soient des centres de réinsertion et de socialisation pour les condamnés, parce qu'un jour ils reviendront comme personnes libres parmi leurs concitoyens et citoyennes.

Voici nos recommandations :

1. Nous recommandons au Ministère de la justice

· De permettre que les ordonnances ou décisions judiciaires soient exécutées dans des délais légaux.

· De libérer les voies de recours en habeas corpus dans le souci de combattre le phénomène de la détention préventive prolongée.

· D'inviter les juges de paix à faire les informations préliminaires à temps lorsque les infractions ne relèvent pas de leurs compétences.

· D'augmenter le nombre des juges d'Instruction pour faciliter un meilleur traitement des dossiers dans les délais impartis par la loi.

· De prendre les mesures pour restaurer et décongestionner les centres de détentions afin d'éviter le surpeuplement carcéral.

· D'envisager la relocalisation du pénitencier national.

· Obliger les commissaires de Gouvernement à visiter une fois par mois les centres de détentions qui dépendent de leurs juridictions, comme exigé par la loi (art 447 CIC).

· D'appliquer et faire appliquer les mesures légales qui font injonction aux magistrats de visiter les prisons.

· D'extirper la corruption qui ronge le système judiciaire.

2. Nous recommandons aux Doyens et aux Juges

· Aux Doyens et aux Juges, de fixer un horaire de travail et une méthode appropriée pouvant permettre à examiner plus de dossiers possibles.

· De redistribuer les dossiers à temps afin que la détention d'une personne se dépasse en aucun cas le temps prévu par la loi.

3. A la Direction générale des prisons

· De professionnaliser les agents de l'APENA afin d'éviter l'usage d'armes à feu.

· Permettre une meilleure gestion des espaces pénitentiaires en érigeant plus de centres de détentions.

· D'assurer de meilleures conditions de vie en détention: comme des soins de santé adéquats, eau, nourriture convenable des lits pour dormir etc.

· D'augmenter le nombre d'agents au niveau des centres de détention, surtout au Pénitencier national.

· De renforcer la sécurité autour des prisons.

· De donner plus de moyens aux agents Pénitentiaire pour alléger leur tâche, ceux qui travaillent le soir pour qu'ils ne recourent pas à des moyens forts (l'usage des armes) au moment des problèmes.

· De séparer les personnes condamnées des personnes en détention, séparer les mineurs (garçons ou filles) des personnes adultes.

· D'aménager les centres de santé afin que chaque détenu puisse trouver des soins convenables. en cas de maladie.

· D'assurer un traitement plus digne aux dépouilles mortelles des détenus décédés en milieu carcéral.

4. A la Direction Générale de la Police Nationale d'Haïti (DGPNH)

· D'intervenir et passer les instructions au niveau des commissariats ou sous-commissariats (milieu des gardes à vue) pour les électrifier, d'alimenter en eau potable, afin de mieux accueillir et loger les membres de la PNH et les personnes arrêtés.

· D'inviter et obliger les policiers à respecter le délai de la garde-à-vue. Les former dans ce sens.

· De former les policiers afin de bien préparer les rapports et éviter tous ennuis aux personnes arrêtées dans la poursuite de l'enquête.

Conclusion

La Commission Justice et Paix attire l'attention des autorités judiciaires sur la montée de la population carcérale et le manque d'infrastructure judiciaire qui existe surtout à Port-au-Prince. Une situation qui pourrait aggraver le flux de la détention préventive prolongée, source d'insécurité judiciaire et d'impunité.

Elle conseille à l'Etat de repenser le système carcéral pour le bien être de la communauté haïtienne. Les conditions de détention ne préparent pas les détenus et encore moins les personnes condamnées à leur réintégration dans la société. Ceci démontre l'échec du système pénitencier, et de l'Etat qui en est le responsable. La reconstruction du système carcéral devrait être au menu du Plan de la reconstruction nationale d'Haïti. Le système carcéral est le reflet de la société dans lequel nous évoluons ; le système carcéral doit également garantir la sanction du crime et la réintégration des délinquants dans la société.

Port-au-Prince, 18 juin 2010
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Communiqué Du RNDDH Contre l'Insécurité en Haiti, une situation révoltante .

