vendredi 1 janvier 2016

Discours-Bilan du Pdt Martelly aux Gonaïves : " 2e Tour des Elections Présidentielles fixé au 17 janvier 2016.-

‘Discours-Bilan du Président @MichelJMartelly aux Gonaïves #Haiti (01-01-2016)’ on #SoundCloud #np : "Deuxième Tour des Elections Présidentielles fixé au 17 janvier 2016."

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Extrait du discours du Président Martelly :

« [...]

Gonaïviens, Gonaïviennes,

Haïtiens, haïtiennes,

Le 1er janvier ramène le temps d'une double célébration, la fête de l'an nouveau et l’anniversaire de la proclamation de l'Indépendance de notre pays. En cette occasion je dis une double bonne fête à tout nos compatriotes en quelqu'endroit de la terre où ils se trouvent. D'abord pour leur souhaiter une année 2016 prospère et heureuse mais surtout pour les inviter à se plonger dans le souvenir du 1er janvier 1804, cette date essentielle de notre illustre passé où nos Pères consacrèrent leur victoire définitive sur l'esclavage et créèrent pour nous le donner en héritage, un État souverain.

Il me plait de commémorer ce 1er janvier d'il y a 212 ans parce que ce jour là, l'unissons des cœurs et des esprits portaient notre Nation sur les fonts baptismaux.

C'est donc à cette sublime communion des âmes, que je souhaite que notre pays revienne. C'est cette unité que nous devons à tout prix retrouver pour que notre Nation reprenne sa marche conquérante vers la prospérité et le progrès. Car depuis trop longtemps, nous nous fourvoyons dans les amers et désastreuses expériences de luttes fratricides stériles. Depuis trop longtemps nous nous acharnons à nous combattre jusqu'à allez dans une fureur bête et aveugle, détruire une partie du peu dont nous disposons. Qu'allons nous laisser en héritage et surtout en exemple à nos enfants si nous n'arrêtons pas ce jeu macabre et stupide qui embraye notre pays en marche arrière ?

Je comprend que les énormes disparités dans notre société peuvent parfois créer des frustrations qui amènent à des désespoirs ravageurs. Mais est-il intelligent à se laisser aller à des pulsions de destructions, qui à l'analyse n'apporte que des satisfactions primaires et infantiles de la table rase à ceux qui se complaisent et en fait, appauvrissent encore d'avantage le pays tout entier. Il est donc encore plus que temps haïtiens, haïtiennes, que nous nous réveillons adulte et mature et que nous nous comportions en responsables, conscient de nos devoirs envers la Patrie commune.

Je l'ai tellement bien compris, que dès les premiers moments de ma présidence, je me suis investi sans réserve à bousculer les pesanteur qui paralysent notre effort de peuple, en vue d'ouvrir l'horizon de l'avenir d'Haïti au souffle de la démocratie, de la prospérité et du progrès partagé pour tout ses fils.

Conscient de cette impératif de dépassement continu qui stimule nos gènes, c'est à travers 5 thème de combats que j'ai schématiquement intitulé les 5 E que s'est exercé l'action présidentielle.

[...]

Malgré les écueils dressés sur mon chemin et les oppositions intraitables, je me suis maintenu inlassablement dans ma longue marche vers la consolidation de la démocratie avec la tenue des élections présidentielle, législatives et locale réalisé par une CEP indépendant.

La réussite de ces élections constitue un jalon important sur la voie de la stabilité du pays et de la transition politique le 7 février 2016, une transition que je souhaite apaisée, sereine et démocratique.

[...]

Mon sens du devoir, du sacrifice envers ma patrie explique bien pourquoi je me suis donné avec autant d’acharnement, autant de dévouement au cours de ce quinquennat pour qu'ils n'y ait plus de réfugié du séisme du 12 janvier occupant des tentes insalubres sur nos places publiques, pour qu'il n'y ait plus d'enfant en dehors du circuit de l'éducation, pour qu'il n'y ait plus de compatriotes en dehors du réseau de l’emploi, des soins sanitaire, de l'habitat décent, des normes juridictionnelles équitables. En même temps, sont jeté les fondements de l'État de Droit à partir duquel s'est réinstallé la confiance en nos institutions et renforcé l'attractivité de notre pays pour les investisseurs.

