mardi 2 novembre 2010

Haïti-élection : Impossible de proclamer Célestin des le 1er tour, René Préval dans la tourmente.

Haïti-élection : Impossible de proclamer Célestin des le 1er tour, René Préval dans la tourmente.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

Les élections programmées pour le 28 novembre prochain risquent d'être un vrai désastre pour le régime en place. Le candidat à la présidence de la Plate-forme INITE n'arrive pas à décoller dans les sondages qui normalement devraient rendre plausible son élection dès le premier tour. Avec un score entre 13 et 21%, les « Grands électeurs » du Conseil Electoral Provisoire auront du mal à justifier les fraudes massives planifiées sur le terrain avec des distributions d'armes un peu partout, la reconstitution de certains gangs et l'élargissement de bandits en conflit avec la loi. Des candidats de base i.e. aux législatives, qui normalement devraient défendre le parti dans les communes et les sections communales, se lancent dans le «sauve qui peut ! ». Beaucoup d'entre eux entretiennent des pourparlers avec d'autres partis. Jacques Edouard Alexis en est l'un des plus sollicités par cette base confuse et qui fait preuve de manque de confiance. Le candidat au Sénat de l'INITE Nawoon Marcellus vient d'abandonner la branche de son parti au Limbé pour adopter Frandy Louis alias Ti-Fab, le jeune candidat très populaire à la députation du parti LAVNI de Yves Cristallin dans la circonscription. A 26 jours du scrutin, c'est la panique dans le camp des grecs. La campagne massive d'affiches, de billboards et de spots publicitaires, semble ne pas suffire pour faire décoller Jude Célestin.   

Pour les 18 autres candidats à la présidence, c'est difficile de dresser un tableau différent. Mise à part les 5 candidats qui présentent une certaine constance dans les sondages, ils sont inconnus et/ou mal-connus par la population. Nombreux sont ceux qui se laissent piller par des bandes de jeunes qui promettent la même chose à tout le monde dans le seul but de leur soutirer de l'argent. On voit les mêmes visages avec Jacques Edouard Alexis et avec Charles Henry Baker ; ils montent aussi la garde devant la résidence de Nawoon Marcellus en attente de l'argent de l'INITE ; ils étaient aussi avec Jean Henry CEANT au Feu-Vert Night Club, il y a deux semaines : une vraie confusion. Ce qui traduit le désarroi d'une jeunesse continuellement au chômage, condamnée à la mendicité, d'une catégorie sociale qui grossit avec les désastres en cascade qui ont détruit ce qui restait de cellules familiales en Haïti.

Toutefois, entre un régime qui n'arrive pas à propulser son candidat afin de garantir la continuité de la mainmise de ses groupes monopolistes néo-féodaux rétrogrades sur le pouvoir politique et les 18 autres candidats qui se font rançonner par des groupes de jeunes affamés, sans attachement réel, il y a une réalité en deux points.  1- Le pouvoir en place ne pourra pas proclamer son poulain dès le premier tour. Ses fraudes viseraient seulement à éviter que Jude Célestin ou l'un des alliés de rechange comme Leslie Voltaire ne soit pas éliminé le 28 novembre prochain. 2- Si le CEP arrive à le sauver de la catastrophe en repêchant l'un des candidats de la continuité, au 2nd tour, il y aura forcément l'un des (4) quatre candidats supportés en majorité par la classe moyenne et les entrepreneurs indépendants : Myrlande Manigat, Charles Henry Baker, Michel Martelly ou Jean Henry Céant. Et même quand Jacques Edouard Alexis ou Yves Cristallin serait, par surprise, le candidat qui affronterait Jude Célestin au 2nd tour, Haïti est sur le point de revivre l'affrontement électoral de 1957 qui avait opposé de façon radicale la classe moyenne et la bourgeoisie traditionnelle.

Le Chef de l'Etat sortant ayant été durant tout son second mandat une marionnette de la bourgeoisie monopolistique clintonnienne, son dauphin ne peut être perçu comme un élément progressiste capable de défendre les intérêts de la classe moyenne et des masses. Les intempéries, la tornade, le choléra, les ouragans et/ou les cyclones, nous rappellent tous les jours notre situation précaire. Ils gardent présent le bilan négatif du régime en place et nous interpellent. Avec la décapitalisation de la classe moyenne suite au séisme du 12 janvier 2010, les bourgeois ''Vrais et Faux'' ou  ''Volè Fini'' ne sont pas les seuls à vouloir faire fortune à la faveur de la reconstruction. D'ailleurs, leur implication sans réserve dans les distributions d'armes à feu est contre-productive et tend à radicaliser l'électorat. Une situation qui embarrasse les militants du régime et pousse des CASEC et des ASEC à se désolidariser publiquement avec Jude Célestin.

Les élections de novembre 2010, risquent de devenir un espace de lutte de classes capable de polariser Haïti jusqu'à des affrontements meurtriers susceptibles d'évoluer en guerre civile - de basse intensité, les forces militaires de l'ONU étant sur le terrain. Les militants de la continuité seront considérés comme de traites au service de l'Elite la plus répugnante du monde. Dans ce cas, la planche de salut du régime reste une faible participation de l'électorat. L'implication de la population étant de plus en plus croissante, il ne reste que la violence comme option pour convaincre les électeurs à rester chez eux. Faut-il se rappeler de la déclaration du Président de la République annonçant, une faible participation au scrutin du 28 novembre 2010.

Malgré tout, René Préval risque d'obtenir une continuité dans la tourmente. Sa situation n'est pas plus garantie avec Jude Célestin qui, selon des informations, serait plus sous le contrôle des ''Seigneurs du Sud'' accusés de trafic de drogue. Pour un homme habitué à une multitude de femmes et d'enfants, une simple filiation naturelle est loin de représenter une obligation de fidélité. Il va s'en dire que ces élections qui devraient nous embarquer dans la voie de la stabilité vont tout simplement basculer le pays dans une impasse avec des confusions, des rivalités ouvertes pour le contrôle du pouvoir et de la manne de la reconstruction.

RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 02 Novembre 2010, 18 heures 22.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

lundi 1 novembre 2010

Faculte d’Ethnologie: Les etudiants ont chante les funérailles symboliques des candidats de la Plate-forme politique INITE

Faculté d'Ethnologie: Les étudiants ont chante les funérailles symboliques des candidats de la Plate-forme politique INITE par Kevdor

 

Ce lundi 1 novembre 2010 dans les artères de la faculté d'ethnologie les étudiants ont profité pour organiser les funérailles symboliques des candidats de la Plate-forme politique INITE ceci pour manifester leur refus a cette politique de continuité et pour dire a la nation que cette jeunesse ne veut pas se faire complice des malheurs de ce pays. Ainsi, de manière symbolique un cercueil a été installé avec les photos du candidat a la présidence Jude Célestin et l'on brûlait les posters de Mme Marise Denise Claude candidate au sénat pour le département de l'ouest.

 

Par ce mouvement les jeunes veulent dire non a cette politique de CONTINUITE prônée par le dauphin du président Préval  dans la corruption et la mal gouvernance qui a déjà fait trop de tord au pays et cela nous dit également que l'autre Haiti est encore possible. Ils promettent également de poursuivre ce mouvement afin d'attirer la conscience nationale sur le danger qui plane sur plane sur le pays avec l'arrivée de Jude Celestin a la présidence. C'est un appel a l'inacceptable et un réveil citoyen.

 

BRAVO  BRAVO la jeunesse estudiantine vous avez lancé l'alerte donc il revient maintenant aux autres secteurs de la vie nationale a suivre l'exemple afin d'épargne au pays ce cancer que représenté les gens de l'unite.




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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
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Haïti - Prisons : Au pays des grandes évasions... / haitilibre

Haïti - Prisons : Au pays des grandes évasions...
01/11/2010 12:41:43

Haïti - Prisons : Au pays des grandes évasions...

http://www.haitilibre.com/images/tr.gif

Lors du séisme de janvier dernier, 4,215 détenus se sont évadés du pénitencier national, au nombre duquel, ce même jour, se sont ajouté d'autres évasions profitant du séisme et de complicités. (8 agents pénitentiaires dont l'ex-­responsable de la Prison des Cayes et 7 agents de l'Unité Départementale pour le Maintien de l'Ordre (UDMO) ont été mis, depuis en isolement, pour enquêtes en raison des différents cas d'évasions au moment du séisme).

Toutefois, évasions et mutineries ne sont pas toutes le fait du séisme, à titre d'exemples :


Prison Civile de l'Arcahaie
250 détenus de la prison civile de l'Arcahaie, qui n'a pas été touché par le séisme, se sont évadés, deux jours après le séisme. Les détenus, suite à une mutinerie se sont tous évadés.

Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi
Le même jour, 292 adultes et mineurs, détenus du Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL - Delmas 33,) se sont évadés.

Prison Civile Damassin / Côteau (Sud)
Quatre jours après le séisme, 69 détenus sur un total de 88 se sont échappés.

Prison Civile des Cayes
Suite à l'évasion de la prison civile de Damassin / Côteaux, les détenus de la prison des Cayes ont provoqué une mutinerie le 19 janvier 2010. Trente-­huit des 450 prisonniers ont pu s'évader. Dix ont trouvé la mort et 14 autres ont été blessés dans des circonstances non élucidées (enquête toujours en cours).

Lire sur ce sujet :
http://www.haitilibre.com/article-895-haiti-prison-des-cayes-le-juge-d-instruction-reclame-la-detention-de-15-policiers.html

Prison Civile de Saint-­Marc
Sur trois cent dix-­sept détenus incarcérés à la prison civile de Saint-­ Marc, 10 condamnés, dont des criminels dangereux, se sont inexplicablement évadés.

Commissariat de Miragoâne

Les commissariats convertis en prison ne sont pas non plus exempts d'évasions, ainsi, au commissariat de Miragoâne, 56 détenus sur 57 se sont évadés.

Aujourd'hui encore, 4 commissariats du pays, convertis par les autorités pénitentiaires, servent toujours de prisons. Il s'agit des commissariats d'Aquin, des Gonaïves, de Petit-Goâve et de Miragoâne.

Complicités, corruption, manque d'effectifs, quel qu'en soit les véritables causes, le résultat est le même. Toutefois, s'il est vrai que des milliers de prisonniers sont en cavales, ce ne sont pas tous des criminels dangereux comme certains voudraient nous le laisser croire. En effet, si l'on se réfère à la population carcérale en date du 25 octobre 2010, l'on constate que sur 5,601 personnes détenues dans les prisons en Haïti, 1,384 ont été condamnées pour des crimes alors que 4,217 personnes sont en détention provisoire. La majorité de ces détentions provisoires n'ont pas pour objet des crimes mais des délits qui auraient du faire l'objet d'une simple citation en correctionnelle, et qui contribuent à la surpopulation des prisons, à cause des dysfonctionnements de la justice haïtienne.

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dimanche 31 octobre 2010

Haïti : La continuité a toujours été une affaire de subalterne plus incapable que son prédécesseur.

Haïti : La continuité a toujours été une affaire de subalterne plus incapable que son prédécesseur.


Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 :
souvenirfm@yahoo. fr

Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

 

Le 17 octobre 2010, à l'occasion du 204e anniversaire de l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines, le Chef de l'Etat, René Préval, a invité le peuple haïtien à voter pour la continuité. Il entendait par là orienter l'électorat vers son dauphin Jude Célestin qui, selon ses vœux, devrait le remplacer à la tête de l'Etat d'Haïti pour continuer sa politique exclusiviste et monopolistique.


