Le combat pour la justice en faveur des enfants haïtiens abusés sexuellement par des responsables d'ONGs permet d'identifier un comportement qui peut être qualifié d'apartheid et de discriminatoire.
En fait, le cas de M. Douglas Perlitz à Cap-Haitien ainsi que celui de M. Michael Geilenfeld à Delmas illustre un comportement d'apartheid des membres des Conseils d'Administration des ONGs « Haiti Fund » et « Hearts with Haiti » qui, malheureusement, aboutit au mépris de l'humain.
Au cours des décennies écoulées, ces ONGs, sous couvert de la philanthropie, collectent des fonds pour voler au secours des démunis alors qu'elles restent insensibles aux calamités des jeunes victimes de la violence sexuelle, acte perpétré par certains de leurs membres influents. Les dirigeants de ces ONGs sont restés solidaires des abuseurs sexuels de mineurs. Ils n'ont jamais estimé judicieux et/ou justifier de dénoncer, condamner, et d'arrêter les sévices sexuels infligés aux enfants victimes qu'ils devaient protéger. Ils préfèrent apprécier la forme des révélations sur la situation abominable ayant eue lieu au sein de leur institution que d'en apprécier le fond.
Stratégiquement, le directoire de ces deux ONGs s'évertue à briser la résistance des victimes en leur présentant comme des menteurs et des ingrats qui osent protester ou contester les abus dont ils faisaient l'objet.
Les supporteurs des présumés victimes qui réclament un traitement équitable du dossier selon une approche qui respecte le droit des dits victimes font l'objet permanent d'une campagne d'intimidation et de dénigrement visant à les discréditer.
On se souvient si bien de cette intervention de l'avocat de M. Perlitz, qui, à l'audience, scanda qu'Haïti est pays pauvre, souillé de bactéries, et que l'ignorance de son peuple entrave la maîtrise des connaissances et des principes d'hygiène de base. Il présenta les victimes comme prédisposées à l'acte sexuel et quelqu'un d'autre aurait perpétré les faits reprochés à M. Perlitz qui, en quelque sorte, s'est rabaissé d'avoir eu des rapports sexuels avec ces enfants démunis.
Ce 21 décembre 2010, la juge de siège de la Cour Fédérale de Connecticut eut à rappeler à l'homme de loi qu'il pouvait défendre son client sans insulter Haïti et les haïtiens. Plus d'un versa des larmes à entendre un étranger présenter Haïti comme une paria, espace pourri, dépourvue de vie, de dignité et de fierté.
Aujourd'hui voilà, dans cette nouvelle lutte qui nous oppose à l'ONG « Hearts with Haiti », nous nous demandons pourquoi est-il si difficile pour des responsables d'une ONG de rappeler l'un de leurs représentants accusé de pédophilie ? Pourquoi est-il si difficile pour une ONG de procéder à une révision interne pour aboutir à la vérité, de coopérer avec la justice, et de se racheter?
Pourquoi l'ONG « Hearts with Haiti » préfère-t-elle supporter un délinquant sexuel, auteur d'agressions sexuelles multiples sur des enfants placés sous sa garde ? Pourquoi cette ONG s'efforce-t-elle à imposer à la société haïtienne un missionnaire accusé de pédophilie alors qu'aux États-Unis l'accusé serait interdit des espaces fréquentés par des enfants ? Pourquoi depuis 30 ans les accusations ciblent toujours M. Geilenfeld?
En 1987, 1990, 1991, 1995, 1998, 1999, 2003 et en 2010, des jeunes haïtiens ont rompu leur silence pour dénoncer les abus sexuels, la traite et les crimes de pédophilie qui prévalaient à l'intérieur de l'orphelinat Saint-Joseph de Delmas 91. Toujours dans leur logique du mépris de l'humain ou des pauvres d'Haïti, l'ONG de la Caroline du Nord a scrupuleusement ignoré le cri des victimes et s'est évertué, par tous les moyens, à imposer la présence de l'accusé à la tête de l'orphelinat tout en exploitant et les enfants et leurs positions privilégiées pour corrompre d'avantage des éléments de l'administration publique et de la justice d'Haïti.
