vendredi 6 mars 2015

6 mars 1996 , Marie Christine Jeune face à Aristide et ses chimères. (Texte de Patrick Désulmé)

"Devoir de mémoire pour nos victimes du devoir''

« Une grande Nation, dont le destin a souvent été tragique, n'a rien à craindre de la vérité » (ROBERT BADINLER; 1992)

On se souvient! Le 6 Mars 1996, au cours d'une rencontre entre  un ex-Président, des chefs de gangs (l'armée rouge) de Cité Soleil et certains policiers affectés au commissariat de cette commune, une jeune policière du nom de Marie Christine Jeune déclara : «La constitution m'interdit de serrer les mains d'un bandit armé. S'ils remettent leurs armes à la police je ferai la paix avec eux, Mr. le Président. » Cette déclaration, certains diraient naïve, d'autres courageuse, lui a couté la vie puisqu'elle fut, le lendemain, violée, torturée puis assassinée. Loin d'un regard subjectif de cet acte portant sur les homicidaires présumés, l'objet de notre démarche, plutôt objective du point de vue criminologique, cherche à questionner les réactions sociales face à cet évènement à la suite duquel la policière a été tuée. Cette démarche, n'ayant aucun visé de politique partisane, consiste à susciter des réflexions au sein de la PNH quant à sa légitimité au niveau interne, surtout, sur le rôle primordial de la hiérarchie dans la commémoration des victimes policières et certaines actions vers la commémoration des victimes du devoir. Quant aux pouvoirs politiques, de ne pas commettre les mêmes dérives politiques, de ne pas verser dans l'autoritarisme où le Prince c'est l'État.
 
Une signification.
 
La déclaration faite par Marie Christine Jeune, en la mettant dans son contexte, fait d'elle l'héroïne de la Police Nationale d'Haïti (PNH). De cette institution, elle fut la première à faire preuve d'un tel courage et de croire dans l'avènement d'un État de droit en Haïti. Durant cette période, bon nombre de policiers voulant s'enrichir rapidement et monter dans la hiérarchie cherchaient la bénédiction, comme on le disait dans le milieu policier, de « l'homme de Tabarre ». Pourtant, Marie Christine, comme tant d'autres, choisissait de faire au quotidien son travail policier qui consiste à protéger et servir la population de ce vaste bidonville (Cité Soleil) du Département de l'Ouest. 

«La constitution m'interdit de serrer les mains d'un bandit armé. S'ils remettent leurs armes à la police je ferai la paix avec eux Président». Le Président d'alors ordonnait aux policiers de faire la paix par la poignée de main symbolique avec un chef de gang du nom de « Jeneral Titi ». Comprenant que c'est aux « criminels » d'abandonner leurs activités criminelles, de cesser d'endeuiller les familles haïtiennes en déposant leurs armes à feu, Christine surmontait sa peur d'être remerciée de la PNH sur ordre express du Président et d'affronter le chef de gang en question et ses lieutenants aux risques de sa vie.

Elle prenait la parole pour dire NON au Président sachant que la PNH, étant constitutionnellement établie, ne saurait négocier la paix avec des « hors la loi » politisés. Christine s'était élevée parmi les grands de notre époque et devrait être considérée comme un franc allié du principe américain selon lequel qu' « on ne négocie pas avec les terroristes ». Elle croyait dans les valeurs républicaines et celles de la primauté du Droit comme étant un processus menant vers un idéal démocratique. On reconnait, certes, que l'État est souverain mais, limité par le droit constitutionnel. En 1956, Winston Churchill eut à dire à ce propos: «Voici une loi qui est au-dessus du Roi et que même le Roi ne doit pas violer. Cette réaffirmation d'une loi suprême et son expression dans une Charte générale est la grande valeur de La Grande Charte "Magna Carta". Ce qui en soit même justifie le respect qui lui est accordé par le peuple.». L'État de droit est aux antipodes d'un État chaotique ou anarchique dans lequel les lois seraient inexistantes ou bien ne seraient pas respectées, appliquées ou observées.
  
