Je suis toujours contre toute violation de la loi. Je suis embarrassé quand le débat politique se porte sur un point de droit public d'application stricte. Car, "Dura lex sed lex."
Il y a toutefois, les interprétations, le jeu des thèses et des antithèses qui permettent de chercher de façon élégante à mettre le texte de son coté ou à le rendre souple. Il n'y a rien de mal si les parties concernées font valoir des interprétations allant dans le sens de leur intérêt. C'est ce qui justifie l'existence d'un Tribunal. A ce moment, un juge tranche.
Mais d'abord, je suis contre la démagogie. Dire une chose et faire son contraire est grave. Dire une chose alors qu'on sait pertinemment qu'elle est loin de la réalité, qu'elle n'est pas faisable, pose un problème de blocage continu. Ce comportement est à la base de tous nos problèmes. Nous posons mal les questions, nous analysons mal les situations, et nous sortons toujours avec des conclusions partisanes qui enfoncent le pays dans la boue.
Nous parlons de respect de l'article 157 de la Constitution de 1987.
Qu'en est-il des autres articles que nous violons chaque jour? Comment expliquer que des soldats étrangers soient sur le sol national? Les élections anticonstitutionnelles avec un Conseil Électoral Provisoire? Peut-on respecter la Constitution à moitié quand cela va dans le sens de nos intérêts partisans?
Des Sénateurs et des Députés détenteurs de passeport étranger ou de "Green Card", résidents en Amérique du Nord, peuvent-ils questionner la résidence du citoyen haïtien sans "Green Card" qui n’a commis que le "crime" de chercher du travail dans une organisation internationale?
Le principe résidence inscrit dans l'article 157 de la Constitution visait à avoir des Premiers Ministres bien imbus de la situation du pays.
Au temps de Bill Clinton, Dr Garry Conille n'est-il pas membre de ce petit monde qui maîtrise les grands dossiers du pays?
De plus, au temps de l'internet, il n'est pas nécessaire qu'une personne réside dans le pays pour qu’elle puisse suivre l'actualité et les grands dossiers. La France, n'a t-elle pas fait de Christine Lagarde qui a travaillé toute sa vie à Chicago, Ministre de l'Economie et des Finances? Elle a même fait d'elle, Directrice du FMI (Fonds Monétaire International) : Première femme Directeur du Fonds. Les dirigeants sérieux dans les pays sérieux voient un avantage dans l'expérience des expatriés : L'Inde, la Chine, l'Europe, les pays émergeants misent sur l'accumulation de savoir et de savoir-faire de leurs ressortissants.
Nous sommes à l'ère de la globalisation i.e. de la circulation des biens et des personnes. Aujourd'hui le monde est un Grand village. Haïti défend la libre circulation de ces citoyens dans l'espace Caricom.
Alors, les observateurs internationaux peuvent nous trouver ridicules et archaïques d'interpréter la RESIDENCE dans le sens littéral. Et quand cette interprétation vient de personnalités ayant vécu à l'étranger, on peut se demander quelle est l'utilité des voyages d'étude pour Haïti.
Je vois des gens critiquer le Président Michel Joseph Martelly parce qu'il donne trop d'espace à Bill Clinton, parce qu'il fait de l'International son allié stratégique, parce qu'il travaille avec la CIRH.
Que pouvait-il faire quand les nationaux prétentieux, précieux ridicules, refusent systématiquement de reconnaître son droit de diriger le Pays. La stratégie de blocage était publique. Les intellos de la classe moyenne ont donné un blanc seing à des parlementaires qui rejetaient toute désignation d'un nouveau Premier Ministre. Des parlementaires réputés corrompus pour leurs pratiques immorales et vénales ont été réhabilités par des directeurs d'opinion qui faisaient du Président le seul responsable du blocage du pays. Ces parlementaires s'amusaient à annoncer sur les ondes qu'ils comptaient rejeter toute proposition du Chef de l'Etat s'il refuse la CONTINUITE.
