Des rumeurs annoncent déjà le verdict de la Commission Présidentielle, appelée à faire la synthèse des consultations du Président Martelly en vue de sortir Haïti d'une crise politique dite pré-électorale.
Les Conseillers seraient sur le point d'adopter deux (2) recommandations qui viseraient à réaliser une table rase consistant à renvoyer le Parlement haïtien et le Premier ministre Laurent Lamothe suivi de la formation d'un conseil électoral de consensus capable d'organiser les élections.
Si vraiment, cette Commission adopte ces décisions, le départ du Chef de l'Etat sera un corollaire inévitable.
1- La presse internationale et plusieurs secteurs au niveau national – dont l'opposition radicale qui, déjà, ne reconnait pas la Commission Présidentielle - accuseraient le Chef de l'Etat de réaliser sa volonté d'instaurer une dictature en Haïti, grâce à la bénédiction d'une Commission « Présidentielle » créée à cet effet. Un Président, sans Parlement et sans un Premier ministre légitime i.e. émanant d'une majorité parlementaire - dans une République constitutionnelle, c'est le règne absolu de la Présidence. Une situation idéale pour les partisans du pouvoir avides de privilèges qui n'arrivent pas à anticiper les conséquences qui pourraient en résulter.
Les antécédents du Président François Duvalier qui s'était toujours appuyé sur des forums pour mettre en place sa dictature, justifieraient les critiquent:
A- Le Plein pouvoir qu'il a bénéficié de Sénateurs pour dissoudre le parlement et créer une Assemblée nationale monocamérale totalement dévouée à sa cause ;
B- Référendum tous azimuts pour se proclamer Président à vie ;
C- Réforme constitutionnelle pour proclamer Jean-Claude Duvalier, son fils de 18 ans, Président à vie.
2- Ces antécédents historiques militent farouchement contre toute décision de renvoyer le premier ministre à la veille de la caducité du parlement. Ce qui risquerait de provoquer des protestations généralisées. Alors, l'opération impopulaire, connue sous le nom de Burkina Faso, trouverait sa justification. Comme Blaise Compaoré, le Président de la République serait accusé de vouloir instaurer une dictature en Haïti.
Comme au jeu d'échec, pour mater le Roi, il faut se débarrasser des pièces maîtresses. Sur le plan institutionnel, considérons que sur l'échiquier politique haïtien : les députés sont des soldats ; les présidents de commissions, des cavaliers ; les sénateurs, des fous ; le Premier Ministre, la Reine ; le Chef de l'Etat, le Roi. Se débarrasser de Sa Reine, de ses soldats, de ses cavaliers et de ses fous, c'est se considérer vaincu ; donc, c'est abandonner la partie.
Avec l'arrivée des crises économiques, liées à la baisse du prix du pétrole et aux difficultés économiques du Venezuela, l'un de nos principaux bailleurs de fonds à partir du programme PetroCaribe, une Primature qui sera obligée de compresser les dépenses et même d'abandonner certains programmes sociaux, n'est pas le paradis. Mais, pour la survie de ce projet de changement lancé par la candidature du chanteur Michel Martelly, Laurent Lamothe doit rester à son poste quitte à une nouvelle majorité parlementaire de le renvoyer après des élections qui ne doivent plus attendre.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
3 décembre 2014
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, But you can't fool all the people all the time."
(Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois,
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.