Pourtant, historiquement, le choix d'un poulain pour la continuité en Haïti a toujours été un désastre. Faustin Soulouque en est une figure emblématique. La cause, dans toute l'histoire d'Haïti, le choix d'un dauphin pour la continuité est basé  sur la logique  « court-termiste » qui consiste à  choisir une personne fidèle et surtout faible d'esprit, facilement manipulable.


Point n'est besoin de comparer Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, il n'est pas nécessaire de rappeler le choix de Soulouque pour prouver que le dauphin est traditionnellement moins intelligent que son mentor ou son prédécesseur. François Duvalier avait jeté son dévolu sur son garçonnet de 18 ans, un jeune épicurien qui a conduit son régime à la faillite.


Plus proche de nous, dans les années 90, l'intelligentsia de la gauche haïtienne choisit Jean Bertrand Aristide avec l'espoir qu'elle pourra dominer le prêtre limité par la métaphysique de la théologie de la libération. Après son élection le 16 décembre 1990, Aristide nomma René Préval  Premier Ministre. Ainsi, il rejetât les hommes les plus formés de sa plate-forme comme Rosny Smart, Smack Michel, Victor Benoit, Gérard Pierre-Charles...  Avec la certitude de pouvoir dominer la Primature, il décida de faire de Préval, homme faible d'esprit, plus faible que lui, son frère jumeau. Il le plaça à la tête de FAES (Fonds d'Assistance Économique et Sociales) avant de le propulser comme Président de la République. Une doublure de plus dans l'histoire d'Haïti.


Comme s'il ne ferait pas appel à un médecin bien formé à l'école de médecine pour soigner sa famille, ni d'un avocat bien formé à la faculté de droit pour défendre ses intérêts, il avait répandu dans les milieux populaires des commentaires contre les intellectuels, les indexant pour responsables de la situation du pays.


Aujourd'hui, ce René Préval qui était considéré par Jean-Bertrand Aristide comme un idiot facilement manipulable, cherche et trouve Jude Célestin comme poulain dont il entend se servir comme figurant à la présidence. En toute logique, Préval le prend pour un incapable dépendant des idées reçues qu'il pourra facilement manipuler. Si la perception du Président de la République est conforme à l'état objectif de l'homme, il ne pourra en aucun cas conduire la reconstruction du pays. Car, s'il est plus dégénéré que son mentor qui lui aussi était plus incapable que Jean-Bertrand Aristide, Jude Célestin ne pourra sortir Haïti du trou.


Alors que depuis 20 ans nous assistons à une descente aux enfers avec l'arrivée de leaders de plus en plus nuls, pour garantir, dans un souci de contrôle, la continuité d'un leadership nihiliste et le maintient au pouvoir d'un secte de débiles, de criminels et de corrompus, les problèmes du pays ne font qu'augmenter. La logique de cause à effet fera le reste! La mauvaise gouvernance laisse irrésolus des dossiers qui à un certain moment produisent des catastrophes. Les inondations aux Gonaïves sont le résultat de l'absence totale de mesures de curage des lits des rivières, d'absence de contrôle sur l'abattage des arbres, sur l'environnement, les constructions dans les lits des rivières, etc ; les 300,000 morts de la capitale lors du séisme du 12 janvier 2010 est le résultat des constructions anarchiques sans normes parasismiques ; l'épidémie de choléra actuelle, le résultat d'absence de structures d'hygiène publique, des centres de soins, etc. Des institutions qui existaient dans le temps.


On peut facilement comprendre que pour un poulain plus faible d'esprit au bout de la chaine, il y a plus de problèmes en Haïti. Une situation qui normalement exige un leader compétent, capable et qualifié. Dans la logique de Préval, le dernier des Chefs d'Etat qui cherchent à garder le pouvoir au travers d'une marionnette, ce n'est pas les résultats qui comptent. Alors, il cherche un homme plus inepte que lui pour être catapulté au pouvoir.


Sur une échelle de niveaux (1) un à (10) dix, si l'intelligentsia avait choisi Aristide auquel nous attribuons le niveau (8) huit pour avoir été un prêtre formé  avec des connaissances pratiques de la réalité haïtienne, Préval son poulain plus fiable que lui serait de niveau 4. Le bilan de la gouvernance de Préval prouve qu'il n'est rien qu'un simple chef de bande sans vision, obsédé par l'instinct de survie et la jouissance dans tous les sens. Un homme obsédé par son libido dominandi. Ce que beaucoup d'observateurs candides applaudissent comme une capacité politique à dominer la scène politique haïtienne n'est rien qu'un ensemble de manœuvres que n'importe quel chef de gangs de Cité soleil pourrait tenter dans le but de survivre. Toujours sur cette échelle de (1) à (10), le figurant de Préval, Jude Célestin ne peut se trouver qu'au niveau (2) deux. La logique reste et demeure que le poulain doit être un faible d'esprit incapable et dépendant de son mentor qui logiquement chercherait un homme ayant au plus, la moitié de ses capacités.


Sur le plan parlementaire, Aristide de niveau 8 avait accepté des professionnels, des médecins avec une certaine capacité intellectuelle. Ayant été un prêtre formé, il n'éprouvait aucun problème à s'entourer des jeunes loups comme Dr Prince Pierre Sonson, Dr Gérald Gilles, Dr Martineau Guerrier, Dany Toussaint … Il les considérait comme plus faibles que lui. Préval de niveau 4, choisit des hommes comme John-Joël Joseph, Moise Jean-Charles,…  Ne faisant pas confiance à des hommes comme Dr Kelly C. Bastien, Me Youri Latortue et Dr Roudy Heriveaux, il cherche à les remplacer par une nouvelle vague de parlementaires plus faibles encore qui n'oseront pas discuter les ordres du régime. Les groupes monopolistiques de la bourgeoisie qui l'entourent, aiment bien avoir affaire à des abrutis incapables de discuter quoi que ce soit. Ces mêmes hommes qui avaient commandité l'arrivée de Soulouque au pouvoir, supportent les démarches du Chef de l'Etat.


