Haïti : Deux blocs politiques pour un vote discipliné !
Par Cyrus Sibert, Radio Maxima, Cap-Haïtien, Haïti 21 juillet 2005.
''Encore une fois, au lieu de verser des larmes de crocodiles sur le cadavre de notre confrère Jacques Roche, victime de l'inconséquence et de l'irresponsabilité de ceux qui refusent toujours les solutions nationales, ces vedettes internationalistes qui par leurs lamentations cherchent à masquer leur incapacité à prévoir, à protéger nos concitoyens et à gérer notre société, nous proposons le changement.
A Dieu Jacques !
Nous continuerons, comme toi, à dire la vérité même quand nous savons que les dirigeants haïtiens du haut de leur palais ne nous écoutent pas ; même quand nous savons que nous ne sommes pas épargnés!''
7 février 2006, un président légitime doit prêter serment par-devant un parlement légitime: obligations internationales. En fait, Haïti doit regagner sa place dans le concert des nations démocratiques gouvernées par des dirigeants élus. Cela exige des consultations durant l'année 2005, année terrible et terrifiante pour la mémoire du peuple haïtien.
Des élections oui, mais comment ?
Si la sécurité fait défaut, en réalité, les slogans déferlent. Pour la Convention Unité Démocratique KID ''Kid Se Chwal pèp La'' ; Fusion, le parti des sociaux démocrates ''Ayiti pap peri, nou ka chanje sa'', ce n'est qu'un début. Le fruit: Les élections haïtiennes sont truffées de candidats à la présidence et de panacées. Les dirigeants haïtiens sont doués d'une créativité à ne pas sous-estimer.
Les projets de société sont peu visibles. On n'aura droit qu'à de simples textes. D'ailleurs, l'ambiance électorale ne le permet pas et cela arrange les candidats. Insécurité oblige, chers concitoyens contentez-vous des slogans. Le candidat est empêché ou n'a pas de temps pour discuter les points du document présenté comme projet de société, dans l'hypothèse où un document existe. Une fois de plus, l'électorat haïtien se contentera d'aphorismes simples d'absorption facile. Pour preuve, le peuple haïtien ne voit toujours pas de projet et l'on doute qu'il en verra.
Le paternaliste
Les candidats ne réalisent pas encore que la population rêve d'un projet. Ils persistent à lancer leur slogan et tuent l'espoir. Peut-être comprennent-ils, si Haïti est sous-développée, cela est dû à une pénurie de candidats. En guise de solution il faut proliférer des partis politiques, multiplier les slogans, et fabriquer beaucoup plus de candidats. Une situation idéale pour le catapultage à la dernière minute d'un candidat populiste, comme en 1990. Un ''papa bon cœur'', candidat démagogue, bénéficiant du ''chapeau légal'' d'un parti ou regroupement politique candide.
Déjà le choix des candidats de certains partis annonce les couleurs. Des gens inexpérimentés et non triés sur le volet, des démagogues bien connus pour leur indifférence et leur inaptitude sont choisis pour représenter des partis politiques. Nous sommes mal partis et si nous ne faisons pas un sursaut pour discipliner le vote du camp démocratique, les élections de 2005 entraîneront Haïti dans une crise incessante. Ray H. Killick fait du leadership un pré requis à toute initiative de changement en Haïti. Nous ajoutons : un leadership décentralisé.
Malheureusement, les partis politiques à l'instar de l'Etat-haïtien, centralisés et illégitimes, n'envisagent pas de choix ni prudents ni précautionnés ou ni conséquents. Ils oublient peut-être qu'Haïti est un régime parlementaire et qu'on ne peut pas continuer à choisir n'importe qui, exposant le pays à une législature avec des parlementaires inconscients, crédules, décriés et corrompus au risque de connaître une nouvelle crise politique.
