EXTRAIT.--
En 1990, Haïti a connu un plébiscite. Car, on n'avait même pas fini de compter les bulletins quand des agitateurs de la gauche haïtienne avaient proclamé Jean-Bertrand Aristide Président avec l'aide de la France, spécifiquement Radio France Internationale (RFI). Nous étions trop jeunes pour saisir le danger que cette pratique allait représenter pour la culture électorale et le processus démocratique en Haïti.
Année 1995, après le retour de Jean-Bertrand Aristide, nous avons assisté à des élections officielles, cautionnées par les États-Unis. Nous gardons en mémoire la lutte du Professeur Hubert Deroncerey pour faire accepter son parti au processus électoral. Malheureusement, c'était des élections officielles non-transparentes en faveur des membres de la gauche haïtienne réunis autour d'une Table "Bo Tab La". Le slogan d'alors était " L'UNITE DANS LA DIVERSITE" ; ce qui signifiait un semblant de pluralité politique avec des partis de même tendance lavalas comme: OPL (Organisation Politique Lavalas) ci-après (Organisation du Peuple en Lutte) , PLB (Pati Louvri Barye), MOP, etc. On se souvient encore de cette déclaration ironique du Professeur Gérard Pierre-Charles - que nous admirons pour son courage de corriger ses erreurs pro-Aristidiennes - sur les ondes des médias de la capitale haïtienne. Pour répondre au Prof. Hubert Deroncerey qui contestait la légitimité des élections de 1995, il avait déclaré " Ce sont des groupuscules insignifiants, incapables de réunir cinq (5) personnes sous un arbre". A ce moment, le parti du Professeur Pierre-Charles, l'OPL se taillait la part du lion. C'était une question de partage des postes politiques par une mise en scène électorale. On parlait d'un projet politique visant à répliquer l'exploit du PRI, ce Parti Mexicain qui a fait main basse sur le pouvoir politique pendant 70 ans.
1997, Aristide a tenté de rendre à l'OPL la pareille, lors des élections législatives.
En Mai 2000, le Président Jean-Bertrand Aristide a réussi à détourner les élections au profit de son Parti Fanmi Lavalas. Ce n'est qu'à ce moment, l'OPL de Gérard Pierre-Charles est devenu démocratique sur le plan électoral, au point de rejoindre les autres partis, qui ne pouvaient pas réunir cinq (5) personnes sous un arbre, pour former la CONVERGENCE DEMOCRATIQUE.
2006, n'était-ce la décision de la Communauté internationale de partager les votes blancs, on pourrait dire que c'était les seules élections démocratiques d'Haïti depuis la chute de Jean-Claude Duvalier.
Juin 2009, Elections frauduleuses du Président René Préval dans le but de renforcer son contrôle sur le pouvoir d'Etat. Il en a profité pour introduire ses délinquants au Parlement. Pour calmer l'opposition, des partis comme Fusion, l'OPL, Artibonite en Action, ont reçu quelques miettes au parlement et au gouvernement. La démocratie haïtienne a eu droit à des arrangements électoraux.
2010-2011, tout le monde connait l'histoire. N'était-ce l'ingérence de la Communauté Internationale contre Préval, cette fois-ci, nous aurions en Haïti le parti INITE à tous les niveaux. Car, la machine électorale était montée dans le but de permettre à la Plate-forme INITE du Président Préval de tout rafler: le Parlement et la Présidence.
L'amendement de la Constitution haïtienne était manipulé en ce sens. Préval était tellement sûr de son coup, qu'il avait anticipé la mise sur pied du Conseil Electoral Permanent. En ce sens, on avait falsifié la proposition d'amendement en 2009 pour pouvoir écarter les délégués des assemblées départementales qui normalement devaient être sur la liste de 30 personnes parmi lesquelles le Chef de l'Etat aura à choisir neuf (9) Conseillers pour former le CEP permanent. Calculateur, Préval n'avait pas organisé les élections indirectes en 2007, car il savait pertinemment que trop de partis avaient des élus au niveau des collectivités. Il ne voulait pas de pluralité dans le CEP permanent. En conséquences, par un amendement frauduleux, il a simplifié la procédure de formation du CEP-permanent, avec l'espoir que l'INITE contrôlera le Pouvoir Législatif, le Pouvoir Exécutif, et, étant donné qu'il avait laissé la Cour de Cassation en lambeau, sans juges, son Fils Jude Célestin aurait à compléter la Cour suprême en consultation avec le Sénat que son Parti INITE contrôlerait aussi.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
http://reseaucitadelle.blogspot.com/2013/02/haiti-elections-democratiques-la-gauche.html