Le gouvernement mise sur l'expertise de « Harvard Medical School » pour mettre sur pied un réseau de pharmacies communautaires à travers le pays. Accompagné des ministres de la Santé publique et de l'Education, le chef du gouvernement, Laurent Lamothe, a rencontré jeudi le Dr Paul Farmer à Boston, avant de rencontrer le professeur Michel DeGraff au « MIT Sloan » pour les questions liées à l'éducation.
Son avion a atterri vers les 2 heures 30 du matin ce jeudi sur la piste de l'aéroport international de Boston dans le Massachusetts. Le Premier ministre haïtien est arrivé quelques heures plus tard après les autres membres de la délégation. Dès 8 heures, rendez-vous est pris au 641 Huntington Avenue. Dans les locaux de l'école médicale de Harvard pour parler santé, plus précisément de pharmacies communautaires, le PM est frais et dispos.
Très impliqué dans le domaine en Haïti avec son organisation « Zanmi Lasante », le Dr Paul Farmer, accompagné d'autres invités, scrute le problème de l'accès aux soins de santé, aux médicaments et discute de la stratégie à mettre en place pour implanter la notion de pharmacies communautaires mise sur la table par la ministre de la Santé publique et de la Population, le Dr Florence Duperval Guillaume. Chacun donne son point de vue sur la question, mais tout le monde rappelle qu'une bonne partie de la population n'a pas accès aux soins de santé ni aux médicaments.
« 134 sections communales ne sont dotées d'aucune pharmacie, s'est désolé le Premier ministre. La population est livrée à elle-même. En ce sens, le gouvernement, via le MSPP, va mettre sur pied un réseau de pharmacies communautaires à travers le pays. Nous venons de signer un protocole d'entente avec Harvard University qui nous aidera à la conception de ce réseau comme la meilleure stratégie, le réseau d'approvisionnement et de distribution.»
Dans le même bâtiment, le PM et son ministre de l'Education, Nesmy Manigat, se sont aussi entretenus pendant une quinzaine de minutes avec certaines personnalités du secteur de l'éducation. Pour Nesmy Manigat, l'objectif de sa présence est de rencontrer certains partenaires financiers. Il est question, dit-il, de mieux coordonner l'aide externe.
« Si le gouvernement veut continuer à donner des résultats dans ses projets, il doit rester en contact avec ses différents partenaires financiers, avance le ministre, rappelant que plus de la moitié du budget est financée par l'International, à travers des organisations ou des institutions. « C'est important d'aller à leur rencontre, leur expliquer notre philosophie, leur dire ce qui marche et ce qui ne marche pas. Et voir aussi comment mieux coordonner les différentes actions. Il est beaucoup plus important de planifier en amont. »
Avant de se rendre au MIT pour rencontrer le professeur Michel DeGraff et d'autres collègues qui l'attendaient, le Premier ministre – ne ratant jamais une seconde pour vanter les réalisations du pouvoir – s'est adressé aux organisations philanthropiques privées de « Haiti Fund ». « Nous sommes venus les motiver, leur dire de ne pas se décourager (…) », a souligné Laurent Lamothe, qui, dans sa campagne de séduction, a de nouveau appelé les gens à investir en Haïti.
Par ailleurs, au MIT (Institut de technologie de Massachusetts), le débat a porté sur l'éducation, notamment un meilleur apprentissage des enfants. Le discours n'a pas changé, les partenaires de MIT-Haïti entendent promouvoir l'éducation en langue créole dans les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques (STEM). Pour un meilleur apprentissage.
Selon le Premier ministre, coopérer avec ces différentes universités américaines est un bon signal. « C'est important de voir les meilleures des meilleures travailler pour nous, a lancé Laurent Lamothe, avant de reprendre l'avion jeudi soir. C'est une façon de les inclure dans le développement de notre pays », a-t-il dit.
Valéry Daudier
vdaudier@lenouvelliste.com