L'idée de justice est incompatible à la culture de l'OMERTA et du SACRIFICE qui veut qu'on immole une brebis (innocente) pour laver les pêchés des autres.
Depuis environ 3 mois, la Congrégation Sainte-Croix, propriétaire de l'Ecole Régina Assumpta au Cap-Haitien, est secouée par un scandale financier. On n'a pas pu retracer plus de 10 millions de gourdes. Les comptes de l'établissement scolaire à la SOGEBANK sont en ROUGE. Des chèques émis retournés. Cette prestigieuse école congréganiste se retrouve dans une situation si critique qu'elle n'arrive pas à payer son personnel. Elle serait au bord de la faillite.
Dans la ligne de mire des Soeurs Responsables de la Congrégation se trouvent deux (2) personnes: La Comptable en chef, Rose-Marie Olga Jasmin Régis et la caissière Marie-Josée Bélizaire Lamy. Ces jeunes dames sont ainsi emprisonnées depuis le 12 avril 2013, à la prison civile de la ville. La Congrégation Sainte-Croix au Cap-Haitien, représentée par Me Philomé FENELON, porte plainte. Le dossier a été transféré au Cabinet d'instruction. L'enquête est menée par le juge d'instruction Heidi Fortuné, connu pour sa rectitude, son caractère incorruptible et surtout sa compétence.
Dans cette affaire, les Soeurs de Sainte-Croix sont catégoriques. 1- Elles entendent récupérer les fonds disparus. 2- Les deux (2) personnes emprisonnées doivent payer pour "leurs actes" de détournement de fonds. Une position normale qui mérite d'être supportée, si l'on considère les pratiques de corruption et de gabegie qui dominent le secteur religieux dans le monde et particulièrement en Haiti. Car, si l'on accuse continuellement l'Etat de corruption, les pratiques dans le secteur des ONGs (Organisations Non Gouvernementales) ne sont pas différentes. Les mérites de ce secteur, il sait comment cacher ses pêchés. En ce qui concerne l'Eglise, elle utilise sa tradition d'OMERTA et de BOUC EMISSAIRE pour sauver la face.
L'objectif de ce texte est de démontrer que la responsabilité de la réalité actuelle de faillite du Collège Régina Assumpta va au-delà des deux personnes emprisonnées. Pour des raisons non encore élucidées, les Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix qui dirigent l'Ecole Regina Assumpta ne voulaient pas entendre la vérité. Leur position actuelle de fermeté à l'encontre de Madame Olga J. Régis et de Marie-Josée B. Lamy n'est que de la poudre aux yeux, visant à cacher leurs obligations de Direction, de Surveillance, de supervision et de Contrôle.
Une main invisible, ayant accès au bureau administratif, volait l'argent des recettes de l'Ecole:
Entre 2001 et 2002, la Soeur Codio Inomine est relevée de ses fonctions de responsable des établissements Régina Assumpta. Elle a été remplacée par la Soeur Yanick SIFRADIN. Soeur Yanick a ainsi rejoint le staff dirigeant du Collège Régina Assumpta avec comme Comptable en Chef, responsable des audits, Olga J. Régis et comme caissière, Marie Josée B. LAMY. Cette dernière a intégré le personnel de l'Ecole en 1996, longtemps après Olga Jasmin, grâce à la Soeur Inomine Codio, suite au départ de Marie-Lourde (nous ignorons son nom de famille) pour les Etats-Unis d'Amérique. Madame Mairie Lourde avait décidé d'immigrer vers les Etats-Unis dans des conditions pas trop faciles. Pour combler le vide laissé par son départ, Soeur Inomine avait décidé de faire appel à une jeune fille, ancienne élève du Collège. Aussi, lui a t-elle accordé une bourse d'étude à la faculté des Sciences Administratives de l'Université Catholique de la Ville.
Selon les informations, caissière, Madame Marie-Lourde avait eu parfois quelques difficultés pour balancer sa caisse.