RESEAU NATIONAL DE DÉFENSE DES DROITS HUMAINS (RNDDH)

REZO NASYONAL POU DEFANN DWA MOUN

NATIONAL HUMAN RIGHTS DEFENSE NETWORK

nchr


COMMUNIQUE DE PRESSE

CONTACTER: Marie Yolène GILLES

PHONE: (509) 2940-1222 / 2650-8103 / 3463-4192/2519- 0256

(509) 3728-8466 / 3556-4296

FAX: (509) 2244-4146

Le RNDDH attire l'attention des autorités concernées sur l'amplification des actes de violence dans le pays

Le RNDDH note que malgré les différentes mesures annoncées par la Police Nationale d'Haïti (PNH) et le renforcement des forces onusiennes dans le pays, la population haïtienne ne cesse de subir des actes de violence les uns plus révoltants que les autres : assassinats, viols, vols à mains armées, vols de véhicules, enlèvements et séquestration sont aujourd'hui encore monnaie courante.

Au cours du mois de juin 2010, au moins vingt-sept (27) cas d'assassinats ont été enregistrés dont celui de Madame Michelle César Jumelle et de son mari, Yves Clément Jumelle, froidement abattus le 26 juin 2010 aux portes de leur résidence. De plus, le 27 juin 2010, l'ancien député de la 49ème Législature pour la circonscription de Limonade - Quartier Morin, Hugues Célestin, est enlevé par des hommes lourdement armés puis séquestré dans le Nord du pays avant d'être libéré contre rançon le lendemain, soit le 28 juin 2010.

Le RNDDH rappelle que le député Célestin, candidat à sa succession, est connu pour ses engagements en faveur d'une meilleure distribution des richesses du pays et son opposition vis-à-vis des choix politiques troublants du pouvoir en place.

Il est inconcevable que les autorités en place restent aussi indifférentes vis-à-vis de ces crimes spectaculaires qui instaurent la peur dans l'esprit des citoyens.

En conséquence, le RNDDH enjoint le pouvoir en place à tout mettre en œuvre en vue de permettre aux citoyens de vaquer librement à leurs activités, en poursuivant les auteurs et complices des actes de violence susmentionnés car, tout citoyen a droit à la sécurité et à la vie au regard de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, en son article 3 qui stipule : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».

Port-au-Prince, le 29 juin 2010


Décès de Jacques Novella, entrepreneur et homme d'affaires capois.

Att:  Mr. Malherbe Dorvil
        et Les membres de la Chambre de Commerce du Nord


Messieurs,

C'est avec beaucoup de tristesse que nous vous annonçons le décès de Jacques Novella, survenu à Paris le Vendredi 25 Juin 2010, à l'âge de 79 ans, après une longue maladie courageusement supportée.

Jacques Novella était le fils de Nonce Novella, fondateur dans les années 1920 de la "Maison Novella". Pendant près de 40 ans, il y a travaillé puis l'a dirigée, avant de céder les rênes à la troisième génération représentée par ses neveux, Nonce et Daniel Zéphir.

Entrepreneur et homme d'affaires, la disparition de Jacques Novella est certainement une énorme perte pour Haïti, principalement pour la ville du Cap-Haitien où il est né et a passé la majeure partie de sa vie.

Ses funérailles ont été célébrées le Mardi 29 Juin 2010 à Paris, en l'église Notre Dame de Grâce de Passy, 10 rue de l'Annonciation.

Nous profitons de la présente pour vous adresser nos plus cordiales et sincères salutations.

Etablissements Novella
Nonce et Daniel Zéphir

ENTRETIEN AVEC PIERRE ROBERT AUGUSTE, LEADER DE LA GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G )

ENTRETIEN AVEC PIERRE ROBERT AUGUSTE, LEADER DE LA GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G )

www.jeansenatfleury.com Juin2010

JSF= Jean Sénat Fleury
PRA= Pierre Robert Auguste

JSF- Monsieur Pierre Robert Auguste, parlez-nous pour commencer de la Génération du Changement Global ?

PRA- La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL est un mouvement à caractère économique, social et politique visant à :


-    Donner confiance à tous les haïtiens, le sens de responsabilité, de l'autonomie;
-    Engager une lutte acharnée pour la sécurité nationale;
-    Renforcer et développer les liens communautaires;

En un mot, il s'agira d'aménager le climat social et psychologique propice à la stabilité et au développement qui s'appuiera sur l'entreprenariat et la stabilité dans le cadre d'une décentralisation dynamique.

JSF- Rentrons dans le vif de notre sujet : La reconstruction d'Haïti. Comment analysez-vous le plan mis en place par le gouvernement haïtien et la Communauté internationale dans le cadre de la reconstruction d'Haïti?