L'unité du camp démocratique
Le changement doit nécessairement passer par l'unité du camp démocratique. Idéologie et méfiance le contraignent. Ce serait utopique d'envisager de rassembler tous les partis sous une seule coalition politique. Il serait sans nul doute compliqué d'avoir un candidat unique. Cependant, si nos politiciens et la classe dirigeante de la République d'Haïti étaient conscients des exigences actuelles: le changement - (Sécurité, travail, services publics) – (lutte contre la misère abjecte, la faim, la soif) routes, électricité, téléphone, santé, éducation, ils auraient mis en place des cloisons capables de contrer toute déviation anarcho-populiste. Cela passe par un vote discipliné.
Depuis des mois, à Radio maxima, on travaille sur les possibilités d'avoir un candidat unique dans le camp démocratique [1]. Un document, non encore publié pour ne pas nuire aux rapprochements allant en ce sens, est rédigé à cet effet. Malheureusement, les candidats à la présidence resteront peut-être inflexibles. On dirait qu'en Haïti l'ONU organise la dernière élection présidentielle avant de consacrer le gagnant Président/Roi à vie. Mais en réalité, les leaders politiques haïtiens doivent s'unir pour faire échec à la dictature, bien que le culte de l'unité pour la prise du pouvoir et le gérer ensuite soit rare. Ils ne voient pas que les Républicains ont fait choix de Georges W. Bush, juste pour retourner à la maison blanche. Ils ont choisi quelqu'un de leur camp qui peut gagner. Et depuis cinq (5) ans ils sont au pouvoir. La prise du pouvoir est une question d'équipe. Malheureusement en Haïti, chaque leader de la classe politique se croit plus fort que Pelé pour gagner seul, alors que pour gagner Pelé, aussi fort fut-il, avait joué en équipe.
Que faire !
Tenant compte de l'état sclérosé d'une grande majorité de la classe politique haïtienne, les leaders d'opinion responsables doivent supporter les initiatives modernes et d'avancer une alternative. A l'émission ''Face à l'Opinion'' [2] de Radio Maxima, nous proposons de reformater l'opinion idéologiquement : gauche/droite. Au moins cela permettra de penser politique en idées, projets et vision. A l'instar du M. Sauveur Pierre-Etienne Ph.D, beaucoup diront que cette logique est démodée. Alors quoi de mieux ? Peut-on continuer avec le paternaliste : «voter K-P, Profesè-a, Pastè-a Lidè Bondye-a, lidè sent mari-a, lidè-pèp-la, Chwal pèp-La, Modere-yo, democrat-yo, progresis-yo, etc?» N'est-il donc pas temps de se poser la question à savoir : que veulent signifier ces histoires ?
Le combat politique ne se déroule pas de la même façon dans un système bipartisan, où il prend la forme d'un duel, et dans un régime multipartisan, où s'affrontent plusieurs adversaires qui peuvent se coaliser de diverses façons.
La distinction de la droite et de la gauche permet de rapprocher les deux situations, et de définir une classification assez précise des stratégies politiques dans les démocraties pluralistes. Réduit à sa plus grande simplicité, à son élément fondamental, le combat politique oppose ceux qui sont à peu près satisfaits de l'ordre social existant, qui veulent le conserver, et ceux à qui cet ordre ne convient pas, qui veulent le changer.
Le combat politique est donc dominé par la stratégie <droite contre gauche>, qu'on appelle en France la lutte des deux blocs. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les antagonismes politiques s'en sont trouvés atténués, et non aggravés.
A l'intérieure de chaque tendance, les extrémistes ont du accepter, bon gré, malgré la domination des modérés Dans une compétition entre deux partis, la victoire électorale appartient, on la déjà noté, à celui qui attire à lui les électeurs marginaux du centre, qui font pencher la balance du côté où ils portent leurs voix. Pour vaincre, chaque parti doit donc prendre une allure modérée, les réformistes l'emportant à gauche sur les révolutionnaires, les <évolutionnistes> l'emportant à droite sur les ultra-conservateurs. Le lien permanent, régulier, organique, unissant extrémistes et modérés dans chaque tendance, conduit les premiers à modérer leur extrémisme, si l'on peut dire, au contact des seconds, alors que l'isolement les porterait à l'exagérer. Le fait qu'ils se trouvent associés à des responsabilités gouvernementales et parlementaires, au moins indirectement, dans le cadre d'un grand parti, joue dans le même sens. Curieusement, la coagulation des tendances politiques en deux blocs opposés, l'un de droite, l'autre de gauche, aboutit à pousser l'un et l'autre vers le centre.