Mystérieusement, les recettes manquaient quelques gourdes. Une réalité que connait tout caissier. Quant à Marie-Josée, elle a connu cette situation pour la première fois, en 2002. Elle n'a pas pu retrouver 100,000 gourdes. Elle avait pourtant contrôlé l'argent et déposé le montant total des recettes dans un buffet fermé à clé, le buffet lui aussi installé dans une chambre sécurisée. En 2003, elle a vécu, une deuxième fois, la même situation. Cette fois ci, un montant de 50,000 gourdes, avait mystérieusement disparu. Une suite de pertes d'argent, dans une chambre fermée à clé, au sein d'une institution où l'OMERTA règne, finit par mettre la jeune Marie-Josée dos au mur. Dans une logique stoiciste, elle décide de subir les conséquences en versant le montant de sa paie pour rembourser les fonds mystérieusement disparus. Ainsi, elle a passé quatre (4) années sans toucher un sou. Toute sa famille l'aidait à lever le défit : Sa mère Marie-Gislaine Calixte, son mari… Marie-Josée B. LAMY a vécu une situation difficile. Sa famille en est sortie appauvrie. Un vrai calvaire!
Pourtant, Madame LAMY ne fut pas la seule à vivre cette expérience à ce poste de travail. Au début, nous avions parlé de Madame Marie-Lourde. Il y a aussi Carole Sémexan, une dame qui avait assuré l'intérimat en absence de Maire-Josée, qui elle aussi avait connu le même sort. Trois mille (3000) gourdes avaient disparu. Devant le refus de Madame Sémexan de rembourser la somme manquante, la Soeur Responsable Yanick SIFRADIN, avait consenti de combler le vide avec son argent personnel. Une décision sage pour éviter un scandale. Alta Dimanche, une dame qui parfois collectait les recettes de l'Ecole, se plaignait parfois d'avoir perdu de l'argent. Des fonds contrôlés, déposés dans un tiroir fermé à clé étaient retrouvés manquants. Des pertes continues qui constituaient une hémorragie financière affaiblissant la réalité économique de l'institution congréganiste…. Qui volait l'argent des recettes???
La Comptable en Chef Rose-Marie Olga Jasmin Régis :
De son poste de Comptable en Chef, Madame Olga J. Régis contrôlait toutes les ressources de Régina Assumpta. Elle supervisait toutes les recettes et dépenses de l'Ecole, assurait avec des missionnaires canadiennes l'audit des Etablissements Régina Assumpta au Cap-Haitien. Elle était la personne de confiance des Soeurs Sainte-Croix de Régina Assumpta, l'amie personnelle de l'actuelle Soeur Responsable Yanick Sifradin, son ancienne condisciple de classe. On rapporte que Olga, elle aussi, avait cheminé, un moment, comme Soeur de l'Eglise Catholique. Pourtant, au début de l'année 2013, quand les difficultés financières de Régina Assumpta commençaient à paraitre visibles, madame Olga Régis se disait surprise. Elle n'était au courant de rien. "Comment, l'école a pu se retrouver dans de telle situation?" répétait-elle devant des Soeurs de la Congrégation qui elles aussi affichaient leur étonnement.
Selon nos sources, Madame Olga Régis admet le fait d'avoir eu l'habitude de recevoir de la caissière Marie-Josée B. Lamy de fortes sommes d'argent, en espèce, pour les besoins de la Congrégation Saint-Croix. On ignore si, finalement, elle a révélé les noms des Soeurs de la Congrégation qui lui réclamaient ces montants, en espèce, pour les besoins de leur mission. On ne sait pas non plus si madame Régis cache des secrets dans le but de protéger de hautes personnalités de la Congrégation. Recevait-elle vraiment ces fonds pour les besoins de la Congrégation? Toujours, cette culture d'OMERTA au sein des entités de l'Eglise catholique qui empêche de percer la vérité.
Toutefois, à l'Ecole de Droit, nous avons appris qu'un aveu ne constitue pas toujours la vérité. Il peut être un moyen de protéger une association de malfaiteurs. Le travail de l'enquêteur est d'aller au-delà de cet écran de fumée, pour trouver la vérité.