PRA- Le plan sur lequel travaillent le gouvernement actuel et la Communauté internationale  doit être considéré comme une ébauche, un tableau de bord. Mais le vrai plan doit sortir des matrices de la nation, d'une grande concertation et reflétera, sous l'égide de la GCG, les vrais besoins du peuple haïtien. C'est pourquoi dès maintenant La Génération du Changement (G C G) introduit dans la société haïtienne, à travers les réseaux qui sont des groupes de réflexion et d'action, l'habitude citoyenne de déterminer ensemble la solution aux problèmes économique, et social communs. Il est temps que les besoins du développement ne soient plus déterminés de manière directive par des experts isolés mais par ceux qui les ressentent, qui les vivent, qui les sentent.

JSF- Si vous avez des avis à donner aux acteurs impliqués dans l'exécution du plan de la reconstruction d'Haïti au sein de la CIRH, quels seront vos avis?

PRA- Écouter le peuple, respecter sa dignité universelle, se monter assez flexible et admettre que le vrai plan de reconstruction doit être renégocié avec le prochain gouvernement issu légitimement des urnes, opter avec équité pour la décentralisation, encourager l'entreprenariat dans les régions à la création équitable de la richesse et de sa distribution, institutionnaliser le partenariat. S'assurer de la transparence dans la gestion des fonds et de leur utilisation équitable.

JSF- Fixer les responsabilités. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a occasionné des pertes considérables au sein de la communauté haïtienne. Plus de 200.000 morts, près d'un million de sans abris, la Capitale haïtienne et plusieurs villes dans le Sud du pays ont été sévèrement endommagées. Comment Fixer les responsabilités?

PRA- Je ne pense pas nécessaire de stigmatiser mais plutôt d'assumer la responsabilité que nous ne pouvons plus continuer à vivre dangereusement, de manière insouciante comme avant le 12 janvier. Nous, Génération du Changement Global (G C G) nous croyons que nous devons apprendre à prévoir l'avenir, engager pour cela des études prospectives. L'haïtien mérite désormais un cadre de vie décent, sécurisé. L'aménagement du territoire représente pour nous une priorité majeure. Ceux qui auront la charge  de faire respecter les règlements devront s'exécuter à moins de vouloir encourir des sanctions qui s'appliqueront automatiquement à tous les cas de manquement graves.
Le nombre de morts que vous avez mentionné est, en dernière analyse, plus élevé. Plus de 500.000 personnes ont perdu leurs vies lors du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti.

JSF- Comment voyez-vous la participation de la diaspora haïtienne dans le cadre de la reconstruction d'Haïti?

PRA- Excusez-moi d'écarter l'expression «diaspora haïtienne » que je n'aime pas personnellement. Je parle toujours des haïtiens vivant à l'étranger. Leur participation à la reconstruction est déterminante. Ils se doivent de la considérer comme un devoir patriotique et humain. Patriotique parce que c'est leur patrie d'origine. Humain parce que c'est la plus grande catastrophe de l'humanité après la seconde guerre mondiale. Il ne faut point attendre qu'on vienne les chercher. Ils doivent s'impliquer et se rendre compte qu'aujourd'hui, Haïti représente une grande opportunité d'affaires et s'intéressent aux milliards de dollars  qui seront dépensés par la Communauté internationale. Ils doivent définir une stratégie de positionnement. A mon sens, le meilleur moyen d'avoir l'avantage comparatif c'est de se regrouper par affinités régionales et prendre en main le développement local de leur milieu
d'origine. Par exemple, nous la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL ( G C G ),nous sommes en train de porter les haïtiens de même milieu d'origine à former des réseaux de développement local pour que ceux qui viennent des Gonaïves, ma ville natale par exemple, à penser comment créer travail, entreprises, centres de formation, institutions de financement et d'encadrement etc  puissent la transformer en lieu attractif pour l'investissement privé et pour la joie de vivre. Au pouvoir nous lancerons des appels à proposition pour le développement  assortis de garantie de subventions pour le développement des communes en les restreignant aux natifs de ces communes capables de réaliser des partenariats avec d'autres groupes même étrangers.

JSF- Les leçons à tirer  dans le séisme du 12 janvier 2010, d'après vous que sont –elles?

PRA- La vie est un ensemble de normes. Les transgresser coûte cher. Il  faut un cadre de vie et un plan d'aménagement du territoire soucieux de la dignité humaine. Le droit à un logement décent et sécuritaire doit s'élever au rang des préoccupations nationales. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL mettra fin en Haïti à la ghettoïsation et la déshumanisation des espaces pour qu'aucun de nos frères ne continue à vivre comme des bêtes.