La bataille politique est dominée par une stratégie centriste.
Maurice Duverger, Introduction à la politique, Gallimard, Paris, p.242-248
Haïti éprouverait moins de problèmes si les partis politiques se regroupaient par tendance. Au cas où des leaders irresponsables dans leur hibernation intellectuelle refuseraient une telle solution, les leaders d'opinion et la société civile devraient pouvoir organiser l'électorat déçue en ce sens. Car dans une logique d'élection honnête et démocratique, c'est l'électorat qui décide. Actuellement, aucun parti sur l'échiquier politique haïtien n'a la capacité de gagner seul des consultations crédibles. L'indiscipline encore une fois peut nous donner un outsider au premier tour. Il sera trop tard de colmater les brèches. Hypnotisée par l'exploit de ce dernier, une forte partie de l'électorat s'abstiendrait du second tour, le reste - l'instinct grégaire aidant – adhèrerait aux discours clientélistes de l'outsider en position favorable pour accéder au pouvoir : un nouveau cauchemar naîtrait. La reprise des calamités pour le peuple haïtien pour une autre décade, vu la faiblesse de nos institutions, parfois inexistantes, et l'inflexibilité constitutionnelle.
Le rôle des media
Premières victimes des troubles politiques, les directeurs d'opinion ont un rôle à jouer dans la modernisation des structures politiques. Ils ne doivent pas être des raconteurs de faits au service d'une classe politique productrice de crise et de violence.
''Dans une société libérale, on distingue quatre principales catégories de mécanismes d'interactions : les partis, les groupes d'intérêts, les conseils consultatifs et les media de communication. Selon les conditions de temps et de lieu, ces mécanismes sont rattachés, à des degrés divers, à l'un et à l'autre systèmes. Dans toutes les situations, toutefois, les conseils consultatifs et les partis tiennent davantage du système politique et, à l'inverse, les groupes d'intérêt et les média de communication tiennent davantage du système social. La fonction essentielle des mécanismes d'interactions –fonction qu'ils remplissent différemment selon leur vocation propre – consiste à convertir les outputs sociaux (intérêts, idéologies, pressions) en inputs politiques (demandes et soutiens). En même temps, ils ouvrent aux agents sociaux des voies d'accès à l'une ou l'autre des quatre composantes majeures du système politique et constituent les canaux normaux qui s'offrent aux agents politiques pour faire connaître aux agents sociaux les possibilités et les volontés du système politique. Ils constituent donc un terrain fort fréquenté par les agents des deux systèmes. Le fait qu'ils soient fonctionnellement reliés les uns aux autres accroît énormément leur portée.
Léon Dion, Société et politique : la vie des groupes, Fondements de la société libérale, tome 1, PUL, Québec, 1971, p.124
La population haïtienne réclame paix et stabilité : exigence première du développement durable en Haïti. Ceci dit, en cette période de transition, nous avons l'obligation d'exiger de la classe politique qu'elle prenne des décisions capables de renforcer le secteur démocratique, limitant ainsi les dégâts des outsiders anarcho-populistes. Les groupes d'intérêts étant faibles et/ou inconséquents, la presse doit jouer son rôle d'interaction entre les revendications citoyennes [le système social] et les dirigeants politiques [le système politique].