La clameur publique fait état de biens accumulés par Madame Olga J. Régis au profit de Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix. Des biens qui auraient été achetés aux noms de parents proches de religieuses. Des responsables de la SOGEBANK auraient aidé la Comptable en Chef à cacher la vérité en falsifiant l'état des comptes de Régina Assumpta. Alain Charles est l'un des responsables de la SOGEBANK qui aurait utilisé des dépôts de trafiquants de drogue pour simuler des états de comptes contraires à la réalité comptable de Régina Assumpta. Le scandale serait arrivé à cause de l'emprisonnement de monsieur Charles à Port-au-prince, faute de son implication dans un réseau d'émission de faux chèques au nom du gouvernement Fédéral des Etats-Unis d'Amérique.
Le niveau de vie des personnes emprisonnées:
Le silence de madame Marie-Josée B. Lamy face aux multitudes pertes de fonds des recettes et le refus de madame Olga J. Régis de donner les noms des Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix qui lui réclamaient de fortes sommes en espèce, nous contraignent d'analyser leur niveau de vie et leur situation économique.
Selon, les membres des familles BELIZAIRE et LAMY, Marie-Josée mène une vie difficile depuis plusieurs années. Sans revenu, elle n'arrive pas à couvrir les frais les plus élémentaires de sa vie quotidienne. Elle réside avec son mari et ses deux enfants, chez sa mère, dans une ancienne maison rénovée et aménagée grâce à un prêt de l'ONA. Depuis son mariage, son mari a tenté toute une série d'activités pour assurer une vie modeste mais honnête. Un commerce de charbon de bois, un prêt au MICRO CREDIT NATIONAL pour l'achat de taxis, un petit emploi au COMPUCAS (rue 19 C-D) comme informaticien "designer", exportation de boissons gazeuses et de produits agricoles vers les Iles Turck and Caicos, un séjour dans les Iles anglaises de la Caraibe pour se faire un revenu…
De plus, pour l'aider à se défaire du piège de Régina Assumpta, tous les membres de la famille de Marie-Josée LAMY l'aide à contribuer pour payer les fonds mystérieusement disparus. La plus importante activité économique qu'a connue son mari, soit un commerce d'huile de cuisine lancé avec un stock de 25 récipients (Drum) de 55 gallons, grâce à des prêts de 175 mille gourdes reçues de MICRO CREDIT NATIONAL, 100 mille gourdes de SOGESOL, 50,000 mille gourdes de sa soeur Danise, a été engloutie par cette réalité au Régina Assumpta donc fermée. Solidarité familiale oblige, on a liquidé le commerce pour aider Marie-Josée à rembourser les mystérieuses pertes de fonds de recettes au sein de Régina Assumpta. Ce commerce d'huile de cuisine laisse encore des dettes envers HUHSA et LAKAY DISTRIBUTION.
N'ayant pas d'information sur la situation économique de Madame Olga J. Régis, on n'a qu'à attendre l'enquête du juge instructeur. Toutefois, les informations font état d'une réalité différente de celle de Marie-Josée B. Lamy. Les festivités entourant la première Communion du fils Cadet de la famille Régis, marquent encore l'esprit de certains invités qui les qualifient d'extravagantes. Toutes les Soeurs de Régina Assumpta étaient présentes en la circonstance. Aussi, rapporte-t-on que le mari de Madame Olga J. Régis était impliqué dans un scandale financier à la Caritas. Tout reste à prouver.
La faute grave des Soeurs Sainte-Croix de Régina Assumpta qui les place sur le banc des accusés :
En 2007, les Soeurs Sainte-Croix décidèrent d'embaucher Jean Fritz Guerrier, un jeune diplômé revenu des Etats-Unis avec une maitrise en Sciences Administratives, comme administrateur des Etablissements Régina Assumpta. Après plusieurs mois d'observation et d'analyse, de son poste de superviseur des opérations financières et administratives, monsieur Guerrier fit la déclaration suivante, en public, selon ce qu'a rapporté des cadres témoins en ce jour là : LES COMPTES DE L'ECOLE SONT EN ROUGE. Au lieu de chercher à comprendre l'observation du Maitre Administrateur, les responsables de l'Ecole Régina Assumpta trouvaient ses remarques scandaleuses et inacceptables. Les Soeurs Responsables de l'Ecole ont vite apporté leur support à Madame Olga J. Régis qui prenait les remarques de monsieur Guerrier pour une attaque personnelle, une accusation, vu qu'elle venait juste de faire l'audit de l'établissement. On exigea à Jean-Fritz Guerrier de présenter des excuses. Un cadre supérieur du Collège, interrogé sur cet incident, affirme avoir vu la note d'excuse de Jean-Fritz Guerrier au tableau d'affichage, à l'entrée de l'établissement. Face au refus répété de Madame Olga J. Régis de coopérer avec l'administrateur Jean-Fritz Guerrier et de lui soumettre les rapports comptables, ce dernier décida de démissionner en signalant que dans quatre (4) ans, on verra les conséquences. Aujourd'hui, comme l'avait prédit Guerrier, le Collège Régina Assumpta du Cap-Haitien est au fond du gouffre, avec un scandale financier sans précédant.
Aussi, rapporte t-on qu'en 2009, le Révérend Père Donald Chéry, lors d'un stage à l'administration du Collège Régina Assumpta du Cap-Haitien, avait fait les mêmes remarques et recommandé de revoir le système comptable.
De plus, selon les témoignages d'un cadre supérieur de l'école, la Soeur Canadienne Claire Lanthier, comptable agrégée, membre de l'Ordre des Comptables Agréés du Canada, principale auditeure des Etablissements Régina Assumpta au Cap-Haitien, avait signalé un problème avec la comptabilité. Larmes aux yeux, Madame Olga J. Régis prenait la remarque comme aune accusation. Comme toujours, elle a reçu le support des Soeurs dirigeantes de l'Ecole. Finalement, Soeur Claire, de retour au Canada, envoya une note d'excuse à madame Régis, avec la mention "peut-être mes constats étaient le résultat d'une erreur personnelle."
Conclusion :
Comme tous les parents et amis de Marie-Josée B. Lamy, on pourrait en conclure qu'elle a eu tort de ne pas activer la sonnette d'alarme sur la réalité au Régina Assumpta. Mais, l'expérience de Jean-Fritz Guerrier, de Soeur Claire Lanthier et de Père Donald Chéry lui donne raison. Les Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix ne voulaient pas entendre la vérité. Ayant fréquenté ce milieu dès son enfance, elle savait que révéler les faits n'allait rien changer, mais plutôt lui attirer des ennuis.
Comme toujours, RéseauCitadelle se place du coté des faibles, de la vérité et de la justice. C'est injuste que la Congrégation Sainte-Croix, responsable des Etablissements Scolaires Régina Assumpta cherche à utiliser des boucs émissaires pour cacher ses responsabilités, proches de la complicité, dans cette affaire. La famille LAMY se dit attendre que l'enquête s'étend au niveau de vie et à la réalité économique des personnes accusées et emprisonnées. Des questions sur les vraies raisons qui ont poussé les Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix à rejeter les remarques de Jean-Fitz Guerrier, de Soeur Claire Lanthier et de Père Donald Chéry d'un revers de main, doivent être élucidées. S'agissait-il de naïveté, de négligence ou de complicité? Sans une réponse à ces questions, les Soeurs de la Congrégation Sainte-Croix qui dirigent les établissements Régina Assumpta du Cap-Haitien perdent toute légitimité pour se présenter comme victimes intransigeantes qui réclament justice et réparation.
L'idée de justice est incompatible à la culture de SACRIFICE et de l'OMERTA qui veut qu'on immole une brebis (innocente) pour laver les pêchés des autres.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti.
3 juin 2013