JSF- Le gouvernement Préval-Bellerive comment voyez-vous la gestion actuelle du pays par cette équipe au pouvoir?

PRA- Ce gouvernement, si décrié pour ses actes de corruption et ses tendances autocratiques, affiche deux grandes préoccupations: plaire à la Communauté internationale, parfois, sans discernement, enrichir ses partisans pour garder le pouvoir et perpétuer en Haïti le règne du mal et des malfaiteurs.

La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL pense que le pays a besoin désormais d'un autre règne, le règne du bien et des bienfaiteurs et que les tous les haïtiens ont droit au BONHEUR NATIONAL.

JSF- Quels sont les grands défis qui se présentent à Haïti dans le cadre du renforcement institutionnel et de son développement?

PRA- Créer et aménager des institutions pour mettre en œuvre la décentralisation, propulser le développement local, assurer la participation des citoyens et l'enracinement des valeurs démocratiques dans les mœurs sociales. Des CENTRES DE DEVELOPPEMENT HUMAIN doivent voir le jour dans les communes ainsi que des CENTRES DE DEVELOPPEMENT DE L'ENTREPRENARIAT. Chaque département géographique doit être doté d'un FONDS DE DEVELOPPEMENT REGIONAL ET LOCAL et de CENTRE UNIVERSITAIRES obligatoirement lies aux entreprises, et de POLES SUBVENTIONNES DE NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION.UNE BANQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT viendra jouer un rôle de premier dans l'allocation compétitive des ressources et l'établissement de partenariats entre les différents acteurs économiques.

JSF- L'historien Christophe Wagny dans son ouvrage Haïti n'existe pas (ed. Autremont) a dénombré un certain nombre de causes extérieures à l'échec socio-économique d'Haïti. Comment expliquez-vous le retard d'Haïti sur le plan socio-économique?

PRA- Honnêtement je n'ai pas encore lu cet ouvrage. Mais je peux extrapoler la question pour envisager effectivement des influences extérieures négatives sur le développement d'Haïti, en particulier le paiement de la dette de l'indépendance à la France, les occupations américaines. Mais, à mon sens, les causes internes sont plus marquantes et plus profondes. Il faut retrouver dans notre histoire la quintessence de nos meilleurs exemples, qui doit être le nouveau motif d'agir pour le Bonheur national, le progrès économique et social, la promotion de la science et mobiliser toutes nos ressources, toutes nos énergies vers l'accomplissement de grands desseins et la réalisation de grands idéaux. Il faut rompre d'avec la médiocrité, croire dans l'enrichissement et s'adonner à la pratique du bien. Il n'existe pas une fatalité qui décide qu'Haïti soit malheureux. Sa richesse est là. Nous avons peur de nous l'approprier
pour tous.

JSF- L'historien Christophe Wagny dans le même ouvrage a encore dit : «  Il ne s'agit peut-être pas de reconstruire mais de construire enfin un pays qui ne doit exister que par sa capacité à se relever. Partagez-vous la même opinion au regard de la reconstruction d'Haïti?

PRA- Au-delà des jeux sémantiques, c'est plus qu'un pays dont nous devons rassembler les morceaux épars avec une prodigieuse étonnante possibilité. Plus qu'un pays ce sera une société pleine d'initiatives. Plus qu'un pays, ce sera une nation et un État, mobilisateurs de toutes les capacités humaines pour retrouver son attachement aux valeurs républicaines de sa naissance, la liberté, l'égalité et la fraternité désormais soudées par la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL à l'entreprenariat au partenariat  pour le progrès économique, social et écologique

JSF- La question de la double nationalité est l'objet de maints débats au sein de la communauté haïtienne tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Quelle est votre opinion sur cette question?

PRA- Je suis un homme d'État. Je me mets à l'écoute des différents courants d'opinion. Je constate qu'aucun d'eux n'est majoritaire. Cependant, je dois exprimer ma conviction profonde que tous les haïtiens ont les mêmes droits et qu'il n'existera jamais pour moi deux types d'haïtien. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL  croit fermement que les haïtiens vivant à l'extérieur doivent recouvrer leurs droits politiques et participer honnêtement à la gestion de leur pays. Ce doit implique des devoirs. Président d'Haïti, je n'accepterai jamais qu'à la faveur de certaines circonstances, quiconque se prévaut d'une autre nationale pour se soustraire à ses obligations, pénales par exemple. Au 19e siècle, Haïti a payé trop cher ces écarts.