 Par son courage, cette policière se tenait debout au nom, non seulement de la PNH mais, surtout, celui de toutes les victimes (primaires, secondaires et tertiaires) d'alors et d'aujourd'hui. Impossible de citer tous les policiers victimes de leur devoir depuis la création de la PNH mais, on se rappelle nombreux sont ceux et celles tués lors des évènements de 2004; les assassinats en série des policiers Walky Calixte, Jevousaime Marcelin et Jean Richard Ernst Cayo dans la commune de Carrefour; En 2011, l'ancien directeur de la PNH, Monsieur Mario Andrésol, annonçait qu'«au cours des cinq dernières années, 278 policiers ont été tués» (Radio Métropole : 2011), soit en moyenne 55 policiers par année, ou au moins 1 policier par semaine. Le porte-parole de la PNH avançait que : « De janvier 2014 à nos jours, 10 policiers ont été tués et  11 autres blessés contrairement à l'année dernière où 12 agents des forces de l'ordre avaient perdu la vie et 19 autres blessés ». De toutes ces déclarations, il n'a jamais été mention du statut des enquêtes judiciaires, le nombre de cas résolus, etc…Juste des données statistiques.

Une certaine légitimité.
 
Ce qui nous concerne, c'est l'inertie sociale (la société civile, les familles des victimes, les policiers, etc.), institutionnelle (le système  judiciaire – police, tribunaux, prison) voire, étatique (les pouvoirs publics) face à ce type de criminalité, ayant pour cible les policiers et l'institution étatique que ces derniers représentent, qui affecte l'essence même de l'État, soit sa capacité de protéger ses agents qui, à leur tour, assureront la protection des vies et des biens de la population.  Combien de présumés assassins de tous ces policiers, victimes du devoir, qui ont été traduits en justice? Ici, on parle de légitimité par les résultats.

 Dans ce contexte, le pouvoir politique apparait fragile par son incapacité  de maintenir l'Ordre, puisque ces agents d'application de la loi et de service d'ordre sont systématiquement ciblés et tués. Pourtant, « Le maintien de l'ordre est la quintessence même de la fonction gouvernementale. Non seulement la légitimité du pouvoir est pour une large part dépendante de sa capacité à maintenir l'ordre, mais l'ordre constitue le critère permettant de dire si un pouvoir politique existe ou non» (Loubert DEL BAYLE; 2006). Donc, s'en prendre à la police, c'est de s'attaquer aux pouvoirs étatiques. Si la réponse institutionnelle n'en est rien de proportionnelle face à ces meurtres à répétition, la PNH, en particulier, en sortira aussi affaiblie et verra sa légitimité fragilisée. À bien des égards, la PNH, étant une des institutions d'implémentation de la politique criminelle du pouvoir politique, doit sa légitimité à sa capacité de répondre aux demandes sociétales en matière de sécurité, de maintien de l'ordre, de la garantie des libertés individuelles, etc. Qu'en sera-t-il si la PNH n'arrive pas à garder même une certaine légitimité à l'interne (par responsabilisation institutionnelle), c'est-à-dire, auprès de ses propres agents? Le policier a besoin d'être convaincu de sa protection auprès de l'institution pour laquelle il est appelé à faire le sacrifice ultime, le jour venu. Cette assurance se traduit en des équipements de meilleure qualité, des formations de haute qualité, d'une sécurité sociale appropriée, d'un salaire compétitif, d'être un justiciable à part entière (n'en déplaise à certaines organisations dites de « sociétés civiles »). Convaincu, le policier sera motivé pour maintenir et rehausser cette légitimité si importante pour l'institution et, en dernier recours, pour le pouvoir politique. Il faut que les pouvoirs publics, y compris la hiérarchie de la PNH, comprennent qu'il est nécessaire que le policier ait confiance dans l'Institution. (Sujet d'un prochain article).

Un devoir de mémoire. 

Dans toutes les sociétés, même autoritaires, on commémore les morts considérés comme victimes et/ou héros. Ce devoir des mémoires collectives « ne sert pas seulement la défense de valeurs abstraites et une construction identitaire, il s'inscrit aussi et avant tout dans un objectif de reconnaissance, souvent lié à la revendication très concrète de droits ».