[...]

Sous ma gouverne le plein exercice de tous les droits et libertés n'a pas eu à faire face ni à la force, ni à la peur et ni à l'intimidation, ce qui explique certaines dérives constatées qui sont venues souvent troubler la Paix publique. En tant que Chef d'État, je me suis toujours comporté en vrai démocrate et c'est frappé de cette épithète avec cette corbeille d’accomplissements que je compte aujourd'hui à l'actif de ma présidence, que je le présenterais devant le tribunal de l'histoire, car petit à petit Haïti a changé

[...]

Peuple haïtien,

La journée du 1er janvier que nous célébrons aujourd'hui c'est une des dates les plus importantes du pays d'Haïti, cette commémoration doit nous rappeler tous les sacrifices faits par nos ancêtres pour nous donner ce bout de terre, où aujourd'hui nous pouvons vivre libre, fonder une famille, élever nos enfants dans le respect et la dignité.

[...]

Aujourd'hui les crises politiques, les problèmes économiques et les catastrophes naturelles nous ont déjà donné trop de retard sur le chemin qui doit nous mener au développement et à la démocratie.

Pour moi il est très tard, je dirais pas qu'il est trop tard, mais il est très tard, nous avons tellement passé de temps à nous battre, que tous les pays de la zone ont prit les devants sur nous.

Il est très tard, oui il est tard... Le jour est arrivée pour nous unifier, de mettre nos différences de côté, de montrer au monde entier que nous méritons cette indépendance que nos ancêtres ont donné leur sang. Le jour est arrivée pour que nous changions de mentalité, que nous nous servions de nos forces et courage pour construire un autre pays, un pays que les autres peuples sur la terre puissent respecter.

Ce combat nous devons le faire ensemble [...] travaillons ensemble pour ce développement que nous cherchons et que nous avons besoin, ce développement ne viendra pas du désordre, dans les blocages des rues...

[...]

Hier le 31 décembre j'ai reçu deux lettres du CEP, une lettres où il envoi les résultats des élections législatives pour les publier et une autre lettre où ils m'expliquent que pour respecter la rentré parlementaire du 11 janvier et l'investiture du nouveau Président le 7 février, les élections doivent être organiser au plus tard le 17 janvier 2016, cette semaine je vais sortir un arrêté invitant le peuple à voter le dimanche 17 janvier 2016.

Je demande à tous de respecter les règles du jeu, je demande à tous les fanatiques et partisans de rester calme, je vous demande d'aller voter en masse comme il se doit, allez voter pour la personne que vous pensez qui vous représentera le mieux.

Je souhaite à tous les candidats bonne chance

[...]

J’espère que le prochain parlement fera tout ce qu'il faut pour collaborer avec le prochain Président, parce que ce n'est pas la politique de la chaise vide qui veut dire faire de la politique. La politique ce n'est pas bloquer les projets, ce n'est pas ne pas voter les lois qui veut dire faire de la politique [...]

Il faut que tous les pouvoir collaborent pour mettre le pays sur les rails et le faire avancer.

Je souhaite une bonne année et une bonne fête de l’Indépendance à tous les haïtiens,

Que Dieu vous bénisse,
Ayibobo pou pèp Ayisyen,
mesi anpil, à la prochaine »
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
 
But you can't fool all the people all the time."
   
  
 
 (
   
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
  
  
 
) dixit Abraham Lincoln.

mercredi 30 décembre 2015

Menace de Coup d'Etat en Haiti -- Pourquoi la Commission d'Évaluation Électorale a t-elle rejeté la méthode aléatoire ?

Lettre de Pierre-Louis Opont : 1- La Commission n'a pas fait le choix des 2025 procès-verbaux choisis comme échantillons de façon aléatoire; 2- Les 2025 procès-verbaux ont été choisis en absence des observateurs nationaux et/ou internationaux; et en absence du représentant du Centre de Tabulation des Votes.


#Haiti : Moise Jean-Charles peut-être poursuivi pour usage de faux procès-verbaux.-


Le Candidat Moise Jean-Charles et la Plate-Forme Pitit Dessalines pourraient être mis sous enquête judiciaire pour faux et usage de faux qui est un crime punis sévèrement par le code pénal haïtien.

Ce mardi 29 Décembre 2015, la Plate-Forme Pitit Dessalines a présenté à la presse des documents qu'elle appelle "Procès-verbaux". Le colis est enfin arrivé (de la République Dominicaine???). Après la publication des procès-verbaux sur le site du CEP,  "Pitit Dessalines" qui n'a pas pu supporter avec des preuves convaincantes ses accusations de fraude massive depuis octobre 2015 peut aujourd'hui présenter un lot de documents. 

Les autorités et les observateurs comprennent mal qu'avec tous ces dits "procès-verbaux" la Plate-forme Pitit Dessalines n'avait pas contesté formellement les élections. De plus, membre du G8, elle refuse toujours de rencontrer la Commission d'évaluation en ce sens. 

Il est clair que Moise Jean-Charles et ses compagnons utilisent le mensonge comme arme politique pour manipuler l'opinion publique cherchant le désordre et le chaos, le "KATCHOUBOUMBE" tant annoncé. Au début, il n'y avait pas de documents parce qu'on avait incendié des bulletins du candidat de Pitit Dessalines un peu partout; plus tard le nom d'un expert canadien de l'UNOPS dénommé Sylvain Coté fut cité sans preuve comme celui qui a manipulé les procès-verbaux de Moise Jean-Charles; aujourd'hui, coup de théâtre, Moise Jean-Charles et Pitit Dessalines détenaient des procès-verbaux comptabilisant 51.3% des voix. Exactement 51% !??

Si l'on associe cette dernière mise en scène au fameux sondage de sortie des urnes fabriqué par une firme brésilienne, on aura raison de conclure qu'il y a un puissant complot international visant à déstabiliser le pays au profit de l'extrême gauche, ces anacho-populistes nihilistes qui ont toujours déstabilisé Haiti au profit de leurs intérêts économiques, diplomatiques et/ou politiques. On se souvient des affirmations de Sauveur Pierre-Etienne qui accusait l'opposition haïtienne de recevoir de l'argent -- 50 millions de dollars US, de la République Dominicaine.

Il faut une enquête judiciaire sur les agissements de ces acteurs politiques.

Fòk Moun sa yo sispann jwe ak Peyi a!

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti 
30 décembre 2015
reseaucitadelle@yahoo.fr
@reseaucitadelle

mardi 29 décembre 2015

#HaitiElections -- La presse d'opposition, le G8 et le RNDDH discrédités.-


Extrait des propos de l'Ambassadeur Américain Peter F. MULREAN: "On entend parler de fraudes massives, mais pour l’instant on n’a pas encore vu de preuves. Notre ambassade a eu des observateurs déployés un peu partout le jour du scrutin. Eux, ils n’ont pas vu de fraudes massives. Les missions d’observation de l’Union européenne et de l’OEA, qui avaient des centaines d’observateurs internationaux sur le terrain, n’ont pas vu de fraudes massives. Même dans le rapport du RNDDH, contrairement au titre qui annonce des fraudes massives, il n'y a aucune preuve de fraudes massives. Le contenu du rapport contredit son titre. Il n'y voit que des irrégularités. Et pour revenir au processus, le système électoral haïtien a un mécanisme contentieux pour juger les accusations de fraudes. Et je vois que la plupart des candidats qui crient le plus fort, non seulement n’ont pas utilisé ce mécanisme, mais ils n’ont pas non plus montré les preuves de fraudes massives aux médias ou au grand public. Alors, une accusation sans preuves ne rend pas coupable. C’est dans ce sens là que je vois la nécessité de rester avec le processus, de ne pas l’abandonner, au contraire de le respecter, d’apporter des aménagements, des ajustements si nécessaire."
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
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Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln

lundi 28 décembre 2015

La tradition continue: Fête des enfants à Péguy-Ville.-









#HaitiElections - l'Ambassadeur USA : On n’a pas encore vu de preuves des fraudes massives, le 11janvier et le 7 février on espère voir les nouveaux élus en place.-