JSF- La question des élections soulève un grand débat au sein de la classe politique en Haïti. Quelle est votre opinion sur la question des élections en novembre dans le pays?

PRA- Il ne faut céder à aucun fétichisme qui veut que les élections soient organisées n'importe comment en Haïti à la fin du mois de novembre. Ce qui importe c'est la qualité des élections. Élections démocratiques qui veulent dire non seulement le respect des votes mais essentiellement le droit de faire des propositions, de pouvoir circuler librement et de mener campagne. Après 12 janvier, que reste-t-il d'électeurs identifiés et localisés? Les conditions optimales ne sont pas réunies pour le succès des élections. Il faut un consensus politique pour la résolution d'un ensemble de problèmes qui approchent le pays d'un chambardement total.

La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL prend toutes les dispositions pour gagner les élections et instaurer le REGNE DU  BIEN ET DES BIENFAITEURS en Haïti, réaliser le BONHEUR NATIONAL DE TOUS LES HAITIENS. En cas de chambardement général, la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL veillera à ce que la dignité humaine universelle du peuple haïtien ne soit plus amoindrie comme État membre de la Communauté internationale mais réhabilitée comme elle ne cesse de le revendiquer.

JSF- Parlez-nous encore d'une façon plus détaillée de votre regroupement : la Génération du Changement Global ?

PRA- La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G ) comme je l'ai déjà mentionné, est un mouvement à la fois économique, social et politique formé initialement et essentiellement de jeunes. Il est ouvert à toutes les catégories d'âge pour les rassembler autour d'une même vision, la réalisation du BONHEUR NATIONAL de tous les haïtiens et l'instauration du règne du BIEN ET DES BIENFAITEURS. Pour cela nous croyons nécessaire d'appeler à :

-    la moralisation de la société parce que la crise haïtienne est essentiellement une crise morale, illustrée, dans la politique, par la rareté d'hommes et de femmes de caractère, le déficit de citoyenneté et le manque de sensibilité sociale;
-    la démocratisation de l'État pour mettre les institutions au service des citoyens et les attacher à l'éminence de la dignité humaine;
-    L'humanisation de l'économie pour mettre l'entreprenariat à la portée de tout le monde et éviter qu'elle enrichisse seulement les plus riches et appauvrisse les plus pauvres;
-    L'établissement de la solidarité  et de la fraternité sociale entre tous les haïtiens;
-    L'élévation de la dignité humaine universelle chez chaque haïtien
-    La transformation de chaque département géographique en un pole de développement humain  durable ou il fait bon de vivre.

La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL est opposée à toute forme d'extrémisme politique et revendique le pouvoir au nom de NOUS. A tous les niveaux comme devant être la quintessence de tout ce qu'Haïti et les haïtiens ont réalisé de bon.

JSF- D'après vous comment Haïti peut-elle reprendre son destin en main?

PRA- C'est absolument un devoir citoyen de tous les haïtiens. Nous devons d'abord éliminer cette ambiguïté, qui est notre, d'être à la fois deux haïtiens opposés, un haïtien noir, un haïtien mulâtre, un haïtien paysan, un haïtien citadin, un haïtien de l'intérieur, un haïtien de l'extérieur. Ensuite nous devons assumer notre dignité humaine universelle sans complexe d'infériorité en ayant le souci de nous montrer honnêtes au reste du monde, de rechercher la compétence, d'apprendre à bien savoir faire  et d'incarner la force de caractère qui a permis à nos géniteurs  de nous avoir rendu libres. Sans la solidarité sociale, un pays reste un pays sans jamais pouvoir devenir une nation .Sans elle, les liens communautaires qui doivent renforcer les tissus de la société s'effilochent et ne laissent qu'un entassement désagrégé.

JSF- Monsieur Pierre Robert Auguste au nom du blog www.jeansenatfleury.com je vous remercie.

PRA- C'est à moi de vous remercier mon cher Fleury pour ce travail de formation et d'éducation  à travers ce blog.

N.B. Pierre Robert Auguste est Coordonnateur de la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL ( G C G ).

mercredi 30 juin 2010

Trauma assistance and relief for the child sex abuse victims in Haiti.

June 30, 2010


Joseph H. Miller, KM

President

Order of Malta

American Association, U.S.A.

New Canaan, Connecticut


Re: Trauma assistance and relief for the child sex abuse victims in Haiti.


Dear Joe,

Thank you for taking time to speak with me on Tuesday. In the aftermath of our discussion, though, I have some concerns that I would like to express to you. In addition, I think it is important to put the role of Connecticut Malta leaders in perspective.


First, I was pleased to learn that the national board of the Order of Malta USA (http://www.maltausa.org/) has approved funding to provide immediate assistance to the boys who were sexually abused by Douglas Perlitz, the former Executive Director of Project Pierre Toussaint in Cap Haitian, Haiti .


You indicated to me that you are in the final stages of working out an arrangement with Catholic Relief Services. I am still not sure, though, what it is that you propose to do for the victims. Further, it is of concern that you have not already contacted Cyrus Sibert and Margarette Joseph in Haiti .


Are you aware that Cyrus and Margarette have been the primary caregivers for the abuse victims since the abuse was first publicly reported in November 2007?


I also wonder what you know regarding recent efforts by abuse survivors/victims and their supporters throughout New England to raise money for the basic needs of the boys. Mental health care professionals have advised us that traditional psychotherapy won't work for children and adults until certain basic needs are met.


As one clinical social worker told me, "A psychotherapist who travels to a place like Haiti and thinks that all he or she is going to need to do is meet with clients in a private office is mistaken. First, the children who were abused are going to need structure in their lives. They will need food. They will need a safe place to live. They will need to be enrolled in school. The social worker's first job will be to work towards providing the boys with these basic needs."


Other professionals told me that the same toxic feelings of shame, guilt, self loathing, remorse, etc. are evident in all children who have been sexually abused, no matter what culture or country they come from.


In recent weeks, the survivors' group, STTOP, has raised over $2,500 for the Haiti sex abuse victims. The funds are already being used to purchase shoes, provide food kits, and pay certain tuition expenses, etc. for the victims. These simple gestures help the boys feel loved and cared for. In a real sense, the therapeutic process has begun.


You may be offended, Joe, but I need to ask you; where have you been? It's been over 18 months since the school closed and the boys were forced back into the streets.


For the past twelve years, the Order of Malta has provided both personal and generous financial support to Project Pierre Toussaint (PPT). In fact, several senior Connecticut Malta officials served as members of the PPT board of directors. They include Jeanie (DM) and Tom Tisdale (KM) who are the current heads of Connecticut Malta, Madeleine Lacovara (DM) who serves as the Connecticut Area Hospitaller, Madeleine's husband, Philip Lacovara (KM), Hope Carter (DM) who is a committee member for Malta USA and, of course, former PPT board chairman, Rev. Paul Carrier, S.J. (KM) who serves as a spiritual director to Malta members.


A bit of background. In the aftermath of an investigation of child sex abuse, Perlitz was fired. Each and every one of the above mentioned Malta leaders vehemently opposed the decision to fire Doug. And then the unbelievable happened. The Tisdale's, the Lacavara's, Hope Carter, and Paul Carrier signed a letter to donors in which they disparaged and berated the other board members who voted to fire Perlitz and insinuated the boys in Haiti were lying.


Thanks to these Order of Malta leaders, donations dried up and the school was forced to close.


In other words, Joe, your Malta colleagues chose to act like spoiled children instead of behaving like mature, adult Christians. They could have disagreed with the other board members, shaken off the dust, and moved forward to maintain and preserve the mission of Project Pierre Toussaint. But they didn't do that. Instead, they abandoned an entire group of homeless, hungry, street kids.


This brings us to where we are today.


One cannot ignore the fact that under the PPT Board's watch, innocent children were raped and sodomized by Perlitz for ten plus years. I suspect the criminal trial will reveal who knew what and when they knew it.


Therefore, I hope you can understand the discomfort and uneasiness I and others have when the very same institutions under whose watch the abuse occurred become in charge of helping the very same kids who were abused.


Don't get me wrong. Your financial support is desperately needed. But, I urge you and Catholic Relief Services' officials to work closely with Cyrus, Margarette and other members of the Cap Haitian community who are concerned for the well being of the boys.


As your first priority, please take time to ask Cyrus and Margarette for their advice and guidance as how to best help the boys. Please include them in your plans. The boys trust Cyrus (reseaucitadelle@yahoo.fr) and Margarette.


Sincerely,


Paul Kendrick

Freeport, Maine

207 838 1319

lundi 28 juin 2010

Crues de la rivière "Grande Rivière du Nord" : Rapport d'évaluation des dégats.