En Haïti, pourquoi commémorons-nous nationalement nos héros d'antan ayant fait le sacrifice ultime, l'exploit inédit pour Haïti? Quid de nos victimes? C'est dans le but de garder leur mémoire vivant dans l'imaginaire collectif haïtien, mémoire qui permet de réfléchir sur le contexte historique, la dimension et la reconnaissance des actes posés, la leçon historique, la transcendance vers l'identification et la construction d'une identité nationale, etc… 

La société haïtienne, le pouvoir étatique, la PNH surtout, ont un devoir de mémoire envers Marie Christine Jeune. Cette policière incarne certaines valeurs dignes de toute institution policière : le courage comme élaboré plus-haut; la compassion par le sentiment d'empathie envers  les victimes de ce groupe criminel armé lorsqu'elle parlait en leur nom, espérant de mettre fin à leur souffrance.
 
Des petites actions.

La PNH en accord avec le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) et le gouvernement devraient décréter le «6 Mars, Journée commémorative des victimes du devoir ».  Des victimes du devoir, ce sont tous ceux et celles exerçant une fonction officielle de sécurité publique de proximité qui sont morts dans l'exercice de leur fonction ou des suites de celui-ci. Dans cette catégorie, on trouverait les policiers, les militaires, les pompiers, les agents pénitentiaires, les ambulanciers.

Aussi, ce sera le jour officiel de décorer les agents des services de sécurité publique, selon des catégories comme, comportement exemplaire,  acte de courage individuel et/ou collectif, compassion, etc… 

Ensuite, on construirait une authentique place publique du souvenir avec une statue grandeur nature de Marie Christine Jeune comme l'héroïne contemporaine des services publics de sécurité et d'application de la loi en Haïti. Les artefacts et/ou les symboles publics servent tous aussi à identifier les mémoires collectives d'une société.

Enfin, c'est de créer des supports de type littéraires, artistiques, académiques, des récits et même des décisions judiciaires, etc…afin de partager et de transmettre ce genre de mémoire. C'est toute une nécessité car, cette démarche ayant  pour objectif de construire certaines représentations sociales déboucherait sur un sentiment de cohésion au sein des policiers. 

Tout compte fait, l'absence des mémoires consiste à se verser dans une  certaine amnésie  collective délibérée en répétant les mêmes erreurs du passé. Les conséquences sont nombreuses, entre autres, celle d'absence de réflexion sur des expériences tragiques, mais d'une vertu pédagogique et thérapeutique majeure. Donc, se priver de mémoires, d'expériences fondamentales, c'est de se rendre vulnérable aux aléas du choix de l'oubli. La société, l'institution policière (la PNH), les pouvoirs publiques et, en dernier recours, la démocratie en sortiront gagnants des réflexions et débats que provoquent les mémoires, surtout celle du feu policière, Marie Christine Jeune, sur la question de la primauté du Droit en Haïti.

L'auteur : Maitre en Criminologie Appliquée (Université d'Ottawa), ancien policier de la PNH (95-98), deux missions internationales (MINUSTAH 2010-11 et 2013-14), policier de la Ville d'Ottawa (Canada). 

Références:
  
FRANCOISE MAYER, « David El Kenz, François-Xavier Nérard, éds., Commémorer les victimes en Europe», Cahiers du monde russe [En ligne]
HAITI PRESSE NETWORK. (2014), La police haïtienne était hyper-professionnelle… Édition du 23 Octobre. [En ligne]. 
LOUBERT DEL BAYLE J. L. (2006), Police et politique: une approche sociologique, Paris, L'Harmattan.
PERSPECTIVE MONDE. (2014), État de droit, Université Sherbrooke, [En ligne].
RADIO MÉTROPOLE HAITI (2011), La PNH commémore ses 16 ans, Édition du 13 juin. [En ligne].

 
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

Martelly appelle au calme dans les relations avec la République Dominicaine


Le chef de l'état haïtien, Michel Martelly, appelle les haïtiens au calme pour favoriser des relations harmonieuses entre Haïti et la République Dominicaine. 

