L'interview de Dr Turneb Delpé sur Radio Vision2000, ce vendredi 26 décembre 2014, renforce un point important dans l'analyse de la conjoncture haïtienne : La notion de légitimité !
Depuis le début de cette crise construite sur des médias haïtiens, des intervenants comme Moise Jean-Charles, André Michel, Newton Saint-Juste, Arnel Bélizaire et Turneb Delpé parlent comme les maitres d'Haïti. On dirait qu'Haïti est devenue une propriété privée et que les haïtiens sont les sujets de ces propriétaires qui décident de leur avenir en Maitres et Seigneurs. Ils font peu de cas de l'opinion publique et des intérêts des secteurs qui composent cette nation haïtienne.
A la faculté de droit, on établit la différence entre légitimité au sens strict (juridique) et légitimé au sens large (sociologique). La légitimité au sens strict fait référence à la loi, à la procédure juridicolégale et/ou institutionnelle, tandis qu'au sens large on voit adhésion, opinion favorable, support, estime.
Dans une démocratie, les élections constituent le mécanisme procédural constitutionnel adopté par référendum pour transformer les opinions favorables en légitimité légale habilitée à exercer le pouvoir et à décider de l'avenir de la nation.
Avec des leaders auto-proclamés comme André Michel, Moise Jean-Charles, Newton Saint-Juste, Turneb Delplé, Arnel Bélizaire, le jeu démocratique ne fonctionne plus.
Un comportement qu'on peut facilement comprendre si l'on analyse le parcours idéologique de ces hommes. Ce sont des gens formés ou influencés par l'école soviétique. Ils n'ont aucune autre référence que les notions apprises dans les manuels soviétiques qui prônaient le rejet de l'ETAT BOURGEOIS donc la non reconnaissance des institutions existantes dans une démocratie représentative; l'adoption du PARTI UNIQUE; le remplacement des électeurs d'une « démocratie représentative » par des militants du PARTI UNIQUE de la « démocratie directe communiste»; les élections à suffrage universel n'ont plus d'importance devant les décisions du PARTI UNIQUE; aucune considération pour l'économie nationale qui, selon eux, est une économie bourgeoise à détruire ; la justice n'est qu'un instrument de la bourgeoisie qu'il faut affaiblir à tout prix…- ce qui explique l'inondation du système judiciaire haïtien par des plaintes sans fondement, alors qu'ils dénoncent l'instrumentalisation de la justice contre eux. Pour ces anciens bolchevistes, la crise actuelle offre l'opportunité de bloquer le système bourgeois, le capital étranger qui arrive en Haïti; alors, ne comptez pas sur eux pour une solution de sortie de crise.
Ce vendredi 26 décembre 2014, à chaque fois que le journaliste Valéry Numa fait référence à l'incapacité de ces leaders et groupes politiques de se faire élire lors des élections, Turneb Delpé rappelle qu'il a reçu un mandat des militants du MOPOD qui l'ont choisi lors d'une élection tenue à l'intérieur du parti. On se souvient que sous la présidence d'Aristide, le parti Fanmi Lavalas avait plus d'importance qu'Haïti. On acceptait que tout soit détruit pour défendre les intérêts du parti. Selon, la justice haïtienne, Jean Dominique a perdu sa vie dans cette logique.
Là, se joue toute les velléités dictatoriales de ces apprentis révolutionnaires nostalgiques, incapables d'évoluer dans une démocratie représentative. Ils veulent tous nous imposer leur dictat en brandissant une organisation de militants qu'ils cherchent à placer au-dessus de la nation. Mais, cela ne marche pas comme ça, dans la démocratie adoptée par le peuple haïtien en mars 1987 !
De plus, tous ces extrémistes ont comme objectif de refonder la nation, reconstruire l'Etat. Un projet caché derrière l'idéale dessalinien. Car, ils comprennent bien qu'en ce 21e siècle, on ne saurait parler de révolution communiste de type bolchevique. Mais, le mot est là. Il est un peu atténué par le vocable PACIFIQUE. Ils veulent faire en Haïti une révolution pacifique. Une révolution à l'effigie de Vladimir Putin, ce grand révisionniste russe du 21e siècle, leader de tous les âmes nostalgiques dont on voit déjà les photos dans les manifestations en Haïti.
Sur le plan philosophique, ces hommes sont des «volontaristes ». Ce sont des utopistes qui pensent qu'il suffit que des leaders de bonne volonté acceptent de construire un beau projet pour Haïti et notre pays sortira du sous développement. Miracle attendu de la "Volonté Révolutionnaire".
Ce qui est faux !
Car, on a vu échoués, plein de projets construits par des gens de bonne volonté, sans atteindre les résultats escomptés. Le plus grand exemple du siècle passé est la faillite de l'URSS. Ces projets révolutionnaires n'ont effet servi qu'à justifier la dictature du parti unique et d'un petit groupe de militants privilégiés devenus riches au nom de la justice sociale. Moi, je fais confiance aux entreprises, à des initiatives privées, au marché réellement libre, à un mécanisme étatique de redistribution en faveur des plus faibles. Je me méfie des hommes de bonne volonté, des SAUVEURS ou PAPA BON COEUR. Car historiquement, les sauveurs finissent toujours par s'enrichir au nom du peuple et/ou par abuser les faibles. Donc, vu que l'approche VOLONTARISTE ne retrouvera pas l'adhésion de plus d'un, il sera difficile d'imposer ce point de vue sans exercer la violence. Ils sont bien obligés de terroriser la population et se livrant à des actes de violence et de sabotage après chaque manifestation.
Des leaders comme Turneb Delpé, Moise Jean-Charles, André Michel, Newton Saint-Juste et Arnel Bélizaire doivent répondre aux questions suivantes : Sont-ils des démocrates ? D'où, puisent-ils leur légitimité ? Avec quel mandat pensent-ils agir en voulant imposer à la nation leur approche inconstitutionnelle d'organiser un coup d'Etat et de chambarder l'Etat ? Là encore nous sommes devant une pratique connue chez les extrémistes de gauche qui ne voient le « changement » qu'à partir d'un Coup d'Etat. Pour eux dégager une majorité au sein d'une institution étatique c'est la vassaliser. Ils ont besoin d'être recyclés.
En fin d'interview au micro de Valéry Numa, Turneb Delpé explique la décision du MOPOD de renvoyer la manif prévue pour ce 26 décembre par le fait qu'il leur était impossible d'en informer le public à travers les médias, 25 décembre étant jour férié en Haïti. Conclusion, les médias haïtiens constituent l'élément déterminant du dispositif de ces extrémistes, ces apprentis révolutionnaires nostalgiques, qui prennent le pays en otage, au mépris de la Constitution et de la volonté de la population haïtienne.
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti
Cap-Haïtien, Haïti
26 décembre 2014
reseaucitadelle@yahoo.fr
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
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(Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois,
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