En effet, le dossier Karl Jean-Jeune met face à face une banque qui accuse de vol et un jeune haïtien qui a reconnu sa faute. Ce dernier a pris le soin de préciser que le dossier est traité par son avocat. Ce jeune ne réclame que le droit de refaire sa vie professionnelle, familiale et sociale. Une vie nouvelle différente de celle qu'il avait aux Etats-Unis. Ils sont nombreux les gens qui ont commis des gaffes dans leur jeunesse et qui par la suite ont changé radicalement de comportement.
Il y a dans ce pays un comportement primaire digne d'un complexe de colonisé qui consiste à considérer tout article de la presse étrangère comme des jugements. Nous avions vu comment des journalistes haïtiens qui se prennent pour intellectuels, professionnels de l'information, avaient utilisé un article d'une journaliste dominicaine pour accuser le Président de la République et Madame Manigat d'avoir reçu des fonds d'un sénateur dominicain. J'ai entendu des gens, dits responsables, attaquer le Président Martelly sur la base de cette publication dans la presse dominicaine. Il y a une semaine, la Cour suprême de la République Dominicaine vient de décider en faveur du Sénateur dominicain, rejetant l'accusation de corruption. En revanche, je n'ai rien entendu dans cette même presse haïtienne en termes d'excuses envers les gens qui ont été salis injustement dans ce dossier. C'est de l'injustice.
Donc, je pense que si Karl Jean-Jeune avait volé de l'argent dans une banque américaine, qu'il a été devant un tribunal de la Floride pour reconnaitre ses actions au point que ce Tribunal lui a accordé la liberté et une période de probation avec une clause de remboursement, c'est que le caractère criminel de l'affaire est clos. Il ne reste que le caractère civil. L'argent à remettre, etc. On sait très bien que quand la justice américaine estime qu'un haïtien doit comparaitre, elle s'arrange pour que cette personne comparaisse. Ils sont nombreux les haïtiens arrêtés en Haiti sans le consentement de l'Etat haïtien pour répondre aux accusations portées contre eux devant la justice américaine. Alors, si Karl Jean Jeune circule en toute quiétude en Haiti, jusqu'à se présenter dans une salle de conference en même temps que le ministre de la Justice des Etats-Unis, c'est qu'il n'y a rien de sérieux dans l'affaire. On peut en déduire que ceux qui l'utilisent cherchent tout simplement à attaquer la Première Dame Sophia Martelly et le Président de la République Michel Martelly. Donc, ce n'est pas la première fois qu'ils agissent de la sorte. Des attaques sans avenir et sans succès.
Ce raisonnement basé sur une logique juridique de la situation de Karl Jean-Jeune, une fois établie, voyons le coté moral.
Je suis contre le vol, mais, soyons sérieux. Ceux qui attaquent Karl Jean-Jeune ne sont pas des saints. Ce sont des gens connus pour leur immoralité, leur activité de proxénétisme, des gens qui organisent des orgies pour des étrangers dont des diplomates corrompus avec des jeunes femmes ou des jeunes graçons des bidonvilles de la capitale. Certains d'entre-eux sont connus pour leur obsession de la drogue (la cocaïne), d'autres sont des prostitués de tous genres avec des vices immondes. Beaucoup d'entre eux sont des gens qui mènent une vie de luxe parce qu'ils sont en connivence avec des trafiquants de drogue, des corrompus de la bourgeoisie et/ou des criminels de toute sorte. Il ne faut pas oublier cette remarque de l'ambassadeur Américain Brian Dean Coren: Ils se disent propres et saints; ils critiquent haut et fort les criminels et les trafiquants de drogue; pourtant, ils envoient leurs enfants chez eux, cherchent leur bonne grâce en faisant semblant d'ignorer la provenance de leur richesse. Ce sont des hypocrites qui croient pouvoir se cacher derrière la crédibilité de la presse ou des garanties de la démocratie pour tromper l'opinion publique et se présenter comme défenseur de la société. Ils ne font qu'exploiter les faits divers d'Haiti à des fins personnelles. Certes, cette situation existe dans d'autres pays. C'est la raison pour laquelle, il est indispensable de séparer, les émotions et les sensations fortes du Droit. C'est la raison pour laquelle nous répétons souvent la différence entre démocratie anarcho-populiste et l'Etat, de Droit. Il faut finir avec ces pratiques de jugements sur les médias, sans aucune considération pour la procédure judiciaire. Karl Jean-Jeune ne servira pas à cacher l'immoralité des autres. Voler 30 mille dollars dans une banque américaine pour acheter des téléphones portables et une voiture est une bêtise de jeunesse. C'est injuste de vouloir immoler le jeune homme dans le seul objectif de nuire la famille présidentielle.
