Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)
L'ONU a commis des «erreurs inacceptables» en Haïti, dit le président Martelly
Mise à jour le vendredi 23 septembre 2011 à 22 h 11 HAE
Photo: La Presse Canadienne /Jason DeCrow |
Michel Martelly |
Le président d'Haïti a déclaré devant l'Assemblée générale de l'ONU, vendredi, que les Casques bleus avaient commis des « erreurs inacceptables » dans son pays, mais qu'ils devaient tout de même y rester pour participer à la reconstruction postséisme.
Dans son tout premier discours devant l'Assemblée générale, le président Michel Martelly a fait le pont entre le sentiment anti-ONU sur lequel il a fait campagne lors de la dernière élection présidentielle et l'approche plus conciliante qu'il a adoptée depuis son arrivée au pouvoir.
« Je suis au courant du fait que des erreurs inacceptables ont été commises et ont entaché le prestige de la mission, mais les arbres ne doivent pas cacher la forêt », a dit M. Martelly.
Le président a aussi admis que les efforts pour rétablir le pays après le séisme dévastateur de janvier 2010 stagnaient, appelant à une meilleure coordination des projets et plaidant pour que les Haïtiens prennent eux-mêmes la direction de la reconstruction.
« Nous avons vécu des épidémies, la faim, l'exclusion, mais Haïti est maintenant de retour sur ses pieds pour se reconstruire », a-t-il dit.
À certains moments, le président semblait davantage parler aux Haïtiens qu'aux membres de l'Assemblée générale. Vers la fin de son discours, il a lancé en créole son slogan de campagne, « Tèt Kalé », qui signifie « tête chauve ».
La position du président haïtien sur la présence de la force de l'ONU dans son pays a été l'un des thèmes majeurs de ses entretiens diplomatiques durant la semaine d'ouverture de la nouvelle session de l'Assemblée générale.
La mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) est présente depuis 2004. La mission a été lourdement affectée par le séisme, mais elle a augmenté ses effectifs pour les porter à 12 000 soldats et policiers quelques semaines après la catastrophe.
Les Haïtiens ont des sentiments partagés envers les Casques bleus. Certains les considèrent comme une force de sécurité essentielle dans un pays où les policiers sont mal payés et trop peu nombreux, tandis que d'autres estiment qu'il s'agit d'une force d'occupation étrangère.
Le sentiment anti-ONU s'est accru après des allégations, par la suite appuyées par des études scientifiques, selon lesquelles des Casques bleus originaires du Népal seraient à l'origine de l'épidémie de choléra qui a fait plus de 6200 morts depuis octobre 2010.
Puis, en septembre, cinq Casques bleus originaires de l'Uruguay ont été rapatriés dans leur pays et emprisonnés après l'apparition d'une vidéo amateur qui montrerait les soldats en train d'agresser sexuellement un Haïtien âgé de 18 ans.
Au cours des dernières semaines, plusieurs manifestations ont eu lieu dans la capitale et ailleurs dans le pays pour demander le départ des Casques bleus. Des factions politiques ont aussi tenté de profiter du sentiment de frustration contre l'ONU.
Lors de sa campagne électorale, Michel Martelly avait appelé à un départ rapide des troupes internationales afin qu'elles soient remplacées par une nouvelle armée nationale, pour prendre le relais de l'armée abolie par l'ancien président Jean-Bertrand Aristide dans les années 1990.
Mais cette semaine, le président haïtien s'est entendu avec le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, sur une proposition visant à réduire les effectifs de la force pour les ramener au niveau d'avant le séisme.
Associated Press
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Mais, soyons sérieux!
Sommes nous dans un État institutionnalisé?
Nous venons de vivre des élections dans lesquelles 3 groupes de familles et d'amis se sont affrontés : Manigat, Celestin et Martelly.
Le Professeur Manigat a passé le flambeau à son épouse, René Préval à son beau-fils Jude Celestin et Michel Martelly a mobilisé sa famille et ses amis pour remporter les élections et accéder au pouvoir.
Je trouve ridicules les fanatiques de Jude Celestin qui aujourd'hui critiquent l'implication de Madame Sophia Martelly et Michel Olivier Martelly respectivement Première Dame et Conseiller du Président pour la Jeunesse et les sports.
Alors, ces gens veulent-ils me faire croire que René Préval et sa fille resteraient à l'écart si Jude Celestin était élu Président, que le Professeur Leslie F. S. Manigat ne serait pas actif si son épouse Mirlande Hyppolite Manigat avait remporté les présidentielles.
Soyons sérieux mesdames messieurs!
Si notre pays avait des institutions fortes, la question pourrait se poser suivant les standards des pays développés.
On doit-etre réaliste et conscient de la situation actuelle d'un État à construire. Nous misons sur l'engagement du Président de la République qui a fait des promesses de moderniser l'Etat, d'améliorer la situation du peuple et de rétablir l'ordre.
Dans cette logique, je pense qu'il doit pouvoir conserver la cohésion de son équipe Présidentielle (Famille + amis) associé à un gouvernement Républicain pour évoluer.
D'ailleurs, on ne saurait ignorer les nombreux recrutements du Président Préval pour des Commissions Présidentielles sinécures sans aucun impact réel sur la situation du peuple. Des recrutement qui visaient plus à faire taire les critiques que de maintenir une cohérence efficiente.