Il faut en outre scruter de prêt l'effet des mécanismes d'interactions sur la stabilité des deux systèmes et, par-là, des sociétés elles-mêmes. Les systèmes tendent spontanément à leur propre stabilisation. Il est donc normal de s'attendre à ce que les mécanismes d'interactions soient agencés de façon à produire la stabilité systémique requise. Mais il ne faudrait pas croire qu'ils favorisent constamment le maintien des systèmes. Partis, groupes d'intérêt, conseils consultatifs, media de communication véhiculent aussi bien les intérêts et les idéologies de groupes marginaux ou contestataires que ceux des groupes conservatistes. Ibid, p.135
En dernière logique, les media doivent reformater l'opinion idéologiquement : Gauche / Droite en vue d'aider l'électorat à décider. Nous ne devons pas nous comporter en prisonnier de cet état de fait. D'aucuns diront que les leaders actuels de la classe politique haïtienne sont corrompus, sclérosés, etc., et non des moindres. Toutefois, le risque est beaucoup plus grand avec un outsider. L'expérience de Gérard Latortue confirme la règle. Les dizaines de partis politiques doivent être redistribués à partir de ces deux tendances : Gauche - FUSION, OPL, KID, M.R.N., MODEREH, KOMBA, PPRH, Tèt Ensenm, FRN, PSR, PLB, FL, PPN et à Droite : GFCD, MOCHRENA, RDNP, PADEMH, MNP28, PLH, PDCH, MIDH, ADEBAH, M.P.H., ALAH, MODELH. [3] On pourrait à l'avenir, si besoin est, avoir un groupe provincial, un groupe écologiste... Mais nous resterons toujours dans l'ordre des idées pas celui des démagogues déguisés en ''papa bon cœur'' ou en leaders progressistes. Au niveau de la Droite et de la Gauche, les modérés et les extrémistes seront facilement détectables. Renforcement des partis politiques, la société civile en aura la tache facile. Les ressources humaines et financières du pays iront à ces deux regroupements démocratiques hégémoniques, au sein desquels les partis les plus crédibles confirmeront au fil du temps leur légitimité. Les extrémistes se contenteront de faire du bruit tout en s'accommodant au régime démocratique ne vigueur. On pourrait ainsi libérer les partis démocratiques de l'emprise internationale. Dans un pays où les ressources font défaut, le regroupement des partis politiques par tendances, aiderait à concentrer ce dont nous disposons efficacement. Cette stratégie aiderait la démocratie naissante tant sur le plan de l'éducation des citoyens, de la formation du personnel politique, de la gestion des conflits politiques, de l'alternance et surtout de l'institutionnalisation du pays. On nous dirait qu'on ne peut rien faire avec l'élite politique haïtienne, le secteur des affaires et les professionnels. Empruntons, une des belles phrases de Gérard Bissainthe : ''Haiti, love it or leave it''. Nous devons engager le processus de modernisation de la vie nationale, et ce, avec les ressources endogènes d'Haïti. Contaminés et sclérosés actuellement, la modernisation de la classe politique passe par des élections démocratiques régulières, sa légitimité dépend du renforcement des partis politiques qui dans une situation d'élection honnête régulière, seront obligés de choisir des leaders crédibles en fonction des besoins de la population. Puisqu'il faut un début à tout changement, nous devons commencer maintenant, avec nos ressources. Haïti ne peut plus résoudre ses problèmes politiques dans les allées et sur les trottoirs. Il est indispensable de mettre en place, une sorte d'''establishment'' politique, composé de démocrates de Droite et de Gauche, pour un vote discipliné, tout en renforçant les institutions démocratiques haïtiens. Pour gagner des élections, il faut avoir des informations, des moyens de communication, des ressources humaines et financières, en privant les outsiders du camp démocratique de ces moyens ils seront condamnés à disparaître. En les mettant au service des partis démocratiques et idéologiquement regroupés, nous moderniserons notre système politique. Comblons ce vide ! Créons un establishment politique ! Cessons de créer des monstres ! Forgeons la modernité politique en Haïti !
Cyrus Sibert Cap-Haïtien, Haïti 21 Juillet 2005. [1] Initiative de Jean Robert Lalane et moi, votre serviteur, Sibert.
[2] Initiative qui n'engage pas Jen-Robert Lalane. Dans l'impossibilité de convaincre certains leaders politiques, votre serviteur, Sibert, adopte cette nouvelle stratégie.