Les élections, le parlement, en un mot toute cette apparence procédurale de la démocratie sert à légitimer cette déchéance de leadership à la tête de l'Etat haïtien. Une situation causée par une absence de volonté de juguler les dérives totalitaires des hommes au pouvoir et  le refus du principe d'alternance. En conséquence, les élections deviennent une aberration avec toutes les scènes de violence, de fraudes massives, d'assassinats, que nous connaissons. (Lisez : Peut-on organiser des élections crédibles avec René Préval? By Cyrus Sibert *)


Face  à cette tragédie, la communauté internationale se contente de constater la situation et de trouver toutes formes d'explications relativistes en termes de « jeune démocratie » pour valider le désordre et accueillir des leaders de plus en plus incompétents, de plus en plus criminels liés à la drogue, à la mafia… Elle en trouve une satisfaction d'avoir un interlocuteur incapable de discuter correctement l'application de son agenda  de gouvernement mondial en Haïti.


Dans cette logique de leaders plus incapables que son prédécesseur, qu'adviendra t-il si Jude Célestin, de niveau 2, déciderait de choisir son successeur pour une nouvelle continuité  dans le désordre? Les prochains parlementaires ne seront-ils pas plus tarés que John Joël Joseph et Moise Jean-Charles ? Avec un pays à reconstruire, pouvons-nous continuer à descendre à un niveau plus bas dans la représentation républicaine? Ne devons nous pas casser cette chaine de la médiocrité au pouvoir  en optant pour un système qui garantit que ceux qui agissent en notre nom œuvrent pour la paix, la prospérité et le respect de nos droits les plus précieux ? 


* http://reseaucitadelle.blogspot.com/2010/10/peut-on-organiser-des-elections.html


RÉSEAU CITADELLE (Le Ré.Cit), le 31 Octobre 2010, 15 heures 53.

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COMMUNIQUE DE PRESSE #001 Bureau de Campagne Michel Martelly.


COMMUNIQUE DE PRESSE

CPBCMM :#001

Pour diffusion immédiate

 

Le futur président haïtien reçu par l'actuel président dominicain

 

Le candidat favori aux élections présidentielles haïtiennes, selon les derniers sondages, Michel Joseph Martelly, s'est entretenu avec le président dominicain Leonel Fernandez, lors de sa visite en république voisine la semaine dernière.


A l'issu de cette rencontre, tenue ce 28 octobre,  les deux hommes ont discuté, entre autres, des relations haïtiano-dominicaines et du déroulement du processus électoral, notamment des doutes sur sa crédibilité.


Outre Monsieur Fernandez, le prétendant à la présidence haïtienne sous la bannière du Parti REPONS PEYIZAN, Michel Joseph Martelly, a rencontré d'autres personnalités dominicaines dont des fonctionnaires, des entrepreneurs, des universitaires, des professeurs et des étudiants ainsi que des membres de la diaspora haïtienne à l'auditorium de la FUNGLODE (Fondation Globale Démocratie et Développement).

 

Modeste et sincère, Monsieur Martelly se reconnait novice en matière politique, il a cependant séduit l'assistance de la FUNGLODE par sa manière de défendre sa candidature. Très confiant quant à son élection à la présidence d'Haïti, Michel Martelly s'est présenté comme le seul  candidat qui nourrit de bonnes intentions pour son pays et dont les mains ne sont pas souillées par ce système qui prend l'électorat haïtien en otage depuis près de 25 ans. Lors de cette conférence-débat, le candidat a aussi rappelé qu'il ne s'est jamais associé à la gestion catastrophique du pays.


L'assistance de la FUNGLODE a eu aussi droit à un exposé de sa vision politique. Celle-ci  passe, selon lui, par le développement d'une conscience écologique chez ses concitoyens.


« Je rêve d'une Haïti verte et prospère, ouverte aux investissements étrangers, et sans corruption. Il est impératif de changer de gouvernance, pas seulement de gouvernements», déclare le candidat.


Monsieur Martelly a été très ovationné et fait l'objet des vœux les meilleurs pour les élections du 28 novembre par l'assistance.


Le candidat à la présidence de Repons Peyizan a laissé la République Dominicaine le vendredi 29 octobre.   

FIN

Pour authentification :

Toussaint Jean François : 34985871

Leila RUSCIANI : 37333717

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La crise de choléra n’est pas un coup de tonnerre ...

Débat

par Leslie Péan

Soumis à AlterPresse le 29 octobre 2010

Dans La danse sur le volcan [1] Marie Vieux-Chauvet montre qu'au moment où le rideau tombe, les contradictions explosent à Saint Domingue. Le volcan de la révolte des esclaves est entré en éruption répandant ses poussières toxiques dans l'environnement. Et ceux qui dansaient sur le volcan pendant plus de trois siècles ont été consumés par la lave. Depuis cette indépendance gagnée sur les champs de bataille en 1804, Haïti fait face à une autre éruption volcanique qui détruit progressivement tout son écosystème.

Embargos, exportations de bois et ignorance de la population ont conduit à une destruction écologique sans précédent. Le système politique colonial qui obligeait à "se cacher pour apprendre à lire" a muté en une postcolonialité qui s'est attaquée à la nature. Le volcan aujourd'hui, ce ne sont pas seulement les failles qui annoncent les ruptures et les effondrements mais ce sont aussi les déchets matériels et humains qui risquent d'engloutir Haïti. L'État haïtien en réappropriant la politique coloniale de déshumanisation de l'Autre a laissé la grande majorité de sa population vivre dans des conditions infra-humaines sans accès à la nourriture, la santé, l'eau potable, le logement, l'éducation, l'assainissement et l'électricité.