Il a condamné les attaques contre les ressortissants dominicains résidant en Haïti faisant valoir que ce comportement peut provoquer des représailles contre les étudiants haïtiens en République Dominicaine. Il dénonce également l'attaque contre le Consulat dominicain à Pétion ville expliquant que ce comportement est condamné par l'ensemble de la communauté internationale. Haïti doit respecter les conventions internationales sur les relations diplomatiques, a-t-il insisté. 

Le président Martelly assure que le gouvernement entend utiliser les voies diplomatiques pour résoudre le différend avec la République Dominicaine. Nous ne pouvons entrer en conflit, nous n'avons même pas une armée, a lancé le chef de l'état haïtien rappelant que la situation d'Haïti et de République Dominicaine partageant une île est unique au monde. Nous devons œuvrer à avoir en tout temps de bonnes relations avec les dominicains, a lancé M. Martelly durant un déplacement a Léogane. 

Il a dans le même temps exhorté les autorités dominicaines à adopter des dispositions pour mettre un terme aux violences contre les haïtiens. Toutefois il a mis l'accent sur la nécessité pour que les pouvoirs publics et le secteur privé œuvrent afin de relancer l'économie nationale. Il faut que les haïtiens ne soient plus contraints de fuir leur pays, a dit M. Martelly rappelant que les migrants illégaux haïtiens sont en difficulté dans d'autres pays dont Bahamas, Türk and Caicos et Brésil. 

Source: LLM / radio Métropole Haïti 


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"Chasse aux Hougans dans le Sud", Résultat des accusations de sacrifice lors d'un accident au Carnaval.-

Voilà ce qui arrive quand l'opposition folle et des médias irresponsables d'Haiti s'amusent à accuser le gouvernement de sacrifice après un accident sur le parcours du Carnaval en février dernier....
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Chardonières/Sud: Une chasse aux Hougans a déjà fait quatres morts

Depuis le week-end dernier, un groupe de personnes dans la commune de Chardonnières (Sud d'Haïti) ont lancé une chasse aux hougans [chef spirituel de la religion vaudou] dans la zone. Ils ont déjà tués 4 personnes à coups de machette, qui sont pour la plupart des hougans dans la communauté, a appris HPN.

Cet incident s'est produit après qu'un certain Lafrance Jean Jacques ait trouvé la mort au cours d'un accident de moto. Il sortait de la commune Les Anglais pour se rendre à Chardonnières. Selon ses proches et un autre groupe de personne, M. Lafrance a trouvé la mort à cause des maléfices des hougans dans la zone.

Dans cette commune de 20 000 habitants, avec seulement 4 policiers, l'acte s'est passé en présence des forces de l'ordre qui ne pouvaient pas réagir, a indiqué notre correspondant dans la zone. La population demande des renforts de la part de la police nationale d'Haiti.

Après les avoir arrachés à coup de machette, ils les ont brulés en présence de la population. Une peur règne dans la communauté actuellement. Plusieurs personnes ont fui la commune. Ce groupe de personnes qui commettent ces actes menacent toutes les personnes qui collaborent avec les hougans ou qui leurs louent des maisons.

« Ce sont des bandits frustrés qui sortent de Port-au-Prince qui commettent ces crimes. »,  a fait savoir une autorité dans la zone, requérant l'anonymat. hpn


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Haïti-Élections : Les Nations Unies et le Core Group saluent la publication du décret électoral.-

jeudi 5 mars 2015

P-au-P, 5 mars 2015 [AlterPresse] --- La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies, Sandra Honoré, et les membres du Core Group [1] saluent la publication du décret électoral, dans un communiqué ce 5 mars.

Le décret-loi électoral et le décret portant amendement du décret du 1er juin 2005 relatif à la carte d'identification nationale ont été adoptés en conseil des ministres le 2 mars et signés par l'Exécutif.

Les deux décrets sont validés en raison de l'absence de l'assemblée nationale réduite à 10 sénateurs depuis janvier faute du renouvellement des autres postes dans les délais constitutionnels, soit il y a environ 4 ans.