Démagogie! Voyons quelques exemples:
1- Bill Clinton a été accusé d'avoir des ébats sexuels avec un stagiaire dans le bureau Ovale de la Maison Blanche. L'affaire a suivi son cours suivant les lois et les procédures américaines. Finalement, Clinton a été blanchi. Aujourd'hui, l'Amérique nous le présente comme modèle; les Nations Unies l'utilise comme leader du développement en Haiti, et nous autres haïtiens le prenons comme le Saint-Sauveur. Jamais, on a entendu une remarque questionnant le niveau moral de Bill Clinton. Une accusation, une procédure judiciaire suivi d'une décision de justice.
Pourquoi, en Haiti on nous refuse ce modèle de gestion suivant l'esprit de l'Etat de droit démocratique?
2- L'économiste Leslie Péan est accusé dans la presse étrangère de détournement de fonds de la Banque Mondiale. Il est notre bien-aimé frère de l'opposition critique qui fait un travail extra-ordinaire sur l'Economie politique de la CORRUPTION en Haiti. Il est bien apprécié parce qu'il n'est pas du pouvoir Martelly-Lamothe. Si demain, il accepte de travailler pour le pouvoir en place, les accusations sans suite des étrangers deviendront des jugements. Pierre Espérance, Juge suprême d'Haïti, supporté par ses amis de la Presse, exigera que le Chef de l'Etat l'écarte de son staff. Ce n'est pas normal. C'est de la démagogie!
3- Des organisations de Droits humains par la voix de Pierre Espérance, demandent au Chef de l'Etat ne pas toucher la Garde Présidentielle, une institution de la République; des agents de cette Garde Présidentielle (USGPN) se comporte mal au Cap-Haitien avec des journalistes; Ces mêmes organisations accusent le Président de la République Michel Martelly de persécution contre la presse. Alors, comment accuser quelqu'un à qui vous aviez demandé de ne pas s'ingérer dans le fonctionnement d'une institution? Stupidité! Il est rapporté que meme des proches du Président Martelly, sont souvent pris à partie par des policiers de l'USGPN.
Nous autres à RESEAU CITADELLE nous abordons les dossiers sans démagogie. De plus, nous avons le courage de dénoncer les démagogies et les démagogues. Membre de la Presse, nous avons le courage de critiquer le secteur dans lequel nous évoluons. Nous refusons toute logique d'"idée reçues".
Par exemple:
Dans le dossier des poursuites contre Jean-claude Duvalier, nous respectons le droit et la volonté des victimes à trouver justice. Car, seule une victime peut ressentir la douleur des tortures et humiliations subies par son bourreau. Mais, soyons sérieux!
Un tribunal qui convoque Jean-Claude Duvalier le 7 février 2013, est un Tribunal politisé. Tout le monde connait le sens politique de cette date. La Cour d'Appel de Port-au-Prince a démontré clairement qu'elle est anti-Duvalier. Alors, une Cour anti-Duvalier peut-il entendre Duvalier avec impartialité???? La réponse est non!
De plus, ceux qui veulent juger, à tout prix, Jean-Claude Duvalier aujourd'hui, n'ont-ils pas organisé ou encouragé les massacres contre des duvalieristes, après 1986? Avaient-ils donné l'exemple du respect du droit à la vie des partisans de Duvalier? Adolescent, j'ai vu de mes yeux des scènes de lynchage de plusieurs dizaines de personnes accusées d'être Tonton macoute. Elles n'ont pas été jugées. Leur bien et leur famille ont connu le feu et la mort. Mais, c'est une vérité. Il faut avoir le courage de le dire. Ces miliciens n'avaient pas eu la chance d'être emprisonné dans une prison, même pas à Fort-Dimanche. Ils étaient tous massacrés systématiquement par décision de Etat-Major de la gauche. En 1990, on a finalement vu les commanditaires. Ces obsédés de la dialectique de la violence, ces fous du Parti unique de type OPL (Organisation Politique Lavalas) et de la dictature du prolétariat qui manipulaient les masses à volonté. En rédigeant ces lignes, nous entendons Pierre Espérance appeler le peuple à trancher dans le procès de Duvalier. Une réflexe de Justice expéditive, une déclaration anti-démocratique.