On n’a pas encore vu de preuves des fraudes massives, le 11janvier et le 7 février on espère voir les nouveaux élus en place, explique l’ambassadeur des Etats-Unis.-

Ambassadeur des Etats-Unis en Haiti
[ Après l’échec de la mission de Kenneth Merten, l’ambassadeur américain en Haïti, Peter F. Mulrean, a accordé une interview exclusive au Nouvelliste le 27 décembre 2015. Le représentant de Barak Obama en Haïti a exprimé en des termes clairs son appui au processus électoral en cours et son scepticisme face à l’absence de preuves pour conforter les accusations de fraudes massives dénoncées par plusieurs partis politiques et secteurs de la vie nationale. L’ambassadeur reconnaît cependant l’accumulation des doutes qui ronge le processus électoral et attend des lumières de la commission d’évaluation. Disant son souhait pour que les élus prennent fonction, le 11 janvier pour les parlementaires et le 7 février pour le prochain président élu, l’ambassadeur américain en Haïti formule le vœux que les membres de la classe politique haïtienne ne soient plus « coincés dans les rouages du système politique » et font « marcher le politique pour prendre des décisions et pour faire avancer » leur pays. ]


Le Nouvelliste : Mr l’ambassadeur, il est 3 heures de l’après-­midi, nous sommes le dimanche 27 décembre chez vous, vous n’êtes pas en train de superviser les élections?

Peter F. Mulrean : Non ! Je suis dans mon salon.

Le Nouvelliste : Les USA ont dépensé beaucoup d’argent pour les élections et sont en train de constater qu’elles sont reportées quel est votre sentiment…

PFM : Les élections sont reportées, mais nous espérons que c’est pour peu de temps. Comme vous l’avez dit, les USA supportent ce processus électoral depuis plus d’un an. Et notre position sur les élections reste toujours la même depuis le début. Nous voulons voir des élections crédibles et transparentes en Haïti. Nous n’avons pas de préférence politique, ni de candidats, ni de partis politiques.
Il faut situer notre soutien aux élections au soutien que nous apportons à l’évolution démocratique en Haiti. La nécessité de renforcer l’état de droit est à la base de cette évolution. Autrement dit, d’avoir des instances et des règles qui sont respectées. C’est pour cela que nous considérons que l’aboutissement de ces élections est nécessaire. Parce que non seulement le pays a besoin du renouvellement des acteurs politiques, mais aussi pour démontrer que le système de gouvernance et le système électoral marchent. Si l’on veut qu’un peuple ait confiance dans son système de gouvernance, il faut montrer que ce système fonctionne.

Le Nouvelliste : Les élections sont l’objet de beaucoup de contestations. On n’a pas pu aboutir à l’organisation du second tour du 27 décembre, c’est parce que des choses se sont mal passées.
Vous êtes donc d’accord avec l’existence d’une commission qui essaie d’évaluer ces élections ?
Comment voyez­-vous cette commission d’évaluation ?