Pour les Nations Unies et le Core Group, le décret électoral « constitue une étape importante dans le lancement du processus électoral ».

Tout en réitérant son soutien, cette partie de la communauté internationale rappelle qu'il reste à adopter un calendrier électoral suivant un consensus.

Après celle du 26 février, une nouvelle rencontre est prévue entre le Conseil électoral provisoire (Cep) et les partis politiques autour de ce fameux calendrier au milieu de la semaine prochaine.

Un nouveau président de la République, vingt sénateurs, cent dix-huit députés et environ cent quarante maires, cinq cent soixante-dix Conseils d'administration des sections communales (Casec) et autant d'Assemblées de sections communales (Asec) doivent être élus cette année.

Il faudra 60 millions de bulletins et près de 120 mille procès-verbaux pour un budget total de 40 millions de dollars. [apr 5/03/2015 11 :55]
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[1] les Ambassadeurs du Brésil, du Canada, de l'Espagne, des Etats-Unis d'Amérique, de la France, de l'Union Européenne et le Représentant spécial de l'Organisation des Etats Américains

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jeudi 5 mars 2015

Le gouvernement fait enfin la lumière sur l’utilisation des fonds PetroCaribe.-

Le Nouvelliste | Publié le : 03 mars 2015

Après avoir été vertement critiqué, par l'opposition politique notamment, pour l'opacité avec laquelle les fonds PetroCaribe sont gérés, le gouvernement de la République d'Haïti a enfin réagi en publiant un volumineux rapport présentant, avec luxe de détails et surtout avec un nombre incalculables de photos, les résultats de tous les investissements réalisés avec ces fonds pour la période allant de mai 2011 à novembre 2014.

« La transformation d'Haïti à travers les grands travaux de reconstruction avec les Fonds PetroCaribe », c'est le titre de ce rapport de 232 pages publié par le gouvernement et qui date de décembre 2014. Ce rapport gouvernemental résume les interventions publiques entreprises par l'administration Martelly/Lamothe, à travers ce mécanisme, durant ces 31 derniers mois afin de jeter les bases de la refondation et de la transformation d'Haïti.

« Nous sommes fiers du travail accompli dans une période aussi courte et avec des ressources limitées », peut-on lire dans ce rapport qui indique tout de même qu'environ 1.2 milliard de dollars ont été mobilisés, dont 79.43% du montant a été décaissé, pour la réalisation de différents projets dans les domaines d'infrastructures, de santé, d'éducation, de sport et d'énergie. « Les projets que nous avons implémentés au cours de cette période touchent pratiquement toutes les régions du pays et même des zones reculées comme l'île de la Gonâve », précise ledit rapport.

Selon ce qui est dit dans ce rapport, les fonds PetroCaribe ont été perçus par les autorités haïtiennes comme une opportunité pour répondre rapidement aux défis conjoncturels et structurels auxquels Haïti faisait face au lendemain du séisme du 12 janvier 2010. Ce programme qui a démarré en septembre 2007, sous l'administration Préval/Alexis, constitue une source de crédit dont les termes de paiement sont parmi les plus avantageux pour l'État haïtien.

Dans ce contexte, l'argent provenant de ces Fonds a servi à financer certains projets de la politique générale de l'administration Martelly/Lamothe. Ainsi, pour mieux rendre compte des dépenses effectuées pour la période de 2011 à 2014, ce rapport a été divisé en quatre sections: la première présente les fonds PetroCaribe, leur mécanisme et une vue synoptique des différentes résolutions pour la période 2011 - 2014. Ensuite sont présentées dans les trois autres parties les résultats d'interventions sectorielles dans les trois axes de développement : territorial et économique, social et institutionnel.

Au total, un ensemble de 7 résolutions, pour la réalisation totale de 234 projets, couvrant la période de 2011 à 2014, ont été prises en conseil des ministres.

« Dans les résolutions de Petro Caribe, pour la période du 12 mai 2011 au 10 septembre 2014, une somme totale de plus de 907 millions de dollars a été budgétisée en faveur de l'axe de développement territorial et économique », informe le rapport gouvernemental.

De plus, les infrastructures ont reçu des fonds pour un montant de près de 512,8 millions dollars et les investissements dans l'agriculture s'élèvent à près de 38,4 millions dollars. Le secteur touristique a été budgétisé dans les différentes résolutions pour une enveloppe de 10,9 millions de dollars et a reçu 4 % du montant.

En ce qui a trait à l'axe de développement social, les principaux secteurs d'activité qui se rapportent à cet axe dans le cadre de ce programme sont l'éducation, la santé, le sport et la culture, les programmes sociaux incluant le logement.

« Sur l'ensemble des résolutions, de mai 2011 à septembre 2014, un montant de près de 230 millions dollars était budgétisé dont près de 78 % du montant ont été effectivement transférés aux comptes des projets relatifs à l'axe de développement social », signale le rapport qui précise que les investissements transférés à cet axe ont atteint plus de 179 millions dollars.

Le secteur de la construction de logements sociaux, les projets de relogement des sans-abri du séisme et initiatives connexes ont été budgétisés pour plus de 44 millions dollars dont 80 % sont transférés à ces projets.

Le Fonds d'assistance économique social (FAES) a été l'un des organes bénéficiaires des fonds sociaux dégagés du PetroCaribe. Sur cette période, 59 millions ont été transférés au FAES pour la mise en œuvre, sous la direction du ministère des Affaires sociales et du travail (MAST), des projets suivants, entre autres: ti manman cheri, kore peyizan, panye solidarite, kantin mobil, kore etidyan, etc.

Et enfin, une allocation de près de 63 844 444 dollars a été prévue pour les projets relatifs à l'axe de développement institutionnel dont plus de 33,3 millions dollars ont été absorbés. La Police Nationale d'Haïti (PNH) est la principale institution ayant reçu des fonds d'appui institutionnel pour le renforcement de sa capacité. Ces fonds ont permis, entre autres, l'amélioration des services de la sécurité routière, le renforcement des interventions du service des pompiers.

Quid de l'Accord PetroCaribe ?

L'Accord PetroCaribe a été signé le 14 mai 2006 avec le gouvernement vénézuélien.

Dans le cadre de cet accord, l'État haïtien bénéficie de facilités de paiement du Venezuela pour l'achat de gazoline, de diesel, de kérosène, de mazout et d'asphalte.

Une partie du montant facturé pour l'achat des produits pétroliers est payée « cash » alors que la balance est payable sur 25 ans, incluant 2 années de grâce avec 1 % d'intérêts annuels. C'est ce montant qui est utilisé pour financer des centaines de projets d'investissement à travers tous les départements du pays.

Le Bureau de Monétisation d'Aide au Développement (BMPAD) gère les fonds PetroCaribe qui sont déposés dans un compte local de la BNC et de la BRH. Le BMPAD, faisant l'interface entre PDVSA, la compagnie de pétrole vénézuélienne, et les compagnies locales, place les commandes des produits pétroliers, et les vend aux compagnies locales.
Patrick SAINT-PRE
sppatrick@lenouvelliste.com

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Haïti - Politique : La CARICOM suspend ses discussions avec la République Dominicaine


Haïti - Politique : La CARICOM suspend ses discussions avec la République Dominicaine
Dans un communiqué, les dirigeants de la Communauté des Caraïbes (Caricom) ont exprimé leurs préoccupations sur le nombre croissant de politiques, qui affectent gravement les dominicains d'origine haïtienne et les immigrants haïtiens en situation irrégulière vivant en République Dominicaine.

Les dirigeants régionaux soulignent la déclaration du Gouvernement dominicain, de ne pas proroger le Plan National de Régularisation des Étrangers au-delà du 16 juin 2015, date d'échéance initiale. Ils regrettent également, que la date limite d'enregistrement des personnes nées sur le territoire dominicain, de parents étrangers en situation d'immigration irrégulière et non inscrits à l'État civil [loi 169-14 et ses règlements d'application, décret 250-14] soit arrivée à échéance le 1er février dernier [après une prolongation de 90 jours http://www.haitilibre.com/article-12390-haiti-naturalisation-le-gouvernement-dominicain-proroge-de-90-jours-le-delai-d-inscription.html ] et que seulement 6,937 personnes ont pu s'inscrire pour réclamer une régularisation de naissance, dans le cadre de cette loi. 