La MINUSTAH peut toujours sortir des notes appelant au jugement de Jean-Claude Duvalier. Toute situation de tension en Haiti fait l'affaire des missionnaires de l'ONU engagés dans la stabilisation du pays. Maintenir un climat de confrontation et de tension ne fera que renforcer la justification du maintient de la MINUSTAH en Haiti.
Si les organisations des Droits humains (haïtiennes ou étrangères) de la Communauté internationale raisonnent dans le même sens que l'ONU, c'est parce qu'elles recherchent la même finalité : Maintenir Haiti dans une situation de tension et de crise capable de justifier la tutelle internationale. Juger Aristide, Duvalier, Préval et tutti quanti n'apportera qu'un climat de tension.
Il faut bien voir la démagogie autour de la question: La MINUSTAH qui appelle à juger Duvalier est composée de tortionnaires Chinois, de Jordaniens, pakistanais, et d'autres pays répressifs d'Afrique. Celui qui nous a envoyé la notre de la MINUSTAH est un cousin africain originaire d'un Etat ou le journaliste ose difficilement critiquer le pouvoir en place. C'est vraiment une stupidité! Cuba finance et supporte la MINUSTAH, alors que dans la République Révolutionnaire de Fidèle Castro - le Lider Maximo adoré par ceux de la gauche démagogique qui réclament le jugement de Duvalier - la liberté d'expression n'existe pas. De plus, de quel droit la Communauté internationale, Amnesty International, peut-elle applaudir la réconciliation au Rwanda et l'interdire en Haiti?
Je suis de ceux qui souhaitent le jugement du président Jean-Bertrand Arisitide. Mais, je peux comprendre que l'esprit de vengeance ne doit pas primer sur la réalité actuelle du pays qui cherchent à relancer son économie. Si la gauche haïtienne au pouvoir durant 25 ans n'a pas renforcé l'arsenal juridico-légal contre les personnes comme Duvalier, ce n'est pas la faute du Président Martelly. Car, en 25 ans, ils n'ont fait que reproduire l'arbitraire qu'ils avaient dénoncé; une sorte de reniement de soi. Doit-on admettre un jugement politique??? Ce n'est pas acceptable dans une démocratie. Il faut respecter les règles du jeu démocratique. Toussaint Louverture l'aurait dit à Moise.
Soyons sérieux! Les observateurs étrangers finiront par nous prendre pour des idiots avec des chromosomes en plus et/ou en moins.
Revenons aux organisations de Droits humains en Haiti ; tout est question de financement. Il faut faire du bruit, abonder dans le même sens que les bailleurs de fonds, pour pouvoir continuer à se balader dans le pays comme des touristes au nom des Droits humains. Mais en réalité, le nombre de personnes détenues sans jugement ne diminue pas; on continue de fouetter les enfants dans les écoles; les victimes d'abus sexuels n'ont pas d'encadrement… A l'actif de Pierre Espérance, il invite la population à se mobiliser contre Duvalier. Une invitation à régler le problème dans la rue. Et, ce 22 février 2013, la population capoise a eu droit à un mouvement de 3 dizaines de Lavalassiens les menaçant de venger leur défaite le 22 février 2004. Une situation qui risque d'affecter les idées de paix pour la relance de l'économie. Car, quand on voit ce petit groupe d'agresseurs, anciens civiles armés d'Aristide, qui terrorisaient la ville du Cap-Haïtien en annonçant qu'ils allaient incendier la ville du Cap-Haitien et de massacrer les opposants après le carnaval de 2004, citer les noms de citoyens paisibles tout en menaçant de régler leur compte, on ne peut que penser à préparer la guerre.
Le gouvernement haïtien doit faire preuve de courage pour traiter les dossier sans démagogie suivant les intérêts du moment qu'est la relance de l'économie nationale. Aussi, ne faut-il pas minimiser la motivation du Canada à paralyser le développement du pays avec des déclarations continues visant dégrader l'image du pays. On dirait que dans le monde entier, tout diplomate canadien, à quelque niveau qu'il se trouve, est motivé par cet objectif national de maintenir Haiti dans le rouge pour finalement en faire un protectorat canadien. Le Président Martelly doit s'inspirer du Leadership Rwandais de Paul Kagame pour réconcilier le pays et adopter des dispositions allant dans le sens de la relance de l'économie nationale.
Quand aux démagogues haïtiens, nous les prenons en charge. Nous continuerons à dénoncer leurs stupidités et leurs niaiseries.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti