vendredi 9 juillet 2010

La UNIBANK s’explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

La UNIBANK s'explique sur son Avis concernant les fais sur dépôts…

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Avec 30% du marché soit 835,000 clients et 33 milliards de gourdes de dépôts, elle serait la plus solide, la mieux capitalisée, la plus rentable et la plus profitable du système.

Ce vendredi 09 juillet 2010, au Cap-Haitien, RESEAU CITADELLE a rencontré Monsieur Fritz Baril, Assistant Vice Président Réseau de la UNIBANK. Il s'agissait de faire le point sur l'article paru cette semaine concernant l' « AVIS à la clientèle » sur le frais sur dépôts bancaires excédant 400,000 gdes ou 10,000 U.S. en cash.

D'entrée de jeu, Monsieur Baril a rejeté l'idée que la UNIBANK serait en difficulté donc menacée de faillite. Selon lui, son entreprise est la première du système bancaire avec 33 milliards de gourdes de dépôts, 30% du Marché. Elle compte 835,000 clients soit 200,000 clients en plus que la banque qui suit dans le classement. La banque de Carl Braun ne donnerait aucun signe d'essoufflement.

L'Avis en question n'a été envoyé qu'à 250 clients de la banque. Moins de 20, 000 personnes se trouveraient dans la situation de gros déposants qui occupent les grandes caisses des succursales de la banque durant des heures. Des opérations qui engendrent des coûts. Certains des clients concernés auraient accepté de partager les coûts avec la banque.

Monsieur Baril a mis ses 14 ans d'expérience dans l'entreprise à profit pour nous faire tout un cours sur le fonctionnement de la banque. Il nous apprend que les banques fonctionnent à partir des octrois de crédits, des opérations de changes et du commerce international. Il accepte qu'avec la destruction de Port-au-Prince, il y a une réduction du commerce international.

L'Avis rentrerait dans ce qu'il appelle une « anticipation sur les coûts ». Vu qu'après le séisme les frais d'assurance augmentent, il y a aussi les frais de comptage imposés par la Banque Centrale, les rentrées sur les opérations de changes diminuent avec la concurrence des cambistes du secteur informel. Suivant les polices d'assurance, il y a un niveau de montant acceptable dans les coffres, cela en fonction de l'importance de la succursale. Quant il y a surplus, la banque est obligée de payer le service d'un fourgon blindé pour transférer les excédents à  la BRH. Donc, certains dépôts entrainent des couts que la banque ne souhaite plus supporter seule.

Concernant l'accès au crédit, la UNIBANK n'appliquerait aucune politique élitiste. Le problème est le fait qu'un large secteur de l'économie nationale soit informel. L'Etat fait obligation aux banques de ne prêter de l'argent qu'à des personnes ayant un état financier et en règle avec la Direction Générale de Impôts (DGI). Les dossiers de demandes de prêt doivent être déposés à la DGI. Les commerçants du secteur informel n'étant pas en règle avec le fisc, ils n'arrivent pas à bénéficier du crédit bancaire. Donc, une majorité des commerçants n'arrive pas à appliquer pour un crédit bancaire.

Dans l'après-midi du même jour, nous avions reçu un appel de Monsieur Guy Supplice, Vice-Président au marketing qui a repris les mêmes explications de Baril en ajoutant que la UNIBANK est plus solide, mieux capitalisée, plus rentable et plus profitable. La UNIBANK ne repousse pas les dépôts. Il s'agirait seulement d'une décision administrative visant à partager certains couts non-indispensables. Une décision qui aidera à mieux servir la clientèle, car en partageant les coûts des dépôts avec les gros clients, la banque pourra mieux servir les autres qui actuellement passent des heures dans les lignes d'attente parce que toutes les caisses sont occupées par des gros déposants. La banque serait en mesure de développer le Service Grande Caisse, ce qui améliorera le service à la clientèle.

En ce qui concerne l'accès au crédit, Monsieur Supplice ajoute qu'il revient à l'Etat de prendre des mesures capables d'élargir le crédit bancaire. La UNIBANK n'y est pour rien. Elle a même créé une filiale Micro Crédit National pour aider les petits commerçants. Le portefeuille de Micro Crédit National est de 12,000 crédits, soit un montant de 300,000,000 gourdes.

LA UNIBANK respecte toutes les lois de police et de sûreté en matière de dépôt. Elle n'a rien à voir avec le blanchiment d'argent. Elle est toujours prête à coopérer avec les autorités judiciaires.

Le mercredi 7 juillet 2010, Réseau Citadelle avait publié un texte «  La UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s'attendre à un crash? ».Un article qualifié de regrettable par les responsables de la UNIBANK. Toutefois, le fait pour une banque de taxer les dépôts nous paraissait bizarre. Nous étions obligés de questionner cette décision et de l'interpréter comme un refus d'accueillir des dépôts, un signe d'essoufflement qui pourrait annoncer un crash. Ce à quoi les responsables de la UNIBANK répondent : Il s'agit d'anticipation sur les couts. Le système bancaire haïtien va bien, malgré les difficultés auxquelles fait face le pays.

Au Cap-Haitien, certains commerçants annoncent déjà qu'ils retireront leur argent de la UNIBANK, à cause de cette décision d'imposer des frais sur des dépôts. On se demande s'ils auront le courage d'abandonner si facilement leur ligne de crédit. De plus, Fritz Baril rassure en signalant que la décision n'est pas encore entrée en vigueur. Seuls deux clients au Cap-Haitien auraient reçu une note en ce sens.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 09 Juillet 2010, 17 heures 31.


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