Par Julie Dérillien
J'ai suivi avec attention cette séance d'interpellation de trois ministres du gouvernement qui ont quand même eu des difficultés à s'exprimer convenablement dans cet environnement de haine personnelle et d'irrespect qui leur a été réservé au Sénat de la République ce mardi.
J'avoue en tant qu'étudiante, que cela m'a un peu renversée. Je suis renversée d'abord par le côté mesquin et démagogue de l'accusateur Anick Joseph, utilisant maladroitement l'analogie Fè Wana mache pour corroborer son cinéma, mais aussi et surtout par la trivialité ambiante qui se dégageait dans la salle. Même l'effort d'apporter une petite dignité aux habitants de Jalousie (où j'habite d'ailleurs) a été utilisé pour décourager le pouvoir en place. Comme si l'expression populaire n'a plus d'importance aux yeux de ces politiciens dinosauriens. Il suffit de faire un coup de pied ici pour voir combien les habitants sont heureux que leur environnement et leur sûreté aient pu enfin interpeller un gouvernement. Ils ont eu l'aplomb de parler de « pentire mizè malere » quand ils sont les acteurs de la mise en place de cette misère qu'ils veulent permanente. Je vous dis, Honorables sénateurs, que le projet de réhabilitation de ce quartier est mieux qu'une couche de peinture et ça a été conçu avec notre aval, selon nos besoins. Et ici, nous ne sommes pas tous perdus ; car il s'agit plutôt d'un résultat malheureux de l'anarchie urbaine provoquée par l'insouciance de ceux qui nous ont dirigés pendant les 25 dernières années. Il aura fallu l'arrivée du gouvernement Lamothe pour qu'enfin on nous ajoute dans les plans et nous sécuriser. S'il vous plaît, arrêtez de les décourager!
Voulant à tout prix mettre des bâtons dans les roues du président Michel Joseph Martelly et son équipe dynamique, certains membres de l'opposition haïtienne refusent de chômer et usent de tous les moyens possibles et imaginables pour ralentir l'élan du gouvernement. Mais chaque semaine de persécution et chaque stratégie de déstabilisation se résument à de cuisantes défaites, comme ce mardi. On dirait les dieux tutélaires de la nation s'agitent pour qu'enfin Haïti ait une chance de décoller. Tantôt des manifestations clairsemées, tantôt des grèves de feu de pailles, tantôt des rumeurs et des complots ridicules. Ils sont devenus les opposants du pays, les opposants à la stabilité, les agents de son sous-développement.
Depuis quelques mois, ils ne rêvaient qu'à chambarder le gouvernement et ont usé du droit constitutionnel du Sénat pour interpeller trois ministres parmi ceux-là qui travaillent le plus à redorer le blason du pays à l'étranger, à mettre en place un Etat de droit et à renforcer les collectivités territoriales en fonction de la feuille de route du gouvernement. Ces trois ministres ont subi les assauts répétés de sénateurs amers, voire aigris, transformés en accusateurs pour détourner l'attention sur les bienfaits continus du pouvoir en faveur de la population. C'est attristant.
Après environ huit heures de débat, le Sénat a lui-même décidé de laisser ces ministres à leur poste afin qu'ils puissent continuer à travailler sainement en faveur du développement du pays. Ce développement enclenché qui ne saurait subir les caprices de politiciens en mal de diriger. Ainsi, ceux de l'opposition rétrograde qui se frottaient les mains espérant l'effet dominos pour chavirer le gouvernement et stopper l'élan du peuple haïtien ont eu une désagréable surprise après la prise de conscience de dernières minutes de ceux-là mêmes sur lesquels ils comptaient pour détourner le train du développement.
Depuis leur arrivée au pouvoir en mai 2011, les membres de l'équipe Martelly font face à toute sorte de provocations et d'intrigues ; mais ils ont pu garder la tête haute et continuer à atterrir. Le peuple a aujourd'hui de la maturité et refuse de se laisser embarquer par ces agents du « wete pye w banm mete pa m » qui ont bloqué le pays pendant près de trente ans. Aujourd'hui encore ils utilisent tous les moyens, jusqu'à solliciter l'aide de l''étranger (Rencontre avec l 'ACP) en vue de boycotter l'effort de développement engagé par l'administration Martelly-Lamothe.
Grâce au développement des technologies de l'information, le peuple est au courant de tout ce qui se fait en vue d'améliorer ses conditions de précarité qui ont déjà trop duré. Il n'entend pas jouer le jeu des rétrogrades. Nous sommes fatigués de cette instabilité chronique. Certains sénateurs commencent aussi à comprendre la nécessité de s'arranger du côté du peuple. C'est la leçon même du vote de confiance accordé à ces trois serviteurs de la nation ce mardi.
Une séance qui a pris l'allure d'une discussion triviale où l'on cherche à troubler les interpellés afin de confondre leurs explications et crier à la gabegie; comme s'il ne s'agissait pas d'une affaire d'Etat. Des questions avancées avec des suggestions de réponse sans même donner la chance aux invités de pouvoir répondre convenablement. Des motions à peine nécessaires pour créer plus de confusions et sauter à de hâtives conclusions ont avili ceux qui s'adonnent à cette pratique vide de civilité, indigne d'un Sénat du XXIe siècle.
En tant que citoyenne suivant de près la situation désespérée de cette opposition, je demande au gouvernement de garder la confiance et de continuer à travailler pour nous, car la population comprend le jeu mesquin de cette classe politique, avide de pouvoir et qui s'est érigée, depuis la fin de la dictature, en ennemie d'Haïti et de son développement.
Julie Dérillien, Etudiante en Architecture
Pétion-Ville, 6 novembre 2013
Le Nouvelliste | Publié le : 08 novembre 2013
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