ENTRETIEN AVEC PIERRE ROBERT AUGUSTE, LEADER DE LA GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G ) www.jeansenatfleury.com Juin2010 JSF= Jean Sénat Fleury PRA= Pierre Robert Auguste JSF- Monsieur Pierre Robert Auguste, parlez-nous pour commencer de la Génération du Changement Global ? PRA- La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL est un mouvement à caractère économique, social et politique visant à : - Donner confiance à tous les haïtiens, le sens de responsabilité, de l'autonomie; - Engager une lutte acharnée pour la sécurité nationale; - Renforcer et développer les liens communautaires; En un mot, il s'agira d'aménager le climat social et psychologique propice à la stabilité et au développement qui s'appuiera sur l'entreprenariat et la stabilité dans le cadre d'une décentralisation dynamique. JSF- Rentrons dans le vif de notre sujet : La reconstruction d'Haïti. Comment analysez-vous le plan mis en place par le gouvernement haïtien et la Communauté internationale dans le cadre de la reconstruction d'Haïti? PRA- Le plan sur lequel travaillent le gouvernement actuel et la Communauté internationale doit être considéré comme une ébauche, un tableau de bord. Mais le vrai plan doit sortir des matrices de la nation, d'une grande concertation et reflétera, sous l'égide de la GCG, les vrais besoins du peuple haïtien. C'est pourquoi dès maintenant La Génération du Changement (G C G) introduit dans la société haïtienne, à travers les réseaux qui sont des groupes de réflexion et d'action, l'habitude citoyenne de déterminer ensemble la solution aux problèmes économique, et social communs. Il est temps que les besoins du développement ne soient plus déterminés de manière directive par des experts isolés mais par ceux qui les ressentent, qui les vivent, qui les sentent. JSF- Si vous avez des avis à donner aux acteurs impliqués dans l'exécution du plan de la reconstruction d'Haïti au sein de la CIRH, quels seront vos avis? PRA- Écouter le peuple, respecter sa dignité universelle, se monter assez flexible et admettre que le vrai plan de reconstruction doit être renégocié avec le prochain gouvernement issu légitimement des urnes, opter avec équité pour la décentralisation, encourager l'entreprenariat dans les régions à la création équitable de la richesse et de sa distribution, institutionnaliser le partenariat. S'assurer de la transparence dans la gestion des fonds et de leur utilisation équitable. JSF- Fixer les responsabilités. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a occasionné des pertes considérables au sein de la communauté haïtienne. Plus de 200.000 morts, près d'un million de sans abris, la Capitale haïtienne et plusieurs villes dans le Sud du pays ont été sévèrement endommagées. Comment Fixer les responsabilités? PRA- Je ne pense pas nécessaire de stigmatiser mais plutôt d'assumer la responsabilité que nous ne pouvons plus continuer à vivre dangereusement, de manière insouciante comme avant le 12 janvier. Nous, Génération du Changement Global (G C G) nous croyons que nous devons apprendre à prévoir l'avenir, engager pour cela des études prospectives. L'haïtien mérite désormais un cadre de vie décent, sécurisé. L'aménagement du territoire représente pour nous une priorité majeure. Ceux qui auront la charge de faire respecter les règlements devront s'exécuter à moins de vouloir encourir des sanctions qui s'appliqueront automatiquement à tous les cas de manquement graves. Le nombre de morts que vous avez mentionné est, en dernière analyse, plus élevé. Plus de 500.000 personnes ont perdu leurs vies lors du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti. JSF- Comment voyez-vous la participation de la diaspora haïtienne dans le cadre de la reconstruction d'Haïti? PRA- Excusez-moi d'écarter l'expression «diaspora haïtienne » que je n'aime pas personnellement. Je parle toujours des haïtiens vivant à l'étranger. Leur participation à la reconstruction est déterminante. Ils se doivent de la considérer comme un devoir patriotique et humain. Patriotique parce que c'est leur patrie d'origine. Humain parce que c'est la plus grande catastrophe de l'humanité après la seconde guerre mondiale. Il ne faut point attendre qu'on vienne les chercher. Ils doivent s'impliquer et se rendre compte qu'aujourd'hui, Haïti représente une grande opportunité d'affaires et s'intéressent aux milliards de dollars qui seront dépensés par la Communauté internationale. Ils doivent définir une stratégie de positionnement. A mon sens, le meilleur moyen d'avoir l'avantage comparatif c'est de se regrouper par affinités régionales et prendre en main le développement local de leur milieu d'origine. Par exemple, nous la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL ( G C G ),nous sommes en train de porter les haïtiens de même milieu d'origine à former des réseaux de développement local pour que ceux qui viennent des Gonaïves, ma ville natale par exemple, à penser comment