La politique est restée le lieu d'élection pour les prébendes de toutes sortes. Faute de conscience, elle n'est mue que par la recherche du pouvoir à des fins d'enrichissement illicite, la classe politique a assumé cette politique d'irresponsabilité et de propagation du vide existentiel. Passage de l'être au non-être. Pour assurer la continuité de ce non-sens, la classe politique a confisqué les libertés citoyennes, assassiné tous ceux qui veulent d'un autre ordre de choses et bâillonné la population sous le règne d'une terreur dont le duvaliérisme constitue la forme la plus avancée. Les trente ans de duvaliérisme concentrent la dégradation de l'âme haïtienne et constituent la culmination d'une catastrophe dont nous vivons en 2010 les effets délétères. Les semences de l'arbitraire qui ont été plantées au cours de ce régime d'enfer ont germé et ont donné naissance à une déréliction généralisée particulièrement dans le domaine de l'environnement.

L'ethos de l'arbitraire du Nou fè sa nou pi a pito a gagné et est devenu irréversible. L'organisation du délitement de l'État dans les secteurs stratégiques de la société a été un acte délibéré des tenants du pouvoir pour chasser les opposants et avoir le champ libre pour organiser leur curée. Ce délitement de l'État s'est fait à travers la centralisation excessive de toutes les décisions à la capitale, sinon au Palais national, et l'exode des cerveaux, quand ce n'est pas leur élimination physique. Ces deux registres ont été jalousement gardés depuis février 1986, par-delà les incantations des nouveaux chercheurs de pouvoir, au point de se retrouver avec des parlementaires qui discutent de « deux kilogrammes de routes bitumées » pour leur circonscription. Telle est la triviale vérité de la mise à mort de la société haïtienne. Tout le reste n'est que la continuité, par vagues de variations et de répétitions modulées, de cette putrescence.

Le champ de ruines laissé par le duvaliérisme

L'acceptation résolue du pire se voit particulièrement dans le domaine de l'approvisionnement en eau potable, de l'environnement et de l'assainissement. Les décennies perdues ne se comptent plus. De 1990 à 2000, la population ayant accès à l'eau potable a diminué de 53% à 46% [2]. Les famines sont devenues récurrentes au point de provoquer des émeutes de la faim en 2008. Le commerce du charbon de bois organisé par les tontons macoutes a conduit à la quasi disparition de la couverture végétale qui n'est plus que de 1.5% aujourd'hui. Les continuateurs des tontons macoutes ont répété les mêmes pratiques. Tout comme ils le font avec le commerce clandestin des travailleurs haïtiens vers la République dominicaine, ils étendent leurs pratiques à d'autres secteurs dont celui du commerce de charbon de bois. En effet, plus de dix camions transportant 105 000 kilos de charbon de bois traversent la frontière haitiano-dominicaine chaque semaine vers Haïti [3].

Les déchets toxiques de la corruption

Le champ de ruines laissé par les Duvalier est systématiquement cultivé par ses successeurs. On sait comment en décembre 1987, la mafia haïtienne liée aux trafiquants internationaux a accepté que près de 4 000 tonnes de déchets toxiques soient placés sur le wharf de la SEDREN près des Gonaïves dans l'Artibonite. Ces 4 000 tonnes de déchets toxiques provenant de la ville de Philadelphie ont été amenés par le bateau Khian Sea. Les souffrances que les déchets toxiques créent aux Haïtiens sont le cadet des soucis des entrepreneurs de la Corporate America et de leurs associés mafieux haïtiens. Il y a un marché de produits toxiques avec des vendeurs et des acheteurs et c'est le plus important. Pour cette mafia, il faut vivre maintenant, ceux qui viendront après se débrouilleront. Malgré les protestations de nombreuses organisations haïtiennes et internationales, les autorités américaines ont refusé de rapatrier les déchets toxiques en Philadelphie.

Les Haïtiens responsables de ce crime odieux commis sous le gouvernment du général Henri Namphy n'ont jamais été poursuivis. Vive la corruption ! Il a fallu bien des protestations pour qu'enfin en mars-avril 1989, le gouvernement haitien finisse par construire un sarcophage de 1 250 mètres carrés en béton pour loger les 850 mètres cubes de déchets poisseux qui ont permis à quelques personnes de se faire des millions de dollars au détriment de la santé des populations haïtiennes du Bas-Artibonite. Les barils de déchets ont été enfouis mais la cendre toxique laissée sur les plages ne sera enlevée que quinze ans plus tard, soit en 2002. Les règles du marché basées sur les normes sociales qu'il y a des gens qu'on peut traiter comme des animaux ont fonctionné à merveille. Les produits toxiques chimiques ont affecté la santé de plus de 5 000 personnes vivant près du site où ils ont été placés. Également, ils ont causé la mort des poissons, cabris et autres animaux qui ont mangé l'herbe empoisonné par les toxines provenant des déchets.

On peut enquêter pour savoir qui de la communauté internationale est persuadé qu'Haïti ne peut pas se payer le luxe d'un environnement sain ! Ce n'est pas assez que l'empire ait dévoyé la révolution haïtienne de 1804. Il doit surtout entretenir ce dévoiement de mille façons avec la complicité des Haïtiens. Assez pour devenir autiste ! En effet les Haïtiens semblent accepter l'interdiction de penser qui leur est faite, surtout sur la litanie des horreurs dont ils sont victimes depuis leur fameuse révolution d'indépendance.

