Des militants du mouvement TET KALE réunis autour de Laurent Lamothe lancent un appel à la vigilance. La dernière décision du Conseil Electoral Provisoire d’écarter la quasi-totalité des personnalités ayant contribué à l’ascension au pouvoir de Monsieur Martelly en 2011 est un acte révoltant montrant les indices d’un projet dont l’objet est l’élimination d’un groupe de jeunes hommes et de femmes des couches défavorisées, de la société civile et du secteur des affaires qui avait osé exercer leur droit politique.
La Cour des Comptes, bras politiques de certains secteurs, a récemment pris des décisions politiquement motivées, basées sur des manœuvres déloyales. Elle rend à tout bout de champs des arrêts de débets contre tous les collaborateurs du mouvement TET KALE. Dans tous les cas rapportés dans la presse, la Cour utilise des irrégularités remontant de la période avant la prise du pouvoir de TET KALE afin d’assassiner le caractère des artisans de ce mouvement et de détruire leur image dans l’opinion publique. Une situation qui justifie l’urgente nécessité d’une concertation pour faire faisceau commun face à la vengeance des mauvais perdants des élections de 2010.
De plus, cette Cour des comptes qui se montre intransigeante dans le traitement des dossiers des supporteurs du pouvoir TET KALE, livre des Certificats favorables sans enquête à des gens comme l’ex-Maire Moise Jean-Charles, Mme Maryse Narcisse et Mr. Jacky Lumarque; tous, des personnalités proches du mouvement Lavalas ou de l’INITE. Moise Jean-Charles qui a dirigé la Mairie de Milot durant une période de 12 ans, a reçu le fameux certificat de la Cour des comptes en 24 heures. Les multiples manipulations dans l’audit de la gestion de l’ancien Premier Ministre Laurent Lamothe est une preuve incontestable du degré de politisation d’une institution républicaine qui devrait être au-dessus des rivalités politiciennes.
Au niveau du Conseil Electoral Provisoire (CEP), le traitement des dossiers ayant conduit à la publication de la liste des candidats à la Présidence a été partisan.
1- Le dernier Président du Sénat fonctionnel, Monsieur Dieuseul Simon Desras qui, en aucun cas, ne pouvait pas avoir décharge, vu que l’Assemblée est frappée de caducité depuis le 12 janvier 2015, est autorisé à participer aux élections. Dans le jugement du Bureau de Contentieux Electoral, il est mentionné que le Sénateur Desras a obtenu un Certificat de décharge le 24 octobre 2014, pour la période allant du 30 septembre 2013 au 30 septembre 2014. Or nous savons que l'Ancien Président de l'Assemblée Nationale a été en poste jusqu’en janvier 2015. Ce qui signifie qu’il doit avoir décharge pour ces 5 mois qu’il a passé comme comptable de deniers publics. Ici, on voit clairement un traitement partisan du dossier du Sénateur Simon Desras.
2- Jacky Lumarque, le Candidat de la Plate-Forme VERITE, ancien comptable de deniers publics, est inscrit sans décharge. Ce n’est que le 26 mai 2015, la Cour des Comptes a adressé une lettre au Secrétaire Général du Palais National pour lui informer de la création d’une commission d’enquête sur la gestion de Jacky Lumarque. De plus, le 2 juin 2015, dans une lettre adressée au Palais National, il est prouvé que même l’enquête sur la gestion de Monsieur Lumarque n’avait pas encore été lancée.
Or, les inscriptions pour les élections présidentielles ont pris fin le 21 mai 2015. Logiquement Jacky Lumarque n'a pas eu son certificat de décharge au moment de son inscription. Le CEP a ainsi accepté sa candidature sans décharge et le certificat remis tardivement.
Pourtant, Edwin (Edo) Zenny qui, lui aussi a remis son certificat de décharge 2 jours après son inscription a été évincé de la course à la Présidence pour avoir tardivement soumis son certificat de décharge. On assiste ici à une politique de deux poids deux mesures faisant du traitement partisan des dossiers des candidats au CEP un mauvais précédent dans l’effort d’institutionnalisation de ce pays. Parce que Monsieur Edwin Zenny est reconnu comme un proche du mouvement TET KALE, il a été évincé de la course sans raison valable. Un abus de trop!
3- L’ancien Ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Duly Brutus qui a démissionné conformément à l’article 243-1 du décret électoral en vigueur, stipulant “Le Premier Ministre et les membres du Gouvernement de consensus ainsi que les agents exécutifs intérimaires qui n’auront pas démissionné dans les trente (30) jours suivant la publication du présent Décret ne peuvent se porter candidats aux prochaines élections conformément à l’Accord politique en date du 11 janvier 2015” a été écarté sans aucune forme de procès.
Des membres du Conseil Electoral Provisoire siégeant sans Certificat de Décharge, en violation de l’article 193 de la Constitution, sous une base de consensus de sortie de crise, expulsent des candidats qui n’ont pas de certificat de décharge au nom de cette même Constitution. Peut-on appliquer la Constitution de façon discriminatoire, contre certaines personnalités et ne pas l’appliquer contre d’autres?
Le CEP qui avait accepté des candidats sans décharge en 2009 et en 2010, fait aujourd’hui de ce Certificat de décharge une arme d’exclusion politique. Peut-on passer sous silence la Constitution pour faciliter l’ascension au pouvoir d’un secteur en 2009, 2010 et le brandir dans le but d’écarter d’autres en 2015?
Les décisions rendues afin d’écarter illégalement des candidats comme Mr Rudy Boulos, Mme Sophia Martelly et Mr Anthony Bennett pour une question de nationalité, démontrent clairement le caractère arbitraire du processus électoral dirigé par des Conseillers électoraux partisans, violateurs de droits civiles et politiques de leurs concitoyens.
Cette réalité commande une obligation de vigilance et de mobilisation citoyennes. Car, il est inconcevable que des citoyens se laissent détruire politiquement sans réagir.
C’est un constat que des opposants du mouvement TET KALE ont mis la main sur deux institutions stratégiques du pays. Au lieu de faire un travail impartial, ils utilisent leur position de pouvoir institutionnel pour persécuter leurs opposants idéologiques et ensevelir un groupe d’hommes et de femmes qui a su militer en 2010 en faveur d’un projet politique nouveau. Il s’agit de violation systématique de liberté civile et politique de citoyens qui fait appel à une mobilisation nationale.
L’heure est à la mobilisation!
Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haiti
14 juin 2015
@reseaucitadelle