PFM : Tout d’abord, on espère que cette commission d’évaluation va pouvoir faire face aux questions posées sur le scrutin du 25 octobre. Mais, je pense que là il y a une façon de voir ce qui s’est passé lors du 1er tour. Il y a des principes que j’ai évoqués sur la nécessité de respecter le calendrier électoral, et d’avoir un nouveau président le 7 février. Mais il y a aussi les faits. En les regardant, nous sommes d’accord que les élections n’ont pas été parfaites. Il faut constater aussi qu’après le scrutin du 9 août, des leçons ont été tirées. Et ces leçons ont été appliquées au mois d’octobre. Le déroulement du scrutin du 25 octobre a vu de nettes améliorations. Notamment dans la situation sécuritaire et logistique. Il y a eu certes des irrégularités, des gens qui ont essayé d’intimider certaines personnes, etc. D’ailleurs, la Police nationale d’Haïti a procédé à des centaines d’arrestations.
Mais, pour revenir à votre question, c’est depuis le 25 octobre, après avoir constaté ces améliorations, que nous avons entendu beaucoup d’accusations de fraudes massives. C’est le terme que nous entendons tout le temps. On entend parler de fraudes massives, mais pour l’instant on n’a pas encore vu de preuves. Notre ambassade a eu des observateurs déployés un peu partout le jour du scrutin. Eux, ils n’ont pas vu de fraudes massives. Les missions d’observation de l’Union européenne et de l’OEA, qui avaient des centaines d’observateurs internationaux sur le terrain, n’ont pas vu de fraudes massives. Et pour revenir au processus, le système électoral haïtien a un mécanisme contentieux pour juger les accusations de fraudes. Et je vois que la plupart des candidats qui crient le plus fort, non seulement n’ont pas utilisé ce mécanisme, mais ils n’ont pas non plus montré les preuves de fraudes massives aux médias ou au grand public. Alors, une accusation sans preuves ne rend pas coupable. C’est dans ce sens là que je vois la nécessité de rester avec le processus, de ne pas l’abandonner, au contraire de le respecter, d’apporter des aménagements, des ajustements si nécessaire. Ce, pour démontrer la légitimité du processus.
Vous avez parlé d’un besoin d’une commission. Il est vrai qu’autant il y a certaines personnes qui font des accusations pour suivre un agenda politique, il y a absolument d’autres gens qui, de bonne foi, doutent de la légitimité du système après avoir entendu autant accusations de fraudes.
Et c’est là que nous espérons que le travail de la commission va pouvoir apaiser ces préoccupations. Et aussi redonner un peu de légitimité au processus et restaurer la confiance du peuple.

Le Nouvelliste : L’un des rares partis à avoir été jusqu’au bout dans le processus de contestation est Fanmi Lavalas. Cela a abouti à un jugement du BCEN qui a constaté qu’il y avait 78 procès-verbaux qui ont été évalués. Ces 78 PV avaient des problèmes d’irrégularités ou de fraudes. La décision finale prise par le CEP n’a pas été de poursuivre la vérification. Est­-ce qu’on n’a pas, en jouant des fois avec les recommandations et les constatations, provoqué ce déficit de crédibilité qui aboutit aujourd’hui à l’existence de cette commission ?

PFM : Je pense que c’est une accumulation de doutes. Le fait que ça traine aussi longtemps, que le processus de contestation dure si longtemps, que les mêmes accusations sont répétées 100 fois, tout cela provoque une accumulation dans la tête des gens. En ce qui concerne le contentieux de Fanmi Lavalas, j’ai lu la semaine dernière une analyse de la mission d’observation de l’UE sur ces 78 PV qui ont été écartés. Eux, ils concluent qu’il y en avait vraiment que 3 PV qui ont été douteux. Les autres ont eu de petites irrégularités et ils ne devraient pas, selon eux, être mis à l’écart. De nouveau, je pense que cette commission d’évaluation pourrait éclaircir un peu la situation.

Le Nouvelliste : Les USA et la communauté internationale en général c’est beaucoup d’argent dans le processus électoral, c’est aussi des conseillers. Comment le BCEN peut­-il arriver à une conclusion qui soit aussi démentie par des experts de l’UE un mois plus tard ? Cela alimente aussi le doute.

PFM : Tout à fait. Et moi je n’ai pas de bonne réponse à votre question­ là.

Le Nouvelliste : D’accord Mr l’Ambassadeur. Les Nations­-unies, dans un communiqué sorti la semaine dernière, ont parlé de préoccupation. Les USA ne sont pas aussi inquiets ? N’ont-­ils pas de préoccupation en ce qui concerne la suite du processus ?