Durant, environ 120 jours nous avons vu la manifestation de la résistance du statu quo neoféodal à travers les médias, le silence complice et encourageant de la société civile et des partis politiques. Le sabotage de la prestation de serment de Michel Martelly (coupure d'électricité programmée au Parlement), les jets de pierres au Cap-Haitien, les réunions subversives dans le Plateau Central entre 6 Sénateurs Aristidiens, la campagne médiatique mensongère de Moise Jean-Charles, les actes de sabotage contre la Cathédrale du Cap-Haitien et la recrudescence du banditisme politiquement téléguidé sont autant d'actes orchestrés par ceux qui comptaient déstabiliser le pays. Les comptes-rendus de multiples réunions organisées à travers le pays révèlent les consignes suivant: Martelly ne restera pas au pouvoir. Il va être renversé. Préparez-vous à assumer le pouvoir.
Alors, qu'est ce qu'on peut reprocher au Chef de l'Etat s'il cherche à gouverner et à respecter ses promesses électorales en s'appuyant sur les forces qui veulent l'accompagner dans ses objectifs? C'est aux intellos irréalistes de tirer les leçons de leur comportement ridicule. Le Chef de l'Etat ne pouvait pas rester comme un condamné à mort attendant sa pendaison. L'extrémisme et la corruption rendent inabordables les acteurs politiques haïtiens.
A ceux qui utilisent le nationalisme chauvin pour critiquer les manœuvres du Président Martelly nous disons:
1- Où étiez-vous quand les Parlementaires du GPR avaient rejeté Daniel Gérard Rouzier parce qu'il proposait de faire du CIRH une entité entre haïtiens pour la reconstruction et de renégocier les contrats passés avec des compagnies dominicaines contre les intérêts d'Haïti?
2- Où étiez-vous quand les 16 Sénateurs avaient rejeté Bernard Gousse, un ancien Ministre compétent, courageux, un patriote convaincu qui a eu la force de caractère nécessaire pour rappeler à un Diplomate Américain les limites de ses interventions en Haïti tout en lui montrant la sortie de son bureau?
3- Où étiez-vous quand le Président Martelly cherchait à adopter une décision de volonté nationale autonome?
Vous étiez tous là, attendant en silence sa perte dans une logique primaire d'orgueil de mauvais perdants. Nou tap veye zin! Nou tap tann rèl lakay Makorèl!
Aujourd'hui, Taisez-vous!
Vous n'avez aucune leçon à donner, on n'attend aucune critique crédible de vous quand le Chef de l'Etat cherche des voies et moyens pour satisfaire les besoins de la population. La nature à horreur du vide, c'est normal que Clinton et la communauté internationale cherchent à exploiter la bonne foi du Président Martelly qui leur offre une chance de réussir leur mission en Haïti.
Si vous êtes assez incapables pour ne pas voir le bon coté de l'homme fougueux, déterminé et obsédé à respecter ses promesses en faveur de la population, ayez le courage de tirer les conséquences de votre étroitesse d'esprit. Continuez d'attendre en silence son échec. Mais, faites nous grâce de vos phrases nationalistes et chauvinistes.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
10 septembre 2011
Lisez :
1- Le Ré.Cit. - Réseau Citadelle: Nous sommes en train de prouver que l'occupation ou la mise sous tutelle reste et demeure une nécessité de fonctionnement de l'Etat haïtien. (Texte de Cyrus Sibert)
http://reseaucitadelle.blogspot.com/2011/07/nous-sommes-en-train-de-prouver-que.html
2- Le Ré.Cit. - Réseau Citadelle: Haïti - Martelly - GPR : Quelle négociation possible avec LA RÉACTION NÉO FÉODALE sans abandonner les idées de changement radical ? http://reseaucitadelle.blogspot.com/2011/06/haiti-martelly-gpr-quelle-negociation.html
3- Le Ré.Cit. - Réseau Citadelle: Faut-il un administrateur international pour Haïti ? (Texte publié le 22 Mai 2008)
http://reseaucitadelle.blogspot.com/2009/05/faut-il-un-administrateur-international.html
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi" Margaret Mead (1901-1978)