Ces responsables d'ONGs qui vantent, à cor et à cri, leur amour pour les démunis d'Haïti accepteraient-ils que leurs enfants fréquentent une école ou un club sportif dirigé par un accusé d'agressions sexuelles multiples, spécialement sur des enfants? Ces gens de «Hearts with Haiti» qui se plaignent de l'activisme de Cyrus Sibert et de Paul Kendrick au profit des victimes n'ont-ils pas dépensé près d'un demi-million de dollars pour fournir à l'accusé tout un dispositif de défense légale et d'autres conseillers pour soigner son image? Les victimes n'ont-elles pas droit à aucune forme de support ?
Quelle leçon veulent-ils faire passer en Haïti? Sont-ils en train de signaler que si l'un de leurs missionnaires est accusé d'abus sexuels sur des enfants pauvres, inconditionnellement, ce missionnaire sera protégé, défendu, supporté jusqu'à ce qu'il ait gain de cause ?
La réponse est qu'ils ont certainement considéré les enfants haïtiens comme des êtres inférieurs dépouillés d'humanité.
Peut-on accepter avec impuissance une telle situation de mépris des enfants d'Haïti ?
Des documents relatifs au fonctionnement de l'orphelinat Saint-Joseph de Delmas 91 révèlent qu'un prêtre du nom de John Duarte, codirigeant dudit orphelinat, a été arrêté puis condamné au Canada pour actes de pédophilie perpétrés en Haïti. D'autres étrangers ayant séjourné à cet orphelinat tel que M. Michael Brower et M. Philip Norris sont connus ou poursuivis pour abus sexuels sur des mineurs. Récemment, il a été révélé que l'Association pédophile NAMBLA (North American Boy and Man Love Association) entretenait de bonne relation avec l'orphelinat Saint-Joseph et collectait des fonds à son profit.
Comment faire comprendre aux responsables de l'ONG « Hearts with Haiti » que quelque chose cloche à Saint-Joseph et que le comportement responsable serait de rappeler leur représentant, M. Geilenfeld; et d'ordonner une enquête approfondie, rendre public les résultats de cette enquête, et enfin de collaborer avec la justice tout supportant les jeunes qui se disent victimes.
Puis qu'il est scientifiquement prouvé que les victimes de traite et d'agression sexuelle en portent les séquelles toute leur vie et que les pédophiles ont tendance à récidiver, un tel dossier reste une priorité constante qui ne saurait disparaître avec le temps. En ce sens, il faut accompagner les victimes et protéger les enfants, membres à part entière de la société.
L'arrestation de M. Geilenfeld survenue le 5 septembre dernier est un signal positif envoyé par l'Etat haïtien à l'endroit de ces ONGs qui veulent imposer au peuple haïtien l'inacceptable. A ces gens qui considèrent les enfants haïtiens comme des objets et esclaves sexuels dépouillés d'humanité, l'Etat haïtien vient de montrer qu'il peut fixer les règles du jeu. Les ministères de la Planification et de l'Intérieur doivent évaluer le niveau de responsabilité de ces ONGs avant de renouveler leur autorisation de fonctionnement. Les responsables d'ONGs utilisant l'humanitaire comme cheval de Troie et n'ayant aucun respect pour notre peuple doivent être reconduits à la frontière.
L'aide humanitaire ne peut pas se faire dans une ambiance semblable à l'esclavage et au mépris des bénéficiaires. Même pauvres, les enfants d'Haïti méritent d'être traités comme des enfants dotés de droits inhérents et de dignité humaine sans préjuger ni décimation de couleur ni de race.
Nous saluons le courage du gouvernement en place et, plus spécifiquement la justice haïtienne qui, par une action décisive, vient de prouver qu'Haïti peut se relever et exiger des explications à quiconque.
Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haïti
19 septembre 2014
@reseaucitadelle
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LISEZ: CINQ (5) VICTIMES DE L'ORPHELINAT SAINT-JOSEPH DE DELMAS 91 SAISISSENT LE CABINET D'INSTRUCTION DE LA JUSTICE HAITIENNE.-