La mécanique bouffonne de l'État marron

Les déconvenues sanitaires actuelles avec la crise de choléra ont donc des antécédents qu'on ne saurait ignorer. L'accès à l'eau potable demeure un privilège pour la grande majorité des Haïtiens qui se désaltèrent au petit bonheur. L'offre d'eau potable ne peut pas satisfaire une demande en hausse. Dans le secteur de l'alimentation en eau potable, les tontons macoutes en tant que gestionnaires des bornes-fontaines dans les quartiers populaires ont bâti des murs dans les cervelles qui résistent à toute chute [4].

La Centrale Autonome Métropolitaine d'Eau Potable (CAMEP) qui avait été créée pour servir une population de 250 000 habitants dans la capitale et ses environs n'a pas su s'adapter à la croissance exponentielle de la population à partir de 1980. La CAMEP n'a pas pu faire les investissements nécessaires pour couvrir une population de plus de deux millions d'habitants. Au cours de la dernière décennie, c'est grâce au financement de cinq millions d'euros octroyés par l'Agence Française de Développement (AFD), la KFW et l'Union Européenne que 500 000 habitant logeant dans 37 quartiers pauvres de la capitale ont pu avoir accès à l'eau potable à partir de bornes-fontaines.

La CAMEP n'a jamais pu avoir 40 000 branchements particuliers, soit 10% des ménages. C'est aussi le cas avec le Service National de l'Eau Potable (SNEP) qui sert le reste du pays et les zones rurales. En réalité, moins de 2% de la population sont desservies par ces deux entités publiques. La CAMEP et le SNEP font partie de la mécanique bouffonne de l'État marron qui prétend exister. Les conseils d'administration de ces deux entités ne se sont jamais réunis pendant une décennie. [5] Les comptes d'exploitation de ces deux entités ont été généralement négatifs. Dans le cas de la CAMEP, le compte d'exploitation a affiché des pertes annuelles qui ont atteint les montants records de 44 millions de gourdes en 2003 et 33 millions de gourdes en 2004.

Ces compagnies publiques d'eau n'ont pas pu faire des investissements sur fonds propres et elles ont été obligées de recourir à des subventions pour couvrir leurs frais de fonctionnement. Les tontons macoutes qui contrôlaient les bornes-fontaines dans les différentes zones de la capitale ne voulaient pas de la CAMEP. La mafia de ces tontons macoutes a donc organisé l'incapacité du secteur public à subvenir à la demande en eau potable en donnant naissance à un commerce privé lucratif qu'ils ont alimenté avec leurs forages privés et leurs camions-citernes.

Le bokit dlo et la CAMEP

Le sort des populations rurales n'a pas été différent. 95% des populations rurales s'approvisionnent en eau dans les rivières et dans les puits individuels pollués à cause de leur proximité des fosses d'aisance. En 1999, la bokit dlo (soit 20 litres) se vendait une gourde alors que l'abonnement mensuel auprès de la CAMEP coutait dix gourdes par mètre cube (soit 50 bokits) [6]. Ces prix ont depuis grimpé et la bokit dlo est aujourd'hui à cinq gourdes tandis que le forfait mensuel est de 400 gourdes pour cinq heures de temps une fois par semaine, soit 2000 gallons. La bokit dlo coûte six fois plus cher le prix que payent ceux qui sont raccordés au réseau [7].

Mais en plus du prix fort payé par les gens à faible revenu et les pauvres, le risque de cette forme de privatisation sauvage du service public de l'eau vient de l'absence de tout contrôle de la qualité de l'eau vendue dans ces conditions. En effet, l'insalubrité s'est propagée à un tel rythme au point de devenir une situation normale. Avec l'accroissement de la population, les déchets solides qui étaient de 3 100 mètres cubes par jour en 1995 ont pratiquement doublé en 2010. C'est aussi le cas avec les déchets humains. De 2 000 tonnes par jour en 1996, ces déchets humains ont pratiquement atteint 4 000 tonnes aujourd'hui. Or ces déchets tant solides que humains ne sont pas traités car il n'existe pas une usine de traitement de déchets.

70% de ces déchets sont essentiellement évacués par les pluies. Dans le cas de la capitale, du fait que les réseaux de drainage sont obstrués, cela cause des inondations avec les conséquences négatives sur la santé des populations. Comme l'explique Gérald Holly, « ces inondations continuelles de la ville sont dangereuses sur le plan de l'hygiène vu que les eaux contiennent des ordures ménagères et des déchets humains qui s'infiltrent dans le réseau de distribution potable, soumis à une pression interne régulière du fait que les canalisations se trouvent en surface de nombreuses rues [8]. »

La politique excrémentielle

La politique du tout voum se do (tout se vaut) a produit un abime excrémentiel avec les constructions anarchiques et l'absence de dirigeants ayant un esprit positif pour permettre de remonter la pente. En 1966, selon la CAMEP, il y avait à la capitale 34 000 latrines, 13 000 WC et 50 fosses septiques. En 1976, il y avait 58 000 latrines selon la PADCO [9], soit 11 personnes par installation. Mais ces statistiques ne reflètent pas le fait « qu'une fraction importante de la population à faible revenu ne disposait d'aucune installation … et utilisait les champs en friche et les canaux de drainage pour se soulager [10]. »

La descente dans l'abime avec la politique excrémentielle s'est poursuivie. La continuité de celle-ci est diabolique. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de 1990 à 2002, le taux de couverture de l'évacuation des excréta en milieu rural est seulement 25 %. Mais il est encore plus alarmant de constater que de 1990 à 2008, selon le Fonds Monétaire international (FMI), le pourcentage de la population ayant accès à l'assainissement a diminué de 29% à 19% en Haïti [11].