[3] Partis listés sur le site de la CIA. http://www.cia.gov/cia/publications/factbook/geos/ha.html ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
dimanche 24 octobre 2010
Haïti : Deux blocs politiques pour un vote discipliné ! (Texte retrouvé)
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus Sibert
Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus SibertPar Cyrus SIBERT Cap-Haïtien, le 02 Décembre 2008 ; (Ré.Cit.).- "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). Le 4 novembre 2008, le monde observait l'élection de Barack OBAMA à la présidence des États-unis d'Amérique. L'afro-américain a pu, grâce à un système politique méritocratique remporter les élections. Ceux qui s'attendaient à un coup de force des conservateurs de l'establishment, ont eu la grande surprise: le mérite est l'idée directrice de l'hyperpuissance mondiale, les institutions sont adaptées en ce sens, leur renforcement a toujours été le souci des dirigeants américains. Elles sont là pour neutraliser les réflexes primaires des groupes ou des clans. Même là où le capital règne en maître, le peuple et son vote, légalement exprimé en toute liberté, constituent la base d'une démocratie. Les élections ne sont pas un moyen de maintenir au pouvoir des régimes en faillite, des dirigeants voyous, comme on le voit dans plusieurs pays du tiers monde dont Haïti. Les lois sur le financement des partis empêchent aux riches et à la mafia d'imposer leurs candidats à coup d'argent sale. Le système de collecte de fonds de campagne reflète l'idée démocratique. Il permet aux citoyens de contrôler le système, grâce à leur contribution. On enquête sur la vie des candidats. Même avec des imperfections, on constate un souci de grande moralité dans le système électoral des États-unis. On est loin de ces élections de chez nous dont les candidats sont des repris de justice, des criminels de droits commun, des corrompus, des narcotrafiquants, des bandits de grands chemins, financés par la mafia et l'argent sale de la drogue, du kidnapping ou par des fonds occultes de pays amis comme le Taiwan. Les élections ne constituent pas un moyen de recycler les voyous et les nuls irresponsables qui à leur actif n'ont rien que la débauche et la perversion. L'Institution électorale, pierre angulaire du projet démocratique haïtien. Le mode de renouvellement des dirigeants à la tête de l'État constitue la pierre angulaire de la stabilité en Haïti. L'histoire des régimes dictatoriaux démontre le souci des tyrans de bloquer le cheminement des élites à des postes stratégiques au niveau de l'État. On cherche, comme aujourd'hui, à faire main basse sur la machine électorale. On se souvient encore de ces élections dirigées depuis le Ministère de l'intérieur, de ces résultats imposés par l'armée ou par la police – exemple 21 mai 2000. Les citoyens n'ont pas eu droit de vote. On utilisait toutes sortes de tactiques pour empêcher le vote populaire légalement exprimé et crier victoire avant même la proclamation officielle des résultats. En conséquence, le changement de régime et de politique se fait dans la rue. Dans l'impossibilité de s'exprimer, la subversion reste l'alternative. D'où l'instabilité que connaît Haïti depuis son indépendance. Les observateurs de la communauté internationale critiquent souvent les insurgés et les rebelles, les accusant d'être à la base des chambardements. Nous estimons ces critiques superficielles et irresponsables, car les observateurs ne sont pas sans savoir les dispositions de planification des fraudes électorales. Ils sont souvent complices. Le 14 novembre 2008, lors d'un point de presse du Chef Civil a.i. de la MINUSTAH Oumar BA dans le Nord, nous avions appris que l'appui de la MINUSTAH au Conseil Electoral Provisoire s'arrête à la sécurité et à la logistique. La Mission n'entend pas superviser tout le processus. C'est une affaire haïtienne. En réponse à la question: Pourquoi n'observez vous pas tout le processus, c'est à dire du recrutement du personnel de l'appareil aux opérations de vote? La réponse est: Notre travail s'arrête à la sécurité et à la logistique (transport et entreposage). Une réponse inquiétante, vu que tout le monde est au courant des projets de main mise de la Présidence sur le Conseil Electoral Provisoire; déjà il est bruit que certains dossiers déposés par des jeunes diplômés pour intégrer l'appareil électoral