créer travail, entreprises, centres de formation, institutions de financement et d'encadrement etc puissent la transformer en lieu attractif pour l'investissement privé et pour la joie de vivre. Au pouvoir nous lancerons des appels à proposition pour le développement assortis de garantie de subventions pour le développement des communes en les restreignant aux natifs de ces communes capables de réaliser des partenariats avec d'autres groupes même étrangers. JSF- Les leçons à tirer dans le séisme du 12 janvier 2010, d'après vous que sont –elles? PRA- La vie est un ensemble de normes. Les transgresser coûte cher. Il faut un cadre de vie et un plan d'aménagement du territoire soucieux de la dignité humaine. Le droit à un logement décent et sécuritaire doit s'élever au rang des préoccupations nationales. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL mettra fin en Haïti à la ghettoïsation et la déshumanisation des espaces pour qu'aucun de nos frères ne continue à vivre comme des bêtes. JSF- Le gouvernement Préval-Bellerive comment voyez-vous la gestion actuelle du pays par cette équipe au pouvoir? PRA- Ce gouvernement, si décrié pour ses actes de corruption et ses tendances autocratiques, affiche deux grandes préoccupations: plaire à la Communauté internationale, parfois, sans discernement, enrichir ses partisans pour garder le pouvoir et perpétuer en Haïti le règne du mal et des malfaiteurs. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL pense que le pays a besoin désormais d'un autre règne, le règne du bien et des bienfaiteurs et que les tous les haïtiens ont droit au BONHEUR NATIONAL. JSF- Quels sont les grands défis qui se présentent à Haïti dans le cadre du renforcement institutionnel et de son développement? PRA- Créer et aménager des institutions pour mettre en œuvre la décentralisation, propulser le développement local, assurer la participation des citoyens et l'enracinement des valeurs démocratiques dans les mœurs sociales. Des CENTRES DE DEVELOPPEMENT HUMAIN doivent voir le jour dans les communes ainsi que des CENTRES DE DEVELOPPEMENT DE L'ENTREPRENARIAT. Chaque département géographique doit être doté d'un FONDS DE DEVELOPPEMENT REGIONAL ET LOCAL et de CENTRE UNIVERSITAIRES obligatoirement lies aux entreprises, et de POLES SUBVENTIONNES DE NOUVELLES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION.UNE BANQUE NATIONALE DE DEVELOPPEMENT viendra jouer un rôle de premier dans l'allocation compétitive des ressources et l'établissement de partenariats entre les différents acteurs économiques. JSF- L'historien Christophe Wagny dans son ouvrage Haïti n'existe pas (ed. Autremont) a dénombré un certain nombre de causes extérieures à l'échec socio-économique d'Haïti. Comment expliquez-vous le retard d'Haïti sur le plan socio-économique? PRA- Honnêtement je n'ai pas encore lu cet ouvrage. Mais je peux extrapoler la question pour envisager effectivement des influences extérieures négatives sur le développement d'Haïti, en particulier le paiement de la dette de l'indépendance à la France, les occupations américaines. Mais, à mon sens, les causes internes sont plus marquantes et plus profondes. Il faut retrouver dans notre histoire la quintessence de nos meilleurs exemples, qui doit être le nouveau motif d'agir pour le Bonheur national, le progrès économique et social, la promotion de la science et mobiliser toutes nos ressources, toutes nos énergies vers l'accomplissement de grands desseins et la réalisation de grands idéaux. Il faut rompre d'avec la médiocrité, croire dans l'enrichissement et s'adonner à la pratique du bien. Il n'existe pas une fatalité qui décide qu'Haïti soit malheureux. Sa richesse est là. Nous avons peur de nous l'approprier pour tous. JSF- L'historien Christophe Wagny dans le même ouvrage a encore dit : « Il ne s'agit peut-être pas de reconstruire mais de construire enfin un pays qui ne doit exister que par sa capacité à se relever. Partagez-vous la même opinion au regard de la reconstruction d'Haïti? PRA- Au-delà des jeux sémantiques, c'est plus qu'un pays dont nous devons rassembler les morceaux épars avec une prodigieuse étonnante possibilité. Plus qu'un pays ce sera une société pleine d'initiatives. Plus qu'un pays, ce sera une nation et un État, mobilisateurs de toutes les capacités humaines pour retrouver son attachement aux valeurs républicaines de sa naissance, la liberté, l'égalité et la fraternité désormais soudées par la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL à l'entreprenariat au partenariat pour le progrès économique, social et écologique JSF- La question de la double nationalité est l'objet de maints débats au sein de la communauté haïtienne tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Quelle est votre opinion sur cette question? PRA- Je suis un homme d'État. Je me mets à l'écoute des différents courants d'opinion. Je constate qu'aucun d'eux n'est majoritaire. Cependant, je dois exprimer ma conviction profonde que tous les haïtiens ont les mêmes droits et qu'il n'existera jamais pour moi deux types d'haïtien. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL croit fermement que les haïtiens vivant à l'extérieur doivent recouvrer leurs droits politiques et participer honnêtement à la gestion de leur pays. Ce doit implique des devoirs. Président d'Haïti, je n'accepterai jamais qu'à la faveur de certaines circonstances, quiconque se prévaut d'une autre nationale pour se soustraire à ses obligations, pénales par exemple. Au 19e siècle, Haïti a payé trop cher ces écarts. JSF- La question des élections soulève un grand débat au sein de la classe politique en Haïti. Quelle est votre opinion sur la question des élections en novembre dans le pays? PRA- Il ne faut céder à aucun fétichisme qui veut que les élections soient organisées n'importe comment en Haïti à la fin du mois de novembre. Ce qui importe c'est la qualité des élections. Élections démocratiques qui veulent dire non seulement le respect des votes mais essentiellement le droit de faire des propositions, de pouvoir circuler librement et de mener campagne. Après 12 janvier, que reste-t-il d'électeurs identifiés et localisés? Les conditions optimales ne sont pas réunies pour le succès des élections. Il faut un consensus politique pour la résolution d'un ensemble de problèmes qui approchent le pays d'un chambardement total. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL prend toutes les dispositions pour gagner les élections et instaurer le REGNE DU BIEN ET DES BIENFAITEURS en Haïti, réaliser le BONHEUR NATIONAL DE TOUS LES HAITIENS. En cas de chambardement général, la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL veillera à ce que la dignité humaine universelle du peuple haïtien ne soit plus amoindrie comme État membre de la Communauté internationale mais réhabilitée comme elle ne cesse de le revendiquer. JSF- Parlez-nous encore d'une façon plus détaillée de votre regroupement : la Génération du Changement Global ? PRA- La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G ) comme je l'ai déjà mentionné, est un mouvement à la fois économique, social et politique formé initialement et essentiellement de jeunes. Il est ouvert à toutes les catégories d'âge pour les rassembler autour d'une même vision, la réalisation du BONHEUR NATIONAL de tous les haïtiens et l'instauration du règne du BIEN ET DES BIENFAITEURS. Pour cela nous croyons nécessaire d'appeler à : - la moralisation de la société parce que la crise haïtienne est essentiellement une crise morale, illustrée, dans la politique, par la rareté d'hommes et de femmes de caractère, le déficit de citoyenneté et le manque de sensibilité sociale; - la démocratisation de l'État pour mettre les institutions au service des citoyens et les attacher à l'éminence de la dignité humaine; - L'humanisation de l'économie pour mettre l'entreprenariat à la portée de tout le monde et éviter qu'elle enrichisse seulement les plus riches et appauvrisse les plus pauvres; - L'établissement de la solidarité et de la fraternité sociale entre tous les haïtiens; - L'élévation de la dignité humaine universelle chez chaque haïtien - La transformation de chaque département géographique en un pole de développement humain durable ou il fait bon de vivre. La GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL est opposée à toute forme d'extrémisme politique et revendique le pouvoir au nom de NOUS. A tous les niveaux comme devant être la quintessence de tout ce qu'Haïti et les haïtiens ont réalisé de bon. JSF- D'après vous comment Haïti peut-elle reprendre son destin en main? PRA- C'est absolument un devoir citoyen de tous les haïtiens. Nous devons d'abord éliminer cette ambiguïté, qui est notre, d'être à la fois deux haïtiens opposés, un haïtien noir, un haïtien mulâtre, un haïtien paysan, un haïtien citadin, un haïtien de l'intérieur, un haïtien de l'extérieur. Ensuite nous devons assumer notre dignité humaine universelle sans complexe d'infériorité en ayant le souci de nous montrer honnêtes au reste du monde, de rechercher la compétence, d'apprendre à bien savoir faire et d'incarner la force de caractère qui a permis à nos géniteurs de nous avoir rendu libres. Sans la solidarité sociale, un pays reste un pays sans jamais pouvoir devenir une nation .Sans elle, les liens communautaires qui doivent renforcer les tissus de la société s'effilochent et ne laissent qu'un entassement désagrégé. JSF- Monsieur Pierre Robert Auguste au nom du blog www.jeansenatfleury.com je vous remercie. PRA- C'est à moi de vous remercier mon cher Fleury pour ce travail de formation et d'éducation à travers ce blog. N.B. Pierre Robert Auguste est Coordonnateur de la GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL ( G C G ). |
jeudi 1 juillet 2010
ENTRETIEN AVEC PIERRE ROBERT AUGUSTE, LEADER DE LA GENERATION DU CHANGEMENT GLOBAL (G C G )
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