Aucun démagogue, ne me fera croire qu'il y a en Haiti une ambiance institutionnelle dans laquelle toute personne compétente évoluera avec un sens d'abnégation.
Après 25 ans d'anarchie Lavalassienne, nos institutions sont en lambeaux. Il faut les renforcer. Qu'on ne jette plus la confusion en abordant les dossiers d'Haiti en ignorant cette réalité.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
Envoyé par mon BlackBerry
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"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi" Margaret Mead (1901-1978)
Souveraineté !
Le Matin : 23 au 29 sept 2011
D.V.
Par Leslie Péan
Commémorer Anténor Firmin un siècle après sa mort se justifie par de nombreuses raisons. Dans notre esprit, Firmin a été avant tout un parangon de la liberté d'esprit des peuples de couleur contre le monopole que l'Occident veut s'octroyer dans le domaine de la connaissance et du savoir. Une supériorité cognitive remise en question tant par l'école latino-américaine de la colonialité [1], ou encore de la matrice coloniale, que par les anti-assimilationnistes luttant contre l'impérialisme cognitif [2]. L'apport fondamental de Firmin est d'avoir contesté et démasqué, sans démagogie, les plus grands penseurs de son temps dans les domaines de la philosophie, de l'anthropologie, de la sociologie et de l'histoire.
Cette contestation, il ne l'a pas menée à partir d'Haïti où un discours innovant et libérateur peut être facilement étouffé par les gérants de l'information à l'échelle mondiale. Il l'a mené en France, pays qui prétend être le centre de la pensée de l'Occident. Rappelons au passage qu'aujourd'hui le monopole de la gestion de l'information est assuré par l'Internet nord-américain et par le système de noms de domaine (DNS en anglais) inventé en 1983. En dépit des alternatives développées par la Chine et des chercheurs indépendants pour mettre fin à ce monopole [3], les États-Unis ne veulent pas céder un pouce sur leur gestion de l'Internet et la détermination des flux d'informations qui y circulent dans le monde entier. En effet, l'impérialisme politique a besoin de l'impérialisme intellectuel pour s'épanouir pleinement.
À la fin du XIXe siècle, c'est au cœur même de la citadelle de l'intelligentsia qu'Anténor Firmin fait la réfutation des thèses racistes en vigueur, dont celles d'Arthur de Gobineau, sur le prétendu monopole de « civilisation » des Blancs. En effet, Firmin conteste en France, à la Société d'Anthropologie de Paris, devant le groupe de savants le plus important de l'époque dans ce domaine précis, les thèses de deux éminents anthropologues : Paul Broca, le fondateur de l'anthropologie française, et Clémence Royer, traductrice de l'essai de Charles Darwin sur l'Origine des espèces. Des gens connus pour leurs positions longuement débattues devant leurs pairs.
Homme de savoir, Firmin a seulement 33 ans quand il est présenté à cette société savante par le Dr Ernest Simon Auburtin, assisté de Gabriel de Mortillet et de Louis Joseph Janvier. Il en deviendra membre titulaire le 17 juillet 1884. La participation de Louis Joseph Janvier à son intronisation est l'expression incontestable d'un espace de collaboration entre ces deux titans qui ont compris à Paris que ce qui les unissait était beaucoup plus important que ce qui les divisait.
En ce temps-là, l'anthropologie avançait dans l'étude de l'être humain sous son aspect physique par « l'étude scientifique des races humaines » [4], comme le proclamait l'article premier des statuts de la Société d'Anthropologie de Paris. Intervenant dans le débat sur la prétendue distinction entre dolichocéphales (crânes allongés) et brachycéphales (crânes larges) et réfutant les arguments voulant que le développement intellectuel soit basé sur la craniométrie (l'indice céphalique d'un individu), Anténor Firmin explique que c'est plutôt le contexte social et culturel qui détermine l'intelligence. Les racistes ont utilisé tant la forme du crâne, la couleur de la peau et d'autres caractéristiques physiques pour conclure à la supériorité d'un groupe humain sur un autre. Firmin intervient sur toutes ces questions non sans souligner leur caractère oiseux et indiquer que la sottise peut exister même chez les savants.
Firmin démolit les thèses raciales de Hegel, de Renan, et surtout celles développées par Clémence Royer à partir d'une mauvaise interprétation de Darwin. En lui disant qu'elle est « une femme savante, mais une femme » [5], Firmin lui offre une réplique qui peut être interprétée dans la tradition de ce que Bourdieu nomme la domination masculine [6], c'est-à-dire avec des stéréotypes sexistes sur l'émotivité et l'affectivité découlant, pour la femme, de son rôle de mère. Assez pour donner du grain à moudre aux féministes [7]. Un pas vite franchi par Robert Bernasconi [8].
Notre propos ici n'est pas d'innocenter Firmin, dont ce faux-pas est évident, mais il faut reconnaître qu'il ne trouve aucune infériorité de principe chez la femme, qui, au contact de l'instruction, a « tout ce qu'il faut pour devenir une Mme de Genlis, une Mme de Staël, une Georges Sand, une Delphine Gay si bien préparée pour porter le nom d'un Saint Marc de Girardin » [9].