au niveau des Bureaux Electoraux Communaux (BEC) du Nord sont portés disparus. L'ancien premier Ministre Jacques Edouard Alexis, à travers les cinq Ministères qu'il contrôle, finance déjà sa campagne électorale. Le Ministère de l'Intérieur se prépare à diriger comme aux temps des Duvalier, les élections. Les BED (Bureaux Electoraux Départementaux) seront aux mains des hommes du régime. Les présidents de bureau de vote seront des hommes d'Alexis. Toute la machine électorale actuelle sera dominée par le pouvoir en place. On s'achemine vers des élections officielles de jadis. La démocratie n'avancera pas. Comme en 2000, les pressions du Palais national sur l'institution électorale en vue d'obtenir des élections officielles accoucheront la polarisation de l'espace politique, des conflits, des affrontements et l'instabilité. Quel intérêt a un citoyen moral à participer à des joutes qui ne viseront qu'à redorer l'image des criminels, des trafiquants de drogue et des corrompus? Dans le Nord, il est évident que les élections sénatoriales catapulteront Moise Jean-Charles, un homme accusé par une enquête de l"OEA d'incendies criminelles, impliqué dans le meurtre de Guy Salvant, le frère du Député de Limonade- Quartier Morin Hugues Célestin et Nawoon Marcelus ancien député Lavalas de la Grande Rivière du Nord accusé par l'Ambassade des Etats-unis de trafic de drogue. Car le CEP étant une succursale de Jacques Edouard Alexis, le peuple ne pourra pas s'exprimer en faveur d'autres candidats populaires. La pédagogie des élections Pourtant, les élections devraient constituer l'axe central du processus démocratique en Haïti. L'organisation de joute électorale devrait donner à la nation la possibilité de changer de politique sans violence, mais à travers les urnes. Le filtrage des candidats à partir de leur casier judiciaire et de leur niveau moral devrait servir d'exemple et encourager les jeunes à rejeter la délinquance. Les débats entre candidats devraient jouer un rôle d'éducation et de sensibilisation des citoyens face aux grands défis de la nation. Les confrontations idéologiques devraient permettre de réduire les élans populistes d'explications faciles et de rejeter les approches manichéennes. En Haïti, nous sommes loin de cet objectif. Nous avons une démocratie sans le droit. Les résultats des élections de 1990 que l'on se tue à qualifier dans les milieux diplomatiques, de 1ère élection crédible dans l'histoire d'Haïti, ont été publiés sur les ondes de Radio France Internationale et les foules du candidat populaire Lavalas n'ont pas permis le respect scrupuleux de la loi électorale en ce qui concerne les protestations, le contrôle des procès-verbaux, etc. En 2006, la rue a encore une fois imposé le Président Préval avec 48% des votes exprimés, alors que la loi électorale réclamait 50% plus 1. Nous sommes loin d'avoir des élections crédibles en Haïti. Le processus électoral en reste une mascarade pour légitimer les criminels, les corrompus, les apprentis dictateurs et leur pouvoir personnel. Conclusion Le Président René Préval refuse de respecter les échéances constitutionnelles. Depuis son élection à la tête de l'Etat d'Haïti, il y a tout fait pour ne pas organiser des élections. Plusieurs diplomates qui le supportent ont abondé dans le même sens, répétant qu'Haïti organise trop d'élections. Ainsi, il n'a pas organisé les élections indirectes qui devaient renforcer la tradition électorale en élisant un Conseil Electoral Permanent, comme le veut la constitution en vigueur. Le parlement n'est pas renouvelé. Il avance vers un disfonctionnement de fait, car en 2010, le Sénat sera amputé de 2/3. Devant ce constat des dérives de la part du Chef de l'Etat, le consensus trouvé pour sa nomination par la communauté internationale en 2006 ne tient plus. En lieu et place du renforcement de la démocratie, il s'entête à manœuvrer, à affaiblir les institutions, dans le but de garder le pouvoir directement ou indirectement. La stratégie des démocrates devrait être de continuer la logique de blocage du processus électoral, jusqu'à la fin du mandat du Président René Préval. Car, il est connu de tous que le Palais national s'active à contrôler les Bureaux Electoraux Départementaux, les bureaux au niveau communal et les bureaux de vote. Le premier Ministre sortant Jacques Edouard Alexis, à partir de cinq (5) Ministères dont l'Intérieur