LAURENT LAMOTHE AVAIT ANNULE 39 DES 41 CONTRATS SIGNES ENTRE L'ESPION DOMINICAIN JEAN-MAX BELLERIVE ET DES COMPAGNIES DOMINICAINES.-
Le Matin - "Seulement deux des 41 contrats signés par l'administration Préval / Bellerive ont été maintenus par le gouvernement Martelly /Lamothe. Six contrats d'un montant global de 118 millions de dollars ont été résiliés par l'Exécutif qui croit trouver là le seul moyen de protéger les intérêts du peuple haïtien."
De Bellerive à Conille, Lamothe trouve le milieu
Comme pour mettre fin à une polémique vieille de plusieurs mois, le Premier ministre actuel, Laurent Lamothe a ordonné la résiliation de six contrats signés par l'ex-Premier ministre Jean Max Bellerive et le maintien de seulement deux, tout en rappelant que selon la Cour des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA), ces contrats ont été passés dans le respect des normes en vigueur et des procédures établies par la loi d'urgence.
06/07/2012
Comme pour mettre fin à une polémique vieille de plusieurs mois, le Premier ministre actuel, Laurent Lamothe a ordonné la résiliation de six contrats signés par l'ex-Premier ministre Jean Max Bellerive et le maintien de seulement deux, tout en rappelant que selon la Cour des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA), ces contrats ont été passés dans le respect des normes en vigueur et des procédures établies par la loi d'urgence.
L'Exécutif a jugé bon de lire en conseil des ministres télévisé, le 2 juillet dernier, le rapport du CSC/CA redorant les blasons de l'ancienne administration Préval /Bellerive. La cour a estimé que les contrats signés par le Premier ministre Jean Max Bellerive et dénoncés par son successeur Garry Conille ont été passés en toute légalité et conformément à la loi d'urgence. Cependant cette même cour croit possible d'appliquer les recommandations de la commission d'audit montée par la primature suite aux suspicions de corruption soulevées par M. Conille.
En effet, cette commission composée de Me Stanley Gaston, Me Paul Rachel Cadet et M. Uder Antoine avait conclu dans son rapport que des contrats paraphés quelques semaines avant l'investiture de Michel Martelly ont tout bonnement bafoué les intérêts des l'Etat haïtien. Plusieurs de ces contrats ont été confiés à des firmes étrangères, notamment dominicaines, suivant des accords de gré à gré ou suite à des appels d'offre restreints. Les dispositions légales en matière de passation de marché public n'ont tout simplement pas été respectées, selon la commission.
Après avoir analysé tous les dossiers relatifs à environ 41 contrats signés par l'ex-Premier Jean Max Bellerive, la commission d'audit a fait plusieurs constats. D'abord les compagnies bénéficiaires ne répondaient pas tous aux critères, notamment le critère d'ancienneté et d'expérience. Aussi plusieurs compagnies bénéficiaires appartiennent à un seul et même propriétaire au grand dam du principe de la réelle concurrence. La commission, impitoyable envers Jean Max Bellerive, relève aussi de grossières fautes grammaticales dans les contrats signés, ce qui est susceptible de jouer contre les intérêts de l'Etat haïtien.
La commission d'audit a donc recommandé de résilier les contrats pour lesquels aucun décaissement n'était encore opéré.
La solution Martelly/Lamothe
Seulement deux des 41 contrats signés par l'administration Préval / Bellerive ont été maintenus par le gouvernement Martelly /Lamothe. Six contrats d'un montant global de 118 millions de dollars ont été résiliés par l'Exécutif qui croit trouver là le seul moyen de protéger les intérêts du peuple haïtien. Rien n'est encore dit pour les autres contrats. A l'issue du conseil des ministres qui a décidé de ces annulations, le Premier ministre, Laurent Lamothe s'est félicité d'avoir tourné la page et mis fin à une polémique entre deux anciens hauts dignitaires de l'Etat.
Adoptant à la fois les recommandations de la commission d'audit et celles de la Cour des comptes, l'Exécutif autorise la poursuite du contrat de Bowenfield et de celui relatif à la construction des locaux abritant le Parlement. Le premier contrat concerne la réhabilitation de l'ancien bâtiment de la primature (la villa d'accueil), la construction de Ministère de l'Intérieur et des Collectivités territoriales et de plusieurs parcs sportifs départementaux. Une bonne partie du décaissement relatif à ce dernier contrat a déjà été fait, ce qui explique sa reconduction.
La réponse anticipée de Bellerive
Dès le moment où Garry Conille avait brisé la glace et crié au scandale en formant une commission d'audit, Jean Max Bellerive n'avait pas tardé à réagir. « Je ne me sens (…) nullement concerné par les conclusions d'une commission illégale et incompétente créée dans le seul but avoué de me nuire puisque sa mission se cantonnait à réviser uniquement les contrats signés par l'ancien Premier Ministre Bellerive », lit-on dans une lettre ouverte de Bellerive à Conille. Rejetant une à une les considérations faites par la commission d'audit, Bellerive s'est clairement attaqué à son successeur, ancien cadre des Nations-Unies rentré au pays à l'occasion de sa désignation comme Premier ministre. « Ma passion d'Haïti n'est pas un choix occasionnel, le temps d'une fonction politique », écrit-il très acide envers Conille ainsi que ceux qui opèrent contre lui « une opération de lynchage médiatique »
Apportant ses propres explications par rapport aux circonstances de la signature de ces contrats dénoncés, l'ex-Premier ministre de René Préval rappelle que le séisme du 12 janvier 2010 avait créé des urgences inédites qu'une loi avait d'ailleurs constatées. Il justifie ainsi le fait d'avoir surtout engagé des firmes étrangères puisque les compagnies haïtiennes tardaient encore à se remettre des pertes du séisme. Il va jusqu'à se féliciter de la conclusion de ces contrats dont les fruits sont aujourd'hui palpables au bénéfice du gouvernement Martelly / Lamothe. « La grande majorité des inaugurations, présidées par la nouvelle administration, porte sur des chantiers initiés ou laissés par mon gouvernement. Je parie qu'il en sera de même pour au moins les prochains 12 à 14 mois », écrivait Bellerive, en mars 2012.
Il reconnait cependant les nombreuses fautes grammaticales et erreurs typographiques contenues dans le document des contrats mais les rejette encore sur le compte de la célérité qu'avait occasionnée la période post-seisme. Pour répondre aux accusations selon lesquelles ces contrats seraient signés peu avant l'investiture du président Martelly, Jean Max Bellerive soutient : « Je n'allais tout de même pas engager la nouvelle administration en gestation sans avoir son aval formel ». Si cet aval a effectivement été donné on notera que c'est la même administration qui annule aujourd'hui tous ces contrats, causes de discorde.
Eddy Laguerre
edgu85@yahoo.fr
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