PFM : Notre préoccupation, je l’ai déjà dit, est de voir l’aboutissement de ce processus. Et si on pensait que ce processus n’allait pas aboutir dans les conditions prévues par la Constitution et selon les règles du jeu, nous aurions de grandes préoccupations. Parce que nous considérons que, par principe, il faut suivre les élections jusqu’au bout. Vu les faits, nous ne voyons pas de raisons d’abandonner. Mais je vais vous dire une autre raison, peut-­être la raison la plus importante pour achever ces élections, et c’est une raison tout à fait pratique : Haïti ne peut pas se permettre de ne pas le faire. Haiti ne peut pas se permettre de prolonger ce blocage politique qui paralyse le pays depuis deux ans. Haiti a besoin de ses acteurs constitutionnels. Et ces acteurs­ là ont besoin de se mettre au travail pour faire avancer ce pays. Il y a des lois à adopter, des emplois à payer, des revenus à développer pour la santé publique, l’éducation, l’eau potable […] ». Les USA voient Haiti comme partenaire. Notre engagement vise le long terme. Et nous sommes prêts à continuer notre assistance considérable au développement de ce pays. Mais nous avons besoin d’un partenaire à plein temps. Et, non pas d’un pays constamment distrait pas des embrouilles politiques. Un nouveau gouvernement doit collaborer avec un nouveau parlement pour améliorer la situation économique et renforcer l’Etat de droit, etc. Voilà une autre raison pour laquelle Haiti a besoin de mettre ces élections derrière elle.

Le Nouvelliste : En décembre 2014, votre prédécesseur, Mme White, avait en tête le parlement qui devait rester en poste en janvier 2015. En fin de compte, ça n’a pas pu avoir lieu, le parlement est parti au 2e lundi de janvier. Dans quel sentiment attendez-­vous le 2e lundi de janvier 2016 ?

PFM : Nous espérons voir un parlement siéger pour montrer le premier pas vers le retour à une situation normale. Et ça devrait être suivi de l’installation d’un nouveau président le 7 février. Cela ne devrait pas être un si grand défi. Je pense que toutes les circonstances sont en place pour assurer ces deux pas. Comme je viens de le dire, ces deux pas ne sont que le début. La tenue des élections n’est pas l’objectif final. Mais c’est un pas incontournable pour aller de l’avant.

FD : Le 2e lundi de janvier et le 7 février sont des dates incontournables au vu des USA ?

PFM : Moi, je vous ai expliqué que notre sentiment c’est de respecter les règles et le calendrier constitutionnel. Je ne vois pas de raisons pour ne pas les respecter, vu les circonstances actuelles. Nous aimerions bien voir ces dates respectées.

Le Nouvelliste : Dans un article publié cette semaine, Le Nouvelliste fait état d’un rapport des régulateurs américains concernant les dépenses. Et on a parlé de Caracol, de certaines dépenses faites par l’USAID ces derniers temps qui n’ont pas donné les résultats attendus. Vous travaillez aussi sur cette problématique ?