La CARICOM, qui rappelle l'arrêt de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, publié le 22 Octobre 2014, ordonnant à la cour dominicaine de modifier ses lois pour reconnaître la citoyenneté de ceux qui sont nés dans leur pays, estime que plus de 100,000 personnes sont vulnérables à l'expulsion. La CARICOM « réitère sa condamnation à la répudiation exercée par le Gouvernement de la République Dominicaine, de la loi internationale ».

Devant cette situation, les dirigeants de la Communauté des Caraïbes ont décidé de ne pas aller de l'avant sur l'intégration possible de la République Dominicaine comme membre de l'organisation régionale « À la lumière des récents événements problématiques, la Communauté des Caraïbes maintient sa décision d'arrêter toutes les discussions avec la République Dominicaine ».

Dans le même temps, plusieurs secteurs dominicains recommandent à leur Gouvernement de retirer la demande d'adhésion de la République Dominicaine à la Caricom, soulignant le peu d'intérêt, politique ou économique pour leur pays, d'être un membre de la Communauté des Caraïbes.

HL/ TB/ HaïtiLibre 

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Face l'arrogance de la République Dominicaine. --- Signature d’un important projet agro-industriel

Haïti - Agriculture : Signature d'un important projet agro-industriel
05/03/2015 10:10:41

Haïti - Agriculture : Signature d'un important projet agro-industriel
Une convention d'établissement d'un important projet agro-industriel a été signé entre le Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), la Société de développement des produits oléagineux (SODEPOL SA) et Huile de Palme d'Haiti (HUPHASA SA). Le projet SODEPOL-HUPHASA, est le résultat d'un partenariat entre des investisseurs Haïtiens et Colombiens et comprend deux composantes.

La composante agricole, SODEPOL, consiste à introduire et développer à grande échelle en Haïti la plantation du palmier à huile, qui se déroulera en plusieurs phases pour atteindre à terme une superficie plantée de 4,000 ha de palmiers à huile sur les 5 prochaines années, dans la zone du Plateau Central.

SODEPOL, entend développer un nouveau modèle d'alliance avec les agriculteurs qui permettra l'inclusion des petits et moyens planteurs, qui deviendront des entrepreneurs agricoles. Afin de faciliter l'adhésion des agriculteurs au projet, SODEPOL a prévu un scénario de subvention et de prêts, qui permettra de financer les infrastructures telles que les routes d'accès de pénétration, les canaux d'irrigation, les drainages et préparation des sols. Cette subvention permettra aussi aux agriculteurs d'acheter et de maintenir leur plantation de palmiers à huile. L'achat des récoltes aux agriculteurs sera assuré par la composante industrielle HUPHASA.

HUPHASA est la composante industrielle du projet qui a pour objectif de mettre sur pied, dans un premier temps, une usine d'extraction d'huile brute de palme, d'une capacité de 15 tonnes par heure, qui achètera toutes les récoltes des agriculteurs à un prix convenu d'avance. L'huile de palme brute, sera exportée sur le marché international et vendu à des entreprises spécialisées principalement dans la production de l'huile alimentaire. Dans un deuxième temps, et conformément à sa stratégie d'intégration verticale, HUPHASA mettra sur pied une raffinerie pour la production d'huile végétale dédiée à la consommation locale.

SODEPOL-HUPHASA est donc un projet verticalement intégré, qui va promouvoir la production agricole nationale dans une industrie nouvelle : la plantation du palmier à huile. Il permettra, entre autre : la création de plus de 4,000 emplois dans les 5 prochaines années ; de contribuer à l'amélioration de l'environnement par le reboisement ; de générer des rentrées de devises additionnelles grâce aux exportations de l'huile de palmes brute et contribuera à l'augmentation de la richesse nationale.

HL/ HaïtiLibre

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