Le problème fondamental avec l'État marron autoritaire faible haïtien est que l'abîme qu'il crée se creuse quotidiennement. La société est dévoyée avec le système d'apartheid qui considère la grande majorité des Haïtiens comme des déchets. La politique excrémentielle impose de vivre au milieu des matières fécales, dans une situation hygiénique déficitaire. Les excréments pullulent dans le sol, sur la chaussée et les dirigeants politiques semblent respirer leur odeur avec plaisir au point de se demander si cela n'a pas remplacé leur matière grise. La conscience du problème fait défaut. Il importe d'empêcher qu'Haïti devienne un réservoir à matières fécales en mettant de côté pour un certain temps les dirigeants qui persistent dans l'arbitraire du nou fè sa nou pi pito. La continuité n'est pas recommandée. Il faut même la contrecarrer.

Au sujet des matières fécales, il faudra attendre le temps que les germes coliformes meurent comme c'est le cas dans les fosses de dessiccation pour les excréments. C'est d'ailleurs la recommandation de l'OMS en ce qui concerne l'utilisation des eaux usées et des excréta dans l'agriculture [12].

L'économie politique de la crise de choléra

En clair, quatre Haïtiens sur cinq n'ont pas accès aux services d'assainissement. Et dans l'Artibonite où la crise de choléra a éclaté, le taux de couverture d'évacuation des excréta n'est que de 14.9% [13]. L'insuffisance de la préoccupation hygiénique que représente ce 14.9% doit retenir l'attention. La crise de choléra n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel bleu. C'est l'absence de dirigeants à la hauteur qui explique qu'ils n'ont pas vu venir. Et l'état de mal se propage. C'est aussi le cas à Port-au-Prince où les matières fécales sapent les bases du système sanitaire. Comme le souligne Pascal Saffache en 2002, « les camions citernes qui alimentent les puits s'approvisionnent au forage de la Plaine du Cul-de-Sac, c'est-à-dire dans une zone où la nappe phréatique est en contact direct avec les fèces [14]. »

C'est un sort funeste auquel sont reléguées les populations haïtiennes et pas seulement les pauvres. Le sort du tombeau à ciel ouvert. La réalité de la condition haïtienne demande de sortir de ces égarements pour fonder une autre raison d'espérer. Et pour cela, il faut un autre gouvernement, un autre État. La continuité est une malédiction qui ne même qu'à la mort. La vulnérabilité sanitaire de la population est grande. Les bactéries continuent de vivre dans les excréments. Sur 40 à 50 milliards de bactéries coliformes excrétées par un homme en moyenne chaque jour, 50 % seraient encore vivantes [15].

Une dépendance carabinée L'eau consommée n'ayant pas été désinfectée et les sources n'étant pas protégées [16], il y a donc possibilité d'épidémie de choléra à tout moment. Tout en précisant la nécessité urgente d'activer les secours pour juguler l'épidémie actuelle et mettre fin au cauchemar de la désolation des victimes du choléra, il importe de pointer du doigt le gouvernement qui est responsable du calvaire qu'endure la population. Quand on ne fait pas cela, se lave men siye a tè. Nombre d'études ont tiré la sonnette d'alarme que des épidémies étaient possibles surtout après le 12 janvier. Mais le gouvernement ne gouverne pas.

Il faut aussi investiguer pour déterminer le rôle joué par les soldats népalais de la MINUSTAH dans le déclenchement de la crise. À ce titre, il convient d'attirer l'attention sur deux photos, pour le moins bouleversantes, qui circulent depuis quelques jours sur le réseau internet. On voit sur l'une d'elles un camion déversant des eaux usées dans la rivière Mireille sous la surveillance de casques bleus népalais armés. La seconde nous montre comment les blocs sanitaires et toilettes de la base des Népalais à Mirebalais sont installés à moins de deux mètres de la rivière [17]. On peut comprendre le haut débit de colère des Haïtiens devant de telles pratiques, mais en réalité elles demeurent la goutte d'eau qui a fait déverser le vase. Les conditions préalables à une action sérieuse en matière d'approvisionnement en eau potable et en assainissement n'existent pas dans le gouvernement actuel. Le champ de vision de ces dirigeants est trop limité et n'inclue pas de financement et de budget décentralisé, d'institutions autonomes et indépendantes, de charges d'effluents en rapport avec les prévisions démographiques.

Nous dansons sur le volcan, enchainés à notre pétrin. Prisonniers dans une terre de liberté que les appétits effrénés de pouvoir des dirigeants ont transformé en un no man's land. La crise de choléra indique comment l'aide de la communauté internationale d'une moyenne annuelle de 300 millions de dollars, soit 30 dollars par tête, depuis 1980, n'a pas pu faire une grande différence [18]. La stratégie pour la reconstruction d'Haïti qui croit pouvoir faire sortir ce pays des ornières de la destruction, de la pauvreté et de l'instabilité en 2030, avec des investissements annuels de 350 dollars par tête, gagnerait à être revue. Les incohérences globales relevées dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement ne sont que la pointe de l'iceberg d'un système qui fonctionne dans l'opacité. Pour le gouvernement haïtien, « le droit des citoyens à être informés de son action [19] », pour répéter Marc Bazin, est un anathème. Le pouvoir a besoin de l'asymétrie de l'information, cultivée à des fins de monopole et de prébendes, pour changer ses priorités comme il l'entend, et pour que les fonds attribués au financement de certaines activités spécifiques soient versés ailleurs.

De manière générale, on sait comment « en raison de l'absence de fosses septiques, les populations se soulagent en bordure de mangrove, dans les lits des rivières ou en bordure côtière [20] ». Cette situation a même porté l'Union Européenne à financer au Cap-Haitien en juin 2010 un programme éducatif pour dire à la population de ne pas déféquer en plein air dans les rues. Sur des affiches et sur le petit écran, on pouvait lire sur la bande passante : « Pa jete poupou nan lari, pa poupou bo lanme ak bo ravine. Poupou nan latrine. Moun paka viv nan sa. (Ne pas jeter des excréments humains dans la rue. Ne pas déféquer au bord de la mer. En cas de besoin aller dans une latrine [21].) Des comportements qui reflètent une dégradation de soi. Une destruction de ses racines.

