mercredi 7 juillet 2010

La UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s’attendre à un crash?

La  UNIBANK ne veut plus de dépôts en cash… doit-on s'attendre à un crash?

 

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) :

 www.reseaucitadelle .blogspot. com

 

Six (6) mois après le séisme du 12 janvier 2010, la « UNIBANK S.A. », l'une des banques haïtiennes les mieux quotées, donne des signes d'essoufflement qui troublent les esprits et portent les observateurs à se demander si on ne doit pas s'attendre à une crise financière, au pire, à la faillite de certaines banques haïtiennes. La Banque de Carl Braun, magnat de la finance haïtienne, repousse les dépôts en exigeant un frais pour les dépôts en cash. Une décision contre-nature à l'essence même d'une banque.

 Dans un « Avis à la clientèle », la UNIBANK porte à la connaissance du public qu'en raison de la hausse considérable des dépenses liées à la réception et au traitement des dépôts cash en Gourdes et en Dollars américains (couts d'assurance, de transport par fourgon blindé, de sécurité, de mise en application des  normes légales de conformité, etc..), elle se trouve dans l'obligation d'appliquer, dorénavant, une partie de ces frais sur les dépôts supérieurs à HTG 400,000.00 et USD 10,000.00.

Toujours selon l'Avis, « Ces frais seront calculés de la manière suivante : 3.5 par millier de Gourdes ou de Dollars américains (3.5/1000 ou 0.35%) sur l'excédent des limites ci-dessus mentionnées pour tout dépôt ou cumul de dépôts effectués en un seul jour. »

La UNIBANK continue en ce sens : « A titre d'exemple, un dépôt de HTG 500,000.00 effectué sur un compte, en un seul dépôt ou en plusieurs dépôts, à la même succursale ou dans plusieurs succursales le même jour, fera l'objet de frais de HTG 350.00 sur les HTG 100,000.00 représentant le surplus par rapport au seuil fixé. »

Des dispositions qui sont entrées en vigueur depuis le 1er juillet 2010.

Avec la destruction de Port-au-Prince, 80% de l'économie nationale est sous les décombres. Selon un rapport de la Banque mondiale sur le système bancaire haïtien, près 75% des prêts bancaires étaient à la disposition des commerçants et industriels de la capitale. Sur ces 75% seuls quelques privilégiés en ont accès. Cet « Avis à la clientèle » qui n'est autre qu'une façon de repousser les dépôts traduit un malaise dans le système bancaire. Les coûts sur les dépôts excèdent les bénéfices. Ce qui explique que la UNIBANK S.A. est dans l'incapacité de trouver des projets d'investissement productifs qui théoriquement devraient soutenir les coûts administratifs.

Les efforts dans la lutte contre le blanchiment d'argent, ayant réduit les échappatoires, les banques haïtiennes sont sous pression. On se demande si le crash n'est pas pour demain ?

A moins qu'une nouvelle manœuvre politicienne n'apporte de l'eau au moulin de Monsieur Carl Braun, la UNIBANK s'installe dans une période de turbulences sérieuses.  Ce qui traduit la nécessité urgente d'entamer des réformes monétaires et bancaires en profondeur capables de relancer les demandes de crédits.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 07 Juillet 2010, 16 heures 31.


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