qu'il contrôle promet des élections officielles. A travers le pays, on recrute des bandits comme candidats, membres de l'appareil électoral et/ou hommes de gangs pour les prochaines violences électorales. Avec la position géographique d'Haïti comme voie de transit pour les narcotrafiquants et les criminels de tout poil, on devrait mettre sur pied une procédure de ''vetting'' sur les candidats afin de réduire les nombres de bandits au pouvoir. La fin du mandat de René Préval et son départ diminueront la pression de ses hommes corrompus sur le système électoral. Une formule Président Provisoire et Premier Ministre Michèle D. Pierre-Louis serait un consensus idéal, pour la poursuite du processus constitutionnel et le rétablissement de la neutralité électorale et de l'esprit de négociation qui existait en 2006, celle qui avait permis à un homme comme René Préval de devenir Président d'Haïti, pour un second mandat. On pourrait profiter de cette nouvelle situation spéciale pour poser à partir d'accords entre les protagonistes de la classe politique et de la société civile, l'amendement de la Constitution ou de l'adoption d'une nouvelle Constitution. La réforme judiciaire et l'organisation des élections sont deux éléments fondamentaux pour la bonne gouvernance et la stabilité en Haïti. On comprend mal que les Nations Unies qui se disent en mission de stabilisation en Haïti refuse de s'engager à fond dans l'institutionnalisation des institutions électorales et judiciaires. "Ce qui compte, ce n'est pas ceux qui votent, c'est ceux qui comptent les votes." (Joseph Staline). RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 02 Décembre 2008, 12 heures 05. ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus SibertReconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
Continuité de what?
Continuité de what? Jean Erich René erichrene@bell.net Ottawa le 21 octobre 2010
Continuité = Nullité .
- Demander aux familles haitiennes: combien de leurs filles ont été violées? Un ministre du gouvernement est accusé de sodomisation, jusqu'à présent la justice ne peut pas suivre son cours normal ? Combien les parents des otages ont-ils versé aux kidnappeurs parfois téléguidés, protégés et même de mèche avec des agents de police de ce Gouvernement ? Souvent faute d'argent on est obligé de faire la quête pour trouver le butin exigé. Peut-on souhaiter la continuité de la Minustah, du kidnapping, du vol, du viol et de l'homosexualité?
- Le financement massif de la reconstruction est en perspective.
- Tous les candidats de la diaspora, pour des raisons aussi diverses que farfelues, ont été chassés de la course aux élections présidentielles.Pourtant Haiti reçoit par an près de deux milliards de dollars de ses fils d'outre-mer. Un montant qui dépasse l'aide internationale. Aucun droit de vote ne leur a été accordé en dépit des démarches entreprises. Les Haitiens et les Haitiennes du Onzième Département vont-ils accepter la continuité dans l'exclusion? Des alternances partisanes ont marqué l'histoire politique haïtienne récente. Il est curieux et même révoltant de constater comment les camarades se succèdent au pouvoir malgré le caractère démocratique de la Constitution de 1987. L'organisation des élections est toujours manipulée par le Chef d'Etat sortant qui manifeste la volonté de gouverner par procuration. C'est l'une des plus grandes sources de conflit entre Préval et Jean Bertrand Aristide qui a fait de Tabarre le véritable Centre de Décisions Politiques. Il attribuait à Préval un rôle de comparse. Le père de René Préval a sollicité de son Fils-Président l'autorisation pour son ami Ernest Benett de retourner au pays. Le Président René Préval, d'un tempérament plutôt débonnaire, a acquiescé sans rechigner. Grande fut la surprise de Ernest Bennett de se voir arrêté puis jeté en prison. ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
Les elections illegales sur fond de cholera, violence, intimidation, corruption et detresse , n'auront pas lieu. / Dr Keny Bastien
Dr.Keny Bastien ____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus SibertReconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |
Samedi 23-10 / Haiti Nouvelles
____________________ "La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles? Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle. WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.) |