Rapport de la mission d'évaluation



Mission conjointement réalisée par : DPC- TPTC- OIM - UNPOL- HDCS


Date : Dimanche 27 Juin 2010



Résumé des faits justificateurs :


Inondation de certaines localités au niveau de quatre commune du département du nord dans la soirée du samedi 26 juin 2010 et dans la nuit du samedi et dimanche pour la commune de quartier Morin et de Limonade 3 heures de pluies au niveau des communes de Bahon, de Valière ont provoquées une montée brusque d'eau de la rivière « la grande rivière du nord » qui a surpris les habitants qui se trouvent au niveau des berges de cette rivière. Les gens, tard dans la nuit, ont du évacués leur maison pour se protéger de l'eau et des boues.



Les communes touchées sont :


· Commune de Bahon : l'eau est montée au niveau de la grande rue de la ville


· Commune de la Grande rivière du Nord : toutes les sections que la rivière côtoie, ont été fortement touchées


· Commune de Limonade : la section Basse Plaine, le village de bord de mer de Limonade a été fortement inondé


· Commune de quartier Morin, section de Basse Plaine, le tout nouveau village construit par Food For the Poor a été littéralement immergé ;


Bilan des dégâts enregistrés :


· Bahon : l'évaluation se limite à ce que nous a dit le Maire ca nous n'avons pas pu atteindre le bourg du fait que la route qui conduit à Bahon est coupé du coté de la commune de la Grande rivière du nord, section Jolitrou


· Grande rivière du Nord :


o coupure de la route (grande rivière –Bahon) coupé au niveau de Joilitrou et de Mazère


o 2 maisons détruites au niveau de la section de Gambade


o Un poteau du réseau électrique affecté par l'eau menace de tombeau


o Plusieurs quartiers de la ville sont inondés, nombre de maisons estimées à 700


o Les pertes au niveau des familles se retrouvent au niveau des ustensiles de cuisine et des lingeries


· Quartier Morin : la zone inondée est essentiellement le village récemment construit où l'on retrouve certaines familles déplacées après le séisme du 12 janvier. L'eau est monté à plus de 1,20 m à l'intérieur des maisons, les gens ont du abandonner leur lit surpris par l'eau à 1 heure 30 du matin, craignant le pire. Ils rapportent qu'ils ont perdu le peu de ce qu'ils possédaient en termes de produit alimentaire et d'ustensiles de cuisine et tous leurs linges sont abimés par l'eau.


· Bord de mer de Limonade :


o La route est coupée au niveau d'un pont qui conduit au village


o Les maisons du village situé presque dans l'embouchure de la rivière sont totalement inondées. les pertes enregistrées a niveau des maisons sont du même ordre que celles des familles de la grande rivière.


o Plusieurs têtes d'animaux ont été emportées par l'eau.


o Les jardins inondés présages la perte des récoltes



Analyse sommaire de la situation


En l'espace de trente (30) jours plusieurs crues de cette même rivière ont produits pour des intensités plus ou moins différentes les mêmes dégâts.


· La rivière en plusieurs points n'a pas de lit bien déterminé et les habitations des gens semblent se retrouver au même niveau que le lit de la rivière


· Les ravines qui se jettent à la rivière, refluées par l'eau de crue se déverse au niveau de la ville de la Grande rivière du Nord, (la ravine Grand jean est la plus en cause)


· Le non curage du lit de la rivière


· Les berges observées en plusieurs points de la rivière


· Des constructions en dehors des normes d'urbanisation


· L'état des bassins versants ;


Les actions de réponse urgente


· Intervention de la TPTC pour la reprise de la circulation au niveau des routes


· Distribution de kit de nourriture par OIM (très peu de kit sont disponible) pour les gens du village de Quartier Morin.


· Installation de structure en gabion pour protéger le pont au niveau de bord de mer de limonade


· Distribution de moustiquaire pour les gens de ce même village (les moustiques inquiètent beaucoup)


· Évaluation approfondie des dégâts et des besoins générés par les crues de la rivière


Les actions à moyen terme (à approfondir)


· Construction de mur de soutènement (30 mètres) au niveau de points névralgiques de la rivière du coté de la route menant à Bahon


· Installation de structure de protection de la berge, (200 m de gabions) du coté de la route Grande rivière-Bahon


· Curage du lit de la rivière en plusieurs points pour reprendre le lit de la rivière.



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Bonne fête Joël Deeb!


Ce 28 juin 2010 marque l'anniversaire de naissance de Joël Deeb, Chairman de OMEGA MILITARY COUNSULTANT. Bonne fête Joël ! Tu m'as appris à ne pas oublier le jour le plus important dans la vie d'un homme, son anniversaire de naissance. Même dans la misère, tout le monde à une admiration spéciale pour le jour qui rappelle sa naissance.