PFM : Oui bien sûr ! Ce sont des taches sur lesquelles je devais travailler plus que sur les élections. Et je rêve du jour où je pourrai tourner mon attention aux choses importantes comme celles ­là. Ce rapport est là depuis plusieurs mois. Et on a conclu qu’il y a eu des retards, des problèmes, parfois parce que il n’y avait pas des partenaires en place, parfois parce qu’on avait visé un peu trop haut dès le début, parfois parce que les objectifs étaient un peu trop ambitieux. Et le rapport parle des rectifications à faire. Je pense que les grandes lignes sont justes. Justement, c’est là où on devrait mettre notre attention, pour les 6 années ayant suivi le tremblement de terre, pour voir si les priorités sont toujours bien alignées avec la réalité. Vous avez évoqué la question du parc industriel de Caracol. Je le constate, Caracol est un grand succès. J’y suis allé et j’ai constaté comment un parc industriel hyper moderne peut bien fonctionner en Haiti. Grâce au parc, il y a 100 millions de dollars de plus d’exportation de textile vers les USA. Il y a près de 10 000 emplois créés. C’est un très grand succès. Mais voilà une situation où parfois la rhétorique dépasse la réalité. Quelqu’un a fait des calculs, il y a quelques années, qu’il sera possible de créer tant d’espaces à Caracol. Et avec tant de mètres carrés, il sera possible d’employer 60 000 personnes. Depuis lors, tout le monde se demande où sont les 60 000 employés ? Ce n’est pas un échec de ne pas être à 60 000 emplois. Les 10 000 personnes au travail, c’est un grand succès. Espérons que bientôt ce sera 15 ou 20 personnes. Il faut rester avec la réalité. A Caracol, on a mis en place les installations qui fournissent l’électricité non seulement au parc, mais à 7 000 familles dans les alentours. Leur vie a complètement changé. Il faut visiter ces villages où ils ont de l’électricité 24h/24. Et à cause de cette fiabilité de l’électricité, ils sont prêts à payer leurs factures. On est à 98% des gens qui paient leur facture.
Cela montre qu’un autre modèle est possible, qu’un succès est possible. Il faut maintenant réévaluer les priorités. Est­-ce qu’elles sont toujours ce qu’elles ont été quand on a dessiné les programmes il y a quelques années ? C’est quelque chose dont j’en suis passionné.

Le Nouvelliste : On peut faire le parallèle entre Caracol et les élections. Ce qui est prévu, ce qui arrive. En fin de compte, on doit tous les jours évaluer et réévaluer ?

PFM : Je pense que la vie est une réévaluation en continu. Mais je reviens au processus, il faut avoir les règles et les normes en tête pour le faire. Une des raisons pour lesquelles j’ai été choisi pour ce poste était mon expérience dans des situations politiques complexes, y compris des élections que j’ai couvertes le long de ma carrière. Et il faut dire que, d’après mon expérience, Haiti n’est pas unique dans les difficultés qu’elle rencontre. Tous les pays ont des contentieux, voire des irrégularités. Les élections sont, par définition, une compétition avec des gagnants et des perdants. Et l’important, quand on rencontre ces difficultés, c’est justement de respecter les règles, de les renforcer si nécessaire. Mais ce respect du processus va établir l’état de droit. C’est une étape. Et tout le monde y fait face. Regardez l’exemple des élections présidentielles de l’an 2000 aux Etats­-Unis. C’est peut-­être le scrutin le plus controversé de notre histoire électorale aux USA avec un contentieux prolongé dans l’Etat de Floride sur le comptage des voix. Quand la cour suprême a rendu son verdict et Georges Bush est devenu président, Al Gore a fait un discours remarquable. Il a dit qu’il était juste que ce contentieux ait été résolu par les institutions de notre démocratie. Il a dit qu’il n’était pas d’accord avec la décision, mais il l’a accepté. Et il a insisté que le gagnant et le perdant l’acceptent dans un esprit de paix et de réconciliation qui rendrait notre pays plus fort. C’est ça l’évolution. On n’arrive peut être jamais aux élections parfaites, mais à chaque fois on bâtit un meilleur système. Et j’ai aussi cet espoir pour Haiti cette fois­-ci.

Le Nouvelliste : Nous sommes le 27 décembre, les élections sont reportées, et c’est la période des vœux. Si l’ambassadeur des Etats-­Unis avait des vœux à faire à la classe politique haïtienne, c’aurait été quoi aujourd’hui ?

PFM : D’abord je leur souhaiterais mes meilleurs vœux pour l’année. J’aimerais bien travailler avec toute la classe politique haïtienne, avec eux tous pour faire avancer les grandes priorités du pays. Mais je demanderais qu’ils se mettent au vrai travail.

Le Nouvelliste : Pour le moment vous estimez que ce n’est pas toujours le cas.

PFM : J’estime qu’ils sont toujours coincés dans les rouages du système politique. Ce n’est pas la même chose que faire marcher le politique pour prendre des décisions et pour faire avancer un pays.

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AUTEUR
Propos recueillis par Frantz Duval Retranscris par Jean Daniel Sénat 


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) dixit Abraham Lincoln.