Voilà le niveau de décrépitude auquel la politique kan kale des tontons macoutes et de leurs successeurs a conduit Haïti. Une politique excrémentielle d'hommes et de femmes au pouvoir qui sont toujours à l'œuvre dans la continuité pour manœuvrer les rouages pouvant assurer le apre nou se nou. Ces gens-là sont les responsables du malheur du peuple haïtien. La ficelle de la continuité qu'ils proposent est en fait la corde avec laquelle ils veulent ligoter le peuple haïtien pour le descendre dans la tombe. Nous sommes loin de simples grossièretés langagières de carnaval mais plutôt en plein dans une dépendance carabinée qui rend service aux courants racistes de la communauté internationale. Cette réflexion me ramène à ce dialogue des années 1980 entre Jacques Cousteau et un paysan qui abattait un arbre fruitier pour faire du charbon de bois.

— Qu'arrivera-t-il, demande Cousteau, lorsque vous auriez abattu tous les arbres du pays ?

— Ce sera la fin du monde, répond le paysan.

— Non, rétorque Cousteau ! Ce ne sera pas la fin du monde, mais la fin de ton monde.

[1] Marie Vieux-Chauvet, La danse sur le volcan, Paris, France : Maisonneuve & Larose et Emina Soleil, 2004.

[2] Rapport sur le Développement Humain, PNUD, New York, 2004.

[3] Nathanial Gronewold, HAITI : Environmental destruction, chaos bleeding across border, Washington, D.C., Environment & Energy Publishing, Greenwire, 12/14/2009.

[4] Bruno Valfrey, Les opérateurs privés du service de l'eau dans les quartiers irréguliers des grandes métropoles et dans les petits centres en Afrique Burkina Faso, Cap-Vert, Haïti, Mali, Mauritanie, Sénégal – Rapport Port-au-Prince, Hydro Conseil, 1997, p. 42.

[5] World Bank, Project Appraisal Document on a proposed grant in the amount of SDR 3.4 million (US$5 millions equivalent) to the Republic of Haiti for a Rural water and sanitation project, Washington D.C., December 21, 2006, pp. 28-29.

[6] Véronique Verdheil, "De l'eau pour les pauvres à Port-au-Prince, Haïti", Paris, Mappemonde, numéro 55, 1999, p. 16.

[7] En considérant qu'un mètre cube est égal à 50 bokits et que le mètre cube est égal à 264 gallons, il faut à peu près 400 bokits pour 2000 gallons qui coutent 400 gourdes. La CAMEP vend donc la bokit d'eau à une gourde tandis que les vendeurs d'eau privés la vendent à cinq gourdes. Cette marge supérieure tient compte des coûts de production des forages privés, du transport par camion, du stockage en citerne et de la marge du porteur d'eau.

[8] Gérald Holly, Les problèmes environnementaux de la région métropolitaine de Port-au-Prince, Collection du 250e anniversaire, Port-au-Prince, 1999, p. 67.

[9] PADCO est une firme internationale de consultants basée à Washington ; D.C. et qui se nomme aujourd'hui AECOM.

[10] Gérald Holly, "Adduction d'eau, assainissement et santé : une relation étroite", Montréal, Collectif Paroles, numéro 17, avril 1982, p. 13.

[11] « Haiti : Sixth Review Under the Extended Credit Facility, Request for Waiver of Performance Criterion, and Augmentation of Access—Staff Report", IMF Country Report No. 10/35, Washington, D.C., February 2010, p. 28.

[12] Duncan Mara and Sandy Cairncross, Guidelines for the safe use of wastewater and excreta in agriculture and aquaculture, World Health Organization in Collaboration with the United Nations Environment Program, Genève, 1989.

[13] Paulo Texeira "Donnes sur le secteur de l'eau potable et de l'assainissement", dans Actes de la Conférence-Débats Agir ensemble pour une gestion plus efficace de l'eau potable et l'assainissement en Haïti, Organisation Panaméricaine de la Santé, Bureau Régional de l'Organisation Mondiale de la Santé (OPS/OMS), Commission Économique pour l'Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC), Port-au-Prince, Haïti, 9 novembre 2005, p. 14.

[14] Pascal Saffache, "Eau potable et sous-développement : le cas de la région métropolitaine de Port-au-Prince (Haïti)", Ecologie et Progrès, Givors, France, 2002.

[15] Ary Bordes et Andrea Couture, For the people, for a change : bringing health to the families of Haiti, Boston, Beacon Press, 1978.

[16] Daniele Lantagne, Farzana Mohamed, Peter Oates, and Nadine van Zyl, Haiti Group Report M. Eng. MIT, Boston, 2001, p. 17.

[17] Voir la photo et le reportage d'Al Jazeera dans les liens suivants : http://fr.news.yahoo.com/3/20101028... http://www.youtube.com/watch?v=lKu7... .

[18] World Bank, Haiti – Country Assistance Evaluation, Operations Evaluation Department, Annexe A, Washington, D.C., February 12, 2002, p. 26.

[19] Marc Bazin, Sortir de l'impasse – Démocratie, réformes et développement, Imprimerie Deschamps, 2006, p. 144.

[20] Pascal Saffache, "Le milieu marin haïtien : chronique d'une catastrophe écologique », Études caribéenes, décembre 2006.

[21] Réseau Citadelle, « Cap-Haïtien : L'U.E. finance une campagne contre les excréments humains », Cap-Haitien, 26 Juin 2010.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)