Bonne fête Brother !
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samedi 26 juin 2010

Cap-Haïtien : L’U.E. finance une campagne contre les excréments humains.

Cap-Haïtien : L'U.E. finance une campagne contre les excréments humains.



Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com


Au Cap-Haitien, à l'occasion de la Coupe du Monde de Foot-Ball, on peut lire sur le petit écran un message important: Pa jete poupou nan lari, pa poupou bo lanme ak bo ravine. Poupou nan latrine. Moun paka viv nan sa. (Ne pas jeter des excréments humains dans la rue. Ne pas déféquer au bord de la mer. En cas de besoin aller dans une latrine.) Durant toutes les rencontres, on fait passer un ruban sur les chaines de télévision de la ville avec le message suivi des noms des organisations et institutions qui ont patronné le projet : Santé Publique, Projet EAUCAP - suivi du nom du bailleur de fonds : Union Européenne.


Un message clair qui certes, traduit la réalité. Même quand les dirigeants de la ville du Cap-Haitien n'ont jamais pensé une fois à ce problème d'élimination des déchets fécaux. La ville du Cap-Haitien est une grosse poubelle à ciel ouvert. Chaque bloc de 1600 m2 contient de grosses latrines indigènes vieilles du temps de la colonie ; des latrines conçues pour 5 à 6 familles et qui aujourd'hui doivent desservir plusieurs dizaines ménages entassés dans des espaces devenus trop exigus.


Les quelques remarques faites dans la presse sur cette réalité triste n'ont pas été prises en considération. La mairie, le Ministère de la Santé publique, le Ministère des Travaux Publics, l'ISPAN sont les instances qui normalement devaient se pencher sur la situation et proposer des mesures comme solution. L'état des toilettes publiques de la majorité des institutions est une preuve qu'il n'y a aucune différence entre nos cadres-dirigeants et le bas-peuple.


Emportés par les flots du populisme et de la corruption, supportés par d'autres médiocres-rampeurs qui ne voient dans le pouvoir public qu'un moyen de jouir et de faire fortune, les dirigeants ont failli à leur mission. Dans la deuxième ville du pays, on continue de construire sans toilettes adéquates. Les maisonnettes construites illégalement sur le flanc des mornes de la ville par des agents de la Mairie pour être louées à des pauvres venus des Gonaïves et des milieux ruraux n'ont pas de toilettes. Dans certains cas, on transforme l'espace où il y avait une toilette en chambre, ne laissant aux locataires que le bord de mer comme alternative.


Celui qui en public se fait passer pour une personne cultivée, habite, vit, cuisine et mange à coté d'une latrine puante, aussi ancienne que la ville. Dans d'autres cas, on défèque dans des sachets qui seront balancés aux premières gouttes de pluie. Les pauvres travailleurs qui se livrent au nettoyage manuel des latrines remplies déversent le contenu de leur chargement dans des égouts de la ville ou dans la mer. Ces esclaves de notre société à INTERNET ou à TELEPHONES CELLULAIRES sont généralement des éboueurs employés par la Mairie ou le Ministère des travaux publics. Ils peuvent être vus dans un caniveau de la ville trempés jusqu'aux cheveux dans les eaux usées de la ville, tentant manuellement de déboucher les canaux d'évacuation.


Il a fallu une intervention de l'UNION EUROPEENNE pour dire à cette société qu'on ne joue pas avec les excréments, qu'on ne peut pas déféquer au bord de la mer, d'une rivière, d'un ravin, qu'on ne peut continuer à profiter des eaux pluviales pour se débarrasser des déchets humains en les jetant dans la rue.


A ce niveau, on ne peut que se demander jusqu'où ira cette descente aux enfers ? Cette culture de marronnage et d'irresponsabilité collective semble hanter à jamais nos esprits au point de vivre dans la merde tout en nous faisant passer pour des hommes modernes. Déjà notre pays pollue les plages de certains pays de la Caraïbe avec ses déchets de toutes sortes. La pauvreté n'explique pas la malpropreté. En plus d'être pauvres, nous ne faisons pas preuve d'un peuple ayant des notions élémentaires d'hygiène publique. L'Union Européenne est obligée de financer des messages que nous devrions apprendre à l'école ou au berceau. Nous sommes peu soucieux des conséquences nocives que ce comportement moutonnier entraine. Le pire, nous n'avons plus le courage d'en avoir honte.


RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 26 juin 2010, 19 hres 43.


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